intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 what is grief if not love persevering? (LUCIAN)

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Rosalyn Blackthorn
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(#) what is grief if not love persevering? (LUCIAN)    Ven 28 Mai - 17:06

what is grief if not love persevering?
A flower knows, when its butterfly will return, and if the moon walks out, the sky will understand; but now it hurts, to watch you leave so soon, when I don't know, if you will ever come back. @Lucian Blackthorn

   
(Londres, 1888) Doucement, tout doucement, Rosalyn berce Viviane dans ses bras. La petite est âgée de quelques jours à peine, elle a hérité des cheveux sombres de son père, des yeux bleus de sa mère, et au soleil, sa peau semble être dorée. Rosalyn n’a jamais aimé personne comme elle aime ce petit être si frêle, si fragile, si dépendant de Lucian et elle. Une petite poupée née au cœur de l’hiver, arrivée en même temps que les premiers flocons londoniens. Elle est si calme, pour un nouveau-né. C’est tout juste si elle pleure lorsqu’elle a faim ou besoin d’être changée, et elle s’apaise plus vite qu’aucun nourrisson que Rosalyn ait jamais connu. Elle passe son temps à l’admirer, à compter ses petits doigts, ses petits orteils, à caresser les petites boucles brunes qui couvrent son crâne… Elle est parfaite. Après une éternité de guerres et de combats, Rosalyn se sent véritablement apaisée. Pour la première fois depuis… Longtemps. En fin de compte, peut-être bien que la vie de sédentaire lui réussira. Elle n’aime pas particulièrement la ville, elle trouve que Londres s’est enlaidie avec le temps – elle n’est plus que suie, acier et brique, mais en fin de compte ce n’est pas bien grave. Lucian et elle ont su trouver un endroit où accueillir leur petite poupée, et ils pourront rester à Londres quelques années avant de devoir la quitter, pour ne pas éveiller les soupçons. Quelques années, le temps que Viviane grandisse, fasse ses premiers pas, prononce ses premiers mots… Rosalyn a toujours du mal à la mettre dans son berceau. Même lorsqu’elle dort, elle la garde dans le creux de ses bras, incapable de se résoudre à la lâcher ou de la quitter du regard. Tant d’années après avoir donné naissance à sa première fille, elle ne pensait pas un jour avoir la chance de devenir mère une seconde fois… Et puis le destin avait déposé Lucian au milieu de sa route et toutes ses tentatives de le contourner avaient été vaines, alors… Alors elle avait cédé, et c’était la meilleure chose qu’elle ait jamais faite, parce que Lucian lui avait donné Viviane. Et avec elle, un avant-goût de sérénité. Tout irait bien, n’est-ce pas ? Tout irait bien…

✸✸✸

(Londres, 2021) Le mois de mai est pluvieux. La pluie s’abat à grosses gouttes contre les carreaux de la fenêtre de la chambre d’hôtel. Il est tard, plus de minuit. Rosalyn s’est une fois de plus réveillée au beau milieu de la nuit, en sueur et tremblante. C’est un miracle que Lucian ne se soit pas réveillé au moment où elle s’était extirpée de ses bras, puis des draps. Assise sur le bord de la fenêtre elle regarde à travers les carreaux sans rien voir de plus que la faible lumière des lampadaires, tamisée par le rideau de pluie qui recouvre la capitale anglaise depuis plusieurs jours maintenant. Londres. Elle déteste Londres. Rosalyn ne s’y rend jamais que par obligation. Par exemple, la quête d’un pauvre hère ayant été enterré vif pendant sept siècles. Sept siècles de solitude… Rosalyn secoue la tête en même temps qu’un soupir s’échappe de ses lèvres pincées. Elle est épuisée, mais le sommeil la fuit. L’insomnie est devenue une vieille amie, ou une vieille ennemie, l’une ou l’autre, qu’importe. Un frisson la traverse et elle ressert son châle autour de ses épaules. Elle déteste Londres. Elle n’a qu’une hâte, rejoindre l’aéroport le plus proche et quitter cette ville où elle a laissé des morceaux de son cœur un peu plus d’un siècle plus tôt. Depuis, l’Anglaise ne sent plus vraiment chez elle dans sa patrie. Son humeur est plus ombrageuse que jamais quand elle doit retourner en Angleterre, ou plus généralement au Royaume-Uni. Il n’y a plus que les fantômes de son passé là-bas. Et ils la hantent, oh, ce qu’ils la hantent… Peut-être parce qu’elle les laisse faire, au fond. Elle pensait que trouver Eirik et lui léguer Excalibur l’allégerait d’un poids, mais il n’en est rien. Elle a toujours l’impression d’avoir un boulet attaché au pied, quelque chose qui l’empêche d’avancer et pire, l’entraîne par le fond. Il n’est jamais bon de remuer le passé, mais comment avancer si on ne parvient pas à faire la paix avec celui-ci ? Rosalyn ferme les yeux et secoue la tête. Elle est si fatiguée. Épuisée. Le poids des années et des épreuves endurées commence à se faire sentir et elle est lasse, oh si lasse de vivre ainsi…

Son expression se durcit aussitôt qu’elle réalise que Lucian est réveillé. Bien sûr qu’il est réveillé – bien au-delà de ses sens surdéveloppés, c’est le lien qui les unit et l’humeur mélancolique de Rosalyn qui l’ont tiré de son sommeil. Elle soupire doucement, force ses traits à se détendre et affiche un petit sourire, triste et peu convaincant. « Je suis désolée, je ne voulais pas te réveiller. » Rosalyn se relève et pendant une seconde elle semble hésitante, debout au milieu de la chambre comme si elle avait oublié où elle se trouvait. Finalement, après une poignée de secondes, elle retourne s’allonger auprès de son époux. Il ne dit rien, mais elle sait qu’il attend qu’elle s’exprime ; l’exercice est toujours un peu compliqué pour l’Anglaise, habituée à museler émotions et sentiments depuis bien trop longtemps. « Je suis allée la voir, aujourd’hui. J’avais besoin de la voir. » Je suis allée voir Viviane au vieux cimetière. J’avais besoin de voir sa tombe, de la débarrasser des mauvaises herbes et du lierre grimpant, de gratter la mousse incrustée sur son nom pour qu’il soit de nouveau lisible. Ses confidences sont rares, au moins autant que ses démonstrations d’affection. Pourtant elle vient se blottir contre Lucian, elle pose sa tête sur son torse et glisse un bras autour de lui. « Je déteste cette ville. » Comme pour appuyer ses propos, l’orage gronde, la lumière d’un éclair illumine brièvement la chambre. Le cœur de Rosalyn se serre et elle sent une profonde amertume refaire surface en elle ; l’injustice du siècle passé lui tord les entrailles, elle voit le spectre de leur fille partout, comme un cruel rappel de leur échec à la protéger, à la sauver. Sa mort n’était pourtant pas de leur faute. Mais« Allons-nous-en. Pas dans une semaine. Demain. » Rosalyn se mord la lèvre, presque jusqu’au sang. Elle a beaucoup réfléchi ce qu’elle veut faire maintenant. Elle a beaucoup réfléchi et sait, tout comme elle sait que ce ne sera pas du tout au goût de sa moitié. Quelque chose lui dit que cette fois, elle risque de lui en demander trop. Alors elle repousse le moment pourtant inévitable où Lucian va lui demander où elle veut aller, et pourquoi. « Tu es toujours prêt me suivre jusqu’au bout du monde ? » Rosalyn ne lui a jamais posé la question, avant. Avant, elle se contentait de disparaître du jour au lendemain, pour ne lui apprendre que plus tard où elle était et pour quelle raison. C’est plus simple. Plus lâche.

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(#) Re: what is grief if not love persevering? (LUCIAN)    Sam 29 Mai - 0:58

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Il a le sommeil lourd et le savoure. Ca n’a pas été évident les premières décennies, le moindre bruit, le moindre mouvement, le moindre grain sur sa peau et c’était le réveil assuré. Mais aujourd’hui, il cloisonne si bien ses sens qu’il dort comme un bébé. Il n’y a qu’un pressentiment pour le tirer du lit au milieu de la nuit. C’est un poison qui s’insinue sous sa peau, réveille une chair de poule et se distille dans ses songes. Les eaux limpides s’obscurcissent, le ciel grisonne et le murmure des vagues laisse place au silence. Silence qui perdure. Il se retourne dans le lit, le matelas s’affaisse un peu plus sous son poids mort. Silence qui perdure. Et puis le vide. Le vide ? Sa conscience commence à émerger, il tâtonne sur sa droite les paupières encore trop lourdes pour ouvrir ne serait-ce qu’un œil. Personne à ces côtés, les draps sont frais. Cette constatation finit par le tirer de son sommeil. A l’instant où ses yeux s’ouvrent et s’habituent à l’obscurité pour se poser sur la silhouette de sa femme, l’intuition se confirme et s’impose à lui. Mélancolie, dépression, nostalgie, chagrin. Il se frustre autant de ne pas réussir à identifier avec certitude ces sensations furtives que de ne pas savoir si elles sont propres à leur connexion ou à son don de clairvoyance.

Il se tourne vers elle et croise son regard. Il capte son soupir et tendant l’oreille il a l’impression que son pouls s’est ralenti lui aussi. Est-ce que le pouls s’étire comme le temps sous l’effet du chagrin ? Est-ce la clairvoyance qui lui envoie un nouvel indice ? « Je suis désolée, je ne voulais pas te réveiller. » Paupières encore lourdes de sommeil, il tapote la place vide à ses côtés pour l’enjoindre de le rejoindre en marmottant. Viens par là qu’il semble dire. Souhait exaucé, quand elle s’allonge, il passe un bras sous ses épaules et l’attire vers lui.

« Je suis allée la voir, aujourd’hui. J’avais besoin de la voir. » Son cœur connait un raté. S’il espérait vaguement se rendormir en silence – il a un certain penchant pour les nuits complètes et ininterrompues, elle ne l’ignore pas – la mention de ce elle réduit ses espoirs à néant. Déjà le fantôme s’immisce dans ses pensées et occupe la place. Il laisse le silence s’éterniser un instant, le temps de digérer l’information. Il espérait qu’ils iraient ensemble, qu’ils pourraient souffrir de concert plutôt que souffrir en silence. Il devrait probablement la réconforter, lui dire que c’est normal, qu’elle a eu raison, qu’il aurait voulu être là pour l’accompagner. Mais il laisse échapper un dépité « J’pensais qu’on irait ensemble. », c’est à peine une expiration triste, un murmure précipité qui tente de ne laisser échapper aucun reproche. Pourtant, il a des reproches à faire. Pourquoi y va-t-elle seule ? Et si lui avait voulu qu’ils y aillent ensemble, hein ? Il voudrait qu’ils fassent leur deuil ensemble. Il n’a pas la force de le faire seul : il veut être égoïste et réclamer son attention, ne pas faire face à l’absence seul. Encore une fois. Un nouveau silence s’étire et il se reprend, tente d’adoucir son propos. « Ta tristesse serait plus légère à porter à deux, tu sais. » Sa paume caresse son bras et le serre légèrement. Elle se blottit contre lui et d’un geste distrait et automatique, il caresse ses cheveux. Distrait et automatique, mais tellement réconfortant ; Lucian s’apaise. « Je déteste cette ville. » Petite moue boudeuse de la bouche, haussement de sourcils, lueur désabusée dans le regard. « A qui le dis-tu ... J’ai toujours dit que c’était une ville de merde, de toute façon. » Et Londres de se prendre tous les reproches en vrac ; l’humidité, les fantômes, le froid, la mort, la grisaille, le deuil, rien qui n’aille dans cette contrée. Il n’aimait déjà pas avant 1901. Le mauvais sort n’a pas arrangé la cote de la capitale anglaise. « Allons-nous-en. Pas dans une semaine. Demain. » Demain ? Est-ce que ca veut dire qu’on va pouvoir finir la nuit ? Une nuit peuplés de fantômes, d’âmes parties trop tôt et de grisaille. « Ca m’va. Très bien. » Il se tourne sur le côté, l’emporte avec lui.

L’ayant bien callée tout contre lui, il fait courir l’arrête de son nez contre sa nuque, dépose un baiser dans son cou. Il s’imagine naïvement qu’on va pouvoir se laisser gagner par le sommeil à nouveau, paupières closes ; quand une question rompt le silence. « Tu es toujours prêt me suivre jusqu’au bout du monde ? » Il rouvre les yeux, désabusé. Non. Je sais pas. Si c’est pour découvrir que la terre est plate, why not. Il a bien envie de lui faire goûter à l’adage question bête, réponse bête. Mais ayant conscience que l’ironie n’est déjà pas le fort de sa femme en pleine journée sous un soleil radieux, il doute qu’elle y soit plus réceptive en pleine nuit, en proie au marasme. Alors il marmotte, faussement boudeur « Ca m’vexe que tu te poses encore ce genre de question. » Mais au lieu de ressentir une petite pointe d’amusement en réponse à sa boutade, il y a une nouvelle intuition qui s’insinue en lui, un avertissement qui lui dit rira bien qui rira le dernier spoiler alert, c’est pas toi bichon ; en tendant l’oreille, il croit deviner que le pouls de Rosalyn s’est accéléré comme celui de quelqu’un qui s’apprête à tenter un mouvement tendu. Sa langue claque, réprobatrice. « Ha ouais. » Il se recule, s’éloigne légèrement d’elle et s’adosse contre la tête de lit. Tâtonnement jusqu’à trouver l’interrupteur de la table de nuit, puis une lumière douce, diffuse, envahi une moitié de la pièce. Il se fait à l’idée que le sommeil n’est définitivement plus à l’ordre du jour. Les yeux de Lucian se plissent légèrement soupçonneux « C’est quoi le plan ? Pourquoi j’ai l’impression que ça va pas me plaire ? » Il tente de trouver une explication. Quoi ? La Suède lui a plu ? Elle veut déménager là-bas ? « Heu, j’te préviens, je m’installe pas en Suède.» Il rajoute sur le ton de l’évidence qu’il ne devrait même pas avoir à préciser « Il fait froid là-bas. », avec ses mains qui s’ouvrent et ses yeux qui s’agrandissent pour souligner l’incongruité de l’idée.


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(#) Re: what is grief if not love persevering? (LUCIAN)    Dim 30 Mai - 21:56

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Rosalyn n’a rien d’une épouse parfaite, elle le sait bien. Elle est même plutôt compliquée à suivre au sens propre du terme comme au figuré. Elle a essayé, pourtant. Au début, surtout. Elle avait fait languir Lucian si longtemps qu’elle s’était sentie obligée de faire des efforts pour se rattraper, pour se faire pardonner. Les années qu’ils avaient passées à Hawaï avaient été parmi les plus belles de sa vie, inutile de le nier. Peut-être auraient-ils dû rester là-bas. Là-bas, Viviane ne serait pas tombée malade. Là-bas, elle aurait grandi et serait devenue une merveilleuse jeune femme. Là-bas… Rosalyn secoue la tête. À quoi bon ressasser un passé qui ne peut être changé ? C’est pourtant ce qu’elle n’a de cesse de faire depuis près de mille cinq cents ans. Camelot, Arthur, Viviane… C’est qu’elle les aime, ses fantômes. Elle les aime au moins autant qu’elle les déteste ; incapable de se défaire d’eux, prisonnière de leurs souvenirs et des sentiments qu’elle leur avait portés. « Je suis désolée », qu’elle se contente de murmurer en réponse à la déception évidente de Lucian. Elle ne parvient pas à faire le deuil de Viviane, et pire encore, elle ne parvient pas à le faire avec lui. C’est égoïste. Cruel. Mais comment lui expliquer qu’à chaque fois qu’elle le regarde, elle voit leur fille ? Comment lui expliquer qu’elle a honte des larmes qu’elle verse sur sa tombe, alors qu’elle sait qu’il serait là pour les sécher ? Comment lui expliquer qu’elle se sent responsable de ne pas être parvenue à la sauver, de ne pas lui avoir transmis le gène de l’immortalité alors qu’Eirik, lui en a hérité alors que vingt générations les séparent ? Rosalyn n’est pas douée avec les mots, et encore moins lorsqu’il s’agit d’exprimer ce qu’elle ressent. « La prochaine fois… » Elle grimace à cette pensée. « La prochaine fois nous irons la voir ensemble, je te le promets. » Et un soupir fatigué de s’échapper de ses lèvres, suivi d’un sourire quand Lucian la serre contre lui. La conversation aurait pu s’arrêter là, ils auraient pu se rendormir paisiblement mais non, bien trop de choses empêchent Rosalyn de trouver le sommeil et de toute façon, l’Hawaïen n’est pas dupe. Il le sent bien, lorsque sa femme a quelque chose sur le cœur. Parce que leurs âmes sont liées et qu’avec lui, elle n’est plus capable de faire semblant.

Rosalyn sent que la suite de la conversation risque d’être agitée et cela suffit à faire accélérer les battements de son cœur – un changement de mélodie que Lucian ne manquera pas de remarquer. Il s’écarte, se redresse, allume la lampe de chevet. Pendant un instant, Rosalyn ne dit rien, elle se contente de fixer le plafond de leur chambre d’hôtel, comme si c’était la chose la plus importante qu’elle ait jamais vue. Elle finit par se redresser à son tour ; elle ramène ses jambes contre sa poitrine et pose son menton entre ses genoux. Un petit sourire triste étire ses lèvres, avant qu’elle ne se décide à reprendre la parole. « Non, non, il n’est pas question de s’installer en Suède. En Suède il fait trop froid, en Angleterre il fait trop humide… Et puis, nous savons tous les deux que n’importe quel autre endroit du monde qui n’est ni Hawaï ni la Nouvelle-Zélande ne trouvera grâce à tes yeux. Promis, il ne s’agit pas de déménager. » Rosalyn n’a pas non plus l’intention de suivre Eirik à la trace, ou encore de le materner. Si elle compte bien garder un œil sur lui et sa petite famille, elle ne sera pas comme son ombre. Avant d’espérer nouer une véritable relation avec lui, il faut qu’elle lui laisse digérer la découverte de ses véritables origines, les changements et les responsabilités qui l’accompagnent. Et après deux siècles à n’entendre parler que de ce fameux dernier héritier d’Arthur, à présent que c’est chose faite, Lucian attend – espère – certainement qu’elle passe à autre chose. Elle aussi, le voudrait bien. Retrouver et rencontrer Eirik n’a malheureusement pas eu l’effet cathartique qu’elle espérait. Et pour ça, Rosalyn se déteste. Elle se déteste parce qu’elle sait qu’une fois de plus, elle va demander à Lucian de faire des efforts, de sacrifier ses propres désirs, ses propres besoins. C’est terriblement, terriblement égoïste de sa part. Mais les mauvaises habitudes ont la vie dure. Pendant près de treize siècles, Rosalyn n’a eu à se soucier de l’avis de personne. Même pour Omondi et Nour, elle était trop têtue, trop indépendante. Ceux qui avaient rejoint leur constellation après elle n’avaient pas eu leur mot à dire sur son caractère. Et d’un coup, le destin avait mis Lucian sur sa route, il était le premier à la trouver avant qu’elle ne le trouve et immédiatement elle avait su. Que rien ne serait plus jamais pareil, qu’à partir de cet instant précis il ne s’agissait plus d’elle, mais d’eux.

Doucement, l’armure de Rosalyn se fissure ; elle la porte depuis trop longtemps. Avec une lenteur presque exagérée, elle déplie ses jambes et glisse de nouveau vers Lucian pour poser sa tête contre son épaule. Elle n’ose pas faire preuve de plus d’affection, consciente que l’humeur de son époux risque de changer du tout au tout. « Je sais que tu me suivrais jusqu’au bout du monde. Et même sur une autre planète si je te le demandais. » Le problème n’est pas . Le problème est pourquoi. « Il y a… Il y a encore une chose qu’il faut que je fasse, avant de… Avant de pouvoir me débarrasser une bonne fois pour toutes de mes fantômes. »Et de ces maudites chaînes qui la retiennent prisonnière d’une époque révolue. Elle prend une profonde inspiration, comme pour se donner du courage avant de se jeter dans le vide. « Je suppose que je n’ai pas besoin de t’expliquer ce qu’est le Graal. Je n’ai pas exagéré cet aspect de l’histoire. Nous l’avons vraiment cherché pendant des années, avant que… Avant que Morgane et Mordred ne précipitent la chute de Camelot. Et après… J’ai fini par faire partie des ruines, moi aussi, avant qu’Omondi et Nour me parviennent à me convaincre de partir. » Un soupir lui échappe. Déjà, elle sent Lucian plus tendu. « C’est notre dernière… Ma dernière mission inachevée. C’était tellement important pour la Table Ronde… Ne me demande pas si les propriétés surnaturelles du Graal sont avérées, je n’en sais rien… Mais il faut que je le retrouve, que je débarrasse ma conscience de ce dernier poids. Après, je serai libre. Enfin. » Elle relève le visage vers Lucian et doucement, tendrement, caresse sa joue, replace une mèche rebelle derrière son oreille. « Je t’aime. Je ne te le dis pas assez souvent, pas assez bien non plus… Mais je t’aime. Tu n’es pas obligé de m’accompagner dans cette nouvelle quête. » Cette nouvelle obsession. « Cela fait deux cents ans que je suis égoïste, et te demande de céder à mes… caprices. Tu n’es pas obligé de m’aider. Tu n’es ni mon prisonnier ni mon homme à tout faire… Mais cette fois, je ne veux pas disparaître du jour au lendemain, sans te laisser le choix. Je ne peux plus. »

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(#) Re: what is grief if not love persevering? (LUCIAN)    Lun 31 Mai - 21:17

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Lorsqu’il l’entend balayer de la main la possibilité d’un déménagement, il hoche vigoureusement la tête, en signe d’assentiment puis se déride un peu. Effectivement, les endroits sur cette planète où il daigne poser durablement ses valises se font rares. Il faut que les conditions météos soient toutes réunies et il ne niera pas être un peu difficile à satisfaire sur le sujet. « Je sais que tu me suivrais jusqu’au bout du monde. Et même sur une autre planète si je te le demandais. » Cette affirmation lui tire un sourire qui se transforme en rire doux et il lui répond sur le ton de la taquinerie « Encore faudrait-il que la planète soit lucianement habitable, ma puce ». « Il y a… Il y a encore une chose qu’il faut que je fasse, avant de… Avant de pouvoir me débarrasser une bonne fois pour toutes de mes fantômes. » Il hausse un sourcil en entendant parler des spectres du passé. Est-ce à nouveau à propos de Vivianne ? Il espérait lui avoir fait passer l’envie de vengeance, d’ailleurs il ne voit pas trop qui est encore en vie pour subir une colère divine. C’était il y a si longtemps. Un siècle déjà. Il aimerait l’aider à se débarrasser définitivement de ses démons, mais parfois il a l’impression de ne pas être à la hauteur de cette mission.

Il est loin d’imaginer qu’elle évoque les légendes arthuriennes. Il a écouté tous ses récits et toutes ses explications mais honnêtement, pour lui qui voit déjà une histoire ancienne dans un évènement s’étant passé au siècle dernier, toutes ces histoires lui semblent antiques. Antiques et un peu kitsch. Il les maitrise assez mal et les mélangent entre elles sans faire exprès. Tristan pourrait aussi bien s’amouracher de Lancelot et Iseult mourir d’amour pour le chevalier au lion. C’est que ça ne fait clairement pas parti de sa culture maternelle. Il n’en sait que ce que Rosalyn lui en a raconté et ce qu’il en a vu au cinéma. Mais il a comme un instinct de survie qui lui chuchote de ne pas tirer ses références des Monthy Python devant Rosalyn, il n’est pas sûr que son cœur y survivrait.

Aussi quand elle avance « Je suppose que je n’ai pas besoin de t’expliquer ce qu’est le Graal. Je n’ai pas exagéré cet aspect de l’histoire. Nous l’avons vraiment cherché pendant des années, avant que… Avant que Morgane et Mordred ne précipitent la chute de Camelot. Et après… J’ai fini par faire partie des ruines, moi aussi, avant qu’Omondi et Nour me parviennent à me convaincre de partir. » il acquiesce, presque soulagé que le Graal soit effectivement à portée de ses connaissances. Un vieux Calice, mainte fois représenté par les peintres préraphaélites au dix-neuvième, il arrive à suivre. En revanche, à l’évocation de Morgane et Mordred, il se tend un peu. Est-ce vraiment le moment pour lui avouer qu’il n’a pas toujours été très attentif lors de ses explications et que franchement, y a beaucoup de personnages à retenir dans toutes ces histoires ! Mais elle ne lui laisse pas le temps de se confesser et enchaine immédiatement « C’est notre dernière… Ma dernière mission inachevée. C’était tellement important pour la Table Ronde… Ne me demande pas si les propriétés surnaturelles du Graal sont avérées, je n’en sais rien… Mais il faut que je le retrouve, que je débarrasse ma conscience de ce dernier poids. Après, je serai libre. Enfin. ». Il lui jette un coup d’œil un peu dubitatif « T’es sure ? Y’a pas une couronne d’épines à chercher après le calice ? ça a l’air sans fin cette histoire … »

C’est vrai qu’il commence à se lasser un peu d’entendre sans arrêt parler d’un roi déchu et de son royaume perdu. Il n’y a même pas une once de jalousie mal placée là-dedans, Lucian n’est pas un homme possessif. Juste de la lassitude d’être hanté par des histoires qu’il estime révolues. Il aimerait bien avancer dans leur histoire à eux ; celle qui est contemporaine. Il dépose un baiser sur son front quand elle repousse une mèche de cheveux derrière son oreille, avant de s’éloigner. Il s’extirpe du lit et attrape un des peignoirs de l’hôtel pour s’emmitoufler dedans ; puis se dirige vers le mini bar de la chambre. Quitte à discuter, autant le faire en grignotant. Il dédaigne les multiples fioles d’alcool mais décapsule une bouteille de Perrier. Puis il jette un coup d’œil aux encas. Toblerone, cacahuètes, fraises tagada. Il se saisit des trois, puis se laisse glisser à terre, assis sur le sol de l’hôtel en tailleur, dos reposant le mini-frigo refermé. Il lui jette un coup d’œil interrogatif en désignant les encas. Tu en veux ? Puis il entame son repas tardif.

« Je t’aime. Je ne te le dis pas assez souvent, pas assez bien non plus… Mais je t’aime. Tu n’es pas obligé de m’accompagner dans cette nouvelle quête. » La confession lui tire un sourire, ses yeux pétillent. C’est vrai que c’est rare de l’entendre formaliser les choses ainsi. Lui, il prononce si souvent les trois mots controversés qu’ils ont presque perdu leur vigueur dans sa bouche. « Cela fait deux cents ans que je suis égoïste, et te demande de céder à mes… caprices. Tu n’es pas obligé de m’aider. Tu n’es ni mon prisonnier ni mon homme à tout faire… Mais cette fois, je ne veux pas disparaître du jour au lendemain, sans te laisser le choix. Je ne peux plus. » « Mais fais donc de moi ton homme à tout faire … » Cette pensée très cheezy il croyait la garder pour lui, mais elle lui a échappé dans un susurrement goguenard, les points de suspension qui se transforment presque en fou rire en s’entendant déclamer cette réplique digne d’une série B.

Il reprend son sérieux « Bon. Ca me va bien d’avoir une notice de préavis. » Il y a une petite pointe de sarcasme qui vrille dans sa voix. Il engloutit une petite poignée de cacahuètes, puis prend une gorgée d’eau pour couper le sel. « De toute façon, on sait très bien tous les deux que si tu as une idée derrière la tête ça ne sert à rien de chercher à te faire changer d’avis. » Il avait déjà eu la naïveté d’essayer, peine perdue. Il ne refera pas cette erreur. « Mais ça va durer combien de temps ? La dernière fois ça t’as pris plusieurs siècles … Pour ce qu’on en sait … cette coupe a peut-être été détruite ou même jamais existé … » Il soupire « J’entends bien qu’on a l’éternité devant nous » Encore que … leur écart d’âge est conséquent, il sera probablement le dernier à s’éteindre. « Mais quand même … »  Il se mord la lèvre avec un air pensif « Est-ce que tu sais au moins par où commencer ? »

Puis se rendant compte que sa question pourrait laisser entendre l’intention de s’investir dans sa nouvelle quête, il met les choses au point « Je vais pas te suivre là-dedans, c’est pas mon combat et ma patience ne survivra pas à une quête indéfiniment longue … » Il devient pensif un instant « Au moins, les technologies permettent de rester facilement en contact » un sourire gourmand s’étire sur ses lèvres « J’ai hâte de t’avoir pour moi seul quand tout sera fini », comme si un jour elle arrêtera de courir par monts et par vaux pour sauver la terre entière.

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Rosalyn Blackthorn
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(#) Re: what is grief if not love persevering? (LUCIAN)    Mar 1 Juin - 20:27

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Une histoire sans fin. Rosalyn grimace, heurtée de plein fouet par la véracité des mots de Lucian. Il ne le remarque sans doute même pas, trop occupé qu’il est à se chercher quelque chose à grignoter. La gorge serrée, Rosalyn se détourne un instant de lui. Il n’y a que la vérité qui blesse. D’abord, elle avait refusé de quitter Camelot, elle avait passé trois siècles à errer dans une cité qui tombait en ruines. Ensuite, elle avait passé des décennies à s’assurer que l’Histoire n’oublierait pas Arthur et les siens, puis elle s’était lancée à la recherche de son dernier héritier encore en vie. Eirik retrouvé, son attention se porte sur le Graal, à présent. Mais après ? Une fois le calice trouvé, ne se trouvera-t-elle pas une nouvelle obsession arthurienne ? C’est comme si elle souffrait d’un drôle de Syndrome de Stockholm, prisonnière volontaire de son passé. Il faut que cela cesse. Pour Lucian, pour elle-même, pour eux. Rosalyn est immortelle, pas magicienne, elle ne fera pas renaître Camelot ni qui que ce soit y ayant vécu. Elle s’offusquera bien autant qu’elle le voudra des œuvres dérivées des histoires qu’elle a fait perdurer, cela n’y changera rien. Et surtout, Camelot n’est pas sa responsabilité. Elle ne l’a jamais été, bien qu’elle s’y soit elle-même enchaînée. Après quinze siècles, personne ne lui en voudrait d’enfin vivre pour autre chose… Il n’y a qu’elle, rien qu’elle pour décider. Un soupir lui échappe, suivi par un petit rire étouffé quand Lucian pense à voix haute – elle s’étonne toujours qu’il soit son âme sœur. Ils sont si différents que c’en est parfois comique et pourtant, ils sont merveilleusement bien assortis. Là où Rosalyn est calme et réfléchi, Lucian est impulsif et tête brûlée. Là où Rosalyn s’exprime toujours dans un anglais un peu trop soutenu, celui de Lucian est bien plus châtié et Dieu sait que parfois, il exprime bien plus vite et bien plus clairement les messages que Rosalyn essaie de faire passer. Ils viennent de deux mondes différents et d’aucuns les jugent mal assortis – non pas qu’ils se soucient un seul instant de ce que de parfaits inconnus peuvent penser. La seule chose qu’elle puisse reprocher au destin, c’est d’avoir attendu treize siècles avant de mettre l’Hawaïen sur son chemin.

« Dites donc, monsieur Blackthorn, insinueriez-vous que je suis têtue ? » Moue faussement boudeuse, elle hausse un sourcil. Puis elle retrouve son sérieux et se fait songeuse quelques instants. Lucian lui pose des questions auxquelles elle n’a pas les réponses. Par où commencer, où chercher, pendant combien de temps ? Rosalyn est bien incapable de lui mentir, alors elle secoue doucement la tête. « Je n’ai pas vraiment eu l’occasion d’y réfléchir… Il y a peut-être quelque chose dans les documents que j’ai volés au Vatican. Sinon, je reprendrai là où nous nous sommes arrêtés avec Arthur. » Ses épaules s’affaissent légèrement lorsqu’elle réalise que Lucian n’a pas l’intention de l’accompagner dans sa nouvelle quête. L’espace d’un instant, la tristesse se lit sur ses traits avant qu’elle ne se reprenne et affiche une expression aussi neutre que possible, mais trahie par ses mâchoires contracturées. Elle ne dit rien, pendant plusieurs minutes. Elle ne dit rien parce qu’elle n’a pas le droit d’être déçue, ni même de lui en vouloir parce que cela fait déjà deux siècles qu’il subit ses volontés, la plupart du temps sans protester. Rosalyn prend une profonde inspiration et s’assoit au bord du lit. Un frisson la traverse ; la chaleur de Lucian lui manque déjà. « Hm, si mes souvenirs sont bons la réception n’était pas si bonne que cela dans la forêt amazonienne. » Un petit sourire revient éclairer son visage. Quelle idée elle avait eue aussi, de suivre les membres du Conclave persuadés d’avoir trouvé la Fontaine de Jouvence… La seule chose qu’ils avaient trouvée, c’était la mort. « Je n’ai pas l’intention de partir demain, Lucian. Ni après-demain ni la semaine d’après… Justement parce que je ne veux pas perdre des années à chercher une aiguille dans une botte de foin. Et si je ne trouve rien au bout d’un certain temps, eh bien je… Je laisserai tomber, je suppose. » Les mots sonnent faux et elle le sait bien. De combien de temps parle-t-elle exactement ? Dix ans, cent ans, mille ans ? Tout est possible pour eux. Pour son propre bien, il faut qu’elle se donne une limite. Une limite raisonnable.

« En attendant, je suis tout à toi. » Non pas qu’elle ne le soit pas d’ordinaire, mais en quelques mots elle espère lui faire comprendre qu’elle ne compte pas disparaître de sitôt à la recherche du Graal. Et surtout qu’il lui manque. Rosalyn n’est pas très démonstratrice, si elle ne boude pas ses démonstrations d’affection en public, elle est bien plus dans la retenue. Et même lorsqu’ils sont seuls, il lui arrive encore parfois d’hésiter, comme s’ils n’étaient pas mariés depuis presque deux siècles. Elle se lève et va se planter devant lui les bras croisés sous sa poitrine, avec un air qui se voudrait vexé, mais est trahi par le petit sourire au coin de ses lèvres. « Donc… Tu as un petit creux et tu préfères ces horreurs chimiques… » Elle pousse le paquet de bonbons du bout du pied. « Alors que je suis juste là ? Le chocolat, encore, je peux te le pardonner, mais ça… » Elle fait une grimace très exagérée. « Et dire que j’ai été seule pendant treize siècles, et je suis encore délaissée… ! » Son jeu de comédienne est presque parfait ; fréquenter Shakespeare et sa troupe avait eu ses bons côtés, comme celui de l’aider à maîtriser son don de persuasion à la perfection… Et de faire quelques plaisanteries au beau milieu de la nuit. Combien de temps pourra-t-elle le faire languir ? Sans doute pas très longtemps, alors elle s’assoit juste à côté de lui et glisse ses bras autour de son cou. En silence elle compte jusqu’à dix, effleure ses lèvres des siennes, compte encore jusqu’à dix… Puis elle l’embrasse longuement, tendrement ; ses doigts glissent sur sa peau en en soulignant les contours de ses muscles. Ce n’est que lorsque l’air lui manque qu’elle s’écarte un peu. « J’ai bien meilleur goût, non ? »

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(#) Re: what is grief if not love persevering? (LUCIAN)    Ven 4 Juin - 13:44

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Reprendre là où elle s’est arrêtée avec Arthur. Arthur. On pourra reprocher bien des défauts à Lucian, mais une chose est certaine. Il ne manque pas de patience. Partager sa famille avec un chevalier fantomatique vieux de quelques millénaires n’est pourtant pas chose aisée. Difficile de défier quelqu’un qui ne peut tout simplement plus vous faire face. Il lui suggérait bien qu’elle reprenne là où elle s’est arrêtée avec son époux, plutôt qu’avec un autre ; mais il sait que cette remarque risque de mal être accueilli. Elle a beau se reprendre rapidement et affichait un visage neutre aux mâchoires un poil trop crispées, il ne manque pas de remarquer la tristesse, et peut-être une pointe de déception lorsqu’il lui fait part de son intention de rester en arrière. Il aimerait bien effacer ses tristes pensées mais il a l’impression qu’à ce stade ce n’est plus à lui d’arrondir les angles, mais plutôt à elle de faire la paix avec son passé.

A la place, il se propose comme volontaire pour l’aider sur d’autres fronts si elle le souhaite, tendant une branche d’olivier « Au lieu de t’accompagner, je me mettrai sur une mission pour les enfants de prométhée, d’accord ? Histoire de mettre des œufs dans plusieurs paniers » S’il maitrise l’allégorisme linguistique de sa langue d’adoption, il utilise rarement les formulations exactes. Il faut bien avouer qu’il y deux siècles, il s’agissait d’honnêtes erreurs d’apprentissage, mais aujourd’hui c’est plutôt devenu une habitude pour le simple plaisir de voir ses interlocuteurs s’agiter en face. Observer ceux qui se trémoussent sur leur chaise sans rien oser dire et offrir un sourire faussement contrit à ceux qui lèveront leur petit doigt pour rectifier d’un ton intellectuellement supérieur on dit "ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier" en fait fait parti de ses petits péchés mignons.

Il lui promet également de la suivre géographiquement si elle le souhaite. « Hm, si mes souvenirs sont bons la réception n’était pas si bonne que cela dans la forêt amazonienne. » Il rit et secoue la tête « J’ai bon espoir que votre vase ne soit pas caché sur un continent qui était inconnu localement à l’époque de sa recherche ». Il s’arrête une seconde, pris dans une réflexion qui lui tire un sourire amusé « Remarque … ça expliquerait pourquoi vous ne l’aviez pas trouvé … Mais promis, si tu dois partir à l’autre bout du monde, je t’accompagnerai. » Il ne dit jamais non à un petit voyage, même si la perspective de prendre l’avion assombrit toujours un peu cette réjouissante perspective. « [..] Et si je ne trouve rien au bout d’un certain temps, eh bien je… Je laisserai tomber, je suppose. » Il hésite à ces mots, cela se voit sur son visage. Il aimerait qu’ils clarifient ce que représente un certain temps car il est presque certain qu’ils ne parlent des mêmes échelles.

« En attendant, je suis tout à toi. » Cette affirmation ne manque pas de le tirer de sa mine hésitante, un sourire vient timidement illuminer son visage. En voilà une bonne nouvelle. Quand elle se lève pour le rejoindre et qu’elle se plante devant lui, son sourire s’agrandit encore un peu et ses yeux commencent à pétiller. Il la détaille dans sa nuisette couleur poudre, il n’a jamais caché l’admiration sans borne, déférente que lui inspire sa femme. Cela lui a valu quelques gifles de la part de la concerné quelques siècles plus tôt et de multiples taquineries de leur constellation. Ils ne comprennent pas, mais lui s’en fiche. Sa main s’enroule autour de sa cheville et caresse tendrement sa peau. « Donc… Tu as un petit creux et tu préfères ces horreurs chimiques… Alors que je suis juste là ? Le chocolat, encore, je peux te le pardonner, mais ça… » Il jette un coup d’œil aux tagadas et à la bouteille de perrier et lui répond avec un petit sourire en coin. « Je t’offre le room service, fraises et champagne, et tu n’es pas satisfaite ? Quel gout d’luxe ! » Il n’ignore pas que sa femme a un potentiel de diva dramaqueen insoupçonné et la suite ne manque pas de le lui confirmer.  « Et dire que j’ai été seule pendant treize siècles, et je suis encore délaissée… ! » oh ma pauvre chérie il s’apprête à répondre mais la voir s’asseoir à ses côtés et glisser ses bras autour de son cou ne manque pas de couper le chiquet de Lucian. Les occasions où elle vient à lui en faisant le premier pas sont trop rares pour qu’il ne la taquine en prenant le risquer de rompre l’instant.

Un long baiser s’ensuit devant lequel il ne recule certainement pas. C’est certainement dans ces rares instants qu’il trouve de vrais avantages à son don. Tous sens accrus exacerbés, il la retiendrait bien quelques instants de plus quand elle s’écarte. « J’ai bien meilleur goût, non ? » Sa main quitte la taille de Rosa, tâtonne par terre et attrape le sachet de fraises tagada et il plisse les yeux pour lire la liste des composants « Excellent ; sucre, glucose, E428, E330, E100, E120, E160a. Tout ce j’aime. ». Il lui laisse à peine le temps de suffoquer devant l’affront en l’entraînant dans un autre baiser. Il l’attire sur ses genoux et l’embrasse passionnément, avec toute la fougue d’un jouvenceau. Ses mains glissent sur la nuisette, à la recherche d’épiderme. La soie est douce mais il préfère de loin la sensation peau contre peau quand il s'agit de son épouse. Dans l’instant il remarque à peine qu’ils s’affaissent sur le sol, mais bientôt entre deux baisers il laisse expirer un rire silencieux qui se répercute dans leurs cages thoraciques. « Oh mon dieu, Rosa, on devient bien trop vieux pour prétendre qu'un tapis soit confortable », il se redresse et la prenant dans ses bras il va s’échouer sur le lit, bien plus accueillant qu’un sol dur et plutôt froid.

L’instant se prolonge quelques minutes, il délaisse son peignoir au pied du lit. Mais il doit être honnête avec lui-même. Il a beau apprécier qu’elle soit venue à lui, et il ne refuserait pas que cela arrive plus souvent, leur conversation précédente continue à trotter dans un coin de sa tête. Alors que la luxure commence sérieusement à le consumer et qu’il entrevoit clairement le chemin que la nuit semble prendre, il s’interromps. « Attends, attends … » Il se mord la lèvre, pas sûr de lui. « Et si on posait une limite de temps ? » il a laissé les mots s’échapper de sa bouche de manière presque accélérée sur un ton très prudent. Il réalise que la question semble peut-être sortir de nulle part et il ajoute « Pour ta recherche, tu sais … tu as dit … » Et il ajoute d’un ton toujours empressé, dans des murmures de plus en plus inquiets, effrayé d’avoir fait une erreur qui lui couterait bien plus qu’une frustration momentanée. « Sans vouloir poser d’ultimatum, bien sûr, juste histoire d’avoir … une perspective commune ? ». Il sait bien que son épouse n’est pas vraiment une femme à qui l’on impose des ultimatums.


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(#) Re: what is grief if not love persevering? (LUCIAN)    Ven 4 Juin - 21:18

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Inutile de le nier, Rosalyn est un peu dramatique. À défaut d’être une parfaite Lady comme la cour l’exigeait d’elle à l’époque de sa première vie, elle a tout de même conservé un sérieux presque inébranlable et ses traits d’humour sont rares. Pour Lucian, le caractère un brin compliqué de son épouse est comme du pain béni : il lui suffit de la titiller pour qu’elle monte sur ses grands chevaux et de toute évidence, il trouve cela très drôle. Rosalyn se vexe vite, et sa moue boudeuse est digne de celle d’une fillette. Une fillette pourtant capable de se battre de mille et une versions différentes et qui n’a pas peur de prendre et de rendre les coups… Mais avec Lucian, la guerrière fond comme neige au soleil. Car si ses plaisanteries sont loin de toujours être à son goût, elles ne sont jamais bien méchantes. Et comme le dit si bien Alma, Rosalyn a parfaitement consciente d’être un peu coincée. Ce n’est sans doute pas à mille cinq cents ans et des poussières qu’elle changera, alors Lucian s’en accommode et elle tâche de ne pas rester vexée trop longtemps. Et puis autant l’avouer, il la fait toujours rire quand elle en a le plus besoin. Elle s’amuse parfois de ces expressions idiomatiques à moitié maîtrisées ; elle sourit mais ne se permet jamais de le reprendre. De la même façon que Rome ne s’est pas faite en un jour, connaître une langue sur le bout des doigts prend du temps. Les premiers siècles passés avec Nour et Omondi, sa maîtrise de leurs langues était loin d’être parfaite, d’autant plus qu’elle avait en plus de cela passé trois siècles dans des ruines et pratiquement perdu l’usage de la parole.

Un fin sourire empreint de soulagement étire ses lèvres lorsque Lucian lui promet que si elle doit aller au bout du monde, il l’accompagnera. Quelques mots suffisent à l’apaiser et elle se fait d’humeur taquine, joueuse, un peu enjôleuse. « Hmph ! Je suis terriblement vexée d’avoir le goût d’un colorant alimentaire, mais si c’est tout ce que tu aimes, je – » Rien du tout, Lucain tait ses protestations enfantines d’un nouveau baiser passionné. Elle n’essaie pas de résister, elle le laisse l’attirer contre lui et en profiter pour l’enlacer étroitement, avide de sentir la chaleur de sa peau contre la sienne. C’est à peine si elle remarque que leur étreinte les entraîne sur le sol de l’hôtel, trop occupée qu’elle est à profiter des attentions de sa moitié. Elle aussi étouffe un rire à sa remarque. « C’est toujours plus confortable que la cale d’un navire ! Seigneur, à quoi pensais-tu ce jour-là ? » La question est purement rhétorique, elle se souvient très bien de ce à quoi il pensait, puisqu’elle avait partagé les mêmes désirs. Elle se prête volontiers au jeu de la belle et son prince charmant, c’est avec grand plaisir qu’elle retrouve le lit, toute envie de trouver le sommeil l’ayant quittée. Les battements de son cœur s’accélèrent, chaque baiser est plus pressé que le précédent, les caresses aussi douces qu’entreprenantes. Rosalyn n’est la femme que d’un seul homme et si elle semble n’avoir que le prénom d’Arthur à la bouche, les années passées à ses côtés ne sont rien en comparaison de ce qu’elle ressent pour Lucian. C’est simplement qu’elle n’est pas très douée lorsqu’il s’agit de lui montrer. Puisque certains gestes valent autant que des milliers de mots, elle fait passer du mieux qu’elle le peut tout ce qu’elle éprouve pour lui : ses sentiments, ses émotions, son désir. Il est certainement la seule personne au monde à pouvoir se vanter de savoir la dompter. Le temps d’une nuit, de quelques heures, quelques minutes, des instants où elle accepte de baisser sa garde, de s’abandonner complètement à lui. Comme pour reprendre son souffle.

Alors quand Lucian s’écarte, elle reste accrochée à ses lèvres et il lui faut quelques secondes pour comprendre la raison de cette soudaine interruption. « Oh… » Rosalyn laisse la déception attrister ses traits. Mais elle ne repousse pas Lucian, pas plus qu’elle ne le lâche. Elle reste accrochée à lui comme une naufragée aux vestiges de son embarcation. « Je n’essayais pas de changer le sujet de conversation. C’est juste que… Tu m’as manqué. » Ses joues s’empourprent à cet aveu. Un soupir lui échappe et tandis qu’elle cherche ses mots, elle continue à caresser le visage du bout des doigts. Pendant une ou deux minutes qui sembler aussi longue qu’une éternité, elle réfléchit. Toujours avec ce petit air sérieux que lui donnent ses sourcils légèrement froncés. « Choisis pour moi. Choisis pour moi, ku'u lei. » Elle cherche le regard de Lucian, pour lui assurer son sérieux. « Nous savons tous les deux que je serai incapable de me fixer une limite raisonnable. Parce que je suis obstinée, et que ma persévérance a déjà pris des allures d’obsession à la limite de la folie. » Cela ne fait que deux siècles que Lucian connaît Rosalyn. Mais les autres membres de leur constellation, plus âgés que lui, savent à quel point sa quête d’héritier a été importante pour elle. Chronophage, obsessionnelle, et elle aurait détruit plus d’un mariage si Lucian n’avait pas fait preuve d’autant de patience et de compréhension. « Choisis pour moi et je respecterai ce délai. Et si je ne trouve pas le Graal, eh bien… Tant pis. » Chercher un être fait de chair et de sang était une chose ; passer des siècles à la recherche d’une coupe en est une bien différente. Ses doigts glissent doucement sur la peau de son époux, puis dans ses cheveux, toujours un peu trop en pagaille à son avis. « Tu n’es pas obligé de me répondre immédiatement. Mais… Réfléchis. Et en attendant, je te le promets, je n’irai nulle part. »

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(#) Re: what is grief if not love persevering? (LUCIAN)    Mar 8 Juin - 0:41

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« Tu m’as manqué. » L’aveu lui tire un sourire et il ressert son étreinte. C’est lors de ces rares confessions qu’il est assuré qu’ils vivent les mêmes expériences. Le manque est une notion qui lui est familière, il le ressent très - trop - rapidement lorsqu’ils sont éloignés. Il l’a accablé pendant tout le début du siècle dernier. Loin de profiter des folles années et de l’euphorie après-guerre, incapable de s’inquiéter de la montée des extrêmes, les quarante premières années du vingtième s’étaient écoulés dans le brouillard pour lui, longs automnes égrenés de visions plus frustrantes les unes que les autres car elles ne lui apprenaient rien, aucun indice valable à sa portée. Il aurait volontiers comparé cela à la privation d’une drogue à laquelle vous êtes dépendants. Pourtant, soixante-dix ans plus tard, si on le lui proposait il ne casserait pour rien au monde cette étrange sorte de sur-connexion que connaissent les âmes sœurs. Probablement, parce que cela fait soixante-dix ans qu’ils sont réunis et que les beaux jours ont effacé les automnes pluvieux. Comme les mères qui rationnalisent la douleur de l’accouchement en tenant leurs nouveau-nés dans ses bras, il a laissé le bonheur conjugal présent atténuer les souffrances passées.

« Choisis pour moi. Choisis pour moi, ku'u lei. » Il ne s’attendait pas à cela. Il est si surpris qu’il ne s’attendrit pas comme il le fait à chaque fois qu’il l’entend glisser des mots hawaïens dans une conversation. Le regard de Rosalyn qui s’arrime au sien lui confirme son sérieux. Il se redresse légèrement et s’adosse à la tête de lit. « Nous savons tous les deux que je serai incapable de me fixer une limite raisonnable. Parce que je suis obstinée, et que ma persévérance a déjà pris des allures d’obsession à la limite de la folie. » Il secoue la tête en grimaçant, il n’aime pas vraiment entendre son épouse s’auto-qualifier d’obsessive frénétique « Mais non, tu n’approches pas de la folie … ta persévérance est heu … touchante et … déterminée ? » L’entendre promettre d’abandonner en cas d’échec continue à l’amener de surprise en surprise, mais il est trop stupéfait pour faire une remarque. La promesse de remettre cette décision à un autre jour le tire toutefois de sa torpeur. « Tu n’es pas obligé de me répondre immédiatement. Mais… Réfléchis. Et en attendant, je te le promets, je n’irai nulle part. » « Non, non. Autant se décider tout de suite, histoire de régler la question ; j’arriverai pas à me concentrer sur autre chose en attendant de toute façon. » et il préférerait consacrer le reste de leur nuit agitée à une activité plus plaisante.

Si Lucian est connu pour sa patience et son calme improbable, il est aussi habituel de le voir prendre certaines décisions sur des coups de tête, voire de se montrer légèrement tête brulée. L’un n’exclut pas l’autre. Il réfléchit, plusieurs délais lui viennent en tête. Le premier, le plus pressant, celui vers lequel il penche naturellement est d’un an. Mais il sent que ce n’est pas très fair play de sa part d’imposer un si court préavis. Alors il revoit cela à la hausse et lorsqu’il reprend la parole sa voix est déterminé « Disons, cinq ans. Et comme c’est relativement court je te donnerai un coup de main si tu veux. ». Les dés sont jetés, il est rasséréné et la dévore des yeux « Mais pas de recherche non-stop, hein, allier plaisir et travail tout ça, on met au programme … surtout le plaisir » .

La voir essayer de démêler ses longues mèches de cheveux le fait esquisser dans une moue un sourire complice « Ca fait 200 ans que t’essaies de les coiffer, tu trouveras pas la solution ce soir, crois moi » Plutôt heureux du compromis trouvé ce soir, il se laisse couler sur le matelas, renverse sa femme sur le dos et se hisse au-dessus d’elle, regard pétillant et pupilles dilatées « Alors comme ça, je t’ai manqué … mmh » Il a cette capacité déconcertante de passer du coq à l’âne en un clin d’œil.

Rosalyn l’avait approché avec retenu une dizaine de minutes plus tôt. S’il partage la même tendresse, on ne peut pas dire qu’il fasse preuve de la même pondération. Après l’avoir embrassé avec passion, ses lèvres ne manquent pas de papillonner sur son cou et ses clavicules, déterminées à y laisser des sillons brulants. C’est lors de ces moments qu’il ne renie plus ses sens surdéveloppés. Son ouïe capte les accélérations de pouls, les expirations et même le froissement de la soie sous ses mains et les transforme en harmonie des plus agréables à ses oreilles. Il a l’impression de saisir chaque instant avec toujours plus d’acuité, de la sueur qui perle sur leur peau à la chambre qui se remplit de leurs désirs. Si c’est un amant dévoué, il doit reconnaitre qu’il réussit rarement l’exercice du pillow talk. Il est plutôt du genre à avoir à peine le temps de s’excuser de s’endormir si vite qu’il a déjà rejoint les bras de Morphée. L’endorphine ne manque jamais de l’assommer d’un coup de matraque alors que leurs pouls commencent tout juste à ralentir et qu’ils s’étreignent dans un enlacement plus paisible. Il plonge dans un sommeil dont seule l’aurore pourra l’extirper, complétement imperméable aux tourments qui pourraient assaillir son épouse une fois l’euphorie retombée.

Ce sont les premières lueurs de l’aube qui commencent à l’agiter, puis les rayons du soleil qui réchauffent sa peau lui font ouvrir l’œil. Il est réglé comme un coucou suisse et se réveille toute l’année avec le soleil. En jetant un regard vers la fenêtre, il constate que la pluie et la grisaille ont cédé la place à un radieux soleil de mai et cela ne manque pas de le mettre de bonne humeur. En prenant garde de ne pas réveiller Rosalyn, il tente de récupérer un bras engourdi coincé sous l’épaule de l’anglaise dans un angle un poil inconfortable. Faute de réussir, il finit par la prendre dans ses bras et déposer un baiser sur le bout de son nez, avant de fermer les paupières en attendant paisiblement que sa belle se réveille.


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(#) Re: what is grief if not love persevering? (LUCIAN)    Jeu 10 Juin - 21:54

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Dans l’exercice du laisser-aller, Rosalyn est une mauvaise élève. Elle a du mal à lâcher prise. Tout doit être minutieusement contrôlé, calculé et exécuté. Ce n’est peut-être pas aussi évident qu’une longue tirade romantique, mais demander à Lucian de choisir pour elle le temps qui lui serait imparti pour retrouver le Graal est une véritable preuve d’amour. C’est prendre des risques, aussi. Elle a promis de respecter le tel, quel qu’il soit mais cela ne signifie pas qu’elle l’acceptera aisément. Alors elle retient son souffle tandis que Lucian réfléchit ; elle a l’impression de voir les rouages de son esprit tourner au-dessus de sa tête. Une chose est déjà certaine, il ne lui accordera pas des siècles, ni même des dizaines d’années. De cela Rosalyn est sûre, elle connaît son époux par cœur et sans doute lutte-t-il contre ses propres envies pour ne pas lui couper l’herbe sous le pied avant même qu’elle n’ait entamé ses recherches. Cinq ans. Rosalyn ouvre la bouche pour dire quelque chose, protester, mais elle se ravise et ne dit rien. Cinq ans. C’est moins que ce qu’elle aurait voulu, mais plus que ce à quoi elle s’attendait. Alors doucement, elle hoche la tête, sourire timide étirant ses lèvres. « Très bien. Cinq ans, et après je ferai comme si le Graal n’avait jamais existé. » Oh, elle le sait bien et Lucian n’est pas dupe non plus, elle ne fera pas aussi facilement une croix sur le calice perdu, mais au moins elle cessera de le chercher obstinément. Elle refermera définitivement ce chapitre de sa vie, après l’avoir laissé guider le moindre de ses pas pendant plus de quinze siècles. Tout obstinée qu’elle soit, elle a promis et elle tient toujours parole. « J’espère bien que tu me donneras un coup de main ! Ne me dis pas que ça ne te fait pas rêver, des aventures à la Indiana Jones et Tomb Raider… Peut-être que je devrais demander à Jia de nous aider ? Après tout, c’est elle, la chasseuse de trésors. » Rosalyn étouffe un rire. Quelque chose lui dit que ni Lucian ni elle ne seraient capables de se plier aux méthodes de Jia, aussi adorable soit-elle.

Rosalyn lève les yeux au ciel, faussement agacée lorsqu’elle abandonne sa tentative de discipliner les cheveux de son époux. « À chaque problème, sa solution… Celle-là serait peut-être un peu plus facile à trouver si tu acceptais de les couper, de temps en temps… Plus d’une fois par siècle, je veux dire. » Elle peut déjà l’entendre lui rétorquer quelque chose comme « n’y pense même pas » ; hors de question de toucher à sa crinière de lion. De toute façon, elle n’a guère le temps d’essayer de le convaincre de faire quoi que ce soit, Lucian la fait basculer sur le matelas et l’embrasse avec une telle passion qu’elle aurait eu le vertige si elle avait été debout. Et le voilà arrivé, ce fameux moment où Rosalyn accepte de lâcher prise, accepte de le laisser mener la danse. Il n’y a qu’à lui qu’elle fait confiance ainsi. En deux cents ans, il ne lui a jamais donné la moindre occasion de douter. Pas même lorsqu’elle le fuyait et repoussait ses avances de façon parfois trop brutale pour être correcte. Dans ses bras, c’est facile d’oublier que le reste du monde existe, facile d’oublier ses responsabilités. Pour une nuit, elle laisse quelqu’un d’autre prendre les rênes. Lucian ne le réalise peut-être pas encore, trop jeune pour avoir une réelle idée du poids que Rosalyn porte constamment sur les épaules. Cette perfection et cette maîtrise d’elle-même qu’elle s’impose sont épuisantes. Et puis il faut dire que Rosalyn se soucie rarement de son propre bien ; sa froideur ne le rend peut-être pas évident, mais elle fait toujours passer les siens avant tout autre chose. S’abandonner dans les bras de Lucian lui rappelle qu’elle est humaine, vivante, [i]aimée[/ai]. Plus qu’elle ne l’a jamais été auparavant, plus qu’elle ne le sera jamais. Et cela même si Lucian a une fâcheuse tendance à s’endormir comme un bienheureux aussitôt leurs étreintes terminées. Pour Rosalyn, c’est un peu différent. Elle aime rester éveillée un instant, blottie dans ses bras, la tête posée contre son cœur, ses doigts caressant doucement sa peau encore brûlante. Puis doucement, tout doucement, elle laisse le sommeil la gagner et l’envelopper.

Rosalyn prend conscience de son environnement avant même d’avoir ouvert les yeux. Lucian la tient dans ses bras, elle a l’impression de sentir encore ses lèvres papillonner sur son front. « Hm… Toujours debout avec le soleil… Ça ne t’arrive jamais de traîner un peu au lit ? » Elle se décide enfin à ouvrir les yeux, et son premier geste consiste à déposer un baiser sur les lèvres de son époux. « Bonjour. » Elle se redresse, libérant son bras qu’elle retenait prisonnier en s’en servant d’oreiller. Elle passe une main dans ses cheveux, à présent aussi indisciplinés que ceux de son époux. « Où est-ce que tu veux aller, maintenant ? Je t’ai entra$iné en Suède et en Angleterre, c’est à ton tour de choisir notre prochaine destination. » Rosalyn s’étire comme un chat avant de se laisser retomber sur le matelas. « Quand sommes-nous allés à Hawaï pour la dernière fois ? Ensemble, je veux dire. » Lucian n’attend heureusement pas qu’elle soit décidée ou disponible pour retourner sur l’île qui l’a vu naître. Mais il est vrai qu’après la neige, le froid et la pluie, Rosalyn commence elle aussi à avoir envie de retrouver le soleil. À Queenstown, ce sera bientôt l’hiver. « Je suppose que rien ne m’empêcherait de faire mes recherches sur une plage. Enfin, si tu ne m’entraînes pas dans une plongée ou une randonnée… » L’un de ses rares éclats de rire la secoue, avant qu’elle ne vienne s’étendre à moitié sur son époux. Du bout des doigts, elle effleure son tatouage traditionnel et affiche une moue faussement déçue. « J’espère que le prochain sera pour moi. » Et puis, son regard glisse sur l’autre, son sourire se fane et elle se laisse glisser à côté de lui. Elle hésite de longues secondes, avant de poser la main sur les mots dédiés à leur fille. Elle repense à sa conversation avec Alma, sur les rives du lac Wakatipu. Et leur conversation aussi légère que leur humeur prend tout à coup un autre tournant. « Est-ce que tu veux d’autres enfants, Lucian ? » Rosalyn ne tourne jamais autour du pot, elle ne perd pas de temps à trouver de belles formules pour faire passer son message de façon détournée ou adoucie. De toute façon, elle en est certaine, il n’y a pas de bonne façon de poser cette question. Ou en tout cas, aucune qui ne raviverait pas leur douleur. Cette question-là, Rosalyn ne pourra pas l’éviter éternellement, et elle n’a plus aucune excuse pour y échapper. Sans vraiment le réaliser, elle se recroqueville sur elle-même, ramène ses jambes contre sa poitrine. « J’ai peur. » L’aveu lui échappe dans un murmure, et tout à coup elle semble bien fragile, la grande guerrière et matriarche de leur constellation. Comme une poupée de porcelaine déjà fêlée, qui risque de se briser au moindre choc.

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(#) Re: what is grief if not love persevering? (LUCIAN)    Ven 11 Juin - 23:59

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En attendant qu’elle se réveille, il ferme les yeux et laisse sa peau se réchauffer grâce aux premiers rayons de soleil. Il établit mentalement son programme pour la matinée. Il commencera par un café, d’ailleurs il faudrait songer à appeler le room service, puis profiterait bien de la matinée ensoleillée pour dégoter un restaurant londonien qui proposerait un bon vieux English breakfast dans les règles de l’art. Il sait d’expérience que le Sanctuary House en propose un très bon, mais il se demande s’ils n’iraient pas plutôt au Caffé Concerto, sur Piccadilly. Ensuite il se rendrait bien à St James’s Park pour une petite balade digestive. Londres est tellement plus agréable sous le soleil. Alors qu’il fait ses plans sur la comète, les minutes passent et le temps s’allonge. S’il se réveille tôt, il est de ceux qui ne trépignent pas à sortir du lit dès le réveil, si bien qu’attendre que son épouse se réveille ne lui a jamais posé problème.

Au prix d’une ingéniosité et d’une souplesse étonnante qui rendraient jaloux les artistes du Circle du Soleil, il arrive à s’arcbouter et à attraper le téléphone filaire de la table de nuit. Avec un brin de nostalgie – il n’y a bien plus que les hôtels pour s’assurer que vous ne repartirez pas avec un combiné dans votre valise – il appelle la réception pour faire monter thé et café. Il ne sait pas si c’est le mouvement ou sa voix qui tirent Rosalyn du sommeil, toujours est-il qu’elle ne tarde pas à ouvrir les yeux. « Hm… Toujours debout avec le soleil… Ça ne t’arrive jamais de traîner un peu au lit ? » Un sourire complice s’étire sur ses lèvres et il rétorque d’un ton léger « Si … à chaque fois que tu me donnes une bonne raison de le faire. » avant de secouer légèrement son bras engourdi. « Où est-ce que tu veux aller, maintenant ? Je t’ai entrainé en Suède et en Angleterre, c’est à ton tour de choisir notre prochaine destination. » Il se laisse quelques secondes de réflexions. Il pense à un pays chaud et ensolei… quand ses pensées s’égarent et qu’il cesse de réfléchir. Il interrompt tout ce qu’il était en train de faire – pas grand-chose, donc – pour observer Rosalyn s’étirer, une lueur gourmande dans le regard, puis alors qu’elle se laisse retomber sur le matelas il affiche un air angélique pour tenter d’échapper à un petit regard de sa moitié qui il en mettrait sa main au feu semble lui dire t’as pas bientôt fini oui. « Quand sommes-nous allés à Hawaï pour la dernière fois ? Ensemble, je veux dire. » Il reprend ses esprits « Oula. Ça date un peu … on m’a demandé de tes nouvelles la dernière fois que j’y suis passé d’ailleurs. » Avec une pensée pour l’automne qui s’est déjà bien installé à Queenstown, il ajoute « On pourrait ouvrir la maison et y passer l’hiver … ».

L’idée de passer plusieurs mois à Hawaï en compagnie de sa chère et tendre le réjouit au plus haut point, mais il doit bien avouer qu’avant de la voir se lancer dans d’interminables quêtes arthuriennes, il prendrait bien quelques vacances de farniente. Surtout si elle a l’intention de faire appel à Jia pour ses recherches. N’allez pas vous méprendre, il apprécie les membres de sa constellation mais il apprécie également le calme et la tranquillité. « En parlant de plongée …  » Il a longtemps entendu parler des merveilleuses îles grecques et il ne cracherait pas sur l’idée d’une petite excursion marine. « Il parait qu’il y a des beaux spots dans les îles des Cyclades … » Au fur et à mesure qu’il parle, sa voix s’anime d’enthousiasme, il se redresse légèrement, aussi heureux qu’un gamin le matin de Nöel « On peut louer un petit voilier et prendre quelques semaines de vacances, qu’est-ce que t’en dis ? »

Il dodeline de la tête en l’entendant évoquer ses tatouages et en réclamer un à son nom. Sur le ton de la taquinerie, il lui rétorque « Tu sais bien que mon tatoueur refuse de dessiner des motifs pour les épouses. Il parait que c’est trop douloureux à faire retirer en cas de divorce … » avant d’éclater d’un rire joyeux. En réalité, elle n’est probablement pas prête pour la composition qu’il se fait tatouer progressivement. Chaque visite sur les îles se soldent par un nouveau motif ornemental. Toute à sa plaisanterie, il ne remarque pas qu’elle s’est attardée sur l’incipit tatoué en l’honneur de leur fille unique. Le seau d’eau froide qu’il ne prend sur la tête n’en est que plus surprenant. « Est-ce que tu veux d’autres enfants, Lucian ? ». Il tressaille à ces mots et réponds d’un ton douloureux « De si bon matin, mon amour … » Ha c’est que Rosalyn n’est pas très adepte des pincettes. Mais le sujet est si tabou entre eux qu’il ne s’attendait certainement pas à cette question. Et si inattendu vu leur conversation légère un instant plus tôt qu’il ne sait pas trop quoi répondre sur le coup. Il en resterait presque bouche bée.

Il est littéralement sauvé par le gong. Quelques coups secs sont portés à la porte de la chambre, les faisant sursauter tous les deux. Il marmonne, confus « Je … Ca doit être le room service, j’ai appelé pour du café ». Il se lève, récupère un peignoir pour ne point effaroucher le personnel d’étage, puis ouvre la porte et récupère un plateau rempli d’une cafetière italienne, d’une théière anglaise et d’un broc de lait chaud. Si à l’instant, il avait songé que le service de chambre ne pouvait pas tomber au plus mauvais moment, finalement en voyant son épouse recroquevillée sur le matelas il se dit qu’une tasse de thé ne sera pas de trop pour la réconforter. Il verse le liquide fumant dans l’élégante tasse fournie par l’hôtel et vient s’asseoir sur le bord du matelas, déposant le thé à ses côtés. Il lui caresse le dos dans une tentative de réconfort, peu certain de sa réussite. « Allons … » Désemparé face à sa douleur, il se retrouve muet, incapable de savoir quoi lui dire pour la réconforter ou pour la rassurer. Finalement, puisqu’elle partage ses angoisses, il se dit qu’il peut lui partager ses certitudes. « Je ne dirai pas que je n’ai pas peur. Pas plus que je suis certain que tout se passera bien ou qu’il n’y aura plus de pertes. » Il ne vit probablement pas les pertes de la même façon que Rosalyn. Oh bien sûr, elles le font souffrir, mais en définitive il se force à se souvenir du bonheur d’avoir connu les êtres disparus plutôt que du malheur de les avoir perdu. « Mais je crois que je préfère les endurer plutôt que de pas connaitre les bonheurs qui les auront précédés. » Se mordant l’intérieur de la lèvre jusqu’au sang, il hésite. Elle lui a posé une question à laquelle il n’a toujours pas répondu. « Pour répondre à ta question, je crois bien que oui. » Il ne sait pas si le moment est idéal, préoccupé par son état de prostration. Il reprend la tasse fumante et dénouant ses bras figés la lui met entre les mains.
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(#) Re: what is grief if not love persevering? (LUCIAN)    Dim 13 Juin - 22:39

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Crack. La porcelaine est fêlée. La sincérité de Rosalyn n’est pas toujours bienvenue, ni bien amenée, elle dit les choses comme elle les pense et sans forcément songer à les adoucir. Pas avec Lucian, en tout cas. Elle ne sait pas vraiment pourquoi c’est maintenant qu’elle lui a posé cette question. Peut-être parce que cette interrogation commençait à la ronger de l’intérieur comme de l’acide. Peut-être parce qu’elle ne peut pas continuer à marcher sur des œufs. Peut-être parce qu’ignorer le problème ne le fera pas disparaître, et que c’est long, une éternité de silence. Alors certes, ce n’est sans doute pas la matinée romantique dont rêvait Lucian, mais au moins, la glace est brisée. Rosalyn est en tort, elle le sait bien. Leur fille était morte, et elle n’avait rien trouvé de mieux à faire que d’abandonner son époux, comme si elle était la seul à devoir faire son deuil. Elle était partie, elle avait disparu pendant quarante ans et qui sait quand et si elle aurait ressurgi si la Seconde Guerre mondiale n’avait pas été déclarée. Ils n’ont jamais vraiment parlé de ce qu’elle a fait. Ni entre eux, ni avec le reste de leur constellation. C’est un sujet tabou, on n’y pense pas, on ne l’évoque pas. Mais même pour des immortels, c’est long, quarante ans d’absence et de silence. Rosalyn n’est pas fière de ce qu’elle a fait. Elle en a honte, surtout, d’avoir été si faible et si égoïste. Parce que Lucian a raison quand il lui dit que sa peine lui paraîtrait plus légère s’ils la portaient à deux. Si le prénom de Viviane était prononcé plus souvent et pas tu comme un mauvais secret. L’épouse parfaite, Rosalyn ne l’est pas. En revanche, la patience dont Lucian fait preuve à son égard est quasi infinie, de quoi aisément lui pardonner son côté tête brûlée.

Rosalyn fronce les sourcils lorsque l’on frappe à la porte de leur chambre. Le moment est bien mal choisi pour les interrompre, même si l’empressement de Lucian à aller ouvrir laisse penser le contraire. L’odeur du café chaud ne tarde pas à emplir la pièce, bientôt mêlée à celle du thé qui infuse. Elle soupire tout bas quand son époux vient s’asseoir à côté d’elle et lui caresse doucement le dos pour la rassurer. Sans doute ne sait-il pas comment l’aider, tant il est rare qu’elle montre sa fragilité. C’est de sa faute, encore une fois. Ce ne serait pas aussi délicat si elle acceptait de rendre les armes de temps en temps, au lieu d’être sans cesse sur le qui-vive. Un second soupire lui échappe, et dans un mouvement qui lui demande de rassembler tout le courage dont elle est capable, elle se retourne pour faire face à Lucian. « C’est Lord Tennyson, que tu essaies de me citer ? » Quoi qu’un peu triste, un sourire étire ses lèvres. « Il vaut mieux avoir aimé et perdu que de ne jamais avoir aimé du tout. » Un poète que Rosalyn apprécie tout particulièrement et pour cause : c’est elle qui lui a murmuré ses inspirations pour Les Idylles du Roi, son œuvre inspirée de la légende arthurienne. Volontairement ou non, Lucian a arraché un sourire à son épouse. Un sourire qui ne fait hélas pas long feu, il se fane quand il répond enfin à sa question. C’est idiot, car elle a posé une question à laquelle elle connaissait déjà la réponse. Mais l’entendre de sa bouche, c’est… différent. Elle reste de marbre un instant, puis se redresse et laisse Lucian dénouer ses bras et lui mettre une tasse de thé entre les mains. « Tu sais, ce n’est pas parce que je suis Anglaise que tu peux régler tous mes tracas avec une tasse de thé. Aussi bon soit-il. » Elle fait pourtant l’effort de porter la tasse à ses lèvres et de boire quelques gorgées de la boisson chaude. Il n’y a pourtant pas mieux qu’un bon English Breakfast Tea, il faut bien le reconnaître. C’est avec un peu plus d’enthousiasme qu’elle avale d’autres gorgées. « Merci. »

Et de nouveau, ce silence coupable. Rosalyn termine son thé en regardant le mur en face d’elle. Une longue minute s’écoule. Puis deux, trois, quatre, cinq… Elle finit par secouer la tête en prenant une profonde inspiration. « Avant que… Avant que nous parlions de tout ça… » Avoir un nouvel enfant, mettre au monde un bébé sans savoir si les fées de la génétique et du hasard se sont penchées sur son berceau, une vie plus sédentaire, moins trépidante et surtout moins dangereuse… Rosalyn pose sa tasse vide sur la table de nuit à côté d’elle. Elle se mord la lèvre un instant, avant de se convaincre qu’elle ne peut plus reculer. Elle se tourne complètement vers Lucian et prend ses mains de géant entre les siennes. Elle les serre fort, mais elle ne parvient pas encore à soutenir son regard. Une chose à la fois. « Je ne t’ai jamais demandé pardon. J’aurais dû le faire, il y a longtemps… » Mais elle n’a rien dit, et Lucian non plus. Sa disparition volontaire est l’autre tabou dont ils ne parlent pas, dont personne ne parle autour d’eux. « Tu ne m’as jamais rien dit… Pourquoi est-ce que tu ne m’as jamais rien dit ? Tu aurais pu. Tu aurais dû. Tu avais toutes les raisons du monde d’être furieux, de m’en vouloir. Mais quand je suis revenue, c’est comme si je n’étais jamais partie. Mais je sais que… Je sais que je t’ai brisé le cœur. Je l’ai senti. Mais tu n’as rien dit. Pourquoi n’as-tu rien dit ? » Si les rôles avaient été inversés, elle aurait laissé sa colère parler pour elle. Elle n’aurait pas supporté l’abandon, l’éloignement, la rupture. « Tu aurais mieux fait de tourner sept fois ta langue dans ta bouche avant de me demander de t’épouser. Je fais une bien piètre épouse. »

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(#) Re: what is grief if not love persevering? (LUCIAN)    Jeu 17 Juin - 21:16

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Ses connaissances littéraires sont bien piètres comparées à celle de Rosalyn, mais il hoche la tête d’un air de savoir lorsqu’elle évoque Lord Tennyson. Le vieux monsieur s’exprime probablement plus poétiquement que lui, mais l’idée est la même. « Tu sais, ce n’est pas parce que je suis Anglaise que tu peux régler tous mes tracas avec une tasse de thé. Aussi bon soit-il. » Il esquisse un piètre sourire. « J’ai dû rater les petites lignes en bas du contrat alors » réplique-t-il en se levant pour aller se préparer son propre café. Il aligne consciencieusement le bol, la cafetière, le broc de lait fumant et le sucrier. Le bol se remplit d’amertume, puis il y ajoute un très généreux nuage de lait et pas moins de trois sucres. Puis il touille dans le sens des aiguilles d’une montre et se saisissant de son bol vient se rasseoir en tailleur sur le lit. Face à face silencieux pendant que chacun s’hydrate à sa manière. « Merci. » Il répond d’un sourire et d’un petit mouvement de menton. De rien, avec tout mon amour.

Patiemment, Lucian attend la suite. Car il voit qu’elle se faufile, il la devine à l’air qu’il sent chargée de remord et aux profondes inspirations que prend son âme sœur face à lui. « Avant que… Avant que nous parlions de tout ça… » Oh … parler de tout ça. Elle n’est donc pas totalement fermée à ses désirs d’enfants. Il sent une pointe d’espoir grandir dans son esprit.  « Je ne t’ai jamais demandé pardon. J’aurais dû le faire, il y a longtemps… » Ha. Cette fameuse conversation qu’ils n’ont jamais eu. Il a eu beau être fou de douleur puis de colère pendant les quarante années qu’ils les ont séparés, il n’a jamais rien dit. Probablement parce que les circonstances de leurs retrouvailles n’y étaient pas propices sur l’instant. La guerre nippo-américaine venait d’éclater, s’imbriquant dans un conflit mondial et lui-même se remettait tant bien que mal d’une attaque majeure. L’armée n’avait pas tardé ensuite de l’envoyer sur les fronts sous-marins du pacifique. L’euphorie qui avait suivi la fin de la guerre n’y était plus propice.

Bonhomme peu rancunier, il avait préféré laisser le temps faire table rase du passé. « Tu ne m’as jamais rien dit… Pourquoi est-ce que tu ne m’as jamais rien dit ? Tu aurais pu. Tu aurais dû. Tu avais toutes les raisons du monde d’être furieux, de m’en vouloir. Mais quand je suis revenue, c’est comme si je n’étais jamais partie. Mais je sais que… Je sais que je t’ai brisé le cœur. Je l’ai senti. Mais tu n’as rien dit. Pourquoi n’as-tu rien dit ? » Il hausse les épaules. « Ca n’aurait pas changé grand-chose, si ? Tu l’as dit, tu l’as senti. » Il n’a pas envie de répéter ses mots. Cœur brisé. Il n’aime pas cette expression trop fatale. « Moi j’ai senti que tu t’en voulais, que tu culpabilisais, ça m’a probablement suffi. S’accabler de reproches, ça ne permet pas d’avancer. » Il finit son café et le repose sur la desserte. « Je ne fais pas l’autruche, tu sais … j’ai juste tourné la page, parce que c’est plus facile de vivre comme ça pour moi. » Il baisse les yeux, un peu coupable ; bien conscient de s’être fermé comme une huitre. La vérité, c’est que la pilule a été dure à avaler. Très dure. Et si le ressentiment n’est plus là aujourd’hui, il a peur qu’il ne revienne le hanter s’ils s’attardent sur le sujet. « Franchement, j’ai pas très envie de rouvrir une boite de Pandore. Ne te culpabilise plus pour ça. »

Juste … ne disparais plus s’il te plait il ajouterai bien cela, mais il sait qu’il n’en a pas vraiment le droit. Elle n’est pas sa propriété, il n’a pas à exprimer ce genre d’exigence. Et puis, elle lui a fait cette promesse à demi-mot la veille au soir et il a confiance. Il veut regarder vers l’avenir, ne pas s’appesantir sur les erreurs du passé. Elles seront probablement nombreuses en plusieurs millénaires d’existence. « Tu aurais mieux fait de tourner sept fois ta langue dans ta bouche avant de me demander de t’épouser. Je fais une bien piètre épouse. » Ha, ça s’est un sujet qu’il préfère aborder. Plus facile, plus léger à évacuer. Il lui sourit d’une petite grimace « Mais non. T’inquiètes pas pour moi, tu m’as largement laissé le temps de me rétracter, c’est que j’étais sûr de mon coup. » Ha, on peut lui reconnaitre patience, constance, persévérance, miséricorde, compassion et mansuétude. Il se rapproche, lui saisit les mains et les embrassent « Excuses acceptées, ok ? Inutile de s’appesantir. » C’est étrange, il a l’impression qu’un poids s’est levé de sa poitrine. Comme une page qui se tourne pour de vrai, l’épée de Damoclès disparait. Peut-être qu’elle avait eu raison d’aborder le sujet finalement.

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(#) Re: what is grief if not love persevering? (LUCIAN)    Dim 20 Juin - 22:43

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Comment nomme-t-on un parent qui a perdu son enfant ? On ne le nomme pas. Il n’y a pas de mot pour décrire ce qui va à l’encontre même de l’ordre naturel des choses. Un ordre qui n’existe pas pour les gens comme eux. Mais peut-être aurait-ce été plus simple pour Rosalyn si elle avait eu un mot pour décrire ce que Lucian et elle étaient devenus après la mort de Viviane. Un mot. Quelque chose de plus clair, de plus tangible pour l’aider à faire son deuil. N’importe quoi… Mais il n’y avait rien eu, alors elle avait fait la seule chose qu’elle savait faire après avoir perdu quelqu’un ; s’isoler. Partir, fuir le monde et ses habitants, dans le vain espoir de parvenir à surmonter cette épreuve. Grossière erreur, elle n’avait fait que remuer le couteau dans la plaie – la sienne, et celle de Lucian. Sa culpabilité ne l’a jamais quittée et il lui a pourtant fallu près de quatre-vingts ans pour exprimer ses excuses. Lucian n’avait rien dit, elle n’avait même pas eu à supporter de lourds sous-entendus, ils s’étaient retrouvés comme s’ils s’étaient quittés la veille et… Rien. Mais sa longue absence les avait accompagnés partout où ils allaient, comme une épée de Damoclès suspendue au-dessus de leurs têtes. Alors ils avaient fait comme si, pendant des années, jusqu’à ce que la pointe de l’épée ne vienne lui piquer la nuque. Trouver Eirik, le voir sur le point de devenir père, être le témoin de sa complicité avec son âme sœur… Cela l’avait chamboulée, cela avait réveillé quelque chose de profondément enfoui en elle, au point qu’elle ne puisse plus continuer à ignorer ce qu’ils avaient vécu, ce qu’elle avait fait. Ses excuses, que Lucian veuille ou non les entendre, il les mérite, et avec elles la promesse qu’elle ne disparaîtra plus jamais comme elle l’a fait par le passé, pas même pour une poignée de jours. Pour elle, c’est en plus l’occasion d’admettre que non, ce n’est pas si terrible que cela d’avoir besoin de quelqu’un dans sa vie.

Rosalyn secoue doucement la tête et un petit soupir lui échappe ; Lucian a beau être son âme sœur, elle a beau ressentir ce qu’il ressent… Elle ne parvient pas à comprendre qu’il puisse se montrer aussi clément avec elle. Comme si elle s’attendait à être punie comme une enfant ou plutôt, comme une épouse indigne. Sa tasse de thé serrée entre ses doigts, elle hoche la tête. « Très bien, très bien, n’en parlons plus… » Tourner la page, si facilement ? Pour Rosalyn, il faudra encore un peu de temps, mais se savoir excusée lui ôte un énorme poids des épaules. Elle adresse un sourire timide à Lucian, puis termine tranquillement son thé tandis qu’il boit son café. Après quelques minutes d’un silence plus léger, Rosalyn se décide à aborder un sujet moins délicat, le même qu’elle a occulté un peu plus tôt, concentrée sur un tout autre élément de la conversation. « Donc… Tu voudrais m’emmener en vacances en Grèce, hm ? Le voilier et le soleil de plomb, c’est pour te venger de nos périples en Grèce et ici ? » Rosalyn n’a pas le pied marin. Quinze siècles de vie n’y ont rien fait, il n’est pas rare qu’elle ait le mal de mer. Alors la perspective de passer quelques jours sur un voilier ne l’enchante pas autant que Lucian… Rosalyn préfère de loin avoir les pieds sur terre. Et si possible dans un endroit du monde où le soleil ne brûle pas sa peau. Ce n’est pas parce qu’elle guérit vite qu’elle apprécie les coups de soleil pour autant ! Pour Lucian, c’est tout le contraire, plus il y a d’eau et de soleil et plus il s’y plaît. « Bon, admettons une minute que j’accepte… On parle bien d’un petit voilier, pas d’un navire de compétition, hm ? Parce que toi et moi n’avons pas vraiment la même définition du mot petit dès qu’il s’agit d’un bateau. Tu imagines bien que je n’ai pas très envie de passer nos vacances à avoir la nausée à la moindre vaguelette ! » Oh, elle aimerait pouvoir apprécier les grandes eaux, les croisières sans fin et même les excursions à sensations fortes… Mais ce n’est pas pour elle. Elle aimerait pouvoir lui dire qu’elle garde de merveilleux souvenirs de ses premiers grands voyages en bateau, mais ce serait lui mentir – passer des mois en mer avait été un véritable calvaire. Non, vraiment, elle préfère voyager par avion ! Elle soupire. « Va pour la Grèce. Je te dois bien ça. Une semaine ou deux et puis après, rentrons chez nous. » Chez nous. À Hawaï, où elle n’a plus été depuis… Trop longtemps.

Rosalyn pose sa tasse sur la table de nuit, elle reprend un air plus sérieux et s’allongeant sur le lit, elle pose la tête sur les jambes de Lucian. « Pour le reste… » Leur désir de rester plus longtemps quelque part, leur désir de fonder une nouvelle famille, leur désir de donner une seconde chance à la vie… « Laissons faire les choses, tu veux bien ? Je ne veux rien précipiter. » Et si ce nouvel enfant ne serait pas une surprise, contrairement à leur petite Viviane, ce n’est pas une raison pour s’emballer. Il faut déjà que l’idée fasse son chemin, qu’elle s’installe et que les peurs de Rosalyn disparaissent peu à peu pour laisser place à un enthousiasme prudent. « N’en parlons pas aux autres pour le moment. Tu les connais, surtout les filles, elles ne pourraient s’empêcher de nous mettre la pression… Enfin, à toi surtout ! » Un petit rire secoue sa poitrine. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les demoiselles de leur constellation ne sont pas des exemples de délicatesse, Nour mise à part. « En revanche, nous pourrions peut-être les inviter à nous rejoindre en Grèce ? Juste quelques jours. Ça fait tellement longtemps que nous n’avons pas été tous ensemble. Pour une raison qui n’était pas dramatique ou d’une importance capitale pour je ne sais quelle mission… Et après, direction Hawaï, rien que toi et moi, pour une durée indéterminée. »

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(#) Re: what is grief if not love persevering? (LUCIAN)    Dim 4 Juil - 23:17

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A flower knows, when its butterfly will return, and if the moon walks out, the sky will understand; but now it hurts, to watch you leave so soon, when I don't know, if you will ever come back. @Rosalyn Blackthorn

   
Allégé de savoir le sujet délicat traité et évacué, pour toujours l’espère-t-il, il se détend un peu. « Donc… Tu voudrais m’emmener en vacances en Grèce, hm ? Le voilier et le soleil de plomb, c’est pour te venger de nos périples en Grèce et ici ? » Il évacue les réserves d’un geste de la main. « Le voilier, ça ne te fera que mieux apprécier le sol dur une fois à terre » C’est faux, tout le monde le sait. La sensation de poser pied à terre après une escapade en mer est déconcertante, personne ne s’y habitue. Pas même lui, c’est juste la manière de gérer le phénomène qui diffère d’une personne à l’autre. Lucian en rit, il titube et rit de sentir ses genoux se dérober sous ses pieds pendant quelques instants. « Et le soleil de mai c’est pas si fort, en plus la vitamine D c’est important, regarde la tronche des gens à Londres. Ils sont ma-la-difs les pauvres vieux. » Il a tendance à oublier qu’elle aussi, elle est anglaise. Tout de suite, il ajoute, se rattrape sur le ton de l’évidence qui ne se précise pas et se discute encore moins « Bon, toi, évidemment, on sait pas d’où ça sort, t’as un teint porcelaine de Chine, brillant, rosé, éclatant ; tu dois bien être la seule de tes compatriotes, c’est le grand air, pt’être… ». Lorsqu’elle l’interroge sur le type d’embarcation il envisage, il lui confirme immédiatement que ça sera un petit voilier, rien de pharaonique, rien de trop tape à l’œil, il promet un confort discret et tranquille. Loin des tendances mégalomaniaques qui ont révolté Rosalyn en début d’année. « Va pour la Grèce. Je te dois bien ça. Une semaine ou deux et puis après, rentrons chez nous. » Un grand sourire se propage sur le visage de Lucian, il la tire vers lui et dépose un baiser bruyant sur sa joue. « Chez nous ? A Hawaï ? ». Confirmation prise, il l’embrasse à nouveau. Aussi heureux qu’un gosse un jour de fête foraine, heureusement qu’elle a déjà fini son thé, il lui aurait fait renverser le contenu de sa tasse.

Voyant peut-être la casse venir, elle dépose d’ailleurs sa tasse sur la table de nuit puis s’allonge contre Lucian. « Pour le reste … Laissons faire les choses, tu veux bien ? Je ne veux rien précipiter. » Il n’en revient toujours pas. Fonder une famille, à nouveau. Il n’y croyait plus vraiment. Ca lui réchauffe le cœur, rien que d’y penser il sourit. Cette perspective éclaire son visage d’un éclat paisible. L’instant est doux, il ne cède même pas la plaisanterie faussement grivoise, celle qui ferait rougir sa porcelaine de chine d’un éclat qu’il aime tout particulièrement. « N’en parlons pas aux autres pour le moment. Tu les connais, surtout les filles, elles ne pourraient s’empêcher de nous mettre la pression… Enfin, à toi surtout ! » Oh non, bien sur que non. Il lui caresse les cheveux et hoche la tête. Il veut garder ce petit secret pour eux. Lien invisible supplémentaire qui les unit. Mais il rétorque tout de même « Oh, j’peux la supporter la pression, si c’est qu’ça … mais bon … je préfère le garder pour nous. » C’est un jardin secret, et dieux savent que tous immortels qu’ils soient, ils ont besoin d’en garder un. Les liens constellaires sont forts, presque envahissants, ce qui rend primordiale de pouvoir se retirer de temps à autre. « En revanche, nous pourrions peut-être les inviter à nous rejoindre en Grèce ? Juste quelques jours. Ça fait tellement longtemps que nous n’avons pas été tous ensemble. Pour une raison qui n’était pas dramatique ou d’une importance capitale pour je ne sais quelle mission… Et après, direction Hawaï, rien que toi et moi, pour une durée indéterminée. » Hé bien, il aurait probablement préféré garder sa femme pour lui seul, mais il n’est pas si égoïste. Et puis, c’est vrai qu’il ne voit pas très souvent ses étoiles contraires et que ces rares rencontres se font rarement sous des hospices heureuses, dépourvues d’objectifs. Alors il accède à la requête sans regret « Mmh… On peut leur donner rendez-vous, ça nous f’ra pas de mal de les voir. J’crois qu’Takoda est pas mal occupé en ce moment, mais les autres … » Il échange régulièrement avec l’amérindien, le seul homme de la constellation avec qui il a eu la chance de pouvoir nouer un lien.

Remuant ses jambes sous la tête de Rosalyn, il la déloge de son oreiller improvisé. Bien déterminé à profiter encore un peu plus longtemps de l’atmosphère paisible qui s’est imposé, il la prend dans ses bras, assise entre ses grandes jambes déployées en tailleur. Il enroule ses bras autour du corps délicat de son épouse, reposant son dos contre son torse, et cale son menton sur le haut de son crâne. La tendre étreinte s’étire quelques minutes et lorsqu’elle commence à remuer trop tôt à son gout, il claque de la langue pour exprimer son déplaisir. Il ressert l’étreinte et réclame silencieusement juste cinq minutes de plus. Finalement, lorsqu’un estomac gargouille – il aura la galanterie de prétendre qu’il s’agit du sien – il la libère et propose qu’ils se mettent en route pour aller petit-déjeuner avant de rentrer faire leur valise et prendre le premier vol qui les éloignera de cette ville maudite.

[RP Terminé]

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