Scintillements familiaux ft. Giulia & Maïa

Feat @Maïa Moretti & @Giulia Fabiano

(Milan, 18 décembre 2021)

Cela fait déjà un moment que le Néo-Zélandais à poser ses pieds sur le vieux continent dans le but de rejoindre Maïa. Dernièrement, ils se quittent rarement. Apprennent à se connaître, comprendre l'autre, et également essayer de savoir pourquoi ils ressentent ce besoin incompréhensible de ne pas s'éloigner l'un de l'autre. S'ils savent plus ou moins très bien ce qu'ils font, ni l'un ni l'autre n'a de mot pour le décrire pour l'instant; on vit le moment présent sans trop se poser de questions, on verra plus tard où tout cela mène.  

Charlie est un fan assez inconditionnel des fêtes de fin d'années. Il apprécie beaucoup, mais il doit l'avouer : il ne vit pas dans le bon pays pour ça. Chez lui, c'est l'été à Noël. Alors si s'en est devenu une tradition familiale de s'offrir des cadeaux au bord de la plage avec lunettes de soleil, il faut avouer que pour une fois qu'il se trouve en Europe à cette période de l'année, on dirait un enfant dans un magasin de jouets. La neige en décembre c'est vraiment pas pareil qu'en juillet. -son île animal crossing vous le confirmera-. Surtout qu'ici ce n'est pas si commun, c'est une vraie chance. Il n'y a pas grand chose, mais assez pour que les murets et les toits virent au blanc. Alors au soir tombé, tout ce qu'il veut c'est explorer les environs, regarder les illuminations, et passer une soirée romantique avec son étoile préférée. Après avoir fait un beau sapin, c'était une autre activité essentielle pour les fêtes -Charles devait trouver des cadeaux pour sa famille et Maïa en plus, il rentrait bientôt et il n'avait toujours rien, quelle honte !- .

« J'ai hâte de découvrir les spécialités locales. » Un gamin pur et dur qui veut du sucre.

Le voilà à suivre Maïa jusqu'aux portes du marché de Noël le plus important de la ville, sur la Piazza Duomo. Superbe. Charles à 10 ans et veut s'en mettre plein la vue, malgré la foule ambiante. Il ne neige pas pour le moment, mais tout peut changer ! Les deux immortels flânent à travers les rayons, Charlie joue un peu des coudes parfois dans la foule, sans jamais avoir l'horrible sensation que son don malheureux est utilisé. Lui, perdu dans les dialectes italiens qui l'entourent, ne fait même plus attention aux personnes, d'ailleurs. C'est un sentiment très particulier d'être entouré uniquement d'une langue qu'on ne comprends pas, qu'on développe une capacité sans s'en rendre compte, à faire abstraction du bruit. Il n'y a que Maïa qui reste dans son radar, et les bonnes odeurs de nutella fondu, car en Italie on ne se refait pas.

Feat @Giulia Fabiano et @Charles Otago

(Milan, 18 décembre 2021)

Les jours lui sont uniques, entiers, l’oxygène lui revient après près d’un siècle d’errance. L’Italienne sourit, se sent exister, bercée grâce au regard bleuté de celui qui l’accompagne depuis plusieurs semaines aujourd’hui. Elle ne désire nullement s’en défaire, repousse au plus loin la séparation qui viendra forcément à un moment. Pour l’heure, elle profite le plus simplement du monde et ose se découvrir en apprenant à le connaître lui. Les moments festifs en approche, l’ambiance chaleureuse de cette époque, tout lui donne l’impression de vivre dans un de ces films qu’elle apprécie regarder. Elle qui pensait que cela n’arrivait qu’aux autres, voilà qu’elle vivait à son tour ce même romantisme dont elle ne pouvait plus se passer. Charles l’apaise par sa présence, mais également par son altruisme qui répond au sien. Tous les deux partagent tellement qu’elle ose entrevoir le terme âme-sœur dès qu’ils se croisent. Est-ce cela ? Si la réponse est affirmative, alors, Maïa a l’impression de vivre dans un rêve, d’avoir droit à espérer le plus simplement du monde, sans craindre qu’une averse ne les touche. Elle ne veut pas que l’ombre tâche les couleurs de ce tableau.

Ils s’emmitouflent dans des épaisseurs dont ils espèrent retenir la chaleur. Elle-même à moitié cachée par la grosse écharpe qui enroule son cou. Elle sait qu’il connaît l’hiver et qu’il a connu tant d’aventure qu’elle ne désire aucunement qu’il se sente mal à l’aise d’une façon ou d’une autre. Bientôt, sa main rejoint la sienne, pourtant dissimulée sous ce gant, il lui semble recevoir la chaleur si réconfortante du jeune homme à travers. La foule ne l’effraie plus. Pas lorsqu’ils sont ensemble. Et elle ose parfois passer sa tête entre deux épaules pour essayer de regarder par-dessus. Ils déambulent, s’amusent aussi à quelques occasions, comme celle-ci. « Tu m’attends deux petites secondes, je reviens. » Sa main relâche la sienne, son sourire lui prouve de la véracité de ses dires, puisque dans tous les cas, elle ne le laisserait jamais bien longtemps. Maïa se baisse pour passer entre deux personnes et disparaît quelques minutes afin de se diriger vers le stand qu’elle recherchait. Elle n’hésite pas à demander sa requête, paye et s’empresse de revenir sur ses pas tout en gardant un sachet derrière son dos. Le sourire réapparait aussitôt qu’elle voit son visage. Naturellement, ses pas se déchaînent un peu plus pour rapprocher la distance. « Ferme les yeux. »

Sa voix timide accompagne les quelques couleurs rosées de ses joues. Elle attend sagement que le jeune homme s’exécute et lui indique par le son de son sachet qu’elle détient quelque chose qui pourrait lui faire plaisir. « Quand tu goûteras ça… » Elle s’arrête de manière nette en constatant qu’il plisse doucement ses sourcils. « Tut ! non, tu gardes les yeux fermés. » Elle s’amuse, Maïa. Elle vit le plus simplement du monde et attend encore qu’il joue le jeu pour poursuivre. « Donc, quand tu goûteras ça, tu me diras ce que tu en penses en te laissant envahir par la magie de noël autour de nous. » Elle ramène un petit morceau de pain d’épices au niveau de la bouche de Charles, ne peut pas s’empêcher de détailler son visage, de l’inscrire tout droit dans son cœur. Ce souvenir, elle désire le garder le plus possible, l’inscrire dans son âme pour s’y raccrocher. Une fois le met dans sa bouche, la Milanaise ramène ses doigts à la sienne afin de goûter à son tour la gourmandise. Et elle attend le plus banalement possible une réaction, curieuse de connaître ses goûts mais également prête à partager un nouveau moment qui leur appartiendrait.

Feat @Maïa Moretti & @Giulia Fabiano

(Milan, 18 décembre 2021)

Alors que Charles avait en vue une myriade de petites boules de verres étincelantes sur un stand de décoration de Noel artisanal, il sentit les doigts de Maïa quitter sa paume. Immédiatement, il tourna la tête, les sourcils froncés, pour retrouver son contact. Emmitouflée dans son énorme écharpe, elle recula d'un pas en lui indiquant revenir bientôt. Il voyait à peine son petit nez dépasser, ainsi que ses yeux. Son bonnet en laine lui arrivait aux sourcils, et cette vision était l'une des plus douces qui lui ait été donné de voir. Rassuré de son explication, il s'interrogeait tout de même. Elle disparait de son champ de vision, et son regard la cherche à travers la foule, mais il ne bouge pas et patiente, une petite moue impatiente sur le visage. Pour patienter, il continue de regarder ce stand de décoration et d'objets faits mains. Tout est magnifique, et il n'est pas impossible qu'il reparte avec quelque chose.

Quelques secondes plus tard, la voilà qui réapparait, avec des douceurs à faire gouter à l'aveugle. Il essaye de tricher mais se fait immédiatement réprimander. Cela le fait rire et il tousse, avalant difficilement la gourmandise. Après s'en être remis, il quémande un autre morceaux. Maïa fait semblant de refuser, et les voilà qui se chamaillent comme des enfants en profitant de cet instant magique.

Cependant, derrière Maïa se détache une silhouette portant quelques sacs contenant probablement des achats récents. Le regard de Charlie se lève vers le sien, et leurs yeux se rencontrent. Il plisse un instant, s'assure de bien voir. Elle semble le reconnaître lui, ce qui confirme son hypothèse, mais ça fait si longtemps, et pas tant que ça. Ses mains glissent le long des épaules de Maïa et il l'entraine dans son sillage avec lui en jouant un peu des coudes par-ci par là, sans détacher ses yeux de la jeune brune. Il la rejoint très rapidement, toujours très perturbé par cette vision. Si il n'avait pas été le plus proche d'elle, -soignée in extremis, ce genre de choses on s'en rapelle, surtout quand la patiente à faillit en finir à cause de votre manque de réactivité- il voyait cependant de temps en temps son frère, qui était un ami de longue date.  

« Chiara ? C'est toi ? » Elle a quelques années de plus, mais il est sûr de lui. « Je ne comprends pas, ton frère m'a dis ... » Ah.

Ne sautons pas sur les conclusions hâtives. Peut-être s'est il trompée, elle lui ressemble juste.

Feat @Giulia Fabiano et @Charles Otago

(Milan, 18 décembre 2021)

Ils s’amusent, coupés du monde, loin des aléas, loin de toutes les frustrations. Ils profitent le plus bonnement du monde de la présence de l’un comme de l’autre. La petite brune sourit d’une manière douce, se raccroche à cette même expression qu’elle lit sur son visage à lui. Elle en chérit l’image secrètement, la teinte de ces couleurs festives dans lesquelles la magie de noël parvient à les entourer. Elle lui semble découvrir un sentiment qu’elle n’a jamais côtoyé jusqu’alors et désire simplement le ramener à son cœur avec une innocence palpable. Maïa admire chacune des caractéristiques de son visage, retient dans ses souvenirs les plus attentionnés les quelques mimiques qu’il lui offre pour ne jamais les oublier. Car, grâce à cela, elle le sait, elle pourra tout affronter. La solitude, elle ne la reconnaît plus aujourd’hui, au contraire, elle lui apparaît comme un fantôme qu’elle n’a même jamais connu. Et pourtant. Les années d’errances s’oublient complètement devant les yeux océans de Charles, devant les mélodies que son cœur lui joue. Celles qu’elle ne pourra jamais plus délaisser, celles qu’elle ne voudra jamais plus taire. Parce qu’il lui semble y trouver une forcé véritable dans laquelle, elle ose tout simplement. Et c’est ce qu’elle vient de faire à cet instant. Bravant sa timidité pour la balayer d’un revers de main, juste pour profiter un peu plus. Juste pour sourire, juste pour respirer, juste pour vivre.

La vie renaît là où elle pensait l’avoir perdu à jamais, grâce à lui. Même si elle reste trop timide pour l’affirmer, Maïa ose y songer au milieu de la foule. Leurs âmes se parlent, s’apprivoisent, jouent de cet état alors que les découvertes s’offrent aussi bien à lui qu’à elle. Le pain d’épices n’est en réalité qu’un prétexte pour apporter un petit plus supplémentaire à leur entente. A ce sentiment qui s’échappe depuis les poussières qui les bercent pour infiltrer leurs cœurs de cette douceur extrême. Le temps se retient depuis ces illuminations, il flâne entre chacun de leurs rires. Mais bientôt le grain de sable s’échappe et leur rappelle que l’alentour existe. Ou plutôt lui rappelle à elle qu’ils ne sont pas seuls. La petite Milanaise répond aux froncements de sourcils par une moue qui se définit comme curieuse. Inquiète, elle espère simplement que sa santé n’est pas mise en péril. La hâte la submerge dans le même temps où son corps se sent tirée vers une direction qui n’avait pas été définie au préalable. « Tu te sens bien ? » Elle arrive tant bien que mal à questionner son compagnon en manquant de tomber alors qu’elle percute une personne. « Scusi. » Sa voix s’échappe par-dessus son épaule. Elle ne comprend pas ce qu’il se passe mais n’ose arrêter la cadence. Puisque dans tous les cas, en vue de son gabarit, elle n’y parviendra pas. Et puis enfin tout s’arrête tout aussi rapidement que cela a commencé. Bouleversée par ce qu’elle ressent autour d’elle, la jeune fille questionne silencieusement la situation.

Ses yeux s’apposent aussitôt sur la silhouette dont le prénom vient d’être partagé. Curieuse quant à cette dernière mais également à la réaction du jeune homme devant elle. Charles la surprend de cette connaissance, mais elle se ravise aussitôt en songeant à son métier. Comprenant combien le monde doit lui apparaître comme petit tant les connaissances doivent se succéder les unes aux autres. Néanmoins la gêne persiste face à l’insistance du Néo-Zélandais. « Bonsoir. » se contente-t-elle tout simplement de partager en se sentant de trop. Car, s’il s’agit bien là de retrouvailles et en vue de ce qu’elle vient d’entendre, Maïa sait qu’elle finira par les laisser seuls. Elle ne désire en rien gêner et encore moins être témoin d’un quiproquo dont elle ne connaît rien. C’est ce qui explique pourquoi, elle baisse ses yeux docilement.

Feat @Maïa Moretti & @Giulia Fabiano

(Milan, 18 décembre 2021)

La surprise est toujours là, marquée sur les traits du blond. Et bien vite, l'angoisse ou l'inquiétude traverse les lèvres de Maïa, lui demandant comment il se sent. Il l'entends, mais la réalité c'est qu'il ne sait pas, encore. Il reste donc muet un instant, jusqu'à arriver à destination. Il avait été là au téléphone, avec son frère, pendant de longs moments. Ce dernier n'était plus que l'ombre de lui-même de puis quelques mois. Si Charles n'avait pas pu se rendre aux funérailles,  il avait fait envoyer des fleurs. Donc plus rien ne collait à présent, et évidemment, compte tenu de ce qui lui était arrivé récemment, il s'interrogeait. Et si ? Il ne savait même pas par où commencer pour expliquer ce qui se passait dans son esprit à son étoile. Il espérait que leur lien ne le trahirait pas et ne l'inquiéterais pas trop. De son coté, son contact s'était raffermis sur les doigts de la douce italienne, et son pouvoir tournait à plein régime pour lui permettre de réfléchir. En écho à ses premières paroles, il l'entends timidement annoncer sa présence d'un bonsoir. Honteux de ne pas lui avoir adressé suffisamment d'importance, il quitte le fantôme des yeux et se reprends. Ses doigts s'ancrent contre l'épaule de Maïa, qu'il attire à lui un instant. Il est très heureux qu'elle soit à ses côtés à cet instant. Elle n'ira nulle part, il connait sa tendance à vouloir s'éclipser.  

Alors, Chiara - car pour Charles, c'était elle indéniablement - prends la parole. Elle nie tout en bloc dans un premier temps, et le blond n'est pas convaincu. « Hm.. veuillez m'excusez, mais vous ressembler traits pour traits à une connaissance... alors j'ai cru... » Elle enchaine cependant en s'adressant à Maïa, lui trouvant des ressemblances. Après avoir remarqué qu'elles seraient peut-être apparentées, elle leur souhaite de bonnes fêtes. Charles ne peut s'empêcher d'emettre à voix haute ses surprises, qui ne cessent de s'accumuler.

« Les Morettis ? Comme Maïa ? » Maintenant , il est complètement perdu. Elles se connaissent toutes les deux ? Apparentées ? A vrai dire, Milo lui avait déjà parlé de leurs origines italiennes, mais Charles n'avait jamais fait le rapprochement, en même temps, comment y parvenir ? Il se tourne vers son étoile immédiatement, essayant de chercher dans son regards une once de réponse. Peut-être en sait-elle plus, mais il lui avait sembler que, après son introduction, elle n'avait jamais vu Chiara -ou qui qu'elle soit- de son coté. De multiples mystères s'accumulaient, et Charles sentait qu'il était essentiel d'avoir une vraie discussion, car trop de coïncidence se superposaient les unes sur les autres. Alors qu'elle leur souhaite de chérir le moment présent, il avance sa main vers elle, dans un geste  pour retenir son bras et l'empêcher de partir. Car il sentait qu'elle souhaitait s'éclipser, elle aussi. Peut-être pour couper court à la conversation, ou à sa propre question. Un trait de famille, peut-être ? « Attendez, souhaitez vous qu'on en parle un peu plus autour d'un vin chaud ? » Il voulait des réponses à ses questions, et trouvait curieux qu'elle connaisse Maïa.