— BASTIAN TRUJILLO (+55 86988771267)

Tu pouffes gentimment devant la rebuffade de Ouistiti. Comme un amant éconduit qui, amour propre égratigné, se rebelle. « Ah oui ? Laisse moi deviner, Rahim ? Allons, même lui reconnaît ma supériorité. » Tu n'avoueras jamais que, depuis nouvel an, vous vous êtes longuement amusé à échanger des plaisanteries sur Bastian, ce pauvre technophobe. Au point de blaguer chacun de votre côté, pour mieux vous raconter les mésaventures. Tu sais que Rahim sera passionné de ta nouvelle petite combine. Le soulèvement des machines, partie I. « Je peux faire tellement de choses. » Pirater un compte sur un réseau social, traquer des IP, hacker un site ou un compte en banque. Quand les nuits sont longues, il est facile d'apprendre les choses et de faire cesser l'ennui en s'amusant ainsi. Même si tu n'as jamais usé de tout cela de mauvaise façon. Chevalier blanc de pacotille, à l'épée trop effilée.

Bastiti n'a pas la référence, bien sûr ; tu secoues la tête, gentimment hautain. Tu souris ; tu songes à Chi et tu demandes, avide : « Il va bien, Chichi ? Tu ne l'aides même pas, espèce de fainéant. Pauvre Chi, qui doit en plus te supporter » et tu tires la langue, malicieusement. « Paraît que vous avez du super thé à la menthe ? Je viendrai peut-être vous voir, si l'Institut me donne des vacances. » Et après que Rahim soit passé chez toi. Erin pourra toujours s'occuper des chats. Tant de monde, chez toi, te donne des envies de courir sous la pluie en souriant. Tu réalises que Bastiti, pendant ce temps là, galère avec le tactile.

« Tu viens chez nous, tu fais comme chez toi, tu t'asseois sur lui. Je m'étonne qu'il n'ait pas tenté de te tuer pendant ton sommeil ... » Tu grimaces à nouveau vers le téléphone. C'est dangereux, un chat. La question du maya te fait sourire. « Je rigole, Basti. Ca n'existe pas. » Ca te manque, de ne pas pouvoir l'embêter en vrai, de ne pas pouvoir lui tirer les cheveux ou le chamailler. T'es trop tactile, les visios, c'est bien, les calins, c'est mieux. Tu prépares soudain le terrain pour ta prochaine farce, en prenant un air innocent : « En parlant de ça, il paraît que les machines commencent à être sacrément autonomes. Les intelligences artificielles tout ça ... Manquerait plus qu'elles se mettent à penser vraiment toutes seules, et elles pourraient contrôler le monde ... » Tu ris intérieurement. Ca sera si drôle, tu vas en faire une video et l'envoyer à Rahim. Et à toute la constellation.

« Mais non, c'était ultra sympa de rencontrer Rahim et Arthur ! Ils sont super cools ! » que tu t'exclames, de cette joie de vivre communicative qui est ta signature. T'es rarement malheureux, parce que tu choisis d'être positif. C'est le bon côté des choses, si on peut dire. « Ca dépend, tu as été sage ? Je plaisante, Basti » que tu le devances, avant qu'il ne maugrée sur s'il a été sage ou non. Et puis, même si tu as des idées de plaisanteries, tu as plutôt occupé le rôle du gardien et de l'effaceur de preuves, depuis quelques années. C'est qu'avec internet, les photos, les vidéos, les traces, ça reste de façon un peu plus ... permanente. Tout comme vous. Permanents sur cette terre, du moins jusqu'à la cessation de la renaissance.

Tu glousse en imaginant Chi torturer Basti. « Chi est un très bon guerrier, tu as de la chance de pouvoir t'entraîner avec lui. Ca fait un bout de temps que j'ai pas touché à une bataille, je me demande ce que ça donnerait ... » T'es pensif ; depuis la seconde guerre mondiale, tu as préféré mettre tout ça de côté. D'un côté, tu ne t'en tires pas plus mal, vu ta position de scientifique respecté, à présent. « Ca se réparera en moins de deux, gros bébé » que tu murmures avec un sourire, parce que même si les paroles sont malicieuses, c'est très affectueux, ton timbre est fraternel. Tu sais que Bastian n'a rien à craindre et qu'il en ressortira meilleur. Tu souris doucement, mais tu sais comme tout le monde que rien n'est simple. Tu as hâte de le retrouver, mais ce ne sera pas pour tout de suite. Pourtant, fidèlement, tu sais que vous vous retrouverez, tous. Si ce n'est physiquement, ce sera dans vos rêves. Votre connexion intense, peut-être rendue plus puissante encore par votre bonne entente, vous lie à jamais. Tu as un sourire benête, parce que tout l'amour que t'as pour eux pourrait déborder comme une téhière trop pleine.

« Ouai, bah attention, je pourrai en faire un ninchat avant que vous vous revoyez ... » Un ninja chat. Quelle idée. Ca irait super bien à Copernic ou Einstein n'empêche. Tu songes à demander à Erin de leur coudre un petit kimono. Et comme ta blague, sur la suprématie des machines, a l'air de fonctionner, tu prends un air super innocent. « Tu sais, y'a de supers articles sur l'éthique de savoir si créer une intelligence capable de s'auto-suffire, c'est très sain. Il y en a même une qui avait commencé à créer d'autres intelligences artificielles, et qui avait créé un langage que les programmeurs ne comprenaient pas ... » Tout est vrai. C'est fascinant. T'as pris ton ton professoral, passionné et intense ; y'a pas à dire, tout ça te tient à coeur et tu hausses les épaules aux dires de Bastian. Les factions - que voilà un sujet qui fâche. Parce que tous ne partagent pas, dans la constellation, les mêmes idéaux. Pouvoir mettre ça de côté, continuer à s'aimer malgré les divergences, tu trouves ça aussi beau qu'idéaliste. Tu espères que jamais, au grand jamais, vous n'aurez à choisir entre vos valeurs et vos frères et soeurs étoilés.

« Oui ça peut prendre un peu de temps. Mais avec le scan, ça devrait balayer un bon paquet de données, une fois tout nettoyé, tu devrais cesser d'avoir le méchant virus. » Tu sens bien, à voir sa tête, qu'il n'est pas calmé. Amusant comme, malgré l'âge, il garde toujours cette facilité à rester soupe au lait. « Erin et Spark vous passent le bonjour, au fait - enfin, ils sont pas là maintenant, mais je suppose qu'ils le feraient s'ils étaient là. » La colocation avec Erin est un petit rêve. Tu as l'impression de retourner dans les années 80. Tu t'installes dans ton siège, penché en arrière, tignasse ébourifée. « Sinon, quoi de neuf, Bastiti ? J'veux dire, ton pc a un virus, Chi te torture le dos avec son sabre .... C'est déjà pas mal, tu me diras. » Tu t'enquiers de lui, en espérant que le faire parler un peu le calmera.

Tu ne sais plus qui, mais quelqu'un t'as dit un jour que t'avais le don d'être à la fois mignon, adorable, et un peu con. C'est ton super pouvoir, ça. Attendrir les gens. Te montrer mignon - tel un chat. Et puis, tu es toujours très amical. Tu n'avais pas pu faire autrement avec Charles et Rahim. Ils étaient un peu comme des neveux, en quelque sorte, dans ta tête.

« Alors, déjà. Bien joué sur le jeu de mot. Je te donne le point. Et secundo, je suis pas si rouillé que ça heiiiin » que tu te plains d'un air de gosse à qui on a retiré ses bonbons. Tu as certes délaissé les guerres, le côté militaire, guerrier, mais t'as ta petite fierté. Tu étais, après tout, héritier des Pennyworth et tu as appris dès ta plus tendre jeunesse à batailler. Certes, ça a plutôt mal fini, vu que tu t'es pris un coup d'épée dans le bidou, ce qui est plutôt mortel. Sauf pour toi. Tu étais mort, puis tu avais rescussité. Longue histoire. Longue de plus de cinq siècles. Et si tu t'estimes guerrier à la retraite, tu veux pas qu'on te chatouille sur ton âme de guerrier. C'est très con, vu que t'es plutôt scientifique fou, ces dernières années, mais tu acceptes cet illogisme. « Tu sais que je me suis pris plus douloureux qu'un sabre dans le dos, Bastiti ? I mean, je suis littéralement mort dans plusieurs guerres. Fais pas ton bébé. Tu vas t'endurcir et tous nous maîtriser, bientôt » que tu l'encourages gentimment. Toujours penser positif. Et que Bastiti apprenne à se battre, c'est une très bonne chose. Tu as une confiance aveugle en les compétences guerrières de Chi. Pour avoir déjà croisé le fer avec lui, tu lui remets volontiers les compétences de Basti les yeux fermés - non pas que tu aies ton mot à dire, mais quand même. La réplique de Bastian trouble ton minois qui se pose en air outré et boudeur. « Je t'interdis d'en vouloir à mes chats. Et c'était un accident. Tu adores revenir à ça, hein ? Je me souviens de tes sourires morts de rire alors que tu m'aidais à me remettre ... » Puéril, tu tires la langue. Une boule de poil, l'asphyxie. Bastian était venu t'aider, parce que tous l'avaient senti, dans ta constellation, cette mort bête, stupide. Et tu te remémorais avec aigreur les moqueries de Bastian. Bon, tu le mérites un peu, c'était très con. « C'est toi qui est mort poussé par des vaches ? Y'a eu tellement de morts idiotes, je me rappelle plus qui en cumule le plus. » T'as un petit rire.

La conversation s'étend sur un sujet qui te passionne. « C'est la machine elle-même qui a créé ce langage inconnu. En partant de toutes les données qu'on a mit dans sa mémoire, elle a créé un langage. Compréhensible par elle et ses enfants, si je peux dire. C'est aussi effrayant que fascinant. Quant à l'intérêt d'une machine auto-suffisante, c'est simple. Pas besoin de programmeur pour réparer les bugs, de gens qui devraient perdre leur temps à réaliser ce qu'elle peut faire seule. C'est le gain de temps, de manoeuvre, d'argent aussi je suppose. Ca marche, je t'enverrai ça, tu pourras les lire et si tu bloques sur un truc, tu me dis, je t'expliquerai. » C'est sincère, pas de moquerie. Tu veux que Bastian garde cette curiosité et cette envie de savoir. Même si, pour le coup, il risque de se faire des cheveux blancs sur le sujet, oops.

Tu vois combien parler d'Erin apaise Bastian. Tu souris à ton tour. Comment ne pas sourire en songeant à votre princesse. « Oui, j'ai l'impression de revenir à l'époque DJ Merlin. C'est le bon temps. Je suis content d'avoir de la compagnie - même si elle continue de vouloir faire des expérimentations sur mes cheveux » que tu t'exclames d'une voix amusée, « Ils vont bien, en tout cas. Spark est toujours aussi mignon. Et la princesse est toujours aussi survoltée. » Ton très affectueux, tu l'adores, ta petite Erin. Et tu grimaces vers Bastian, à la mention des soirées. « Eeeeeh. Mais c'est pas bientôt fini de vous moquer de la gentille étoile célibataire, oui ? Elle essaye de me donner des conseils mais ... Tu me connais. Je reviens toujours à discuter à tord et à travers ... Je comprend pas que ça ne passionne pas tout le monde, la physique » tu grommelles, d'un air faussement énervé, mais t'as ce sourire en coin qui révèle que c'est de l'esbrouffe. Tu restes positif. Et puis, même si ça t'amuses bien, ces soirées où Erin et toi essayez de te trouver quelqu'un, tu sais bien que ça ne mènera pas à grand chose. « J'ai déjà essayé, mais c'est ... Trop bizarre, je crois. Tu sais, c'est un peu comme un grand magasin d'humains. Ca me met mal à l'aise. Même si je suis maladroit, je préfère le vrai, le réel. » Du moins, quand il s'agit de drague. Tu ne renvoies pas la question à Bastian. Trop de souffrances. Trop de réminiscences. Tu te contentes de sourire d'un air pensif.

« Le Danemark ? Des fouilles Viking ? Mais c'est supra chouette ! Et tu ne seras pas très loin de Londres, si tu veux venir faire coucou à Erin et moi, c'est toujours ouvert » tu lances spontanément. Le problème de Bastian n'en est pas vraiment un. Tu souris et tu lèves un index alors que tu files t'installer sur ton siège à ton bureau, posant le téléphone sur ton pied Yoda pour que Bastian te voit et que vous puissiez vous parler pendant que tu pianotes à ton ordinateur. « Laisse-moi deux minutes. Acheter des billets à la dernière minute, ça va te coûter cher. Et imagine qu'il n'y ait plus de place ? Tu voulais quel vol ? Quelle heure, quel aéroport ? » et quand Bastian t'a donné les infos, il ne te faut guère de temps pour acheter ledit billet. Tu l'envoies sur sa boîte mail - confirmation d'achat, billet virtuel. « Imprime ça et ce sera bon. Ou alors demande à Chichi de l'imprimer pour toi » tu te moques gentimment, sourire en coin. « Bon, hormis le dos en compote, tu as l'air de bien te porter, tant mieux - ça fait plaisir de voir ta bouille. Je serais curieux de voir ces vestiges viking, si tu trouves un truc sympa, tu m'envoies une photo ? » T'es curieux aussi, tu te demandes si Bastian a une nouvelle lubie ou s'il s'agit juste de vouloir bouger un peu. « T'y vas tout seul, à ton drakkar viking, ou Chi t'accompagnes ? Ou tu rejoins peut-être Alaric ? Je crois qu'il est à Genève en ce moment » que tu papotes. Votre appel à l'aide est devenu une véritable conversation. Vous êtes tous les deux des moulins à parole, après tout.