intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 across the oceans of time (LUCIAN)

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Rosalyn Blackthorn
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(#) across the oceans of time (LUCIAN)    Jeu 11 Nov - 22:31

across the oceans of time
"It is my lady! O, it is my love! O, that she knew she were! She speaks, yet she sais nothing. What of that? Her eye discourses; I will answer it. I am too bold, 'tis not to me she speaks; two of the fairest stars in all the heaven, having some business, do entreat her eyes to twinkle in their spheres till they return." @Lucian Blackthorn

(Londres, été 1820) Rosalyn ne s’attendait pas à ce qu’une nouvelle étoile rejoigne leur constellation. Pas si vite après la disparition d’Omondi. Mais comme les autres, elle l’avait senti mourir. Elle avait vu son visage, dans des rêves de plus en plus précis, de plus en plus pressants. Takoda le lui avait dit, ils allaient devoir aller le chercher. En théorie, ils seraient allés le chercher. Ni lui ni elle ne s’attendaient à ce qu’Ao’Ao les trouve le premier. Enfin, non, pas tout à fait : c’était elle qu’il avait trouvée. Dans les rues de Londres, comme s’il savait exactement où la trouver. En guise de bienvenue, Rosalyn l’avait plaqué contre le mur d’un commerce, pas le moins du monde intimidé par sa carrure de géant, et lui avait mis son épingle à cheveux sur la gorge. Ça ne se fait pas de suivre une lady sans son autorisation. Elle avait fini par le ramener chez eux, dans un grand manoir londonien occupé par Nour, Takoda et elle. Une drôle de famille, pas nécessairement appréciée du voisinage… Et voilà qu’elle y ramenait un quatrième individu ! Rosalyn avait laissé Ao’Ao entre les mains de Nour et Takoda, indéniablement plus délicats et plus accueillants qu’elle. Sa réaction les avait surpris. Jusque-là, elle avait toujours accueilli à bras ouverts les nouvelles étoiles de leur constellation. Mais avec lui… À la seconde où leurs regards s’étaient croisés, elle avait compris qu’il était différent. Qu’entre eux, ce serait différent. Elle avait compris et au lieu d’accepter le lien spécial qui l’unissait à Ao’Ao, Rosalyn avait… paniqué. Un charmant euphémisme pour dire qu’elle n’avait pas la moindre idée de la façon dont elle était censée se comporter en sa présence. Tantôt glaciale, tantôt chaleureuse, elle n’avait de cesse de changer son fusil d’épaule, au plus grand désarroi du géant hawaïen. Une âme sœur ? Et puis quoi, encore ? Non, non, non et encore non. Comme si elle avait le choix ! Il ne sert à rien de lutter contre le destin. Voilà ce que Takoda lui avait dit autour d’une tasse de thé, et Rosalyn avait failli en lâcher sa tasse. Ou lui lancer son contenu à la figure. Il avait ajouté que s’ouvrir aux autres ne pourrait pas lui faire de mal. Facile à dire, quand on n’était pas celle qui s’était réveillée un matin avec une âme sœur venue du bout du monde.

Après plusieurs mois passés à Londres, Nour les avait quittés tous les trois pour retourner dans son Égypte natale. Entre les deux hommes, Rosalyn avait l’impression d’être prise entre le marteau et l’enclume. Elle n’était pas dupe ! Takoda encourageait Ao’Ao à passer du temps avec elle, à essayer de l’apprivoiser. Elle était à peu près sûre de l’avoir entendu lui dire qu’elle ne mordait pas trop fort ! Plus d’une fois, Rosalyn avait eu envie de prendre la fuite. Dieu sait qu’elle n’aurait pas manqué d’excuses pour disparaître sur un autre continent pendant quelques années, le temps de digérer la nouvelle. Elle aurait pu… Mais elle avait vite réalisé en être incapable. Quelque chose finissait toujours par lui faire changer d’avis, par la ramener auprès d’Ao’Ao, avec qui elle ne se montrait pourtant pas toujours sous son meilleur jour. Une chance pour elle, le jeune immortel était de – trop – bonne composition. Elle avait fini par lui dire, du bout des lèvres, qu’il était difficile pour elle de s’attacher aux autres et plus difficile encore d’accepter qu’elle ne soit pas totalement maîtresse de son destin. Elle lui avait donné un petit aperçu de la femme qu’elle était, loin de se douter que Takoda avait fait sa biographie en n’oubliant pas d’enjoliver quelques détails. Inutile de le nier, Rosalyn n’était pas une femme facile à aborder, encore moins à aimer. Car c’était bien de cela qu’il s’agissait, n’est-ce pas ? Mais elle… Elle n’était pas certaine de savoir comment rouvrir son cœur, après presque treize siècles à l’avoir laissé sous clé. Ce n’était pas qu’elle ne voulait pas aimer de nouveau… C’était tout simplement qu’elle ne savait plus comment faire. Encore moins depuis que la vie semblait avoir décidé à sa place. Contrairement à Takoda, elle n’appréciait guère l’idée d’être liée contre sa volonté à un autre être humain. Toute sa vie, elle s’était battue pour être libre, pour faire ses propres choix dans une société où il fallait être de sexe masculin pour avoir tous les droits. Alors son premier réflexe avait été de repousser Ao’Ao. Le repousser, alors que son instinct lui dictait de rendre les armes et de se jeter dans ses bras. Drôle de paradoxe.

La nuit n’est pas encore tombée sur la capitale anglaise. Mais les trois étoiles ont dîné tôt, et Rosalyn a congédié les domestiques, quelque peu lassée des regards qu’elle sent peser sur leur trio. Pensez-vous ! Une femme, seule avec deux hommes… Non pas qu’elle ait quoi que ce soit à faire de sa réputation. Elle ne s’en est jamais souciée, ce n’est certainement pas au XIXe siècle qu’elle allait commencer. De toute façon, elle quittera bientôt Londres pour de nouveaux horizons. Accompagnée ou pas, telle est la question. Comme à son habitude, elle a préparé trois tasses de thé et est allée s’installer au petit salon pour lire quelques heures avant d’aller se coucher. Elle aurait pu profiter de la ville, mais elle n’apprécie pas l’agitation mondaine et moderne qui y règne. Le calme des vieilles campagnes lui manque. Elle lève un œil lorsque Takoda et Ao’Ao la rejoignent, mais ne dit rien, elle se contente de les écouter d’une oreille discrète. Jusqu’à ce que Takoda se lève soudain de son fauteuil, pour déclarer d’une voix assurée avoir décidé de sortir. « Mais pour aller où ? » Il était rare d’entendre la surprise dans la voix de Rosalyn. Encore plus de la voir écarquiller les yeux et observer quiconque la bouche grande ouverte. « Au théâtre, bien sûr. J’ai été invité. » « Mais par qui ? Et pour voir quoi ? » « Une amie. Et je ne sais pas. Je verrai bien ce qui s’y joue. » Rosalyn ne peut s’empêcher d’afficher une petite grimace scandalisée. « Tu es piètre menteur, Takoda ! » « Nous ne pouvons pas tous être aussi doués que toi, Rose. » Sa grimace scandalisée se transforme en moue boudeuse. Elle fait mine de hausser les épaules quand il dépose un baiser sur sa joue et lui murmure un petit « Ne le mords pas trop fort », avant de s’éclipser, visiblement ravi par sa pirouette. Consciente que le rouge lui est monté aux joues, Rosalyn essaie de disparaître derrière son livre. Faire l’autruche n’est toutefois pas dans ses habitudes, c’est une technique peu efficace régler les problèmes. Alors elle se redresse sur son fauteuil, retrouve son port de tête altier et un semblant de confidence. Elle s’éclaircit la gorge. « My bounty is as boundless as the sea, my love as deep; the more I give to thee, the more I have, for both are infinite. » Rosalyn referme le livre et s’efforce d’afficher un sourire avenant. « Roméo et Juliette. » Elle tend l’ouvrage à Ao’Ao, une vieille édition de la pièce. « L’as-tu lu ? » Un petit pas pour Rosalyn… Et un grand pas pour leur avenir commun.

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Lucian Blackthorn
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(#) Re: across the oceans of time (LUCIAN)    Lun 15 Nov - 19:29

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Assis dans un fauteuil au coin du feu, Ao’Ao contemple sa tasse de thé, plongé dans des pensées silencieuses. Comparé aux trois derniers mois écoulés, si on lui demandait son avis, il n’irait pas jusqu’à dire que cela va mieux, mais toujours empreint de positif il reconnaitrait que c’est un peu moins pire. Bien sûr, il est toujours assailli d’informations. Une multitude de sons lui parvienne, qui, couplé à pléthore de détails visuels, lui colle des migraines très aigues. Il a essayé de visiter la ville, mais Londres, en pleine transformation industrielle, est peuplée d’odeurs nauséabonde qui ont tôt fait de le renvoyer la queue entre les jambes dans le cocon agréable que constitue le vieux manoir de sa constellation.

Parlant de constellation, il s’est fait à l’idée. Apprendre à l’âge de quarante ans que le reste de votre existence sera borné par sept parfaits inconnus est un peu étrange. Il a assimilé que l’un d’entre eux était déjà mort, ce qui ne l’empêche pas d’interrompre son sommeil, et qu’il n’avait pas encore croisé tous les autres. D’une équipé de quatre, ils sont passés rapidement à trois lorsque la dénommée Nour les a quitté, rejoignant un fantasmagorique pays qu’il n’a jamais vu que sur des planisphères – mais les quelques visions qu’il a de Nour depuis qu’elle les a quitté lui a appris que l’Egypte était un endroit sableux et probablement chaud. Il a constaté sans surprise en conversant avec Takoda, le plus bavard et le plus accueillant de ses compagnons, qu’il venait de l’autre continent, celui qu’il connait le mieux pour y avoir passé treize ans. Trop heureux de savoir quelque chose, l’hawaïen s’est réjoui de pouvoir lui parler de son séjour dans le Connecticut. Cela leur faisait déjà un point commun et cela n’a pas manqué de faciliter les échanges.

Son deuxième compagnon de route en revanche est un sacré mystère. Rosalyn. C’est elle qu’il a vu en premier, Takoda et Nour ne lui sont apparus que lorsqu’il s’est rapproché physiquement d’eux. C’est pour elle qu’il a été guidé jusqu’ici, dans cette Europe parfaitement inconnue, et quelle ne fut pas la douche froide de l’accueil. Il avait trainé dans les rues de Londres, passablement perdu dans cette grande ville – assurément la seule grande ville qu’il n’ai jamais visité, New Haven ne tenant pas la comparaison du haut de ses sept mille habitants – jusqu’à se faire sauvagement plaquer contre une boutique. Il n’avait pas compris la menace qu’elle lui tenait sous la gorge, loin de savoir ce qu’était une épingle à cheveux il s’était demandé s’il s’agissait d’un os de poisson particulièrement poli et ornementé. Il n’avait pas compris grand-chose non plus de ce qu’elle lui avait dit, à la fois trompé par l’accent anglais de la jeune femme et perdu – encore – par la signification du mot lady qu’il n’avait jamais appris.

Finalement, suivant les conseils que lui avaient prodigué les kahunas et ne désirant pas rester une seconde de plus perdu entre deux ruelles londoniennes, il avait suivi son mirage  jusqu’à un élégant manoir, jetant des regards toujours plus curieux sur l’architecture de la ville. Abandonné aux mains de Nour et Takoda, les premiers échanges avaient été chaotique, perclus d’incompréhension de sa part. Il parlait un anglais américain fluide mais académique, presque biblique et tinté d’un fort accent hawaïen. C’est l’amérindien surtout qui lui avait tout expliqué. Des résurrections aux pouvoirs en passant par les âmes sœurs, il avait laissé le temps à son nouveau protégé de digérer les informations. Ao’Ao avait fait répéter et paraphraser tout ce qu’il ne comprenait pas. Ames sœurs n’existant ni dans sa culture maternelle ni dans le vocabulaire qu’on lui avait appris chez les puritains, c’était probablement l’explication qui avait demandé le plus de patience à Takoda. Mais une fois la notion acquise, le géant avait voulu en parler avec la principale concernée.

A la pensée de ces conversations si souvent infructueuses et avortées, il relève les yeux de sa tasse pour les porter sur la fameuse lady. Elle a l’air de se cacher derrière son livre, il n’aperçoit que le haut de son visage qui semble rougit par la chaleur. Se faisant, il note que Takoda a quitté son propre fauteuil et tournant vivement la tête, il ne l’aperçoit nulle part dans le petit salon. Il porte la tasse à ses lèvres et prend une gorgée de thé brulant. Il doit bien avouer que le thé anglais est meilleur que celui du Connecticut, même si ça ne vaut pas une infusion de ‘awa. Quand finalement, elle daigne lui accorder son attention, il a les yeux pensifs rivés sur elle. « My bounty is as boundless as the sea, my love as deep; the more I give to thee, the more I have, for both are infinite. » Les yeux mordorés clignent une puis deux fois puis s’agrandissent de surprise. Pourquoi lui parle-t-elle d’amour ? « Roméo et Juliette. » Qui ? « L’as-tu lu ? » Quand finalement, elle lui tend l’ouvrage qu’elle tenait dans ses mains, il comprend.

Sans avoir à se rapprocher, il déchiffre le nom d’un dénommé Shakespeare sur la couverture, mais il doit avouer n’en avoir jamais entendu parler. On ne faisait point lire le Barde aux autochtones à New Haven, on les abrutissait de bibles, de testaments et de sermons. Quand il a eu fini de lire le livre sacré, on l’a certes encouragé à diversifier ses lectures, mais elle comprenait exclusivement de jeunes auteurs américains qui portent aux nus la nouvelle république. Constitution, déclaration d’indépendance, ode à Jefferson, ce ne sont pas les lectures les plus enthousiasmantes. Il secoue la tête et alors qu’il se saisit de l’ouvrage qu’elle lui donne, il en ouvre quelques pages et parcours les premières pages. Two households, both alike in dignity.

Au contact du livre, il sent, un peu honteux de son ignorance, que c’est une œuvre culte renfermée dans un ouvrage pas peu fier de son contenu et de son auteur. La reliure est vieille et pleine d’histoires qui ne perdent pas une seconde pour s’imposer à lui. Le livre imprime sur lui les sentiments des derniers lecteurs tout au long de leur lecture – amusement, émotion, tristesse. Il referme vite le livre, troublé par l’impression désagréable de pénétrer comme un malotru dans le cortex de parfaits inconnus. Il le repose sur la console qui les sépare puis avoue, piteux, les yeux rivés sur ses genoux et la figure qui rougit d’embarras « On m’a fait lire la Bible, beaucoup de bibles. ». On lui a même confié la tâche de la traduire dans sa langue maternelle avec pour but de la répandre sur les îles.

En relevant les yeux, il observe les boiseries qui soutiennent un nombre non-négligeable de livres sur les murs du petit salon. Il a bien essayé d’en lire quelques-uns, mais ses nouveaux dons lui ont joué des tours. Sa perception accrue de la conscience des choses lui impose le passif des ouvrages et même parfois le dénouement des histoires qu’ils content. Il a découvert à ses dépens que le vieux manoir refermer de très vieilles éditions. Puis finalement, lorsqu’il met la main sur un ouvrage un peu moins bavard que les autres, se sont ses yeux qui le défient. Sa vue trop acérée rend les mots difficilement lisibles, détectant tous les défauts d’impressions, les coulures d’encre et troublant les lignes d’impression noires sur leurs stries blanches. Il a fini par abandonner l’idée de la lecture après quelques migraines. Alors il précise à Rosalyn « Je n’arrive plus à lire à cause de mes dons, Takoda a dit que cela passerait bientôt ». La vérité c’est qu’il ne sait pas ce que signifie bientôt pour l’amérindien et il n’a pas osé le lui demander. Ses yeux se reposent sur la pièce de théâtre et il ajoute « Cela parle-t-il d’amour ? » Il n’a jamais lu de livre sur l’amour. Il ne sait rien de l’amour. Du moins a-t-il appris lors de leur première rencontre qu’il ne savait rien vraiment de l’amour. Les derniers souvenirs de ses amourettes hawaïennes balayés par la lame de fond qu’était l’irruption de son âme sœur dans sa vie.

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(#) Re: across the oceans of time (LUCIAN)    Lun 15 Nov - 23:21

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Si Omondi avait encore été parmi eux, il n’aurait pas perdu une occasion de se moquer gentiment de Rosalyn. La grande guerrière, effarouchée par la présence d’un géant au cœur d’ange ! Il aurait ri de son attitude ridicule et aurait su trouver les mots pour la rassurer. Mais Omondi est parti trente ans plus tôt, trente ans trop tôt. Bon gré mal gré, Rosalyn a pris sa place à la tête de leur constellation, guidant les siens du mieux qu’elle le peut, comme elle espère que son aîné l’aurait fait. Mais c’était sans compter sur l’arrivée pour le moins inattendue d’Ao’Ao. Sans le lien si particulier qui les unit, elle l’aurait accueilli comme n’importe lequel d’entre eux : à bras ouverts, se montrant le plus rassurante possible. Au lieu de cela, elle se comporte comme une bête sauvage que l’on tente d’apprivoiser. Elle n’a pas la moindre idée de ce qui les attend et pour une femme comme elle, obsédée par l’idée de contrôler la moindre seconde de son existence, c’est insupportable. Elle ne sait pas sur quel pied danser et en conséquence, Ao’Ao non plus. Son comportement pour le moins désagréable et changeant à son encontre a au moins le mérite de lui avoir fait ouvrir les yeux sur plusieurs de ses qualités. Il est patient, courtois, peut-être même un peu trop révérencieux. Grâce à Takoda, elle pense avoir compris pourquoi. Il a été arraché à son île natale, déraciné comme tous ceux qui ont eu le malheur de croiser la route des colons européens. Rosalyn ne l’aide sans doute pas à s’en faire une meilleure idée (non pas qu’il le faille, bien loin de là) en agissant de la sorte. Difficile à duper, l’Anglaise avait immédiatement compris ce que l’intérêt soudain du Lakota pour le théâtre était feint et n’avait pour unique but que celui de la laisser en tête-à-tête avec Ao’Ao. Peut-être aurait-elle dû écouter ses explications sur les âmes sœurs, elle aussi. Sa vision des choses aurait pu la convaincre de s’ouvrir à l’idée que le destin, l’univers ou n’importe quelle autre force stellaire ait mis sur son chemin un individu littéralement né pour l’aimer. Si Rosalyn avait eu le cœur fragile, ces quelques mots auraient suffi à la faire tomber en pâmoison !

Elle fronce légèrement les sourcils lorsqu’Ao’Ao répond à sa question sans relever les yeux vers elle, aussi penaud qu’un enfant pris en faute. Elle retient un soupir, mais elle ne peut s’empêcher de grimacer. La Bible ? Un claquement de langue agacé finit par lui échapper et elle secoue la tête. « J’ai connu bien plus intéressant que le Nouveau Testament et l’Ancien. C’est d’un ennui mortel. » Elle esquisse un rapide sourire ; autrefois, on a essayé de la châtier pour moins que cela. Elle retrouve une expression grave, qu’elle essaie d’adoucir, sans réussir à dissimuler la flamme de colère qui danse au fond de ses yeux. Tous ces gens… « Je suis désolée. » Que peut-elle dire de plus ? Toute la compassion du monde ne changera rien au fait : les Européens ont commis des atrocités partout où leurs bateaux les ont menés et ils n’ont pas encore terminé. Les efforts des Enfants de Prométhée sont vains, ils ne les empêcheront pas de continuer leur conquête sanglante. Rosalyn se mord la joue et reporte son attention sur Ao’Ao et Roméo et Juliette. « Tu te feras peu à peu à l’immortalité et ses… cadeaux. Je n’ai pas hérité des mêmes dons que toi, mais moi aussi j’ai eu besoin de temps. L’avantage, c’est que nous en avons beaucoup. Au début… » Rosalyn semble hésiter un instant à se confier davantage à lui. Finalement, elle décide de poursuivre. « Au début, j’étais presque incapable de synchroniser mes mouvements, à cause de mes nouveaux réflexes. J’ai dû réapprendre à me mouvoir de la même façon que tu vas devoir réapprendre à percevoir ton environnement. Ceux d’entre nous qui possèdent les mêmes dons que toi t’aideront. » Elle tente un sourire qui se veut à la fois plaisant et rassurant. Puis, comme si elle venait d’avoir une idée de génie, Rosalyn ouvre de grands yeux. « As-tu essayé de lire en portant des lunettes ? C’est peut-être idée, mais le verre agirait peut-être comme une espèce de… une espèce de filtre sur ta vision, pour en rétrécir le champ et éviter à tes yeux de se focaliser sur trop d’éléments à la fois. Je ne sais pas, il est possible que ce soit une suggestion idiote. » Il est pourtant rare qu’elle ouvre la bouche pour dire quelque chose de stupide, Rosalyn. Surprise par sa propre spontanéité, elle se renfonce légèrement dans son siège après avoir récupéré la pièce de théâtre.

Est-ce que Roméo et Juliette parle d’amour ? Elle reste songeuse un instant avant de lui répondre. « Cela parle d’amour… Du pouvoir de l’amour et de celui de la haine, aussi. De la famille, des responsabilités et des obligations que l’on s’impose et que le monde nous impose, de la défiance de l’autorité… De la violence, de la mort, de la folie de la jeunesse, du destin… » Elle fait une pause avant de reprendre en faisant mine de feuilleter la pièce au hasard pour ne pas croiser le regard d’Ao’Ao. « Mais moi, je suis persuadée que cela parle surtout d’amour. Certains disent même que Roméo et Juliette étaient des âmes sœurs plutôt que des amants maudits. J’imagine que chacun peut y lire quelque chose de différent. C’est là qu’est la beauté de Shakespeare. » Elle baisse les yeux vers les deux pages sur lesquelles elle s’est arrêtée. « It is my lady! O, it is my love! O, that she knew she were! She speaks, yet she sais nothing. What of that? Her eye discourses; I will answer it. I am too bold, 'tis not to me she speaks; two of the fairest stars in all the heaven, having some business, do entreat her eyes to twinkle in their spheres till they return. » Machinalement, Rosalyn replace derrière son oreille une mèche blonde, puis relève les yeux vers Ao’Ao. « Je peux te lire la pièce, si tu veux. Celle-ci, ou n’importe quelle autre. Il me semble que nous les avons toutes ici. C’était mon idée… Enfin, non : mon caprice. J’ai rencontré William et je l'ai trouvé fascinant. »

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(#) Re: across the oceans of time (LUCIAN)    Dim 28 Nov - 19:11

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Il sent à travers leur lien qu’ils n’ont pas encore réussi à apprivoiser, qu’elle rejette encore férocement, qu’elle ne cherche pas à mal pourtant lorsqu’elle désapprouve ses lectures d’un claquement de langue « J’ai connu bien plus intéressant que le Nouveau Testament et l’Ancien. C’est d’un ennui mortel. », il se recroqueville un peu sur son fauteuil. Il lève les yeux, lui envoie un regard un peu impuissant. Finalement, piqué au vif, il se rappelle qu’ici c’est lui qui fait tous les efforts. C’est lui l’étranger qu’on a catapulté à plusieurs reprises dans des mondes qu’il ne comprend pas, qui lui sont étrangers et milles fois différent du sien. C’est lui qui s’adapte et qui apprend à vivre selon leurs manières. Alors, d’une voix douce il la contredit pour remettre un peu les choses à leur place. « Ce n’est pas tout à fait vrai. Les récits de croyances sont une manière comme une autre de s’instruire sur une société qui n’est pas la nôtre, de comprendre ses fondements et ses valeurs. Je ne dis pas que c’était ma lecture du siècle, mais c’était plutôt … instructif. Ne serait-ce que d’apprendre que vous n’avez qu’un seul dieu, je n’aurai pas pu le deviner miraculeusement. Si vous veniez à vivre sur mes îles, vous n’échapperiez pas à nos récits non plus, ils vous permettraient de comprendre un peu mieux ce qui est important pour nous. ». Il hausse les épaules et dévie son regard sur une vieille édition de la bible qui traine parmi tant d’autres ouvrages sur les étagères. « Bon, c’est vrai que ça ne donne pas forcément envie de vivre parmi vous, ce ne sont pas des récits très flatteurs, ni même exhaustif j'imagine. Mais ce n’est pas ennuyeux ou inintéressant. C’est plutôt révélateur. » Il retourne à son silence discret, presque surpris par sa propre tirade flamboyante. Il a presque l’impression de s’entendre discuter avec Takoda. « Je suis désolée. » Il hausse les épaules avec un petit sourire, pas sur de bien savoir à quel propos s’excuse-t-elle.

Il porte sa tasse à sa bouche pour boire quelques gorgées de thé brulant. « Tu te feras peu à peu à l’immortalité et ses… cadeaux. Je n’ai pas hérité des mêmes dons que toi, mais moi aussi j’ai eu besoin de temps. L’avantage, c’est que nous en avons beaucoup. Au début… » Il est comme suspendu à ces hésitations, les yeux rivés sur le visage de l’anglais, en attente de la suite. « Au début, j’étais presque incapable de synchroniser mes mouvements, à cause de mes nouveaux réflexes. J’ai dû réapprendre à me mouvoir de la même façon que tu vas devoir réapprendre à percevoir ton environnement. Ceux d’entre nous qui possèdent les mêmes dons que toi t’aideront. » Petit hochement de tête qui la remercie de ses bonnes attentions, un sourire un peu septique s’étire sur ses lèvres alors qu’elle semble traversée par une idée divine. « As-tu essayé de lire en portant des lunettes ? C’est peut-être idée, mais le verre agirait peut-être comme une espèce de… une espèce de filtre sur ta vision, pour en rétrécir le champ et éviter à tes yeux de se focaliser sur trop d’éléments à la fois. Je ne sais pas, il est possible que ce soit une suggestion idiote. » Il hésite face à cette idée. Il n’a vu ce qu’elle appelle des lunettes que deux fois dans sa vie, au Connecticut bien évidemment, et c’étaient toujours des hommes de lettre très sûrs d’eux et très aristocratiques qui les portaient. Il ne sent pas vraiment concerné par ce drôle d’accessoire. « Je … je verrais, si, hé bien … si ca ne s’arrange pas ? » répond-t-il avant de dévier la conversation vers le fameux texte qu’elle lui a présenté quelques minutes plus tôt.

« Cela parle d’amour… Du pouvoir de l’amour et de celui de la haine, aussi. De la famille, des responsabilités et des obligations que l’on s’impose et que le monde nous impose, de la défiance de l’autorité… De la violence, de la mort, de la folie de la jeunesse, du destin… » Hé bien. Sacré programme ne peut-il s’empêcher de penser avec une petite pointe d’ironie souriante. Il vient caler son coude sur l’accoudoir et pose son menton dans sa main en dévisageant Rosalyn qui semble n’avoir pas fini de décrire l’œuvre en question « Mais moi, je suis persuadée que cela parle surtout d’amour. Certains disent même que Roméo et Juliette étaient des âmes sœurs plutôt que des amants maudits. J’imagine que chacun peut y lire quelque chose de différent. C’est là qu’est la beauté de Shakespeare. » Ha, des âmes soeurs. Est-ce en lisant cette pièce qu'elle en a hérité une  si mauvaise opinion de cette condition se demande-t-il sans oser formuler la question à voix haute. D’un air savant, il hoche la tête tout en se disant intérieurement que l’air de rien, malgré toutes les informations qui viennent de lui être donné, il n’a strictement aucune idée de l’histoire qui se déroule dans ce livre, et c’est avec des yeux de merlan frit un peu surpris qu’il l’entend déclamer un extrait de la pièce. « It is my lady! O, it is my love! O, that she knew she were! She speaks, yet she sais nothing. What of that? Her eye discourses; I will answer it. I am too bold, 'tis not to me she speaks; two of the fairest stars in all the heaven, having some business, do entreat her eyes to twinkle in their spheres till they return. » Ses dents mordent compulsivement sa paume pour lui éviter d’être secoué par un éclat de rire silencieux. Il y a donc une lady dans cette histoire. Son genre de femme préférée à n’en pas douter. Menace-t-elle aussi les honnêtes gens avec des épingles à cheveux ? Et puis, il ne doute pas que l’auteur soit talentueux, mais ce n’est pas un peu tiré par les cheveux cette histoire d’yeux et d’étoiles ? On ne comprend rien à ce qu’il raconte. Loin de le laisser émerveillé par la prose du Barde, cette lecture d’extrait ne le laisse que dubitatif.

« Je peux te lire la pièce, si tu veux. Celle-ci, ou n’importe quelle autre. Il me semble que nous les avons toutes ici. C’était mon idée… Enfin, non : mon caprice. J’ai rencontré William et je l'ai trouvé fascinant. » Il coule un regard vers l’ouvrage qu’elle tient dans ses mains et en conclut que le W de W.Shakespeare signifie probablement William. Pas vraiment impressionné d’apprendre qu’elle a rencontré un des auteurs les plus connus du monde, il hoche la tête et ajoute « Ca me ferait très plaisir. Mais commençons par le début » Il se penche vers elle et ramène les pages de l’ouvrage au premier feuillet. « Ça sera plus facile à comprendre, parce que pour l’instant c’est un peu confus et ça ne me mets pas vraiment en prédisposition pour apprécier monsieur William. ». Avant de se rencogner dans son fauteuil, il remplit leur deux tasses de thé vides. Puis il se cale confortablement au coin du feu, un intérêt poli sur le visage, et attends patiemment les premières lignes de lecture. A vrai dire, ce n'est pas tant la pièce qui le pousse à accepter - les deux extraits déclamés n'ont pas vraiment suscités son engouement - mais la perspective de partager une activité avec son étrange compagne ne se refuse pas.

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Rosalyn Blackthorn
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(#) Re: across the oceans of time (LUCIAN)    Mar 7 Déc - 0:29

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Rosalyn se pince les lèvres pour éviter qu’un sourire ne se dessine sur son visage. Il est rare que quelqu’un ose lui tenir tête, même avec politesse. Il faut dire qu’elle n’est pas du genre à laisser qui que ce soit lui tenir tête, et encore moins lorsque l’individu concerné est de sexe masculin. Dans la société du XIXème siècle, Rosalyn fait partie de cette drôle de catégorie de femmes qui osent élever la voix contre la toute-puissance de leurs comparses masculins. Une attitude déplaisante pour la plupart, décriée et peu appréciée. Mais l’Anglaise s’en moque bien, elle ne faisait pas attention à l’avis des autres au Vème siècle, pourquoi aurait-elle changé de philosophie ? Elle s’autorise finalement un petit sourire, comme si elle était fière du petit élan de courage d’Ao’Ao. « Tu as raison. Je n’avais jamais songé aux choses de ce point de vue. » Elle hoche doucement la tête, avant d’ajouter : « Tu me parleras de tes dieux, un jour. » Ni une question ni une hypothèse. Une affirmation. Rosalyn aussi est curieuse. Elle a beau avoir dépassé le millénaire d’âge, elle est encore loin, bien loin de connaître tout sur tout. Le monde est de plus en plus vaste, il a tous les jours de nouveaux endroits à découvrir, de nouveaux peuples à connaître… Rosalyn observe encore le monde avec le regard d’une enfant : elle est curieuse de tout, elle veut toujours en savoir plus, accumuler le savoir comme certains accumulent les richesses. Chacune de ses découvertes lui donne une raison supplémentaire de protéger l’humanité, de la pousser à donner le meilleur d’elle-même. Oh, elle a connu l’horreur autant que la beauté, mais elle choisit de garder espoir, encore et encore. Si son caractère glacial au premier abord ne le laisse pas paraître, Rosalyn est optimiste quant au sort de l’humanité, et elle aime à penser que chacun est capable du meilleur. Du pire aussi, oui, mais il suffit parfois d’un rien pour faire pencher la balance d’un côté plutôt que d’un autre… Heureusement, la vie n’est pas uniquement faite de tragédies shakespeariennes.

Elle sent le sang remonter ses joues pour les colorer de rose quand elle réalise être devenue l’objet de toutes les attentions pour Ao’Ao, mais fait de son mieux pour garder une expression tout à fait quelconque. Sans grand succès, d’autant plus qu’elle se laisse emporter par son amour pour Shakespeare et se met à déclamer ses vers préférés sans offrir une once de contexte à son auditeur. Enfin, si : elle pense lui avoir donné une idée générale des thèmes de la pièce, mais à en juger par sa mine un peu sceptique, elle n’est pas arrivée à ses fins. Un petit rire la secoue – le premier depuis que sa route a croisé celle d’Ao’Ao – quand il tourne les pages de la pièce pour retourner à son début. « Attention, si tu n’aimes pas William, tu seras exclu de la constellation. C’est la condition pour en faire partie. » Pour la première fois depuis longtemps, ses yeux pétillent de malice et elle ne le réalise même pas. Avec le recul, elle devinera que Takoda savait parfaitement ce qu’il faisait en s’éclipsant précisément ce soir-là et à ce moment-là. Rosalyn prend quelques gorgées de thé avant de se réinstaller confortablement dans son fauteuil. Elle s’éclaircit la gorge et commence la lecture de la pièce. « Two households, both alike in dignity, in fair Verona, where we lay our scene, from ancient grudge break to new mutiny, where civil blood makes civil hands unclean. From forth the fatal loins of these two foes, a pair of star-cross'd lovers take their life; whose misadventured piteous overthrows do with their death bury their parents' strife… » Et Rosalyn lit. Avec plus d’entrain et de passion qu’elle ne l’aurait cru possible en proposant à Ao’Ao de lui faire découvrir Roméo et Juliette. Vers après vers, scène après scène, elle met en place le décor, présente les personnages, les relations les unissant les uns aux autres… Elle perd la notion du temps, ne décroche plus son regard des pages de la pièce. Jusqu’à ce que la dernière ligne du premier acte lui fasse comprendre qu’elle l’a lu dans son intégralité, sans faire de pause, sans voir le temps passer. Les joues toujours un peu plus rouges, elle lève les yeux vers la pendule du salon et les écarquille quand elle voit l’heure qu’il est. « Seigneur ! Tu aurais dû me dire qu’il était si tard, je… Je n’ai pas fait attention. Est-ce que Takoda est rentré… ? » À cela non plus, elle n’a pas fait attention. Confuse, Rosalyn referme la pièce et pose le livre sur la petite table basse devant eux avant de se lever de manière un peu précipitée. Elle comprend alors que ce qu’elle redoutait est arrivé : elle a baissé sa garde, elle s’est laissée attendrir par la présence d’Ao’Ao et… Courage, fuyons. « Il est tard, vraiment tard. Nous ferions mieux de… D’aller nous coucher. » Chacun de notre côté, manque-t-elle tout juste d’ajouter. « Bonne nuit, Ao’Ao. »

Allongée au milieu du lit, Rosalyn fixe le plafond de sa chambre, faiblement éclairée par les quelques bougies qu’elle a laissé allumées. Elle ne parvient pas à trouver le sommeil. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. Elle s’est tournée et retournée dans les draps, a essayé de se vider l’esprit, en vain. D’abord, elle blâme ce bon vieux William. Sans doute a-t-elle mis un peu trop d’ardeur dans sa lecture, et la voilà complètement éveillée et alerte, comme si elle venait de se lever ! À ceci près qu’il doit être près de trois ou quatre heures du matin et que le reste de la maisonnée est endormi. N’est-ce pas ? Takoda et Ao’Ao sont probablement dans les bras de Morphée depuis longtemps. Elle, de toute évidence, a été oubliée par la divinité. Un soupir lui échappe et elle se redresse avec une moue boudeuse. Elle repousse les couvertures et attrape le châle qu’elle a laissé sur un fauteuil et s’enveloppe dedans. Peut-être que se dégourdir un peu les jambes l’aidera à attirer le sommeil. Elle attrape un bougeoir pour s’éclairer un peu, se dirige vers la porte de la pièce, l’ouvre et… Manque de lâcher un cri de surprise lorsqu’elle se retrouve nez à nez avec l’Hawaïen. Elle lâche le bougeoir et heureusement pour eux, la bougie s’éteint avant que sa flamme n’ait le temps d’atteindre le bois ou le parquet. Dans la pénombre du couloir, elle porte une main à sa poitrine. « Oh, bon sang, pour l’amour du ciel ! J’ai bien cru que mon cœur allait s’arrêter, ne refais plus jamais ça… Mais, d’ailleurs, que faisais-tu devant la porte de ma chambre, à cette heure ? Il est peut-être un peu tard pour commencer l’acte II, tu ne crois pas… ? »

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(#) Re: across the oceans of time (LUCIAN)    Ven 10 Déc - 0:15

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Il tend le menton devant la menace et se permet un petit haussement de sourcil septique. « Attention, si tu n’aimes pas William, tu seras exclu de la constellation. C’est la condition pour en faire partie. » Il n’en dit rien mais il doute qu’un fantomatique auteur mort depuis des années puisse se mettre en travers d’une attirance comme celle provoquée par leurs conditions d’âme sœur. Or, lorsque Rosalyn rit et sourit, lorsque ses yeux pétillent comme c’est le cas ce soir ; il n’a aucun doute sur le fait que cette étrange connexion viendra à bout de leur distance. Il faut juste lui donner un peu de temps comprend-t-il et un sourire doux s’étire sur ses lèvres, apaisé par cette évidence. Il hoche la tête lorsqu’elle se saisit du livre et rive son regard imperturbable sur le visage de l’anglaise. « Two households, both alike in dignity, in fair Verona, » La pièce débute et s’il arrive à tenir grossièrement le rythme de lecture il doit bien avouer que parfois son attention décroche, plus inspiré à admirer la figure qui s’anime face à lui, la voix qui se module pour interpréter différents personnages. Son sourire s’agrandit lorsqu’elle pose l’ouvrage sur ses genoux et qu’elle utilise ses bras et ses mains pour donner plus d’intensité à sa lecture, puis il cache son rire derrière la paume de sa main qui maintient sa tête dans l’axe de son coude lorsqu’elle se ressaisit et reprend une lecture plus conventionnelle, joues rougissantes. Il ne moufte pas un mot de tout le premier acte. Mais il doit plaider coupable, il n’a pas tout écouté. Ou du moins il n’a pas tout compris. Pourtant, elle s’est fendue d’explications sur les personnages, les décors, le contexte de la pièce. Elle ne néglige rien pour qu’il s’imprègne de l’histoire et il se révèle bien mauvais élève, plus captivée par la lectrice que par la lecture. Lorsqu’elle pose le point final du premier acte, il cligne des yeux plusieurs fois, comme si il était interrompu dans une longue contemplation. « Seigneur ! Tu aurais dû me dire qu’il était si tard, je… Je n’ai pas fait attention. Est-ce que Takoda est rentré… ? » Ses yeux s’agrandissent. Tard ? Est-il si tard ? Le coup d’œil qu’il jette vers l’extérieur ne lui apprend pas grand-chose, il faisait déjà nuit et l’éclairage diffus des réverbères à gaz traverse à peine les lourds rideaux devant les fenêtres. « Je, je ne sais pas. » répond-il alors qu’il imite sa compagne de la soirée, se lève et rassemble quelques affaires. Il la laisse partir devant en lui souhaitant une bonne nuit tandis que lui rejoint la fenêtre et écarte un peu le rideau pour jeter un œil à la nuit londonienne. Cela le fascine et le repulse à la fois. Il se demande ce que cela fait de sortir seul dehors à cette heure-ci. De parcourir la ville dans cette clarté blafarde qui n’est ni nuit ni jour. Takoda lui a recommandé de ne pas s’attarder dehors la nuit tombée, mais lui trouve que la nuit ne tombe jamais vraiment sur Londres. Tout dans cette ville l’attire et le repousse. La nuit, le jour, l’immensité, la foule, l’anonymat, l’activité foisonnante. Et cela l’effraie également. Il finit par faire retomber le rideau lorsqu’un allumeur de réverbère apparait au coin de la rue avec son échelle et il recule de quelques pas.

Une fois dans sa chambre, il est bien en peine de trouver le sommeil. Comme tous les soirs, il y a trop de bruits dans cette grande maison un peu trop vide pour qu’il plonge paisiblement dans les bras de Morphée. Et alors qu’il se retourne sur son matelas, provoquant de nouveaux bruits qui le dérange, celui des draps se froissant, il se laisse envahir de pensées parasitaires. Il rejoue le scénario de la pièce, le premier acte et tente de combler les lacunes. Car il y en a dans son esprit, qui a été plus occupé à admirer l’aimable lectrice qu’à écouter ce qu’elle avait à raconter. Excédé, il finit par se lever et se dirige vers le salon pour mettre la main sur l’exemplaire de la pièce, bien décidé à trouver réponse à ses questions. Sur le chemin du retour, il se fige lorsqu’une porte s’ouvre sur son passage. Si sa chandelle à lui ne vacille pas, celle de Rosalyn s’éteint immédiatement dans la chute. « Oh, bon sang, pour l’amour du ciel ! J’ai bien cru que mon cœur allait s’arrêter, ne refais plus jamais ça… Mais, d’ailleurs, que faisais-tu devant la porte de ma chambre, à cette heure ? Il est peut-être un peu tard pour commencer l’acte II, tu ne crois pas… ? » Il reste bouche bée un instant, puis se reprend rapidement et retorque un peu surpris « Je ne suis pas sûr que le ciel y soit pour grand-chose ? », agitant l’exemplaire de Roméo et Juliette devant lui, il marmonne « Je … j’ai raté certaines scènes je crois. Donc je voulais essayer de les lire par moi-même. ». Peine perdu avec ses yeux qui lui joue des tours réalise-t-il à l’instant. En baissant les yeux sur Rosalyn, il se fait la réflexion que c’est bien la première fois qu’il voit une femme d’Occident si peu vêtue. Dans un réflexe pudique qui ne lui ai pas familier, il porte la main au ceinturon de son épaisse robe de chambre pour vérifier que le velours est bien fermé sur sa chemise. « C’est que … enfin … Je n’ai pas très bien compris … le prince, il est prince de quoi ? Et si il est prince pourquoi il n’impose pas aux deux familles de faire la paix ? Les princes n’ont pas ce pouvoir-là chez vous ? ». Il se rapproche, coince l’exemplaire de Roméo et Juliette sous son bras pour dégager sa main et se baisse pour ramasser le bougeoir à la lueur de sa propre lumière. Ses yeux remontent vers les pantoufles de Rosalyn. Ses pieds sont-ils nus dans ses chaussons se demande-t-il en haussant un sourcil. Il rallume la mèche avec sa chandelle et se relève en tendant le bougeoir à la jeune femme. « Tu n’as pas froid » demande-t-il dans un souffle inquiété. Il se fait la réflexion qu’il est un peu trop proche d’elle, fronts qui s'effleurent, inspire profondément, mais se dit qu’il n’a pas très envie de reculer pour être honnête. Et avant d’y réfléchir plus courtoisement, le voilà qui se penche et effleure les lèvres de son âme sœur avec les siennes, exhale et se recule. C’est un baiser très léger et furtif, rapide, qui ne s’appuie sur rien, les mains de Lucian sont bien loin de la taille de l’anglaise, écartant leurs lampes de fortune hors de portée de velours, châles et coton léger. Il se recule aussi rapidement qu’il s’est avancé alors que la pièce de théâtre se déloge de son abris et tombe au sol dans un bruit sourd.

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Dernière édition par Lucian Blackthorn le Dim 12 Déc - 23:47, édité 2 fois
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(#) Re: across the oceans of time (LUCIAN)    Ven 10 Déc - 23:43

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Rosalyn se demande si Ao’Ao peut l’entendre – son rythme cardiaque qui accélère. Les battements de son cœur sont désordonnés, affolés. Cette soudaine proximité avec le géant hawaïen a surpris son palpitant au moins autant qu’elle. Elle reste plantée devant la porte ouverte de sa chambre et l’espace d’une seconde, elle est tentée de disparaître aussi vite qu’elle est apparue. Mais elle ne bouge pas. Elle le regarde agiter Roméo et Juliette sous son nez pendant qu’il explique maladroitement ce qu’il fait debout au beau milieu de la nuit. Elle hoche la tête comme si c’était la chose la plus sensée au monde. Contrairement à lui, elle ne réalise pas qu’elle est bien peu vêtue pour les mœurs de leur époque. Sa pudeur s’est envolée en même temps que sa capacité à raisonner correctement. Si bien que lorsqu’il lui demande de lui expliquer le rôle du prince dans la pièce, elle secoue la tête un instant pour reprendre ses esprits. « Le prince ? Eh bien, il… Il… » Elle a un léger mouvement de recul quand Ao’Ao se rapproche pour ramasser le bougeoir qu’elle a laissé tomber, grimace quand elle songe au parquet abîmé par la cire brûlante. La gorge étrangement serrée, elle reprend sa chandelle lorsqu’il la lui tend et le remercie d’un sourire timide. Si elle a froid ? Rosalyn secoue la tête une fois de plus. « Non, non, je trouve l’été londonien plutôt doux… » Sans doute ne l’est-il pas assez, comparé à la chaleur de ses îles natales. Le temps qu’elle songe à ces îles du bout du monde et aux trésors qu’elles doivent renfermer, Ao’Ao s’est encore rapproché d’elle. Elle bat des cils, sans esquisser le moindre geste, pétrifiée comme une statue de marbre. « You’re awfully close »,  murmure-t-elle avant de… Avant de… Rosalyn a à peine le temps de réaliser ce qui est en train de se passer que c’est déjà terminé. C’est le petit bruit sourd de la pièce qui tombe qui la fait redescendre sur Terre. Son visage change de couleur très vite, elle se sent rougir avant de pâlir et devenir aussi blanche que sa chemise de nuit. Elle écarquille les yeux, ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais aucun son ne s’en échappe. Ils viennent de… Il vient de… Il vient de l’embrasser ! Une expression parfaitement outrée, scandalisée, s’installe sur les traits de son visage, passé par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel en une poignée de secondes.

La gifle claque sur la joue de l’Hawaïen tandis que l’Anglaise tourne les talons et disparaît dans sa chambre, dont elle claque la porte avec véhémence. Elle pose son bougeoir sur le premier meuble à sa portée et porte une main à sa poitrine. Elle a l’impression que son cœur cherche à s’échapper de sa poitrine tant il bat vite et fort. Le contact a été bref, mais ses lèvres sont en feu. Elle l’a bien senti, ce courant électrique qui l’a traversée tout entière au contact d’Ao’Ao. Impossible de l’ignorer, impossible de lutter contre le sentiment qui lui dit c’était censé arriver. En avait-elle envie ? Elle n’en sait. Elle était trop occupée à lutter contre le destin et ses desseins stellaires. Trop occupée à repousser de tout son être ce qui lui semble à présent inévitable. Adossée à la porte, Rosalyn prend une profonde inspiration et enfouit son visage entre ses mains. Puis elle porte ses doigts à ses lèvres, plus songeuse que jamais. La majeure partie de son être est terrifiée par cette âme sœur qui a traversé l’océan pour les trouver, pour la trouver. Elle ne voulait pas d’une âme sœur, elle ne pouvait pas en avoir. C’était à l’encontre de tout ce qu’elle était, elle, l’obsédée du contrôle. Ao’Ao, elle ne le contrôle pas, bien au contraire : la moindre de ses actions la surprend et la déstabilise complètement. Il n’aurait pas dû l’embrasser. Il n’aurait pas dû l’embrasser sans lui demander son accord. Mais… En avait-elle envie ? Elle en avait envie. Elle prend une profonde inspiration et cogne doucement sa tête contre le bois de la porte. « Damn it. God, damn it. » Rosalyn hésite. Une seconde, deux secondes, trois secondes. Pas une de plus, parce qu’elle risquerait de perdre le peu de courage qu’elle est parvenue à assembler.

Elle rouvre la porte de la chambre et surgit dans le couloir. Par chance, Ao’Ao n’en a pas encore disparu. « Le prince Esaclus est l’incarnation de la justice, de l’impartialité. Il se veut garant de l’ordre et de la paix, mais il est impuissant face à la querelle qui oppose les Capulet aux Montaigu. Il y a des choses qui ne se contrôlent pas, peu importe les titres. Empereurs, tsars, rois, princes… Ils n’ont pas toujours le pouvoir qu’ils aimeraient posséder. Esaclus est… Il ne peut pas empêcher la tragédie de frapper Vérone. Il ne peut pas empêcher la mort des amants. Il ne peut rien contre le destin. » Rosalyn déglutit lentement. Elle se dandine maladroitement d’un pied sur l’autre, les mains jointes devant elle. « J’ai connu un grand roi, il y a très, très longtemps… Même lui n’a rien pu faire contre le destin. Certaines choses sont censées arriver, aussi terrifiantes soient-elles. » Le sous-entendu est-il assez clair ? Elle passe une main dans ses cheveux avec nervosité, lève les yeux au ciel en maudissant cette agitation qui ne lui ressemble guère. Puis traverse le couloir d’un pas décidé pour rejoindre Ao’Ao, mais s’arrête à une distance qu’elle estime… Convenable. Raisonnable. Elle se mord la lèvre avant de soupirer doucement. « Tu m’as… Surprise. Je ne pensais pas… C’était inattendu. » Elle relève le menton fièrement, piètre tentative de dissimuler son embarras. « La dernière fois que quelqu’un m’a embrassée, c’était il y a… » Rosalyn fait un rapide calcul et la réponse la fait rougir. « 1285 ans. » Un petit rire nerveux la secoue. Prononcé à voix haute, le nombre paraît ridicule tant il est élevé. Et triste, si triste. « C’est long. Terriblement. Je n’étais pas prête à… Je n’étais pas prête pour toi. Je ne pensais pas que quelqu’un comme toi ferait son entrée dans ma vie. » Encore moins que ce quelqu’un serait l’une de ces âmes sœurs dont elle avait si souvent entendu parler, mais qu’elle ne pensait pas posséder. À plus de mille trois cents ans, elle était persuadée que ce n’était pas pour elle. Elle était persuadée qu’elle n’en voulait pas. Ni aujourd’hui, ni demain, ni dans cent ans.

« Je suis une femme un peu… Compliquée. Je suis sûre que Takoda n’a pas manqué de te le dire. » Ao’Ao aurait pu tomber sur une immortelle plus amène, plus accueillante, plus douce… Mais non, c’est sur elle que c’était tombé. Elle et son fichu caractère ! « Je suis désolée. Pour la gifle et… L’accueil peu chaleureux que je t’ai réservé. » L’euphémisme lui arrache un sourire navré. Elle décide finalement de se rapprocher d’Ao’Ao et elle le regarde pour ce qui lui semble être la toute première fois. Des yeux sombres mais pétillants, des boucles presque noires encadrant un visage doux, une peau dorée par le soleil, une carrure imposante sans être intimidante… Ils sont si différents ! Peut-être est-ce là le secret de l’étrange paire qu’ils forment : les contraires ne se repoussent pas, ils s’attirent comme des aimants. Peut-être est-il temps que Rosalyn cesse de lutter contre cette attirance, même si cela va à l’encontre de sa nature. « Let’s do this again, shall we ? » Son coeur tambourine toujours dans sa poitrine quand elle se hisse sur la pointe des pieds, glisse sa main dans la nuque d’Ao’Ao et l’attire à elle pour un second baiser, moins précipité et plus réfléchi, quoique toujours un peu maladroit. Après tout, cela fait 1285 ans.

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Dernière édition par Rosalyn Blackthorn le Lun 13 Déc - 12:42, édité 2 fois
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(#) Re: across the oceans of time (LUCIAN)    Lun 13 Déc - 0:55

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Sa joue brule et il ouvre de grands yeux. La porte claque derrière lui et il se mord l’intérieur de la bouche alors que son visage se tord dans une grimace inquiète. Il a vraisemblablement fait un mauvais pas se dit-il. C’était un peu idiot et impulsif de sa part se flagelle-t-il. C’était un honi un peu précipité, un peu trop rapide et un peu trop inexpliqué pour une femme qui n’a jamais mis les pieds sur ses îles. Le greeting traditionnel hawaïen n’a évidemment rien de naturel pour un européen. Il ne sait pas trop comment formuler et expliquer les choses, qu’il s’agit d’un rituel ancestral, d’un échange de ha, du souffle de vie, entre deux personnes. Que l’on effleure le front, que l’on inspire, que l’on embrasse les lèvres et que l’on expire. Cela l’amène à constater que ce rituel est si encré en lui qu’il ne trouve même pas les mots pour l’expliquer. Il toque doucement à la porte qui reste close et murmure « Je suis désolé. C’est une manière que l’on a de s’honorer. Je n’aurai pas dû, ça ne se fait pas chez vous. J’aurai dû t’expliquer. ». Il n’est même pas sûr que sa voix qui se coince dans sa gorge soit bien audible derrière la porte en bois brut. Le temps lui parait s’étirer de manière interminable jusqu’à ce qu’il entende la serrure de la porte joué de nouveau de sa mélodie.

Lorsqu’elle la rouvre pour lui expliquer le rôle du prince Escalus dans Roméo et Juliette, il écoute les explications d’une seule oreille tant il est préoccupé par cette gifle qui claque encore à ses oreilles. Lorsqu’elle glisse des allusions plus grosses que des maisons dans son discours, « J’ai connu un grand roi, il y a très, très longtemps… Même lui n’a rien pu faire contre le destin. Certaines choses sont censées arriver, aussi terrifiantes soient-elles. » il ne les relève même pas tant son esprit est embêté par la tournure des évènements. Il est juste pétrifié par les circonstances et par son faux pas. « Tu m’as… Surprise. Je ne pensais pas… C’était inattendu. » Son menton s’avance et ses sourcils se soulèvent. « La dernière fois que quelqu’un m’a embrassé, c’était il y a… » Cette fois, ses sourcils se froncent, dessinant une ride du lion sur son front. Embrassé ? « 1285 ans. » Tout cela le perturbe, et il murmure « Je ne suis pas sûr de comprendre. » « C’est long. Terriblement. Je n’étais pas prête à… Je n’étais pas prête pour toi. Je ne pensais pas que quelqu’un comme toi ferait son entrée dans ma vie. » Il penche la tête sur le côté et murmure « Quelqu’un comme quoi ? ». A quoi fait-elle allusion ? une âme sœur ? un étranger ? N’est-ce pas un peu insultant de s’entendre dire que l’on n’est pas prêt pour quelqu’un comme sois. Il se demande s’il doit proposer de repartir puisqu’elle n’est pas prête. Est-ce là le but de son discours ?

« Je suis une femme un peu… Compliquée. Je suis sûre que Takoda n’a pas manqué de te le dire. » Il secoue vigoureusement la tête. Takoda lui a certes brossé un portrait de l’ensemble de leurs étoiles, du disparu Omondi, de la paisible Nour, de l’enflammée Rosalyn, mais il s’est bien gardé de qualifier quiquonque de compliqué. Il a probablement glissé que les relations avec Alexis étaient compliquées toutefois. Il ne sait pas trop ce que cela signifie de dire de quelqu’un qu’il est compliqué, il pensait que c’était un qualificatif qui ne s’adressait qu’aux choses ou aux situations, certainement pas aux personnes. « Je suis désolée. Pour la gifle et… L’accueil peu chaleureux que je t’ai réservé. » Posant sa bougie sur l’une des consoles qui garnissent les murs du couloir, il se saisit des mains de Rosalyn et commence à parler précipitamment « Non, je crois que, enfin je dois t’expliquer c’est … », mais il s’interrompt en remarquant qu’elle le dévisage et il murmure « Rosalyn ? Qu’est-ce que … » et puis il s’interrompt, se maudissant en pensant que depuis trois minutes il n’a pas dû réussir à finir une seule des phrases qu’il a entamé, alors qu’elle se rapproche de lui « Let’s do this again, shall we ? ». Ses propres yeux s’agrandissent quand il sent qu’elle glisse ses mains derrière sa nuque et qu’elle l’attire à lui. Ce nouveau baiser n’a plus rien d’un honi se dit-il, pétrifié sur place. C’est un baiser amoureux comme il en a partagé quelques décennies plus tôt avec des hawaïennes de son âge, batifolant sur la plage. Il les a oublié ces baisers, c’est un souvenir lointain de jours très insouciants. Ce n’est pas du souffle de vie qu’ils échangent se dit-il, ce sont des sentiments et c’est intimement plus intimidant.

Lorsqu’ils finissent par se séparer, il se cligne des paupières, réalisant qu’il a gardé de grands yeux surpris, bien ouverts, pendant leur baiser. Il vient dénicher les mains de Rosalyn derrière sa nuque et les garde entre les siennes. Toujours un peu bouche bée, il doit bien avouer qu’il ne sait pas quoi dire et finit par avouer « Hé bien, cette fois c’est moi qui ne m’attendais pas à ça … » qu’il chuchote confus. Et puis, bien que sentant sa question très puérile et enfantine, il demande « Mais … vous n’êtes pas censé être marié ou quelque chose comme ça pour, enfin, échanger quoique ce soit avec quelqu’un d’autre par chez vous ? » Un air hautement confus s’affiche sur son visage, ses mains lâchent celle de Rosalyn et alors qu’il prononce le mot échanger ses index s’agitent entre deux, mimant des échanges invisibles entre deux parties. Il s’embrouille dans ses questions, finit par rattraper une des mains de Rosalyn comme pour la retenir de claquer à nouveau sa porte et sent son visage devenir affreusement brulant alors que le sang afflue sur ses joues. « Enfin, je, ce n’est pas que, ça me déplaise, c’est juste que, hé bien, on ne m’a pas vraiment expliqué cela comme ça. ». Inspirant et expirant de nouveau, il finit par retrouver un semblant de calme. « C’est-à-dire que, ho tu trouveras mes explications idiotes, j’ai l’air d’un enfant qui n’a encore jamais poussé sa pirogue à l’eau, mais, j’aurai dû t’expliquer plus tôt, chez nous, enfin chez moi ; on a ce rituel où l’on embrasse les lèvres, enfin cela ne se réduit pas qu’à cela mais je crois que c’est ce qui porte à confusion ici, on expire et on inspire et le souffle, c’est un échange, hm enfin, spirituel et vital, entre deux personnes, et donc, tout à l’heure … c’était cela. » Il baisse les yeux, les relève et rajoute dans un murmure « Bien sûr, on embrasse aussi à ta manière, j’entends, be my guest, mais je reconnais que je ne suis pas sûr de bien comprendre les cadres de vos propres règles. Nous n’avons probablement pas les mêmes. » C’est un euphémisme.

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Rosalyn Blackthorn
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(#) Re: across the oceans of time (LUCIAN)    Lun 13 Déc - 22:35

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Entre Ao’Ao et Rosalyn, la confusion règne. Deux pas en avant, un pas en arrière. L’Anglaise n’est pas habituée à ce que la situation lui échappe. Et quand cela arrive, elle est prompte à l’emportement. Elle ne s’attendait pas à ce baiser et la gifle a claqué sur la joue du pauvre Hawaïen avant même qu’elle ne réalise son geste, réflexe malheureux né de sentiments contradictoires. Rosalyn n’est pas très douée non plus pour les excuses, comme le démontre la réaction d’Ao’Ao. Elle s’égare dans ses propos confus ; aussi confus que ses propres pensées. Un petit soupir lui échappe lorsqu’il prend doucement ses mains. Elle se surprend à penser qu’elles sont chaudes et rassurantes, alors que les siennes sont glacées. Comme elle ? Rosalyn doit rassembler tout son courage pour se rapprocher de lui, se hisser sur la pointe des pieds et l’embrasser. Elle ignore s’il réalise à quel point c’est long, presque treize siècles sans avoir le moindre contact intime avec un autre être humain. Jusqu’à ce moment précis, elle n’en avait pas envie. Elle n’avait rencontré personne lui donnant envie de partager ce genre de choses. Mais le manque était bien là, omniprésent, peu importe à quel point elle avait tenté de l’ignorer. Aussi triste et terrible que ce soit, elle s’y était habituée, à cette vie solitaire. Elle s’était donnée corps et âme à la cause des Enfants de Prométhée, n’avait vécu que pour elle et sa constellation. Mais Nour n’était pas dupe, et Takoda non plus. Sans doute était-ce la raison pour laquelle il s’était autoattribué le rôle de chaperon les concernant. Depuis l’arrivée d’Ao’Ao dans leurs vies, combien de fois avait-elle fui sa présence, trop troublée et effrayée par le lien qui les unissait ? Combien de fois s’était-elle montrée trop sèche, trop fière ? Takoda avait bien compris qu’il s’agissait là d’un mécanisme de défense naturel de sa part, qu’elle ne savait pas – ou plus – comment faire autrement. Et en fin de compte, c’est sa décision de les laisser seuls ce soir-là qui les a conduits à ce moment. À ce baiser. Peut-être qu’il les écoute en retenant son souffle, anxieux de découvrir si sa ruse portera ses fruits… Ou non.

Quand elle s’écarte finalement, Rosalyn réalise qu’elle est fébrile, elle tremble. Ses joues doivent être aussi rouges que celles d’Ao’Ao et pendant une seconde, elle songe très sérieusement à prendre la fuite. Mais elle reste clouée sur place, incapable de bouger le moindre muscle. C’est lui qui vient décrocher ses mains de sa nuque et elle se sent idiote de ne pas l’avoir fait plus tôt. Sa question la sort de sa réflexion et un petit sourire étire ses lèvres. « Eh bien… Oui, en théorie, les gens doivent être mariés pour faire ce genre de choses… La réalité est souvent bien différente, même si personne ne se gardera de vous juger. Tout est une question de… Discrétion, je suppose. » Elle hausse les épaules avec désinvolture. « Je suis une femme seule, non mariée, qui vit avec deux hommes… Je doute qu’un simple baiser puisse faire souffrir ma réputation davantage. » Rosalyn ne se fait guère d’illusions à ce sujet ; la petite renommée qu’elle a acquise dans le voisinage n’est pas des plus positives. Ce qui, d’une certaine façon, joue en leur faveur. La plupart des gens ont trop peur de salir leur propre réputation et en conséquence, ils se tiennent à distance et ne mettent pas leur nez dans leurs histoires. De quoi leur permettre de se fondre plus aisément et plus longtemps dans la masse, quitte à passer pour de drôle d’énergumènes. Pour Rosalyn, ce ne serait ni la première ni la dernière fois. Ses pensées se recentrent vite sur Ao’Ao quand il reprend l’une de ses mains et s’empourpre davantage. Elle ne peut s’empêcher de déglutir bruyamment quand il se lance dans une tirade au contenu tout aussi inattendu que leur premier baiser. Et au fur et à mesure que la lumière se fait sur le malentendu, Rosalyn réalise qu’elle s’est fourvoyée du début à la fin.

Elle se sent blêmir jusqu’à la racine des cheveux et porte sa main libre à sa bouche comme pour étouffer un cri d’horreur. Pas une seconde elle n’a imaginé que ce qu’elle a cru reconnaître comme un baiser puisse être autre chose, à commencer par une marque de respect et d’affection hawaïenne. « Oh… OH. » Rosalyn secoue la tête, ouvre la bouche pour dire quelque chose, la referme parce qu’elle ne trouve rien d’assez intelligent à dire. Cette fois, elle en est sûre et certaine, Ao’Ao ne pourra pas échapper au martèlement de son cœur, elle-même a l’impression de n’entendre que ça. Elle ouvre de grands yeux et son visage retrouve des couleurs quand il conclut que l’expérience du véritable baiser ne lui a pas déplu, mais que leurs règles sociales lui échappent. « Je… Je… Oh, mon dieu, je suis désolée… J’ai cru… » Elle balbutie quelques mots, sans grand succès. Elle ne s’est pas sentie aussi idiote depuis plusieurs siècles au moins. Comment a-t-elle pu être aussi aveugle ? Évidemment que les codes sociaux ne sont pas les mêmes dans le monde entier ! Elle le sait, pourtant. Avec Omondi, Takoda et Nour, elle a découvert d’autres sociétés, toutes plus merveilleuses et fascinantes les unes que les autres. L’anglais parfait d’Ao’Ao et ses manières de gentleman l’ont fourvoyée, elle n’a pas été aussi attentive qu’elle aurait dû l’être. Et admettons-le, les émotions contraires qu’il fait naître en elle ne l’ont pas été à y voir plus clair. « Mais je… Je ne comprends pas… Est-ce que ce n’est pas un signe d’affection ? J’imagine que tu ne ferais pas ça avec n’importe qui ? » Une nouvelle fois, elle secoue la tête. Puis elle regarde leurs mains, toujours unies, et réalise qu’elle a chaud, très chaud, sans que la température ambiante n’y soit pour rien. « Je suis désolée, je suis terriblement confuse… Je n’aurais pas dû te gifler, j’ai réagi comme si… » Elle baisse les yeux, honteuse. « Comme si tu étais un malotru comme j’en croise bien trop souvent dans les rues londoniennes. J’ai eu tort, je suis désolée, tu n’as rien à voir avec ces individus-là. » Profondément gênée, elle finit par retirer sa main et s’écarter d’un pas. Son regard reste rivé au parquet. « En fin de compte, c’est moi qui t’ai embrassé sans ton accord. Une chance pour moi, tes réflexes sont moins brusques que les miens. »

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(#) Re: across the oceans of time (LUCIAN)    Mer 22 Déc - 1:01

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Il se laisse troubler par le petit sourire malicieux qui s’étire sur les lèvres de Rosalyn alors qu’elle lui explique que là où les mœurs ferment les yeux, les chats dansent. « Eh bien… Oui, en théorie, les gens doivent être mariés pour faire ce genre de choses… La réalité est souvent bien différente, même si personne ne se gardera de vous juger. Tout est une question de… Discrétion, je suppose. » Ses sourcils se haussent d’un air surpris alors qu’une lueur d’intérêt émerge au fond de ses prunelles vertes. « Oh. Oh … » Il entrevoie un avenir un peu différent de ce qu’il s’était résolu à vivre dans les prochaines années. Un avenir qui lui apparait plus intéressant, plus épanoui, il ne peut pas le nier.

La suite des évènements lui parait terriblement confus, dans leur incompréhension mutuelle leur explications s’enchevêtrent avec leurs émotions. Il se sent terriblement désolé pour elle lorsqu’il ressent son embarras et sa honte et s’empresse d’attraper sa main pour tenter d’apaiser les tourments de Rosalyn. « Oh… OH. Je… Je… Oh, mon dieu, je suis désolée… J’ai cru… » Il lui tapote la main d’un air concerné et répète « Ce n’est pas grave, ce n’est pas grave. » mais la jeune femme ne semble guère ouverte à son réconfort. « Mais je… Je ne comprends pas… Est-ce que ce n’est pas un signe d’affection ? J’imagine que tu ne ferais pas ça avec n’importe qui ? » Il secoue vigoureusement la tête et répond précipitamment « Non, non bien sûr. Mais enfin, comment dire, c’est un échange intime et affectif. Un signe de respect et de communion, mais ce n’est pas, enfin, ce n’est pas … ce n’est pas amoureux comme hé bien » comme le baiser qu’ils ont échangé ensuite pense-t-il silencieusement.  

« Je suis désolée, je suis terriblement confuse… Je n’aurais pas dû te gifler, j’ai réagi comme si… Comme si tu étais un malotru comme j’en croise bien trop souvent dans les rues londoniennes. J’ai eu tort, je suis désolée, tu n’as rien à voir avec ces individus-là. » Il tique et ouvre de grands yeux en relevant la tête « Enfin, parce que … Il y a beaucoup d’hommes qui t’arrêtent dans la rue et t’embrasse, comme ça, en passant ?! » qu’il glapie d’un air un poil offusqué, il faut bien le reconnaitre. Il a l’air proprement scandalisé par cette idée, comme si du plus profond de son être l’idée qu’un autre homme que lui se permette une certaine familiarité  avec son âme sœur lui paraissait contrenature.

« En fin de compte, c’est moi qui t’ai embrassé sans ton accord. Une chance pour moi, tes réflexes sont moins brusques que les miens. » Il balbutie en riant jaune, terrassé par le malaise qu’il ressent très clairement à l’autre bout de ce fil rouge qui le relie à son âme sœur, ce lien qu’il ne maitrise pas encore très bien « Oh, hé bien, enfin … Je … je dois avouer que j’étais plutôt partant. Toi aussi, n’est-ce pas ? ». Il ne sait pas trop si c’est bien respecter l’étiquette que d’avouer ou de demander cela à une dame, mais il doute que leur amour propre ou leurs bonnes manières puissent de toute façon sortir indemnes de cette étrange soirée. Comme pour illustrer cette affirmation, il se rapproche d’un pas et replace une mèche de cheveux derrière l’oreille de Rosalyn et puis s’approchant d’un pas supplémentaire, il se pencha à nouveau pour cueillir ses lèvres. Maintenant qu’il les avait gouté par deux fois, il désirait furieusement les savourer à nouveau.

Dans un couloir lointain, une porte s’ouvre et des pas précipités les rejoignent. Ils se séparent définitivement lorsque des portes s’ouvrent et se claquent. A leur droite, dans la pénombre de la nuit, la silhouette de Takoda finit par se détacher tenant un lourd seau de sable dans les bras. Tout le monde s’observe un instant jusqu’à ce que le nouvel intru ne s’exclame « Le tapis, bon sang ! » tout en lançant le seau de sable sur un bout de tapis qui commence à se consumer sous la chaleur d’une des chandelles tombées du guéridon. La poussière monte aux narines de Lucian qui tousse une puis deux fois. Lorsque le nuage de sable est bien retombé, son regard se porte sur Takoda qui leur fait savoir « Il me semblait bien sentir une odeur de brulé. » évitant visiblement de s’attarder sur leur accoutrement de nuit ou sur le fait qu’ils sont l’un et l’autre debouts au milieu de la nuit. Reprenant son flegme habituel, Lucian époussète sa robe de chambre prestement et tournant la tête vers Takoda, il demande poliment « La pièce t’a plu, Takoda ? ». Il jette un coup d’œil au tas de sable sur le sol et y dessine une croix du bout du pied « N’aurait-il pas été suffisant de simplement éteindre le feu avec le pied ? ». Ils étaient encore loin de se transformer en torche humaine songe-t-il. Il n’y avait que leurs cœurs qui s’embrasaient.


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Rosalyn Blackthorn
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(#) Re: across the oceans of time (LUCIAN)    Dim 26 Déc - 22:41

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Est-il possible de mourir de honte ? Rosalyn se pose très sérieusement la question, alors qu’elle réalise s’être complètement fourvoyée sur les intentions d’Ao’Ao. Ce ne serait pourtant pas la première fois qu’il y a un quiproquo à cause de différences culturelles. Leur constellation vient des quatre coins de la planète, tous et toutes viennent de sociétés différentes, tous et toutes ont des us et des coutumes différents… Mais ça n’empêche pas l’Anglaise d’être cramoisie d’embarras. Comme une demoiselle sur le point de tomber en pâmoison, elle porte une main à sa poitrine ; son cœur cogne fort dans sa poitrine, comme s’il allait exploser. Elle s’estime heureuse qu’il n’y ait pas eu de témoins, son amour propre aurait eu du mal à s’en remettre… « Eh bien, je… Tu serais surpris par le nombre de goujats qui arpentent les rues londoniennes… » Rosalyn déglutit difficilement entre deux balbutiements. Seigneur, ce qu’elle peut se sentir ridicule ! Elle ne sait pas ce qui l’empêche de prendre ses jambes à son cou pour disparaître comme une petite souris dans son trou. Le doute n’est plus permis, Ao’Ao est maître dans l’art de lui faire perdre tous ses moyens. Depuis combien de temps n’avait-elle pas été ainsi déstabilisée ? Même en y réfléchissant des heures, elle ne serait pas capable de s’en souvenir. Elle a perdu son éternel flegme anglais, son stoïcisme, elle a l’impression d’être tout à coup devenue comme ces jouvencelles qui incapables de garder leur sang-froid face aux Chevaliers de la Table Ronde. Et dire qu’elle les trouvait ridicules… En fin de compte, elle aurait mieux fait de s’abstenir de les juger. Elle se retrouve à battre des cils, interloquée, quand l’Hawaïen lui confie avoir apprécié leur baiser, comme elle. Comme elle ? Rosalyn s’empourpre encore un peu plus. « Ce ne sont pas des choses que l’ont est censé dire à voix haute… » Parce que ce n’est pas très bienséant ? Elle se mord la lèvre en levant les yeux au ciel : comme si la décence avait encore quelque chose à perdre ! L’hypocrisie de la société la frappe plus que jamais et elle secoue doucement la tête, peu convaincue par ses propres paroles.

Rosalyn retient son souffle quand Ao’Ao approche une main de son visage pour replacer une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille et ne bouge pas d’un pouce quand il se penche pour l’embrasser. Cette fois, impossible de penser qu’il y a méprise, ce baiser naît de son initiative, c’est donc qu’il en a envie. Et au bout de la troisième fois, Rosalyn, elle, n’essaie même pas de prétendre le contraire. À quoi bon ? C’est devenu trop évident pour qu’elle continue à le nier. Alors même si c’est avec un peu de retenue, elle lui rend son baiser. Puis une porte claque derrière eux, l’Anglaise sursaute et s’écarte de quelques pas, comme s’ils étaient des enfants pris en faute. La silhouette de Takoda se dessine dans la pénombre du couloir et par réflexe, Rosalyn croise les bras sous sa poitrine, comme pour se dédouaner de les avoir posées où que ce soit ailleurs. Le tapis ? Quel tapis ? Elle n’a pas le temps de dire ou de faire quoi que ce soit que déjà, un petit nuage de sable se soulève. Elle agite une main devant son visage pour dissiper la poussière et interroge leur ami lakota d’un regard. « Ce n’était pas si grave » , se défend-elle mollement en haussant les épaules. « Ce n’est pas comme si la maison avait pris feu… » Mais peut-être que le tapis aurait pris feu au lieu de se consumer doucement, s’ils avaient continué à folâtrer ainsi au lieu d’y prêter attention. Si elle se retient d’étouffer un petit rire quand Ao’Ao interroge Takoda sur sa soirée, la réponse de ce dernier lui arrache une grimace outrée, proprement scandalisée. « La pièce était intéressante, mais visiblement pas autant que celle qui s’est jouée ici en mon absence. » Déjà rouge jusqu’à la racine des cheveux, Rosalyn ne trouve rien à répondre, elle semble avoir égaré ses talents de rhétorique au moment où il l’a laissée seule avec Ao’Ao.

Gênée par le petit silence qui s’installe, et surtout par les regards lourds de sous-entendus que Takoda leur lance, Rosalyn se redresse d’un coup et déclare : « Il est tard. Je vais me coucher. Bonne nuit à tous les deux. » Ao’Ao aurait certainement préféré une séparation un peu moins abrupte et impersonnelle, mais l’Anglaise ne s’imagine pas une seule seconde l’embrasser devant leur compagnon. D’un pas vif, elle traverse le couloir et regagne sa chambre, sans bougeoir pour l’éclairer. Un long soupir lui échappe lorsqu’elle se glisse sous les couvertures. Ce n’était vraiment pas ainsi qu’elle imaginait que cette soirée se déroulerait… Quand la journée avait commencé, elle n’aurait jamais cru qu’elle puisse se terminer ainsi… Elle pensait réussir à fuir Ao’Ao bien plus longtemps. Oh, le pauvre homme est encore loin d’être sorti d’affaire, il n’est pas au bout de ses peines, mais il pourra se vanter d’avoir réussi où bien d’autres ont échoué. Rosalyn est la première à être surprise : après plus d’un millénaire de célibat, elle était à des années-lumière de se douter que son cœur recommencerait à battre pour qui que ce soit. Comme si au fond, une toute petite part d’elle-même craignait cette possibilité, craignait un après-Camelot, un après-Arthur. Mais que risquerait-elle en ouvrant son cœur à quelqu’un d’autre ? De souffrir ? N’est-ce pas là l’apanage de l’amour ? Et puis, n’est-il pas déjà trop tard ? Si, bien sûr que si. Si ce n’était pas le cas, elle ne se poserait pas la question. Un second soupir lui échappe, et alors qu’elle s’enroule dans les couvertures et s’allonge sur le côté, vers la porte, elle réalise qu’elle l’a laissée entrouverte, par étourderie ou acte manqué.

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(#) Re: across the oceans of time (LUCIAN)    Lun 27 Déc - 23:27

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Il lui jette un regard surpris alors qu’elle lui assure que « Ce ne sont pas des choses que l’ont est censé dire à voix haute… » lorsqu’il lui avoue honnêtement avoir apprécié leur baiser. Excusez-le du peu. Mais ce n’était pas lui qui quelques minutes plus tôt affirmait avec désinvolture que ce genre de chose pouvait tout à fait se dérouler à couvert et qu’un simple baiser  n’allait pas particulièrement faire souffrir sa réputation davantage. Il a le plaisir de la sentir abandonner quelques réticences dans ses bras, et bien qu’il sente chez elle une certaine retenue, le baiser se fait plus fougueux que le premier échangé. Il a à peine le temps d’émettre un grognement de mécontentement quand elle lui échappe d’un sursaut au premier bruit de porte qui claque.

C’est avec un certain flegme qu’il subit l’intervention de Takoda et il ne peut s’empêcher d’approuver dans son sens lorsque Rosalyn assure mollement que la maison était bien loin de prendre feu. Lorsque leur étoile se permet une petite perfidie, il ne moufte pas un mot « La pièce était intéressante, mais visiblement pas autant que celle qui s’est jouée ici en mon absence. » en revanche, lorsque son âme sœur disparait dans sa chambre dans un coup de vent, il soupire et darde un regard peu amène sur Takoda. C’est probablement le premier que le Lakota reçoit de sa part et cela lui tire un petit mouvement de surprise. « Un pas en avant, dix en arrière. Je ne te remercie pas pour cette intervention. ». Le nuage de poussière est encore un peu présent dans l’air et il sent que la moutarde lui monte au nez. Si bien qu’il finit par éternuer. Effleurant le dos de nez du doigt, il soupire, un poil lyrique, « Ha Takoda … Je croyais que c’était du riz que l’on jetait sur les jeunes mariés par ici. Qu’est-ce que tu viens nous innover avec ton sable ? ». Il a en effet aperçu la coutume à la sortie d’une église un dimanche en se promenant dans la rue. Cela lui avait tiré des interrogations et on lui avait expliqué que cette coutume païenne était porteuse de longévité et de fécondité. Il reste là, planté au milieu du couloir, bras croisé sur son torse, le regard fixé sur son acolyte. « Hé bien ? Le feu est éteint, tu peux retourner te coucher. » qu’il congédie son aîné avec une certaine hauteur. A aucun moment, il ne cherche à se justifier, pas plus qu’il ne rougit ou ne perds son sang froid. Il reste là, debout dans son nuage de sable, fier et droit comme un i. C’est finalement lorsqu’il entend la porte de la chambre de Takoda se refermer derrière lui qu’il amorce un mouvement pour retourner en sa propre tanière. Passant devant la porte de Rosalyn, la flamme vacillante de sa bougie attire l’ombre de l’interstice entre le panneau de bois et sa chambranle. Il remarque alors que la porte est entrouverte et il s’arrête. Un pas, puis deux et le voilà qui cogne prudemment et très doucement à la porte de l’anglaise. « Je peux entrer ? » demande-t-il en ne pouvant s’empêcher de penser qu’il est probablement le plus malotru à exiger une si grande faveur.

Absence de réponse. Il attend un instant, perdu dans ses pensées, fixe sur regard sur ses pieds et puis finalement après un temps qu’il serait incapable de quantifier, il chuchote « Je … je vais fermer ta porte, elle est restée ouverte. Bonne nuit. ». Il se serait exécuté sans demander son reste si un murmure dans l’obscurité de la pièce ne l’avait pas retenu. Finalement, il pousse le bâtant et le referme derrière lui. Le souffle d’air provoqué par la porte souffle la bougie plus efficacement que s’il avait voulu l’éteindre lui-même et il se retrouve plongé dans une nuit presque parfaite. Il n’y a que la lune presque pleine et les fameux becs à gaz londonien qui filtrent à travers les épais rideaux, donc il reste immobile un instant qui lui semble à nouveau très long. Le temps de s’habituer et de distinguer le lit et la silhouette ensevelie sous les couvertures parmi les ombres qui se dessinent dans l’obscurité.

En même temps qu'il y pénêtre, la pièce lui délivre quelqu'un de ses secrets, quelques ressentis, quelques humeurs de son occupante, sans qu'il soit capable de distinguer si il s'agit de leur lien qui se manifeste ou de son don de clairevoyance qui comme toujours n'en fait qu'à son bon vouloir. Il pose la bougie superflue sur un guéridon qu’il distingue à peine et puis à pas précautionneux il se rapproche de Rosalyn et finit par se hisser sur le matelas. Il s’assoit, déplie ses jambes au dessus des couvertures et pose son dos contre la tête de lit. L’obscurité lui sied fort bien et il pousse un léger soupir. « C’est un peu étrange, n’est-ce pas ? » Son regard se pose sur le mobilier de la pièce, formes indistinctes que la nuit lui cache et il continue « Je ne devrais pas être là. Je ne devrais même pas y rêver, pour vous c’est d’une indécence bien plus grande que de confier que l’on a apprécié un baiser … Et pourtant, je n’ai pas besoin de le dire car notre lien se charge de tout nous révéler avant même que l’on est eu le temps d’y songer. » Il tourne la tête vers son étoile contraire et ajoute « Les âmes sœurs ont-elles malgré tous des jardins secrets, Rosalyn ? ».


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Rosalyn Blackthorn
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(#) Re: across the oceans of time (LUCIAN)    Mer 29 Déc - 22:59

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"It is my lady! O, it is my love! O, that she knew she were! She speaks, yet she sais nothing. What of that? Her eye discourses; I will answer it. I am too bold, 'tis not to me she speaks; two of the fairest stars in all the heaven, having some business, do entreat her eyes to twinkle in their spheres till they return." @Lucian Blackthorn

Quelle drôle, drôle de soirée… Rosalyn ne sait pas à quoi elle s’attendait en se retrouvant seule avec Ao’Ao, mais ce n’était certainement pas à ça. Son esprit fourmille de mille et une pensées, elle ne sait plus où elle en est, elle a l’impression d’avoir perdu le nord et tous les autres points cardinaux. Elle ne sait pas non plus à quel moment sa carapace s’est fendillée ni à quel moment Ao’Ao est parvenue à se glisser dessous. Mais c’est fait, c’est fait et il n’y a rien qu’elle puisse faire pour remédier à cette situation qu’une part d’elle-même continue à juger comme étant fort inconfortable. Si elle a pris la fuite pour éviter les paroles lourdes de sous-entendus de Takoda et son regard victorieux, elle est certaine qu’elle ne parviendra pas à trouver le sommeil. Comment le pourrait-elle, après une telle soirée ? Son cœur bat toujours la chamade et à chaque fois qu’elle ferme les yeux, ses pensées la ramènent à ces baisers échangés. Est-ce qu’en fin de compte, qu’elle le veuille ou non, il lui sera impossible de lutter contre le destin, contre le lien qui l’unit à Ao’Ao ? Ne fait-elle que repousser l’inévitable ? Des questions, encore des questions. Et pour le moment, aucune réponse. Juste de la confusion et l’impression d’être aussi gauche qu’une adolescente énamourée pour la toute première fois. Elle se redresse sur un coude, les yeux écarquillés, lorsqu’elle entend Ao’Ao lui demander à voix basse s’il peut entrer. Par tous les dieux, n’en a-t-il pas assez fait pour une seule nuit ? Pendant une seconde – rien qu’une seconde – Rosalyn est tentée de se lever et de lui claquer la porte au nez. Mais elle se ravise, songeant que la dernière fois où elle a réagi trop vite, elle a méjugé ses intentions et le pauvre en a été quitte pour une gifle cinglante. Toujours est-il que c’est une demande… Un peu osée ? C’est que, l’intimité de sa chambre, c’est encore autre chose que le grand salon ou le couloir de l’étage… Rosalyn se sent rougir de nouveau, elle a le feu aux joues et, chose suffisamment rare pour être notée, n’a plus aucun sens de la répartie. Elle ne sait pas quoi répondre à sa question. Oui, non, peut-être, je ne sais pas ? Indécise, l’Anglaise se mord la lèvre. Elle réfléchit, elle réfléchit, elle réfléchit… Et se décide finalement sur un coup de tête, lorsque l’Hawaïen semble sur le point de se retirer, trompé par son silence. « Non ! Attends ! » Il lui semble avoir hurlé, mais ce n’est qu’un faible murmure qui a franchi ses lèvres. « Entre. »

Rosalyn se redresse sur le lit quand la porte se referme doucement derrière Ao’Ao. Dans la pénombre de la pièce, faiblement éclairée par les rayons de la lune et les réverbères de la rue, elle distingue à peine sa silhouette se déplacer. Quand il prend place à ses côtés sur le lit, elle ramène ses jambes contre sa poitrine et pose son menton entre ses genoux. Quelle drôle, drôle de soirée… Un petit rire, nerveux, lui échappe. « Eh bien… Disons que je me suis retrouvée plus souvent sur un champ de bataille que dans une situation comme celle-ci. » Elle fronce légèrement les sourcils. « Enfin, non, ce n’est pas tout à fait exact… Je ne me suis jamais retrouvée dans une situation comme celle-ci avant. » Même si elle ne distingue pas son visage clairement, elle tourne la tête vers Ao’Ao lorsqu’il se confie à elle. Ses interrogations sont les mêmes que les siennes, elle craint donc de ne pas avoir beaucoup d’éclaircissements à lui apporter. « Je n’en sais rien. Je n’ai jamais eu d’âme sœur avant. » Et pour cause, le phénomène est rare et unique ; impossible d’avoir plus d’une âme sœur. Après tout, tout est dans le nom. « Tu sais… Il paraît que je suis une femme indécente, quelles que soient les époques… Je n’ai de lady que le titre. Je suis une femme célibataire, qui vit avec deux hommes venus d’un autre continent, je sors sans un chaperon… Et figure-toi que lorsque l’envie me prend, je m’habille même comme un homme. Vos vêtements sont bien plus confortables que les nôtres. » Un nouveau rire lui échappe, et elle se penche vers Ao’Ao pour lui donner un petit coup de coude. Puis elle soupire, laisse sa tête retomber contre la tête de lit. « Tu sais ce qui est vraiment indécent ? Que Dieu, l’univers, le destin ou je ne sais quoi d’autre, ait décidé de me donner un insulaire pour âme sœur. D’après Takoda, tu tiens plus du poisson que de l’homme tandis que moi, je suis malade dès que j’ai le malheur de mettre les pieds sur un bateau. » Rosalyn porte une main à sa bouche pour étouffer un ricanement, moqueur envers elle-même. « Je suppose qu’il va falloir que je me remette à la nage, et que je prie pour me découvrir le pied marin. »

L’Anglaise prend une profonde inspiration et pendant un moment, elle ne dit rien. Elle laisse le silence s’installer entre eux. Sans réellement s’en rendre compte – ou sans le vouloir – elle laisse sa tête tomber contre l’épaule d’Ao’Ao. Étrange, étrange, étrange… Elle se sent en sécurité avec lui, mais elle ne parvient toujours pas à se persuader de baisser sa garde entièrement. Pas tout à fait. Pas encore. Il ne suffirait pourtant de pas grand-chose, sur cela, elle n’a aucun doute. Elle finit par se redresser et dans le clair-obscur de la pièce, elle ne devine que les contours de son visage, mais cela suffit. D’abord hésitante, elle finit par tendre la main vers sa joue, qu’elle caresse du bout des doigts. « Est-ce que tu… » Elle retient son souffle un instant avant de se reprendre. Ça ne lui ressemble pas de perdre ses moyens autant de fois en si peu de temps. Va-t-elle devoir s’y habituer ? Il semblerait que oui. « Est-ce que tu veux rester avec moi, cette nuit ? »

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(#) Re: across the oceans of time (LUCIAN)    Mar 4 Jan - 18:30

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Il la gratifie d’un sourire doux quand elle laisse échapper un rire nerveux. Alors qu’il se fait l’obscurité, ses yeux s’habituent aux contrastes. Son regard est attiré par la cascade de cheveux qui coulent sur les draps. Ils ont une teinte très claire, bien plus blond que ce qu’il n’aurait jamais vu chez lui, mais dans l’obscurité, le contraste entre le châtain clair de Rosalyn et coton blanc attire son regard. Il n’a jamais vu d’européennes aux cheveux détachées et cela le plonge dans une légère mélancolie en souvenir des chevelures hawaïennes ondulant au gré du vent. « Eh bien… Disons que je me suis retrouvée plus souvent sur un champ de bataille que dans une situation comme celle-ci. » Il relève le nez, tiré de sa mélancolie avec un air un peu surpris sur le visage. Des champs de batailles ? « Enfin, non, ce n’est pas tout à fait exact… Je ne me suis jamais retrouvée dans une situation comme celle-ci avant. » Il l’interroge sur les liens qui unissent des âmes sœurs et hausse les épaules en apprenant que malgré ses mille ans d’expérience, elle n’en sait pas beaucoup plus que lui concernant le fonctionnement précis de leur étrange connexion. « Je n’en sais rien. Je n’ai jamais eu d’âme sœur avant. » « Bon. J’imagine que l’on découvrira cela ensemble. » ajoute-t-il légèrement à contre-cœur. Ce n’est pas qu’il rechigne, mais parfois il se dit que cela serait plus simple à gérer avec quelqu’un d’un peu plus volontaire. « Tu sais… Il paraît que je suis une femme indécente, quelles que soient les époques… Je n’ai de lady que le titre. Je suis une femme célibataire, qui vit avec deux hommes venus d’un autre continent, je sors sans un chaperon… Et figure-toi que lorsque l’envie me prend, je m’habille même comme un homme. Vos vêtements sont bien plus confortables que les nôtres. » Il ne relève que la dernière affirmation de Rosalyn et cela lui tire un petit rire. « Plus confortables ? » Son visage affiche une moue septique et il ajoute « Tout est relatif, j’imagine. Personnellement, je trouve que cela fait toujours beaucoup de tissu et que cela tient trop chaud en été ! » Il ne sait pas trop comment lui dire cela sans la brusquer, mais chez lui, on s’embarrasse de bien moins de tissu que par ici. Alors il entend bien, en hiver il fait froid et il est nécessaire de s’habiller chaudement ; mais il se souvient encore de ses premiers étés américains et du mal aise qui l’a saisie à plusieurs reprises, engoncé dans ses chemises et ses pantalons. « J’ai été habitué à bien plus confortable, moins de fioritures. Mais vous trouveriez ça probablement indécent … » qu’il renifle avec une certaine fierté. Il garde toutefois le silence sur les détails, pas tout à fait certain que sa compagne soit prête à s’entendre décrire les tenues traditionnelles hawaïennes, bien plus dénudées que la plus affriolante tenue occidentale.

« Tu sais ce qui est vraiment indécent ? Que Dieu, l’univers, le destin ou je ne sais quoi d’autre, ait décidé de me donner un insulaire pour âme sœur. D’après Takoda, tu tiens plus du poisson que de l’homme tandis que moi, je suis malade dès que j’ai le malheur de mettre les pieds sur un bateau. » Il sourit un instant, puis soudain il tourne vers elle un regard ahuri, notant l’absurdité de ce qu’elle vient de dire alors qu’elle ajoute « Je suppose qu’il va falloir que je me remette à la nage, et que je prie pour me découvrir le pied marin. ». « Enfin, Rosalyn … tu es une insulaire aussi. Je sais bien que vous vous octroyez beaucoup d’importance, mais tout de même, le Royaume-Uni ne constitue pas un continent à lui seul que je sache ? » Et puis, remarquant que sa remarque peut aisément passer pour une pique, il ajoute « Désolé, c’était un peu gratuit, j’imagine. » avant de reprendre « Peut-être que c’est parce que tu n’es pas monté sur les bons bateaux … Quelle folie des grandeurs ces énormes navires, insalubre en plus. ». Il a un frisson en pensant à la saleté qu’il a vu au fond des cales géantes. Il ajoute tranquillement « Nos embarcations sont beaucoup plus basses, taillées dans un seul tronc, personne n’a le mal de mer chez nous. ».

Et puis, un silence s’installe, jusqu’à ce que la jeune femme lui caresse la joue et lui soumette une proposition inattendue. « Est-ce que tu veux rester avec moi, cette nuit ? » Il lui jette un regard surpris, ne sachant pas trop ni quoi comprendre ni quoi répondre. Il finit par répondre du bout des lèvres « D’accord. » mais il n’amorce aucun mouvement pour bouger. Il reste collé à son bout de matelas, le dos contre la tête de lit, au summum du malaise, plus droit qu’un piquet, ne sachant pas trop ce à quoi elle l’invite exactement, ni comment ce genre de question s’aborde chez eux. Pour un peu, il se fustigerait d’être entré dans cette chambre, il aurait juste pu fermer la porte discrètement ou faire semblant de n’avoir rien remarqué. Il se voit mal lui demander d’expliciter et s’emmure dans un drôle de silence gêné. Il finit par dodeliner de la tête alors que la fatigue et le sommeil le gagnent. Il se réveille une première fois une ou deux heures plus tard, transi de froid et tout endolori, alors il se lève en prenant moult précautions pour ne pas réveiller son âme sœur. Il allume quelques buches et se recroqueville dans un grand fauteuil au coin du feu, emmitouflé dans un feuilleté de châles de Rosalyn, imprégné de son odeur il se rendort pour les dernières heures de sommeil avant que l’aurore ne vienne interrompre définitivement sa nuit. Là, alors que l’aube se lève, il se retrouve à faire les cent pas dans la chambre, remet une buche dans l’âtre et lorsque son âme sœur ouvre enfin les yeux, il s’empresse de lui demander « Je devrais rejoindre ma chambre ! ». Bah oui. Que diable vont penser les domestiques alors ? Et se reprenant, il demande avec plus de courtoisie « As-tu bien dormi ? ».


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(#) Re: across the oceans of time (LUCIAN)    Sam 29 Jan - 18:50

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Rosalyn ne peut s’empêcher de sourire, son expression bien dissimulée par la pénombre de la pièce. Au fur et à mesure que la conversation progresse, elle réalise que l’un comme l’autre laissent tomber les conventions sociales de conversation. Peut-être était-ce tout ce dont ils avaient besoin, d’être un peu encouragés… Un peu, ou beaucoup. « Grand Dieu, si tu tiens à garder ta tête bien accrochée sur tes épaules dans ce pays, ne dis surtout pas à mes compatriotes que nous ne sommes pas le centre du monde… ! » Elle se gardera de tout commentaire à l’égard de ses compatriotes, qui réclameraient certainement sa tête à elle aussi s’ils l’entendaient. « Tu sais, je n’ai pas mis les pieds sur un bateau avant mes 800 ans… Alors je n’ai pas vraiment eu l’occasion de voir les petits modèles. Mais je suis d’accord avec toi, ceux d’aujourd’hui sont beaucoup trop grands, j’ai parfois l’impression de voir des châteaux flottant sur l’eau… » Et s’il y a bien une personne en mesure de lui parler de l’insalubrité de ces grands vaisseaux, c’est lui. Mourir dans la cale putride d’un navire n’a rien d’un sort enviable et Rosalyn s’estime plus qu’heureuse d’avoir évité les morts par maladie. Ça n’avait pourtant pas empêché Ao’Ao de traverser l’océan Atlantique pour la retrouver. De quoi la faire ravaler sa fierté, ses préjugés et surtout la condescendance qu’elle lui réservait jusqu’à ce que Takoda ne les enferme l’un avec l’autre avec plus ou moins de subtilité. Toutefois, Rosalyn doute qu’il se soit imaginé qu’il finirait la nuit même dans son lit, peu importe à quelles fins… Et la première surprise, c’est l’Anglaise elle-même. Elle ne sait pas très bien à quoi joue son esprit, elle n’arrive pas à suivre ses propres décisions, trop conflictuelles pour que la logique parvienne à prendre le dessus plus d’une seconde.

Elle ne sait d’ailleurs pas vraiment ce qui la prend quand elle demande à Ao’Ao s’il veut passer la nuit avec elle. Elle ne sait pas ce qu’elle lui propose et encore moins ce qu’elle attend. Les mots dépassent sa pensée et une fois qu’ils sont prononcés, elle ne peut qu’attendre la réponse à sa question. De toute évidence, Ao’Ao est aussi surpris et gêné qu’elle, mais il ne refuse pas. Il aurait pourtant toutes les raisons du monde de prendre ses jambes à son cou, mais il ne bouge pas, visiblement incapable de faire le moindre mouvement. Nous voilà bien, songe Rosalyn en se redressant à peine, elle aussi. Elle se mord la lèvre au lieu de faire une remarque idiote, et après ce qui lui semble avoir été une éternité, elle décide de se rallonger. Elle ne propose pas à Ao’Ao de faire de même, craignant qu’il ne se méprenne sur… Sur quoi, exactement ? Ses intentions ? Elle-même ne sait pas ce qu’elle attendait ou espérait en lui proposant de passer la nuit avec elle. Rien de bien dévergondé, c’est certain… Rosalyn a beau essayer de rester éveillée, la fatigue finit par la gagner et elle s’enfonce dans un sommeil profond et serein. Ignorant la nuit tourmentée que passe son âme sœur, elle profite d’une belle nuit de sommeil, plus agréable que la plupart d’entre elles depuis… Trop longtemps pour qu’elle puisse s’en souvenir. Quand elle sort doucement de sa léthargie, elle tend par réflexe un bras à travers le matelas, à la recherche de quelqu’un, et ce n’est que lorsqu’elle réalise que le lit est vide qu’elle termine de se réveiller. Elle était pourtant persuadée que… ? Elle se redresse sur le matelas, glisse une main dans ses longues mèches légèrement emmêlées par le sommeil et manque de sursauter quand la voix d’Ao’Ao résonne dans la pièce. Il faut plusieurs secondes à l’Anglaise pour remettre ses mots dans le bon ordre et en déchiffrer le sens. Un fin sourire étire ses lèvres quand il se reprend. Elle s’étire lentement, repousse les draps et les couvertures et se lève pour le rejoindre au milieu de la pièce. « Je dois avouer que j’ai mieux dormi que je ne l’aurais cru. » Elle ne lui adresse aucun regard amusé, craignant que le géant ne finisse par défaillir, assommé par le poids des constructions sociales de la Régence. Elle se contente de pincer les lèvres dissimuler son sourire. « Si tu as peur que les domestiques te surprennent dans ma chambre… Ne t’en fais pas pour ça. Je pourrais leur demander d’oublier qu’ils t’ont vu. Cela fait partie de mes… talents, si on peut appeler ça ainsi. » Finalement, un petit rire lui échappe. « Mais rien ne te retient ici. Tu n’es pas mon prisonnier, tu sais. La porte n’est pas fermée à clé, et de toute évidence je n’ai pas eu envie de t’enchaîner à mon fauteuil pendant la nuit… »

Un léger frisson traverse Rosalyn, malgré la température agréable de la pièce, alors elle récupère l’un de ses châles sur son fauteuil et l’enroule autour de ses épaules. Puis elle revient auprès d’Ao’Ao et lui adresse un sourire qui se veut rassurant. « Je vais aller préparer le thé et intercepter quiconque aurait la mauvaise idée de monter à l’étage avant que tu n’aies eu le temps de rejoindre ta chambre pour te changer. Tout le monde n’y verra que du feu, ne t’en fais pas. » Ce ne serait pas la première fois qu’elle se servirait de son don pour demander à une personne d’oublier une chose qu’elle n’était pas censée voir. Encore que, pour accepter de travailler pour une lady vivant avec deux hommes sans être mariée à aucun d’entre eux, il ne faut pas être très regardant… « Et puis, si je te trouve sur le pas de ma porte ce soir, je ne te giflerai pas, c’est promis. » Puis, trop vive pour qu’Ao’Ao ait le temps de réagir, elle se hisse sur la pointe des pieds et dépose un baiser sur sa joue avant de disparaître, refermant doucement la porte de sa chambre derrière elle, accrochant au passage le bras de la domestique qui s’apprêtait à aller frapper à celle de l’Hawaïen, lui offrant ainsi la diversion tant espérée.  

SUJET TERMINÉ.

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