Somewhere between screaming and crying | Harper

Continuer de jouer avec le morceau de métal, comme si ça pouvait le rassurer. Ce n'était pas le cas. Ça ne le rassurait jamais, ça ne faisait que lui rappeler les choses, comme toujours, la douleur qu'il avait ressenti ce jour-là, si vivace dans son esprit. Jusqu'à ce qu'il entende la voix d'Harper résonner dans l'air. Il avait relevé les yeux vers lui, mais faire ce qu'il demandait, se calmer, arrêter de stresser de cette manière...Ce n'était pas simple, au contraire même. Il avait un mal fou à concentrer ses pensées sur autre chose, pas toujours capable de reprendre pied dans la réalité quand il repensait à ce qu'il avait pu un jour être et qui le talonnait, quoi qu'il puisse faire pour ça. Et presque être soulagé quand la sonnerie avait retenti, quand Harper lui avait dit d'aller chercher la commande qui arrivait. Et il s'était empressé de filer, cachant autant qu'il pouvait son malaise, sa peur de ce que pensait déjà le jeune immortel. Les gens de maintenant ne pouvaient pas comprendre, ils n'avaient pas vécu toutes ces choses, ils ne pouvaient pas imaginer que l'on vive ainsi. Que l'on aime vivre ainsi.

Il avait essayé, réellement essayé de penser à autre chose en descendant à nouveau par les escaliers pour aller chercher la commande. Attendre en faisant un peu les cent pas, en continuant de tripoter le morceau de métal à son cou, jusqu'à ce que le livreur soit enfin là. Remonter avec le sac, toujours par l'escalier, pas le moment de rajouter la panique de l'ascenseur à tout ce qu'il ressentait déjà. Harper semblait bien trop ressentir ce qu'il ressentait, pas la peine de lui rajouter cela en plus du reste. Ça ne ferait que le troubler encore plus. Et probablement lui déclencher une nouvelle migraine. Il était revenu dans l'appartement, déposant le sac sur la table du salon en voyant l'homme arriver et se laisser tomber dans un des canapés. L'immortel avait fait de même, dans un autre, pour ne pas être trop proche de lui, comme si cela allait changer quoi que ce soit à ce qu'il leur arrivait. Et l'imiter en mangeant ce qu'il avait commander, le burger bien trop gras et pas assez nourrissant qui lui donnait malgré tout l'impression d'avoir mangé bien plus que nécessaire.

Et puis écouter Harper se remettre à parler, en regardant ses frites, sans rien dire. Il aurait voulu qu'il se taise. Qu'il n'ait pas vu tout ça. Mais plus il décrivait, plus Aonghas serrait les mâchoires et se recroquevillait sur lui-même, comme si cela pouvait faire une carapace qui le protègerait de la vérité. Jusqu'à ce qu'il relève les yeux vers lui, embué de larmes en entendant la suite. Harper avait raison. Entièrement raison. Il avait aimé ça. Et quoi qu'il puisse faire maintenant n'y changerait rien. Il avait aimé ça. Et probablement qu'il aimerait encore ça si il devait recommencer. Parce que c'était comme ça, c'était dans son sang, dans ce qu'il était et il ne pouvait pas aller contre ce qu'il était, la manière dont on l'avait élevé. Sentir une larme couler le long de sa joue et fermer les yeux, en faisant couler d'autres, se crispant encore un peu plus en les sentant rouler ainsi.

You can't say you understand... Un peine un murmure alors qu'il enfouissait son visage dans ses mains. Comment lui expliquer ? Il ne pouvait pas. I am sorry you felt that. I am not proud of my past. Of what I used to be. I don't want you to feel that again... Parce que ça devait être horrible de voir tout ça, de ressentir tout ça, autant ses propres émotions que les odeurs et le reste. Et le pire, dans tout ça, était que même maintenant, revivre ses souvenirs ainsi, il éprouvait toujours le même sentiment vis-à-vis de ce qu'il faisait, de ces batailles dans lesquelles il s'était engagé, de ses vies qu'il avait prises, sans considération pour ce qu'étaient ces gens, les familles qu'ils pouvaient avoir, ce qu'ils auraient pu devenir. Parce qu'encore maintenant, ça ne comptait pas vraiment. I should leave. You surely don't need a killer with you right now...You don't need the risk to...feel that again... Relever le visage, alors que d'autres larmes coulaient silencieusement, et plonger dans le regard d'Harper.

Ses yeux dans les siens, y trouvant un écho de ce qu'il ressentait, tout comme dans son esprit il voyait cet écho. Parce qu'ils partageaient ça. Et ils le partageaient d'une manière bien plus profonde que l'immortel ne le faisait avec les autres de la constellation. Pas sûr de comprendre ce que cela voulait dire. Pas sûr de vouloir même comprendre de quoi il s'agissait réellement. Alors il restait juste dans ses yeux, encore plus quand il était venu s'asseoir à côté de lui, quand il avait séché ses larmes et caressé sa joue. Cette envie de le prendre dans ses bras, retenue par le fait qu'il ne voulait pas lui transmettre encore ses émotions, son passé, tous ces fragments de vie tous plus violents et douloureux les uns que les autres. L'écouter, plus attentivement qu'il n'avait jamais écouté une autre étoile de sa constellation, parce qu'il y avait quelque chose dans cette voix qui le calmait, qui lui faisait du bien. Ce petit quelque chose qu'il ressentait sans vouloir l'admettre, l'inconscient qui le cachait pour préserver la conscience de ce que ça pourrait vouloir dire.

Il avait dégluti difficilement, alors qu'il avait senti les mains s'enlever et qu'il regardait le sourire sur le visage en face de lui. Et derrière le sourire les autres émotions qu'il sentait venir de lui. Un mal-être grandissant, qu'il ne savait pas à qui attribuer. Etait-ce Harper ou bien lui ? Lequel des deux immortels se sentait ainsi à l'idée que l'écossais sans aille ? Il n'en avait pas la moindre idée, préférant croire que c'était lui, que c'était sa propre douleur qu'il ressentait et projetait sans le vouloir. I don't want to leave you. Soufflé du bout des lèvres en voyant le regard du plus jeune se baisser. You just deserve someone much better than me to help you... Baisser la tête à son tour, le coeur bien trop lourd, les larmes bien trop nombreuses. Pourquoi être avec lui remuait autant son passé et la douleur qu'il ressentait, il n'en savait rien mais il n'aimait pas cela. Pourtant, il ne pouvait pas juste partir. Il ne pouvait pas le quitter, parce qu'il y avait cette envie pressante de le prendre dans ses bras, de le consoler autant que ça le consolerait de le faire.

Quelque chose en lui, dont il avait besoin, dont il ne pouvait se passer, malgré les échecs de leurs précédentes rencontres. Et il avait attrapé le pull de ses mains pour l'attirer à lui doucement, poser sa tête contre l'épaule d'Harper en essayant de ne pas toucher sa peau, se réfugier dans l'odeur du tissu, pour juste pleurer. Il essayait de retenir des sanglots qui lui secouaient malgré tout les épaules, se mordant la lèvre pour taire les bruits, crispant les yeux pour essayer de calmer en vain ses larmes. Il se sentait à la fois pathétique, minable et impuissant, venu là pour aider leur nouvelle étoile, il ne faisait que l'enfoncer et l'entrainer avec lui dans ce chagrin qu'il traînait depuis bien trop longtemps. Qu'il cachait depuis bien trop longtemps. A qui en parler quand on savait que personne ne resterait plus de quelques années ? I shouldn't do that. I am the elder one, after all. I should be tougher than that. Un rire pathétique, entre larmes et sourire, alors qu'il voulait serrer encore plus contre lui Harper. Il avait fini par relever la tête, les yeux légèrement rougis par ses larmes qui ne voulaient pas s'arrêter plongés dans ceux de l'autre. I really want to kiss you. But I know I can't. Won't be good for you. Une envie au bord du coeur qu'il essayait d'étouffer. Qu'il voulait taire parce qu'il savait comment ça se terminerait.

Le souffle légèrement coupé, à espérer l'improbable, l'impossible même. Il ne ferait pas ça. Il ne se ferait pas mal ainsi pour cela. Et sentir quand même les lèvres contre les siennes, la douceur, la chaleur, ce que ça faisait naître en lui, tout au fond de lui et dans son crâne. Au milieu de la douleur qu'il recevait de l'autre, le plaisir doux et inattendu d'avoir retrouvé ses lèvres. Son coeur qui s'était mis à battre de manière erratique dans sa poitrine, cognant soudainement si fort. Sentir la main dans ses cheveux, remonter la sienne dans son cou, juste envie de rester ainsi quitte à ne plus respirer et supporter la douleur qu'il sentait lui percer le crâne autant qu'elle devait irradier dans celui de l'homme avec lui. Et ce lien qu'il sentait si fort entre eux. Jusqu'à ce qu'il le sente s'éloigner, sans le retenir parce qu'il savait qu'il fallait que cela s'arrête. L'air troublé sur ses traits à voir Harper souffrir à ce point, sa culpabilité qu'il essayait de garder pour lui, pour ne pas la projeter sur le jeune immortel, pour ne pas qu'elle l'affecte.

Et tout d'un coup le rire. Provoquant un sourire d'abord timide, puis un peu plus large, encore un peu plus en l'entendant, avant de se mettre à rire avec lui, basculant doucement pour venir contre lui. Rester allongé contre lui, à juste écouter son souffle, à essayer de ne pas se perdre dans les sentiments qu'il sentait chez l'autre. Difficile de ne pas juste s'oublier au milieu de tout ce qui l'agitait, comme une barque perdue au milieu des vagues. Il avait redressé un peu la tête, chercher son regard alors qu'il sentait toujours cette douleur dans son crâne. Must be weird, see the things the way I saw it that night... Toujours un large sourire, parce qu'il se rappelait de cette nuit bien mieux qu'Harper. Ce qu'il avait ressenti en le voyant, ses envies qui s'étaient agitées en lui, ce qu'il avait éprouvé en l'embrassant, en restant près de lui. I don't know if I can stop worrying...I care about you so I worry. Ses yeux plongés dans les siens, à les détailler comme si c'était la première fois qu'il les regardait.

It's not the same with the others. With you it's...much stronger. S'arranger pour cacher sa main dans sa manche comme lui, venir caresser doucement sa joue, cette envie de l'embrasser à nouveau qui revenait. And I like how stronger it is with you. Quitter ses yeux, pour se retenir de l'embrasser et venir poser sa tête contre lui en fermant les yeux. Eviter de se poser la question, de se demander pourquoi c'était le cas, pourquoi c'était plus fort avec lui et juste profiter de la sensation. I did not feel so...relief since a long time. Un simple murmure alors qu'il se blottissait un peu plus contre lui, prenant garde autant qu'il le pouvait à ne pas toucher sa peau de la sienne. Et laisser ses pensées dériver un peu, sans but, sans ordre, juste suivre un cours étrange et soudain bien plus calme. I think I understand a bit what you're doing when you're touching me...Not quite sure but...You may be some sort of...farseeing guy. Feeling the past of people, or things you touch. Not a easy gift, you're bloody unlucky. Laisser un petit rire s'élever en tournant de nouveau la tête pour poser son menton sur lui et le regarder avec un air doux.

Juste être bien et laisser les choses se calmer, profitant autant de la paix qui s'installait dans son esprit que de celle qui émanait de l'homme à ses côtés. C'était une sensation si étrange, si inhabituelle. Qui lui rappelait également un passé lointain, ce qu'il avait ressenti quand il était avec Seamus, une brève accalmie au milieu de la guerre qu'ils menaient. Et si il n'était plus en guerre, l'accalmie que lui offrait Harper était malgré tout bienvenue. Il le regardait tendrement, en l'écoutant, en comprenant pourquoi il avait eu l'air si mal au milieu des clients. Et il ne pouvait s'empêcher d'être sincèrement désolé pour lui, désolé de tout ce que cela changeait pour lui, de tout le mal que ça pouvait lui faire. Remarquer à quel point Harper pouvait vivre ce changement différement de lui. Pour un guerrier, ne pouvoir mourir n'était devenu une malédiction qu'au fil du temps. Quant au reste...Il sentait bien à quel point ça peinait le jeune immortel, ne plus pouvoir travailler, ne plus pouvoir être au milieu des gens comme il avait pu l'être. Et à ressentir cela, à le voir ainsi, il voulait le prendre réellement dans ses bras, essayer de le réconforter du mieux qu'il pouvait, en sachant bien que ça ne changerait rien.

Whenever you want, Harper. Ça aurait même pu être maintenant qu'il en aurait été ravi, parce qu'il avait encore envie de toucher sa peau, de sentir ses lèvres contre les siennes, de savourer sa présence réellement contre lui, pas juste au travers du tissu. Et rire un peu en l'entendant, en le laissant bouger pour se remettre un peu correctement dans le canapé. Attraper le paquet de cigarettes pour en tirer une, un peu de nicotine pour calmer ses nerfs. I am just pretty handsome naturally. Et rire franchement, encore un peu plus à l'idée qu'Harper le voyait flou depuis un moment sans que ça n'ait l'air de vraiment le déranger. Se dire qu'il avait dû le voir flou un paquet de fois pendant leurs quelques nuits ensemble. The white streak is the only thing I really change. It's not there naturally, but I kinda like it. Toujours un sourire sur les lèvres en regardant vers lui, soufflant une bouffée de fumée dans l'air. And by the way...I find you incredibly cute, with your glasses. Really gorgeous too. Encore eu envie de l'embrasser et il s'était retenu de poser sa main sur la sienne.

Laissant une nouvelle taf sortir avec un soupir, il attrapa le milkshake en prenant garde de ne pas toucher les doigts d'Harper. Prenant une bonne gorgée avec un sourire en coin et un petit regard amusé vers l'homme. Not so bad. Un petit rire et il lui avait rendu la boisson définitivement trop sucrée pour ce que c'était. If you have questions or anything in your mind about...all of that or me...You can ask, you know. Pour la première fois depuis longtemps, ça ne le dérangeait pas d'en parler. D'expliquer les choses pour ce qu'elles étaient, au lieu de trouver mille et une excuses pour cacher ce qu'il était, ce qu'il faisait. Presque envie qu'il lui demande des choses, qu'il s'y intéresse. Ou s'intéresse à lui. Mais essayer surtout de ne pas y penser, pour ne pas que ça lui retombe dessus, qu'il ne le sente trop. Tout comme il voulait s'abstenir de poser trop de questions non plus.

La question avait résonné dans sa tête d'une étrange manière. Peut-être à cause de ce qui s'était passé. Peut-être à cause des émotions qu'il sentait ne pas être les siennes liées à cette question. Peut-être juste à cause de ce qui se passait quand il se rapprochait trop d'un mortel. Mais Harper n'était plus un mortel. Essayer de respirer calmement, tirer une bouffée et la souffler dans un soupir, silencieux. Et entendre Harper qui reprenait. Il savait. Parce qu'il l'avait vécu, même si le jeune immortel ne s'en rappelait pas. Mais lui s'en souvenait. Il se souvenait ne pas s'être réveillé à ses côtés les deux fois. Il se souvenait de ses départs précipités parce que les choses avaient soudainement dégénéré. Il se souvenait du sentiment de solitude qu'il ne voulait pas ressentir en se retrouvant jeté sur le palier comme un malpropre. Et maintenant qu'il l'entendait le lui dire, il savait que ce n'était pas de sa faute. Quelque chose dans les émotions qu'il ressentait chez lui. Les larmes qui lui étaient montées aux yeux en continuant de l'écouter. En le voyant pleurer lui aussi.

Glisser au sol à côté de lui, cacher sa main dans sa manche pour venir la poser sur sa joue et plonger son regard dans le sien, tout aussi triste. Envie de le serrer contre lui, d'emmêler ses doigts dans ses boucles, de le garder là en lui promettant qu'il n'aurait plus à souffrir comme ça. Parce que ça lui faisait mal de le voir ainsi, parce que ça lui faisait de la peine qu'il ait dû souffrir autant, parce que ça le mettait en morceaux de ne pas avoir vu plus loin que le fêtard inconséquent. You're not stupid. Nor a bitch. Just a bit lost. And tired. Come here. S'asseoir mieux que ça, l'attirer doucement pour qu'il repose sa tête ses cuisses et poser une main, bien cachée dans sa chemise, sur ses cheveux pour caresser lentement. I understand what it's like to be stuck because of someone else. It's so hard sometimes to just get on with it. Seems impossible. And you wish to never love again. You swear you will never put yourself in such situation again...

Retenir ses larmes autant qu'il pouvait, tirer la dernière latte et écraser le mégot dans le cendrier avant de baisser le regard vers Harper. Continuer de lui caresser la tête au travers de sa manche, souhaitant tellement pouvoir le faire de ses doigts nus. I'll stay with you. This night. The next one. The one after that. As many nights as you want... S'essuyer les yeux d'un revers de manche, le coeur proche de l'implosion devant tous les sentiments qui l'accablaient. Les siens. Ceux d'Harper. Ceux qu'ils avaient tous les deux fuis chacun de leur côté, si similaires sans même le savoir. I am certainly not perfect at all. I am a killer, a jerk sometimes, a bloody gallows-bird. But I swear, on everything I have, I won't let anything or anyone hurt you again. Because it's so painful to see you like this. Il se sentait si stupide, retrouver dans un moment pareil un élan chevalresque de la sorte lui semblait si idiot, si dépassé, sorti d'un passé oublié par tous. Comme une foutue antiquité qu'on aurait descendue de son étagère poussiéreuse. Because we're bind together, you and me. And I can't explain why, but I am glad we are. Un rire au milieu des larmes, parce qu'il savait que ce qu'il allait dire était encore plus ridicule que tout le reste. My sword is yours. Et rire un peu plus en continuant à pleurer à moitié, se sentant si grotesque, parodie de chevalier sortie tout droit d'un film fantastique.

Ridicule et niais, c'était comme ça qu'il se sentait, c'était pour ça qu'il avait eu ce rire tout à fait pathétique. Jusqu'à ce qu'Harper rit aussi. Là il s'était senti soulagé que quelque chose d'aussi stupide le fasse aussi rire, qu'il ne s'enfuit pas devant ce genre de conneries bien trop idiotes, qui n'avaient même pas leur place entre eux, après tout. Ses épaules continuaient de se soulever avec ses rires alors qu'il regardait Harper faire pareil. I know the song in Brave, if you want. Même pas une blague, il connaissait vraiment cette chanson, mais pas certain qu'il voudrait l'écouter chanter en gaélique. Personne ne voulait l'écouter chanter en général. Pas vraiment important tout de suite de toute façon. Encore moins quand il avait senti Harper bouger, presque à regret parce qu'il n'avait plus sa tête contre lui, mais ce ne fut pas si dérangeant que cela quand il le vit s'installer sur lui en faisant attention. Un petit sourire sur les lèvres, en le regardant.

L'envie de l'embrasser qui lui brûlait encore plus les lèvres, surtout quand il sentit les siennes si proches. Toucher sa peau, provoquant un frisson qui remonta le long de sa colonne vertébrale. Et quand le jeune immortel était venu se blottir contre lui, Aonghas avait enroulé ses bras autour de lui pour le garder là, fermant les yeux pour juste profiter de son corps contre le sien, de sa chaleur et de son poids rassurant. Your knight in kilt, please. Un petit rire de plus, alors qu'il le serrait un peu plus contre lui. Et même si il n'était pas fatigué, il aurait presque pu s'endormir comme ça, se laisser juste aller et le garder là. Même pas besoin de parler, juste de le serrer dans ses bras, d'enfouir son visage contre lui, de respirer son odeur envoûtante et de se dire qu'il n'avait plus envie de le lâcher. Laisser ses pensées et ses émotions flotter, tout en écoutant les siennes doucement, en écoutant la douleur diminuer. Il se sentait bien, pour la première fois depuis longtemps. Et il n'avait pas été aussi calme depuis longtemps non plus.

Wanna sleep ? You seem to really need a good rest. Faisant glisser une main pour mieux tenir le corps de l'homme contre lui, l'immortel s'était relevé prudemment. Un peu grand pour lui, peut-être, mais ça ne faisait rien, il n'en restait pas si lourd que ça, au final. Et puis commencer à avancer dans l'appartement, essayant de retrouver son chemin dans les souvenirs qu'il avait du lieu. Mais avec ce que lui avait dit Harper, il n'avait probablement jamais vu sa chambre autrement que dans cette vision de sa mort. Et il n'était pas certain de vouloir se souvenir de ça pour en retrouver le chemin. Where do you want to sleep ? And...With or without me...? Juste des murmures, tout en continuant de le porter dans l'appartement, de chercher son chemin. Il voulait qu'il dise avec, mais si ils se touchaient pendant la nuit...Il ne voulait pas peser encore plus sur lui, ne voulait pas provoquer de douleurs et d'angoisses, même si il savait que cette peau et ce corps lui manquaient déjà terriblement.

Le long soupir qui avait passé ses lèvres alors qu'il l'écoutait, qu'il aimait sentir ses mains sur ses joues comme ça, même au travers du tissu de ses manches. Si seulement il pouvait ne pas y avoir ce tissu. Si seulement il pouvait juste l'embrasser pour faire passer le petit doute qu'il avait, la peur de lui faire mal, la peur de le toucher et qu'il passe une nuit épouvantable juste à cause de lui...Sentir le soulagement malgré tout, parce qu'il voulait de lui quand même, malgré les risques et tout ce qui allait avec. Sentir la main se glisser dans la sienne en souriant légèrement, rassuré par ce qu'il disait, par le fait qu'il ne l'avait toujours pas viré de chez lui comme les fois précédentes. Why ? You sleep in a coffin or what ? Laisser échapper un discret petit rire mais suivre sagement, sans rien dire de plus. Suivre jusqu'à une chambre dont il se souvenir partiellement pour y avoir passé une nuit plus qu'embrumée et s'y être réveillé seul. Pas très important.

Il aurait bien aimé ne pas avoir à lui lâcher la main, tout comme il aurait juste aimé le garder dans ses bras. Et venir voir la penderie et les nombreux vêtements, en particulier ceux qu'Harper venait de sortir. Et rire un peu à sa blague. I only sleep naked the first night. What a shame you don't remember it... Petit haussement de sourcils amusé, avec son grand sourire, avant de se détourner un peu pour commencer à déboutonner sa chemise. So yeah, t-shirt and pajama pants will work fine. Plier à peu près sa chemise pour la déposer dans un coin, laisser les chaussures avec, et commencer à ceinture et boutons de pantalon pour le déposer au même endroit que la chemise. Il s'était retourné vers le lit, attraper le t-shirt posé là avec un petit sourire et le mettre sans vraiment faire attention à l'autre immortel avec lui. Parce qu'il savait que si il commençait à le regarder un peu trop, il allait vouloir tout sauf être habillé. Et ça n'était pas possible. Pas ce soir en tout cas.

So now, I am honey ? Does that mean I can use nickname for you too ? Enfiler le bas de pyjama, avant de se laisser un peu tomber sur le lit en étoile. Bien content d'être allongé, se sentant soudainement fatigué. Peut-être à cause d'Harper. Peut-être à cause de tout ce qu'il avait ressenti pendant cette soirée. Pas vraiment important de savoir pourquoi. Se redresser sur ses coudes pour regarder l'homme était bien plus intéressant que de comprendre sa fatigue soudaine. Juste laisser ses yeux se balader sur lui, aussi longtemps qu'il le pouvait. Etrangement, ça lui rappelait un peu les premières fois qu'il l'avait vu. L'alcool et la drogue en moins. Les visions aussi. Et maintenant qu'il y réfléchissait deux minutes...Il avait ri bêtement en se laissant retomber contre le lit, se cachant le visage dans les mains en continuant de rire. It was that. All along, from the first time I saw you. What a dobber I am. Soupire au milieu des rires en passant une main dans ses cheveux, laissant retomber l'autre à côté de lui.

Les rires idiots et maladroits qui avaient continué un peu, jusqu'à ce qu'il sente Harper s'installer et qu'il redresse un peu la tête pour le regarder. Détailler son visage, encore une fois, ses yeux, ses jolies boucles brunes...Et ne pouvoir s'empêcher de sourire. Son commentaire un peu idiot, qui l'avait amusé malgré tout, parce qu'il savait que ce n'était qu'une moquerie, comme toutes les autres qu'il avait pu entendre ce soir. Et ça n'était pas important, parce qu'il était là malgré tout, malgré ses petites remarques et ses blagues piquantes. Il était là contre lui, à lui sourire, et à même lui demander de glisser encore ses doigts dans ses cheveux. Et il ne fallait pas le dire deux fois à Aonghas pour qu'il le fasse. En faisant attention, venir remettre une boucle en place, mais éviter de s'attarder. Parce qu'il avait déjà envie de caresser sa joue, déjà envie de sentir encore ses lèvres, déjà envie de toucher le reste de sa peau...Laisser encore une fois retomber sa main mollement et soupirer un peu.

Sorry for your ego but...In my long, long, long life...I had better. Un petit sourire amusé, légèrement narquois, juste parce qu'il aimait bien le titiller. Et savoir si c'était vrai ou pas n'avait rien à voir avec cette réponse, parce que ce n'était pas une question qu'il se posait de toute façon. Il pensait plutôt à ce qui avait provoqué son rire. Et se poser la question de si il devait réellement en parler à Harper ou non. Pas envie de lui faire peur. Si toute fois il était encore assez éveillé pour comprendre de quoi il allait parler. I'll tell you tomorrow. I think you had enough emotions for today. And now, I just want to sleep, not talk. Revenir caresser doucement ses cheveux, préférant presque les frôler que réellement s'y perdre pour ne pas prendre un risque inutile. Pas envie qu'il s'endorme avec la migraine, ça serait déjà sans doute assez difficile demain au réveil.

Se retenir encore une fois de venir l'embrasser, pas facile, même si il aurait vraiment aimé. You won't change your mind tomorrow right...? I kinda used to quickly be kicked out so. Encore un de ses petits sourires, à la limite de la mesquinerie en fait. Mais au fond, il s'en fichait, ce qui s'était produit ne changeait pas le fait qu'il resterait avec lui et qu'il l'aiderait. Si ça avait dû changer quoi que ce soit, il ne l'aurait jamais attendu au bar. Il n'aurait peut-être même pas pris la peine de rester commander un verre, en fait. Et il était ravi d'être resté. Même si il commençait peu à peu à s'endormir réellement, sombrer en espérant ne pas avoir de nouveaux rêves prémonitoires sans queue ni tête ou à propos des autres crétins de sa...de leur constellation.

Le sommeil venait doucement, du moins ça aurait dû, si il n'avait pas entendu Harper. Et il aurait préféré ne pas l'entendre, au fond. Ou n'avoir lui rien dit. Le sentir s'éloigner, s'écarter de lui, avant de se redresser sur ses coudes pour le regarder. Debout, une main dans ses cheveux pour les remettre correctement, sans parler de tout ce qu'il ressentait venant droit de lui et qui lui broyait le coeur sans prévenir, sans qu'il ait même pu essayer de s'en prémunir. Il s'éloigna encore, l'immortel se redressant totalement. Il était à fuir, comme toujours. Tellement habitué à ne plus vouloir se rapprocher des gens, tellement habitué à frayer avec d'insupportables emmerdeurs, tellement habitué à des jeux qui allaient toujours trop loin. Visiblement incapable de juste réconforter quelqu'un. L'écouter en le regardant, l'air peiné, pas surpris, parce qu'il comprenait. Il comprenait qu'il avait incroyablement merdé. Et quand il vit Harper s'en aller, le fuir ainsi, il ne bougea même pas. Pas tout de suite en tout cas. Il ne pouvait rien faire, il allait juste l'énerver encore plus, merder encore et toujours et le pousser à fuir encore plus. Parce qu'il faisait toujours ça. Parce qu'il n'était pas adapté à ce monde, à ces gens comme ils étaient maintenant. A quelqu'un comme Harper, qui avait besoin de tellement plus. De tellement mieux.

L'écossais s'assit au bord du lit, se prenant la tête dans les mains pour pleurer. C'était autant les émotions qu'il avait senties chez Harper que les siennes, que sa tristesse à se dire qu'il foutait tout en l'air en un battement de cils. Combien de fois il allait encore faire ça avant de comprendre ? Un vieil immortel solitaire, voilà ce qu'il était, il faudrait bien qu'il s'y fasse et qu'il arrête d'essayer de faire comme si il pouvait encore se fondre dans le monde et avoir des relations normales avec des gens de cette époque. Se frotter encore les yeux, le visage, continuer à pleurer un instant et regarder vers ses vêtements. Si il s'en allait, Harper irait sans doute mieux. Il ne serait pas déçu par lui, par ce qu'il ferait demain, dans une semaine ou dans un mois. Par les erreurs qui l'énerveraient forcément. Qui le feraient sortir de ses gonds. Qui prouveraient qu'ils n'étaient pas faits pour s'entendre. Si il s'en allait, il ne le ferait pas souffrir plus, au moins. Il s'était levé, pour aller chercher dans la poche de son jean le morceau d'étendard. L'enrouler un peu entre ses doigts en soupirant, en se calmant. Et puis le tissu toujours serré dans ses doigts, il avait fini par sortir de la chambre et chercher le jeune immortel.

Quand il l'avait vu sur la terrasse, il avait d'abord hésité. Il risquait d'empirer les choses en faisant ça, en venant le voir ainsi. Finalement, il était allé sur la terrasse et s'était approché sans un mot, jusqu'à venir jusqu'au rebord, à quelques pas d'Harper. That wasn't funny. At all. And I really apologize for saying that. I didn't mean it. Baisser le regard vers la pierre du rebord, vers ses mains, le morceau de tissu qu'il tenait et qu'il vint frotter un peu sur son nez pour se rassurer, comme un enfant le ferait avec son doudou. I told you I am a jerk. That's just another proof. And I should stay away from you. Faire un pas vers lui malgré ça, malgré le fait qu'il aurait dû en rester éloigné et juste rentrer chez lui avant de faire plus de dégâts encore. I don't know how to say to people that I...care about them, that I love them. So I joke. I say these stupid things, thinkin' I am funny and everyghin'. But I am not. And people get hurt... Faire un pas de plus pour se rapprocher encore de lui, sans pour autant oser le toucher. Pas sans qu'il le fasse d'abord. I am sorry. I won't talk about it anymore. If you can forgive me to be an old and rude scottish warrior.

Pas bien sûr de savoir quoi faire. Ou quoi dire maintenant. Si il pouvait y avoir une réponse simple, rapide, même si c'était pour le chasser de là, ça serait pour le mieux. Qu'il sache quoi faire. Et puis baisser la tête en soupirant, s'affaissant, paraissant sans doute encore plus petit aux côtés d'Harper. L'écouter juste, entortillant toujours un peu plus ses doigts dans le morceau de tissu qu'il tenait, espérant que cela le calmerait mais ça n'aidait pas tant que ça. Ça ne calmait pas ses nerfs, ni ses pensées en vrac, ni ce qu'il ressentait. Peut-être une des premières fois où ça n'avait pas vraiment l'effet désiré d'ailleurs. Et ça aussi, ça faisait peur. Une peur bleue qu'il ne pouvait pas contrôler. Pas plus qu'il ne pouvait contrôler le froid qui rentrait dans ses vêtements trop légers. Pas plus qu'il ne pouvait contrôler ce qu'Harper ressentait. Le laisser terminer, parler jusqu'au bout, jusqu'à l'entendre lui dire d'arrêter d'avoir peur. Et comment le lui expliquer ? Il ne savait même pas si c'était possible, pas sans le faire flipper, pas sans qu'il comprenne à quel point le sort qui lui était réservé était atroce, quand on y repensait un peu.

L'écossais n'avait pas osé bouger plus, pas osé venir vers lui et combler la distance qu'il y avait encore entre eux, pas osé lever les mains pour le prendre dans ses bras. Parce qu'il ne savait pas si Harper en avait envie maintenant. Lui, il en aurait bien besoin. Mais il ne pouvait le lui imposer, pas maintenant. Il n'osait même plus le regarder, fixant juste le morceau de tissu entre ses doigts. Et ce fut une voix presque timide résonna dans l'air frais de la nuit. I can't stop being scared. I am scared for so many things. I am scared to not be good enough. I am scared that all my sins, all the bad I've done in my life can't be undone. I am scared to be that person again, that violent, selfish murderer. I am scared to lose another person I care of... Il n'avait pas bougé, juste parlé, faiblement. Jamais parlé comme ça à qui que ce soit. Pas depuis des siècles en tout cas et encore, personne n'avait jamais été aussi près de le comprendre que l'était Harper en cet instant. Et ça aussi, ça lui faisait peur. Parce que le comprendre, ce serait forcément le rejeter et partir loin de lui.

Don't tell me I don't care. I care. If I didn't care, I wouldn't be here, bound or not. I wouldn't have say all I said that night. I wouldn't have been so upset in that bloody cab. I care of you. And I don't really understand why. But I do, I really do. Toujours pas relevé la tête, ni vraiment bougé, trop peur de voir son regard quand il n'arrivait même pas à démêler ce qu'il ressentait au fond de lui. Et ne pas vouloir voir l'effet que ça avait sur lui, toutes ses émotions en vrac qu'il devait projeter parce qu'il n'avait pas le choix. I care of the stranger I saw during that party, as I care for the teen on his horse I met, years ago, who helped me. And no matter if I don't understand what broke you so deeply, I just want to do something. But I am scared, me too, to be that close from someone else. Se remettre à pleurer, sans rien contrôler, sans bruit, juste les larmes qui coulaient sur ses joues et venaient s'écraser sur ses mains, sur le tissu.

Et il ne contrôlait plus rien. Ni ses larmes, ni ses pensées, ni ses émotions. Encore moins ses mots qui semblaient sortir seuls, animés d'une volonté propre qu'il ne reconnaissait nullement. I've lost every single person I cared about in my life. Every single one. And I will lost you too. In a way or another, I'll lost you and you know the worst ? No matter the pain, no matter the sorrow, no matter how deep I suffer, I can't die. I rise again, after every death. And when you'll get sick of me, because you will, it's just a matter of time, I will be alone again. Bond or not. Constellation or not. L'envie de sauter du toit qui l'avait pris, forte, urgente, comme si c'était la seule manière d'échapper à ce qu'il ressentait à cet instant, comme si, quelque part, il espérait que ce serait sa dernière mort. Ce serait presque doux, apaisant, enfin délivré du monde autour de lui. Mais il n'avait toujours pas bougé. I don't have anything to say about what happened between us. I don't have anything to say at all. I just want to stop losing people. I won't stand another name on that bloody list...

Pourquoi était-il comme ça, pourquoi se laissait-il aller de la sorte, en fait l'immortel n'en savait rien. Probablement les émotions d'Harper, qu'il ressentait, les siennes aussi, amplifiées. Probablement. Ce lien était bien trop fort, trop difficile à supporter. Mais pourrait-il supporter de ne pas l'avoir, ou en tout cas, de ne plus l'avoir...? Probablement que non. Etait-ce réellement important quand il n'arrivait pas à penser correctement et qu'il se retrouvait à balancer tout un de choses qu'il aurait dû garder pour lui ? Non. Certainement pas. Et puis alors que ses pensées divaguaient encore largement, il sentit qu'on le tirait. Il sentit qu'Harper le tirait. Et il ne lutta pas le moins du monde, la tête toujours basse, se laissant juste amener jusqu'à lui, jusqu'à ce que sa tête repose contre le jeune immortel. Ne rien dire, ne rien faire, juste rester là et continuer de pleurer doucement, sans bruit, même si la proximité d'Harper, sa main dans ses cheveux, l'autre dans son dos, le calmaient peu à peu.

Retrouver une certaine sérénité, pas encore vraiment ça, mais au moins dans sa tête, ça se calmait. Il avait même fini par arrêter de pleurer en écouter Harper, rien que sa voix avait quelque chose qui l'enchantait, maintenant qu'il y pensait, comme si il l'entendait différement. L'envie de le toucher, de sentir sa peau, qui montait en même temps qu'il se sentait mieux, qu'il se sentait apaisé par cette voix, presque plus que par ce qu'il disait réellement, en fait. Mais il l'entendait, il comprenait ce qu'il disait, et il savait au fond de lui que tout était vrai et qu'il devait arrêter de s'en faire autant, qu'il devait arrêter de s'attendre toujours au pire. Difficile quand c'était toujours le pire qui arrivait. Mais il n'avait toujours rien dit. Parce que ça ne servait pas à grand chose, parce qu'Harper n'avait pas besoin qu'il parle, pas vraiment en tout cas. Et surtout, parce qu'il n'y avait rien à répondre à ce qu'il disait.

Aller mieux mais ne pas réagir plus que ça, parce qu'il était épuisé par tout ça, par les sentiments, par les larmes, par tout ce qui se passait depuis qu'il avait mis les pieds dans ce pub. Juste rester la tête un peu basse, au moins il ne pleurait plus, mais il n'avait rien dit pour autant. Perdu dans ses pensées, dans la sensation des bras d'Harper, de ses jambes contre lui, de le savoir là, avec lui, de savoir qu'il resterait aussi. Etait-il vraiment son chevalier ? Le méritait-il simplement après tout ce qui s'était passé ? Il n'en savait rien. Et avant qu'il ait pu vraiment le réaliser, il était en route vers l'intérieur de l'appartement, quittant la terrasse froide, accompagné par Harper. Il n'aurait pas probablement pas bougé seul, de toute façon. Tourné la tête vers lui, pour le regarder un peu. Thanks...Let's just...sleep, in a total non sexual way...A first for me, sleeping with a guy without the sex-part... Un léger sourire, pour une indiquer qu'il plaisantait un peu, peut-être, même si il était épuisé et qu'il le sentait de plus en plus.

Même pas en état de rire vraiment, juste un sourire à Harper pour sa blague, pas la première sur son âge, sans aucun doute pas la dernière non plus, parce que c'était comme ça, il avait l'habitude. Juste laisser Harper l'emmener jusqu'au lit, docilement, parce qu'il n'avait pas la force de lutter contre quoi que ce soit, mais surtout, pas l'envie de lutter contre Harper et la perspective d'une bonne nuit de sommeil. Allongé sous la couette, venir se blottir contre Harper, la seule présence qu'il voulait près de lui, parce que sa chaleur le rassurait, lui prouvait qu'il était toujours là. Et il avait sombré vite, sans même plus vraiment penser à ce qui pourrait arriver, juste emporté par le sommeil et la sensation que ça allait bien, que les choses allaient peut-être s'arranger, enfin. Le bien-être qui allait avec, le soulagement aussi, parce que c'était enfin calme. Un peu de vrai repos. Après des semaines à ne pas savoir dormir, à ne pas pouvoir réfléchir vraiment. Après des heures à se faire balloter entre toutes les émotions que son esprit était capable d'endurer. Juste le sommeil, dans les bras d'Harper.

La sensation de son corps contre le sien, de son bras qui le serrait contre lui, la douceur de sa voix qui prononçait son nom, comme un murmure si agréable. Pas encore ouvert les yeux, pas besoin, il imaginait juste la scène, il sentait le bien-être qui l'envahissait. Celui d'Harper aussi, bien plus vague, qui se mêlait au sien, à tel point qu'il n'aurait pas vraiment su dire si il éprouvait cela ou si c'était juste l'autre. Et puis en l'entendant, la réalisation de son bras sur lui, plus intense. Un bref moment de panique, l'envie de retirer son bras, mais l'esprit et le corps encore trop déconnectés l'un de l'autre pour réussir à le bouger avant que l'autre immortel ne l'en empêche. Et puis le rassure, lui dise que tout allait bien. Alors il n'avait pas bougé son bras, pas ouvert les yeux, pas encore, juste profité de sa présence à ses côtés. Jusqu'à sentir sa main dans son cou, son pouce qui caressait sa peau, si doux, si délicieux, si plaisant. Et finalement ouvrir les yeux pour le voir s'avancer et l'embrasser. La sensation de ses lèvres sur les siennes, une pression légère, qu'il savourait, pas encore totalement réveillé, toute son attention était concentrée sur ce contact. Sur ses lèvres sur les siennes. Jusqu'à ce qu'elles se décollent finalement, à contrecœur, et qu'il l'entende murmurer.

Pas répondu, parce qu'il était bien trop plongé dans ses yeux, dans son visage si proche, dans ses contacts qu'ils avaient sans qu'il n'y ait de problème. L'envie brûlante de retrouver ses lèvres et il n'avait même pas eu à bouger parce qu'Harper l'avait fait pour lui, revenir l'embrasser avec douceur, délicatesse. Il avait resserré son bras sur lui, comme si il voulait être encore plus proche, comme si c'était possible. Et sourire largement à la question du jeune immortel. Il avait envie d'être là. Plus que ça, il avait besoin d'être là. Il avait besoin d'être avec lui, contre lui, aussi proche que possible de lui et de ne pas le quitter, de ne pas s'écarter. All the way long, I hope. Soufflé doucement, contre ses lèvres, alors qu'il continuait de sourire. Juste avant de les reprendre, parce qu'il en avait envie. Et qu'il le pouvait étrangement. Et il ne pensait à rien de tout ça, en vérité, juste à la joie qu'il ressentait de le toucher, de l'embrasser, ce que ça lui faisait au creux de la poitrine, et ailleurs. Par là, tout de suite, tout ce qu'il voulait c'était lui et simplement être heureux dans ses bras.