intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 La fine non esiste | Giulia & Lorenzo

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(#) La fine non esiste | Giulia & Lorenzo    Jeu 6 Jan - 15:02

GIULIA
&
LORENZO
La fine non esiste (Ft. Giulia)
.

Milan, le 18 décembre 2021

Partout, les illuminations de Noël se multipliaient, comme chaque année. Les journées étaient moins longues, mais tous ces petits points de lumière venaient éclairer la nuit, tandis que les typiques chansons joyeuses, certaines plus supportables que d’autres, résonnaient sans arrêt dans les magasins. Avant, Lorenzo ne détestait pas Noël ; on pourrait même dire qu’il aimait bien cette période de l’année, même si cela impliquait parfois  de devoir aller à Venise voir son père. Heureusement, il n’y était pas tout seul pour la plupart des repas de famille, il y avait souvent Chiara et Leonardo avec lui. Puis parfois il y avait également son oncle Biagio, honorable cardinal au Vatican et sacré blagueur, ou encore sa gentille tante Ambra, qui habitait à New-York et qui revenait de temps en temps dans leur Sérénissime natale. Cependant, ce Noël était différent. Pas seulement à cause des autres, mais surtout parce que lui-même se sentait différent. Comme si une partie de lui était morte quand Chiara était décédée et devenue immortelle, par sa faute. Ajoutez à cela l’absence de Leo, qui était toujours en toute sécurité à Londres, la maladie qui rongeait son père, ou encore les souvenirs des Noëls où il était encore un homme heureux et comblé, et vous avez là un Lorenzo déprimé et qui, effectivement, n’était pas vraiment d’humeur pour les fêtes, loin de là.

Et pourtant, ce soir il était à Milan, un peu plus d’un mois après ses déboires qui lui avaient valu une raclée peu glorieuse. Le Vénitien ne se souvenait pas de tous les détails, et encore heureux. Mais il se souvenait bien de cette jeune femme qui l’avait aidé ce soir-là ; sans doute le seul bon souvenir qu’il gardait de son précédent passage dans cette ville. En tout cas, s’il était là-bas en ce moment, c’était simplement pour des raisons professionnelles. Après tout, il restait le Professeur Lorenzo Boscari de l’Université Sapienza de Rome, avec la réputation et les contacts qui allaient avec. Quelques jours auparavant, le brun avait reçu un mail d’une ancienne collègue, qui lui demandait de participer à une conférence à Milan… et il avait accepté. Mais ce serait mentir, dire que le Boscari n’avait accepté que parce qu’il trouvait fascinante cette analyse des invasions barbares au début du Moyen-âge en Lombardie. La vérité était que Serena était plus qu’une ancienne collègue ou une ancienne amie, c’était un amour de jeunesse qui était sorti de nulle part tout d’un coup, après des années de silence. L’occasion de reprendre là où ils s’étaient arrêtés, il y a 16 ou 17 ans ? Pas du tout ! En effet, la blonde n’avait pas vraiment apprécié que, une fois la fameuse conférence terminée, et alors qu’ils marchaient tranquillement en plein marché de Noël du centre-ville, Lorenzo ait eu la mauvaise idée de l’embrasser. Résultat : une bonne gifle qui avait attiré des regards, et retour accéléré à l’hôtel pour la prof mariée qui ne voulait pas tromper son mari et foutre sa vie en l’air à cause de la nostalgie d’un passé révolu. Au final, elle avait bien raison. Il était juste un abruti, quoi.

Honteux, coupable, l’homme déambula pendant quelques minutes dans ce marché de Noël bondé, sans trop savoir où aller. Le Conseiller avait la sensation qu’il ne faisait que merder en ce moment, qu’il ne savait plus se comporter correctement avec qui que ce soit, à commencer par les personnes auxquelles il tenait. Pensant à son fils, l’aristocrate s’arrêta devant un stand et décida de lui acheter un cadeau. « Puis-je vous aider, signore ? L’Italien resta immobile, les prunelles rivées sur la myriade de peluches qu’il pouvait choisir. Qu’est-ce qui pourrait plaire à Leo ? Comment savoir, s’il passait si peu de temps avec lui ces derniers temps ? « Euh… » Quelques secondes s’écoulèrent, alors que le professeur réfléchissait. Puis il se rappela soudainement le film d’animation dont son fils lui avait parlé quand il était allé le voir chez Caleb à Londres, une dizaine de jours auparavant. « Vous avez une peluche de… Comment ça s’appelle… Ce dessin animé de Disney, le nouveau, celui qui se déroule en Italie ? » Il n’arrivait vraiment pas à mettre un nom dessus. Luigi ? Lucio ? Ou… « Luca ? » Les yeux du Conclaviste semblèrent s’illuminer pendant un instant. « C’est ça, Luca ! » Mais finalement, la joie fut de courte durée. « J’suis navrée, monsieur, on n’a plus de Luca... Il ne reste que Giulia, son amie rouquine. Frustré, le Vénitien attendit deux secondes, puis poussa un soupir avant de hausser les épaules. Soit, Giulia ce serait. En espérant que cela plairait quand même à son fils. Pendant qu’il s’interrogeait en silence, la brune remarqua son alliance, qu’il portait toujours au doigt. « Si jamais vous voulez aussi offrir des fleurs à votre chère et tendre, n’hésitez pas. » Effectivement, l’héritier Boscari n’avait même pas remarqué qu’elle vendait aussi des fleurs… Et peut-être que c’était une bonne idée. Serena n’était certes plus sa chère et tendre, mais il voulait s’excuser pour son comportement. « Oui… Vous conseillez quoi comme fleurs pour s’excuser ? »

Cinq minutes plus tard, l’Italien quittait déjà le beau marché de Noël, avec la fameuse peluche Giulia et un bouquet de roses blanches en mains. Non sans avoir d’abord tendu un billet de 100 euros à la vendeuse en lui souhaitant un joyeux Noël et lui disant de garder le reste. Généreux, lui ? A croire que la culpabilité aidait. Mais enfin, cette femme en avait plus besoin que lui, de toute manière. Fatigué, Lorenzo se dirigeait donc vers l’hôtel où son ancienne petite amie et lui logeaient, un simple hôtel deux étoiles, mais assez proche de la place de la Cathédrale. En regardant le bouquet alors qu’il avançait le long du couloir que menait à leurs chambres, le trentenaire se demanda si ce n’était pas trop… Peut-être qu’il valait mieux lui en offrir une ou deux, tout simplement. Après tout, il ne voulait pas qu’elle se pose trop de questions, ce n’était pas son iintention de lui gâcher sa vie aussi… Il avait déjà détruit celle de Chiara. Peut-être que c’était pour cela qu’il commençait à avoir des hallucinations, d’ailleurs.

A moins que ce ne soit pas le cas.
Parce qu’elle était là, devant ses yeux.

Le brun se figea net, le cœur serré, incrédule. Elle était là. Chiara. L’homme cilla plusieurs fois. Elle était… réelle. Elle était là ! Sans qu’il s’en rende compte, le bouquet de roses s’échappa d’entre ses doigts et tomba par terre, un peu comme son cœur qui rata un battement. La gorge nouée, le jeune père n’osait prononcer le moindre mot, même s’il en avait envie. Les larmes lui voilaient les yeux, l’oxygène refusait d’entrer dans ses poumons. Lorenzo bougea les lèvres plusieurs fois, en silence. Jusqu’à ce que, d’une voix tremblante, le Conseiller reprit la parole. « Chiara ? C’est vraiment… C’est vraiment toi ? » Une larme coula le long de sa joue, alors qu’il grimaçait comme si on venait de lui déchirer l’âme. Il ne s’attendait plus à la revoir, du tout. Même si son épouse était revenue à la vie cette nuit-là, pour lui c’était comme si elle était bel et bien décédée pour de bon. Ces funérailles que le Vénitien avait organisées trois mois auparavant avaient été pour lui de vraies funérailles, de vrais adieux. Et malgré tous ses déboires et ses amantes des dernières semaines, la vérité était qu’au fond de lui il vivait en deuil depuis. Sauf que maintenant, elle était là. Vivante. Et elle ne semblait pas avoir changé... Il n’en revenait pas… Elle était toujours sa Chiara, ou du moins, une copie parfaite. Le souffle court, le cœur battant à tout rompre, Lorenzo s’avança de quelques pas vers la brune. Il voulait tant l’embrasser, l’enlacer très fort. Lui demander pardon, plus que tout. Mais il ne voulait pas qu’elle parte. Il ne voulait pas qu’elle disparaisse comme si elle était un fantôme venu le hanter. « S’il te plaît… Ne t’en va pas. S’il te plaît, Chiara, si c’est bien toi... Parlons un peu. J’ai tellement de choses à te dire… J’ai… J’suis tellement…

Désolé, oui. Et tous les bouquets de roses au monde ne suffiraient jamais.



CODAGE PAR   AMIANTE



Dernière édition par Lorenzo Boscari le Dim 9 Jan - 22:32, édité 2 fois
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(#) Re: La fine non esiste | Giulia & Lorenzo    Dim 9 Jan - 19:32


chapitre 1



TW : Immortalité, abandon d'enfant

Je pénètre dans le hall de l’hôtel où je loge avant de retourner à Londres. Ce dernier est décoré pour cette période de l’année comme je peux le voir à travers différentes décorations présentes dans ce bâtiment. Entre les guirlandes lumineuses scintillantes de mille feux, un majestueux sapin placé dans le hall avec des éléments en bois comme ornements. Je contemple le casse-noisette, les sculptures en bois ou encore les boules de verre venant de Murano.

Des souvenirs remontent dans mon esprit où je me revois à Rome avec Leonardo. Avec mon fils, nous avons une tradition, celle de préparer les festivités hivernales, à commencer par une activité manuelle, celle de la construction d’une couronne de l’avent. Si je prenais celles avec des tissus ou les branchages, celles du garçon était plus faciles pour son âge. J’aimais préparer les biscuits avec mon fils. Ou, quand nous regardions des films de Noël.

Leonardo me manque, je ne pourrais jamais l’oublier. Je me suis sentie forcée d’abandonner mon garçon. Pourquoi Lorenzo a préféré me tenir loin de Rome, de lui et de notre famille ? Pourquoi je ne peux pas être avec eux ? Le Conclave. Enfin, je présume. Je n’ai jamais reparlé à Lorenzo depuis l’accident. Celui où j’ai perdu la vie.

Je garde une colère envers mon époux, et, en même temps, je désire qu’une seule chose, c’est de le revoir. Une dernière fois avant que nous tracions un chemin loin de celui que j’avais pensé quand je m’étais unie avec lui. Dans mon serment pour notre union, je voulais croire que notre histoire ne se terminerait pas comme une tragédie grecque. Non. J’avais supposé que notre amour pourrait survivre à toutes les épreuves. Et, chaque jour que nous vivrons côte à côté, notre relation serait renforcée, plus résistante avec les épreuves. Or, tout a pris fin ce soir-là de septembre quand j’ai chuté dans un canal à Venise.

On s’était disputé par rapport à des secrets, aurais-je dû taire mes doutes ? Aurais-je dû éviter de parler du Conclave ? Lorenzo ne m’aurait rien dit sur cette organisation secrète. Pourtant, pourquoi a-t-il préféré garder cela en silence plutôt que m’en parler ? Pourquoi n’ai-je pas rejointe ce Cercle ? Quoique, si j’avais été membre du Conclave et que j’étais devenue une Immortelle, je ne sais pas comment j’aurais pu vivre dans cette histoire alternative à celle que je vis actuellement. Avec des Si, on peut faire et défaire le Monde sans jamais quelque chose. Je me souviens des dernières paroles que j’ai entendues de Lorenzo avant de tomber dans cette eau et de me noyer. Il ne voulait pas divorcer. Je n’aurais pas dû parler de cette menace, il est vrai.

Ma mémoire est embrumé par d’autres souvenirs de cette nuit pendant que je monte dans l’ascenseur pour arriver à ma destination. Heureusement que ce dernier s’arrête et que je parviens à sortir de ce dernier. Je n’aime pas l’idée d’être coincée dans un ascenseur. Je marche dans les couloirs et mon regard s’attarde sur cette silhouette que je reconnais. Lui, il risque de me reconnaître. Je n’ai pas changé physiquement, hormis ma coupe de cheveux où j’ai des mèches plus claires dans ma masse brune.

La même que j’avais vu au marché aujourd’hui. Mon cœur se serre en me remémorant la scène entre mon époux et la femme. Il a osé embrassé une autre femme. Le monstre aux yeux vert s’empare de moi. Je me sens jalouse d’elle. Pas que je ne veux pas qu’il refasse sa vie… Mais, pourquoi maintenant ? Pourquoi l’a-t-il embrassé alors qu’aux yeux de tous, il est un veuf ? Peut-être qu’il attendait que je disparaisse de sa vue pour entretenir d’autres relations avec d’autres femmes. Sûrement que j’étais gênante pour lui. Je prends une profonde inspiration, je dois rentrer dans ma chambre. Celle-ci est opposée à la direction où se trouve Lorenzo. Et, pour aller vers elle, je dois le croiser.

Je remarque la présence de roses, celle-ci tombent sur le sol. Je reste sans bouger, je n’ai pas la force de m’avancer vers lui ou de courir me réfugier ailleurs. Je vois des larmes rouler sur la joue de mon époux. Je suis troublée par cela. Je pourrais le rejoindre, le prendre dans mes bras et lui dire que tout ira bien du moment qu’on est ensemble. Sauf que je ne peux pas.

Si je suis attendrie par cette scène, je me ressoude à courir vers lui et me nicher dans ses bras. Pourquoi ? Parce que je n’arrive pas à le pardonner de m’avoir caché son affiliation, d’embrasser une autre et de vivre sans eux. D’être obligée d’être la cible de son organisation alors qu’on aurait pu trouver une solution ensemble. Non, il a voulu gérer à sa manière sans me prendre en compte mon avis. Ne me faisait-il pas confiance ? Pourquoi a choisi Eux et non Nous ?

Tous se bouscule dans ma tête sans avoir un raisonnement logique. Que dirait Keira ? Zyanya ? De le fuir. De pas m’engager à lui parler. Or, je ne sais pas quoi faire. Quand il prononce mon nom, mon cœur se brise. Je croise son regard en tenant fermement mes sacs où il avait les cadeaux pour la Constellation.

Je reprends une profonde respiration, je fais quelques pas en sa direction comme pour me rendre vers ma chambre. J’essaye de rester forte et d’éviter de faiblir face à lui, car, je sais qu’il ne m’en faut pas beaucoup pour que je lui parle. Je continue de marcher, j’évite de le frôler et quand il parle une autre fois. Je fais volte-face et je le regarde dans les yeux.

Un curieux mélange entre joie, amour, tristesse, colère et mélancolie. Un cocktail explosif pour mes retrouvailles avec lui. Je respire.

_ Non, je ne me nomme pas Chiara. Dis-je doucement. Vous avez dû me confondre avec une autre femme, Monsieur. Je soupire. Je suis Giulia. Comme cette poupée que vous allez offrir pour un enfant, si je ne me trompe pas ? Demande-je en ancrant mon regard dans ses yeux.

Je souhaite poser les bases de cette retrouvaille. Veut-il que le Conclave sache qu’il parle à sa femme décédée ? Je le regarde dans les yeux. Est-ce qu’il a compris ? Pas sûr. Je souffle. Je me rapproche de lui, assez proche pour qu'il soit le seul à entendre. Ou, j'espère que les murs n'ont pas d'oreilles, sinon, je suis en danger à cause de lui.

_ Non, je ne suis pas un fantôme de Noël pour te hanter, Lorenzo. Repris-je avant qu’il reparle. Oui, on a des choses à se dire avant que je quitte Milan et que je ne te revois plus. J’appuie sur les mots. On devrait se trouver un endroit pour parler ? À moins que tu préfères d’abord donner tes fleurs à la charmante femme que tu as embrassé ? Je soupire avant de hausser mes épaules avec un regard  sombre. Enfin, peu importe. Où veux-tu qu’on discute ? Je pose mes sacs sur le sol et je croise mes bras. Je n’ai pas tellement envie rester éternellement bloquée dans un couloir, alors, je t’en prie, trouvons un endroit et parlons une dernière fois. Je martèle les mots d’une voix dure.

Je reprends mes sacs et je relève ma tête en croisant son regard. Je me mordille les lèvres. Je ne devrais pas me comporter ainsi avec lui. Je prends une profonde inspiration avant de me décider lui reparler.

_ S’il te plaît… Dis-je d’une voix plus douce. Parlons avant que je parte.



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(#) Re: La fine non esiste | Giulia & Lorenzo    Sam 22 Jan - 1:25

GIULIA
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LORENZO
La fine non esiste (Ft. Giulia)
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La gifle de tout à l’heure avait fait mal, mais celle que la vie venait de lui envoyer en pleine tronche était mille fois plus douloureuse, sans aucun doute. Lorenzo n’en revenait pas. Chiara était là, devant ses yeux, en chair et en os. A moins qu’il ne s’agisse d’un fantôme venu le hanter, lui rappeler l’homme minable et indigne qu’il était devenu ces derniers temps. Sauf que non, dans le fond le professeur savait qu’elle était tout à fait réelle. Qu’elle était là, dans le même hôtel que lui, à Milan. L’avait-elle suivi jusqu’ici ou s’agissait-il d’un tour magistral du destin ? Il n’en avait aucune idée, et à vrai dire cela lui importait peu. Chiara était là, c’était tout ce qui comptait. Le brun la regarda, les yeux noyés dans des larmes teintées de regrets et de culpabilité. Il ne savait pas quoi faire. Son envie, c’était de courir vers sa femme et la prendre dans ses bras. Lui parler, lui demander pardon, lui dire qu’il n’avait jamais voulu que les choses se passent ainsi. Mais il n’arrivait pas à bouger. L’Italien était tétanisé par la peur, par le choc qui venait de secouer son âme toute entière. Puis la jeune femme s’avança dans sa direction, comme si elle ne l’avait pas vu, comme s’il n’était même pas là. Alors le jeune Boscari ne put s’empêcher de l’interpeller d’une voix plus aiguë, la suppliant de ne pas s’en aller, de parler avec lui. Il avait tellement de choses à lui dire, il ne savait même pas par où commencer… Mais il fallait à tout prix qu’il ne la laisse pas partir, qu’il ne laisse pas passer cette chance de lui parler ne serait-ce qu’une dernière fois. Finalement, la brune fit volte-face, plongeant son regard dans le sien. Le jeune père frissonna, toujours immobile. Elle affirmait maintenant ne pas s’appeler Chiara, qu’il avait dû la confondre avec quelqu’un d’autre. Lorenzo sentit sa gorge se nouer rien qu’à l’idée de s’être trompé. Il n’aurait jamais pu confondre son visage, sa voix avec celle d’une autre, non, impossible.

Toujours sans esquisser le moindre mouvement ou prononcer le moindre mot, l’aristocrate se contenta de l’écouter parler. Elle était… Giulia. Comme la peluche qu’il avait achetée quelques minutes auparavant pour son fils. Lorenzo déglutit difficilement, son regard ancré dans celui de la jeune femme, le souffle court, les mains moites et tremblantes. Il venait de comprendre, oui. Elle n’était plus Chiara, plus officiellement. Elle était devenue Giulia, elle était désormais quelqu’un d’autre pour pouvoir survivre dans ce monde où tout le monde l’a croyait morte. Le trentenaire aurait voulu hocher la tête, dire quelque chose, mais il n’y arrivait pas. C’était comme s’il était devenu une statue de marbre. Une statue de marbre avec un cœur brisé, qui s'affola d’ailleurs encore plus lorsqu’elle se rapprocha de lui pour lui parler d’une voix basse. Une nouvelle larme traîtresse jaillit lorsqu’elle prononça son nom en lui assurant qu’elle n’était pas un fantôme. Il avait la sensation d’être à la fois en plein rêve et en plein cauchemar. D’être en même temps fou de joie et de chagrin, d’enthousiasme et d’horreur. D’habitude si serein et si sûr de lui, Lorenzo était totalement décontenancé, perdu, se retenant de sangloter. On a des choses à se dire avant que je quitte Milan et que je ne te revois plus. Ces paroles eurent au moins le don de le sortir de sa torpeur, de la ramener au moment présent. Ils étaient tous les deux de passage à Milan, et il n’y avait pas de temps à perdre. Surtout, il ne fallait pas qu’on le voie ensemble, pour leur sécurité à tous les deux. Le brun essuya ses joues humides et reprit un air plus froid, même si au fond de lui il était toujours aussi dévasté. Il fallait qu’il se concentre, qu’il reprenne un tant soit peu le contrôle de la situation. Le Vénitien serra la mâchoire lorsque Chiara mentionna les roses qu’il avait achetées pour Serena. Attendez… Elle l’avait vu embrasser la blonde ? Merde. Une vague de honte le submergea, le poussant à fermer les yeux, coupable. Elle n’aurait jamais dû assister à ça… Mais en même temps, comment aurait-il pu deviner ? Le professeur poussa un soupir las, incapable de parler, de se justifier. Il était censé être veuf en même temps… Bordel. Pourquoi fallait-il que tout soit aussi compliqué et tordu ? Il était épuisé, franchement. Il n’avait même pas la force de parler, alors qu’il le voulait de tout son cœur. Quelques secondes s’écoulèrent, puis finalement, Lorenzo hocha la tête lorsque Chiara, ou Giulia plutôt, lui demanda d’une voix plus douce, plus semblable à celle qu’il gardait dans ses souvenirs, qu’ils parlent une dernière fois. L’homme avait le souffle court, la tête qui tournait, le cœur qui battait la chamade. Non, il ne se sentait pas bien, loin de là… Mais de toute façon, comment aurait-il pu dans une situation pareille ?

« Je… Oui. Ma chambre est juste à côté. Ou alors… on peut parler dans la tienne, si tu préfères. C’est peut-être mieux, en fait. »

Non pas parce qu’il avait quelque chose à cacher, mais simplement parce qu’elle serait possiblement plus à l’aise dans son propre territoire, en quelque sorte, plutôt que dans la chambre du Conseiller du Conclave. Après tout, il n’était pas que son (ex) mari, le père de son fils ; il était aussi membre de l’organisation qui poursuivait les Immortels, ce qu’elle était désormais. Quelques secondes plus tard, les deux jeunes gens étaient déjà dans la chambre que la brunette avait préféré, seuls, loin de tous les regards et de toutes les oreilles indiscrètes. Méfiant, Lorenzo regarda une dernière fois de l’autre côté de la porte pour s’assurer que personne ne les espionnait dans le couloir, puis une fois de retour à l’intérieur, il éteignit son portable. Les yeux du trentenaire se posèrent sur l’Italienne, alors qu’il se trouvait debout face à elle. Il n’en revenait pas, elle était là avec lui… Son cœur s’accéléra, l’émotion le regagna, comme s’il se permettait enfin de tout ressentir, d’être à nouveau un humain comme lorsqu’il l’avait aperçue dans ce couloir tout à l’heure. Il osa même étirer un petit sourire timide.

« T’es… T’es là… J’ai presque du mal à y croire. C’est...  Je croyais que je n’allais plus jamais te revoir. »

Et le voilà sur le point de pleurer à nouveau, ce qui l’agaçait un peu, d’ailleurs. Mais il était profondément heureux de revoir Chiara et ça, personne ne pourrait le nier, car ça se voyait dans son regard, dans ses gestes, dans sa voix. Il se retenait de la toucher, de briser cette distance qui les séparait et la prendre dans ses bras. Il savait, au fond, qu’il ne fallait pas. Pas s’il voulait aller de l’avant et le lui permettre à elle aussi. Alors… Mieux valait qu’ils parlent, tout simplement. Mais que pouvait-il lui dire avec des mots ? Lorenzo était complètement dépassé, pris au dépourvu. Il s’était imaginé ce moment mille fois, mais cela n’avait servi à rien. L’homme soupira, prenant un air plus sérieux, mais aussi très fatigué. Ces derniers mois avaient été éprouvants pour lui et cela se voyait dans ses traits tirés, dans ses cernes, dans son regard même. Le Boscari reprit, d’une voix lourde de regrets, de tristesse. Il avait peur de ne pas choisir les mots qu’il fallait, mais il fallait qu’il lui dise ce qu’il avait sur le cœur, avec sincérité. C’était maintenant ou jamais.

« Je ne sais pas quoi dire… Ou plutôt, je ne sais pas par où commencer. Je voulais… Je tenais à te demander pardon pour tout ce qui s’est passé, mais… Je ne mérite pas ton pardon après ce que t’est arrivé. Et je me doute que te présenter mes plus sincères excuses ne sera qu’une bien maigre consolation par rapport à tout ce que tu as perdu. Je… Je ne me pardonnerai jamais, moi. Jamais. C’est moi qui aurait dû mourir à ta place. Moi. Tu ne méritais pas ça. Alors oui, t’as le droit de me haïr, c’est même ce que je veux que tu fasses. »

La rage était perceptible dans sa voix alors qu’il prononçait ces derniers mots. La rage qu’il ressentait vis-à-vis non pas d'elle, mais de lui-même, cette rage qui l’avait poussé dernièrement à faire des conneries en tout genre, à boire, à se mettre dans des bagarres. Cette rage qui était à l’origine de cette envie profonde qu’il avait de se punir lui-même pour ce qu’il avait fait. Parce qu’il méritait tous les châtiments possibles et imaginables. Lorenzo poussa un nouveau soupir, avant de s’asseoir sur le bord du lit, tremblant. Il regarda la jeune femme, les yeux humides, faible, vulnérable. Il attendit quelques instants avant de reprendre.

« Comment vas-tu  ? T’es en sécurité ? Enfin… Ne me raconte pas de détails, mais… Tu vas bien ? »

Dit-il avant de la regarder pendant de longues secondes. Il avait envie de lui dire qu’elle était belle avec cette nouvelle coiffure. Et il avait envie de lui dire clairement « je suis désolé, amore. » Mais il ne le fit pas. Peut-être que ses yeux le feraient pour lui. Ou peut-être que non, que ces mots se perdraient dans le vide. Tout comme la vie qu’ils auraient pu vivre ensemble s’il n’avait pas tout gâché.



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(#) Re: La fine non esiste | Giulia & Lorenzo    Jeu 27 Jan - 22:07


chapitre 2



TW : Immortalité, abandon d'enfant, violence émotionnelle, allergie, mort

Lorenzo reprend la parole où il parle de la chambre. La sienne est à côté. Je regarde la porte de celle-ci, elle n’est pas très éloignée de la mienne. Mon cœur cogne contre ma poitrine à l’idée de lui parler durant quelques heures. Ils étaient nombreux à me conseiller de rester loin de lui, avais-je pensé que le hasard allait nous réunit aujourd’hui ? Non.

Je réfléchis à la proposition de cet homme avec qui j’ai connu comme mon compagnon durant une décennie. Je pèse le pour et le contre. Je pourrais changer d’avis en revenant sur ma décision de lui parler. Je suis perdue entre mes volontés rationnelles et irrationnelles. Je prends une large inspiration. Je fais le choix d’aller dans ma chambre.

_ Nous irons dans la chambre que j’occupe. Dis-je d’un ton neutre sans vraiment le regard.

Je pénètre dans cette chambre de cet hôtel. Celle-ci est plus ou moins grande, enfin, le lit trône au centre de la pièce. Je pense qu’elle est à la fois assez grande et assez petite pour qu’on puisse tenir nos distances. Je dépose les sacs contenant les cadeaux de ma Constellation  et mon manteau sur une chaise près du lit. J’éteins mon portable. Je prie que Zyanya et Vivienne ne me contactent pas pendant que je parle à Lorenzo. Je crains la réaction de celui que je considère comme une figure centrale dans cette nouvelle famille.

Après cela, je fais face à Lorenzo. Je garde une distance par rapport à lui. Et, pourtant, j’aurais aimé être dans ses bras. Il prend la parole. Je préfère qu’il commence à s’exprimer avant que ce soit mon tour. Sait-il que je suis à Londres ? Sans doute que non. Mais, jusqu’à quel point suis-je en sécurité dans la ville britannique avec lui dans les parages ? Devrais-je songer à fuir cet endroit avant que je sois découverte ?

Je vois qu’il n’a pas une bonne mine. Je me souviens des mots de Keira sur Lorenzo, il allait bien pour elle. M’avait-elle menti ? Si oui, sur quoi d’autres ? Dois-je réellement lui faire confiance ? Et, en pensant à la confiance, dois-je croire sur paroles cet homme en face de moi ? Celui qui a préféré que je vive loin de lui à cause de son organisation maudite. Pourquoi ? Pour me protéger ? Ou pour le sécuriser, lui ?

Je l’écoute. Je reste à ma place sans bouger. Il me demande pardon. Pense-t-il que je vais lui pardonner de m’avoir menti ce soir-là ? De s’être conduit comme un lâche quand j’ai découvert mon immortalité ? Je n’arrive pas à accepter qu’il n’ait pas choisi que je vive auprès de lui et de notre fils. Et, surtout qu’il a laissé une petite note sur un papier pour me dire de partir, car, j’étais en danger ici. Je respire doucement. Je continue d’entendre les mots qu’il prononce. Mourir à ma place ? Non. J’aurais pu mourir lors de ma crise d’allergie lors de mon voyage en Nouvelle-Zélande, mais, je suis morte à cause de la rage de mon époux. Mon palpitant souffre, je respire doucement pour me calmer face à ce que j’ai entendu de la part de Lorenzo. Je n’ai jamais voulu mourir et revenir à la vie. J’avais des rêves et des espoirs, brisés par ce soir-là et sa décision que je sois loin de lui. De même, je n’arrive pas à croire qu’il veuille que je le haïsse… Car, même si je ne lui pardonne sur certains points, je ne sais pas ce que je ressens actuellement pour lui. Entre l’amour, la passion, la colère et tristesse. Je suis écartelée par ces émotions qui risquent de me submerger. Je vois Lorenzo s’installer sur le lit, tremblant.

Je le laisse finir de parler. Est-ce que je vais bien ? Comment dire que je me porte bien sachant qu’il est près de moi ? Comment lui affirmer que je vais bien sachant que je risque d’être en danger à Londres ? Comment lui avouer que je pourrais aller mieux si je ne me faisais pas du soucis pour notre fils ? Pourquoi Leonardo est-il loin de Lorenzo ? Qu’est-ce que mon mari a fait pour que notre garçon ne puisse pas vivre auprès de son géniteur ? Je n’arrive pas à saisir les raisons poussant mon mari à faire des choix pouvant dénouer les liens familiaux qu’on avait créé lors du début de notre histoire.

Je dévie mon regard vers la fenêtre. Je me rapproche de celle-ci en lui tournant le dos. Je ressens de la difficulté à lui parler, comment si je ressentais l’étau qui se renferme sur mon cou. J’ai besoin de respirer, de prendre une bouffée d’air avant de me confronter à lui et surtout de dire tout ce que j’ai sur le cœur. Je ne peux pas le garder au fond de moi.

Comment puis-je contrôler cette tornade émotionnelle déferler lentement au fond de moi ? Comment pourrais-je pour avoir la force de lui pardonner pour cette nuit-là ? Pour son choix que je vive loin de lui ? Est-ce mal pour lui de fuir avec moi si on avait été en danger ? Pourquoi a-t-il sacrifié notre futur plutôt que l’héritage de son passé ? Je prends de larges inspirations, je ferme les yeux où je laisse des larmes perler le long de mes joues. Je m’essuie d’un geste rageur cette larme. Je décide de le regarder de nouveau et de prendre place sur un fauteuil éloigné du lit. Ce dernier est positionné en biais par rapport au lit.

_ J’avais hésité à venir te voir à Rome pour avoir cette conversation. Je me redresse sur le siège pour reprendre une position confortable, mes genoux se touchent tandis que mes chevilles se croisent. Je lève le regard. Je ne pensais pas te voir ici. Je soupire. Quant à ton pardon me concernant, je pense qu’il faudra du temps, mais, je ne risque pas de vouloir te mener une vendetta. Et, je ne te hais. Je ne sais pas ce que je ressens pour toi actuellement. Je me tais quelques secondes pour prendre une respiration après avoir haussé mes épaules. Tu es la cause de ma mort, cependant, j’aurais pu mourir avant ce soir-là. J’ai failli mourir lors d’un voyage et je suis là. Cela dit, je dois remercier le personnel soignant pour m’avoir sauvé de la mort. Je me mordille les lèvres. Tu as fait le choix de me tenir éloigné de toi et de notre fils, tu as décidé que Leonardo perdait sa mère et vive loin de son père. Pourquoi Leo est à Londres, Lorenzo ? Pourquoi as-tu fait ce choix que je ne demeure pas à tes côtés ? Je serre mon poing d’un geste rageur en fronçant les sourcils. Ah … Et s’il te plaît, laisse-moi parler, je te ferais signe quand tu pourras parler à ton tour.

Je décide de me lever. Je plisse ma robe d’hiver.  Je lui fais face. Je prends une autre inspiration. Je tente de me concentrer pour les prochaines paroles que je vais prononcer.

_ Tu m’avais menti ce soir-là, Lorenzo. J’avais l’impression que tu me prenais pour une folle avec mes questions. Tu aurais dû me laisser partir sans que ta rage soit meurtrière. Mais, c’est fait et on ne pourra jamais revenir en arrière. J’avais des choses à te dire ce jour-là… Je commence à marcher dans la pièce. Pourquoi tu ne me faisais pas confiance, Lorenzo ? Que tu ne me dises pas sur le canal, je veux bien, mais, pourquoi ne m’as-tu pas intégré à cette organisation ? Je me mordille les lèvres. Et, on aurait pu vivre ensemble, on aurait pu fuir… Mais, tu as fait un choix sans me concerter, Lorenzo.

Je tente de me canaliser. Je remarque que mes paroles peuvent être blessantes par rapport à lui. Je me rapproche de lui. Je suis à quelques pas de lui. Je pourrais toucher son visage, mais, je ne fais rien.

_ Alors, je suis désolée d’avoir voulu savoir. Dis-je d’un ton calme. Je pourrais rester éternellement en colère en pensant à ce qui aurait pu être notre futur avec les si ni contre toi. Je pousse un long soupire. On doit l’accepter et aller de l’avant. Car si on décide de rester en contact, c’est seulement pour Leonardo. Et, surtout ne me ment pas, Lorenzo. Je désire qu’on soit honnête ce soir pour les prochaines heures jusqu’à notre départ.

Je respire doucement en réfléchissant à mes prochaines paroles. Je ferme les yeux un instant.

_   Je ne crois pas que je serais en sécurité, Lorenzo. Là où ta famille a des contacts, je ne serais jamais en paix. Je suis l’épouse d’un membre du Conclave, je ne suppose pas que je pourrais courir ou continuer à le faire en sachant que je pourrais tomber sur quelqu’un qui appartient à cette élite. Mais, je sais que je peux compter sur des personnes pour me protéger s’il m’arrive quelque chose. Je me mouille les lèvres. Si on sait que je suis en vie, tu es en danger, Lorenzo. Le sais-tu ? Cependant, que feras-tu si on me menace ? Je plante mon regard dans les prunelles de mon époux. Si je suis une immortelle, je vais apprendre à vivre sans toi et sans Leonardo. Même si cela difficile de savoir que mon garçon est éloigné de moi, que l’homme avec qui j’ai vécu une histoire d’amour n’est pas près de moi. Je finis par poser ma main sur la joue de Lorenzo. Vis, Lorenzo. Si tu as perdu ta joie de vivre, comment pourrais-je continuer de l’avant en sachant que tu vas mal ? Comment pourrais-je aller bien quand je découvre que tu as une mauvaise mine ? Qu’as-tu fais pendant ces mois où on s’est quittés ? Reprends ta boussole de ta vie, fais en sorte que Leonardo soit en sécurité avec toi et surtout sois heureux avec une autre.

Je laisse une nuée de larmes couler le long de mes joues. C’est injuste de ma part de l’interdire à aimer quelqu’un alors que notre relation est interdite. Mon souffle se coupe. Je me recule de lui en brisant cette proximité.

_ Il est préférable que même s’il doit rester des flammes de notre passion, que le brasier ne se rallume pas, c’est pour notre intérêt et pour ceux des autres. Je ne veux pas risquer la vie d’autres personnes à cause de nous. Je le regarde dans les yeux. Et puis, je ne pense pas qu’une histoire à distance soit à choisir ou une vie de fuite, alors, il est préférable que chacun puisse trouver l’amour ailleurs. Je racle ma gorge. Je te laisse parler.

Je finis mon monologue. Il y a des histoires éternelles où on peut se retrouver, d’autres qui se terminent et d’autres qui sont maudites. Et, mon histoire avec Lorenzo est interdite.


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(#) Re: La fine non esiste | Giulia & Lorenzo    Dim 13 Fév - 19:32

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LORENZO
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Il avait encore du mal à y croire, comme s’il était en train de rêver ou de délirer. Revoir Chiara était totalement inattendu. Et Lorenzo ne se sentait pas prêt à affronter son regard, ses paroles, et par conséquent, sa propre culpabilité. Pourtant, c’était le moment ou jamais. Après tout, jamais il ne serait réellement prêt à aborder des sujets aussi sensibles, le moment parfait n’existait pas. Il fallait qu’ils le fassent, tout simplement. Le professeur s’était assis sur le bord du lit, l’estomac retourné, la gorge nouée, le cœur défait. Cette conversation allait sans aucun doute le déchirer de l’intérieur, aussi nécessaire fût-elle. Le Vénitien baissa son regard. Il se sentait indigne ne serait-ce que de la regarder après ce qu’il lui avait fait. A cause de lui, elle était morte et, pire encore, elle était revenue à la vie en tant qu’immortelle. Et ça, il ne pourrait jamais l’oublier. Tout aussi prise de court que lui, la mère de son fils lui avoua avoir hésité à venir le voir à Rome pour avoir cette conversation avec lui. Mais le destin avait voulu qu’ils se retrouvent ici, pile le soir où il était de passage à Milan et où avait eu la mauvaise idée d’embrasser Serena. Chiara poursuivit, lui assurant qu’il lui faudrait du temps pour pouvoir le pardonner, qu’elle ne comptait pas mener une vendetta contre lui et qu’elle ne le haïssait pas, ou plutôt, qu’elle ne savait même plus vraiment. L’héritier Boscari serra la mâchoire, faisant un effort pour ne pas succomber aux larmes qui s’accumulaient au fond de lui. Il se haïssait, lui. Il pouvait le faire à sa place ; c’était tout ce qu’il méritait, son mépris et sa haine.



Elle aurait pu mourir avant, mais le fait était que c’était à cause de lui qu’elle avait trébuché, se cognant la tête et finissant au fond de ce canal à Venise. C’était lui qui avait causé cela, c’était lui qui avait tout gâché. L’aristocrate avait beau ne pas s’en souvenir clairement, il savait que c’était à cause de lui, quoi qu’on lui dise. En revanche, les mots qui suivirent lui griffèrent le cœur. Il avait fait le choix de la tenir éloignée de Leo et lui, et que le petit vive loin de lui. Oui, il l’avait fait, il assumait son choix. Mais l’entendre dire ça à voix haute fut douloureux pour lui, c’était se rendre compte de la gravité de ce qu’il avait fait. Cela dit… Comment cela se faisait-il qu’elle soit au courant que leur enfant était à Londres ? Le Conseiller ouvrit la bouche pour parler, mais la brune le stoppa net. Agacé, nerveux, le trentenaire étira un sourire narquois en reniflant, avant de passer une main dans ses cheveux. Elle continuait sur sa lancée. La laisser partir sans que sa rage ne fasse des dégâts… Il avait essayé, ça, il s’en souvenait. Plusieurs fois. Et pourtant, cela n’avait servi à rien, elle n’avait pas lâché le morceau. Mais bom… ils ne pouvaient plus remonter le temps, malheureusement : le mal était fait. Le Vénitien leva les yeux au ciel lorsque Chiara lui dit qu’il aurait pu l’intégrer à l’organisation, qu’ils auraient pu vivre ensemble, fuir. Pensait-elle vraiment que c’était aussi simple que ça ? Qu’il suffisait de claquer des doigts et qu’elle ferait partie du Conclave sans rien devoir sacrifier en retour ? Ou qu’élever leur enfant en tant que deux fugitifs serait mieux ? Franchement, cela ne lui semblait pas forcément mieux. Lorenzo serra les poings, tout en fermant les yeux. Il aurait voulu riposter, se justifier, mais ce n’était pas encore le moment. Et l’homme voulait le faire calmement, sans exploser.

Oui, il avait fait un choix cette nuit-là, sous pression, afin que le Conclave n’apprenne pas ce qui s’était passé et ne fasse pas de Chiara une nouvelle cible. Sur le coup, cela lui avait semblé être le meilleur choix : l’aider à partir en toute discrétion, sans que lui-même ne sache où elle était, au cas où. Peut-être que c’était une erreur, mais il avait effectivement voulu la protéger en faisant cela. Le brun passa une main sur ses yeux fatigués, alors que Chiara se rapprochait de lui. Muet, le jeune père regarda la brune d’un air désolé. On doit l’accepter et aller de l’avant. Le Vénitien sentit les larmes lui monter aux yeux, malgré lui. En effet, s’ils décidaient de rester en contact, ce serait juste pour Leonardo, il le savait. Le Conclaviste savait qu’ils n’avaient plus d’avenir ensemble, que leur histoire d’amour avait volé en éclats et que les dégâts étaient irréparables. Chiara lui demanda d’être honnête jusqu’à leur départ, et il acquiesça de la tête. L’Italienne aborda ensuite le sujet de sa sécurité. Le trentenaire hocha affirmativement la tête à nouveau. Elle avait raison, la famille Boscari représentait un gros danger pour elle, et ce même si Lorenzo ne ferait jamais rien contre elle. Sauf qu’il n’y avait pas que lui dans cette famille… Autant dire que plus loin elle serait des Boscari, mieux ce serait pour elle, ce sera la seule façon pour qu’elle puisse vivre en paix. Le trentenaire regarda Chiara quand elle lui dit qu’il y avait des gens sur qui elle pouvait compter pour la protéger. Il se sentit soulagé et rassuré de savoir qu’elle n’était pas toute seule.

« Bien sûr que je le sais… »

Lâcha-t-il d’une voix rauque face à la question que lui posa la jeune femme. Personne, surtout pas chez le Conclave, ne devait apprendre qu’elle était toujours en vie, sinon sa situation à lui se compliquerait sérieusement, sans doute. C’était bien pour cela qu’il avait permis ce chantage de la part de Key, qui possédait des photos plus que compromettantes prises ce soir-là à Venise. Un lourd soupir s’extirpa de la bouche de l’Italien. Ces questions, ces doutes, ces peurs, il les portait en lui tous les jours, parfois sans y penser vraiment, et d’autres fois ne faisant que ça. Il ferma les yeux en sentant la main de Chiara se poser sur sa joue. Il ne s’y attendait pas ; c’était la première fois qu’elle le touchait depuis que la tragédie avait eu lieu. Ce contact physique et les paroles de Chiara finirent par briser le masque de froideur qu’il tentait jusque-là de garder tant bien que mal. Une larme roula le long de son visage, ses lèvres tremblèrent. Il mourait de honte rien que de penser à son comportement depuis le départ de la jeune maman. Que pouvait-il lui répondre ? Qu’il était devenu un père absent, qu’il buvait trop, qu’il couchait avec des inconnues ? Il ne pouvait pas. Et pourtant, c’était la triste réalité. Mais il voulait remettre sa vie sur les rails, récupérer Leonardo, être digne de lui. C’était une question de temps, ou du moins, c’était ce qu’il voulait croire. Et pour ce qui était d’être heureux avec quelqu’un d’autre… Il aurait voulu lui dire qu’il ne voulait pas d’une autre. Mais cela aurait été cruellement égoïste, et il le savait. Lorenzo releva ses prunelles bleues vers Chiara quand cette dernière rompit le contact et se recula. Comme un symbole. Ils n’étaient plus ensemble, leurs chemins s’étaient séparés. Et la distance ne ferait que s’accroître dorénavant. Inévitable. Le Conseiller plongea son regard dans celui de la trentenaire. C’était enfin à son tour de parler… Et il ne saurait quoi dire. Quelques secondes s’écoulèrent. L’aristocrate soupira.

« Je… Je ne sais pas quoi dire. » Aussi absurde que cela puisse paraître, il n’arrivait pas à parler. Le Boscari avait pourtant plein de choses à dire. Trop même. Et ces mots non prononcés restaient là, bloqués en travers de sa gorge, l’étouffant. Le Vénitien s’essuya le visage, avant de faire un effort. Chiara méritait mieux que son silence, beaucoup mieux. « Ne t’inquiète pas pour moi. Ça va prendre du temps, mais ça va aller. Je survivrai. J’suis un Boscari, pour meilleur et pour le pire. » L’homme étira un petit sourire désabusé. « Je pense que nous le savons tous les deux… Il faut que l’on aille de l’avant, aussi douloureux soit-il. Ce n’est pas ce que nous avions imaginé pour nous. Mais… c’est la réalité. C’est comme ça. » Lorenzo prit une profonde inspiration. « Prends soin de toi et fais attention. Même si tu es immortelle maintenant… Je ne souhaite pas qu’il t’arrive malheur, bien au contraire. Si je peux te protéger du Conclave, je le ferai. Mais le Conclave, c’est plus grand que toi et moi, plus grand que les gouvernements, plus grand que les années qui passent. Je ferai ce que je peux, mais je t’en prie, fais attention. Moins j’en saurai sur ta nouvelle vie, mieux ce sera. C’est d’ailleurs en grande partie pour ça que je t’ai fait quitter Venise et disparaître si rapidement. Pour ne pas savoir, pour ne pas prendre le risque qu’on me soutire cette information. Et pour ne pas qu’on me voie t’aider, une nouvelle immortelle. Le Conclave, ça ne pardonne pas, Chiara. »

Lorenzo se releva, mal à l’aise, s’éloignant de quelques pas. Lui parler du Conclave lui semblait une erreur, au fond de son âme. Et pourtant, l’Italien lui devait ça. Qu’elle sache un minimum à qui elle avait affaire…

« Ma famille est liée au Conclave depuis des siècles, des générations. Les rares Boscari qui ont refusé ou qui ont tenté de quitter l’organisation au fil des années, ça ne s’est jamais bien terminé pour eux. Au final, je n’ai jamais vraiment eu le choix. J’ai cru, ou voulu croire, que je pouvais à la fois assumer cette responsabilité un jour et mener une vie heureuse avec toi à côté, sans devoir t’entraîner dans toutes ces histoires. Oui, j’y ai cru dur comme fer, que l’amour suffirait… Mais j’aurais dû m’en douter. C’était sûrement pour ça que mon père ne voulait pas de toi dans notre famille. Parce que tu n’étais pas l’une des nôtres, tu n’étais pas liée à tout ça. Il voulait que j’épouse quelqu’un d’autre, quelqu’un du Conclave… Mais je n’ai voulu que toi. T’es la seule personne que j’ai jamais aimée. T’étais… libre, pleine de vie, de rêves. A un moment, moi-même j’ai cru pouvoir être réellement libre aussi. J’ai fui Venise, j’ai fait les études que je voulais, pas celles qu’il voulait. Il ne s’agissait pas que de m’éloigner de lui, comme je t’avais dit. Non, je voulais fuir ma destinée aussi. Je m’en rends compte maintenant. Mais ne peut pas fuir éternellement sa destinée, j’imagine. »

Lorenzo marqua une pause, prenant un air plus dur, ou essayant plutôt. En réalité, sa culpabilité ne faisait que s’agrandir, le torturant en silence.

« Cela dit, je ne peux pas te raconter des détails sur le Conclave. Pour ta sécurité et pour la mienne. Mais… J’espère que tu me croiras quand je te dis que j’suis pas un monstre. Je t’ai caché la vérité, le poids d’un lourd héritage, certes, mais je t’aimais vraiment. Cet amour, toutes ces années qu’on a vécu ensemble, le bonheur qu’on a eu, ce n’était pas un mensonge. J’ai défié toutes les règles que mon père et mon grand-père m’avaient appris, parce que tu étais l’amour de ma vie. Et… Je suis tellement désolé. » Le brun s’adossa à un mur, le cœur battant à tout rompre. « Quant à Leo… Il n’est au courant de rien. Il va bien, il est en sécurité, loin des regards indiscrets. C’est… C’est un gentil petit garçon, un enfant merveilleux. Il aurait… il aurait mérité un meilleur père. » Lorenzo ne put réprimer des sanglots, il avait le cœur déchiré en pensant à son fils. Il se reprit rapidement, d’une voix rauque et en regardant Chiara avec sincérité. « Je te promets que je le protégerai. Coûte que coûte. Rien ni personne ne décidera de sa vie à sa place. Tant que je vivrai, je serai là pour lui, pour le protéger et le guider. Même quand je ne serai loin de lui, je m’assurerai qu’il va bien. Et… Au fait, comment t’as su qu’il était à Londres ? » Lorenzo poussa un soupir las. « Te concernant, qu’est-ce qu’on va faire ? Devrait-on lui dire un jour que t’es immortelle ? Comment y réagirait-il, même si c’est dans quelques années ? J’arrive même pas à l’imaginer. Qu’est-ce qu’on va faire, Chiara ? Il te croit morte… »



CODAGE PAR   AMIANTE



Dernière édition par Lorenzo Boscari le Sam 26 Fév - 20:31, édité 3 fois
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(#) Re: La fine non esiste | Giulia & Lorenzo    Dim 20 Fév - 19:12


chapitre 3



TW : Immortalité, abandon d'enfant, violence émotionnelle, mort, relation amoureuse

Lorenzo affirme qu’il sait que je ne serais jamais en sécurité. C’est un fait. Je devrais fuir toute ma vie pour que le Conclave ne me nuise pas.

Je touche le visage de celui qui avait été mon époux dans une autre vie, là où j’étais Chiara et non Giulia.  Je questionne mon époux sur sa vie après cette triste soirée.  
Je le vois verser une larme, je ne fais pas de geste pour l’essuyer. Je m’empêche de me montrer plus tendre à son égard. Je finis par m’éloigner de cet homme, il ne fallait pas que je reste auprès de lui, car, je pourrais commettre une erreur qui pourrait nous détruire.

Je reste debout avant de prendre place à nouveau sur le fauteuil, Lorenzo s’exprime en évoquant qu’il ne sait pas où par commencer. Peut-être par le commencement ? Je me retiens de lui dire cette phrase. Je mérite d’avoir des réponses par rapport à mes questions. S’il choisit de se fermer, de rester cloitré dans un silence, probablement qu’il vaudrait mieux que je lui demande de partir sans jamais une explication claire de sa part. Je pose mes prunelles sur lui, sans faire un geste pour l’apaiser et l’amener à me répondre.

Lorenzo finit par dire qu’il ira bien. Je ne suis pas réellement rassurée par les propos qu’il énonce. Je ne doute pas qu’il puisse surmonter la pente, qu’il puisse accepter ma mort et mon immortalité, mais, je ne souhaite pas qu’il se détruise par rapport à cette culpabilité qu’il traîne dans son sillage comme un boulet à ses jambes. Ce fardeau est trop lourd à porter, et, il risquerait de tomber au fond des abysses. S’il chute, il aura un impact sur notre fils et sur moi-même. Je suis toujours persuadée que Leonardo est en vie, quel serait son destin sans la présence de son père et de sa mère ? Il sera un orphelin. Je refuse que mon garçon soit endoctriné par Cesare pour rejoindre le Conclave. Non, je veux que Leonardo vive avec son parrain, mon frère Milo. Pourquoi ce n’est pas Milo qui s’occupe de Leonardo ? Pourquoi mon époux a fait croire que l’héritier Boscari est mort dans un tragique événement ? Je respire. Je chasse mes pensées pour mieux me concentrer sur les paroles de l’époux.  Quand il énonce qu’il est un Boscari, je lève mon visage vers le plafond. Avant de le regarder de nouveau, l’homme en face de moi, celui que j’ai aimé d’un amour profond fait part qu’on aille de l’avant. Forcément, puisqu’on ne peut pas trouver une alternative pour qu’on soit ensemble.

Le trentenaire continue de parler. Je hoche la tête. Oui, je prendrais soin de moi. Pourquoi a-t-il préféré que je quitte Venise plutôt que je reste près de lui ? S’il a payé des larbins pour que j’échappe au Conclave, sait-il qu’il court un risque que ces derniers ne soient pas fidèles ? Un jour, tôt ou tard, ils reviendront vers Lorenzo pour que mon époux leur donne de l’argent contre leur silence. Ils sont achetés pour garder ce petit secret. Je doute réellement qu’ils soient fidèles à mon époux et qu’ils finissent par le trahir. Et s’ils le font, je serais en danger. Pourquoi Lorenzo a pensé qu’ils pourraient donner de l’argent à des hommes fidèles plutôt qu’envisager que je reste avec lui ? Peut-être qu’il préférait que je sois loin de lui. Je plonge mon regard dans les yeux de Lorenzo en gardant un visage de marbre, mais, derrière ce masque, c’est une tornade d’émotions.

Il se lève. Je ne bouge pas de mon fauteuil. Il continue de parler. Il s’exprime au sujet de la relation du Conclave et de la famille Boscari. Je tente de me contrôler pour éviter de verser des larmes, je serre fortement mon poing. Son père n’a jamais voulu de moi, parce que je n’étais pas bien née pour son garçon. Comment un parent peut empêcher à son enfant d’être amoureux avec la personne qu’il pourra aimer jusqu’à la fin de cette relation ? Que ce soit par la mort de l’un d’eux ou que cette relation se termine, car, il n’est plus possible de s’aimer pour différentes raisons. L’important, c’est que la relation soit saine, respectable et sincère. En gros, que cette connexion ne soit pas toxique pour les deux partis. Je prends une large inspiration. Puis, je pense à Leonardo. Si j’avais vécu plus longtemps auprès de mon époux et mon fils, je sais que j’aurais accepté le choix de Leonardo pour sa relation avec une autre personne. J’aurais rugi et je me serais opposée à l’amour que pourrait avoir mon garçon pour cette âme qui aurait pu capturer son petit palpitant si personne serait nocive pour lui.

Je finis par me lever, je me rapproche de la fenêtre, j’ai besoin de respirer un autre air que celui que je respire à cet instant. Je me mets face à Lorenzo quand il évoque qu’il me voulait. Vraiment ? Je ne crois pas ce qu’il dit, car, je ne peux pas comprendre pourquoi il a accepté que je sois éloignée de lui. Je continue de le regarder dans les yeux. Je hausse les épaules quand il parle de sa responsabilité au sein du Conclave. Comment le croire ? Il finit par dire que je suis l’amour de sa vie. Je me mordille les lèvres. Mes yeux commencement à être humides. Je tente de me maîtriser pour éviter d’épancher le torrent de perles qui pourraient couler le long de mes joues.

Et, quand il parle de Leonardo après qu’il ait changé de place, je sens que je vais craquer. Mon petit garçon, celui que j’ai porté pendant neuf fois. Celui que j’étais prête à tout pour qu’il soit heureux dans ce monde, celui que j’aimerais toujours jusqu’à la fin des temps. L’amour que j’éprouve pour mon garçon ne pourra jamais s’éteindre comme c’est le cas d’une bougie. Ce que je ressens pour cet amour ne peut pas se mesurer. On dit qu’il est douloureux de perdre un enfant, c’est la vérité. Je n’aurais jamais supporté le deuil de mon garçon, malheureusement, le destin a voulu que je l’abandonne… Contre ma propre volonté.

Est-ce que Lorenzo sera capable de protéger Leonardo ? Est-ce pour cela qu’il l’a envoyé à Londres ? D’ailleurs, est-ce que mon fils vit chez sa grand-mère ou chez quelqu’un d’autre ? Je regarde mon époux. J’écoute les dernières paroles qu’il prononce. Je pousse un long soupire, je me tourne du côté de la fenêtre pour ouvrir celle-ci. Je respire l’air hivernal pendant un instant. Je reste un instant calme avant de refermer la fenêtre. Je me tourne en direction de Lorenzo.

_ Je sais que Leonardo est à Londres, car, je l’ai aperçu là-bas, il était avec toi au parc. Et puis, je ne pensais pas qu’il soit mort comme j’ai pu le voir dans les journaux. J’avale ma salive. Mon regard devient sombre tandis que ma voix est loin d’être douce. Je suis en colère contre lui. Tu sais ce que ça fait de savoir que son enfant est peut-être mort quelque part et qu’on ne te dise sur son sort ? Dis-je avec rage en serrant mon poing. Je désire qu’aucun parent puisse connaître cela, et, s’ils le vivent, je prie pour qu’ils puissent recevoir des nouvelles sur leurs enfants. Le silence est destructeur pour ceux qui attendent d’avoir des informations sur la disparition de leur enfant. Je me mordille les lèvres. Pourquoi Leo est-il à Londres ? Comment feras-tu quand le hasard fera qu’on se retrouve ? Et, pourquoi notre fils n’est-il pas avec Milo ? Tu ne lui faisais pas confiance pour qu’il garde notre garçon ? Qu’est-ce que tu manigances, Lorenzo ? Je ferme les yeux. Je les ouvre en prenant une respiration. Je ferais en sorte d’éviter des lieux où je pourrais le croiser. Cela ne me plaît pas de vivre sans lui, d’être éloignée de cet enfant que j’aime tant. Je ne pourrais jamais être là pour lui. Je ne serais pas là pour le soutenir lors des moments où il sera triste, quand il me confiera qu’il aime quelqu’un ou lors des triomphes de ses épreuves de la vie. Je me tais quelques secondes. Quoique que je dise, tu feras ce que tu veux, car, tu as prêté un serment à cette organisation et que tu préfères être fidèle à eux plutôt que nous soyons ensemble. lâchè-je d’une voix amère et courroucée. Je prends une longue respiration, je darde mon regard vers lui. Dis-lui si tu désires, je ne sais pas comment il va réagir, car, de toute façon, tu ne me laisseras pas la possibilité de le voir ni de lui expliquer ce qui s’est passé. Ce qui est sûr, c’est qu’il est possible qu’il soit un immortel. Alors, que vas-tu faire quand ton fils, l’héritier des Boscari devienne comme sa mère ? Vas-tu le renier et l’empêcher de vivre auprès de toi, comme tu l’as fait pour moi ? Dis-je en ancrant mon regard vers lui.

Je deviens dure avec lui. La douceur a disparu pour laisser place à la dureté et à la froideur.

_ Tu préfères être le pantin d’une organisation, d’être le jouet de leurs complots. Tu dis que tu n’es pas un monstre, sans doute, je n'en sais rien. Tu crois que les actions menées par tes pairs soient des causes louables ? Lorenzo, ouvre les yeux. Les Immortels ne méritent pas d’être traqués. Crois-tu que ce n’est pas difficile pour eux de vivre en ayant ce gène ? Certains d’entre eux ont dû voir leurs proches mourir, comment peut-on vivre en sachant que ceux qu’on aime peut mourir alors qu’on a la capacité de renaître comme des phénix ? Je balance les mots d’une voix dure et forte. Ton organisation est le seul frein pour notre histoire, et, même si tu dis que je suis l’amour de ta vie, tu ne prendras pas de risque pour qu’on puisse être ensemble. Oui, j’ai dit qu’il fallait qu’on aille de l’avant, je le sais. Je serais aussi prête à surmonter les vents et les marées pour qu’on soit ensemble, mais, je ne ferais rien si tu es ligoté avec le Conclave et que tu refuses de te battre pour nous. Je prends une profonde inspiration. Tu as pris toutes les précautions pour me faire disparaître, penses-tu vraiment qu’ils te seront fidèles ceux qui t’ont aidé ? Ils ne le seront jamais. Je dois faire partie des gens qui ne seront jamais achetés par l’argent pour t’être fidèle. Je pose mon regard sur les yeux. Je t’ai aimé d’un amour profond, tu étais l’homme de ma courte vie de mortelle, celui que je me serais battue jusqu’à la fin pour qu’il soit heureux. Je t’ai accepté comme tu es, celui que tu es au plus profond de ton âme. Je me fichais que tu sois un noble, ce que je voyais, c’était un homme avec des qualités qui me faisaient fondre. Je t’aimais avec tes bagages, avec tes blessures, avec tes traumatismes, avec tes défauts et tes qualités. Je t’aurais suivi n’importe où, je t’aurais soutenu du mieux que je pourrais… Mais, tu as fait ton choix, et, on doit l’accepter. J’aurais pu te proposer qu’on se retrouve en mai pour faire le point sur notre relation, mais, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Et, vraiment, je ne suis pas sûre qu’on puisse rester en contact pour Leonardo, tu feras ce que tu veux, car, tu ne me laisseras pas une place auprès de lui. Je croise mes bras avant de m’écrouler sur le sol. Comment pourrions-nous devenir des amis, Lorenzo ? Nous sommes juste les parents de Leonardo, c’est celui qui nous unit. Alors, vas-tu le sacrifier à ton organisation  s’il est comme moi ? Repris-je en le regardant. Vas-tu maquiller sa mort pour mieux protéger ta réputation et l’organisation plutôt que vivre auprès de lui ? Je soupire.

Je finis mes deux monologues, je me détourne de son regard. Je suis brisée et détruite par ce qui se passe. J’aurais toujours un espoir qu’il décide de revenir vers moi, qu’il me choisisse plutôt que le Conclave.


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(#) Re: La fine non esiste | Giulia & Lorenzo    Sam 26 Fév - 20:25

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Pendant des mois, Lorenzo avait redouté le moment où il devrait recroiser Chiara et avoir cette conversation. Cependant, c’était une conversation plus que nécessaire, qui ne pouvait pas être ignorée : au contraire, c’était essentiel qu’ils en parlent, qu’ils mettent les points sur les i, même si cela faisait mal. L’homme se sentait tout près de craquer, l’angoisse menaçait de le noyer, la folie le guettait en silence. Tout ce qui leur était arrivé était à peine croyable. Il y a même pas six mois, ils étaient un couple et une famille heureuse ; mais désormais, tout cela n'était plus qu’un souvenir et ils aa tous les trois éloignés les uns des autres, brisés et traumatisés. Et c’était en grande partie à cause de lui. Alors oui, Lorenzo en souffrait énormément, plus qu’il ne pourrait jamais l’exprimer avec des mots. Comment Chiara pourrait-elle lui pardonner après tout ce qu’il lui avait fait subir ? Lui-même n’était pas près de le faire, et il y avait de fortes chances qu’il ne le fasse jamais.

Une partie de lui voulait juste serrer la jeune femme dans ses bras, lui demander pardon et se battre pour leur couple, ou les ruines qu’il en restait. Mais une autre partie, plus froide et cartésienne, savait que les choses ne s’arrangeraient jamais aussi facilement. Quelque chose s’était brisée entre eux, et pas des moindres : la confiance. Pas l’amour, peut-être, mais est-ce que cela suffirait ? Probablement pas. Surtout pour quelqu’un dans sa situation. Pour le Boscari, son allégeance au Conclave n’était pas un petit détail, loin de là. Depuis l’âge de 10 ans, on lui avait parlé de la mission dont il hériterait un jour. On l’avait préparé pour cela dès son plus jeune âge ; ce n’était pas maintenant qu’il allait trahir la promesse qu’il avait faite à son grand-père. Sans parler des lourdes attentes de son paternel... S’il ne se montrait pas digne du Conclave, Cesare ne le pardonnerait jamais, il serait la honte de sa famille. Autant dire que la question ne se posait même pas aux yeux du professeur ; il était et serait toujours fidèle à l’organisation. Mais à quel prix ? Serait-il capable de tout sacrifier pour le Conclave ? De renoncer à son propre bonheur, à sa famille ? Pendant des semaines, il avait cru que oui, mais plus cette conversation avançait et plus il se sentait tiraillé par les doutes, même si ses mots montraient l’inverse. Le Vénitien posa son regard sur son épouse alors qu’elle s’expliquait pour Leonardo. La mention des rumeurs sur sa mort lui serra le cœur, tout comme la voix de la jeune femme, qui se faisait de plus en plus colérique. A sa place, il n'aurait pas réagi différemment, sans doute. Lorenzo baissa la tête, coupable. Elle était furieuse, mais franchement, il y avait de quoi. Il avait fait croire que Leo était mort dans une explosion à Rome, et cela était cruel pour elle. Mais cela avait été la meilleure façon pour lui de dissuader ses ennemis de s’en prendre au petit, qui qu’ils soient. Peut-être que ça avait été une erreur, qu’il s’était précipité, sûrement même. Mais bon sang, il était en train de recevoir des photos compromettantes de lui, des photos prises lors de cette nuit du 12 septembre à Venise, quand Chiara était morte puis revenue à la vie. Il ne savait pas qui était derrière cela et ce qu’on voulait de lui. L’Italien savait juste que cette torture était en train de le rendre fou à l’époque, et que Leo était son grand point faible. Ainsi, le brun avait décidé de brouiller les pistes et de le mettre en sécurité, loin de Rome, loin du Conclave, loin de lui. Bien sûr, il aurait informé Chiara s’il avait pu. Mais le jeune père ignorait où elle se trouvait et n’avait aucun moyen de la contacter… Le brun soupira. Même s’il avait réussi à dire à Milo et à d’autres personnes qui s’étaient inquiétées pour l’enfant qu’en réalité il allait bien, jamais il n'avait pu le faire avec Chiara, jusqu’à maintenant. Et il s’en voulait terriblement pour cela.


Cela n’aurait pas été une si mauvaise idée que de laisser son beau-frère s’occuper de Leo. De toute manière, où était-il quand son fils avait besoin de lui ? Le Boscari avait beau appeler le petit garçon presque tous les jours depuis des téléphones jetables et aller le voir à Londres de temps en temps aussi, ce n’était pas assez. Mais cela avait été sa décision. Et il n’accepterait pas qu’on lui prenne son enfant. Il poussa un soupir las quand Chiara évoqua sa vie sans son fils. Elle allait devoir l’éviter, ne pas être là pour lui alors que c’était tout ce qu’elle voulait. Cette pensée déchirait l’aristocrate. S’il devait laisser son fils à quelqu’un, ce ne serait pas Milo, ni même son père. Il n’y avait que Chiara qui mériterait de garder Leo. Mais est-ce que son fils pourrait supporter la vérité un jour ? Est-ce que son propre secret survivrait à des retrouvailles entre le petit et sa maman ? Elle était censée être morte, l’affaire close… Si cela s’apprenait, les soupçons du Conclave se tourneraient vers le Conseiller, et tout se compliquerait sérieusement. Lorenzo s’approcha de quelques pas, alors que l’Italienne affirmait qu’il ferait ce qu’il voulait, quoi qu’elle dise, parce que pour lui le Conclave était plus important qu’elle. Ces mots le blessèrent, surtout parce que… c’était vrai. C’était douloureusement vrai, même s’il aurait voulu que ça se passe autrement. Le Conseiller ouvrit la bouche, mais les mots ne franchirent pas cette dernière. Lorenzo se sentait étouffer, les mots ne sortaient pas et l’oxygène ne semblait pas atteindre ses poumons. Et pendant ce temps-là, Chiara poursuivait, lui disant qu’il était possible que Leo soit un futur immortel aussi. Que ferait-il ? Les questions soulevées par la fugitive le firent trembler, littéralement. Le professeur s’adossa maladroitement à un mur. Pour lui, c’était juste inconcevable. Cette possibilité était juste un cauchemar, tout simplement. Rien que d’y penser, il avait du mal à respirer. Ses yeux étaient noyés dans des larmes amères, ses pensées partaient dans tous les sens. Son fils ne pouvait pas être un immortel, pas question. Le trentenaire regarda Chiara d’un air confus, tandis qu’elle continuait sur sa lancée, défendant les Immortels, décrivant leurs difficultés et souffrances, et soulignant encore une fois que c’était le Conclave le gros frein qui les empêchait d’être ensemble, et qu’il ne faisait pour se battre pour leur couple. Ces mots le transpercèrent comme des flèches, même si au bout d’un moment ils commencèrent à devenir inaudibles, comme s’il avait soudainement la tête sous l’eau. Puis, le simple fait de parler lui demandait trop d’efforts en ce moment. Néanmoins, l’écouter prononcer ces mots sur l’amour qu’elle lui portait, sur le fait qu’elle l’avait accepté comme il était, cela ne faisait qu’agrandir sa peine et resserrer ce nœud qu’il avait dans sa gorge. Lorenzo grimaça alors qu’une larme s’échappait le long de sa joue. Il ne voulait pas l’éloigner de Leo, il ne voulait pas la blesser, il ne voulait… rien de tout ça.  Il avait dit plus tôt ne pas être un monstre, et pourtant ce n’était pas la sensation qu’il avait en cet instant. Lorenzo cacha sa tête entre ses mains, haletant, tremblant. Le professeur craquait enfin, après toutes ces semaines où il avait ignoré sa peine. Ce soir, celle-ci le submergeait comme un tsunami, et il ne pouvait plus respirer. Alors que Chiara se demandait comment ils pourraient devenir amis après tout ce qui serait passé et qu’elle l’interrogeait sur l’avenir de Leonardo au cas où il serait un immortel lui aussi, Lorenzo éclata en sanglots en se laissant choir au sol à son tour.

"Leonardo est à Londres pour sa propre sécurité. Il est chez un ami à moi, et il est avec d’autres enfants. Loin de moi, du Conclave, des menaces qui planent au-dessus de moi. Ma mère aurait pu être une option, mais… C’est compliqué entre nous, tu le sais. Et quant à Milo… Ton frère me déteste. Il ne m’a jamais apprécié, en réalité. Et je sais que s’il pouvait m’enlever Leo une bonne fois pour toutes, il le ferait sans hésiter. Autant être clair tout de suite : c’est hors de question que je le laisse faire. Et quant aux personnes qui m'ont aidé ce soir-là, la situation est sous contrôle. Ils ne parleront pas, ce n’est vraiment pas dans leur intérêt. »

Les larbins en question lui devaient de grosses faveurs, ce n’était pas dans leur intérêt de se retourner contre lui. Puis il avait tenu à s’informer sur eux et leurs proches. Mine de rien, c’était toujours un moyen convaincant de les dissuader de le défier un jour . Mais ça, pas besoin de le dire à Chiara, ça n’arrangerait pas son cas.

"Comment tu peux croire… que je permettrais qu’on fasse du mal à notre fils ? Je ne veux que le protéger… Vous protéger tous les deux ! » Le jeune père s’essuya les joues, avant de se relever et de se diriger vers la fenêtre. Il avait désespérément besoin d’air. D’une voix plus dure, il reprit. « Je n’ai jamais voulu rien de tout ça. Savoir que Leo est loin de toi me ronge le cœur, tous les jours. Je ne veux pas l’éloigner de toi, je veux simplement vous protéger, bon sang ! Mais comment peut-on expliquer à un enfant de 8 ans ce qui t’est arrivé ? Que, dans même pas trente ans, il aura probablement l’air plus âgé que toi… Et qu’un jour, t’auras l’air d’être sa petite-fille… Que quoi qu’il arrive, tu ne vieilliras et ne mourras pas. Et surtout, comment être sûr qu’il ne racontera pas ça partout, jusqu’à ce que le Conseil ne te capture et ne me punisse pour ma trahison ? Il n’a que 8 ans, Chiara… Je peux pas prendre ce risque. » Le Vénitien prit une profonde inspiration, avant de regarder la brune dans les yeux. « Je sais que c’est dur, mais Leonardo doit être notre priorité... Il faut le protéger à tout prix. Il ne peut pas me perdre aussi, il t’a déjà perdu toi, et puis mon père… Mon père a un cancer du poumon, j’sais pas s’il s’en sortira. Leo a déjà assez souffert, je ne veux pas qu’il perde des proches, encore et encore. Donc s’il faut qu’on ne se voie plus, qu’on doit renoncer à notre amour, j’suis prêt à payer ce prix. Pour ta sécurité, la mienne et surtout, celle de notre fils. Dis-moi que tu comprends, Chiara, je t’en prie ? »

Lorenzo alla s’asseoir à nouveau sur le bord du lit. Il était plus calme en cet instant, les larmes s’étaient taries et sa respiration était redevenue normale. Sa souffrance intérieure restait toujours là, mais au moins il n’avait plus l’impression d’étouffer.

« Cela dit, je veux bien que tu aies des nouvelles de lui. Ce n’est pas mon but de t’empêcher de savoir comment va Leo, ça n’a jamais été le cas. On peut trouver une façon de communiquer, à travers un numéro secret, j’sais pas... Pas régulièrement peut-être, si tu ne veux pas avoir affaire à moi, ou si l’on veut éviter de créer des soupçons, mais… » Lorenzo soupira, puis sortit une feuille pliée de la poche de sa veste. C’était un dessin que Leo lui avait fait lors de sa visite à Londres. Sur ce dessin, on voyait un petit garçon avec son père et, en haut près du soleil, une femme avec des ailes. Le gamin croyait qu’elle les regardait d’en-haut et cela semblait le réconforter. Lui, ça ne faisait que le déchirer de l’intérieur, mais l’Italien préférait répéter à Leonardo que c’était vrai. « Tiens, je pense que tu devrais garder ça. Il m’a donné ce dessin l’autre jour… C’est la seule chose de Leo que j’ai sur moi en ce moment. J’aimerais avoir d’autres souvenirs de lui à te donner, désolé. Enfin…. J’ai aussi ça. » Lorenzo lui tendit une petite photo de son fils qu’il avait dans son portefeuille. Chiara en avait sûrement plus besoin que lui. « Quoi qu’il arrive, je ferai en sorte qu’il ne t’oublie jamais.  »

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(#) Re: La fine non esiste | Giulia & Lorenzo    Sam 12 Mar - 22:01


chapitre 4



TW : Immortalité, abandon d'enfant, violence émotionnelle, mort, relation amoureuse

Lorenzo reprend la parole. Il confirme que Leonardo est à Londres pour sa sécurité. Que veut-il dire ? Qui le menace ? Je le regarde dans ses yeux larmoyants. Pense-t-il qu’il sera en sécurité avec un membre du Conclave ? Notre garçon ne sera jamais à l’abri avec une personne connectée avec le Conclave. Enfin, est-ce que mon hypothèse est la bonne ? Je continue d’écouter les mots de mon époux. Je lève les yeux au ciel quand Lorenzo évoque mon frère. Milo appréciait Lorenzo, enfin, ils n’étaient pas proches mais ce n’était pas une guerre ouverte entre eux. Le Boscari mentionne les larbins. Je tente de réprimer un rire nerveux, pense-t-il vraiment qu’ils ne diront rien ? Il se fait d’illusion. Je prends une large inspiration avant de me décider de lui répondre.

_ Qui le menace ? Qui dit un ami à toi, dit quelqu’un proche du Conclave, n’est-ce pas Lorenzo ? Demande-je en le regardant dans les yeux. Mon frère ne te déteste pas.

Assise sur le sol, je ne bouge pas d’un bouge d’un pouce. Je laisse mon époux se mouvoir dans la pièce, il reprend la parole après mes derniers mots. Je l’écoute en me levant de ma place. Je ne réagis pas aux paroles prononcées par Lorenzo. Je reste de marbre.

Il demande qu’on le protège à tout prix. Pense-t-il que trop le couver soit l’idéal  ? Un enfant se pose des questions et il finira par savoir la vérité. Il est préférable que Leonardo apprend la vérité de la bouche de mon époux sur mon sort plutôt qu’il le découvre par hasard. Je fronce les sourcils quand il évoque la perte de proches. Est-ce que Lorenzo pense à ma famille  ? Non, il y a que les Boscari qui compte. Les Bardi n’intéresse pas mon époux. Il me demande si je comprends, je ne lui réponds pas. Oui, Leonardo doit être en sécurité, mais, lui mentir, cela ne va pas lui rendre service. Et puis, même si je donne mon avis, Lorenzo ne respectera pas ce que je lui ai dit. Alors, à quoi bon vouloir lui répondre ? Je prends une large inspiration en avant ma salive. Je sens que ma patience commence à diminuer par rapport à Lorenzo. Je ne pourrais pas supporter de rester plus longtemps avec lui. Non, il a fait son choix, le Conclave plutôt que sa famille. Je ferais le mien, les membres de ma Constellation plutôt que lui.

Lorenzo s’assoit de nouveau sur le lit. Il déclare qu’il souhaite que j’aie des nouvelles de notre fils. Je ne regarde pas la feuille de dessin. Cela me fera souffrir davantage et je ne veux pas être brisée à cause de ce morceau de papier provenant de mon garçon. Je le laisse continuer à s’exprimer. Je retourne près de la fenêtre, je l’ouvre de nouveau pour respirer.

Il me reste des questions à poser avant de lui demander de partir, une fois que je l’aurais, je le chasserais. Quant à mon espoir qu’on puisse reformer une famille, il a disparu quand Lorenzo préfère abandonner notre amour pour la sécurité de notre fils.

_ Fais ce que tu veux concernant Leo, mon avis ne compte pas. Tu feras ce que le Conclave te dictera. De toute façon, si le destin en avait décidé autrement, tu l’aurais enrôlé dans ton organisation sans me l’avertir car je ne faisais pas partie de l’élite de ceux qui devraient être au courant de cela. Dis-je d’une voix tranchante. Penses-tu le protéger de tout, Lorenzo ? Que feras-tu quand Leo apprendra que sa mère est une immortelle et qu’il a le gêne de l’immortalité ? Tu ne peux pas protéger les gens de tout, tu n’es pas divin et tu n’as aucune capacité. Tu peux seulement assurer que des personnes ne parleront pas, car tu as de l’argent et des contacts. Je le regarde dans les yeux. Quant à ta famille, tu as pensé à la mienne ? Est-ce qu’elle est au courant que Leo est vivant ?

Je ferme les fenêtres. Je ressens de la colère envers mon époux que je n’arrive pas à canaliser.

_ Garde ce dessin et cette photo, je ne veux rien de Leonardo. Dis-je d’une voix froide en le regardant dans les yeux.  Pour ma sécurité, il est préférable qu’on ne m’attrape pas avec ce dessin. Et puis de toute façon, je ne resterais pas à Londres. Ce n’est pas une idée que je reste là alors que tu es dans le coin et que notre fils l’est également. Je me tais quelques secondes. Il serait préférable qu’on ne se revoit pas. Contacte-moi seulement si le Conclave a des pistes qui peuvent nous mettre en danger, hormis cela, je ne veux plus te parler ni avoir affaire à toi.

Je me rapproche de mon sac et j’écris mon numéro de portable. Combien de temps dois-je le conserver avant que je quitte Londres pour d’autres horizons ? Je pose le papier près de lui sans le regarder ni le toucher et je ne lui laisse pas le temps qu’il puisse faire quelque chose envers moi.

Aurais-je pensé que nos retrouvailles se déroulent d’une autre manière ? Sans doute, je savais que ça allait être difficile et douloureux, mais, je ne pensais pas que ça serait brutal.

Mon souffle devient plus lourd, je ne me sens pas plus légère. Comment pourrais-je débarrasser de ce poids que j’ai sur le cœur ? Rien ne pourra pas m’aider. Et que dira Zyanya quand il saura pour Lorenzo ? Il ne sera pas content… J’aimerais avoir une oreille attentive pour m’aider à panser mes blessures concernant cet homme que j’aime. Une personne ayant le gêne de l’immortalité, comme moi, maintenant.

_ As-tu autres choses à me dire avant qu’on se quitte ? Pour ma part, je pense qu’on a fait le tour, il y a très peu de chances qu’on se retrouve Lorenzo, fais ce que tu veux après. Je vivrais ma vie sans vous. Je le toise dans le regard. Saches que tôt ou tard, la vérité éclatera et que notre fils te demandera des comptes… Sans doute que Milo finira par savoir ce qui s’est passé ce soir-là où ce que tu manigances, moi, je ne ferais rien. Je ne t’apporterais aucune aide de ma part, et, si je dois communiquer avec toi, ça sera seulement pour te prévenir que des membres de ton organisation est sur ma piste.

Je finis par détacher mon collier où il avait mon alliance et un pendentif. Deux reliques de mon passé avec Lorenzo, d’un futur qui ne pourra jamais être. Je me souviens quand on s’est marié une première fois avec Lorenzo, un mariage secret sous le regard de nos témoins… Et, de ce pendentif qu’il m’a acheté pour la naissance de notre fils. Sur ma bague, il avait une inscription en italien “Notre amour sera légendaire.”  Quant au pendentif, on peut voir la date de naissance de Leonardo avec la première lettre de son prénom. Il est cruel de ma part de les lui rendre, mais, il est préférable que je ne garde pas cela.

_ Reprends-les, ils ne me sont plus utiles maintenant. Dis-je en le regardant en laissant des larmes rouler sur mes joues. Je n’aurais jamais pensé que notre histoire amère, je t’aurais bien dit qu’on se retrouvera dans une autre vie pour que nous soyons de nouveau un couple, mais, ça ne sera pas possible. J’aurais voulu que nos retrouvailles se passent d’une autre façon, mais, c’est ainsi. Notre relation est terminée, nous ne serons que des étrangers entre nous avec un passé commun. Je le toise du regard avec un regard larmoyant. J’aurais aimé avoir un autre enfant, Lorenzo. Je n'ai qu’un fils, Leonardo. Un enfant que je ne pourrais jamais revoir, car, je suis une immortelle et qu’il me semble peu probable de revoir notre garçon pour sa sécurité. Je l’accepte. Ne me demande pas de faire d’efforts pour ton organisation ni pour toi. Ma voix finit par se briser quand je lui tends l’alliance et le pendentif. Je pense qu’il serait temps qu’on se dise au revoir pour de bon, à moins que tu veuilles encore parler ?


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(#) Re: La fine non esiste | Giulia & Lorenzo    Sam 26 Mar - 15:42

GIULIA
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LORENZO
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Ces retrouvailles étaient douloureuses, plus qu’il ne s’y était attendu. Mais c’était inévitable. Cette conversation ne pouvait plus être reportée, aussi difficile fût-elle. Leurs avis différaient, leurs plans aussi, leur biologie même également, vu qu’il était un mortel et Chiara une immortelle désormais. Leurs chemins s’étaient séparés à cause de ce qu’il avait fait à Venise et des choix que le trentenaire avait pris pour s’assurer que personne ne s’en prendrait à Chiara, Leonardo ou lui. Pas des choix faciles, probablement de mauvais choix même, mais il assumait. Son intention avait toujours été de protéger Leo et Chiara de la main impitoyable et teintée de sang du Conclave ; jamais l’organisation n'aurait permis qu’une immortelle proche d’un Conseiller reste en liberté, ça aurait été un risque trop grand à leurs yeux. Concernant Leonardo, il avait encore un peu de temps. Plus les jours passaient, et plus le professeur hésitait a l’idée de lui parler du Conclave et de leur mission. L’idée de le rendre prisonnier de ce lourd héritage familial lui nouait la gorge, plus que jamais. Pour l’instant, il préférerait le tenir à distance, loin de Rome et de Venise, loin de lui, en toute tranquillité. Le petit avait besoin de stabilité après ces derniers mois turbulents. Et, que Chiara le croie ou non, leur enfant était en sécurité chez son ami, il n'en doutait pas une seule seconde. Bien entendu, la brune n’en était pas si sûre, mais cela ne l’étonnant pas. Ça, et le fait qu’elle pense que son frère ne le détestait pas.

Déchiré entre ses convictions et ses décisions concernant son avenir, le Vénitien prit le risque d’offrir un dessin de son fils à la jeune femme. L’idée qu’elle n’ait rien de son fils avec elle lui faisait mal au cœur quand même. Sauf que Chiara préférait ne rien garder de lui. La rage était palpable dans ses paroles, l’incompréhension. Les reproches ne manquaient pas non plus, tels des coups de poing qu’elle lui envoyait, mais qu’il encaissant en silence. Il n'y avait plus de retour en arrière, et si avant il y avait en lui 1% d’espoir qu’ils puissent un jour reprendre leur histoire d’amour où ils l’avaient laissée, désormais cet espoir venait de partir en fumée. Un espoir sans doute insensé au vu de tous ses choix, un espoir inconscient, mais somme toute réel. Sauf qu’il devait se rendre à l’évidence une bonne fois pour toutes. Ce qu’il avait fait avait brisé leurs vies, et toutes ces décisions depuis, ce n'étaient que les débris qui s’étaient envolés suite à ce choc.

« Oui, ils sont au courant, je leur ai dit que Leo va bien. »

Répondit-il suite à la question de l’immortelle. Il avait été bref, avare en détails, mais il leur avait dit que Leo était en sécurité. Sans doute auraient-ils préféré qu’il envoie le garçon chez eux, et peut-être même que c’est ce qu’il aurait dû faire. Mais ce qui était fait était fait, il avait pris une décision sous pression et maintenant Leo était à Londres, sans se douter des peurs et des paranoïas de son père. Chiara reprit, lui annonçant qu’elle ne comptait pas rester très longtemps à Londres, surtout que Leo et lui étaient souvent là-bas, en plus de la mère de l’Italien, elle-même Conclaviste. Les chances pour qu’ils ne se revoient plus étaient énormes, surtout que Chiara lui en voulait et qu’elle ne voulait plus avoir affaire à lui, à moins que le Conclave ne représente un danger concret pour elle à un moment donné. Le Boscari déglutit difficilement, avant d’acquiescer d’un signe de tête. Autant son âme saignait en cet instant, autant le Conseiller garda un air froid, sans verser aucune larme. Cela ne servirait à rien. Il fallait qu’il reste maître de ses émotions et de ses actes. Sa survie en dépendrait dorénavant, plus que jamais. Le regard posé sur le papier déposé devant lui avec le numéro de Chiara, Lorenzo serra la mâchoire. Il n’était pas sûr d’arriver à prononcer ne serait-ce qu’une parole de plus. La jeune mère ne manqua pas de lui rappeler que la vérité risquait d’éclater un jour et que leur fils lui demanderait des comptes, ou bien Milo, son frère policier. Peut-être bien, il y avait des chances. Mais il aviserait le moment venu. Et si elle ne voulait plus lui parler, il accepterait sa décision.

« Très bien. »

Finalement, la brune détacha son collier où il y avait son alliance et un pendentif, les lui laissant. Ce geste lui transperça le cœur, comme si c’était le point final dans leur histoire. Probablement, c’était bien le cas, surtout s’il restait Conseiller du Conclave. Que pourrait-il dire de plus ? Rien. Tout. Des mots ne pourraient certainement pas exprimer toute la détresse qui l’envahissait en ce moment. Il n’y avait que ses yeux qui le trahissaient, la douleur flottant dans son regard bleuté. Il était désolé, profondément. Mais c’était comme ça. Comme ça avait été le cas avec son père, et avec tant d’autres Conclavistes, il n’y avait pas de place pour une fin heureuse. Tant qu’il serait Lorenzo Enea Boscari, ce serait impossible. Ça, il l’avait bien compris, et en cet instant, il acceptait ce verdict.

« Je te souhaite bonne chance, Giulia. Vraiment. »

Dit-il d’une voix tremblante, avant de lui tourner le dos et de quitter cette chambre. Il ne pouvait plus rester là. Il fallait qu’il s’en aille, qu’il reprenne un tant soit peut le contrôle. Qu’il revoie ses plans, qu’il sache où il en était. Une page venait de se tourner définitivement, et rien ne serait plus comme avant.

@Giulia Fabiano



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(#) Re: La fine non esiste | Giulia & Lorenzo    Sam 26 Mar - 15:50

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