intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 E più niente sarà come prima | Maïa & Lorenzo

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(#) E più niente sarà come prima | Maïa & Lorenzo    Dim 21 Nov - 0:04

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Milan

Le week-end était arrivé et, avec lui, les souvenirs douloureux. Lorenzo se sentait seul, un vaisseau vide en train de couler doucement. Depuis des semaines, il tentait de noyer sa peine en sortant avec des inconnues, en buvant beaucoup trop, en faisant n’importe  quoi. Mais cela n’y faisait rien. Cette solitude revenait toujours le hanter. La solitude et la culpabilité, qui avait empiré encore plus depuis qu’il avait caché Leo, faisant croire à tout le monde que son fils était mort dans une explosion. L’aristocrate ne savait plus quoi faire. S’accrocher au passé lui faisait mal au cœur. S’accrocher aux amantes passagères était une perte de temps. S’accrocher  à son père lui pompait l’air. S’accrocher à sa mère était hors de question. S’accrocher au Conclave l’ennuyait de plus en plus. S’accrocher à son travail, c’était plus judicieux, mais même cela commençait à faire trop pour lui. Il ne savait plus quoi faire. Entendre le doyen de la fac lui dire quelques heures plus tôt qu’il valait mieux qu’il prenne une année sabbatique plutôt que d’être là sans réellement y être, ça l’avait vexé, lui qui s’était toujours montré irréprochable depuis le début de sa carrière. Et pas que dans sa carrière, en fait. Irréprochable en tant que héritier Boscari et en tant que membre du Conclave. Et toujours fidèle à sa femme, même s’il y avait eu des tentations pendant toutes ces années de mariage. L’Italien avait toujours fait de son mieux, toujours, même quand il n’en pas eu envie, même quand ça lui avait fait mal. Tout ça pour entendre maintenant, dès qu’il commençait à perdre pied, que ses efforts ne valaient rien, qu’on n’allait pas lui tolérer le moindre écart. Le professeur avait le cœur brisé et l’esprit torturé. Sans Chiara, il n’y avait plus vraiment d’avenir pour lui. Tout avait perdu de son importance, même sa mission en tant que Conseiller du Conclave, même le poids du nom de famille qu’il portait. Même sa propre vie. Il en avait marre d’être parfait. Marre d’essayer de l’être, en tout cas.

Le trentenaire s’était déplacé à Milan, peu désireux de rester chez lui à Rome et encore moins de retourner à Venise dans le palais familial. Une chambre d’hôtel lui convenait parfaitement. Il avait juste besoin… de fuir. Se fuir soi-même, en réalité, même si c’était impossible. C’était sûrement pour cela qu’il avait décidé de quitter la capitale italienne en vitesse, sans réfléchir. Mais il aurait dû le faire, car il serait sûrement arrivé à la même conclusion que nous tous : ce n’était pas la peine, cette solitude n’allait pas disparaître juste parce qu’il était venu à Milan sur un coup de tête. Et surtout pas après avoir appelé Leo depuis un téléphone jetable, comme il le faisait depuis un moment afin que personne, parmi ses potentiels ennemis, ne découvre que le petit était en vie. Reviens, papa, tu me manques. Les mots du petit lui avaient déchiré le cœur. Comme si ce n’était pas déjà assez qu’il ait perdu sa maman déjà… Lorenzo se détestait pour ce qu’il était en train de lui faire subir. Il était un mauvais père, indigne. De quel droit pouvait-il juger le sien s’il ne valait pas mieux au final ? Il aurait aimé réussir à pleurer, mais plus aucune larme n’avait coulé depuis la nuit où Chiara était morte, deux mois auparavant. Et il sentait qu’il allait exploser d’un moment à l’autre, sans pouvoir rien faire pour l’empêcher. Peut-être que c’était ce dont il avait besoin pour se sentir mieux, hein. Exploser, d’une manière ou d’une autre. Pourquoi continuer à jouer le parfait petit Renzo ? Merde à la fin, il n’en avait plus du tout envie ! Alors à quoi bon faire l’effort ?

Dans ce bar dans le centre de Milan, le Boscari enchaînait les verres depuis des heures. Il aurait pu profiter de la beauté de la ville, apprécier la beauté du Duomo, aller faire du shopping ou quoi que ce soit d’autre. Mais ce n’était pas ce qu’il vouait. Ce qu’il voulait, c’était ce qu’il était sur le point d’arriver maintenant : une bagarre. Il voulait qu’on lui casse la gueule, tout simplement. Il voulait avoir mal, qu’on le punisse. Il voulait qu’on le punisse, bordel. Ce fut donc avec une certaine satisfaction qu’il sentit le premier coup de poing lui tomber dessus. Quelques mots bien placés, une provocation ouverte et ça y était, la bagarre qu’il voulait tant. Il n’allait pas même pas résister, à quoi bon ?

« C’est ça ton maximum, stronzo di merda ? A peine si je l’ai senti… »

Lâcha-t-il d’une voix lourde, clairement éméché, mais avec un sourire narquois aux lèvres. Lèvres aussitôt fendues par un nouveau coup de poing, plus fort cette fois-ci, avant un nouveau qui le fit tomber de son tabouret. L’insulter et le provoquer avait marché à la perfection, là il avait mal, effectivement. Mais le type balèze ne comptait pas s’arrêter là, clairement pas.

« Ça t’apprendra… à fermer ta gueule… connard ! »

Les coups étaient plus forts, mais aussi plus rapides et répétés. Lorenzo entendit des voix s’élever autour de lui, mais il n’y comprit plus rien. Il était confus. La douleur physique avait pris le dessus sur la douleur qui lui bouffait l’âme. Enfin. Il pouvait enfin s’arrêter ce type, c’était bon.

« C’est bon... Arrête... Ça suffit. »

Murmura-t-il, avant de comprendre que ce n’était plus son agresseur qui était en train de le toucher.

« J’suis désolé. »

Pour tout. Pour rien.



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(#) Re: E più niente sarà come prima | Maïa & Lorenzo    Sam 27 Nov - 17:15

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Milan

Le passé a ce don de savoir vous rattraper. Vous avez beau essayé de le retarder, de l’ignorer, d’essayer ne serait-ce que de l’oublier pour quelques années, il sait se rappeler à vous d’une manière ou d’une autre. La Milanaise fait partie de ceux qui avait cru bon d’oublier, d’avancer comme beaucoup osent à le penser. Mais faute de quoi, elle n’a pu que se résoudre à trouver assez de force et de courage pour tenter d’y faire face. Nombreux sont ceux, qui, y parviennent sans la moindre difficulté, qui savent exactement comme agir pour recouvrer la force nécessaire et se lancer. Pour elle, il lui a fallut attendre près de quatre-vingt-dix années pour parvenir à trouver ce quelque chose à l’intérieur qui lui a permis de franchir le seuil d’une ville qu’elle ne reconnaît plus. Les visages lui sont tous inconnus, marqués par les oublis depuis des décennies. La langue, elle, lui revient naturellement, mais se heurte à un vocabulaire qui lui est complètement nouveau. Maïa se dénote dans cette nouvelle ville, dans ces nouvelles habitudes qu’elle n’avait jamais osé côtoyer. Cela lui renvoie l’image de sa faiblesse, de sa couardise, là où son courage, pourtant omniprésent dans son domaine professionnel, lui manque. Les remords l’assaillent doucement, se bloquent jusque dans sa gorge et forment cette boule qu’elle ne peut avaler. Ne lui manque que la vision du caveau familial, les noms gravés sur le marbre duquel les yeux resteront à jamais clos. Elle ne peut encore se résoudre à affronter une telle image, pas encore. Pas maintenant. Elle se doit avant tout de redécouvrir ce monde qu’elle a abandonné. Heureusement, elle sait qu’elle peut compter sur le soutien du jeune homme qu’elle a laissé derrière elle. Il l’accompagne, même par son absence, tient sa main de façon onirique pour lui rappeler combien son courage est bien présent.

La maison familiale lui est apparue différente, froide, obscure, pleine de souvenir qu’elle ne connaîtra jamais. Sa main sur la poignée, la petite brune n’a pourtant pas réussi à franchir le seuil. Trop emportée par sa culpabilité, trop rongée de l’intérieur par l’inconnu qu’elle a volontairement laissé : le temps. L’oxygène lui a tant manqué, elle ressent à nouveau cette impression de mourir à chaque fois qu’elle creusait depuis l’intérieur de son cercueil. Et pourtant, elle n’y est plus. Mais l’air ne gonfle pas assez ses poumons ici, elle préfère se réfugier dans une chambre d’hôtel en plein centre-ville. Dans le brouhaha infernal, dans ce qu’elle considère comme la vie à part entière. La cathédrale sonne les heures, les jours défilent et elle, elle essaie tout simplement de survivre à ses fantômes. Bientôt son téléphone l’interpelle. Bientôt, les messages lui rappellent la vie en dehors de sa propre némésis. Le danger rôde, l’inquiétude grandit et sa solitude l’amène à repenser à tout ce qu’ils ont vécu depuis toutes ces années. Bastian et son appartenance à ce groupe duquel il lui demande de se méfier, Chiranth et ses désirs d’un monde dans lequel la justice prône des messages parfois trop extrêmes, Anthony et ses idéaux semblables aux siens quant à un monde meilleur, Camille et son isolement qui peut lui être dangereux et enfin Charles et son désir de prendre soin de tout un chacun. Si différents et pourtant unis autour d’une même cause à savoir la protection des uns et des autres. Pourquoi sa propre famille, celle d’avant cette vie, n’avait-t-elle pu pas bénéficier d’un tel destin ? Son frère aurait plus mérité sa place au sein de la constellation qu’elle. Et elle devait vivre avec cette idée.

Ainsi elle découvre, retrouve, se sent tiraillée entre plusieurs états d’âmes là où ses origines se consument. La nuit ne tarde pas à tomber durant cette période, le froid agresse ses joues et ses oreilles qu’elle s’empresse de cacher dans son écharpe. Le restaurant quelle côtoie commence à accueillir de vieux amis, des rendez-vous pour une soirée, des retrouvailles depuis des années, et elle, attablée, seule, elle observe du coin de l’œil ce que la vie lui rappelle. Bientôt son repas s’achève et la voilà qui commande un thé. Ce simple rappel lui arrache un sourire qu’elle s’empresse de dissimuler depuis son téléphone. Si seulement l’un d’eux était à ses côtés. Elle hésite pendant plusieurs secondes à envoyer la photo qu’elle vient de prendre, puis se rappelle à quel point elle leur en veut du silence qu’ils lui ont infligé, du danger qu’ils ont connu, mais surtout de ce sentiment qu’elle a eu à réprimer pendant plusieurs jours. A la place, elle éteint son écran et boit quelques gorgées, regarde par la fenêtre et envisage un avenir différent. Elle se sort de sa torpeur au moment où les voix s’élèvent, au moment où son regard est attiré vers le mouvement brutal et agressif qui s’abat sur le visage de l’inconnu. Maïa fronce ses sourcils et ne sait pas bien si elle peut s’y aventurer. Bien sûr ses élans d’infirmière l’interpellent, mais elle sait aussi combien les règlements de compte peuvent coûter à ceux qui s’interposent. Elle ne tarde pas plus à faire un signe pour qu’on lui apporte sa note et sursaute devant la répétition d’une telle violence. L’inconnu s’effondre depuis son tabouret « Santo cielo ! » lâche-t-elle d’une petite voix. Elle ne peut rester sans agir. « Faîtes quelque chose, séparez-les. » Son interpellation s’adresse directement au serveur de l’autre côté du bar, qui n’hésite pas une seconde de plus et rejoint la scène. Lui-même rapidement accompagnés d’autres employés de l’établissement, Maïa les laisse s’imposer entre les deux hommes et faire reculer le plus virulent afin de l’inviter à quitter les lieux. « Je suis infirmière. » indique-t-elle sans plus attendre et en rejoignant l’inconnu à terre. L’un des serveurs demeure à leurs côtés, reste aux aguets dans l’éventualité où il devrait être interpellé pour aider. « Signore, est-ce que vous m’entendez ? » questionne la petite brune en essayant d’attraper doucement l’avant-bras de l’homme au sol pour l’inciter à la regarder. « Vous venez de tomber de votre tabouret, est-ce que vous pouvez me dire comment vous vous sentez ? » Elle ne connaît pas son état d’ébriété, mais à en juger par l’haleine qu’il souffle, elle peut aisément avancer le fait d’une consommation d’alcool conséquente. « Il me faudrait une bassine au cas où… » Son estomac trop plein d’alcool décide de rendre ce qui était de trop. «… de l’eau et des compresses si vous en avez s’il vous plaît. » Ses yeux chocolats quittent l’inconnu qu’elle retient pour accompagner le serveur qui répond à ses requêtes. « Tout va bien, ne vous inquiétez pas. Est-ce qu’on peut prévenir quelqu’un ? Est-ce que vous étiez accompagné ? » A nouveau l’infirmière essaie de capter le regard du jeune homme afin de l’apaiser, elle ressent ses émotions mais essaie de les contrôler afin de mieux lui venir en aide.



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(#) Re: E più niente sarà come prima | Maïa & Lorenzo    Sam 4 Déc - 13:28

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Son objectif avait été atteint. Comme Lorenzo l’avait prévu, le type était tombé dans son piège et avait réagi exactement comme il voulait qu’il le fasse. Le résultat escompté avait donc été celui qu’il désirait : la douleur physique avait explosé et pris le dessus sur tout le reste, lui apportant la délivrance tant attendue. Il avait enfin eu ce qu’il méritait. Ou plutôt, une infime partie de ce qu’il méritait. Car ce n’était pas avec ces quelques coups de poing qu’il pouvait se sentir réellement puni pour ce qu’il avait fait, bien loin de là. Cela dit, plus les secondes passaient, plus il se sentait glisser vers le noir. La douleur, c’était efficace pour lui faire oublier son mal-être intérieur, mais…. Cela faisait vachement mal aussi. Au point de le mettre sur le point de tomber dans les vapes. Des voix féminines et masculines se faisaient entendre autour de lui, sans que le trentenaire n’arrive à comprendre réellement ce qu’elles disaient. Le Vénitien cligna les yeux, confus, engourdi, et surtout dépassé par les événements. Un gémissement plaintif s’échappa de sa bouche sans même qu’il s’en rende compte, alors qu’une silhouette floue se dessinait à ses côtés et qu’une main touchait doucement son avant-bras. Oui, il l’entendait. Lorenzo l’entendait, mais il se sentait perdu et ankylosé, comme s’il venait de se faire écraser par un bulldozer. Enfin, c’était un peu le cas, sauf que le bulldozer en question marchait à deux pattes. Après avoir porté lentement sa main à sa bouche ensanglantée, le professeur finit par prendre la parole.

« Je me sens… comme une merde. Une vraie merde, ouais… »

Lâcha-t-il d’une voix rauque, avant de pousser un rire narquois. Clairement, on était bien loin de la version polie et aristocratique du Boscari. Il n’était qu’un connard de plus dans ce bas monde de brutes, il ne fallait pas s’attendre à autre chose. Et pourtant… La voix qui s’adressait à l’Italien était douce et attentionnée, tout comme cette main qui touchait son bras. Cette jeune femme essayait de l’aider, et maintenant que ses yeux s’étaient posés sur elle, il commençait doucement à apercevoir son visage, tandis que ses oreilles lui confirmaient qu’il s’agissait bien d’une infirmière. Lorenzo eut une envie absurde de rire, mais ses lèvres meurtries le stoppèrent rapidement dans son élan. Et tant mieux, parce que sa situation était loin d’être marrante, on est sûrement tous d’accord là-dessus. Le jeune père cligna les yeux, essayant de reprendre contenance. Il avait envie de se redresser, mais ce n’était pas évident. L’infirmière lui parla à nouveau, lui posant une question qui lui fit froncer les sourcils.

« J’suis accompagné de ma solitude. » Ah, maintenant il était passé de rigolo à poète. De mieux en mieux. « Y’a personne à prévenir. »

Pas qu’il n’ait personne, mais… Son père n’avait pas besoin de savoir, et encore moins l'un de ses amis ou connaissances. Tant qu’à couler comme une épave, il préférait le faire loin des yeux des proches qu’il lui restait.

« Aidez-moi à… me relever. S’il vous plaît. »

Bien, cela sonnait davantage comme le vrai Lorenzo, qui cherchait à faire ce qu’il fallait et qui était poli envers les gens. Normal : il était maintenant en train de se rendre compte du spectacle ridicule dont il avait été le protagoniste ce soir. La honte s’abattit sur lui comme un marteau géant lorsque les yeux du Vénitien croisèrent ceux des curieux debout autour de lui. Ils lui semblèrent tous énormes, comme des géants prêts à l’écraser pour de bon sous leurs pieds. L’aristocrate grimaça, avant de regarder Maïa, la suppliant du regard.

« Je… Je veux sortir d’ici. Il faut… Il faut que je m’en aille. »

Le professeur avait la tête qui tournait et avait du mal à marcher, entre son alcoolémie élevée et sa chute récente, mais le Boscari voulait à tout prix quitter cet endroit et ces yeux qui le jugeaient. Mais… Pour aller où ? Il n’était pas à Rome. Il était à… Milan. Et dans quel hôtel déjà ? Aucune idée. On dirait qu’il avait un trou noir à la place du cerveau.

« Je ne sais pas où aller. »

Heureusement que son paternel n’était pas là pour le regarder. Vraiment.



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Dernière édition par Lorenzo Boscari le Jeu 30 Déc - 11:50, édité 1 fois
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(#) Re: E più niente sarà come prima | Maïa & Lorenzo    Mer 22 Déc - 16:36

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Milan

Accrochée doucement à l’avant-bras du jeune homme, l’infirmière ressent une vague de tristesse glisser depuis ce dernier jusqu’à son âme. A la limite entre le jour et la nuit, elle l’observe avec ce même regard empli d’une empathie qui lui est propre. Les humains ressentent bien plus forts qu’eux. Ils vivent entièrement et possèdent cette chance de pouvoir continuer à le faire encore et encore jusqu’à ce que l’ombre les emporte. Naïfs de leur condition, délicats de ces attentions que le monde est à même de leur offrir. Il n’en reste pas moins que la tristesse les assaille et les tiraille vers des retranchements qu’ils désirent éviter. Maïa essaie d’apaiser un peu la vague de tourments qui entraîne le jeune homme vers l’abysse. Sa voix se veut calme, à même de lui offrir un recueil dans lequel il pourrait s’apaiser s’il le souhaite. « Là, andrà tutto bene. » son ton s’acclimate parfaitement à ce désir d’apaisement, à cette familiarité qu’il aurait pu connaître d’une personne qui ne le juge pas. Parce qu’elle n’est personne pour agir de la sorte et qu’elle sait combien la noirceur est difficile à estomper. Cet adjectif-là, personne ne doit se l’affubler. Et elle souhaite que cela disparaisse dans les quelques minutes qui suivront ce qu’il vient de vivre. « Vous n’êtes pas ce que vous dîtes. » Sa main glisse vers son poignet afin de vérifier de son pouls. Accéléré, signe de l’atteinte à laquelle il venait d’être victime mais également de ce mal-être qui grandie en lui. Maïa l’observe attentivement, se focalise sur la lèvre meurtrie et réceptionne rapidement les quelques aides qu’elle venait de demander.

Elle n’attend pas plus longuement et se saisit d’une compresse qu’elle trempe dans l’eau. La fumée du récipient indique la chaleur du liquide, mais leurre en raison de la fraîcheur extérieure. Elle ne le brûlera pas et ramène doucement l’ensemble vers la lèvre légèrement ensanglantée. L’infirmière essuie doucement, tapote dans un second temps et vérifie que des points ne seront pas nécessaire, bien heureusement. Tout lui apparaît comme superflu, mais dans l’éventualité où une commotion cérébrale puisse être engagé, elle lui indiquerait plus tard de se rendre aux urgences. Mais pas maintenant, pas alors qu’il ressent ce besoin si fort de réassurance et d’apaisement. Sa solitude la transperce, la heurte de la même manière qu’il lui confie. Ses yeux chocolat réagissent aussitôt et accrochent ses prunelles dans ce regard amical. « Alors nous allons nous en sortir ensemble, d’accord ? » Stigmates de son passé se mêlent à sa profession et l’invitent à lui sourire pour indiquer au jeune homme qu’elle ne le laisserait pas seul. Pas dans cet état physique et surtout pas dans cet état moral. La jeune Milanaise termine ses quelques soins assez rapidement. Elle sent combien les regards alentours gênent ce pauvre homme et comprend les raisons qui l’incitent à vouloir se relever. « Je vous aide mais à la condition que vous ne partiez pas tout de suite. » Bientôt, sa main rejoint la sienne afin qu’il puisse prendre appui dessus, et elle se sert de ses savoirs de nursing afin de contrebalancer son poids et ainsi le remettre sur pied. « Est-ce que vous sentez un poids au niveau de votre tête ? » Bien sûr, Maïa ne peut résister à son devoir d’infirmière et y répond sans la moindre hésitation. Face à lui, elle surveille son état général, même si l’ébriété peut l’induire en erreur.

Et puis les mots tombent et lui foudroient le cœur d’une tristesse profonde. « Juste une petite minute et je vous accompagne. » Son regard lui promet, mais les deux demeurent de parfaits inconnus l’un pour l’autre. Toutefois, elle lui affuble un espoir d’une promesse tenue et le relâche juste le temps qu’elle puisse récupérer son sac à main. « Retenez le, per piecere. » interroge -t-elle le serveur qui l’avait accompagné jusqu’à maintenant. Ses pas la guident jusque vers son sac duquel, elle récupère sa carte bleue et paye son adition ainsi que celle du jeune homme. Gentille, naïve, la petite brune se doute que ce soucis n’a pas à en être un en vue de son état et préfère agir ainsi. Elle revient, bandoulière remontée, sac refermé, veste bien attachée auprès du jeune italien, remercie le serveur qui le retenait et sourit affectueusement au moment où la révélation tombe. « Ce n’est pas grave, disons que nous allons prendre l’air. » Il en avait besoin, et cela ne lui ferait aucun mal. D’autant plus que la ville regorgeait de banc pour qu’ils puissent s’installer, au moins le temps que l’alcool diminue dans son sang. « Prenez appuie sur moi. » Elle l’invite à passer son bras par-dessus ses épaules et lui retient le dos afin qu’ils puissent s’accommoder de la démarche de l’un et de l’autre. « Il n’y a aucun mal que vous ne me ferez. » Elle préfère le rassurer parce qu’avec les émotions qu’elle ressent, elle sait que le brun risque de culpabiliser. Leurs pas s’acclimatent tant bien que mal, parviennent à franchir le seuil du restaurant pour trouver une place sur l’un des bancs de la place si vaste et illuminée. « Vous voyez, nous avons réussi. » Elle lui adresse un nouveau sourire empli d’un courage et d’une bienveillance qu’elle espère qu’il comprendra.

Elle ne tarde pas à s’installer juste à côté de lui. « La cathédrale est si belle avec ses lumières. » Parler de tout et de rien, le déculpabiliser au maximum devient sa priorité. Parce qu’une part d’elle réfute la vision de le savoir coupable de maux qu’il ne peut contrôler. Parce que la vie est si éphémère pour lui qu’elle ne peut pas le laisser sur ce chemin bien longtemps. « Votre accent n’est pas celui de Milan, j’opterai pour… »  Elle s’arrête un instant et réfléchie. « Ravenne ? » Un petit coup d’œil en direction de son compagnon d’assise essaie de se vouloir joueur, rassurant. Elle lui accorde l’attention qu’une amie pourrait lui offrir, elle lui témoigne d’une réelle volonté de lui prouver qu’il n’est pas cette merde qu’il lui avait confié toute à l’heure.




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(#) Re: E più niente sarà come prima | Maïa & Lorenzo    Lun 3 Jan - 18:39

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Même l’alcool qui coulait dans ses veines ne pouvait empêcher Lorenzo de ressentir de la honte. Il se faisait honte lui-même. Il était indigne, indigne d’être un Boscari, indigne d’être professeur, indigne d’être père. Il n’était pas un exemple à suivre, mais un exemple à éviter. Peu importait ses connaissances, son argent, son nom de famille, son influence. Il n’était qu’une merde, il n’était qu’un assassin qui avait échappé à la justice grâce à ses ressources et contacts privilégiés. Il ne devrait même pas être en vie, il ne le méritait pas. Et pourtant… Cette jeune femme était là, à ses côtés, le traitant avec douceur et gentillesse, apaisant sa douleur et son mal-être comme elle pouvait. Même de ça, il n’en était pas digne. Les yeux de l’aristocrate se refermèrent quand la brune lui dit que tout irait bien. Il en doutait fortement, lui. Comment les choses pourraient bien aller après ce qu’il avait fait ? Leo avait perdu sa maman à cause de lui… Et en plus il l’avait envoyé ailleurs, chez Caleb, loin de lui, de l’Italie, du Conclave. Un vrai père de merde. Au moins Cesare ne l’avait jamais éloigné de lui de la sorte. Non, dans son cas, ça avait été l’inverse, lui qui avait voulu partir pour étudier à Rome, ou plutôt, pour être libre, loin de ses reproches qui l’étouffaient. Jamais il n’aurait cru être un jour aussi toxique vis-à-vis de son propre enfant que son paternel ne l’avait été avec lui, voire même plus. Mais il l’était, c’était un fait.

« No, non andrà tutto bene. »

Murmura-t-il faiblement, la tristesse et la résignation imprégnées dans sa voix. Non, cela n’allait pas aller du tout, plus jamais. Impossible. Pas après tout ce qu’il avait fait et tout ce qu’il risquait encore de faire à cause du Conclave. Qu’on lui répète le contraire ne rendrait cela vrai pour autant. Cependant, ces mots eurent le mérite de lui mettre un peu de baume au cœur, mine de rien. Ce n’était pas non plus parce qu’il n’y croyait pas qu’il n’avait pas envie d’y croire au fond de son âme. La façon que cette infirmière avait de lui parler, tout comme ses gestes, était aussi en train de l’apaiser petit à petit, faisant redescendre l’adrénaline et lui donnant le temps de reprendre un tant soit peu contenance. Le Vénitien adressa un petit sourire triste à la jeune femme lorsqu’elle lui assura qu’il n’était pas une merde. Dit comme ça, il était réellement tenté de la croire... En tout cas, il la laissa faire ce qu’elle avait à faire, sans trop bouger ou parler. Son cœur battait encore à tout rompre, la douleur physique était toujours là, celle de l’âme aussi, mais il devait faire avec. Au final, une lèvre meurtrie et un dos douloureux, ce n’était rien de bien grave. Ces coups de poing et cette chute violente allaient sans doute laisser des traces, mais il survivrait. Et il l’avait cherché aussi, faut pas se mentir.

Personne ne l’attendait ce soir. Dire cela à voix haute rendait cette réalité encore plus tangible. Mais il n’était pas tout à fait seul apparemment, puisque la brunette sympa affirmait qu’ils allaient traverser tout ça ensemble. Le trentenaire la regarda avec une pointe de curiosité, voire d’étonnement. Était-elle réelle ou bien le fruit de son imagination ? Cette gentillesse, il n’y était pas habitué, mais cela lui faisait indéniablement du bien ; même plus que n’importe quel pansement qu’elle puisse lui faire. Par contre, le soulagement fut de courte durée. Car, effectivement, il n’était pas seul ici ce soir. Vraiment pas. Des dizaines des gens l’observaient, des voix murmuraient des mots qu’il ne comprenait pas, mais qu’il pouvait déjà imaginer dans sa tête. L’angoisse revint alord au galop, le piétinant de l’intérieur, le broyant silencieusement. Il fallait qu’il s’en aille d’ici au plus vite, qu’il aille se cacher quelque part. Sauf que, pour cela, l’Italien allait avoir besoin d’un coup de main, parce qu’il n’était même pas capable de se relever, misérable guignol qu’il était en ce moment. Néanmoins, la jeune femme lui promit de l’aider, comme si elle était son ange gardien et sa mission était de le protéger et le soutenir. A condition qu’il lui promette de ne pas partir tout de suite ? Eh bien, Lorenzo n’hésita pas très longtemps.

« Je ne vais nulle part… Promis, juré. »

Dit-il en lui adressant même un petit sourire pour soutenir sa promesse. Le Boscari regarda la jeune infirmière suite à sa question concernant sa tête, puis il hocha négativement cette dernière pour lui répondre. Désormais, il n’avait plus qu’à attendre une minute, selon elle. Bien, soit. Baissant son regard, fuyant les yeux des curieux qui le jugeaient de loin, le professeur se contenta donc d’attendre, le regard perdu dans le vague, l’esprit loin de la réalité. Puis son ange gardien le rejoignit enfin pour l’aider à se redresser et pour l’accompagner jusqu’à… Pas au palazzo Boscari. Et pas jusqu’à son appartement à Rome. Bordel, il était à Milan et ne savait même pas quel était l’hôtel où il s’était réservé une chambre pour la nuit. Il ne savait pas où aller. Lorenzo s’en sentit dépité, ridicule. Mais, encore une fois, le Conseiller put compter sur la gentillesse de la brune. Ils allaient prendre l’air… D’accord, c’était une façon plus optimiste de décrire les choses. Prenant une longue inspiration, l’aristocrate attrapa la main tendue et prit appui sur elle, tant bien que mal. Ses membres endoloris protestèrent, mais finalement il réussit à se remettre debout. Touché, mais pas encore coulé.

Son bras autour des épaules de l’aimable inconnue, qui l’encourageait à s’appuyer sur elle sans craindre de l’écraser, Leonardo ignora difficilement les regards, concentrant toute son énergie sur la tâche titanesque qui l’attendait, autrement dit, sortir d’ici. Et ils le firent, doucement mais sûrement. L’air frais de la nuit les accueillit à l’extérieur, vivifiant, lui rappelant qu’il était toujours vivant. Avançant de quelques mètres, ils ne mirent pas longtemps à trouver un banc sur la grande place. Un petit rire, à moins que ce ne fût un sanglot réprimé, s’extirpa de la bouche du professeur quand elle dit qu’ils avaient réussi.

« Nous avons réussi… »

Le Vénitien releva les yeux vers la Cathédrale illuminée. Le Duomo était vraiment magnifique, il ne pourrait le nier, malgré la tristesse et la désillusion qui voilaient son regard. Il hocha la tête. « Oui, tellement… C’est incroyablement beau… » Pour un passionné d’Histoire, de beauté et d’art comme lui, impossible de ne pas être fasciné par cette splendeur. En fait, même pas besoin de l’être, il suffisait de regarder. Lorenzo resta immobile, les yeux rivés sur la merveille architecturale, jusqu’à ce que la jeune femme reprit la parole, l’interrogeant sur son accent. L’homme eut un sourire amusé, tout en faisant celui qui était probablement le geste le plus italien de tous, secouant ses deux mains fermées, les doigts touchant le bout du pouce.

« Ravenne ?! Ma che dici ? Io sono Veneziano ! » Lâcha-il d’une voix lourde mais rieuse. Non, il était un Vénitien pure souche, un vrai de vrai et fier de l’être. Surtout quand il était bourré. Sans doute la raison pour laquelle son accent était aussi prononcé ce soir. « Mais j’adore Ravenne, l’ancienne capitale de l’Empire Romain d’Occident ! Les monuments byzantins, les mosaïques extraordinaires et… » Le spécialiste en Histoire Médiévale aurait pu continuer sur sa lancée, mais en regardant à nouveau la brune, il se rappela qu’elle n’était pas son élève. En tout cas, le temps de quelques instants, le Conseiller avait presque oublié qu’il avait mal. « Et toi, tu viens pas de Ravenne non plus, hein ? Enfin, je peux te tutoyer ? C’est pas comme si tu avais trente ans de plus que moi, hein ! » Dit-il en souriant. Si seulement il savait, me direz-vous ! Le brun lui tendit la main pour serrer la sienne. « Renzo, enchanté. Et… merci pour ton aide. Vraiment navré d’avoir pourri ta soirée… »



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