intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
✷ Nous manquons de mortels et de membres de l'Ordre de l'Hydre ! ✷ Avant de créer votre constellation, n'oubliez pas de jeter un coup d’œil aux scénarios et aux pré-liens du forum ! ✷ Pour vous faire une idée des personnages et des statistiques du forum, c'est par ici.
Fantasy is escapist, and that is its glory. If a soldier is imprisoned by the enemy, don’t we consider it his duty to escape?…if we value the freedom of the mind and soul, if we’re partisans of liberty, then it’s our plain duty to escape, and to take as many people with us as we can.
été 2005
Le visage levé vers le ciel, il avait laissé échapper un large nuage de nicotine, se laissant nonchalamment aller avec la démarche de Sir Lionel sous lui. Flatter l'encolure de son ami de sa main libre avant de remettre en place les rênes pour éviter qu'ils tombent, mais pas les tenir. Pas la peine, il faisait entièrement confiance à l'animal et il avait l'impression que la réciproque était vraie, il faisait tout pour en tout cas, depuis dix ans maintenant. La clope coincée entre les doigts et le bras tendu pour la garder loin, il s'était penché pour serrer un peu le cou de son Shire, riant au coup de tête qu'il lui avait donné en retour. Ouais je sais, on s'emmerde. Et puis éteindre sa clope contre un muret qu'ils avaient approché avant de ranger le mégot dans son paquet dans son sac, s'assurer qu'il était bien refermé, et donner la légère pression des talons que le cheval attendait pour s'élancer.
Le sourire serein, heureux, en sentant le vent s'engouffrer dans ses boucles et coller son tee-shirt à son torse, en voyant la verdure défiler à toute allure sur les côtés. Cette liberté paisible, tranquille, qu'il aimait tant et qui le faisait fuir la présence familiale au profil de Sir Lionel. Les journées ensemble à simplement se laisser porter par leurs pas, à courir, s'amuser, se baigner, sans personne pour les emmerder. Et il s'était accroché au pommeau de la selle en voyant la haie devant eux, son sourire s'agrandissant sous la poussée d'adrénaline, son cœur battant au même rythme que les sabots contre la terre, la sensation de quitter l'emprise de la gravité pendant cette seconde qui durait si longtemps, et rire à l'atterrissage, levant les bras au ciel avec un cri pour célébrer ce très beau saut. Rire un peu plus quand une averse les avait cueilli quelques champs plus loin, et marcher tranquillement l'un à côté de l'autre pour se sécher sous le soleil du début d'après-midi.
Et puis simplement se poser dans l'herbe avec son bouquin sur les genoux, se coupant machinalement des morceaux de pomme avant de tendre le reste à Lionel avant juste s'allonger à l'ombre de son compagnon en train de brouter et regarder les nuages passer. Pouffer un peu en sentant le museau du cheval dans ses cheveux et le pousser vaguement de la main sans lâcher le ciel des yeux. Il avait du s'endormir comme ça, mais le bruit soudain d'un impact et de métal froissé résonnant dans les collines l'avait fait se redresser d'un coup, remettant ses lunettes de soleil en place en tournant la tête pour chercher d'où ça pouvait venir. Probablement du même endroit que la fumée, derrière le gros bosquet au loin. Relever la tête vers le Shire qui fixait aussi cette direction, et se relever en récupérant ses affaires pour les ranger dans son sac. Remettre rapidement la selle et les rênes en place avant de se hisser et talonner légèrement. Sûrement rien, un tracteur qui avait du lâcher ou quelque chose comme ça, mais ça les occuperait.
Rapidement au triple galop, enfin contourner les arbres et voir ce qui ressemblait à un accident un peu plus loin sur la route. Il n'avait ralenti qu'en voyant que le conducteur de ce qui avait du être une moto était debout, arrêtant sa monture de l'autre côté du muret. Euh... Ça va aller? Vu l'angle qu'avait le cadre et la fumée qui en sortait il en doutait, et il n'y connaissait absolument rien à ces engins. Z'avez besoin d'un coup de main? Penché un peu sur la selle pour essayer de comprendre comment l'accident avait pu arriver, avant de presser légèrement le flanc du cheval pour le rapprocher du muret au cas où il aurait besoin de passer de l'autre côté. Pas trop près non plus, au cas où. Pas qu'il ait peur d'un inconnu, il avait un cheval massif avec lui, mais il ne devait pas avoir l'allure la plus engageante non plus, avec ses boucles probablement chaotiques et pleine d'herbes, son tee-shirt trop grand inspiré du Seigneur des Anneaux et son slim usé jusqu'à la corde et troué aux genoux.
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Rouler sans se poser plus de questions que ça, il avait juste eu envie de partir de la ville, voir autre chose pendant les prochains jours. Coller des affaires sur sa moto et décider de partir, c'était facile. Il devrait le faire bien plus souvent, parce qu'il n'y avait rien de plus agréable que justement lâcher prise et se retrouver au milieu de nulle part. Un peu de temps avant de s'éloigner de Londres, de quitter la civilisation et puis il s'était retrouvé dans la campagne anglaise. Juste un passage, sans s'arrêter pour de vrai. Juste passer par là, direction le nord, direction l'Ecosse bien aimée et ses montagnes qu'il connaissait par coeur. Il avait eu le temps de les explorer en long en large et en travers. Le vent dans ses cheveux, les pans de son blouson de cuir qui flottaient un peu, l'air de la campagne et la sensation d'être tout simplement libre, il n'y avait rien de meilleur. Enfin peut-être que si, mais là, il n'avait besoin de rien d'autre que cela pour être heureux, un doux sourire sur les lèvres.
Et peut-être que c'était ça qui l'avait fait accélérer encore un peu plus, la sensation de liberté qui allait avec la vitesse, cette impression de ne même plus être sur terre. Et il n'avait pas vu le lapin courir sur la route. Pas tout de suite en tout cas, pas assez vite pour faire quelque chose. Déraper, alors qu'il tentait de tourner, la moto sursautant presque, dans un crissement de pneus sonore et terrifiant, mais moins que les bruits qui suivirent. Il avait roulé sur le bitume, jusqu'au muret sur le côté de la route qui délimitait le champ, avant que la moto ne le percute après quelques tonneaux de plus, éparpillant ses affaires sur la route et dans le bas-côté. A chaque fois, c'était douloureux. Chaque mort de plus faisait un mal de chien, avec toujours cette petite incertitude que ça pourrait être la dernière et qu'il n'y pourrait absolument rien du tout. Heureusement, ça n'était pas le cas cette fois.
Pousser assez la moto pour se relever, laissant la fin de la régénération faire son oeuvre en grognant un peu. Il s'étira, fit craquer son cou et son dos avant de regarder un peu autour de lui. Non seulement c'était le bordel, mais en plus il n'avait plus de moto. Il était déjà en train de soupirer, quand il entendit une voix, lui faisant écarquiller les yeux. Quelqu'un avait-il vu ce qui s'était passé ? Quelqu'un avait-il vu qu'il avait été dans un état lamentable, qu'il était mort et revenu...? A entendre la suite, il ne semblait pas et l'immortel soupira de soulagement. Il se tourna pour voir un jeune homme, sur le dos d'un énorme cheval et sourit doucement. Tout va bien, mais je doute que ma bécane reparte... Regarder un peu le jeune homme, son cheval, son allure. Je connais mal le coin, il y a un village pas loin ? Avec un garage peut-être...? Il en espérait sans doute un peu trop et se passa une main dans les cheveux en soupirant à nouveau.
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Vraiment, sa moto fumante et tordue n'allait pas repartir comme ça? Très étonnant. Mais il avait préféré se la fermer, pas vraiment la peine de souligner un peu plus l'évidence que sa bécane était morte. Euh... Il s'était tourné pour regarder autour de lui, essayant de repérer un signe pour savoir où il se trouvait exactement, mais mis à part les champs, les pâtures et la route il n'y avait rien qu'il reconnaissait. Il ne faisait jamais vraiment attention où ils partaient, bien plus amusant, il se souvenait de la direction générale où se trouvait la maison c'était largement suffisant. Levé les yeux au ciel pour y chercher la position du soleil, la main en légère protection en plus de ses lunettes de soleil, avant de désigner l'horizon vers le sud, perpendiculaire à la route. Devrait y avoir un patelin par là, mais à part un vieux pub poussiéreux... Pas que ça l'empêche d'y aller quand il s'emmerdait, mais clairement pas là qu'on pourrait faire quelque chose pour la moto.
Il avait glissé une main dans son sac, cherchant un instant à tâtons avant de sortir son téléphone et regarder l'état du réseau. Pas fameux, inexistant même, à se demander pourquoi sa mère insistait encore pour qu'il le prenne avec lui. A moins qu'le votre soit plus puissant, c'est la mort ici. Il avait rapidement flatté l'encolure de Sir Lionel avant de ranger le portable dans sa poche et déchausser les étriers. Un petit regard à son cheval pour s'assurer qu'il n'allait pas bouger et il s'était mis debout sur la selle, assurant son équilibre avant de ressortir le téléphone et le tendre au dessus de lui pour voir s'il arrivait à avoir au moins une barre. Mais toujours rien, et il avait tourné la tête vers la direction qu'il avait indiqué au motard. Dévier un peu vers l'est, là où il savait qu'il y avait une grosse ferme et probablement un mec capable de mettre ses mains dans un moteur, mais pas sûr que ça soit mieux.
Se rasseyant rapidement, il avait à nouveau passé sa main contre le cou de sa monture avant de ranger son téléphone dans son sac. Se passer une main dans les cheveux, et en tirer un long brin d'herbe qu'il avait jeté. Super, il devait vraiment avoir l'air d'un sauvage. Observer encore un instant les deux côtés de la route, absolument déserts comme d'habitude dans le coin, et la campagne autour d'eux. Et puis sortir une clope de son paquet et la coincer entre ses lèvres, avant de poser à nouveau son regard, enfin ses lunettes de soleil, sur l'homme. Jpeux aller chercher quelqu'un si vous voulez. Il irait certainement plus vite au galop que ce mec à pieds, et puis bon, peut-être qu'il n'avait pas envie d'abandonner son tas de ferrailles fumant seul au milieu de nulle part. Et il avait allumé sa clope avant de tirer dessus et laisser échapper un large nuage de fumée, secouant légèrement la tête à la récrimination sonore de sa monture. Je sais, je sais... Promis c'est la dernière avant de rentrer. La dernière en selle en tout cas.
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Vraiment emmerdé par la situation, il voyait que le jeune homme ne semblait pas vraiment à même de l'aider, regardant autour d'eux comme si il cherchait quelque chose. Lui indiquer vaguement la direction d'un village serait sans doute le mieux qu'il puisse faire, après tout, la campagne anglaise ressemblait surtout à la campagne anglaise et ce n'était vraiment pas une mince affaire que de s'y retrouver. Surtout quand on n'y vivait pas tout le temps. Et si le cavalier partait loin de chez lui en balade, possible qu'il soit tout aussi perdu que lui. Ce ne serait même pas étonnant. Il soupira longuement, en voyant le jeune homme sortir un téléphone et eut une espèce de petit ricanement en entendant sa remarque. Je n'en ai même pas, pour tout dire... Il voulait être tranquillement, emmener un portable avec lequel il serait joignable n'importe où n'était pas vraiment en accord avec cela. Rouler un peu des yeux en le voyant faire l'équilibriste sur son canasson de la sorte, il allait juste se rompre le cou à faire ce genre de bêtises. En plus pour un inconnu.
Aller chercher quelqu'un semblait être une bonne idée, en admettant que le jeune homme ait vraiment envie de s'embêter pour lui, qu'il trouve quelqu'un de compétant pour réparer sa moto et qu'il se souvienne de l'endroit de l'accident. Pas vraiment une configuration optimale. Mais il n'y avait vraiment personne sur cette route, pas un rat à des miles, probablement. Pourquoi n'avait-il pas pris l'autoroute déjà...? L'immortel se fustigea un peu lui-même d'avoir préféré passer par les petites routes et puis sourit en voyant la réaction du cheval quand son cavalier s'alluma une cigarette. L'imitant, Aonghas regarda un peu mieux le cheval et son cavalier. Il a pas l'air d'accord avec la clope, votre cheval. Sourire un peu plus, il se rappelait d'avoir eu des montures sacrément opiniâtres, mais probablement pas ce point-là. Pas que ce soit très important de toute façon. Mais, au moins, si il ne trouvait pas de garage, peut-être y aurait-il un moyen de trouver autre chose pour continuer son voyage, sans sa bécane.
Je sais pas si aller chercher quelqu'un va aider, en réalité. Je suis pas certain que ce soit réparable, là comme ça. Rien que le cadre tordu n'était probablement pas rattrapable, en tout cas, pas si on voulait garder son intégrité et que la moto soit encore sûre à conduire. Soupirer encore et toujours un peu plus en laissant échapper de la fumée et en abaissant un peu les épaules. Vous pourriez m'emmener au village le plus proche plutôt ? Poser la question, parce qu'il ne voyait pas vraiment d'autres solutions, à part attendre que quelqu'un passe sur cette foutue route déserte ou que le jeune homme revienne avec de l'aide. Mais il préférait autant aller directement à la première trace de civilisation du coin. Ce serait plus simple et le jeune homme n'aurait pas trop à s'embêter. Une fois déposé, le cavalier pourrait repartir sans plus penser à lui, après tout.
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Un léger haussement d'épaules au commentaire de l'homme, souriant un peu en caressant machinalement l'encolure de Sir Lionel. Une histoire d'odeur il le savait, mais il aimait bien se dire que l'animal tenait assez à lui pour râler quand il le voyait cloper. Et clairement sa moto n'était pas réparable, déjà pas mal qu'elle n'ait pas explosé comme dans les films d'ailleurs. Il avait tiré sur sa clope, réfléchissant un instant à la demande de l'autre. Pas longtemps, et puis il avait hoché la tête avant de dégager les boucles qui lui barraient les yeux. Ouais, pas de soucis. Parce qu'encore une fois, il avait un cheval massif et ça n'était qu'un homme. Et qu'il n'avait pas vraiment une impression de danger venant de lui, même s'il n'était pas forcément le meilleur juge là-dessus. Une autre impression oui, quelque chose sur lequel il n'arrivait pas à mettre le doigt, encore moins des mots, oui mais pas de danger.
Il avait attendu que l'homme récupère ses affaires éparpillées un peu partout sur la route et le bas-côté, finissant sa clope peut-être en matant un peu quand il était sûr que l'autre ne voyait pas. Quand il se penchait pour ramasser quelque chose par exemple. Et puis froncer un peu les sourcils, rapidement, en remarquant les traces de l'accident sur les vêtements de l'homme, les déchirures même à certains endroits, mais quelque chose clochait sans qu'il réussisse à dire quoi. Pas vu de casque non plus d'ailleurs, maintenant qu'il y pensait. Mais bon, le motard s'en était sorti sans dommages apparents, il tenait debout et pouvait parler, c'était déjà ça. Il avait fini sa cigarette et avait rangé le mégot dans son paquet, avant de proposer à l'homme son sac si jamais il avait besoin de quelque chose pour tenir ses affaires. Ptète couper à travers champs, ça sera plus rapide. Alors qu'il appuyait son pied sur le grillage pour que l'autre puisse passer au dessus.
Une bonne dizaine de minutes à marcher en silence, dix longues minutes durant lesquelles il s'était senti de plus en plus stupide et ridicule à rester sur son cheval pendant que l'autre marchait à côté. A devoir se reprendre plusieurs fois, parce que son regard déviait sur le profil plus qu'harmonieux de l'homme et s'y attardait bien trop longtemps. Bien trop vieux pour lui de toute façon même s'il n'était pas forcément contre, il devait avoir au moins le double de son âge, mais ça ne rendait pas moins agréable à regarder. Il s'était servi d'une barrière à ouvrir pour descendre, passant rapidement au dessus pour pousser le verrou sommaire et laisser l'homme puis son cheval passer avant de refermer, et revenir à leur niveau en quelques enjambées. Fouillé dans son sac pour en sortir les petites bouteilles d'eau qu'il emportait toujours avec lui, et tendre celle encore non entamée à l'autre.
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Ce n'était pas comme si il avait beaucoup de choix quant à ce qu'il pouvait faire ou non. Attendre ici que quelqu'un passe en voiture semblait stupide, bien trop incertain. Le téléphone n'était pas plus une option, vu que le jeune homme n'avait pas de réseau avec le sien. Sa seule solution viable était d'accompagner le cavalier, peu importait où pouvait bien se trouver le village le plus proche. Il avait souri et acquiescé sans rien dire de plus, allant s'occuper de rassembler ses affaires éparpillées. Ça n'avait pas pris bien longtemps, même si il n'appréciait pas vraiment de devoir tout ramasser comme ça et qu'il faisait clairement un peu la gueule en voyant que certains vêtements étaient bien entendu sales à cause de tout ça. Il allait devoir faire le tri et ça le faisait presque soupirer d'avance. Remettre tout dans une des sacoches de la moto, en forçant un peu pour que tout rentre et il était revenu vers le cavalier et son animal.
Passer par dessus le grillage pour rejoindre les champs et commencer à marcher à côté du cheval. Pendant de longues minutes, marcher en silence, il se demandait comment il allait trouver un moyen de continuer son voyage. Pas de garage, avait dit le jeune homme, donc pas moyen de voir si sa moto était réparable ou pas. Mais il en doutait fortement de toute façon. Pourquoi fallait-il que ça lui arrive ? Quand il choisissait justement de partir en vacances, de prendre enfin un peu de temps pour lui, retourner en Ecosse quelques temps...Mais non, il fallait que cela merde, parce que tout merdait toujours. Et si ça continuait, il allait devoir appeler Connor ou un autre membre de la constellation à la rescousse, ce qu'il ne voulait absolument pas. Pas envie de supplier l'un de ces mecs pour avoir de l'aide, il s'était toujours débrouillé seul, ça n'allait pas changer aujourd'hui.
Ils étaient arrivés à une barrière et le cavalier était descendu de sa monture pour l'ouvrir. Et ils avaient continué leur marche, mais cette fois, il n'était pas remonté à cheval, plutôt sorti des bouteilles d'eau pour lui en tendre une. Le remercier de la tête et boire quelques gorgées. Il a un nom ce brave canasson ? Quitte à marcher encore pendant un moment, ils pouvaient au moins discuter un peu. Enfin, vous aussi, vous devez en avoir un, j'imagine. Moi c'est Angus. Il avait soupiré un peu en continuant de marcher à travers champ, ne voyant pour l'instant que la campagne à perte de vue. Au moins, ça avait quelque chose de reposant, de calme, se retrouver en pleine nature comme ça, ça lui rappelait presque l'époque où il vivait en voyageur, en guerrier. Ce n'était plus le cas depuis longtemps. Vous voulez savoir comment c'est arriver ? J'ai dérapé pour éviter un lapin. C'est con hein ? Rigoler un peu, bêtement, et soupirer à nouveau lourdement en se passant une main dans les cheveux.
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Pris quelques gorgées de sa bouteille plus ou moins en même temps que l'autre. Economiser, parce qu'il ne savait pas combien de temps il allait en avoir besoin, il n'avait pas encore décidé s'il allait rentrer à la maison ce soir ou pas. Jeter un regard audit brave canasson qui marchait à leur niveau, s'arrêtant de temps en temps pour brouter une touffe d'herbes, et revenir à l'inconnu plus si inconnu, vu qu'il venait de se présenter. Sir Lionel pour le cheval, ou juste Lionel, et moi c'est Harper. Reprendre une gorgée avant de refermer la bouteille pour la ranger à nouveau dans son sac. Et il n'avait pu retenir un léger rire, parce que c'était effectivement un peu con comme manière d'avoir un accident. Doit y avoir quelque part une madame Lapin ravie que vous ayez loupé son compagnon, c'est déjà ça je suppose. Même si l'homme aurait certainement avoir sa moto, probablement pour ne pas avoir à aussi supporter ses remarques stupides. Mais au moins vous avez rien eu de grave, vu l'état de votre moto c'est presque un miracle.
Quelque à ce propos l'embêtait sans qu'il arrive à dire quoi, sûrement pour ça que ses pensées ne cessaient d'y revenir. Parce que de ce qu'il en voyait, l'homme n'avait pas une égratignure, et il avait tout de même eu le temps de bien observer les dégâts sur sa bécane. Il avait été sorti de sa réflexion par une grosse goutte d'eau qui s'était écrasée sur son crâne, lui faisant lever les yeux vers le ciel. Suivre les amas cotonneux et tomber sur la masse sombre juste derrière eux, alors que d'autres grosses gouttes tombaient. Dans deux minutes c'est la douche, et je sais pas vous mais perso ça me dit pas trop. Une petite averse estivale oui, les seaux d'eau non. Encore possible de l'éviter s'ils se dépêchaient, et il avait remis son sac en travers de ses épaules avant de siffler Lionel. Sa main qui avait trouvé par réflexe le pommeau de la selle et il s'y était rapidement hissé avant de tendre la main à Angus pour l'aider à monter, un sourire amusé en sentant son cheval commencer à trépigner un peu. Parce qu'il savait aussi bien que lui ce qui allait venir, et ils adoraient ça.
A peine attendu que l'autre soit installé derrière lui pour souffler un "Devriez vous accrocher." et ranger ses lunettes dans son sac avant de donner la légère pression du talon qui avait lancé sa monture. Le martèlement des sabots contre le sol qui résonnait jusque dans son dos, le vent dans ses boucles et sur son visage, la chaleur dans son dos, les mouvements du corps massif sous lui alors qu'ils traversaient à toute allure les champs pour rejoindre le bosquet le plus proche. Enfin trouvé un qui pourrait les abriter le temps que la pluie passe et il avait laissé Lionel se frayer un chemin plus à l'intérieur, se penchant en avant pour voir s'ils avaient effectivement réussi à battre le nuage à la course. Quelques secondes et le bruit soudain de l'eau s'abattant sur la terre, tandis qu'il se redressait avec un sourire entre fierté et amusement, se tournant à moitié vers l'homme. Il s'était perdu un instant dans le bleu de ce regard, dans l'ourlé de sa lèvre, avant de détourner les yeux, faisant mine d'observer les arbres autour d'eux en essayant d'oublier chaleur un peu trop localisée dans son bas ventre. On devrait pouvoir rester au sec ici, le temps que ça passe.
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Sourit doucement à la réponse du jeune homme à ses côtés, en le regardant peut-être un peu en coin. Un instant, pas plus, ses boucles brunes et son air innocent, avant de revenir au paysage, moins intéressant, mais aussi moins risqué. Et laissé échapper un petit rire sincère. Je m'en serais beaucoup voulu de faire une veuve de madame Lapin...Et oui, j'ai toujours eu beaucoup de chance. Si seulement il savait, avait pensé l'immortel. Mais non, il ne savait pas, il ne faisait pas partie de ces gens doué de pouvoirs extraordinaires qui pouvaient revenir à la vie. Sinon il aurait compris. Il aurait rassemblé toutes les pièces du puzzle et lui aurait balancé ce secret, pas franchement bien gardé, au visage. Mais non. Ça n'était pas le cas. Heureusement, en un sens. Enfin au moins, il aurait eu quelqu'un à qui parler de tout cela. Il se retint de soupirer encore une fois, et avançait juste aux côtés du jeune et du massif Sir Lionel, un nom des plus intéressants. Jusqu'à ce qu'il sente une lourde goutte de pluie tomber sur lui et qu'il lève les yeux vers le ciel. La masse sombre n'annonçait qu'une chose, tirant un sourire à l'immortel. Il n'était pas contre une bonne pluie. Pas le jeune homme semblait-il.
Il l'avait regardé se hisser sur le dis du cheval, avant de faire de même avec son aide. Quelque chose en lui murmurait que c'était une mauvaise idée, qu'il aurait bien mieux fait de se faire tremper pour ne pas avoir à partager le dos du cheval avec le jeune homme. Mais quelque chose d'autre, de bien plus fort, lui disait que c'était exactement pour cela qu'il avait quitté Londres et les complications qui allaient avec. Juste eu le temps de s'accrocher et la monture avait filé à travers le champ. Il n'avait pas pu s'empêcher de fermer les yeux, laissant l'air frais fouetter doucement son visage, faire voler ses cheveux et sa veste, lui ramener l'odeur de l'homme autour de qui il avait passé un bras. Les mouvements du cheval sous lui, le son de ses sabots sur le sol, et tout ce que cela voulait dire, toute la liberté contenue dans ce son si simple. Parfois, il aimerait revenir à ces temps de pure liberté, à ces temps où il n'était qu'un guerrier errant. Lui, son cheval, et le monde. Penser à cela et pas au jeune homme, surtout pas au jeune homme. Jusqu'à ce qu'ils soient à l'abri de la pluie.
Quelque chose dans le regard, dans ce regard qu'Harper avait tourné vers lui, dans son sourire pas peu fier, qui avait trouvé un écho amusé et heureux sur les lèvres d'Aonghas, quelque chose qui avait réchauffé un peu l'immortel et qu'il chassa de ses pensées rapidement. Oui, ici on sera au sec, en effet. Pas utile de dire ça, mais il lui avait fallu le faire quand même. Comme il lui avait fallu descendre du cheval, éviter de trop se tenter lui-même. Le jeune homme n'était peut-être même pas majeur et ce n'était pas quelque chose à prendre à la légère dans ces temps modernes...C'est exactement pour ça que j'ai fui Londres, manquer de me faire tremper et monter à cheval avec quelqu'un d'autre. Un rire franc et il avait relevé les yeux vers Harper, s'attardant peut-être un peu trop, avant de faire dévier son regard sur le cheval. Et d'aller doucement frotter sa tête d'une main. Il est rapide, malgré sa taille. J'en avais un qui lui ressemblait un peu, quand j'étais plus jeune. Parler canasson, voilà une chose bien plus innocente à faire, se dit l'immortel, pour passer le temps en attendant que la pluie cesse.
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L'envie de se coller des baffes en s'entendant parler, parce qu'évidemment qu'ils seraient à l'abri sous les arbres, c'était pour ça qu'il les avait amené là. Un peu plus l'impression d'avoir dit la chose la plus stupide au monde quand l'autre avait répété la même évidence, et il était descendu pour retrouver le sol. Il n'arrivait pas à se décider si c'était une bonne chose ou non, s'il préférait ou pas non plus, mais il n'avait pas pu manquer la mention de Londres. L'envie de lui demander s'il y vivait, retenue parce que même s'il n'aurait pas été contre le recroiser là-bas dans quelques mois il savait pertinemment que ça n'arriverait pas. Aucune raison qu'un adulte s'encombre avec le gamin qu'il était. Ravi d'avoir pu aider!
La sensation étrange au creux de son ventre quand Angus avait ri, quand il avait à nouveau pu se plonger dans son regard, le détournant aussi pour regarder vers l'extérieur du bosquet et la pluie battante qui tombait. Peut-être que ça n'aurait pas été un mal de rester dessous, ça l'aurait rafraichi au moins. Sourire distraitement au compliment pour Lionel, le regard fixé sur la terre noire d'eau de l'autre côté des troncs. Et encore, on était à deux sur lui... Machinalement passer sa main sur l'encolure de Lionel, ses doigts s'emmêlant dans ses crins avec un sourire plus doux. Des années à s'entrainer et apprendre ensemble, et à la surprise de tous ils avaient réussi à dépasser ce qu'on avait attendu d'eux. Et il s'était laissé glisser de la selle, gardant sa main dans le cou du cheval avant de venir gratter cet endroit derrière l'oreille qu'il aimait tant.
Sorti une pomme de son sac pour la mettre dans les mains de l'homme, pouffant un peu en voyant Lionel essayer de la prendre presque aussitôt quitte à bousculer celui qui la tenait, et aller se laisser tomber plus loin, dos contre un arbre. Un moment à fouiller dans son sac avant d'en sortir un paquet de gâteaux au chocolat et en prendre un, s'adossant un peu plus à l'arbre pour ouvrir le paquet individuel et prendre une bouffée. Si ça vous dit, vous pouvez le monter et voir par vous-même quand il aura arrêté de flotter. Sourire et répondre d'un coup de tête à Sir Lionel qui était revenu à lui pour lui brouter affectueusement les cheveux, avant de remonter une main sur son museau pour le caresser. Enfin, s'il vous laisse faire. Autre chose qu'ils partageaient, et il avait calé son gâteau dans sa bouche pour récupérer son sac que le cheval attaquait et lancer la dernière pomme à Angus.
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Des choses simples, une balade à cheval, l'odeur de la pluie dans les sous-bois, juste profiter de la nature et de ce qu'elle avait à offrir, c'était tout ce que tu demandais. Comme si ça pouvait ramener un temps plus simple, où tu savais quoi faire, où tu savais qui tu étais. Une époque sombre, certes, mais clairement plus simple que celle que tu vivais en ce moment. Une époque où t'aurais pas hésité sur quoi faire en croisant un jeune homme comme lui. Il en aurait presque frémi en se rappelant ce que ça faisait, en se rappelant comment c'était de juste laisser parler ses instincts. Mais ce n'était pas le moment, pas le lieu, pas l'époque. Juste gratter la tête du cheval, pour faire passer ça, pour se concentrer sur l'animal équin plutôt que sur celui que l'immortel savait avoir en lui. Et jeter un regard vers le jeune homme, sans pouvoir s'empêcher d'esquisser un petit sourire en le voyant faire, en voyant les gestes qu'il avait pour le cheval. Et sourire un peu plus quand il s'était retrouvé avec la pomme dans les mains et le Sir Lionel qui essayait déjà de la prendre. Rigoler un peu en se faisant bousculer et la donner au cheval. Mais oui elle est pour toi, ça va dis...
Sourire en le regardant du coin de l'oeil, le jeune qui était allé s'installer contre un arbre et fouillait dans son sac. Et puis il s'était légèrement détourné, regardant dans les bois, écoutant juste le son de la pluie en laissant un petit soupir heureux passer ses lèvres. Parfois, quelques gouttes tombaient des feuilles, dans ses cheveux ou sur son visage, mais le froid qu'elles amenaient était loin d'être désagréable. Et entre les odeurs et les sons, cette pause impromptue dans son voyage prenait des airs plus qu'agréables. Il se rappelait les légendes des siens, sur les créatures des bois, sur pourquoi il pleuvait, sur les recommandations pour ne pas se perdre et se retrouver aux prises avec un troll ou quelque autre bête magique. Heureusement, ils n'étaient près de la mer, aucune inquiétude à avoir de tomber sur une selkie ! Il eut un petit rire à cette pensée, à se dire que malgré les changements qu'il avait observés dans le monde, il croyait encore à toutes ces histoires. Il était immortel après tout, alors il n'y avait aucune raison de ne pas croire aux fées et aux trolls. Pas vrai ?
Il est capricieux ou il est juste uniquement habitué à vous ? Attraper la pomme en se retournant et voir le cheval s'approcher à nouveau de lui, sans grande délicatesse pour sa personne, pour essayer de l'attraper. Rire un peu plus en jouant un instant, cachant la pomme dans son dos avant de se faire bousculer plus encore par la masse de Lionel qui voulait absolument cette pomme, et le laisser la manger. Gratter un instant de plus sa tête et reporter son attention sur Harper, peut-être l'observer un peu trop longuement et se passer une main dans les cheveux. Vous vivez loin d'ici ? Enfin je veux dire... Il n'avait pas voulu dire ça, pas vraiment, pas voulu sous-entendre quoi que ce soit, aussi maladroitement que cela. Vous avez fait beaucoup de chemin tous les deux ? Comme vous disiez qu'il y avait rien dans les environs, vous devez souvent vous balader dans le coin. Il se maudissait intérieurement d'être aussi peu doué quand il s'agissait de donner le change, faire la conversation et avoir l'air d'un homme ordinaire. Il n'était vraiment pas doué pour cela...
Fantasy is escapist, and that is its glory. If a soldier is imprisoned by the enemy, don’t we consider it his duty to escape?…if we value the freedom of the mind and soul, if we’re partisans of liberty, then it’s our plain duty to escape, and to take as many people with us as we can.
Repris son grignotage, ses yeux se posant sur l'homme à quelques mètres et son grand abruti de cheval avec son caractère sûrement un peu trop proche du sien. Un peu des deux... Ou beaucoup, selon le point de vue, et il avait repris un bout de son gâteau en regardant les deux jouer. Un léger pincement au cœur, pas désagréable, quand le rire de l'homme avait une nouvelle fois résonné dans le bosquet. A le regarder jouer avec son meilleur ami. Ils avaient grandi ensemble, il avait appris à monter avec la mère de Lionel, et Lionel n'avait plus ou moins connu que lui une fois qu'il avait été en âge d'apprendre à travailler avec un cavalier. Il s'était un peu figé quand le regard d'Angus était revenu sur lui, avant de se détendre et finir son gâteau, rangeant l'emballage vide dans son sac. Pas pu s'empêcher d'avoir un petit sourire amusé en voyant sa gêne, peut-être pour les mêmes raisons que lui, qu'il s'était empressé de dissimuler derrière sa bouteille d'eau qu'il avait ressortie.
Peut-être aussi pour planquer la légère chaleur dans ses joues, et il avait rapidement bu quelques gorgées avant de ranger à nouveau la bouteille dans son sac. Deux ou trois heures environ, quelque part par là. Il avait vaguement levé la main gauche pour montrer la direction de l'est, c'était le plus précis qu'il pouvait faire vu qu'il ne faisait jamais réellement attention où ils allaient se promener. On est partis ce matin et on essaie de rester dans les environs la plupart du temps, parce que si je m'écoutais ça ferait longtemps qu'on serait en train de galoper vers Thurso... C'est le patelin le plus au nord de l'île. Le genre d'infos qu'il s'amusait à chercher quand il pleuvait et qu'ils ne pouvaient pas sortir, parfaitement inutiles, autant que dire ce genre de choses à un parfait inconnu qui n'en avait probablement rien à carrer. Heureusement Lionel avait eu la bonne idée d'intervenir en essayant d'enfoncer son museau sous la veste à la recherche d'autre chose à manger, et pas de la manière la plus délicate. Reposant son sac par terre, il s'était rapidement levé et avait sifflé avant de désigner le sol à ses pieds. Lionel! Viens ici!
Se retenir de rire parce que voir l'immense cheval venir penaudement le rejoindre était hilarant, et attraper la lanière sous sa mâchoire pour le maintenir au niveau de son visage. C'est quoi ces manières de bœuf? T'es un bœuf? Il savait que le cheval ne comprenait pas un mot, seulement le ton, et les gros yeux qu'il lui faisait aussi, pas ça ne l'avait pas empêché de continuer. Non, t'es un chevalier donc tu te comportes mieux, sinon on rentre tout de suite... Au pas. Peut-être qu'il comprenait en fait, vu le petit hennissement apeuré, et il avait levé les yeux au ciel en relâchant la lanière avant de gratouiller le dessus de son museau. Et poser machinalement sa tête contre celle massive qui était venue se caler sur son épaule, et poser son regard sur Angus qui devait se demander où il était tombé. Ouais bon, peut-être qu'il est un peu beaucoup uniquement habitué à moi... J'étais là quand il est né, et j'ai passé la plupart de mon temps libre avec lui quand j'étais gamin. Presser un peu plus sa tête contre celle de Lionel avec un sourire tendre, toujours aussi heureux de sa présence à ses côtés.
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Ce n'était pas vraiment important, ou si intéressant que cela, de savoir où habitait le jeune cavalier. Juste pour discuter un peu, pour faire passer le temps, en attendant que la pluie cesse. Regarder un peu dans la direction, sans rien voir, parce que de toute façon, à plusieurs heures de cheval de là, ça n'était clairement pas la porte à côté. L'immortel avait de nouveau ri un peu, étrangement attendri par cette candeur qui émanait d'Harper, cette manière qu'il avait de juste dire des choses comme ça. Je remonte pas aussi loin mais...je connais ce patelin, c'est pas si mal. En été. Parce qu'en hiver...Enfin faut être écossais pour aimer l'Ecosse en hiver hein. Rire un peu plus, sachant parfaitement que, pour lui, il n'y avait pas grand chose de mieux que l'Ecosse, en été ou en hiver, de toutes les manières, il aimait sa terre. Difficile à expliquer aux jeunes de maintenant, mais ça ne faisait rien, puisque le cheval avait décidé d'intervenir dans leur discussion. Et ce en le bourrant pour fouiller dans sa veste, sans qu'il ne trouve rien à manger, bien entendu. Ce cheval semblait réellement impossible et ça fit beaucoup rire l'immortel.
Regarder le grand cheval venir vers son cavalier, l'air penaud, en plus d'entendre le jeune homme râler et gronder l'animal, ça avait quelque chose de particulièrement comique. Il essaya de ne se retenir de rire franchement, parce que ça ne serait pas très bien de rire maintenant, aussi difficile soit-il. De un, parce qu'Harper avait l'air totalement inoffensif. De deux, parce que le cheval énorme se comportait presque comme un chiot pris en train de faire une bêtise. Et de trois, parce que l'ensemble de la scène était bien trop improbable pour ne pas la trouver drôle. Une chose est sûre en tout cas, vous êtes adorables tous les deux. Personne n'aurait pu dire le contraire en les voyant comme ça. Et ça faisait vraiment regretter à l'immortel de vivre en ville, de ne pas pouvoir retrouver ce genre de relations avec un animal, à défaut de pouvoir les avoir avec un être humain. Mais son problème majeur resterait le même. La mortalité inhérente à toutes formes de vie...Il en aurait presque soupiré de chagrin, si il n'y avait pas eu le jeune homme non loin de là. Pas le moment de se lamenter sur son existence. Pas avec quelqu'un qui pouvait le voir.
Il était allé s'appuyer contre un arbre en les regardant encore un peu. Le clapotis des gouttes sur les feuilles commençaient à se faire de moins en moins fort, pas encore la fin de l'averse, mais la pluie diminuait. L'un dans l'autre, ça ne l'aurait pas dérangé de rester encore coincé dans le bosquet. Quoi qu'il finirait par craquer si ça durait trop longtemps...Rester là, dans les bois, avec ce charmant cavalier était une très mauvaise idée à son sens. Ça a l'air de se calmer. Pas que je sois pressé, mais vous avez peut-être autre chose à faire que m'accompagner dans les champs hein. Pas que la compagnie du cavalier le dérange, loin de là. Mais il ne voulait pas abuser de son temps. Harper n'était pas vraiment sorti se balader pour aider le premier péquin venu à trouver un village. Et je vous en voudrai pas si vous m'indiquez juste la direction à prendre. Sir Lionel a peut-être envie de retourner galoper tranquillement avec son cavalier.
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Il n'arrivait pas vraiment à décrocher son regard de l'homme, encore moins s'empêcher de glisser sur ce qu'il devinait de son corps sous ses vêtements. Et il s'était senti instantanément rougir quand Angus avait dit qu'ils étaient adorables, avant de rapidement détourner le regard et se redresser un peu, faisant mine de remettre correctement une sangle sur le museau de son cheval pendant que l'autre allait s'appuyer contre un arbre plus loin. Essayer de calmer un peu son cœur qui s'était mis à battre un peu plus vite, de souffler et chasser certaines idées qui lui tournaient en tête quand il pensait à l'homme appuyé contre son arbre. Parce qu'en plus il y avait la très forte possibilité qu'il ne soit absolument pas attiré par lui, ou les hommes de manière générale, et qu'il soit simplement en train de se faire des gros films comme il en avait l'habitude. Le soupir qui avait gonflé son torse et qu'il avait retenu, avant d'aller ramasser son sac et l'attacher à la selle de Lionel. Comprendre un peu plus que la probabilité de croiser un mec, un adulte, intéressé par lui, encore alors qu'il était encore mineur même si ça ne l'avait jamais arrêté, en plein milieu de la cambrousse, était encore plus infime que se faire draguer par la Reine, et sentir son cœur se serrer un peu alors qu'il s'assurait que la sangle tenait bien.
Et quand l'homme avait repris la parole, il s'était retourné pour lui répondre comme si de rien était, parce qu'il n'y avait rien après tout. Pas grand chose non. Rien du tout, même pas de présence obligatoire au diner, quelques années que ses parents avaient juste abandonné l'idée. Et en plus c'était les vacances, donc même devoir se lever le lendemain matin pour autre chose que rejoindre Lionel et partir se balader n'était pas prévu. Pas grand chose l'était de toute façon, pas son genre. Lui sourire et hausser les épaules, avant de le rejoindre à l'orée du bosquet pour regarder l'extérieur et la pluie qui diminuait. C'est toujours la même direction, vers le sud. Il y a une grosse route, suffit de la suivre pour tomber sur un patelin. Mais ça ira plus vite à cheval qu'à pieds. Inspirer l'odeur de la terre humide, des plantes qui réagissaient à la pluie, du bois autour d'eux, et sourire un peu plus. Et puis de toute façon, Lionel est heureux de se balader, quoi qu'il arrive. Passer machinalement sa main autour du museau de l'animal qui les avaient rejoint et se décaler un peu pour éviter de se faire écraser un pied parce que l'animal commençait à vraiment trépigner.
Une main sur son encolure, il l'avait contourné pour vérifier que la selle était toujours bien en place et s'assurer que les sangles étaient toujours serrées. Pas vraiment compris ce qui s'était passé exactement, probablement un écureuil ou une souris qui avait du passer et l'effrayer, mais le cheval avait soudainement bougé et l'avait repoussé plus loin. Les mains en avant pour se rattraper, pour qu'elles atterrissent sur le torse d'Angus et qu'il s'écrase à moitié sur lui. Toujours mieux que se bouffer un tronc, mais pas forcément la meilleure chose non plus, la chaleur dans ses joues revenant aussitôt alors qu'il baissait légèrement les yeux vers l'autre. Réalisé seulement maintenant qu'il était plus petit que lui, et ça ne le dérangeait pas vraiment, encore moins quand il n'avait pu s'empêcher de fixer sa bouche en se demandant quel goût elle avait. Serrer un peu plus les lèvres, à défaut d'avoir la sensation des siennes, et réaliser aussi qu'il était beaucoup trop près. Il s'était reculé d'un coup, les yeux au sol, priant pour que cet instant qui lui avait semblé beaucoup trop court n'ait pas duré trop longtemps. Désolé...
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Hausser un peu les épaules, parce que la réponse que lui faisait Harper ne l'étonnait pas vraiment, au fond. Et quelque part, ça le soulageait un peu, de savoir qu'il ne l'embêtait pas plus que ça, qu'il voulait bien continuer de l'accompagner. Un petit sourire en coin, content de ne pas se retrouver tout seul, qui avait grandi un peu en voyant le cheval commencer à trépigner un peu plus. Décidément, il voulait repartir se promener, ça ne l'aurait même sans doute pas vraiment dérangé de galoper sous la pluie joyeusement. L'immortel non plus, à vrai dire, mais ça n'était pas son cheval, pas à lui de décider de ça. Il a l'air de vouloir repartir en tout cas. Un léger rire, en regardant le cheval impatient, se demandant si son cavalier l'était également ou pas. Peut-être un peu, il ne pouvait pas vraiment le dire après cette courte et simple balade. Il ne pouvait pas prétendre le connaître après si peu de temps. Ni même dire qu'il essayait, ce n'était là qu'une rencontre éphémère. Comme toutes celles qu'il faisait avec les mortels, en fin de compte. Une rencontre qui durait une fraction de secondes, minutes, années, et puis s'évanouissait...
Légèrement perdu dans ses pensées, l'immortel ne vit l'adolescent tomber sur lui que trop tard, se retrouvant un peu plus plaqué contre le tronc, par les mains du jeune homme. Pas vraiment le choc qui lui avait coupé le souffle, pas vraiment la surprise non plus. Plutôt la proximité soudaine avec Harper, voir plus en détails la beauté de son visage ou la complexité des dessins de ses iris, le sentir bien trop proche de lui, ses mains s'étant posées à leur tour sur le corps du jeune homme pour l'éviter de tomber plus encore...Aucune idée de combien de temps ça avait duré, juste se retenir de tout acte qui pourrait être mal interprété, mal jugé et totalement malheureux au vu de la situation, et de l'âge que devait avoir le jeune homme. Dans cette société là, ça ne se faisait tout simplement pas. Alors, même si il y avait une pointe de regret amer, il fut soulagé quand le cavalier s'écarta de lui et regarda un peu ailleurs. Parce que ça permit à l'immortel de déglutir, se passant une main dans les cheveux en essayant de caché l'air affreusement gêné qu'il avait sur le visage à cet instant. C'est pas grave... La voix faible, mais il avait réussi à articuler clairement au moins.
Loucher un instant de plus, laisser ses pensées dériver encore un peu, s'imaginant ce que ce serait que de poser réellement les mains sur lui, de sentir sa bouche contre la sienne, son goût, celui de sa peau sous ses baisers, sa chaleur au creux de ce bois humide, au milieu de l'odeur délicieuse de la terre mouillée et de la nature...Et puis il secoua la tête, pour chasser tout ça, pour oublier même qu'il avait pensé à cela. Expirer longuement, comme si ça allait aider, et se redresser enfin réellement pour se décoller de l'arbre. Je...Heum...Je crois qu'on devrait se remettre en route. Il essayait, de toutes ses forces, de ne pas paraître trop gêné, de se rassembler un peu. Il était un adulte de plus d'environ mille cinq cents ans, après tout, il pouvait tout de même se montrer raisonnable pendant deux heures le temps d'une balade dans la campagne non ? En tout cas, si lui ne l'était pas, il ne pouvait pas espérer que le jeune homme à ses côtés le soit plus. A cet âge là, le mot raisonnable ne devait même pas faire partie de son vocabulaire. Il s'était éloigné vers l'orée du bosquet, pour retrouver le champ, et les dernières gouttes qui vinrent s'écraser sur sa peau. Une douche froide, il aurait bien eu besoin de ça, là tout de suite...
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Envie de se coller des baffes, et de disparaître dans le sol aussi, et d'être de l'autre côté de la terre, et ne pas exister du tout d'ailleurs. Mais ça n'était pas possible, et il s'était éloigné en gardant le regard fermement au sol, ses joues lui faisant l'effet de deux radiateurs, poussant le cheval pour finir de resserrer une sangle. Se traiter de tous les noms en silence quand il ne pouvait s'empêcher aux mains de l'homme sur lui, sur la façon dont il l'avait retenu, sur la sensation de sa chaleur à travers les vêtements, et tous ces autres détails qui réveillaient certaines envies bien précises. Regretter de ne pas avoir comblé le peu distance entre eux pour goûter à ses lèvres, et se féliciter tout autant de ne pas l'avoir fait. Vraiment pas besoin d'un autre râteau du genre dans le mois. Bien mieux de se concentrer sur les gestes rompus par l'habitude pendant qu'il s'assurait que la boucle des étriers ne s'était pas défaite. Hocher la tête quand l'autre derrière avait dit qu'ils devraient repartir, les yeux fixés sur la boucle qu'il triturait pour la troisième fois. Et puis la laisser tranquille et flatter l'encolure de Lionel pour qu'il avance avec lui jusqu'à l'orée du bosquet, quelques pas derrière Angus.
Sentir les dernières gouttes sur sa peau, et guetter le ciel à la recherche d'une éventuelle suite mais c'était à nouveau uniformément bleu. Aussi bleu que ce regard qu'il évitait consciencieusement, s'attachant à remettre les rênes correctement autour du pommeau avant de désigner à l'autre la selle d'un signe de tête. Si ça vous dit toujours de voir à quel point il peut aller vite. Pas attendre de réponse ou mouvement pour aller attraper le harnais autour de la tête de son cheval, bougeant juste une lanière pour l'ajuster. Le tenir aussi, parce que même s'il n'allait pas ruer ou essayer de partir, Lionel risquait de bouger juste pour jouer. Caresser machinalement ce petit endroit si doux au dessus de son museau pendant que l'autre montait, attendant qu'il ait chaussé les étriers pour dire quelque chose. Il n'a pas de mors, toujours trouvé ça cruel, donc ça sert à rien de tirer pour freiner. Et ça sert à rien non plus de talonner fort pour accélérer, il le fait tout seul. Le regard posé sur sa monture, son meilleur ami, et remonter sa main contre l'angle de sa mâchoire pour gratter un peu, souriant le voyant commencer à frapper la terre du sabot. Placer sa main près de l'endroit où les pattes avant rejoignaient le corps, près du genou d'Angus sans le toucher. Une pression ici suffit, si jamais il va trop vite. Mais jvous conseille de juste vous accrocher et profiter.
Relever la tête et se plonger un instant dans le regard de l'autre, avant qu'un sourire amusé naisse sur son visage. Qu'un sifflement s'en échappe, un peu différent de celui qu'il avait utilisé pour l'appeler plus tôt, et Lionel s'était élancé. Il les avait regardé s'éloigner un moment, observant le galop de son animal, avant de remonter jusqu'au muret le plus proche pour s'y asseoir et s'allumer une clope. Plisser un peu les yeux en essayant de distinguer les deux, avant de s'allonger à moitié pour fixer le ciel. La pause était bienvenue, surtout après ce qui s'était passé un peu plus tôt, assez pour faire taire ce qui tournait dans son esprit à propos de l'homme. Pour essayer de composer une version de lui-même capable de se comporter normalement quand Lionel finirait bien par revenir avec son cavalier temporaire. Un soupir largement enfumé et il avait fermé les yeux, finissant sa cigarette avant de simplement garder le mégot dans sa main quand elle s'était éteinte. Et simplement apprécier la chaleur du soleil de l'après-midi sur sa peau, le calme de la campagne tout autour de lui.
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Retrouver le ciel bleu, les champs et leur verdure à perte de vue, de quoi penser à autre chose qu'au jeune cavalier dans son dos. Qui l'avait d'ailleurs vite rejoint avec son cheval qui trépignait. Sourire doucement en voyant la selle désignée, en voyant Harper venir tenir le harnais pour garder le cheval sous contrôle. Et il s'était mis en selle, retrouvant rapidement des instincts, des habitudes, comment se tenir, comment le monde pouvait sembler différent de cette hauteur. Il avait écouté les explications, se retenant de lui dire que ce n'était pas sa première fois, qu'il avait plus d'expérience qu'il ne pouvait le sembler. Impossible de dire cela. Impossible de dire qu'il avait passé des siècles à monter à cheval, à toutes sortes d'époques, qu'il avait mené plusieurs vies où ce n'était que lui et l'animal...Impossible et inutile, ce n'était pas important. Un instant s'accrocher à ses yeux, à son regard, juste avant que le sifflement retentisse et qu'il sente Lionel partir.
Le laisser galoper, en s'accrochant, ses propres mouvements accompagnant ceux du massif cheval, accrocher un peu plus sûrement les rênes au pommeau et juste laisser ses mains dans les crins. Le vent lui fouettait légèrement le visage, le son des sabots du cheval sonnait si agréablement à ses oreilles, il savourait chaque foulée, chaque mètre parcouru. Il se fichait d'où il allait, il se fichait de ne pas approcher bientôt d'une ville, il ne voulait que profiter de cette balade. Fermer les yeux, parce qu'il avait une confiance absolu dans le cheval, parce qu'il savait qu'il ne craignait rien, quoi qu'il puisse se passer. Il aurait pu rester comme ça des heures durant, traverser la moitié du pays sans même s'en apercevoir, ou en avoir quoi que ce soit à faire. C'était pour cette liberté là qu'il était parti de Londres. C'était cette liberté là qu'il avait toujours recherché, pendant des années, des siècles...Et même si ce n'était qu'éphémère, ça faisait du bien. Il avait perdu la notion du temps, se laissant juste porter par l'instant. Jusqu'à ce que ça se calme et que Lionel ralentisse. L'immortel s'allongea sur son encolure, caressant son cou d'une main en le laissant retourner jusqu'au muret, jusqu'à Harper.
Toujours allongé sur l'encolure, à regarder le jeune homme, avant de soupirer, peut-être un peu niaisement, peut-être en souhaitant rester là bien plus longtemps qu'il n'aurait dû. Il est incroyable, c'est vrai. Continuer de caresser Lionel en disant ça, bien content d'avoir eu le droit de le monter seul, bien content d'avoir eu le droit de profiter de ça. Bien content aussi de retrouver le jeune cavalier malgré tout. Ça m'avait manqué, vous avez pas idée... Quand avait-il chevauché pour la dernière fois ? Des décennies plus tôt, au bas mot. Ça devait être au début du siècle dernier, pas vraiment un moment heureux dont il voulait se souvenir. Pas vraiment un moment dont il avait profité. Mais ça n'avait heureusement rien à voir. Et là, il souriait, juste heureux d'être là, sous la douce chaleur du soleil.
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Le son des sabots résonnant sur le sol l'avait prévenu de l'arrivée du cheval et il était resté immobile, les yeux fermés derrière ses lunettes de soleil, à les écouter se rapprocher. A poser une main sur le museau qui s'était posé sur son ventre, ses doigts se glissant sous la lanière qui le traversait pour caresser en dessous. A sourire un peu en entendant Angus complimenter Lionel, parce qu'évidemment que c'était vrai que son cheval était incroyable mais c'était toujours agréable à entendre bien sûr. Peut-être un peu pour le sourire dans la voix de l'homme qu'il avait l'impression d'entendre, mais ça devait surtout être pour le tour qu'il venait de faire. Oh je peux deviner. Parce que ça lui manquait toujours quand il était à Londres, même s'il aimait sa vie là-bas. Même s'il était un autre Harper, un qui n'avait pas des brins de foin emmêlés dans ses boucles et de la boue jusqu'en haut des cuisses, un à l'apparence et au comportement qui allait avec ce monde sans pitié qu'était un lycée anglais destiné à la progéniture de la haute société.
Et puis il avait eu le malheur d'ouvrir un œil pour voir l'état de Lionel après sa course, et était tombé sur l'homme. Sur son sourire plus particulièrement, et cette envie de poser ses lèvres dessus, à peine, pour qu'il soit aussi sur les siennes. De frôler sa joue du bout des doigts et se perdre dans ses boucles, de le sentir faire pareil. De se plonger dans ce regard et chercher ce qu'il était certain de devoir y trouver, sans avoir aucune idée de ce que c'était. Et il s'était rapidement assis puis mis debout, profitant du mouvement pour dissimuler le soupir qui avait gonflé son torse. Pas totalement débarrassé de ces idées apparemment, mais il pouvait se débrouiller pour le cacher. Et se remettre à marcher, après un bref sifflement pour que Lionel suive. Rester plus ou moins au niveau de sa tête du cheval et simplement avancer vers le sud et la direction supposée de la route majeure la plus proche, son regard se promenant sur un peu tout devant lui.
Tout du moment que ça n'était pas l'homme sur la selle de son cheval, parce que sinon il allait vraiment finir par se laisser emporter par ses envies, se faire des idées, tenter une connerie et se prendre une veste. Pas envie non plus de se torturer à la frustration, donc même si ça aurait effectivement été plus rapide à deux sur le cheval, c'était mieux qu'il reste encore un peu à marcher à côté. Qu'il grimpe par dessus une nouvelle porte pour l'ouvrir et laisser passer Lionel et Angus avant de refermer, et vite rejoindre sa place en tête. Et s'arrêter au sommet d'une colline, pour plisser les yeux derrière ses verres fumés, avant de montrer le ruban de goudron près de l'horizon. Et du coup il devrait y avoir un patelin... Regarder des deux côtés à la recherche d'un signe d'un semblant de civilisation, avant de montrer le virage que faisait la route un peu plus vers l'est. Par là, avec un peu de bol. Mais l'endroit lui disait vaguement quelque chose, au pire il serait toujours possible de trouver une ferme avec au moins un téléphone.
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Ce moment, parmi tant d'autres, était une des raisons pour lesquelles l'immortel avait voulu quitter la ville. Être dans la nature, être avec quelqu'un qui ne se souciait de rien de ce qu'il était, qui ne le connaissait même pas et qui, pourtant, se montrait juste charmant, sans arrière pensée aucune. Lui en avait, mais il les taisait et cela devenait de plus en plus difficile quand il regardait le visage doux et le sourire du jeune homme. Juste faire comme si il n'était pas aussi attirant que cela, aussi dur cela puisse-t-il être. Et heureusement, ils s'étaient remis en route. Heureusement. Même si il aurait apprécié que Harper reprenne sa place sur le cheval, comme lorsqu'ils avaient fui la pluie...Pouvoir passer ses bras autour de lui, se presser un peu plus dans son dos, peut-être laisser ses mains descendre un peu sur ses cuisses, embrasser la naissance de son cou alors que le cheval avancerait d'un pas tranquille...Peut-être qu'il était en effet mieux que le cavalier marche, en fait. Secouer un peu la tête et déglutir en essayant de se concentrer sur autre chose. Comme le paysage. Voir si il n'y avait pas un village à proximité qui serait déjà visible par exemple. Relever les yeux pour ne surtout pas les laisser descendre dans le dos du jeune homme qui marchait légèrement devant.
Passer une nouvelle barrière, laisser le cheval s'arrêter et avancer tout seul, juste regarder l'horizon. Jusqu'à ce qu'ils soient en haut de cette colline et qu'ils commencent à voir une route, au loin. Et d'après Harper, il y avait un village pas très loin de là. Parfait, se disait l'immortel, il serait enfin soulagé de sa présence et de tout ce qui l'assaillait depuis que l'adolescent était entré dans sa vie. Qu'il ressorte vite avant qu'il ne s'y soit fait une place. Aonghas se redressa sur les étriers, mettant une main au-dessus de ses yeux, pour essayer de voir un peu plus clairement la route, mais surtout essayer de distinguer la civilisation au milieu de cet océan de verdure. Un peu à l'est, en suivant un coude dans la route. Cela prendrait encore quelques temps, vu la distance, mais ça devrait aller. Il pourrait bientôt laisser Harper tranquille et reprendre son escapade là où il l'avait laissée. Bien...Plus qu'à continuer par là, alors. Il ne savait même pas vraiment pourquoi il essayait de parler, il se sentait comme un idiot à juste répéter et acquiescer comme ça. Descendre un peu les yeux vers le jeune homme à ses côtés, avant qu'ils ne se remettent en route vers ce signe de civilisation qu'on voyait au loin.
Laisser passer le temps, en silence, jusqu'à une nouvelle barrière qu'il fallait franchir pour continuer leur progression. Et alors que le cheval était arrêté pour attendre qu'Harper ouvre la porte, l'immortel avait remis les pieds au sol. Il avait flatté un peu l'encolure du cheval, soupirant légèrement en le regardant avec un air doux et un petit sourire. Ce n'est pas très correct de vous laisser marcher, et c'est votre cheval, alors...C'est moi qui vais continuer à pied pour le reste du chemin. Un petit sourire à Harper et il avait continué d'avancer tranquillement. Encore une fois, il lui aurait bien proposé de monter à deux. Mais il savait que c'était une très mauvaise idée. Une idée qui n'allait faire que les ralentir, en plus. Marcher à côté du cheval, parfois en levant la main pour lui caresser le museau ou la poser sur le côté de son encolure doucement, c'était bien mieux.
Fantasy is escapist, and that is its glory. If a soldier is imprisoned by the enemy, don’t we consider it his duty to escape?…if we value the freedom of the mind and soul, if we’re partisans of liberty, then it’s our plain duty to escape, and to take as many people with us as we can.
Relevé la tête en fronçant les sourcils et en secouant la tête, bien content que Lionel soit entre eux à ce moment-là, parce que ça ne faisait absolument aucun sens que l'autre continue à pieds alors qu'il avait une place assise. Et après avoir levé les yeux au ciel, toujours à l'abri de la silhouette massive de son cheval, il avait ouvert la barrière pour les laisser passer, refermant derrière avant d'aller reprendre sa place en silence de l'autre côté de l'animal. Marcher en silence comme ça, le cheval entre eux, pendant un long moment, sans avoir l'impression que le virage se rapprochait. Le ruisseau qui traversait une prairie oui en revanche, et il avait regardé autour d'eux pendant que Lionel buvait. Alors oui ils avaient fait un bon bout de chemin, mais ils étaient encore loin de la destination ou ses environs et le soleil avançait vachement dans le ciel mine de rien. C'est stupide... Pas vraiment pensé à retenir ça, parce que ça l'était vraiment en fait.
Il avait vaguement sifflé le cheval qui avait fini de boire, prenant rapidement appui sur le pommeau de la selle pour s'y hisser, avant de fixer Angus. D'essayer de rester concentré sur son regard et ne surtout pas dériver sur sa bouche ou ce cou dont il avait aussi envie de connaitre le goût. Jamais on sera arrivés avant la nuit à ce rythme, et jpense que vous avez nettement mieux à faire que trainer en pleine cambrousse avec un gamin non? Parce que c'était ce qu'il était, comparé à lui ou non. Juste un gamin qui n'avait aucune chance avec un mec comme ça, ça ne servait à rien d'espérer quoi que ce soit et il pouvait tenir ses propres envies le temps de le déposer dans un coin avec un minimum de civilisation avant de rentrer et noyer sa frustration dans l'alcool. Ou proposer à Jules de sortir dans le bar gay le plus proche, selon l'humeur après la douche plus que nécessaire. Et longue. Il avait tendu la main à l'autre pour qu'il remonte sur le cheval, la lâchant dès qu'il était monté pour reprendre les rênes et lancer Lionel presque aussitôt au galop.
Ignoré la chaleur dans ses joues à la sensation du corps dans son dos, de la présence de cet homme si attirant tout près de lui, concentrant son attention sur le paysage qui défilait bien plus vite maintenant. Ne penser qu'à la destination et à sa monture, le meilleur moyen de leur faire atteindre leur but sans que Lionel soit trop fatigué, et il avait décidé de rejoindre l'autre côté de la route. Brièvement appuyé sur le genou de l'homme pour attirer son attention sur le muret devant, qu'il se prépare aux sauts à venir, et à peine ralentir une fois qu'ils étaient arrivés de l'autre côté, pour dépasser rapidement le bosquet qui leur avait caché la vue. Le groupement de maisons plus rapprochées au loin, et derrière ce qui ressemblait à la lumière criarde d'une station service. Contourné le village pour aller directement à la station, parce que l'autre aurait nettement plus de chance d'y trouver de l'aide pour sa moto, et finalement s'arrêter à quelques pas de la pompe à essence. Se laisser glisser de selle le plus rapidement possible pour aller flatter l'encolure de Lionel, desserrer un peu les sangles de son harnais aussi, tout pour ne surtout pas regarder Angus. Ne surtout pas penser à ces trop nombreux moments où il avait pu sentir son corps pressé contre le sien.
Keep in flapping to the sun Howlin' green, green rocky road You promenade in green
La marche n'était pas un problème, ça ne l'avait jamais été. Marcher des heures durant, des jours, parce qu'il n'y avait pas d'autre choix, pas d'autre moyen pour se déplacer. Un peu embêtant maintenant, quand on pouvait utiliser un véhicule motorisé mais, au fond, ça n'était pas si grave que cela de marcher. Par contre, marcher dans le silence pour une raison étrange, sans plus aucun regard, sans plus rien, quand bien même l'immortel essayait de ne pas trop penser au jeune homme...Mais il n'avait rien dit non plus, pas un mot, jusqu'à ce qu'ils arrivent à un ruisseau. Soupirer un peu en voyant le cheval aller boire et se frotter les cheveux nerveusement, comme il le faisait souvent quand il ne savait pas quoi faire. Et puis entendre Harper. Froncer les sourcils, serrant un peu les mâchoires, il avait littéralement envie de lui dire qu'il n'avait jamais été forcé de l'accompagner, que la direction à suivre aurait été amplement suffisante, puisque c'était si stupide. Serrer un peu les poings pour se retenir et soupirer longuement, encore plus en le voyant approcher sur son cheval. J'ai beaucoup mieux à faire, c'est certain...
L'immortel n'en avait rien à faire, de marcher jusqu'à ce qu'il fasse nuit, et de continuer même après. Mais il comprenait. Alors il s'était hissé sur le cheval, se tenant comme il pouvait, essayant de ne pas penser à Harper, essayant de ne pas vouloir le tenir plus que nécessaire. Ne pas penser à ses contacts, au fait qu'il était tout près de lui, que ce serait si facile de juste se laisser emporter, de juste laisser ses mains, ses lèvres, dévier, s'attarder sur lui, sur sa peau...Tout fait pour ne pas y penser, juste penser aux bruits des pas du cheval, au vent, au soleil, c'était tout. Tout ce qu'il pouvait savourer sans que ça ait de rapport avec le cavalier. Galoper un moment, galoper encore à travers les champs, ne même plus se préoccuper d'une barrière pour juste laisser le cheval sauter par dessus le muret, bien forcé de s'accrocher réellement...Jusqu'à ce qu'enfin il y ait un village, ou ce qui passait pour un village dans le coin. Mais surtout une station service, avec ce qui s'approchait le plus d'un garage. Et le jeune homme avait dû se dire que c'était le meilleur endroit pour qu'il trouve de l'aide, il y était également allé directement.
Descendre de cheval rapidement, chercher Harper des yeux et finalement le voir en train de s'occuper du cheval. Je vais voir à l'intérieur, si y'a moyen de me dépanner. Merci pour la balade. Il aurait voulu dire un peu plus, le remercier un peu mieux. Il le ferait quand il aurait trouvé une voiture ou au moins pu appeler quelqu'un pour venir l'aider. Et au lieu d'ajouter quelque chose, il avait juste filé à l'intérieur, l'échange bref de quelques mots avec le gérant et puis la conclusion qu'il devrait appeler un taxi, pour l'amener à la gare la plus proche. C'était le plus simple, mais il faudrait qu'il attende un peu, le seul taxi du coin allait mettre du temps à arriver. L'immortel avait laissé l'homme appeler le taxi et était ressorti, cherchant des yeux cheval et cavalier. Mais il n'y avait plus rien. Plus personne. Ni Harper, ni Lionel. Aonghas avait soupiré, lourdement, avant de fouiller dans ses poches pour trouver une cigarette. Et peu importait l'avertissement sur l'interdiction de fumer, il l'avait quand même allumé avant de s'asseoir sur un plot. Plus qu'à attendre le foutu taxi en tâchant de ne pas trop penser au jeune homme...Il aurait tout le temps pour y penser ce soir...
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