intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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(#) You ain't seen nothin' yet ❅ Alastair    Lun 1 Nov - 0:32

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participant.es : @Alastair O'Connor

 

So I took what I could get, yes, I took what I could get
And then she looked at me with those big brown eyes
And she said: You ain't seen nothin' yet.
♪ Bachman Turner Overdrive

(Londres, Février 1925) Les voyages sur les eaux, je n'y suis que trop habituée. Ces dix années passées à rechercher Matheus ont fait de moi une bonne navigatrice. Elles m'ont aussi fait connaître quelques galères, quelques naufrages dont je me serais bien passée, résultats de mon acharnement. Vents et tempêtes n'ont jamais réussi à ralentir mon besoin de le retrouver, m'ont parfois poussé à embarquer seule sur un navire bien trop conséquent pour être maîtrisé sans équipage. J'ai enchaîné les dégâts, les pertes humaines sous la promesse de richesses. Ces marins savaient dans quoi ils s'engageaient. Plus ou moins. Quelle importance aujourd'hui. Matheus est toujours là, quelque part sous les eaux. Fendre la mer et les flots me ramène indubitablement à lui. De la seconde où mon pied rencontre le bois du bateau, jusqu'à ce qu'il le quitte enfin. C'est au port de Londres que je débarque, après un voyage qui m'a semblé durer une éternité. L'averse ne nous a pas lâché la botte une seule seconde. De neige glaciale et magnifique à Saint Pétersbourg, elle devient ici une pluie aux flocons ridicules, se déposant telle une boue laide sur les trottoirs. Le froid lui persiste, moins agressif cela dit.

Sans aucune hésitation, je prends la route de mes appartements londoniens. J'arbore depuis mon départ au quai russe l'une de mes identités : Opal Davis. Cette femme de bonne famille anglaise, qui a pris en main une entreprise de commerce et production d'alcools en tout genre. Voilà quelques années qu'elle existe, prenant le relais à la française Mathilde Deschamps, négociante en vins et spiritueux. Chaque fois que je quitte la mère patrie pour revêtir le nom d'Opal, je me fais faire un carré court, enfile mes bijoux de cette pierre précieuse du même nom et ces vêtements de belles marques anglaises. Tout est construit de toute pièce, de mon apparence à l'histoire de ma personne. Tout pour qu'elle soit pleinement dissociée de la vraie moi. Ce neuvième siècle de vie passé, je compte bien atteindre le millénaire et l'imprudence n'a pas sa place. La nuit tombe rapidement et j'échoue au bar en bas de chez moi. Je n'ai pas la foi d'aller voir immédiatement mon business. Je suis trop crevée pour ca, le sommeil s'est fait rare sur le navire. Mais de-là à refuser quelques verres si faciles d'accès, il ne faut pas exagérer. Bien évidemment le bar est un de mes clients et je n'ai qu'à saluer pour recevoir dans un verre mon alcool fétiche. Ma douce vodka importée de Russie. Ca ne me surprendrait qu'à moitié être la seule cliente la consommer. Toutefois au vue de sa qualité, les autres soiffards ne savent pas ce qu'ils ratent. En tant que digne pilier de bar, je ne lâche mon siège qu'à la fermeture des portes, me trainant aux étages de l'immeuble voisin. Le quartier est de bonne fréquentation et mon habitat proche de la luxure. C'est dire, le concierge, un Adorateur, m'accueille telle une reine malgré mon léger état d'ébriété. Il ouvre chez moi et veille à ce que je ne manque de rien. J'ai beau ne pas être venue depuis plusieurs mois, pas un seul grain de poussière ne traine. Rangé à la perfection, bien mieux que lorsque je l'ai quitté.

Tôt je me vois réveillée, par le chahut de la rue. Vivre au plein cœur de Londres a aussi ses désavantages. Bien que ma gueule de bois soit conséquente, voire même un taux d'alcoolémie encore trop présent, j'émerge de mon lit douillet. Au moins ce matin, c'est l'effervescence londonienne qui m'éveille, non pas cette sensation désagréable et habituelle de suffoquer, les poumons remplis d'eau. Je me fringue rapidement, me passe un coup sur la gueule et sors dans la rue. Levant une main qui se veut élégante, j'hèle un taxi. Me vêtir de belle marque joue sur la perception des gens à mon égard. Ce n'est pas pour autant que les pièces sont bien assemblées ou les cernes dissimulées. Disons que j'ai ma propre vision du style. Au chauffeur j'indique l'adresse de mon entrepôt. Similaire à d'autres présents dans de grandes villes portuaires, il me sert principalement de transit avec une micro-production de whisky au sous-sol. Seul celui à Saint Petersbourg gère le centre de mes affaires. J'y retrouve mes quelques employés, raides comme des piquets à me voir là. Heureusement que j'avais informé la secrétaire de ma venue, qu'est-ce que ca aurait été autrement… Une Adoratrice de l'Hydre elle aussi, Millicent ; on n'est jamais trop méfiant. Déformation professionnelle, je passe par la production goûter le doux nectar tandis que l'horloge indique 8h34. La journée durant, j'enchaîne les appels pour poser tous les rendez-vous clients et missionne des coursiers. Tâche que j'exècre par-dessus tout, mais nécessaire pour faire tourner le commerce. Je vois également avec Milli pour une rencontre avec les Adorateurs, faire le point sur la situation londonienne. Grâce à eux la ville est réputée sûre pour nous autres immortels, hors de question que cela cesse. Ainsi ma présence en ces terres porte une double utilité.

C'est déjà pétée au whisky que je retourne dans le cœur de Londres, la nuit tombée. Ma nouvelle routine en place : bar, concierge, lit, chahut, entrepôt. C'est à mon troisième jour que je réalise ne pas avoir mangé grand-chose de solide si ce n'est deux trois conneries. Mon estomac gronde et c'est à son signale que je sors de mon bureau. Enfin, du sous-sol. Oui les dégustation, le suivi, tout ca, c'est important. Il est de toute manière l'heure de rentrer, c'était assurément mon dernier jour à me coltiner de l'administratif. Milli passera parfaitement les messages. Demain, place aux rencontres d'affaires, aux douces négociations autour de belles bouteilles, avec des hommes qui ont déjà appris à leurs dépens que cette Mademoiselle Davis est plus résistante qu'eux. Montant les escaliers, quelque chose m'interpelle. Je ne saurais dire si c'est le bruit d'un cliquetis inhabituel, d'un pas lourd que je n'attribuerais à aucun de mes employés, ou cette voix finalement, qui résonne. Quand je l'entends, c'est déjà trop tard. Mes réflexes aiguisés depuis des siècles ne sauront m'épargner ce nuage de balle qui s'abat lorsque je me retourne. La mâchoire serrée, je ne saurais compter le nombre d'impact que mon corps reçoit, assurément trop pour espérer échapper à une mort. Il est certain que cet homme pointant son canon sur moi, jamais je n'oublierai son visage jusqu'à le voir six pieds sous terre. Poussée par la force des tirs, je m'effondre à la renverse dans les marches, quelques secondes de conscience à peine pour les entendre tout détruire sur leur passage. Bordel.

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(#) Re: You ain't seen nothin' yet ❅ Alastair    Mer 3 Nov - 16:34

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Gargarismes humides. Mon fidèle karambit achève la carotide du traître agonisant silencieusement avec la précision d’un outil chirurgical. Seuls ses râles mourants et ses soubresauts nerveux viennent déranger le calme mortel de l’entrepôt désormais déserté. Mes semelles pataugent depuis déjà quelques minutes dans la flaque de son sang dont je l’ai vidé, avide de soulager cette pulsion perverse et meurtrière qui galvanise mes veines depuis trop longtemps. Et chose faite, c'est dans un désintérêt le plus total que j'essuie nonchalamment la lame sur son imperméable et lâche le cadavre chaud qui vient sombrer dans le carmin de son essence visqueuse, rejoindre les autres corps inanimés à même le bitume brut.

Ici-même résonnent puissamment mes plus infimes mouvements : de ma godasse qui crisse à mon veston qui se froisse quand j'me déplace. Là où, quelques minutes auparavant, les détonations fusaient comme au front. Une descente vient d’avoir lieu et seule l’odeur de la mort émanant des macchabées encore fumants témoigne de la violence de l’échange. La plupart a succombé au traquenard que j’ai moi-même monté quand d’autres ont réussit à fuir… mais leurs vies sont désormais comptées. Et c’est la trogne maculée de sang tiède que je hausse la tête et constate la boucherie. Un seul homme est responsable de tout ça, et celui-ci gît désormais à mes pieds, comme la charogne qu’il est. Patrick : c’était son nom. Quant à son visage, même sa mère serait incapable de le reconnaître…

Il a voulu se retourner contre moi, m’enfumer. Mon business lui est monté à la tête, au point d’se retourner contre moi. J’sais pas c’qu’on lui a promis si l’ennemi parvenait à m’foutre la main dessus, et j’dois dire que j’lui ai pas posé la question lorsqu’il a pigé en m’voyant débarquer, le piège dans lequel j'l'ai attiré. Mais la menace est maintenant exterminée. Non sans avoir essuyé des pertes importantes. J’ai triché, menti, dupé le mouchard en mentionnant stratégiquement une fausse transaction au sein de cet entrepôt. Celui d’une collaboratrice, sans aucun scrupule ni remord : l'orgueil et la vengeance en étendard.

Opal. Mes godasses crissent sous ma progression. Je constate et compte les pertes sans grande empathie. Me repais du silence lourd, m'exalte des dépouilles sans vie. Jusqu’à trouver la brune effondrée en bas de l’escalier que j'devrai emprunter pour disparaître. Peut-être un seul regret dans toute cette merde, finalement : avoir condamné Opal sans même lui avoir touché deux mots. Elle était on n'peut plus agréable, de bonne compagnie et n'posait surtout pas de question. Le regard de zinc traîne sur le corps flanqué dans un angle inhumain. Les yeux rétrécissent succinctement, tel un fou contemplant la mort d'un œil presque fasciné. Les sens sont aux aguets, la bouche scellée et la langue refuse la parole. Mais le robot qui grouille sous ma carne pointe le couteau vers le visage de la brune. De sa lame, j'ecarte les quelques mèches de sa trogne livide, imprimant son visage comme une énième bavure à collectionner à mon actif.

Mais elle est là. Au fond d'elle. C'te lueur particulière d'une vie après la mort. Dans ses orbes mornes brille encore l'éclat d'une résistance. Et je l'entends et l'tympan frétille : ce simple tambour faiblard qui semble remonter d'outre-tombe. Tudum. Tudum. D'abord médiocre et défectueux, l'onde cardiaque paraît battre sur une fréquence parallèle. Jusqu'à ce qu'il résonne, de plus en plus fort, de plus en plus proche et me fasse grogner d'un doute évident en renfrognant sévèrement ma gueule. Merde, vraiment ? ...



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(#) Re: You ain't seen nothin' yet ❅ Alastair    Mer 3 Nov - 20:52

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(Londres, Février 1925) Le vide. Le noir absolu, un silence de mort. Le néant, jusqu'à ce que mon esprit se remette en marche brutalement, me renvoie tout en pleine tronche. Il oublie tous ces siècles de vie, toutes ces foutues morts que j'ai pu subir pour en revenir à celle originelle. Ce doux souvenir d'un hiver de Russie. Si réel qu'il en est effrayant.
Perdue dans une eau gelée, le froid saisie mon corps tout entier, s'immisce par le moindre de mes pores. M'éveille d'un repos non désiré, tirant la sonnette d'alarme. Transportée, malmenée par ce liquide innocent, je me sens frapper violemment contre les rochers, heurter la glace recouvrant la surface. Je ne vois rien, si ce n'est le courant me traiter comme un vulgaire galet. Quand j'ai l'honneur d'être stoppée dans cette course folle, coincée dans mon rafting, c'est pour mieux déguster. Mieux sentir cette eau engorger mes poumons, s'installer en moi par le moindre orifice, sans pitié. Qu'importe mes poings martelant la surface, la nature est plus puissante et je ne peux que subir. Encore et encore. Je m'évanouie dans une énième suffocation, la douleur d'être prisonnière, incapable de réfléchir, d'agir. Je meurs.

Brusquement, mes yeux s'ouvrent sur la réalité. Ou du moins, celle qui est mienne, trop lessivée pour me reconnecter au présent. Je me redresse dans une grande inspiration, mes yeux grands ouverts pris d'une panique éphémère, désorientée. Je ne réalise même pas cette lame qui effleure ma joue, tranche délicatement ma chair. La douleur une étrangère, la sensation complètement ignorée. Je tousse sans raison à essayer de recracher une eau qui n'est plus depuis longtemps. La vue de l'entrepôt, de ma production, se confond avec les rives de la Lovat. Pas une seconde je réalisé l'homme à mes côtés, beaucoup trop perdue dans le passé. J'ai la sensation d'un corps trempé, frigorifié, grelotant étrangement. Telle une véritable claque au visage, le désarroi s'empare de moi, à me rappeler Ippolit mort dans mes bras. Le bruit des affrontements, disséminant les miens. Des mots s'échappent de mes lèvres, dans mon russe natal, dans un murmure à peine audible et inutilement inquiet. Mon cœur se serre, se tord d'autant plus lorsque je comprends enfin, cette dernière balle s'extirpant de ma chair. La voir tomber, l'entendre raisonner sur le sol dur me fait remémorer mes derniers instants. Et tout me revient enfin en mémoire. Londres, l'intrusion, l'attaque. Je ne suis plus sur les bords de la Lovat et les miens ne sont plus que poussière. Dans un mélange de tristesse et de soulagement, je me passe les mains sur le visage, comme si je venais de me réveiller d'un lourd et étouffant cauchemar.

Jusqu'à ce que je le vois lui, plus une silhouette qu'un visage distinct. Mon coeur bat à tout rompre, surpris de voir sa face. O'Connor. Je lui balance un coup de pied ridicule, pas vraiment pour l'éloigner, surtout pour me permettre de reculer. La frayeur passe telle un éclair dans mes pupilles, trop habituées pour y rester bien longtemps. < Bordel mais !... > Je m'exclame en même temps que mes méninges s'agitent, l'incompréhension se dissipant au fil des secondes. J'capte à sa tronche qu'il était loin de s'attendre à ce que je me relève, limite que ça le dérangerait ? < Mais qu'est-ce que t'as branlé ?! > je fulmine dans un murmure avec toute la force de ma persuasion. Mourir n'a jamais été ma tasse de thé et si j'étais capable de l'crever, j'lui aurais sûrement déjà persuadé de se trancher la gorge. Je sens le sang tiède couler doucement le long de ma joue tandis que ma plaie se referme. Je n'y prête même pas attention mais ça me fait penser au reste de mon corps. A ce coude qui va pas se remettre tout seul ou à ce pied complètement à l'envers. Dans un mouvement banal, je les repositionne correctement sans un bruit, si ce n'est leurs craquements ou une grimace tirée par ce drôle de frisson qui me parcourt. La seconde qui suit, c'est comme si rien ne s'était passé, si ce n'est que mes fringues sont troués et tâchés de sang. Il n'y a plus qu'O'Connor dans mon viseur et bien que je sois désarmée, même dans ses pires cauchemars il ne souhaiterait pas m'avoir à dos.

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(#) Re: You ain't seen nothin' yet ❅ Alastair    Lun 22 Nov - 17:55

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Le réveil de la brune est brutal, à en faire dilater mes iris devant le spectacle glauque. Une âme revenue d’outre-tombe, le tableau est lugubrement rare bien que trop connu d’ma propre mâne. Elle suffoque et tousse, panique et reprend son souffle. Pourtant y a rien ici qui l’effraie, tout c’qui s’passe est dans son foutu crâne, à n’en pas douter. Mais c’bien trop intime pour que j’puisse m’y intéresser, bien trop personnel pour que j’veuille m’y pencher. Alors c’est mon nez qui s’retrousse dans c’grondement bas de bête, reconnaissant l’éclat familier d’Opal qui reprend ses esprits d'un coup d’savate vers moi. Éternellement stoïque, c’est un sifflement grave qui s’extirpe de mon museau tandis que mon karambit salie retrouve nonchalamment sa place à l’intérieur de mon cuir, dans mes gestes lents et lassés, voire agacés. Non sans froncer des sourcils, la colère a dépassé la suspicion. La brune est une foutue immortelle qu’a pas eu la jugeote d’m’en faire part. Faut croire que j’peux enfumer ceux que j’veux mais refuse l’inverse. Purement égocentrique…

Alors la paluche rude glisse sous son bras, l’aide ni plus ni moins à s’relever en grognant face à sa médiocre tentative de Persuasion. Je persiffle même devant son effort vain, ressentant l’aura surnaturelle et grincheuse qu’elle dégage. « On dirait bien qu’j’ai oublié de t’parler de quelques trucs… Mais on va dire qu’on est exæquo, hm ? », le sourcil s’arque enfin devant le ballet désordonné de ses membres qui reprennent leur angle humain. C’est presque dire que leurs craquements m'flanqueraient un frisson dément d'sociopathe. Et finalement Opal se retrouve là, sous mes yeux, la mine débraillée, souillée, dégueulassée mais bel et bien vivante. J’en ramasse lentement la balle qui vient d’s’éjecter d’sa carne pour la contempler d’plus près, d’un œil sombre et aiguisé. « J’avais une taupe… mais j’l’ai trouvé. », le tic aliéné fait remuer la tronche pour désigner le corps le plus mutilé qui baigne dans son sang, derrière moi. « Il s’pourrait que j’ai donné ton adresse pour tenter de l’duper… et… », les bras s’écartent, la carcasse effectue un tour sur elle, dénotant la boucherie alentour, « ‘faut croire qu’ça a marcher. ».

Mais les mâchoires se serrent aussitôt, dessinent leurs angles colériques à travers la barbe, pinçant des lèvres asséchées d’un orgueil mal placé. La balle entre mes doigts s’fait éjecter, l’envoyant à la brune relevée, plus immortelle que jamais. « Tu comptais m’en parler avant ou après que  j’t’ai enterré ? », salopard de menteur sans scrupule. Quoique ouais, j’l’aurai peut-être fait pour elle. Enfin, au moins la balancé dans la Tamise. « Que t’es un putain d’dinosaure j’veux dire. ». Le regard est aussi froid que la voix, fierté égratignée d'pas avoir eu tous les détails sur la collaboratrice que j’me tape. Et même si l’œillade s’plait à faire le tour de son corps à nouveau chaud, la gueule se renfrogne au milieu de tout c’bain d’sang. « Allez Opal, y a quoi d’autre que j’sais pas…», le ton est donné, appuyé sur l’identité déjà méfiée depuis la rencontre sur lequel je n’ai jamais posé d’question. Trop nombrilisme pour ça, mais aujourd’hui, ça semble trop suspicieux pour laisser couler.



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(#) Re: You ain't seen nothin' yet ❅ Alastair    Mer 24 Nov - 1:20

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(Londres, Février 1925) Sa main portée à mon bras, j'rechigne pas tandis qu'il m'aide à me relever. J'ai jamais supporté qu'on me touche, si j'en n'ai pas décidé. Mon corps est trop fragile, trop insensible. J'ai beau être immortelle aujourd'hui, y a des choses de ma première vie qui restent profondément gravées en mois. D'une certaine manière, j'ai peur qu'il me fracasse à nouveau. Après tout, j'sais pas ce qu'il fout là et il est cent fois plus imposant que moi. Alors j'le laisse faire et me défais rapidement de son emprise lorsqu'elle ne m'est plus nécessaire, mes membres en place. Ma persuasion, rouillée du réveil, affaiblie par cette mort surprise, ne prend pas immédiatement effet. Au final c'est pas plus mal, parce que ca me fait réaliser un truc. J'reviens du royaume des morts et ca l'fait pas sourciller un seul instant. Exæquo, dit-il ? Je penche légèrement la tête, plus qu'interloquée. Une main passée sur ma joue, j'essuie le sang qu'il a fait couler de sa fine lame. C'est tellement rien, comparé à mon corps qui a été criblé de balles. Mes cheveux aussi n'ont pas été épargnés. Faudrait inventer un autowash, pour les réveils après une mort. Franchement, y a des inventions qui se perdent…

Alastair ramasse une de ces douces balles qui m'ont transpercées la chair et je reste terrée dans mon silence. La colère est encore chaude, l'envie d'appeler un nettoyeur pour s'occuper de lui et de tout ce bordel, fortement présente. Même si à supposer juste, être tué ne sera rien de plus qu'une gêne passagère pour lui. Je le laisse s'expliquer. Enfin, m'expliquer dans quelle embrouille il m'a fourré, parce que j'suis convaincue que jamais il ne se sentirait à devoir se justifier de quoi que ce soit. D'un geste il me désigne sa taupe et je reconnais sans l'ombre d'un doute celui qui m'a assassiné. C'est au moins un problème en moins à régler. < Oh, il se pourrait, mmh. > Je lance en l'air, comme si le moindre doute pouvait encore subsister. Il aurait pas pu leur refourguer une autre adresse ?! Je m'éloigne à peine, jetant un œil à mon alambic, contrôlant qu'il ne fasse pas parti des dommages collatéraux. Ca me maintient au moins à distance suffisante pour éviter de lui foutre un pain en pleine poire, loin d'être démérité. L'homme fait un tour sur lui-même, semble particulièrement fier du succès de son plan. < T'as surtout d'la chance que j'sois pas particulièrement rancunière. > Je lui dis calmement, me faisant les ongles l'air de rien. Ni une meurtrière, mais mieux vaut garder ce détail pour ma personne. Pour autant, j'imagine déjà deux trois scénarios, pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Ca me détend tandis que l'autre semble s'exciter, la colère gagner ses traits. D'une pichenette il lance sur ma poitrine la balle qu'il tenait entre ses doigts et je reporte mon attention sur lui. < J'te dérange peut-être ? > Je lâche acerbe, tandis que je vois son mécontentement apparaître sur son visage. Tiens donc, voilà qui s'annonce intéressant. Aurais-je heurté le doux égo de cet ours mal léché ? < Attends voir, tu m'fais prendre des balles à ta place, mais ce serait à moi de m'excuser ? > Je lâche un léger rire, sincèrement amusée de ce retournement de situation. < Tu manques pas d'air. T'aurais déposé de jolies fleurs sur ma tombe au moins j'espère ? > Complètement sarcastique, je minaude, me rapproche de l'énergumène. Son regard est glacial face à mes yeux perçants. < Dinosaure j'te l'fais pas dire, gamin. Toi t'as quoi, un p'tit siècle ou deux ? Ca aurait le mérite d'expliquer à quel point t'es taré. > Sorti de mes lèvres, le mot n'a rien d'une insulte. Presque un compliment. On n'est pas tous très sain d'esprit à nos débuts et je sais de quoi je parle. Bien qu'avec lui, j'dirais que l'immortalité n'a fait qu'accentuer cette folie qui sommeillait. J'le vois son regard, lorgner sur mes hanches. Mes lèvres s'étirent subtilement, échappent à un mordillement, à quelques centimètres à peine de son visage. < Que tu ne sais pas, pas mal de choses sûrement. Que tu ne sauras jamais, bien plus encore. Compte pas sur moi pour te faire ton éducation, va voir ceux qui sont dans ton crâne pour ca. > Volontairement je recentre ses interrogations hors de ma personne. J'suis pas du genre à me livrer, j'vais pas commencer avec celui qui m'a fait buter. Malgré tout je lui offre une échappée, m'éloignant de lui pour retrouver les escaliers. < Donnant donnant. Tu sais pertinemment comment je gère mes affaires. > Surtout qu'il a plus à y gagner que moi. Saisissant la rambarde, je monte les marches sans un regard en arrière, histoire d'aller admirer de plus près les dégâts qu'il a foutu. < Il n'empêche qu'un jour, cher Alastair, tu t'en mordras les doigts, d'avoir jeté aux loups la pauvre Opal. > D'un air banal je secoue la tête, pensant déjà au ménage qu'il y a à faire.

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(#) Re: You ain't seen nothin' yet ❅ Alastair    Sam 18 Déc - 14:23

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Elle a toujours eu de la gouaille, la brune. Toujours à sourire et provoquer, toujours à montrer les crocs pour pas s’faire piétiner. Ouais, elle a toujours eu peur de quelque chose, Opal, mais sûrement pas de moi. Mais vaudrait mieux qu’elle se méfie du monstre terré sous ma carcasse, celui que j’ai du mal à contrôler… « Des fleurs.. », que j’ricane sarcastique avant d’enchaîner plus abrupt, « La vieille plaque d’une tombe voisine aurait suffit. Mais l’attention y aurait été. ». Mon regard de zinc remonte cependant lentement, dévalant une silhouette familière alors qu’elle se rapproche d’un air minaudant. « Je présume que ça explique pas mal de choses, ouais. », inutile de contester, elle frappe juste en me désignant de taré. Même si bordel, la race humaine et médiocrement mortelle l’est plus que moi, à mes yeux. « Alors quoi, », j’souffle un rire, prenant les informations dissimulées, « Tu vas m’dire que les australopithèques étaient des amis d'la famille, et qu’vous chassiez l’T-rex ? », la question est absurde, flanquée sous un tas de gravité dans la voix rauque. Gamin, bordel, de quelle foutue époque elle revient la nénette ? Et puis la gueule se renfrogne, réalisant soudainement que la sincère curiosité délie ma langue bourrue. « Oh, ça joue les mystérieuses ?! », que j’crache finalement, rembruni. « T’es mignonne de t’en faire pour mon éducation ma belle, mais jusque là, j’en ai un peu rien à foutre de tous ces principes à la con. ». Faut dire que Caïn frôle les deux millénaires et malgré tout, aucune raison à l’horizon. C’est sûrement pour ça qu’ils nous ont foutu dans la même constellation : deux sacrés déglingués du ciboulot, condamnés à la folie éternelle. C’est ça, notre putain de rédemption...

Alors quand la brunette avance sans me calculer, j’la suis au cul et grimpe les marches de cette même allure constamment nonchalante et rustre. C’est qu’elle m’agace, sa saloperie d’arrogance de bonne femme, et j’me gêne pas pour la grogner à sa suite : « Remballe-moi c’te putain d’air suffisant, Opal. T’as juste d’la chance de servir mon propre intérêt, l’oublies pas… ». Et qu’t’es un sacré bon coup au pieux. Ouais, inutile de glisser l’idée, ça ferait qu’lui donner quelques cartes en plus dans l’jeu déloyal. « T’parles de Loups, bordel. De sales petits clébards bon qu’à aboyer. R’gardes-les…. Misérables. », et du haut des marches, le bain de sang prend des allures de toile artistique aux nuances pourpres assez parlantes et même satisfaisantes. Le mépris est franc, largement palpable dans la répartie, comme dans le regard glacial qui lorgne la scène. « Et tu sais comment j’gère les miennes. Alors est-ce que t’es réellement étonnée de ça, uh ? ». Le sourcil se lève, d’un air las et supérieur. « J’ai quelqu’un sous l’bras pour nettoyer tout ça…», la proposition n’est jamais directe, toujours sous-entendue. Après tout, je suis quand même responsable de tout ce bordel. Alors un simplement mouvement de ma trogne barbue et j’lui glisse l’œillade interrogative devant son air méfiant. Et j’hausse mes larges épaules, de ce même stoïcisme qui m’colle aux basques :« J’suis de bonne composition aujourd’hui. ».



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(#) Re: You ain't seen nothin' yet ❅ Alastair    Ven 24 Déc - 13:22

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And she said: You ain't seen nothin' yet.
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(Londres, Février 1925) Un petit éclat se loge dans mes iris, pas peu fière de la curiosité suscitée. Faut dire, pour subjuguer l'intérêt du bourru, faut se lever tôt. Pour une fois il n'a pas réponse à tout, il n'a pas su voir ce qui se présentait sous ses yeux depuis quelques années. Et bien qu'il en soit de même pour moi, je suis convaincue que ca le dérange autrement plus. < Ouais bien sûr, puis on se baladait à dos de vélociraptor. > Je lui glisse un brin moqueuse, lui accordant toutefois un bout de vérité. < J'compte bien atteindre le millénaire, si des idiots de ton genre ne me font pas tuer pour des plans foireux. > Ouais, je perds rarement de mon air supérieur, surtout quand on me prend pour un foutu appât.

Enfin je me barre, voir l'ampleur du bordel qu'il a foutu chez moi. J'entends le pas lourd d'Alastair me suivre, sa voix grogner comme un ours son mécontentement. Se sentirait-il diminué de quelconque façon ? Aurait-il peur que le pouvoir passe dans d'autres mains ? Dois-je lui apprendre que les femmes tirent les ficelles ? < Qui te dit que tu ne sers pas mes intérêts ? Des mecs comme toi y en a plein dans l'monde, t'as d'la chance d'avoir une belle gueule. > Ca n'arrange rien à mon air suffisant, mais le ton reste très amusé. J'ai finalement eu bon flair de faire affaires avec lui, son immortalité est un atout qu'aucun ne détient. Mon regard atteint le haut des marches, voit les premiers cadavres baignant dans leur sang et le dédain d'Alastair résonne à mes oreilles. Si j'peux sentir que le tableau lui plait, mon admiration elle est absente. J'ai plutôt tendance à éviter ce genre de scène, décamper avant que le combat n'approche ou quitter les lieux au plus vite. Mais ici, c'est chez moi. Les souvenirs qui remontent sont déplaisants et j'me sens oppressée face à cette mort qui plane dans les airs. Est-ce que je suis étonnée des agissements d'O'Connor ? < Non. > Je lâche dans un souffle, détachée. Au fond, c'est aussi une des raisons ayant mené à notre partenariat. Je le savais en mesure de régler les problèmes, sa réputation le précède. J'observe autour de moi et il n'y a pas l'ombre d'un survivant. Que ce soit du côté des assaillants, ou de mes employés. C'est surtout eux, que je déplore. Je m'approche du bureau de ma secrétaire, sachant d'avance ce que je vais y trouver, mais je dois m'en assurer. Al me propose alors ses services pour le nettoyage et je tourne la tête vers lui, l'œil méfiant. Lui, apporter son aide ? J'ai un rire noir à la remarque qui suit, comme quoi pour une fois, il serait accommodant. < Encore heureux, je ne sais pas ce qu'il te faudrait sinon ! Tu les as tous décimé, plus un seul traitre. > Un regard jeté derrière le bureau, j'aperçois le corps sans vie de Millicent et m'en détourne rapidement. Voir des cadavres ne m'est jamais très agréable quoiqu'habituel. < Tu sais à quel point c'est compliqué d'obtenir une adoratrice aussi fiable ? > Je demande à O'Connor en revenant auprès de lui, n'attendant pas particulièrement de réponse. Je suis surtout dépitée du boulot qui m'attend, de toutes les embauches à refaire. Mon séjour à Londres va être bien plus long que prévu. Milli était une perle rare et bien que je m'attache peu aux mortels, je ne m'amuse pas à les tuer à tout va. C'est du gaspillage et ouais, plus que les autres, elle méritait pas ca.

Au sol je me baisse doucement pour ramasser un éclat de verre, vérifiant du bout des doigts son tranchant. Je me redresse et me rapproche un peu plus encore d'Alastair, l'œil mauvais et un brin revanchard. Lui aussi va descendre de son piédestal. Je lui tends ma main libre, paume vers le haut et use sèchement de ma persuasion. < Bouge pas et donne-moi ton bras. > Rien à foutre de ses potentielles protestations. D'un geste vif, j'entaille sans ménagement son avant-bras sur toute sa longueur puis le relâche, brisant son immobilisme. < Pour être sûre. > Je lui indique, désinvolte. Il m'a vu revenir d'entre les morts, de mon côté je n'ai aucune preuve de son immortalité. Là tout de suite, il pisse le sang et ca doit pas être agréable. Mais ce n'est qu'un mauvais moment à passer, il en a vu d'autre. J'aurais pu agir de mille et une autre façon, pour m'assurer de son statut. Toutes bien plus cordiales. Toutefois ca n'aurait pas eu la même saveur. Le priver de sa liberté, le rendre volontaire, le contraindre, c'est bien plus satisfaisant. Une petite revanche innocente et loin d'être équivalente à ses magouilles. Pourtant y a des chances pour que ca le foute hors de lui. Serait-ce un mince sourire satisfait qui se loge sur mes lèvres ? Un brin provocateur ? Peut-être.

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(#) Re: You ain't seen nothin' yet ❅ Alastair    Mar 11 Jan - 23:55

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« Personne n’est irremplaçable, Opal. Pas même elle. », j’ai bien vu comment elle regardait le corps sans vie de la nénette. Encore un sentiment que je ne pige pas. C’est une femme comme les autres, une tête potentiellement utile, mais des comme elle, il en existe des milliers. La perte n’a jamais fait partie de mon vocabulaire. Ces corps, là, tous éparpillés n’étaient que du matos, de la chair à canon. Et des hommes, y en a à la pelle dans la rue. Y a qu’à s’baisser pour ramasser des âmes désespérées prêtes à tout pour du blé. Quitte à pactiser avec le diable et y laisser leurs peaux. Et alors, c’est Opal que j’récupère de mes iris sans compassion. Elle fait le tour du proprio, se baisse…  « Quant à tes intérêts, y a sûrement pas mal de choses dont tu devrais m’parler maintenant, hm ? », les yeux se plissent tandis qu'elle se relève, un débris entre les doigts. Les choses ont changé depuis quelques minutes. Depuis qu’elle s’est réveillée après une putain d’exécution. Désormais, ça fait des siècles qu’elle traîne sur la planète, qu’elle manigance sur terre : plus rien à voir avec la trentenaire que j’manipulais. Alors des secrets, y en a un paquasse qui grouille derrière son air suffisant. Pour sûr.

Mais y a cette barrière qui s’élève sans prévenir. Ce mur psychique que j’percute soudainement. Je vois, je comprends, je sais, mais j’suis que spectateur. La saloperie use de sa persuasion en attendant mon bras. Mon corps se tend, mes mâchoires se crispent et j’me rembrunie illico. Les grognements résonnent dans ce taudis où loge la mort et pourtant… j’entends ma satanée articulation grincer lorsque mon bras se détend face à elle. Bordel ! La confiance déjà médiocre, chute au sous-sol. Non pas qu’je la crains, mais quand on s’joue de moi, j’ai tendance à l’avoir mauvaise. Alors les dents grincent et j’accuse la saignée. « Hmpf ! », la seconde paluche peut enfin bouger et dans le réflexe, vient compresser l’hémorragie. « Tout ce cinoche pour ça ? Sérieusement ? », j’ai pas finis de râler et de bougonner. Et d’utiliser le sarcasme pour cracher mon fiel. Putain, une balle dans le crâne aurait été plus radical et surtout plus rapide. J’ai pas l’âme patiente. Plus de barrière, ni d’soumission, elle lève ses conditions d’immortelle en même temps qu’un rictus s’étire sur ses lippes. « Putain d’bonne femme… Vous et la dramaturgie. », je secoue ma gueule renfrognée alors que chaque battement de mon cœur rythme le débit de sang, et avec lui, une décharge de douleur et sûrement encore plus d’égo mal placé. Je meus enfin, me déplace et avance jusqu’au fameux bureau ou gît encore la secrétaire. Sans grande délicatesse ni d’empathie, j’tire le corps du fauteuil pour le pousser au sol d’un râle colérique…

Le dossier grince quand j’y avachis ma lourde carcasse et m’affale plus confortablement. J’attends que ladite foutue blessure se soigne, mais à ce stade où la veine est touchée, ça peut prendre des plombes. « Communication.. privée ? », enfin je pointe le Marty devant moi, téléphone dernier cri de notre époque en interrogeant Opal. Quand j’ai la confirmation, je décroche le combiné que je recouvre de sang par la même occasion et compose un numéro spécifique, non sans grimacer au moindre geste du mauvais membre. Numéro de mon propre QG. Et entre quelques grognements sauvages, et râles infectes, j’articule enfin à mon interlocuteur : « Hm. Contacte le cleaner. J’veux qu’il se ramène… beaucoup de matos. Au plus vite. ». Nul autre qu'un de mes sbires fidèle au bout du fil qui s’engagera à faire passer le message à mes quelques contacts de nettoyeur une fois que je lui glisse l’adresse. L’appel est bref, comme toujours. Toutes ces nouvelles technologies sont un fléau selon moi. Mais bien pratiques, à n’en pas douter. L’œillade est toujours accusatrice lorsqu’elle remonte vers la brune. En même temps, j’enfonce mon dos nonchalamment dans le fauteuil en soupirant, contrarié et las. Une petite boîte à cigares dénichée dans ma poche intérieure retrouve la surface du bureau dans un tintement ferreux. Mon briquet à essence le rejoint aussitôt, balancé bruyamment. Puis c'est mon flingue que je retire de mon holster pour le garder entre les doigts. Ma patience atteint déjà ses limites. Mon sang ne fait qu’un tour et mon bras s’engourdit. Je grimace, serre et desserre successivement le poing sur l’accoudoir. Et s’il n’y avait que la patience. L’égo vient d'en prendre un coup : pas moyen de laisser Opal jubiler de tout ça. Si j’dois subir quelque chose, c’est de mon propre chef et rien que ce sang que j’répands partout me fout en rogne. Alors le regard reste vague quelques secondes, jusqu’à ce que la pulsion l’emporte finalement. « Sois mignonne, accueille-moi avec un whisky. J’vais avoir foutrement soif. », et à peine le temps de réagir que l’ogive perce déjà la tempe. J’me fais sauter la cervelle, juste sous les yeux de ma partenaire cachotière en espérant que son rictus s’efface aussi sec… Œil pour œil.



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(#) Re: You ain't seen nothin' yet ❅ Alastair    Ven 28 Jan - 4:04

You ain't seen nothin' yet

 
c/t. warnings : meurtre, sang
participant.es : @Alastair O'Connor

 

So I took what I could get, yes, I took what I could get
And then she looked at me with those big brown eyes
And she said: You ain't seen nothin' yet.
♪ Bachman Turner Overdrive

(Londres, Février 1925) Alastair n'est pas tout à fait enjoué d'intégrer mon show d'hypnotiseuse. Prévisible. Il pourrait au moins jouer le jeu après ses conneries, plutôt que de se tendre comme un string. Ca ne fait qu'étirer un sourire plus satisfait encore sur mes lèvres. Rapidement le sang vient à couler, ignorant la compression exerçée par son autre main. La plaie est trop grande pour être stoppée nette, pas assez toutefois pour lui être mortelle. < Sans spectacle on s'ennuie bien vite. Tu peux causer, niveau dramaturgie. > Je lui lance, jetant un œil autour de nous l'air de dire et ca c'est quoi?. J'mentirais si je disais que le voir dans le mal, ca me faisait rien. Au contraire, c'est ma première lueur de joie depuis mon réveil! Il l'a mérité, ca et bien pire, qu'il ne vienne pas se plaindre. Je l'observe se mouvoir jusqu'au fauteuil, le laisse se démerder avec les cadavres qu'il a créé et m'installe le cul contre le bureau, non loin de lui. Il me pointe le téléphone du doigt et me pose sa question absurde, j'me fais pas prier pour répondre sur la même tendance. < Liaison directe avec les flics. > Je secoue la tête et le laisse tout dégueulasser, à composer le numéro de ses doigts ensanglantés. Je l'écoute faire ramener son nettoyeur, observe sa plaie qui jusque-là ne cesse de dégouliner. J'le vois bien, me réprimander du regard et ca me fait doucement rire. Il a toujours eu d'la gueule celui-là. Quand Mathy aura connaissance de ca, pour sûr il voudra le tuer à son tour! Ouais, vaut mieux qu'il en sache rien. Y a tellement de trucs que j'aurais aimé partager avec lui pourtant et qui tomberont assurément dans l'oubli… Je ferme les yeux une seconde, le besoin de me connecter à lui, d'absorber un peu sa peine comme si ca lui changeait réellement quelque chose. Le bruit du métal posé sur le bureau attire mon attention. Des cigares, quelle bonne idée que voici. Je souris à voir Alastair en chier avec son bras, un peu moins quand je constate son flingue stagner un peu trop entre ses doigts. J'ai pas peur qu'il me tire une balle, ca ne servirait à rien si ce n'est envenimer sérieusement notre relation. Mais je connais le spécimen pour l'avoir côtoyer de près. Le ridicule tue. La mort ne le dérange pas, lui. Contrairement à moi. Une seconde à peine après ses derniers mots prononcés, la détonation résonne contre son crâne. Gé-nial. J'ai juste le temps de m'éloigner pour éviter les délicats éclats. Voilà une chose que je serais bien incapable de faire. Que je considère même bien absurde et trop risquée pour ne garder qu'un semblant de fierté. Quel imbécile. Sans gêne, mes doigts viennent voler un cigare au cadavre qui me fait nouvellement face. Combien il lui faut à ce rustre pour se réveiller ? Là au moins il est certain, plus aucun doute ne réside sur son immortalité. Le cigare allumé entre mes lèvres, j'observe la plaie à son bras commencer à se refermer. Le corps y trouve soudainement une certaine aisance, n'ayant plus de vie à maintenir. Allez, ca va bien faire quelques minutes tout au plus. Y a qu'une balle à ressortir - si ce n'est pas déjà le cas, et quelques bouts de cervelles à reconstituer. La sienne doit pas être bien grosse, c'est au moins ca de temps gagné… M'échappant un instant dans mon bureau, je m'en vais chercher un whisky de ma production. Y a une bonne dizaine de bouteilles entamées là-dedans, je me prive pas de prendre le meilleur. Ou du moins le plus à mon goût; le plus puissant, particulièrement tourbé. L'autre anglais me l'aurait pas demandé que je m'en serais servie un verre de toute manière. Je reviens aux côtés de l'imbécile attendant qu'il se réveille et en profite pour appeler mon réseau d'Adorateurs. Hors de question que je poireaute ici toute la nuit, à guetter son fichu cleaner. Autant appeler quelques mortels pour s'en charger. Ce serait peut-être pas plus mal d'ailleurs que j'en embauche, pour la sécurité. A l'avenir. Il aura fallu qu'O'Connor se ramène pour que j'en ai la nécessité… Dans un râle l'homme s'éveille de nouveau. Mon cigare ainsi que mon verre sont quasi finis. Mince alors, il va falloir me resservir... < Bienvenue en 1925. Malheureusement, t'as toujours une sale gueule. Fort heureusement, le réconfort est au rendez-vous. Lova, désenchantée. >

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