intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
nous soutenir



pub rpg design
Nous manquons de mortels et de membres de l'Ordre de l'Hydre !
✷ Avant de créer votre constellation, n'oubliez pas de jeter un coup d’œil aux scénarios et aux pré-liens du forum !
✷ Pour vous faire une idée des personnages et des statistiques du forum, c'est par ici.
Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

 

 time goes by (esther#1)

Aller en bas 
Invité
avatar
Invité

time goes by (esther#1) Empty
(#) time goes by (esther#1)    Jeu 10 Déc - 14:15


La première sensation qui accueille Aurora au réveil est une sorte de douleur diffuse au niveau du dos et la nuque, et il lui faut quelques secondes pour pleinement réaliser l’endroit où elle se trouve, aveuglée par la lumière environnante. De toute évidence, elle s’est encore endormie sur le canapé hier soir, la tête sur les genoux de Zyanya. Le plaid sous lequel elle repose lui indique que l’immortel à pris le soin de la couvrir pour ne pas qu’elle prenne froid, et cette pensée lui arrache un demi sourire ensommeillé. Alors qu’elle se redresse paresseusement en se frottant les yeux, s’étirant comme un chat dans le processus, elle réalise qu’elle est complètement seule. Pas besoin de sens surdéveloppés pour en avoir le cœur net, elle le sent jusqu’au plus profond d’elle-même. La résidence choisie par son immortel de frère, à mi-chemin entre un loft cossu et une résidence d’artiste, est encore plus vaste qu’un hangar d’avion ; La hauteur sous plafond permettrait à une troupe de contorsionnistes acrobates du Cirque du Soleil d’y donner une représentation sans jamais se cogner la tête contre les barres métalliques soutenant la carcasse de la baraque. Pourtant la brune n’a pas besoin d’en faire le tour pour comprendre que Zyanya à quitté les lieux en prenant soin de ne pas la réveiller, elle sent la solitude l’étreindre jusque dans ses vieux os. Parce qu’il n’y a rien qu’elle abhorre plus que ça. L’absence de mouvement, l’absence de bruit lui refilent des anxiétés. Il est de ces silences qui vous éclatent au visage comme une bardée d’explosifs, vous renvoyant directement face à vos craintes et vos angoisses les plus profondes.
Lorsqu’elle émerge enfin des profondeurs du canapé pour se lever, elle offre un spectacle qui lui aurait surement valu une moquerie de la part de son colocataire. La marque de l’oreiller sur la joue, les cheveux en bataille, le bas de son survêtement – vissé si bas sur ses hanches que l’on devine aisément la culotte rose qui se trouve en dessous lorsqu’elle lève les bras pour s’étirer, planté dans des chaussettes recouvertes de tête de chats et un t-shirt trois fois trop grand représentant un lapin moustachu avec des pistolets et portant l’inscription "pew pew madafakas". Une œuvre d’art à n’en point douter. « Xiaodu Xiaodu, joue You Never Can Tell. » qu’elle demande à son assistant vocal, et aussitôt la musique retentit et résonne dans la pièce aux murs hauts comme ceux d’une cathédrale. La technologie, c’est quand même rudement pratique, même si ça va trop vite. A peine le temps de maîtriser Alexa ou le Google Home qu’il faut passer à un modèle chinois pour éviter la censure. En plus, celui-là, il faut l’appeler deux fois pour le mettre en marche. Ça a au moins le mérite de rompre le silence oppressant qui règne sur les lieux et d’améliorer instantanément l’humeur de l’immortelle qui part en se dandinant au rythme de la chanson en direction de la cuisine. Rien de tel qu’un bon café pour se mettre en train. Sauf que Zyanya a pris la dernière dosette. Une envolée de jurons multi-ethniques s’échappe gracieusement d’entre ses lèvres. C’est le risque lorsqu’on parle presque une dizaine de langues, on finit par se mélanger quand l’agacement ou la colère prend le dessus.

Une douche et trente minutes passées devant le miroir à s’arranger plus tard, la voilà partie. Hors de question qu’elle reste seule ici toute la journée à attendre Zyanya comme une femme de marin éplorée sur le port de Hambourg. Sa dernière peinture en date soigneusement emballée dans du papier kraft sous le bras et son sac à main sur l’épaule, Aurora traverse les rues enneigées de La Ville à l’Eternel Printemps – quelle blague, en prenant soin de ne pas glisser sur les plaques de verglas qui constellent son chemin. Ce froid et cette grisaille jouent sur son moral et lui font amèrement regretter la chaleur accueillante des pays d’Amérique du Sud. Même si elle a suivi son frère jusqu’ici sans même qu’il ait besoin de le lui demander, ça ne l’empêche pas pour autant de se plaindre. ll n’est pas rare qu’elle s’imagine à nouveau faire ses valises et quitter l’immortel pour de bon, cette fois-ci sans retour en arrière. Mais elle ne saute jamais le pas, paralysée par une angoisse insidieuse. La seule personne à se mettre en travers de son chemin, c’est elle-même, et cette réalisation lui reste bloquée en travers de la gorge, donnant à son quotidien un goût amer particulièrement désagréable.
Un café à emporter plus tard, la voilà qui débarque dans la galerie d’art où elle expose ses peintures depuis quelques mois. « Bonjour ! » qu’elle balance joyeusement en entrant dans le vaste espace surchauffé, le sourire aux lèvres, frissonnant face au changement de température. Le tableau sous le bras et le café brûlant dans l’autre main, elle réussit le miracle de ne pas provoquer de catastrophe en refermant la porte derrière elle. Pratiquement quatre cents ans et toujours pas fichue de marcher et mâcher un chewing-gum en même temps sans se prendre les pieds dans le premier obstacle au sol. Les employés présents à l’entrée répondent à son salut d’un signe de tête poli et Aurora s’enfonce à travers les allées d’un pas dynamique. L’immortelle a beau avoir l’éternité devant elle, ça ne l’empêche pas de cavaler dans son quotidien comme une New Yorkaise en retard au travail un lundi matin, ses talons claquant sur le sol à une cadence quasi militaire. Emportée par son élan au détour d’un tournant, elle percute de plein fouet une cliente de la galerie. Le café s’envole, mais miraculeusement ne vient tacher ni les vêtements de la femme, ni les œuvres d’art sur le mur le plus proche. Le sac à main de la visiteuse est tombé et son contenu est répandu sur le sol. Aurora s’empresse de s’accroupir pour réunir les affaires et les remettre tant bien que mal à leur place, levant les yeux vers l’inconnue. « Excusez-moi, je… Miss Fisher ? » La surprise est littéralement peinte sur le visage d’Aurora qui dévisage alors Esther comme si un troisième œil venait de lui pousser en plein milieu du front. « Merde alors. » Celle-là, elle ne l’avait pas vu venir.

anglais
mandarin


Dernière édition par Aurora Wheeler le Dim 17 Jan - 17:52, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

time goes by (esther#1) Empty
(#) Re: time goes by (esther#1)    Mar 15 Déc - 1:57

Esther n'a pas vraiment de maisons, d'appartements... n'a pas de toits. Elle a bien quelques entrepôts un peu partout où elle garde quelques affaires, mais la plupart du temps, elle voyage avec ce qu'elle pense avoir de besoin. Soit un sac à dos, un sac à main et son sac pour son appareil photo. Parfois il y a une valise (plus au moins grosse) si elle pense s'attarder quelque part un peu plus longtemps que prévu. Ce mode de vie lui va très bien pour l'instant. Elle ne sait pas s'il va durer comme ça longtemps ou non et peu lui importe. Vivre normalement ne lui tente pas, surtout qu'après quelques années, elle va devoir déménager de toute façon puisqu'il y a le côté vieillissement qui va entrer en jeu. Elle a amplement le temps de pouvoir prendre ce genre de décision, n'a non plus aucune obligation nulle part, sauf si on la demande ou si elle veut en avoir, tout dépendant des commandes qu'elle a. Et de ses envies. Lorsqu'un endroit lui manque ou encore lorsqu'elle veut découvrir une ville où elle n'a jamais été. D'autres fois, elle se rend à l'aéroport le plus proche et prend le premier vol en partance, peu importe où il mène. De temps à autre, elle prend un livre, un magazine ; quelque chose avec des mots, l'ouvre au hasard et va au premier lieu qui est indiqué, quand ce n'est pas une conversation quelque part à propos de voyage ou de villes. Bref, n'importe quoi peut déclencher une envie de voyager. Cette fois, c'est tombé sur Pékin.

Ville où elle n'est encore jamais allée encore, malgré son importance pour les Immortelles. Elle ne peut pas trop dire pourquoi, mais en même temps, c'est tant mieux. Cela laisse un peu de surprise à découvrir dans une vie qui peut durer vraiment très longtemps. Elle se trouve rapidement un endroit où elle peut être hébergée ; tant qu'elle peut développer des photos d'une manière ou d'une autre, elle n'est pas vraiment plus exigeante que cela. Habituellement une salle de bain avec un long comptoir fait l'affaire. Elle achète sur place, souvent dans des magasins de revente, le matériel devant contenir les produits et les produits dans des magasins spécialisés. Elle peut aussi tout amener, tout dépendant de combien de bagage qu'elle a et de si elle y pense. Puis, elle prend aussi des photos avec un appareil électronique, alors elle n'a pas toujours besoin de tout. Cela fait quelques jours qu'elle est dans la ville, elle explore, découvre, prend des photos (naturellement), joue à la touriste sans trop de problème. Elle est dans une galerie d'art depuis une dizaine de minutes lorsqu'elle sent qu'on lui rentre dedans, elle en échappe son sac et les quelques trucs qu'elle a dedans commence à se répandre un peu partout. Après une exclamation de surprise, elle se baisse pour ramasser ce qui est tombé. « Vous devriez peut-être ralentir un peu... » suggère-t-elle, sans regarder, ne voyant que les mains qui aident.

Son nom est prononcé, elle porte un peu plus attention à celle qui vient de lui foncer dedans. « Miss Wheeler ? » Elle cligne des yeux. C'est... inattendu. Elle n'a plus pensé à la jeune femme depuis bien longtemps. Rien d'anormal, elles se sont fréquentées quelques jours il y a quelques décennies. Elle a eu le temps de sortir de sa tête depuis un moment. S'est sûrement vaguement dit qu'elle devait avoir vieillit depuis le temps, qu'elle était peut-être morte. Ne pas trop penser aux personnes qu'elle a pu rencontrer avant est une méthode comme une autre pour ne pas trop penser à leur mort... c'est un peu, beaucoup, déprimant, à force. Elle n'est pas la seule Immortelle, heureusement, mais ils ne sont pas en majorité. En rencontrer un est donc assez rare. C'est arrivé au fil des dernières années, mais non en majorité. Elle ne s'attendait donc pas à tomber sur une Immortelle, d'autant plus une Immortelle qu'elle a déjà rencontré avant. Ce n'est pas la première fois que cela arrive, mais c'est toujours surprenant. Elle ne sait jamais trop comment réagir. De base, cela ne la dérange pas du tout. Elle n'a rien contre sa situation d'Immortelle, mais elle sait que cela n'est pas nécessairement le cas de tout le monde. Quelques personnes peuvent avoir plusieurs aspects de leur vie à cacher et en rencontrer une autre avec le même don ne les arrange peut-être pas.

Elle ne connait pas assez la jeune femme pour savoir comment elle va réagir. Elle est surprise, elle jure, jusque là, il n'y a rien d'anormal. La surprise amène cela. « Vous allez bien ? » demande-t-elle, lui souriant, un peu gênée. Manière comme une autre de savoir comment elle réagit à tout cela. Préfère-t-elle qu'elles s'ignorent ou encore que cela ne soit pas abordé ou bien elle va se mettre à courir et à quitter l'endroit rapidement ? D'autant plus que bien que la situation sort de l'ordinaire, elles sont dans l'ordinaire. Parler de leur état, de leur véritable état en fait, n'est pas vraiment conseillé. Elle n'a pas honte, non, elle ne veut juste pas finir en rat de laboratoire... car elle ne doute pas que c'est ce qui risque d'arriver si certaines personnes l'apprennent. Surtout certains types de personnes en réalité. Bref, elle regarde la brune, sourire toujours présent, attend de savoir de quelle manière elle préfère gérer le tout. Cette dernière n'a pas à s'inquiéter, même si elle ne le sait, la blonde va suivre le mouvement. Tout est remis dans son sac, elle se remet debout et attend.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

time goes by (esther#1) Empty
(#) Re: time goes by (esther#1)    Lun 21 Déc - 3:18

La surprise et la joie sont peintes sur le visage de l’immortelle, elle n’essaye même pas de le cacher. A quoi cela servirait-il de toute façon ? Zyanya le lui a répété cent fois : on peut lire en elle comme dans un livre ouvert. Il suffit de la regarder dans les yeux pour savoir ce qu’elle pense, ce qui fait d’elle une terrible actrice et une piètre menteuse. C’est en partie pour cela qu’elle n’a jamais changé d’identité au cours de ces derniers siècles. Elle pourrait s’inventer le nom qu’elle veut qu’elle continuerait à répondre à son prénom de naissance sans réfléchir ou à le donner en se présentant à de nouvelles personnes. Une cause perdue. Etonnant même qu’elle ait survécu si longtemps dans l’anonymat le plus complet. Son frère de cœur a toujours veillé sur elle pour la protéger, mais elle compte quand même quelques frasques à son actif du temps où elle se baladait seule sur le continent. Une décennie de trop passée à Venise et un tableau de son visage en Norvège, et pourtant personne n’a jamais vraiment fait le lien. Jamais dans des proportions inquiétantes en tout cas. Une interrogation par-ci, une suspicion par-là, mais rien qui ne l’ait jamais obligée à faire profil bas pendant plus d’une année ou deux le temps de laisser les affaires se tasser. Dans l’ombre, Zyanya veille au grain comme une gargouille pluri-centenaire au sommet d’une cathédrale. Il s’occupe de renouveler leurs papiers d’identité, de leur mettre un toit sur la tête, des vêtements sur le dos et de la nourriture sur le dos. Malgré ses désirs de liberté, elle serait surement perdue sans lui.
La peur de le perdre définitivement reste ancrée en elle malgré les années qui défilent et qui s’égrènent lentement. La mort de Jørgen chevillée à l’âme comme une blessure gangréneuse incapable de guérir correctement. Elle ne pourrait jamais se pardonner s’il lui arrivait malheur à lui aussi, elle serait incapable de se défaire de la culpabilité de l’avoir abandonné. Et pourtant… Pourtant ses rêves de liberté se développent un peu plus chaque jour. Des réminiscences de ce siècle passé à voyager en solitaire, à faire des rencontres étonnantes et à s’ouvrir au monde extérieur s’imposent à son souvenir, la laissant mélancolique et rêveuse. Esther Fisher est un morceau de son passé qui n’est pas lié à Zyanya. C’est un morceau d’histoire qui lui appartient. A elle et à elle seule. Cela explique probablement l’excitation qu’elle ressent face à cette rencontre pour le moins inattendue. Mais elle ne veut pas effrayer la photographe en se montrant trop enthousiaste, elle sait que cela peut mettre les gens mal à l’aise. Zyanya la compare souvent à un chiot, agitée, impatiente et débordante d’affection. Même si l’idée la vexe, elle est forcée d’admettre qu’en un sens, il a surement raison. Le moral est allé et venu à travers les décennies, mais sa légendaire bonne humeur n’a jamais semblé se tarir. Jamais pour bien longtemps en tout cas. Faire contre mauvaise fortune bon cœur, c’est tout un art finalement.
L’oiseau voudrait quitter le nid, mais la peur de l’inconnu l’empêche de déployer ses ailes. Peut-être qu’un bon coup de vent lui donnerait l’élan nécessaire.

Pour l’heure, elle se contente de rendre à Esther les dernières affaires qu’elle a ramassé par terre, un grand sourire placardé sur les lèvres. « Oui, très bien, merci ! Et vous ? » C’est drôle de se recroiser de cette manière, et malgré son enthousiasme apparent, l’immortelle est légèrement intimidée. Elle ne sait pas comment aborder cette femme qu’elle a connu par le passé et qui réapparait soudainement dans cette ville immense où chaque personne n’est qu’une goutte d’eau perdue dans l’océan. « C’est fou… Jamais je n’aurais pensé que – Je veux dire, quelles étaient les chances pour qu’on se… » Les derniers mots restent en suspens, ponctué d’un petit rire cristallin. Le débit de parole augmente, la voilà maintenant qui déblatère sans être capable de terminer ses phrases. Une sale habitude qu’elle a prise avec les années. Son cerveau tourne à cent à l’heure comme une machine folle et les mots se bousculent à la porte, aussi confus que ses pensées. Il y a tant de chose qu’elle aimerait dire, tant de questions qu’elle aimerait poser, mais pourtant elle se retient. Parce que ce n’est ni le moment ni l’endroit pour avoir ce genre de discussion. Peut-être aussi que la journaliste a mieux à faire de sa matinée que de parler avec une vieille connaissance. Après tout, une bonne soixantaine d’année s’est écoulée depuis leur dernière rencontre. De l’eau à coulé sous les ponts. Pourtant, Aurora veut croire que le regard avenant de la blonde n’est pas qu’une façade polie.
Ne pas s’attacher. C’est une règle simple qu’elle a appris à la dure en perdant Dimitri il y a plusieurs siècles de ça. Les mortels sont des êtres fragiles et n’apportent avec eux que de la souffrance et de la tristesse lorsqu’ils s’éteignent de manière inévitable. Ils n’appartiennent même pas vraiment à la même espèce. Leur vie sont faites pour se croiser, jamais construire quelque chose. Il est donc toute naturel que les relations demeurent éphémères. Il n’est pas si courant que cela de croiser d’autres immortels, encore moins de les reconnaitre pour ce qu’ils sont. L’occasion aujourd’hui est trop belle pour qu’Aurora passe à côté. « Est-ce que – Est-ce que je peux vous inviter à aller boire un café ? Je connais un endroit de l’autre côté de la rue, c’est – Vous n’êtes pas allergique aux chats, pas vrai ? » La question peut paraître saugrenue, mais il serait inconvenant d’emmenée une allergique dans un bar à chats pas vrai ? L’endroit est souvent calme et ils y font le meilleur café à des kilomètres à la ronde. Le lieu idéal pour rattraper le temps perdu.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

time goes by (esther#1) Empty
(#) Re: time goes by (esther#1)    Mer 30 Déc - 1:31

Il y a toutes sortes de rencontres que Esther peut faire au cours des différents voyages. Des bonnes, des moins bonnes... rien d'anormal. Ce n'est pas parce qu'elle a un temps de vie plus long qu'elle ne fait que des rencontres extraordinaires. Elle ne fait juste pas les prolonger sur de longues années. Elle évite donc de donner trop souvent des nouvelles, ou oublie de donner un moyen de la rejoindre. Ce n'est peut-être pas la meilleure des façons de faire, mais elle est quelqu'un de sociable. Elle ne peut pas ne pas parler à d'autres personnes. Elle fait donc comme elle peut pour que son côté sociable soit satisfait, mais que le côté discrétion puisse être aussi. Au moins, elle bouge beaucoup, ne reste pas toujours très longtemps au même endroit, dit qu'elle ne va pas rester ce qui peut refroidir certaines rencontres. Tous ne veulent pas gaspiller de l'énergie pour vraiment approfondir cette nouvelle relation. Elle n'a pas pensé à ne fréquenter que des Immortels, elle est loin de tous les connaître, rien d'anormal à cela. Elle est assez jeune pour une Immortelle, et quelque chose lui dit que même les plus vieux ne se connaissent pas tous. Ce n'est pas comme s'il y avait une convention des Immortels aux quelques années. Du coup, ne faire connaissance qu'avec eux, même de façon temporaire, ne serait pas assez pour la blonde. De plus, reconnaître un Immortel de quelqu'un qui ne l'est pas est assez compliqué. Ils ne se baladent pas avec une affiche qui l'indique. À moins de le voir guérir ou de le rencontrer quelques décennies plus tard, ils ne peuvent pas le savoir.

Comme en ce moment avec Aurora. Elle ne se rappelle pas qu'à l'époque il y ait eu un signe, un indice, des paroles quelconques indiquant qu'elle était une Immortelle. À moins qu'elle ne le soit devenue quelques années plus tard ; pas trop d'années, elle ne donne pas l'impression d'avoir vieilli, physiquement, depuis. La brune décide de ne pas l'ignorer et semble même être ravie de la revoir. Elle est donc elle aussi ravie, son sourire se faisant un peu plus apparent. « Ça va. » Réponse simple, basique, mais dire autre chose en public est compliqué. Il vaut mieux éviter que cela tombe dans des oreilles indiscrètes. L'anglais est assez connu de tous, ce n'est pas parce qu'elles ne sont pas dans un pays anglophone qu'il n'y a personne qui se débrouille dans cette langue. Et en fait, elle n'a aucune raison de vraiment aller mal. Réponse basique qui ne cache rien, qui n'est pas dite pour être polie. Celle qui a toujours l'apparence d'une jeune femme se remet à parler, s'interrompt en riant. Elle hoche la tête, se mettant à rire elle aussi.  Tomber sur quelqu'un d'Immortel est assez rare. « Aucune chance. » Les chances ? Aucune. Ou infime. Cela lui est déjà arrivé, mais ce n'est pas très fréquent. Pas toujours pour le mieux non plus. En ce moment, avec la personnalité qu'elle connait d'Aurora, de ce qu'elle se souvient de leur seule rencontre précédente, de comment elle se comporte en ce moment, elle se dit que ça devrait faire partie des bonnes relations à éventuellement pouvoir entretenir... si elle est d'accord, naturellement.

Elle brûle les étapes, pense trop, contente de pouvoir parler de ce qu'elle a pu faire sans être obligée de décider ce qu'elle cache ou pas dans une conversation. Parce que trop en avoir vu à l'âge qu'elle apparaît être, c'est louche. Et pas seulement niveau pays qu'elle a pu visiter, mais son passé, avant d'être Immortelle. Elle n'en parle pas souvent, ce n'est pas très agréable, sauf qu'elle ne va pas être obligée de s'inventer une histoire (souvent le classique deux parents, un chien, une maison, un vélo et une clôture blanche). « Je veux bien oui. » Elle aime bien les chats, les animaux en général, n'en a pas car cela demanderait trop d'organisation pour tous les voyages qu'elle peut faire. Cela demanderait trop d'organisation tout simplement. Elle ne l'est pas toujours organisée, oublie souvent, si sa tête n'était pas attachée, elle finirait par l'oublier quelque part. « Non. » Est-ce que les Immortels peuvent avoir des allergies ? Elle n'en a jamais rencontré, mais peut-être que c'est le cas. Ou bien la brune se montrait juste polie car elles sont dans un endroit public et qu'il est préférable de faire comme si elles ne sont que de simples humaines. Elle lui sourit, prête à partir, lorsqu'un détail lui revient en tête. « Ça peut attendre... vous étiez ici pour une raison ? » Avec la vitesse à laquelle elle est arrivée, cela devait être assez urgent en fait.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

time goes by (esther#1) Empty
(#) Re: time goes by (esther#1)    Dim 17 Jan - 19:10

Il y a un léger moment de flottement suite à la proposition d’Aurora et l’espace d’un instant, elle se demande si elle n’a pas été un peu trop enthousiaste. Peut-être que la blonde se montrait simplement polie en se comportant de manière agréable. Peut-être qu’elle est gênée à l’idée d’échanger avec une autre immortelle. Les possibilités sont infinies. Esther est souriante et avenante, mais ne l’a-t-elle pas toujours été ? Elle ne semble pas opposée à l’idée. Elle se contente d’acquiescer et de répondre par quelques mots. Impossible de se souvenir si elle était aussi taciturne lors de leur première rencontre au siècle dernier. Ce n’est toutefois qu’un point de détail, car la brune a largement de quoi faire la conversation pour deux. « Vous allez voir, ils font le meilleur macchiato au caramel de toute la ville ! Parfois ils vendent aussi des sortes de crêpes traditionnelles avec de la confiture à l’ananas et au gingembre, c’est un délice. » Lorsqu’elle babille de la sorte, elle récolte toujours un regard agacé de la part de son frère. Mais aujourd’hui, son frère n’est pas là. Une chance ! Et tandis que les deux femmes commencent à se diriger vers la sortie, la voix d’Esther la stoppe dans son avancée. « Ici ? Oh ! Bien sûr ! » qu’elle s’exclame avec un petit rire confus. Aucune suite dans les idées, comme d’habitude. Elle fait demi-tour pour récupérer sa peinture toujours emballer et vient la poser contre la borne d’accueil avant de sourire à celle qui se tient derrière. « Pour Mme Zhang s’il vous plait ? Je reviens – comment dit-on déjà – demain, d’accord ? » Elle baragouine comme elle peut, sans se rendre compte qu’elle massacre surement la langue à cause de son accent de derrière les fagots. La femme ne semble pourtant pas lui en tenir rigueur et se contente d’acquiescer sobrement. Aurora jette un regard à Esther par-dessus son épaule, un sourire penaud sur les lèvres. « Mon niveau en mandarin est plutôt déplorable, mais la galeriste accepte d’exposer certaines de mes peintures pendant la durée de mon séjour. » Ça lui permet d’avoir une rentrée d’argent, même si cette dernière est plutôt irrégulière ces temps-ci.

Prenant congé d’un signe de la tête poli en direction de l’hôtesse d’accueil, Aurora relève le col de son manteau pour affronter le froid extérieur et quitte la galerie, tenant la porte derrière elle pour permettre à Esther de sortir à son tour. Un frisson la traverse de pied en cap lorsqu’une bourrasque de vent vient faire voler ses cheveux détachés. Elle ne s’y fera jamais. La neige s’étend tel un tapis sur les trottoirs à perte de vue malgré les nombreux passants qui marchent dessus d’un pas pressé et assuré. Les toits sont recouverts d’une épaisse poudreuse immaculée et des petites stalactites pendent paresseusement aux gouttières. Malgré le soleil qui pointe son nez de temps à autre derrière les nuages, les températures sont loin d’être clémentes et cela ne semble pas être près de s’arranger dans les semaines à venir. Le thermomètre affiche déjà bien en dessous de zéro, et Aurora ne peut s’empêcher de se demander jusqu’où cela peut descendre encore. Tout ce qu’elle espère, c’est que la prochaine destination que choisira Zyanya sera plus clémente au niveau météorologique. Peut-être même qu’elle pourrait décider pour une fois, et lui faire quelques propositions de voyage. Une retraite à Bali par exemple, à se dorer la pilule sous les cocotiers sur des plages de sable fin en sirotant des cocktails les pieds dans l’eau. Ou peut-être Bora Bora et ses paysages idylliques, pour qu’elle puisse passer son temps à se prélasser en paréo dans une cabane sur pilotis au beau milieu d’un lagon bleu turquoise. Pas qu’elle soit spécialement réfractaire à un train de vie conventionnel, mais on a bien le droit de se faire plaisir de temps en temps pas vrai ?
Elle ne sait même pas pour quelle raison ils sont venus s’enterrer ici au plein cœur de l’hiver en premier lieu. A vrai dire, elle n’est même pas sûre d’avoir posé la question, trop habituée à le suivre docilement comme une sorte de chien qui n’aurait même plus besoin d’une laisse pour marcher derrière son maître. Parce qu’elle a presque toujours fonctionné comme ça, et que c’est encore plus simple de le laisser décider pour eux deux. Elle aime à s’en plaindre de temps à autre, mais elle ne peut nier le confort que l’entièreté de cette situation implique. Combien de temps cela pourra-t-il continuer à durer ? Impossible de la prévoir. Parfois, Aurora a le sentiment que Zyanya lui échappe. Il est là sans l’être vraiment, accaparé par des pensées connues de lui seul et qu’il garde jalousement secrètes alors même qu’ils s’étaient promis de toujours tout se dire. Mais la brune ne veut pas penser à ça, pas aujourd’hui. Elle veut profiter de la distraction bienvenue qu’offre l’arrivée inopinée de cette ancienne connaissance. Elle ne pouvait pas mieux tomber. Elle se tourne en direction de la blonde, sans cesser d’avancer, et lui offre un sourire avenant. « Qu’est-ce qui vous amène à Pékin Miss Fisher ? Vous êtes dans la photographie n’est-ce pas ? » Avec les années qui défilent sans qu’elle puisse vraiment les compter, la mémoire de l’immortelle lui joue parfois des tours. Les formes se mélangent, les informations se bousculent. Les contours des visages de ceux qu’elle a aimé se brouillent pour ne devenir qu’une sorte de souvenir flou.

anglais
mandarin
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

time goes by (esther#1) Empty
(#) Re: time goes by (esther#1)    Dim 31 Jan - 3:49

Esther se dit qu'elle doit sûrement être trop prudente, car en observant les réaction d'Aurora, cette dernière semble assez confuse face aux réactions qu'elle a. Elle ne sait jamais trop comment réagir lorsqu'elle rencontre quelqu'un comme elle, encore moins dans un endroit public où n'importe qui peut entendre n'importe quoi. Elle préfère miser sur la prudence pour l'instant et se rattraper plus tard. Elle hoche la tête, gardant en tête ce que dit la brune à propos de la boisson et elle la regarde ensuite, pas certaine de ce qu'elle a entendu. « Ananas et gingembre ? » répète-t-elle, surprise. Elle a bien entendu. « Ça doit être... intéressant. » Elle n'est pas fan de l'ananas, mais elle veut bien tester tout de même, surtout avec le gingembre. Elle ne sait pas trop ce que cela pourrait donner, surtout en version crêpe. Elle suit l'Immortelle quelque instant plus tard, lorsqu'elle se rappelle ce qu'elle faisait ici en premier lieu. Elle se met à parler en mandarin suppose-t-elle, car elle ne reconnaît pas vraiment... mais même elle peut entendre que c'est assez maladroit. Elle ne semble pas du tout être sûre de ce qu'elle dit et cela s'entend. C'est tout de même plus ce qu'elle, elle sait en mandarin. Un instant plus tard, elle revient vers elle. « Et tu en fais beaucoup ? » Elle sait que c'est plus court que de faire des photos, mais parfois on peut être tout de même prolifique.

Elle attache son manteau, puis elle la suite ensuite jusqu'à l'extérieur et la remercie de lui avoir tenu la porte. La température n'a pas changer depuis qu'elle est entrée, il fait toujours aussi froid. Elle remet ses gants et ses mains vont ensuite dans ses poches. Aurora se met ensuite à lui poser de nouvelles questions, alors qu'elles continuent d'avancer. « Juste Esther. » qu'elle lui indique, en souriant. Elles vont sûrement passer quelques siècles à se rencontrer de temps à autre, alors autant passer directement au prénom. Elle n'est pas toujours très à cheval sur la politesse. « Je viens faire la touriste. » Rien de très compliqué ni de très original. « J'aime bien découvrir et aller un peu partout. » Elle le fait, autant que possible, se laisse porter par ses envies ou les commandes qu'elle peut avoir. « Je pensais pas qu'il ferait aussi froid ici par contre. » Tant pis, elle est sur place pour quelques jours, ou semaines encore. Elle ne va se plaindre pour aussi peu. Elle a la chance de pouvoir se réchauffer n'importe où (presque, elle ne va pas entrer chez quelqu'un) n'importe quand. Il y a plusieurs lieux publics tout autour. « J'ai tendance à avoir une idée et à l'écouter tout de suite, alors j'me suis pas renseignée sur la météo en hiver dans le coin. » Elle s'attendait à ce qu'il fasse froid, elles sont dans l'hémisphère nord, mais pas à aussi froid ni à de le neige. Elle hausse les épaules et se met à rire. Elle va peut-être apprendre un jour, elle a beaucoup de temps devant elle pour cela. En plus de découvrir le lieu, elle a aussi la surprise de la météo. Ce n'est pas toujours une bonne surprise, sauf que cela amène encore plus d'inattendu et elle n'est jamais contre. Autant rendre aussi différente que possible sa vie à durée indéterminée.

Et... ah oui. Elle a un peu trop répondu à la première question de la brune, elle a perdu le fil.« Je suis photographe. » qu'elle confirme, hochant la tête. « Tu es depuis longtemps à Pékin ? » Elle semble parler un peu la langue du coin, malgré la maladresse et les doutes, mais elle a pu avoir de nombreuses années pour cela. « Tu étais déjà dans... cet état quand on s'est rencontrée ? » demande-t-elle. Parce qu'elle n'a pas l'air d'être plus vieille. « Désolée... je suis curieuse, c'est pas souvent que je rencontre quelqu'un comme moi. » Elle pourrait être plus précise, mais elles sont toujours entourée de d'autres personnes qui peuvent très bien parler anglais. Elle tourne la tête et lui sourit, espère qu'elle ne va pas trop le prendre mal.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

time goes by (esther#1) Empty
(#) Re: time goes by (esther#1)    Dim 7 Fév - 18:44

La question sur la peinture la prend un peu au dépourvu, et l’espace d’un instant, elle ne sait même pas quoi répondre. Elle n’y avait jamais vraiment réfléchi à vrai dire. Beaucoup. Cela veut à la fois tout et rien dire. Est-ce qu’elle est censée le quantifier à l’emporte-pièce ? Ou bien doit-elle comparer avec d’autres artistes de sa connaissance ? Pour être tout à fait honnête, elle n’a pas l’impression d’accorder suffisamment de temps à sa passion devenue travail. Ou gagne-pain, plutôt. Parce qu’elle est encore loin de pouvoir sortir un salaire décent de manière régulière. Si Zyanya n’était pas là pour ramener de quoi faire bouillir la marmite et de quoi leur mettre un toit au-dessus de la tête tous les mois, Aurora serait probablement obligée de vivre une vie de bohème. Surement qu’elle serait incapable de s’en sortir toute seule. Encore une chose pour laquelle elle ne le remercie pas suffisamment. « Pas autant que je le voudrais pour être honnête. C’est une activité plutôt chronophage et pas spécialement rentable. Pas ces temps-ci en tout cas. » A une certaine époque, ses toiles se vendaient plutôt bien. Elle les vendait alors sous le pseudonyme de Endrick Janse van Rensburg. Parce que les femmes artistes étaient mal vues, et qu’il valait mieux passer pour un homme pour espérer tirer profit de son travail. La simple idée manque de lui faire lever les yeux au ciel. Aujourd’hui, le domaine de l’art est moins abordable, beaucoup plus concurrentiel. Lorsque ce ne sont pas les critiques qui assassinent les œuvres, ce sont les clients qui se montrent réticents. Le marché chinois n’échappe pas à la règle, quoi qu’un peut moins campé sur des principes datés.

Tout dans ce pays est dépaysant. De la culture à la nourriture en passant par la météo capricieuse et sans pitié. C’est joli, il faut bien l’admettre, mais loin d’être pratique. Le vent s’infiltre partout et la neige fondue rend les trottoirs glissants. Impossible de faire plus d’une dizaine de pas sans manquer de déraper, difficile dans le même temps de tenir une conversation bien ficelée. Lorsque la blonde lui indique de l’appeler par son prénom, un sourire sincère vient éclore sur ses lèvres. « Aurora, dans ce cas. » qu’elle répond simplement. Elle est un peu trop polie parfois, la jolie brune. Vestige d’une éducation d’un autre temps où les mœurs et les convenances étaient différentes. Même certaines de ses expressions sont datées. Généralement, elle ne s’en rend compte que lorsque les autres rigolent ou lui font remarquer. Elle n’est pas du genre à s’en offusquer. Après tout, les habitudes ont la vie dure n’est-ce pas ? Et puis, il vaut mieux être trop bien élevé que pas assez, c’est une certitude. « Tu as visité la Cité Interdite ? C’est très touristique mais ça vaut le détour et – oh ! si tu veux faire de jolies photos, je te conseille d’aller faire un tour dans la rue de Wangfujing à la tombée de la nuit, ça vaut vraiment le détour. » La plus grande rue piétonne de la ville, bourdonnante comme une ruche en pleine effervescence. Zyanya détesterait l’agitation, la brune en est intimement persuadée. Trop attaché à son confort et à son espace personnel. Il ne sait pas ce qu’il rate. Si Aurora peut avoir le plaisir de donner des conseils à quelqu’un qui l’écoute véritablement, autant en profiter. La remarque sur la météo lui arrache un petit et elle resserre les pans de son manteau contre son corps. « Je me suis fait surprendre aussi. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vu une ville recouverte par la neige. Ma garde-robe était loin d’être adaptée à mon arrivée. » L’inconvénient de partir à l’improviste et de ne pas avoir de suite dans les idées.
Suivre Zyanya, c’est invariablement une aventure. Bonne ou mauvaise, il faut toujours attendre d’arriver sur place pour en être sûr. Parfois, il faut attendre plusieurs mois pour réaliser que c’était une erreur monumentale. Alors Aurora fait son petit bonhomme de chemin sans trop s’inquiéter des plans et des objectifs de son frère. Cela fait bien longtemps qu’elle a compris qu’il est inutile d’attendre après lui pour des explications. Parfois, elle se demande même s’il sait seulement ce qu’il fait. Pour ce qu’elle en sait, il pourrait tout aussi bien se contenter d’avancer à l’aveugle en espérant le meilleur tout en redoutant le pire. Elle n’est pas à Pékin depuis suffisamment longtemps pour avoir une vision d’ensemble, elle préfère laisser venir. « Seulement depuis quelques mois. Pour des petites vacances improvisées. » Elle élude la question, répond sans grande conviction. Elle n’a pas spécialement envie d’aborder le sujet parce qu’elle n’a aucune idée de la réponse. Cela la renvoie aux innombrables secrets que le toltèque semble emmagasiner depuis des siècles. Moins elle en sait, mieux elle se porte. A ce qu’il paraît. « Tu n’as pas à t’excuser. Et pour répondre à ta question : oui. J’avais déjà fait un bout de chemin à notre première rencontre. » Le temps défile différemment lorsque l’on est immortel, et ce qui pourrait paraître long à certains se révèle finalement extrêmement court pour d’autres. Difficile d’annoncer sa date de naissance en pleine rue lorsque l’on est âgé de plusieurs siècles.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

time goes by (esther#1) Empty
(#) Re: time goes by (esther#1)    Jeu 18 Fév - 1:32

Esther vient de poser une question à Aurora qui la fait réfléchir. Ce qui est involontaire de sa part, ce qui n'était pas intentionel. « C'est vrai que ça prend plus de temps qu'une photo... et que l'art graphique je pense. » Elle ne fait pas beaucoup de modifications dans ses photos, n'y passe pas beaucoup de temps. Elle ne peut donc pas dire si faire un dessin avec un logiciel prend plus de temps qu'une  peinture. Dans tous les cas, aujourd'hui, beaucoup veulent avoir tout rapidement. Elle hausse les épaules, il faut bien vivre avec leur époque. Ils n'ont plus l'habitude d'attendre, puisque la plupart des activités et des services se font rapidement. La patience ne s'apprend plus vraiment, il y a toujours quelque chose de nouveau sur les réseaux sociaux, sur le net, il y a des films dans les voitures, l'attente est mise en arrière plan. « Mais tu dois avoir de bons clients s'ils sont prêts à t'attendre. » Elle suppose dans tous les cas, elle ne sait pas trop comment la brune fonctionne avec l'art. Des commandes ? Ou bien elle peint ce dont elle a envie et elle essaie de vendre ensuite ? Un mélange des deux ? Elle ne s'est jamais trop intéressée à l'art, sauf dans les musées. En faire, à part avec sa photo, elle n'a jamais vraiment essayé. « J'ai jamais été doué pour dessiner ou peinturer... j'ai toujours préféré danser. » Et imiter sa sœur, beaucoup plus intéressante que sa grande sœur. Un sourire triste apparaît un instant sur son visage, comme à chaque fois qu'elle pense à Ruth, morte injustement comme tant d'autres, sans avoir pu avoir de véritablement remerciement de sa part pour tout ce qu'elle a pu faire pour elle.

Bref, un instant plus tard, elles affrontent le froid, la neige. Température bien surprenante pour elle qui ne s'attendait pas à des températures aussi basses dans ce coin, même si c'est plutôt peu pensé de sa part étant donné la latitude de l'endroit. Il est vrai qu'elle s'est rarement intéressée à ce coin, d'autres contrées l'intéressant plus. Elle rattrape le temps perdu, et tant pis s'il ne fait pas beau et chaud. Cela permet de découvrir d'autres détails, d'autres manières de vivre des habitants. Ce n'est pas un peu de froid qui va la tuer (enfin, même si c'est le cas, elle n'est pas vraiment inquiète). Certes, cela serait plus agréable sans ce vent, sauf qu'il ne les empêche pas de parler. Elle sourit à Aurora, contente que cette dernière veuille bien que cela soit aussi simple. Elle n'a rien contre être polie, il y a tout de même quelque limite quand on va sûrement recroiser quelqu'un pour les quelques prochaines centaines d'années, très probablement. Puis, l'immortelle se met à parler de ce qu'il y à faire dans le coin, avec un enthousiaste qu'elle trouve assez rafraichissant. « J'ai surtout exploré la ville de jour en fait. Je me suis réservée la Cité interdite pour une journée plus chaude et j'avais pas entendu parler de Wangfujing... j'en prend note. » Elle lui sourit. « Je vais t'engager comme guide touristique à ce rythme. » rajoute-t-elle, riant. Enfin, elle est sérieuse si jamais Aurora a du temps. Elle n'est jamais contre un peu de compagnie, et si en plus elle connait la ville, c'est un plus. Tout comme de passer du temps avec la brune, elle ne l'a pas fréquenté longtemps il y a quelques années, sauf qu'elle lui a laissé une assez bonne impression et elle ne la dément pas depuis qu'elles sont ensemble... cela fait quelques minutes, soit, mais elle a un assez bon sentiment.

Aurora ne s'attendait pas non plus à ce genre de température. « Tu es partie comme ça aussi ? » Comme quoi le froid et Pékin, cela ne semble pas être si connu que cela. Elle hoche ensuite la tête. Quelques mois pour des vacances... elle trouve cela assez long, elle reste rarement très longtemps aussi longtemps, mais si c'est dans l'habitude la brune, pourquoi pas. Elle a le droit de vivre sa longue vie comme elle le souhaite. Elle, elle a des fourmis dans les jambes, bouge, découvre. Peut-être que dans quelques dizaines d'année elle va se calmer. Elle va bien voir, elle n'est pas pressée d'être au même endroit. Elle hoche la tête, lorsqu'elle dit qu'elle avait déjà fait un bout de temps lorsqu'elles se sont rencontrées par le passé. C'est assez difficile à savoir, peut-être parce qu'elle ne connait pas encore beaucoup d'immortels ou qu'elle ne porte pas assez attention. « Moi ça fait pas aussi longtemps. » Elle n'a même pas cent ans en âge humain en fait. « C'est encore loin ? » Le froid ne va pas la tuer, ou sinon pas longtemps, sauf qu'elle ne compte pas continuer d'avoir froid. Cela fait remonter quelques mauvais souvenirs.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

time goes by (esther#1) Empty
(#) Re: time goes by (esther#1)   

Revenir en haut Aller en bas
 
time goes by (esther#1)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» now you're just a stranger (esther)
» The Usual (Esther)
» it's a small word (esther)
» into the lion's den (ANTON & ESTHER)
» Golden Twenties | Esther terminée

AD VITAM AETERNAM :: rps
Sauter vers: