intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
nous soutenir



pub rpg design
Nous manquons de mortels et de membres de l'Ordre de l'Hydre !
✷ Avant de créer votre constellation, n'oubliez pas de jeter un coup d’œil aux scénarios et aux pré-liens du forum !
✷ Pour vous faire une idée des personnages et des statistiques du forum, c'est par ici.
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 home (james)

Aller en bas 
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) home (james)    Jeu 11 Fév - 21:16

Tu sais pas trop ce que tu fais là, n’en as pas la moindre idée, même. C’est vague, n’est-ce pas ? Ça l'est tout autant dans ta tête. Là, à fumer une clope qui ne te tuera pas, assise sous l’arbre d’un parc qui devrait être fermé, tu ne sais pas à quel “là” tu fais référence. Est-ce le lieu où tu es ? Est-ce Budapest et ses monuments et son accent et sa rapidité pressée ? Ou bien est-ce ton existence toute entière que tu questionnes ? Tu ne devrais pas être là, après tout. Tu devrais être morte il y a des siècles, souillée, piétinée et oubliée au milieu de dizaines d’autres cadavres sans noms. La mort d’un village pas assez important pour figurer dans l’Histoire. T’étais là, pourtant. Toujours bien vivante, après des centaines de morts différentes. Agression, pendaison, accident, maladie, guerre, t’as eu le corps déchiré de tellement de façons que t’arrives pas à te rappeler de tout. T’as même essayé de te tuer, perdue dans les ravages de la solitude et de la bouteille. Tu continues de le faire, même, la preuve, tu fumes du poison. Mais toujours tu t’es relevée, la poitrine toujours aussi pleine de vide. Alors, non, t’as pas ce “là” existentiel. T’as encore moins le “là” du lieu. T’es à Budapest, une des plus belles villes d’Europe. T’es dans la ville que tu devrais éviter, celle des chiots, celle de James, celle de Dorothy. Tu devrais pas être là, t’aurais dû continuer à te tenir loin. Ta présence est néfaste, elle brise et salit ce qu’elle touche. C’était simple, avec Ivàn, t’avais pas de soucis à l’éviter. Il est tout aussi renfermé que toi, ton aîné, nul chaleur dans son être, juste l'absolue certitude qu’il vous déteste tous. Les chiots, eux, hurlent perpétuellement leur besoin d’attention et d’amour. Tu les regardes et on dirait que tu leur as offert le plus beau cadeau du siècle. C’était captivant, c’était attirant, c’était terrifiant. Alors, tu les évites. T’es même pas discrète à ce sujet, tu le fais ouvertement. Tu restes loin, ne communiques que le stricte minimum. Tu parcours le globe, jusqu’à ce que les chignements dans ta tête ne soient plus supportables, jusqu’à ce que tu ne supportes plus cette sensation de triste déception.

Tu cognes à leur porte, alors. Tu te fais agresser de grands sourires, de satisfaction et de joie à l’arrière de ta tête. Ils te guident à travers leur maison (la leur, la leur, jamais la tienne), l’un quittant pour aller préparer du thé, l’autre parlant joyeusement alors qu’elle te guide jusqu’à ta chambre. Ta chambre. La tienne. Quatre murs, un lit et du vide que tu pourrais remplir. Ils t’ont dit : c’est pour toi cet endroit, tu en fais ce que tu veux. Ca t’a presque étranglé, la première fois, ça le fait toujours à la trentième. Tu t’es dit, c’est temporaire, la pièce vide sera bientôt remplie par quelque chose de plus utile. Non. Non. En vingt-trois ans, la pièce n’a toujours pas changé, elle t’est toujours présentée comme tienne. Un endroit pour toi, un endroit qui ne change pas, un lieu où pourrait pousser des racines. Et ça c’est … terrifiant, étouffant, écrasant. T’as l’impression de mourir à chaque fois qu’on te présente la pièce avec un grand sourire. Alors, tu fuis, t’as fui. T’as prétendu à de la fatigue et es sortie par la fenêtre. T’as pas pris tes affaires, pas comme tu l’as fait lors des toutes premières fois. T’es tout de même partie et ça fait des heures que t’es pas revenue. Tu fuis, t’évites, tu fumes ton poison. Devais-tu rentrer ? Oui, pour chercher tes affaires, mais devais-tu te montrer ? Était-ce la fois de trop, celle qui ferait disparaître la pièce ? Peut-être, sûrement, tu n’en serais pas étonnée. Tu n’as pas besoin d’eux et ils n’ont pas besoin de toi, qu’importe ce qu’ils semblent en penser. Plus tôt ils se rendront compte de ça, mieux ce sera pour tout le monde.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Ven 12 Fév - 20:46


“there's no place like home” & @Min-ji Kim - Un courant d’air filtre depuis la porte de la chambre de Min. Sur le moment, concentré à goûter la nouvelle fournée de cookies de Dott’, James n’a pas compris immédiatement d’où cela pouvait venir. Ce n’est que lorsqu’il s’est remis assis dans le canapé, livre à la main et lunettes au bout du nez qu’il l’a senti. Le fameux courant d’air. A cet instant, il n’y avait plus de doute possible. Il s’était donc levé, reposant livre et lunettes avant d’aller frapper à la porte. Pas de réponse. Il avait donc pris soin de l’ouvrir pour constater ce qu’il devinait déjà. Elle avait fui, une nouvelle fois. Sans prendre ses affaires cela dit. Il y a du progrès.

***

Il met du temps à la retrouver. Du peu qu’il connaît Min, si tant est que connaître soit un bien grand mot, James savait qu’elle irait trouver le lieu le plus isolé possible tout en lui permettant de se perdre à ses réflexions personnelles. Et Dieu seul savait ce qui pouvait bien passer dans sa tête. Il n’était pas devin, juste capable de savoir dans quel état d’esprit elle se trouvait. Rien de plus, mais déjà bien assez. Alors il se laisse guider par son instinct, les émotions qui le traversent tel un radar interne et il finit par l’apercevoir. Sa silhouette au loin. Occupée à fumer. Il a emmené leur chien pour l’occasion. Sur la route, l’anglais a pris le temps de s’arrêter pour acheter deux boissons et quelques faworki. En silence et sans s’annoncer, il vient se mettre assis à ses côtés, après avoir libéré son compagnon de sa laisse, comme il le fait toujours depuis plusieurs années. Les débuts n’avaient pas été faciles, mais James avait rapidement compris que la meilleure façon de l’approcher restait par le biais de l’usage du silence. Un silence presque religieux, ou respectueux. Il ne saurait trop comment le décrire. Toujours est-il que c’est ce qui semble fonctionner le mieux avec Min. Observant la vue de Budapest depuis leur point d’observation, il tend délicatement la boisson à la jeune femme, ayant pris soin de remettre ses gants avant de sortir. Telle une vieille habitude. Eté comme hiver. Dans un second geste, il place le sac de faworki entre eux deux. « Une des spécialités. » qu’il se contente de dire avant de se remettre à observer droit devant lui. Il demeure ainsi, tout le temps qu’il faut car ils ont tout le temps du monde après tout.  Il pique un biscuit, une fois, deux fois, trois fois. Il sait qu’il pourrait avaler le paquet entier s’il le voulait pour combler le vide, mais il s’abstient. Seule Grace revient vers lui et se met à réclamer. Dégageant le sucre glace de l’un des biscuits, il consent à lui en donner un morceau, et celle-ci repart gambader gentiment à quelques mètres d’eux, restant toujours dans le sillage de James. Devant la joie de son chien, l’anglais ne peut s’empêcher de sourire malgré lui, puis il ose observer Min-ji pendant quelques secondes, sans rien dire. Il attend qu’elle ouvre le bal des paroles, si elle en avait besoin. Mentalement, James ne parvenait pas à se rendre compte du nombre improbable de principes qu’il s’infligeait à lui-même. Respecter l’espace des autres, ne plus se prendre en photo, éviter de réveiller des traumatismes indésirables, trop en écrire sur ses carnets, avoir une vie maritale… Tout autant de barrières qu’il s’imposait pour paraître constamment au meilleur alors qu’au fond il n’en était… Rien. Car il y a des traumatismes qui ne guérissent pas. Jamais.

La journée est superbe malgré la fraîcheur de cette dernière, mais idéale pour se rendre à ce point de vue touristique. Il n’y a guère de monde à cette heure de la journée et ce n’est pas pour lui déplaire. Grace revient s’installer à leurs pieds, sniffant de temps à autre le paquet de biscuits mais elle n’insiste pas. James se met à la gratter entre les deux oreilles avant de finalement s’essayer à quelques mots brefs. « Ca faisait longtemps. » qu’il énonce doucement sans que cela ne sonne comme un reproche. Hormis Ivàn, les autres n’avaient quasiment jamais à faire à ses sautes d’humeurs. Seul Vàn savait comment le faire sortir de ses gonds pourtant bien solides.  Une vraie plaie, quand il ne souillait pas le tapis de son sang suite à une énième dispute. Pour sûr, leur quatuor n’était pas le plus stable de tous les édifices, mais James savait s’en contenter. Du moins, depuis que Dottie était là, les choses semblaient meilleures. Il y a des années en arrière, sa vie n’avait strictement aucun sens, c’était sûrement un peu pour ça, qu’il s’était engagé dans l’armée. Car jamais il ne s’était senti aussi seul. Oui, Dottie avait changé bien des choses depuis sa renaissance, et il remerciait le ciel tous les jours pour ça. Il regrettait simplement que les deux autres ne puissent pas voir les choses, telles que lui les voyaient au travers des yeux de la petite dernière.




code by solosands
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Ven 12 Fév - 22:50

Tu le sens avant de l’entendre, avant de le voir. C’est aussi pratique que c’est affligeant, cette connexion dans vos têtes. Vous vous sentez d’un continent à l’autre, savez ce que les autres ressentent. N’y a pas de limites, pas de barrières de chair entre vous. C’est terrifiant, horripilant, pas une seule seconde réconfortant. Tu ne peux pas être seule, quand tu es près d’eux. Tu es aussi évidente qu’un livre ouvert. Pour quelqu’un qui est aussi renfermé que toi, c’est la pire des sensations, cette impression de ne plus avoir de contrôle sur tes secrets. Ils sont à côté, les deux chiots, et il dès qu’ils réagissent, il te semble qu’on frotte ta peau avec de la laine de verre. T’es irritée, complètement à vif. T’as toujours envie de hurler alors tu fuis. Tu fuis loin, toujours plus loin. Tu fuis ce lien qui pourrait peut-être t’aider, mais qui n’arrive qu’à te faire mal de sa tendresse. Ca râpe tes murs, ça t’agresse de toutes ses tentatives d’essayer de t’atteindre. Qu’est-ce qui est mieux, l’éprouvante solitude ou l’intolérable contact humain ? Tu ne sais pas, le choix t’est retiré à mesure que passent les années. Plus tu passes du temps avec les deux derniers de votre pitoyable groupe, moins il te semble que tu as de contrôle sur ta vie ou ton existence. Tu es un lac asséché soudainement agressé par la crue de la vie. Et tu ne peux rien faire, juste subir la noyade. Le veux tu réellement ? Tu ne le sais pas, ça n’a plus d’importance.

Il se rapproche toujours un peu plus, James, chacun de ses pas menant à toi. Tu le laisses faire, te contente de rester assise sous ton arbre. Encore et encore, il s’approche. Sa présence résonne dans le coin de ta tête qui lui appartient. Tu finis par le voir arriver du coin de l'œil, ne prenant même pas la peine de tourner la tête dans sa direction. A quoi ça sert, quand vous savez tous les deux que l’autre est là ? Non, tu te contentes de tressaillir silencieusement et mentalement, à chaque fois que ses pieds tombent sur le sol. Son chien est là, la petite Grace qui est déjà bien plus vieille que la dernière fois. Combien de temps lui reste-t-il ? Moins de dix années ? Un battement de cils, pour des créatures comme vous. Tu ne comprends pas pourquoi ils s’infligent ça, pourquoi est-ce qu’ils s’attachent à quelque chose qui est vouée à mourir et disparaître sans eux. Ça va juste leur faire mal, à James comme à Dorothy. Mais c’est pas à toi de leur dire une chose aussi évidente, alors tu la fermes et te contentes d’essayer de ne pas te tendre quand il s’assoie près de toi. Il ne dit rien, pas comme avant, définitivement pas comme les premières fois. Malgré toi, tu te détends. C’est horripilant. Tu aussi satisfaites qu’agacée qu’il comprenne tes limites et sache comment t’approcher.

Sans te regarder, il te tend quelque chose, une boisson. Tu la prends sans plus parler, te contentant de regarder droit devant toi. Peut-être que si tu l’ignores, il partira comme toutes les autres fois ? Tu ouvres ta bouteille et bois pour noyer le vide dans ta poitrine. Des biscuits sont déposés entre vous. Tu ne les regardes pas, tu ne le remercies pas plus. Tu n’as pas à le faire, c’est lui qui a choisi de les acheter. Il mange, il regarde son chien en silence. Tu ne réagis pas plus, n’ayant pas envie de parler, surtout pas à lui. C’est pitoyable, t’es pitoyable. T’écrases ta cigarette au sol, bois ta boisson. A côté de toi, le petit chien vient agiter la queue devant son maître, provoquant une bulle de tendresse dans le coin de ta tête. T’as envie de vomir.

Tes yeux sont fixés résolument devant toi, refusant de voir la scène. T’es fatiguée, t’es épuisée, la présence de l’homme à tes côtés n'aide en rien à ta situation. Machinalement, tes doigts trouvent ces biscuits qu’il a ramené. T’y gouttes sans lui prêter un regard. C’est sucré, c’est doux. T’as envie de grimacer tout autant que de te mettre à pleurer. Le silence dure, continue, s’allonge. C’est James qui craque le premier, ne le supportant plus, comme toujours. Un constat sort de sa bouche, une phrase aussi naturelle que le temps qu’il fait dehors. Ça faisait longtemps. T’expires doucement par le nez, ayant l'étrange impression que ta gorge cherche à t’étouffer. “Pas vraiment.” que ça finit par sortir. Deux ans à peine. Rien dans une vie immortelle. Mais James est jeune et Dorothy encore plus. Tu supposes que c’est quelque chose qu’ils n’ont pas encore remarqué. Ca viendra vite, surtout s’ils s’entêtent à vouloir l’aimer ce chien.

Le silence retombe, t’as rien à dire, t’as rien à lui dire. Tu ne sais même pas pourquoi il est là. Est-ce qu’il attendait que tu lui dises que tu allais partir ? Est-ce qu’il patiente jusqu’au bon moment pour te dire qu’ils vont avoir besoin de ta pièce ? Ta peau t'irrite, t’as envie de gratter jusqu’à voir couler ton sang. “Qu'est-ce que tu veux, James ?” que tu finis par demander, l’accent bien présent dans chacun de tes mots. T'es froide, fermée. T'es le véritable bloc de marbre que tu es depuis des siècles. Tu regardes toujours derrière toi, n’ayant pas envie de le voir quand il te demandera de partir.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Lun 15 Fév - 13:48


“there's no place like home” & @Min-ji Kim - Pas vraiment. Non en effet. Cela ne faisait pas si longtemps que ça en terme d’immortalité. Deux années filaient très vite comparées à une centaine. Et pourtant, c’était ce qui les attendaient. Des centaines et des centaines d’années jusqu’à ce que la chance qui leur était donnée finirait par s’effriter du jour au lendemain. Sans prévenir. Min et Ivàn pouvaient-ils vraiment leur en vouloir, à Dottie et à lui de vouloir profiter de chaque seconde ? Contrebalancer les drames de leurs précédentes existences. James ne comprenait pas pourquoi ils s’évertuaient à se montrer si froids, à s’enfermer dans un moule de souffrance perpétuelle quand leur immortalité pourrait être un soupçon plus belle. Ou du moins, plus légère, car belle n’était pas nécessairement le bon terme. Qu'est-ce que tu veux, James ? La question résonne entre eux deux, dans le presque silence si ce n’est l’agitation de la ville en contrebas. Au loin. Grace se roule dans l’herbe à leurs pieds, langue pendante. Au moins, elle, elle s’amusait. L’anglais ne sait vraiment que répondre à cette interrogation. Pourquoi était-il là ? Probablement pour s’assurer qu’elle aille bien car elle avait quitté les lieux précipitamment ? Ou peut-être que c’était uniquement dans le but de passer un peu de temps avec elle. Sûrement tout cela à la fois en vérité, mais James hausse les épaules, ses prunelles claires rivées vers la vue. Ce n’est qu’au bout de plusieurs secondes qu’il ose enfin tourner la tête vers elle, mains croisées entre ses longues jambes. « Ca fait un peu plus de 130 ans et je me rends compte que je ne te connais pas, Min. Du moins pas autant que je le voudrais. ». Il soupire un instant. « Non pas que je demande avoir absolument tous les détails de ta vie, j’ai énormément de respect pour la vie privée. ». Raison pour laquelle il portait continuellement ses gants dès lors qu’il se trouvait à l’extérieur ou qu’un invité  foulait le sol de leur loft. Et par invité, il voulait surtout dire Ivàn ou elle… « En dehors de notre connexion évidente, je ne sais rien. Pas même ta couleur préférée. Et… Etant donné que nous sommes tous dans la même galère, je ne peux m’empêcher de trouver ça dommage. Triste, aussi. ». L’anthropologue n’a sans doute jamais autant parlé en sa présence, et il se surprend lui-même. C’était comme si sur le moment il ne pouvait plus empêcher ses lèvres de s’ouvrir. « Car j’ai comme le sentiment d’être traité… En ennemi, pour une raison qui m’est totalement inconnue. J’ai constamment l’impression d’avoir fait quelque chose de mal vis-à-vis de ta personne. Alors que tout ce que je souhaite, c’est que l’on s’entraide. ». Il ne pensait pas demander la lune, les choses se passaient si bien avec Dottie qu’il essayait véritablement de comprendre pourquoi les deux autres se montraient si distants alors que quoi qu’il arrive, ils étaient tous reliés. Dans la tête.

« Je me doute que les choses n’ont pas dû être faciles pour toi, ou même pour lui, mais Dott et moi ne sommes pas vos ennemis. On ne va pas vous poignarder dans le dos. ». Et cette fois-ci, James se tait, détourne le regard et attrape un quatrième biscuit qu’il met entier dans sa bouche sous le regard de chien battu de Grace. L’animal, qui vient de se redresser, vient s’asseoir entre les jambes de son maître et se met à quémander. D’un soupir, il consent à lui donner encore un petit morceau après avoir pris soin de retirer méticuleusement le sucre glace. Ses gants en sont dorénavant pleins et pendant que Grace mâche son morceau goulument, il tapote ses mains pour en chasser désespérément le sucre. Puis, il se mure dans le silence, ne retirant l’un de ses gants que pour caresser la tête de son chien de temps à autre, se gardant bien d’être trop près de Min pour ne pas intercepter malencontreusement un souvenir. Les minutes se mettent à défiler ainsi, n’étant peu certain que la jeune femme répondrait de toute manière. Si ça se trouve, il venait de l’agacer suffisamment pour qu’elle ne prenne tout bonnement la fuite. Pour peu, il se retrouverait seul et n’aurait d’autre choix que de terminer la promenade de Grace avant de rebrousser chemin vers le loft, sans qu’aucun progrès n’ait été fait. D’ordinaire optimiste, concernant Vàn et Min-ji, il ne l’était guère. C’était même tout le contraire. Au fil du temps, il ils n’avaient pas changés, là où lui avait vécu trop de choses pour se souvenir de toutes. Alors il préfère attendre, quand bien même il pourrait dire encore bon nombre de palabres du même genre. Mais il craint définitivement de la faire fuir. Se taire semble être la meilleure option de toutes, alors il ne dit plus rien.

Rien.      



code by solosands
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Lun 15 Fév - 21:48

Ivàn et toi, vous êtes différents des deux autres. Tu ne sais pas pourquoi, ne sais pas ce qui en est la cause. Est-ce votre âge ? Est-ce l’époque de votre naissance ? Votre caractère, vos expériences, vos traumatismes ? Tu ne sais pas, doutes avoir un jour la réponse. Tu sais juste que tu fais partie de la moitié de la constellation à avoir construit une carapace de solitude pour survivre. Ils n’ont pas ça, les plus jeunes. Ils sont solaires, exposent leur coeur au monde sans en connaître les dangers. Naïfs, inconscients, optimistes bornés, ils tendent toujours l’autre joue d’un grand sourire. Vous ne comprenez pas, tu ne comprends pas. Ta peau t’irrite, la nausée te prend, te te sens sale rien qu’en les regardant. Et ils le savent, ils le ressentent parfaitement, cet inconfort que créer leur présence. Ils reviennent toujours, pourtant. Tu dresses tes murs et ils viennent le frotter avec leur burin et leur papier de verre. Ils t’offrent des sourires, t’offrent des endroits où vivre. Ils te font souffrir de leur simple manière d’être. T’as pas eu ça, toi, en vieillissant. T’as pas eu des sourires, t’as pas eu d'accueil, t’as définitivement pas eu quelqu’un pour t’attendre ou te soutenir. Alors, maintenant que tu n’en as plus besoin, maintenant que tu t’es murée dans ton enceinte protectrice, qu’est-ce que tu en fais quand on t’en propose finalement ? Un chien perpétuellement frappé ne ressentira plus que la douleur de la caresse, c’est tout aussi valable pour les humains. Qu’importe qu’ils ne te fassent jamais mal, ils en sont capables et c’est cette possibilité qui est plus effrayante que le geste en lui-même. Tu as depuis longtemps arrêté de donner le bâton pour te faire battre.

Tu lui demandes ce qu’il veut, ce gigantesque chiot. Tu lui demandes, parce que t’en as marre de leur volonté d’être gentil avec toi. Tu ne sais pas ce qu’ils veulent, ce qu’ils attendent de toi. Ils te donnent leurs cadeaux et semblent toujours surpris que tu ne les acceptes pas d’un sourire. Tu n’as rien demandé, toi, t’as pas à te sentir reconnaissante. Même s’ils veulent ton amitié, ta présence, t’as pas à la leur donner. C’est pas à eux de décider comment tu agis. Tu demandes, alors. Qu’est-ce qu’il veut ? Il met du temps à parler, mais lorsqu’il te répond, t’as envie de lui foutre ton poing dans la gueule. Il veut te connaître, il veut te comprendre. Il veut que tu parles de toi, quand il n’y a rien de bon à dire. Il parle et parle et parle et les coups contre ton mur te donnent envie de fuir. T’écoutes plus, tu filtres. Tu tires sur ta cigarette en regardant devant toi. C’était donc ça qu’ils voulaient ? Devenir une épaule sur laquelle tu peux pleurer ? T’as envie de rire, t’as envie de l’insulter. C’est pitoyable, ridicule. T’en as jamais eu, pourquoi en rechercherais-tu à presque 500 ans ? “Si je te traitais en ennemis, tu ne serais pas entrain de respirer, James.” que tu lui dis au bout d’un moment. T’es froide, fermée, la colère bouillant silencieusement à l’arrière de ta tête. “Tu serais au sol entrain de te vider de ton sang et je serais déjà partie depuis bien longtemps.” Tu prends une gorgée de la boisson, la gorge sèche et nouée.

Elle se tourne vers lui, le regarde d’un air vide. “Et quoi ? Quelques sourires, de la nourriture et soudainement je suis censée te raconter toute ma vie ?” Une grimace apparaît sur ton visage, la parodie d’un sourire. “C’est ta récompense pour m’avoir supportée ?” T’expires sèchement par le nez, les dents qui se serrent à t’en faire mal. “T’as pas pensé que peut-être que si je dis rien, c’est que j’ai rien à dire ? Que je suis pas confortable avec le fait de partager ma vie avec vous ?” Vous, pluriel. Car si James était curieux, Dorothy ne pouvait que l’être également. Ils allaient toujours de pair, ces deux-là. “Notre connexion, comme tu le dis, ne m’engage pas à courir vers un couché de soleil avec vous, la vie est pas un putain de film et vous le savez.” Tu tires de nouveau sur la cigarette, les nerfs à fleur de peau. Bordel, qu’il a de la chance que tu ne sois pas Ivàn. Elle lâche un rire sans joie, visualisant très bien comment ça se serait passé. “Mais, eh, j’ai bien aimé la boisson, alors cadeau : Ma couleur préférée c’est le bleu. Voilà, t’as pas dépensé de l’argent pour rien, tu peux être content.” Tes doigts tressaillent face à l’envie de lui en coller une. “J’espère que tu parles pas à Dorothy comme ça ou je te fous mon poing dans ta gueule, James.”
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Lun 15 Fév - 22:47


“there's no place like home” & @Min-ji Kim - Pas vraiment. Il caresse Grace avec tendresse, de celle qui ferait probablement vomir n’importe qui d’un peu trop dur avec soi-même ou qui n’apprécierait pas les effusions de bonheur simple. Il la caresse doucement, incapable de voir l’orage se profiler à l’horizon et se rapprocher dangereusement de lui. Sûrement est-il un peu trop naïf à certains égards, oui, ou peut-être déjà trop vieux pour ce monde. Trop jeune pour les deux plus vieux. Si je te traitais en ennemis, tu ne serais pas en train de respirer, James. Buvant une gorgée de sa boisson, la réponse ne le surprend guère au fond, même s’il ne pensait pas qu’elle serait si directe. Silencieux, il se contente de l’observer longuement, buvant gorgée après gorgée tandis que Grace baille et vient poser sa tête contre sa cuisse. Min donne un peu plus de détails à ses propos et James peut très bien s’imaginer par terre, en train de se vider de son sang. Ca lui est déjà arrivé une fois. Il y a longtemps. Intérieurement, ça lui noue un peu les entrailles, mais ce n’est rien comparé à la suite. La jeune femme se tourne et le fixe. Soudainement c’est à son tour de ne plus s’arrêter de parler. A bien y réfléchir elle ne lui a jamais autant parlé en plus de cent ans. Incrédule, il lève ses yeux clairs sur elle. Et quoi ? Quelques sourires, de la nourriture et soudainement je suis censée te raconter toute ma vie ? Il ouvre la bouche, puis la referme. Il serait coupé dans son élan de toute évidence. Notre connexion, comme tu le dis, ne m’engage pas à courir vers un couché de soleil avec vous, la vie est pas un putain de film et vous le savez. Au fur et à mesure de la tournure des évènements, ses yeux s’assombrissent, comme s’il espérait littéralement disparaître ou se fondre avec la couleur de l’écorce. Même ses cheveux ont pris une teinte plus sombre tandis qu’il porte le goulot à ses lèvres pour faire quelque chose de ses mains. Mais, eh, j’ai bien aimé la boisson, alors cadeau : Ma couleur préférée c’est le bleu. Voilà, t’as pas dépensé de l’argent pour rien, tu peux être content. Cette fois, James s’étrangle, repose la bouteille et se met à tousser contre ses doigts en décollant son dos de l’arbre à la hâte. Les yeux écarquillés, il signe à la négative à ses mots pendant que ses joues chauffent sévèrement. « Non je… » qu’il commence d’une voix étranglée avant de se faire couper pour de bon. J’espère que tu parles pas à Dorothy comme ça ou je te fous mon poing dans ta gueule, James.  

Comme il peut, il tousse encore plusieurs fois avant de se reprendre, les joues rouges et les yeux brillants d’avoir manqué s’étouffer. Bref souvenir d’enfer qui passe devant ses prunelles avant qu’il ne lise plus que la colère de Min sur ses traits. Il ne s’était pas attendu à ça. Levant une main en signe d’apaisement comme s’il faisait face à un animal sauvage, James reste un moment sous le choc avant d’oser prendre la parole. « Ce n’est pas ce que tu penses… ». Il déglutit, le cœur battant la chamade. « Je n’ai pas acheté ça dans le but d’avoir des informations ou une quelconque reconnaissance. Je suis désolé si tu l’as interprété ainsi Min. ». Il n’aurait jamais cru que cela puisse être interprété comme une monnaie d’échange ou quelque chose de malsain. Perdu, l’anglais papillonne des yeux un instant. Il est à la fois perturbé et… Agacé que tout ce ne soit toujours que violence avec eux. Ce n’était pas ainsi qu’il avait imaginé la chose en montant jusqu’ici. Il aurait probablement mieux fait de ne pas s’en mêler. Lâchant un soupir, il se relève, tapote son pantalon pour chasser l’herbe. « J’ai acheté ça en pensant que ça pourrait te consoler, ou… Je ne sais quoi. Nevermind. ». Il raccroche la laisse au collier de Grace. « Désolé. ». Puis, pataud et ne sachant visiblement plus où se mettre, il décide de la laisser tranquille et entame le chemin inverse pendant que son esprit file à vive allure. Il n’était visiblement pas un ennemi mais pas un allié non plus. Sur le moment, plus il ressassait les évènements récents en boucle et plus il se disait que venir ici était une erreur monumentale, tout comme la majorité de ses choix les concernant. Sans doute devrait-il les laisser tranquille en fin de compte. Il avait l’impression de créer des traumatismes dans des traumatismes. Lèvres pincées, ses cheveux passaient par toutes les teintes, de la plus foncée à la plus claire et il sentait bien que quelque chose n’allait pas, une chance qu’il se soit contenté d’un hoodie pour une fois. C’était rare lorsqu’il troquait sa sempiternelle veste contre un sweat à capuche ou autres pulls du genre. D’un geste rapide, plus par sécurité qu’autre chose, il rabat la capuche sur sa tête, camouflant l’absence de contrôle de son second don. Grace le suivait de près, consciente que quelque chose n’allait pas. Dans la précipitation, il avait laissé bouteilles et gâteaux. Ce n’était pas grave, il laisserait Min à ses réflexions personnelles. C’était sans doute mieux ainsi…      




code by solosands
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Lun 15 Fév - 23:54

La colère est là, présente, bouillante dans l’arrière de ta tête. Ton visage est froid pourtant, t’as jamais été de celle à exploser ouvertement, ton éducation bien trop rigide pour ça. Non, tu pestes intérieurement, outrée et fâchée de ce que venait de te sortir l’anglais. Quelle connerie, quelle véritable connerie. Sincèrement, la seule raison pour laquelle tu ne lui en as pas foutu une c’est que tu sais qu’il ne s’est pas rendu compte de ses propos. Il est con, James, mais il n'est pas méchant. C’est un chiot, après tout, et les chiots sont stupides jusqu’à ce qu’ils apprennent. Et à le regarder, avec ses joues rouges et son regard complètement perdu, il n’a clairement pas réfléchi à ce qu’il a dit ou fait. C’est sorti naturellement. Finalement, si, t’as envie de le frapper pour sa naïveté et son innocence. Tu serres les dents, t’expires lentement. T’essaies de te calmer, y arrives grâce à des siècles de pratique. Juste quelques secondes de silence permettant à James de recommencer à parler. Il se reprend, il s’excuse. Bien, c’était tout ce que tu voulais entendre, tout ce que tu avais besoin d’entendre. Tu lui jettes un coup d'œil, avant de détourner le regard et de te remettre à fumer. Le sujet est clos pour toi, mais ne l’est clairement pas pour l’anglais. Ses émotions sont chaotiques, perdues. Il finit par se lever et s’éloigner avec son chien. Il te laisse à ton existence solitaire, à ta tête trop pleine de pensées, et tu le regardes un instant s’éloigner. Un, puis deux et bientôt dix mètres. Quand sa silhouette menace de disparaître, tu te lèves en soupirant.

Tu le rejoins au petit trot, le sac de biscuits à la main. T’arrives à sa hauteur sans aucun mal. T’es à côté de lui à présent, son chien dressant les oreilles pour te regarder. Tu dis rien, marchant à ses côtés sans prononcer un mot. Il marche et tu le suis. Le silence est pesant. Tes doigts s’agitent, main droite se fermant et s’ouvrant. Tu te mords la lèvre, regardant pourtant toujours devant toi. “J’aime le bleu.” Tu souffles doucement, presque un murmure. Tu te sens mal à l’aise, comme à découvert. Ta peau t’irrite de nouveau et t’as envie de te gratter jusqu’au sang. “Je déteste les choses sucrées, je préfère les épices …” Il te faut toute ta volonté pour ne pas baisser les yeux ou simplement t’enfuir. “Et je déteste le froid.”
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Mar 16 Fév - 16:35


“there's no place like home” & @Min-ji Kim - Il avance sans regarder en arrière, focalisé sur sa seule idée de quitter les lieux. Grace le suit, garde-fou à ses côtés, reniflant odeurs et observant les quelques badauds qui entament leur promenade. Sûrement plus apaisée que ses échanges avec Min, c’était certain. Sur le moment, il les envierait presque, à mille lieux des problèmes de la vie éternelle. Tête sous capuche, ses cheveux continuent de jouer à la boule à facette tandis qu’il parvient à garder ses yeux bleus. Il a presque laissé la jeune femme comme un point à l’horizon lorsque celle-ci se rapproche, se retrouvant presque aussi vite à sa gauche que lui ne l’avait quittée. Mais il ne sait pas quoi dire. Pire, il n’a rien envie de dire en cet instant. Car rien ne serait assez bien, et il ne souhaitait pas retomber dans un quiproquo qui continuait encore de le perturber. Il avance et elle avance. Ce n’était donc que ça, à la différence près que cette fois la tension était à son apogée et que James ne faisait rien pour la diluer. J’aime le bleu, finit par résonner entre eux deux. Le géant hoche la tête, sans comprendre le but et continue d’avancer, Grace trottinant toujours. Je déteste les choses sucrées, je préfère les épices … James écoute, en silence, conscient de l’effort car il ne sentait de par son empathie chronique. Sans même avoir besoin de la toucher, juste d’être là, proche d’elle. Cette envie de fuite, il la partageait, et ce depuis qu’il avait décollé ses fesses de l’herbe dont il arborait à présent la marque sur son pantalon. Et je déteste le froid. Trois choses. Elles venaient donc de lui dire trois choses et James ne savait comment il était dorénavant supposer réagir. Il aurait très bien pu la semer, faire de grands pas sans se restreindre mais il n’en était pas arrivé à ce stade-là, quand bien même il soit plus que mal à l’aise. Un nombre incalculable de théories dans la tête, ressassant ce qu’il venait de passer encore et encore, il ne savait plus quoi faire. Alors il se contente de faire simple. « D’accord, super. » qu’il rétorque au bout de quelques secondes sans plus de commentaire pendant les prochains mètres.

A dire vrai, il n’est même pas certain de reprendre le chemin du loft, car il n’est absolument pas concentré. Ses jambes le guident par automatisme. « Le bleu c’est… Bien. ». Passant une main dans sa capuche pour toucher nerveusement ses cheveux dont les mèches continuent de s’éclaircir et de s’obscurcir indéniablement, James ose jeter un regard à sa gauche. Il ne sourit pas et reporte bien vite son attention sur la route, faisant s’arrêter Grace aux abords d’un passage piéton. Une fois qu’ils peuvent passer, ils traversent mais le silence est retombé. Il ignore si Min va le suivre ainsi jusqu’à la maison, mais toujours est-il que les choses paraissent encore plus compliquées qu’avant et ça le désespère autant que ça le rend effroyablement anxieux. Il ne sait plus quoi faire. Ou quoi dire. Est-il censé réagir à ses dires ? Parler du ciel ? Des monuments touristiques ? Poser des questions sur sa vie ? Visiblement, non. Parler du chien ne serait pas un sujet non plus, évoquer Iván ou même Dottie non plus alors… Ne parlons même pas d’évoquer l’Histoire ou des études anthropologiques, la violence ou l’art du combat. Bon. Un à un, les sujets possibles sont épluchés, et il traverse, traverse et traverse encore. Evite de justesse un passant et secoue la tête. Min est toujours là, pas besoin de regarder à sa gauche pour le savoir. Plusieurs fois, James ouvre la bouche, prêt à dire quelque chose, puis la referme. Non, décidément ce n’était plus une bonne idée. Si toutefois ça l’avait déjà été. Il avait l’impression d’avoir fait un retour en arrière de cent ans, quand même la regarder dans les yeux pouvait s’avérer être une grossière erreur. Il pensait pourtant avoir réussi à trouver une technique d’approche, mais force est de constater que cela n’avait duré qu’un temps. Un si petit temps en définitive… Lâchant finalement un soupir, il glisse sa main libre dans la poche de son sweat, rentre sa tête entre ses épaules et continue d’avancer sans rien dire.  



code by solosands
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Mar 16 Fév - 23:38

Agile et rapide, tu le rejoins rapidement. Il est grand, James, mais de tous c’est toi qui est la plus physique. Tu le rattrapes donc, te mettant à marcher dans ses pas. Le silence est pesant, lourd. Tu sens son malaise faire écho au tien, ressens la même envie de fuir. Vous marchez l’un à côté de l’autre dans le silence le plus absolu. C’est de sa faute, c’est de ta faute, c’est de la faute de l’univers tout entier. C’est lui qui vous a fait ainsi, c’est lui qui a choisi de faire naître James et Dorothy trop tard. Pourquoi faire finalement venir le soleil, quand on a appris à vivre sans ? C’était cruel, ignoble. Tu sais plus comment faire face à toute cette lumière, toi, tu sais plus comment la prendre et encore moins l’accepter. T’es même terrifiée, si tu es honnête. La chaleur brûle ta peau habituée aux ténèbres, la dévore à chacune de ses caresses réconfortantes. Tu brûles et brûles et brûles. Ils veulent t’aider mais ne font que te consumer. Alors tu fuis, tu les évites. Tu ne sors la tête de ta grotte qu’une fois t’être assurée que toute la douleur est partie. Et tu sais leur faire mal de ton évitement. Évidemment que tu le sais, t’étais dans leur tête et toi dans la leur. Tu leur fais mal de ton évitement, de ta froideur, de ta solitude. Et toi, toi tu souffres de ne pas être ce qu’ils attendent. T’es plus douce, t’es plus solaire. Tu es faite de morceaux tranchants recollés à la hâte. Toutes tes roses sont mortes, ne reste plus que les épines. Comment est-ce que tu peux accueillir quelqu’un, quand tu ne sais même pas comment t’aider toi-même ? Tu sais plus être douce, tu sais plus être tendre. Dans ton monde, n’y a plus que le silence et le froid. Et qu’est-ce qui est pire ? Redécouvrir le soleil ou le laisser de nouveau partir ? T’as pas la réponse, ne veux pas la connaître. Tu sais juste que, soleil ou non, t’es foncièrement seule dans ce monde.

Tu marches, tu te tais. Tu grinces les dents intérieurement de ce que tu t’apprêtes à faire. Ou plutôt, non, ce ne sont pas tes dents qui grincent, juste tes murs. Tu t’exposes. Un peu, juste un peu. Trois petits faits, à peine. T’as l’impression de brûler et d’être réduite en cendres. T’es presque soulagée qu’il ne dise rien, James, presque soulagée du dédain avec lequel il accueille tes aveux. Tu mens, le silence t’oppresse et te rend de nouveau muette. Le malaise est total entre vous. Il marche, tu le suis. Tu ne sais pas où vous allez, tu t’en fiches un peu. Il s’arrête, il avance, il tourne, toujours tu le suis en silence. T’as les yeux qui te brûlent un peu. Tes mains sont dans tes poches, tenant toujours ce paquet de biscuits abandonné. T’as t’envie de t’enfuir le plus loin possible. “Est-ce que tu veux … manger quelque chose … ?” que tu souffles doucement, regardant droit devant. Tu sembles prête à l’abandonner, s’il te claque encore ta porte au nez.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Mer 17 Fév - 13:27


“there's no place like home” & @Min-ji Kim - Le silence s’accentue, seulement perturbé par les bruits de la ville qui les entoure. Pourtant, James n’a l’impression de sentir que cela : le silence. Comme s’ils étaient lui et Min dans une bulle qui les coupaient du monde. Sûrement est-ce pour cette raison qu’il manque de traverser alors que le feu est rouge, Grace tirant sur sa laisse car elle, s’était arrêtée. Se râclant la gorge, l’anglais a beau essayer de chasser le malaise, celui-ci persiste, inévitablement. Pire encore, ça semble comme l’envelopper tout entier et le noyer par le fond. Il n’est plus sûr de ses mots. Et s’il faisait une nouvelle gaffe ? Quelle ironie d’en savoir autant sur les civilisations et l’humanité mais n’être visiblement capable que de passer pour un idiot. Au fond, ça le frustre, et peut-être a-t-il du mal à digérer les insinuations, lui qui ne pensait pourtant pas être l’un de ces hommes d’époque à considérer les femmes comme des moins que rien. Il n’avait jamais traité sa femme ainsi, de ce qu’il s’en souvenait. Du moins il l’espérait. Sa seule erreur avait été de s’absenter pour partir dans cette quête ridicule de fontaine de jouvence. S’il s’en voulait pour une chose, c’était bien celle-ci. Est-ce que tu veux … manger quelque chose … ? Min le sort de sa torpeur et de ses réflexions personnelles avec une question inattendue. Tournant et baissant la tête vers elle, il réfléchit un instant sans traverser, s’attirant les foudres de quelques badauds qui, eux, souhaitaient passer. Grace grogne doucement après l’un d’eux pour défendre son maître tandis que James hoche la tête. « Pourquoi pas… ». Il réfléchit encore, tournant la tête à droite et à gauche. « Il y a plusieurs restaurants à quelques rues d’ici, dont certains qui proposent des plats épicés, comme à priori tu aimes ça. ». Il s’autorise un léger sourire mais la gêne est toujours là. Il marche sur des œufs, se retient d’ajouter qu’évidemment, ce n’est pas parce qu’elle est d’origine coréenne qu’ils doivent forcément manger épicer ou des plats spécifiquement coréens. Evidemment, non. Mais il ne dit pas, cette pensée-là. Au lieu de ça, il traverse enfin pour la guider jusqu’aux fameux restaurants, les lui présentant un à un. En habitué des restaurants du dimanche, lui et Dottie en connaissaient un bon paquet. C’était devenu un de leurs rituels. Ils changeaient souvent de restaurants pour ne pas avoir de connaissances dans ces derniers et ainsi éviter que l’on ne les voient pas vieillir. Même si, de toute évidence, vivre à Budapest n’était plus qu’une questions d’années avant de devoir à nouveau élire domicile ailleurs. Pour l’heure, ils en profitaient.

Arrêté devant l’une des cartes, James s’est encore perdu dans ses pensées, tournant en boucle et en boucle les mots de Min-ji au sujet de Dottie. Et plus il y réfléchit, plus la panique se fait intérieure et plus l’idée se forme dans sa tête. La réalisation aussi. What are we ? Min est probablement en train de déterminer si oui ou non le restaurant lui plaît lorsque l’anglais prend finalement la parole. « Min… Euh. Est-ce que… Après avoir mangé, tu accepterais de… M’accompagner ? J’ai un achat à faire avant de rentrer et… J’aurais besoin d’un avis… Féminin ? ». Il avait conscience que la jeune femme se considérerait peut-être comme n’étant pas du meilleur avis pour ce genre de choses, mais elle était là et si cela pouvait les aider un peu plus comparé au début de leur entrevue, ce serait probablement bénéfique. Tout cela, évidemment, s’il ne commettait pas de nouvel impair. Car il demeurait dorénavant sur ses gardes, n’ayant nullement l’envie de s’attirer une nouvelle fois les foudres ou des mots contrariants. Au fond, James boudait toujours.

Restaurant choisi tolérant les chiens, James demande une coupelle d’eau pour Grace et observe la carte des vins tranquillement, mais son esprit continue de le tarauder, et intérieurement, il sait qu’il ne pourra pas passer à autre chose tant que l’abcès ne serait pas crevé. « Je ne pensais pas à mal tout à l’heure quand… Je disais souhaiter mieux te connaître. ». Il n’insisterait pas plus, c’était la seule chose qu’il souhaitait dire pour clore ce sujet-là. Il ne forçait personne à se confier, pas même Iván, mais il était bien difficile d’approcher les deux aînés. Difficile d’approcher des âmes fuyantes. Et probablement encore plus difficile d’être ainsi en mesure de leur montrer que malgré tout, elles sont appréciées. Ces âmes malmenées.



code by solosands
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Mer 17 Fév - 23:09

Silence, silence, silence. Tu l’aimes ton silence, l’apprécies dans toute sa prévisibilité. Dans ta bulle de paix, rien ne te dérange, rien ne te touche. Tu es totalement et profondément en sécurité. Tu es totalement et profondément seule. C’est l’ironie du sort, n’est-ce pas ? La corde pour t’empêcher de te noyer est maintenant entrain de t’étrangler. Pas de marche pied pour toi, tu te balances avec ta corde sans soutien. Et, dans ta peur de la noyade, tu repousses les mains qui s’approchent, terrifiée qu’elles viennent pour te remettre à l’eau. Et tu supportes plus, tu supportes juste plus. Chaque jour qui passe est plus difficile que le précédent. Tu n’es pas Ivàn, tu n’as pas sa force naturelle, t’arriveras pas à traîner ta carcasse jusqu’à la fin du monde. T’étouffes, t’agonises. C’est peut-être pour ça que tu es là, pour ça que tu es toujours aux côtés de James et ne t’ais pas encore enfui dans l’autre sens. Tu voudrais attraper cette main qu’il t’offre, mais tu ne sais plus que mordre. T’es agressée de toutes les petites offenses, toujours prête à frapper en retour. T’essaies, pourtant. La bouche pleine de sang, tu tressailles à chaque grincement de ta porte. Une fois encore, tu ouvres la bouche. Tu proposes … d’aller manger. Tu sais pas quoi dire d’autre, t’as rien de mieux à dire. T’as rien en commun avec James et il n’a rien en commun avec toi. Pas les mêmes expériences, pas le même vécu, pas les mêmes goûts. Vous êtes de véritables pôles opposés. Tu ne sais pas ce qu’il veut, tu ne sais pas ce qu’il attend de toi. Oh, tu sais qu’il veut que vous soyez tous amis, que vous partiez vers le soleil couchant comme tous ces films qu’aime un peu trop Dorothy. C’est ridicule, c’est profondément ridicule. Jamais Ivàn ni toi n’arriverez à entrer dans cette vision qu’ils se font de votre relation. Ça va faire mal, ça va finir mal. Mais t’arrives plus à courir, tu mords et ils reviennent à la charge. Tu découvres pitoyablement que tu préfères mourir brûlée qu’étranglée.

Il s’arrête, il accepte. Tu hoches la tête, te remettant à le suivre en silence. Tu ne connais pas la ville, après tout. Tu ne lui accordes même pas un sourire, tu ne connais plus cette expression après tout. Vous marchez en silence, lui te guidant et toi te contentant de le suivre. T’as plus rien à dire et lui non plus. Il irradie la gêne, le géant, et le silence ne te déplaît plus. T’as trop socialisé et es déjà fatiguée de communiquer. C’est dans un restaurant mexicain que vous vous arrêtez. T’as pas menti : tu l’aimes, la nourriture épicée. Vous vous asseyez et James s’occupe de tout l’aspect social de la transaction. Toi tu te contentes de regarder la carte avec les alcools. Rien ne t’intéresse réellement, tout est trop faible pour ton palais. Aucune de ses bouteilles n’est assez forte pour réellement l'assommer ou te faire oublier. Mais ce n’est pas le principe, n’est-ce pas ? Tu n’es pas là pour perdre la tête, simplement pour déguster et manger. Quel étrange concept.

James attire de nouveau ton attention, faisant décoller tes yeux de ton poison personnel. Il est recroquevillé sur lui-même, te regardant avec de grands yeux te rappelant ceux de son chien. Comment quelqu’un d’aussi grand pouvait-il paraître aussi adorable … ? Tu hoches la tête, hausses les épaules. “Si tu veux.” que tu lui dis. Silencieusement, tu te dis que tu dois être la pire personne pour le conseiller en matière de féminité. Ivàn aurait probablement fait un meilleur travail que toi.

Vous entrez finalement dans le restaurant, James toujours le seul à parler. Tu te contentes d’hocher la tête, n’ayant rien à dire. Vous vous asseyez, vous regardez la carte. Comme tu l’as vu, n’y a rien d’assez fort en alcool pour toi. Tu vas donc te contenter d’un de ces drôles de cocktails. Au moins il y a du rhum dedans… Comme toujours, c’est James qui prend la parole. Ils aiment parler, les chiots, vous l’avez très vite remarqué. Trop vite même. Il s’excuse encore, il a l’air malheureux. T’as envie de caresser ses cheveux tout comme de t’enfuir le plus loin possible. “Je sais.” dis-tu à la place, baissant de nouveau le regard sur ta carte. “Je t’aurais frappé, si tu pensais réellement ce que tu as dit.” Tu lui aurais brisé les membres, en plus du nez et de la nuque. “T’es trop gentil pour être un connard.” Tu lâches ça naturellement, pas même phasée par ce que tu racontes. C’est la vérité : James est trop gentil pour être méchant, pour supporter la noirceur du monde. Il se fera dévorer, s’il ne fait pas attention.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Jeu 18 Fév - 13:50


“there's no place like home” & @Min-ji Kim - L’idée continue de lui trotter dans la tête, ayant définitivement élu domicile au creux de cette dernière. C’était décidé, il allait le faire, mais pour cela il avait besoin de Min-Ji. Du moins le pensait-il. Lorsqu’elle lui répond par l’affirmative, James est étonné mais pas mécontent. La gêne a beau être toujours là, il recommence à se détendre légèrement. Pas au point d’être serein, mais suffisamment pour ne pas se montrer boudeur et irrémédiablement silencieux avec elle. Restaurant choisi, ils entrent à l’intérieur et la carte des vins se retrouvent aussitôt dans leurs mains. Après avoir passé commande des boissons, l’anglais reporte son attention sur la jeune femme, Grace à ses pieds. Il remet le sujet précédent sur le tapis une dernière fois, car il sentait que s’il ne le faisait pas, son envie de fuite ne disparaîtrait pas. Je sais. Je t’aurais frappé, si tu pensais réellement ce que tu as dit. T’es trop gentil pour être un connard. Il papillonne des yeux à ces mots. Concernant la dernière partie, Iván ne serait probablement pas du même avis. Il y avait certaines discussions qui ne seraient pas oubliées avant deux siècles au moins… Pour l’heure, le fait que Min puisse penser ça le rassure. C’est qu’un peu plus tôt il avait eu l’impression d’être un véritable monstre. « Je euh… Merci. Je suppose. » qu’il répond, surpris d’être passé d’un ferme ta gueule à un tu n’es pas un connard. Un tantinet perdu et perplexe quant au raisonnement de Min, il n’insiste pas plus. Cela étant dit, il pouvait cette fois se détendre pendant qu’on leur amenait boissons et gamelle pour Grace.

S’occupant de mettre de l’eau dans la coupelle à destination de son chien, il reste une nouvelle fois silencieux. Jusqu’à ce que ses prunelles n’aperçoivent l’allure du cocktail de Min. Il était si coloré, complété de bonbons et de parapluies qu’il aurait pu en faire une crise d’épilepsie. Malgré lui, il se met à rire, conscient du regard soudain des clients sur sa personne étant donné qu’il venait de faire un peu trop de bruit, juste avant que sa main ne se plaque contre ses lèvres pour l’étouffer. « Je ne pensais pas qu’ils y mettraient autant de couleurs… » qu’il s’esclaffe à moitié, laissant probablement surtout échapper toute la nervosité des minutes précédentes et de leur dispute au sommet. Puis, il se racle la gorge. « Pardon. ». Sa crise de rire se calme pendant qu’il observe la carte. « Des conseils à donner ? Je n’ai, je crois, jamais mangé mexicain. ». Et il gardait encore en mémoire le souvenir de sa mort idiote bien des années plus tôt lors de son road-trip autour du monde avec Dottie. Lorsque, en fidèle explorateur, il s’était risqué à goûter le piment plus fort du monde, au point de s’en étouffer, et qu’il en était mort dans la chambre d’hôtel. « J’ai un certain passif avec les épices. ». Mais Min devait probablement déjà tout savoir de cet incident. Ils avaient tous dû le sentir lorsque ça lui était arrivé, mais il ferait comme si ce n’était pas le cas, pour une fois. En attendant les conseils, il continue d’observer ladite carte, caressant distraitement la tête de Grace qui venait de se poser contre sa cuisse pour réclamer de l’attention. « Merci d’avoir accepté de m’accompagner. Je dois… Faire une course pour Dott. J’ai quelque chose à… Acheter. ». Il n’était pas franchement sûr de lui sur ce coup, ou plutôt il semblait l’être un peu trop en son for intérieur et c’était là ce qui le perturbait plus que de raison en définitive. Ca lui avait éclaté au visage suite aux mots incendiaires de Min. Et il ne pouvait plus passer à côté. Ne pouvait plus revenir en arrière et faire semblant de ne pas voir. De ne pas savoir qu’il leur fallait clarifier les choses dorénavant innées mais non pas acquises. Car James ne considérait jamais les femmes comme acquises. Elles n’était pas les objets que l’époque avait essayé de lui vendre. Pas même sa femme ne l’avait été, quand bien même il ait, à son sens, mal fait les choses à son départ pour l’Amérique du Sud. Il ne cesserait jamais de s’en vouloir de ne pas avoir été là…      




code by solosands
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Jeu 18 Fév - 21:31

T’as pas l’impression de complimenter James, quand tu lui dis qu’il est trop gentil pour être un connard. Tu dis simplement la vérité, n’y a rien de bien extraordinaire dedans. Il est trop doux, James, trop sensible, trop honnête, trop plein de morale et de justice et de droiture. L’univers aura fini de lui arracher tout ça, d’ici la fin du prochain siècle. Il l’a fait avec Ivàn, il l’a fait avec toi, il le fera avec lui. Comme vous avant lui, il va se dresser, il va s’insurger et il va se faire écraser par toute la noirceur qui ne va jamais changer. Les êtres humains sont horribles, terribles, capables du meilleur mais surtout du pire. Toutes ses futures expériences vont le brouiller de l’intérieur jusqu’à ce qu’il soit refait et que son être ne tienne plus que par sa volonté seule. Et lui qui est trop doux, trop gentil, il allait tellement souffrir, James. Non, ce n’est pas un compliment, c’est une mise en garde. Sois un connard, James, tu auras moins mal. Mais tu ne le dis pas, ça, tu gardes les yeux sur ta carte et ta bouche fermée. T’as pas envie de tomber dans un débat avec lui, pas envie qu’il essaie de te faire avaler la beauté de la vie, quand tu n’en as vu que la laideur. Tu dis rien, tu le laisses faire. Il s’en rendra compte bien vite seul.

Tu regardes toujours ta carte, te demandant bien ce que tu allais prendre, quand arrive ta boisson. Tu lèves les yeux et vois la pire horreur de ta vie. Bonbons, parapluies, couleurs à en faire perdre la vue à un aveugle, du poison, ça ne pouvait être que du poison. T’as immédiatement envie de jeter cette monstruosité loin de toi. Il éclate de rire, James. Il s'esclaffe et tu lui jettes un regard profondément agacé. Il s’excuse, pourtant, les bonnes manières jusqu’au bout des ongles. Tu plisses un peu plus des yeux, refusant de toucher au verre devant toi. “Evites les trois étoiles, si tu veux pas finir ta soirée aux toilettes.” que tu lui dis d’un ton neutre. “Oh et touches pas à ce qui a du piment vert ou rouge, t’en crèverais définitivement.” Tu devrais probablement le prévenir des crampes d’estomac qu’il risquait de se prendre. Ouais, tu devrais probablement le faire … Arrive le serveur et vous commandez. Tu poses ton coude sur la table, regardes James. Ca c’est pour toutes les fois où il t’a fait chier …

Il te remercie encore et tu le regardes en haussant un sourcil. Il n’a pas à le faire, sincèrement. Tu n’avais rien de mieux à faire et t’avais pas envie de rentrer encore. T’avais pas envie de voir le sourire solaire de Dottie, quand celui de James était déjà si difficile à supporter. Tu secoues la tête, perturbée de le voir si gêné. “Me remercie pas. Vraiment.” Tu le regardes fixement, finissant par soupirer. “Tu sais que j’y connais rien en bijoux, hein ? Si tu voulais faire un cadeau à ta femme, t'aurais dû demander à Ivàn, il en sait définitivement plus que moi.”
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Lun 22 Fév - 22:11


“there's no place like home” & @Min-ji Kim - S’il ne prend pas tout à fait ça pour un compliment, il ne peut nier être soulagé que Min pense ce genre de choses le concernant. Du moins il préfère ça aux aboiements précédents, car il tend à être plus ou moins irréprochable. Plus proche du plus que du moins. Sûrement un contre-coup de son éducation typiquement anglaise de l’époque, à toujours devoir paraître au mieux, même dans les moments difficiles. Irréprochable, des cheveux jusqu’à la cire de ses chaussures. A force de détermination, Dottie avait réussi à le convaincre de se laisser un peu plus aller par moments, raison pour laquelle on pouvait le trouver en sweat, comme aujourd’hui, ou encore en baskets. Mais ce n’était pas là ses habitudes. La mode moderne avait certains avantages mais aussi de gros inconvénients… Imaginez un peu lorsque James avait vu la majorité des adolescents au début des années 2000 avec la vue sur leurs caleçons, pantalons presque aux genoux. Il en avait fait des cauchemars pendant des semaines, tout en essayant de prouver à Dott par a+b que cette mode ne pouvait décemment pas en être une. Ce serait comme libérer ses parties à l’air libre, à la vue de tous… Non vraiment, cela avait été une horreur. Il avait dû faire avec, ne pas trop lancer de regards insistants dans ces années-là, au risque de se faire insulter de vieux démodé, lui qui avait toutes les allures d’un professeur de collège strict. Une chance, donc, qu’il ait accepté de faire des concessions, et que Dottie soit son mentor en terme de remise au goût du jour de sa garde-robe, dans le respect de ses limites british, évidemment.

Evites les trois étoiles, si tu veux pas finir ta soirée aux toilettes. Il l’observe plisser les yeux face à la déferlante de couleurs de son cocktail. Il vomissait limite un arc-en-ciel et même James n’avait pu s’empêcher de rire, manquant de s’attirer les foudres coréennes. S’excusant de sa crise de rire passagère, il écoute ses conseils, rayant mentalement les différents plats concernés sur la carte. Oh et touches pas à ce qui a du piment vert ou rouge, t’en crèverais définitivement. Sur le moment, l’anglais relève ses billes bleues sur elle, ignorant si elle faisait belle et bien référence à cette fois-là, si elle avait senti suffisamment pour savoir qu’il était réellement mort à cause d’un piment ou si… Ce n’était que l’ironie de la situation, l’univers lui remettant la tête dans ce souvenir honteux. Toujours est-il qu’il bug quelques secondes, carte entre les mains. « Noté… » qu’il se contente de rétorquer en finissant de choisir son plat. Il pesterait contre Min plus tard, lorsque ses intestins feraient autant de bruits qu’un chat en colère. Ou peut-être qu’il ne ferait même pas le rapprochement. Après tout il restait maître de son choix, Min ne le forçait pas à prendre tel plat plus qu’un autre.  Le serveur arrive enfin pour prendre leurs commandes et James annonce alors la couleur. En temps normal il aurait même commandé pour elle, gentleman jusqu’au bout des orteils mais Min semblait une habituée alors… Il n’ose rien dire et la laisse se charger, seule, de sa commande. Ce n’est qu’à la seconde où le serveur les quitte qu’il reprend la parole, mais la jeune femme ne semble pas décidée à accepter les remerciements.

Pas tout à fait remis de leur précédente dispute, si tant est que l’on puisse appeler cela ainsi, James marche sur des œufs, essayant malgré tout de faire la conversation sans trop en abuser. Tu sais que j’y connais rien en bijoux, hein ? Si tu voulais faire un cadeau à ta femme, t'aurais dû demander à Ivàn, il en sait définitivement plus que moi. Il manque de s’étrangler avec son verre de vin en entendant les mots. « How do you… »  qu’il commence avant de se racler la gorge et rougir jusqu’aux oreilles. « Dottie et moi nous ne sommes pas… ». Pas quoi ? Mariés ? Min n’aurait pas pu choisir meilleur moment pour mettre les deux pieds dans le plat avec sa remarque, poussant encore l’anglais dans ses retranchements quant à l’idée qu’il avait eu. Quant aux réflexions qui l’assaillaient depuis qu’elle avait haussé le ton en lui disant qu’elle espérait qu’il ne s’adressait pas à Dottie de la sorte. Qu’étiez-vous exactement ? Telle était la grosse question du jour, celle à laquelle il voulait répondre, mais qu’il ne pouvait faire sans d’abord savoir si l’ancienne actrice d’hollywood voudrait de lui. Intérieurement, il savait, mais malgré tout, James doutait. Manque de confiance évident en sa personne. Et si… Et si il n’était pas aussi gentleman qu’il le pensait ? Et si… Dottie l’envoyait se faire voir ? Il grimace. « Vàn ne s’intéresse qu’à ses couteaux. Si c’est ce que je voulais offrir à Dottie, j’aurais évidemment fait appel à lui. Pour ce qui est des bagues… Je ne suis même pas sûr qu’il ait acheté celle de sa femme. Elle a dû lui souffler trop fort dans l’oreille. ». Et sûrement que le hongrois aurait les oreilles qui sifflent à ses mots. Lèvres pincées, James garde les jours rouges à l’idée d’avoir révélé son plan. « Am I that obvious ? About the ring… I mean ? ». Oui, ça le tracasse. Visiblement Min avait tout deviné sans difficultés. Et si Dottie devinait tout à son tour ? Il soupire alors que le serveur revient avec leurs plats. L’anglais hume les odeurs, reconnaît certaines épices, ça lui met l’eau à la bouche.  



code by solosands
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Mar 23 Fév - 22:54

Nourriture commandée, tu es maintenant seule avec James. Tu n’as rien à lui dire, ne trouves pas de sujet qui soit assez léger pour que vous en parliez. Qu’est-ce que tu pouvais dire, toi qui n’avais aucune racine et donc les journées ne constituaient que de brefs moments qui ne reviendront pas ? Et qu’est-ce qu’il a à dire, James, lui qui vit dans le train-train quotidien d’une bulle hors du temps ?  Pas de hobby en commun, pas de sujet en commun, juste des traumatismes qui risquent de réveiller ceux de l’autre. Qu’est-ce que vous avez à vous dire, alors ? Rien, absolument rien. Vous êtes juste deux étrangers qui partagent les mêmes émotions. Voilà probablement pourquoi tu évoques ton incompétence face à la bijouterie. Tu t’abaisses, réhausses Ivan, et tu as la surprise de voir l’anglais s’étouffer dans son verre de vin. Tu hausses un sourcil, le regardant d’un air curieux. Qu’as-tu dit, cette fois ? Rien ne te vient à l’esprit. Est-ce le fait que tu ais évoqué Ivan ? Ou bien est-ce le fait que tu ais parlé d’un autre secret ouvert de votre constellation ? A qui est-ce qu’ils espéraient cacher ça, quand c’était aussi évident que le soleil en plein jour ? Vous saviez parfaitement l’affection qu’entretenaient Dorothy et James l’un pour l’autre, Ivan et toi. Vous le voyiez, vous le sentiez, vous le supportiez difficilement. Évidemment qu’ils sont mariés, quand on connaît suffisamment James pour savoir qu’il prendrait ses “responsabilités”. Tu ne sais pas pourquoi est-ce qu’ils ont gardé leur mariage secret, n’en as aucune idée, ce ne sont pas tes affaires. Et t’as envie de dire que ça ne t’as pas dérangée de ne pas être invitée, mais ce serait te mentir toujours un peu plus.

Alors, tu restes là, regardant James s’étrangler avec son poison. Tu hausses un sourcil, attends qu’il finisse de tousser. A ta grande consternation, il rougit. Ses joues et ses oreilles prennent une teinte délicieusement cramoisie. Il a l’air profondément adorable, comme ça. Tu clignes des yeux, chassant la pensée. Tu clignes encore plus des yeux, quand il semble dire que Dorothy et lui ne sont pas … ne sont pas quoi exactement ? Ils ne sont pas ensemble ? Bullshit, tu les sens baiser depuis des décennies. Pas mariés, alors ? Ca semblait ridicule, quand tu les voyais toujours aussi complices ensemble. Non, pour toi, la partie solaire de la constellation s’aime et sont mariés depuis plus de soixante ans, maintenant. “Vous êtes pas mariés ?” que tu lui demandes, l’air profondément perplexe. Ça te semblait tellement incongru, quand tu as passé la moitié d’un siècle à te persuader de ce fait.

Il ne commente plus sur leur relation, se contente de critiquer Ivan. Tu fronces les sourcils, plisses les yeux. Un sentiment de protection agacé s’éveille en toi et t’as envie de défendre Ivan. C’est stupide comme sensation, ridicule comme instinct. Tu l’as quand même. “C’est moi qui ne pense qu’aux couteaux, t’as oublié ?” que tu grinces doucement, une plaisanterie qui n’en est pas vraiment une. “Et crois moi, Ivan en sait plus sur les bijoux que nous tous réunis.” que tu dis simplement, ne t’étendant plus sur le sujet et espérant que James en fasse de même. Tu prends une gorgée de ta boisson, chassant la répulsion que te procure son apparence. C’est fruité et légèrement alcoolisé. Passable tout au plus.

James parle de nouveau, son air adorable toujours aussi présent sur le visage. Tu soupires, résistes à l’envie de te frotter le visage. "Extrêmement, ouais.” dis-tu simplement. “Enfin, pas l’anneau, mais le cadeau.” Tu lui jettes un regard entendu, alors que le serveur dépose devant vous vos assiettes. “Je veux dire : tu connais personne d’autre que nous et je te vois très mal nous acheter des bijoux à Ivan ou à moi. Reste que Dorothy.” conclus-tu simplement, prenant tes couverts en main et commençant à manger. Les épices piquent ta langue délicieusement. Tu reviendras probablement ici.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Lun 1 Mar - 21:41


“there's no place like home” & @Min-ji Kim - Il ne s’était pas attendu à ce que les mots sortent aussi honnêtement de la bouche de Min. Pris au dépourvu, James tente de ne pas s’étranger davantage, rouge écarlate et ce jusqu’aux oreilles. Mariés. Il répète en boucle le mot dans sa tête tandis qu’il dément. Depuis combien de temps exactement Min pensait-elle qu’ils étaient mariés ? Et comment osait-elle sous-entendre qu’ils n’avaient pas été invités ? Elle et le hongrois. Cela aurait décemment été malvenu, quand bien même ils auraient tirés des têtes de deux pieds de long. Vous êtes pas mariés ? James signe à la négative, ne sachant plus où se mettre. « Non… Nous ne le sommes pas. Vous auriez été invités toi et Iván si cela avait été le cas… ». Il ne s’attarde pas davantage sur le sujet, car au fond, plus il y pensait et plus il comprenait pourquoi la jeune femme avait pu penser une telle chose. Pour l’heure, il refusait de faire plus d’introspection, se focalisant plutôt sur la suite de la conversation et l’idée potentielle de faire appel à Iván pour le choix de la bague. James n’en revenait pas que Min-ji puisse être aussi perspicace, à moins qu’il ne soit qu’un livre ouvert pour elle. Etait-il aussi prévisible en définitive ? Lèvres pincées, l’anglais pèse le pour et le contre et ne manque pas de donner son ressenti vis-à-vis d’avoir recours aux services du hongrois. C’est moi qui ne pense qu’aux couteaux, t’as oublié ? Evidemment que non, James n’a pas oublié, il le sait même très bien. Toutefois, il sait aussi que le brun n’en manque pas, de ce genre de choses. Il ne comptait plus le nombre de fois où leurs disputes avaient mal finies. Et il y en a qui s’étaient, très, très mal terminées. S’ils étaient capables de garder des cicatrices, il en aurait une paire à cause d’Iván en guise de souvenirs. Et crois moi, Ivan en sait plus sur les bijoux que nous tous réunis. James hoche la tête. « Parce qu’il les vole ? ». La remarque lui était sortie trop vite de la bouche mais dire qu’il la regrettait serait mentir. « Je connais ta passion pour les lames Min, crois-moi je ne voudrais pas y goûter. Mais je ne demanderais pas ce genre de service à Ván, même s’il n’y avait que lui sur terre pour me donner un avis. ». Plutôt mourir vingt fois à la chaîne que de devoir supporter les regards du brun tandis qu’il choisirait une bague après l’autre en espérant tomber sur la bonne. Car James voulait le meilleur pour Dottie. Comme pour eux tous d’une certaine manière, mais Dottie était… La première sur son escalier personnel. Celle au sommet, raflant tous les oscars. Le soleil capable de percer la noire forêt d’Amérique du sud.

Sûrement est-ce pour cette raison que Min a été capable de lire en lui comme dans un livre ouvert. D’être à même d’énoncer à haute voix le simple fait qu’il puisse vouloir offrir une bague à Dottie. Il connait leur empathie commune en tant que constellation, mais il ne pensait tout de même pas être aussi obvious. Posant les yeux sur son plat, James hésite un moment, lèvres toujours pincées de réflexion profonde. « Il est vrai qu’un bijou ne serait pas ce à quoi je penserais en premier lieu en guise de cadeau pour toi et Ván… ». Ils seraient différents. James s’était déjà risqué à leur offrir des cadeaux de Noël, mais a priori il n’avait pas encore fait mouche, se refusant à offrir des couteaux à Min justement, sachant pertinemment que la jeune femme avait ses favoris. Il préférait donc offrir d’autres genre de choses, comme un vase ancien chiné pour Ván – de toute façon même un autre cadeau ne lui ferait pas plaisir, et des accessoires de motos pour Min. Il essayait de viser juste, mais ce n’était pas toujours facile. Avec le temps il avait fini par les espacer, car de toute manière Dottie et lui ne voyaient pas souvent les deux autres membres de leur constellation. Il goûte enfin à son plat, surpris du goût des épices. Pourtant, lors de leurs voyages avec Dorothy, ils avaient eu l’occasion de goûter à de nombreux plats traditionnels différents, mais il ne gardait pas de souvenir particulier du Mexique. A moins que son esprit n’ait mis l’Amérique du Sud dans un seul et même panier duquel il ne voulait plus se souvenir. Au point d’en oublier jusqu’à la nourriture. A Budapest, aucun risque de se retrouver coincé dans la jungle alors il pouvait manger sans risque. Et il appréciait. Relevé, certes, mais appréciable. Toutefois, le vin rouge ne faisait pas vraiment bon ménage avec… « Tu as toujours aimé les épices ou c’est venu plus tard, lorsque tu as découvert la nourriture Mexicaine ? ». Question innocente, pour détourner la conversation sur un autre sujet. Pour ne plus penser à ce qu’il s’apprêtait à faire, ce pour quoi il enverrait un sms à Dottie un peu plus tard. L’idée se faisait omniprésente dans son esprit, repassant inlassablement en boucle comme un vieux vinyle. Pourquoi diable n’avait-il pas pris le temps avant ? Plus tôt ? Un bref instant, son esprit vogue sur la discussion qu’ils avaient eu, quelques jours auparavant. Croyait-il au paradis ? Pensait-il qu’Abigail l’attendait là-haut, quelque part ? Qu’elle le scrutait et que c’était pour cette raison qu’il n’avait jamais mis de mots formels sur ses sentiments ? Sur ce qu’il voulait pourtant, au plus profond de son être ? Crois-tu au paradis James ?



code by solosands
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Mar 2 Mar - 19:18

T’en as entendu des conneries, t’en as vu des étrangetés. Mais tu dois bien l’avouer, entendre dire que le côté solaire de ta constellation n’était pas marié était la chose la plus incompréhensible que tu ais entendue durant ce siècle. Quand on les voyait, quand on les connaissait, quand on les sentait, c’était parfaitement inconcevable. Tu savais qu’ils s’aimaient, c’était évident. Tu savais aussi qu’ils étaient terrifiés et se sentaient seuls. Tu savais qu’une des raisons pour lesquelles ils sont toujours ensemble c’est qu’ils se noient mutuellement dans la présence de l’autre. Deux corps s’accrochant l’un à l’autre, heureux de couler ensemble. Ils coulent, parcourent le ciel, qu’importe, ils sont toujours ensemble et si horriblement heureux tous les deux. Alors tu aurais pensé qu’ils auraient rendu la chose officielle depuis bien longtemps. Mais, en fait, non, ils ne sont pas mariés, pas même fiancés. Stupéfaction, choc, tu ne peux que regarder fixement le visage de James. Il te semble rêver. Il te semble que tu fais un de ces rêves si étrange qu’on ne peut que se demander si on a pas mangé un truc qui ne faut pas. Tu clignes doucement des yeux. Il est tout rouge, James. Ses oreilles et ses joues sont entièrement rouges. Ça lui donne comme l’envie de l’embêter un peu plus ou d’ébouriffer ses cheveux. Mais, non, tu ne fais rien. Tu ne lèves même pas cette main qui te démange pourtant. T’as trop de contrôle pour ça. T’es trop soufflé par James pour ça. Il te dit que t’aurais été invitée, s’ils s’étaient mariés, t’annonce qu’ils te pensent suffisamment importante pour demander ta présence. T’es soufflée, coupée, l’air ne passe plus. Il te dit à mi-mots que tu comptes et ton cœur se déchire dans ta poitrine. Tout ton corps est tendu, c’est presque trop pour toi. T’as envie de prendre tes affaires et te mettre à courir dans l’autre sens. C’est comme la première fois qu’ils t’ont présenté la chambre, celle qui est censée être la tienne. Mais tes jambes sont trop molles, t’arrives pas à te lever, encore moins à bouger. Tu ne peux que détourner le regard, prétendant regarder un truc intéressant. “Oh …” souffles-tu doucement, la voix bien plus faible que d’habitude. “Merci je suppose…” Tu déglutis péniblement, presque sauvée quand arrive votre boisson.

La conversation défile, la nourriture arrive juste après. Vous parlez d’Ivan, à présent. James le critique et tu sens une colère protective naître en toi. T’aimes pas quand on critique, l’hongrois, ne l’a jamais aimé. Tu supposes qu’à cause de votre similarité, l’entendre être critiqué te donne l’impression d’être critiquée, toi. La vérité, celle que tu n’avoueras pas, celle que tu ne voulais pas regarder de trop près, c’est que tu le comprenais, Ivan. Jusqu’à un certain point. Tu le comprenais et il te comprenait. C’était plus facile de communiquer avec lui, qu’avec les chiots. Il avait cette présence presque réconfortante que n’avaient pas les autres, pas encore du moins. Oui, dans un coin silencieux de ton cœur, c’était Ivan que tu aimais le plus, des trois. Alors, quand James le critique devant toi, tu grinces la chimère d’une blague. Tu le mets doucement en garde et, quand il recommence, tu fronces les sourcils, tu serres les dents. Tu peux pas te mettre en colère pour ça, tu peux pas, t’as pas le droit. Ivan peut se démerder tout seul et tu sais parfaitement que James et lui ne s’entendent pas. Tu sais pas s’il s’est passé un truc ou si c’est la même réaction instinctive que tu as face aux chiots. “Je sais que vous ne vous entendez pas, mais, s’il-te-plait, arrête de penser le pire de Ivan. De nous quatre, je suis la seule à voler.” que tu dis simplement, ravalant ton agacement qui n'avait pas lieu d’être. Oh, que tu te mentais si bien.

Tu hoches la tête, acceptes les raisons de James. C’est son droit, il peut demander ce qu’il veut à qui il le veut. T’as pas à te mêler des affaires des autres. T’aurais juste aimé qu’il ne demande pas ça à toi. T’y connais rien en bijoux, n’en porte que lorsque tu dois t’infiltrer dans un galas pour dérober quelques objets. C’est pas ton truc, encore moins ta culture. Tu connais que les armes et ça te va parfaitement bien comme ça. Alors quand James avoue qu’il n’aurait pas pensé à t’acheter des bijoux, tu affiches un très léger sourire en coin. “Je saurais pas quoi en faire.” confirmes-tu en mangeant tranquillement ta nourriture. Non, tu saurais clairement pas quoi en faire. Tu pourrais le vendre, ce bijoux, mais tu sais que tu ne le ferais pas. Non, tu le conserverais précieusement dans ton sac de voyage, comme tous les autres cadeaux qu’ils t’ont fait, ce sac où toutes tes affaires les plus précieuses se trouvent.

Un moment passe en silence, seul le bruit de vos couverts vous dérangeant, les autres clients de simples bruits parasites. C’est calme, tranquille, presque paisible. Tu te détends impersiblement, profitant des épices qui glissent dans ta gorge. Et puis, James pose sa question et tu recommences à le fixer. Tu penses à une blague, au début. Mais, non, il est parfaitement sérieux, tu ne ressens que de la curiosité de sa part. T’as envie d’éclater de rire. T’as sincèrement envie de rire. C’est un véritable choc et tu blâmes l’alcool pour ça. Cette monstruosité doit être plus forte que tu ne le pensais, si tu te penses capable de rire. “Rappelle moi de te faire à bouffer, un de ces quatre.” dis-tu à la place, une grimace amusée aux lèvres. “De la nourriture de quand j’étais vivante, hein. Pas du mexicain.” Non, parce que si James te demande si tu connaissais les épices avant de découvrir le Mexique, c’est qu’il ne connaissait clairement rien à ta culture. Et tu avais vraiment envie de le voir cracher ses poumons… Tu ne penses pas au geste qu’elle offre, ne t’en rendra compte que bien plus tard, quand il sera trop tard pour revenir en arrière. “Donc…” continues-tu tranquillement, revenant sur un sujet bien plus important. “Tu vas demander Dorothy en mariage ?”
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Sam 13 Mar - 21:10


“there's no place like home” & @Min-ji Kim -
Merci je suppose… C’est sûrement la première fois qu’il voit Min être désarçonnée. Cela n’a duré qu’une demi-seconde, comme un battement d’ailes de papillon avant qu’elle ne retrouve les traits de son visage qu’il connaissait si bien. Une fraction de seconde pour apercevoir la surprise mais également autre chose. La jeune femme était touchée par ses mots, et James ne pensait pas qu’il serait capable d’une telle chose un jour en ce qui concernait Min. C’est qu’à la différence de lui, elle savait contrôler ses émotions, du moins c’est le ressenti qu’il en avait. Elle et Ván étaient les meilleurs pour ça, et encore, pour ce qui concernait le hongrois, James avait déjà été percuté de plein fouet par le trop plein. Non en fin de compte, Iván était une boule d’émotions coincées entre les murs de son épiderme. Aux mots de celle qui se trouve en face de lui, l’anglais hoche la tête, esquisse un rapide sourire avant que ce ne soit le serveur qui sonne le glas sur ce bout de la conversation. Conversation qui s’enchaîne jusqu’à ce qu’arrive les plats et qu’il ne mentionne réellement le hongrois. Min le défend, et James ne peut pas lui en vouloir dans le fond, d’une certaine manière elle et lui étaient parvenus à se comprendre, là où lui se heurtait sans cesse à d’innombrables barrières. Repoussé toujours plus loin, encore et encore avec véhémence, comme si son don d’empathie les poussaient à le repousser encore plus depuis qu’ils le savaient. Arrête de penser le pire de Iván. Il fronce légèrement le nez aux paroles de Min. Cela fait onze ans depuis Paris. Et si la Seine a coulé sous leurs ponts depuis ce temps-là, James n’a jamais vraiment oublié. L’odeur du sang, les cris, la panique et puis la haine. De la haine pure qu’il avait lu dans les yeux sombres d’Iván cette obscure nuit. Encore aujourd’hui il ne sait pas quoi en penser, mais il se souvient du bref moment, fugace, où il a senti la lame traverser son cœur juste avant que tout ne devienne noir. C’était sur son regard qu’il était mort, à plonger droit dans les abysses qui l’ont observé sombrer, lâcher son dernier souffle. « Je ne pense pas que du mal Min. En dehors de ce que toi et Dott avez ressenti plusieurs fois, tu ne sais pas comment c’est. Avec lui. ». Parce que James s’était plusieurs fois troué les ailes à trop vouloir se rapprocher de l’abîme. Attiré comme un aimant vers ce feu froid qu’était le hongrois. Ce n’était pas qu’il avait envie de le sauver, il était assez grand pour se gérer seul, mais James ne pouvait pas s’empêcher de revenir, toujours, vers le brun. Sauf depuis une dizaine d’années. Sauf depuis lors.

Il bénit le temps, lorsque la conversation dérive à nouveau sur un sujet plus au goût du jour, de ceux qui sont aussi angoissants mais positifs. Car oui, l’idée faisait son chemin et était dorénavant acceptée. Il en était certain, n’avait pas même douté de la chose en vérité le concernant. C’était une évidence, comme l’avait indirectement soulevé Min. C’était évident et pourtant il n’avait rien fait jusqu’ici. Il n’avait pas même osé demander. Pour ce qui était la jeune femme et d’Iván, il confirme savoir qu’un bijou ne serait nullement conseillé pour eux. Il n’avait d’ailleurs jamais essayé de leur offrir ce genre de chose. « C’est justement pour ça que je préfère les accessoires de moto, même si… Je commence un peu à être à court d’idées ces dernières années, je ne le cache pas. » qu’il rétorque, un léger sourire aux lèvres avant de continuer à manger lui aussi. Malheureusement pour James, sa langue semble fourcher encore sans qu’il ne s’en rende compte. Il sait un bon nombre de faits, de choses sur les différentes cultures de ce monde, mais il ne sait rien sur la nourriture coréenne. Sa question tombe donc complètement à côté, un énième raté pour son compte, mais Min ne paraît pas s’en offusquer, au contraire. Rappelle moi de te faire à bouffer, un de ces quatre. Surpris, James  en hausse les sourcils. C’est bien la première fois qu’elle évoque la possibilité de faire quelque chose d’aussi simple qu’un repas. Pas simple dans le sens facile, plutôt dans le sens… Naturel. Une chose qui pouvait paraître courante pour la majorité du Monde. « La nourriture que tu as toujours connue est épicée, c’est ça ? ». James sent ses oreilles rougir de honte vis-à-vis de son impair. « Ce sera avec plaisir Min. » et c’était sincère. Comme toujours avec James. Il ne mentait pour ainsi dire jamais aux membres de sa constellation. Ou s’il l’avait fait, cela devait se compter sur les doigts d’une seule main.

A la seconde où Min remet les mots sur l’idée définitive qui s’est implantée dans sa boîte crânienne, l’ancien explorateur sent ses joues chauffer au même titre que ses oreilles, à moins que cela ne soit à cause de son plat et il hoche la tête avant d’attraper son verre de vin. Il boit une gorgée puis le troque contre un verre d’eau car en effet les épices commencent à attaquer sa langue. A moins qu’encore une fois il ne s’agisse de son anxiété vis-à-vis de la potentielle réponse de Dottie. « Je… Je crois bien que ça en prend le chemin, oui. ». Il boit une nouvelle gorgée puis repose son verre, relevant ses yeux bleus vers la jeune femme. « Tes mots de tout à l’heure m’ont fait réfléchir et… Je pense qu’il serait temps d’officialiser ces soixante et une années. ». James se racle la gorge une seconde fois. Jamais Dottie ne s’était plaint de leur situation ou du fait qu’il n’ait jamais abordé le sujet. Est-ce qu’elle attendait seulement qu’il le fasse ? Ou est-ce que leur quotidien était devenu si… Evident qu’ils n’avaient pas jugé bon de l'aborder ? James ne savait plus trop. Tout avait toujours coulé de source avec Dottie, et ce depuis le premier jour. Alors pourquoi était-il comme il y a plus de cent ans ? A craindre qu'en lui demandant elle ne lui dise non ? Et s’il brisait ce qu’ils avaient construit depuis toutes ces années simplement par le biais de cette question ? « Malgré le fait que… Mes sentiments soient clairs, la vérité c’est que je crains qu’elle ne me dise non. Et si elle me disait non, Min ? ». Ses yeux croisent les siens, imminente panique qui bouscule son fort intérieur. C’est vrai… Et si Dottie ne voulait pas se marier avec lui ?    



code by solosands
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Sam 13 Mar - 22:13

Sincèrement, le fait qu’on te demande si tu as connu la nourriture épicée avec la découverte du Mexique te fait plus rire qu’autre chose. Il est adorable, James. Très intelligent, très cultivé et plein de manières. Il a juste un véritable talent pour dire le truc qu’il ne faut pas ou mettre les pieds dans le plat. On dirait un chiot trop joyeux qui brise toute la vaisselle en voulant réclamer des câlins. Ça a vite posé problème avec Ivan et toi, cette maladresse. Au-delà de son attitude trop amicale, il n’a jamais le bon mot pour vous, le géant. Il veut bien faire, mais il ne vous comprend pas, n’arrive absolument pas à vous décortiquer instinctivement. Il n’est pas comme vous, la partie lunaire. Quand il vous suffit de toiser quelqu’un en silence pour l’apprendre et le comprendre, lui, il faut qu’il parle avec pour le deviner. Ironique, franchement, quand il a ressuscité avec un don d’empathie. Aujourd’hui encore, il a démontré plusieurs fois cet incroyable talent. Avant, tu lui aurais cassé le nez, maintenant, tu te contentes de rire silencieusement, le trouvant presque adorable avec son air gêné. Tu supposes que tu t’es habituée à ses faux pas.

Échappant une grimace amusée, tu hoches la tête à sa question. “J’ai pratiquement mangé que ça, de toute ma première vie.” que tu confirmes, avalant un morceau. T’as beau avoir vécu à une époque éloignée, la nourriture n’a pas tant changé que ça, surtout pour ce qui est des plats “traditionnels”. Il rougit encore plus, ton voisin. Ses oreilles prennent une étrange couleur cramoisie et t’as envie de les pincer. Il accepte ta proposition et tu te contentes de hocher la tête. Tu ne sais pas pourquoi tu as proposé de cuisiner pour lui, c’est sorti tout seul. Mais même maintenant que tu te questionnes, tu ne vois pas de raison de retirer l’offre. C’est juste de la nourriture, après tout …

Le repas continu, les assiettes se vident. Tu reviens sur le sujet principal de votre conversation et tu as le bonheur de voir l’entièreté du visage de James prendre l’apparence d’une tomate mûre. Ta grimace s'agrandit. Il boit, le géant, il essaie de cacher sa gêne mais ne fait que l’accentuer. Comment un être aussi grand peut-il être aussi facilement troublé … ? Mais il confirme ta question : il va finalement demander à Dorothy de l’épouser. Tu hoches la tête, pas le moins du monde surprise. Comme tu l’as dit plus tôt, c’était bien plus étrange qu’ils ne soient toujours pas mariés, au contraire. “C’est pas trop tôt …” que tu marmonnes, buvant une gorgée de ton infâme boisson. Et puis, une vague de panique déferle sur toi. Tu clignes les yeux, fronces les sourcils et lèves le regard vers ton voisin. Qu’est-ce qu’il se passe encore ? Il ouvre la bouche et, ouais, il sort encore une connerie. Tu le regardes fixement, contemplant la panique dans son regard. Oui. Il est parfaitement sérieux. Tu clignes doucement des yeux. Et puis encore. Et puis encore. Tu ne sais pas si tu dois lui rire au nez ou le claquer derrière la tête. Probablement le second, ça au moins tu te rappelais comment faire. “James.” que tu commences, l’air profondément fatigué de sa connerie. “Je vous vois pas souvent, mais même moi je sais que Dorothy est raide dingue de toi.” C’était aussi évident que le soleil en plein jour, comment est-ce que James pouvait en douter, quand ça coulait partout dans votre lien à tous les quatre ? “Elle dira pas non.” que tu continues, résistant à peine à l’envie de frotter ton visage de ta main. “Et puis même si elle le fait, elle te quittera pas. Elle t’aime trop pour ça.” Tu soupires, te sentant étrangement fatiguée. “Alors juste …” Pourquoi est-ce qu’il est venu te parler de ça, James ? Parce que vous n’avez personne d’autre que vous quatre. “Juste va lui faire un de ces dîners romantique que vous adorez, achète lui des fleurs et demande lui.”
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Mar 25 Mai - 21:39


“there's no place like home” & @Min-ji Kim -
Des bourdes, c’était tout ce qu’il savait faire. Comme si le simple fait d’être à côté de Min ou d’Iván le rendait trop nerveux pour s’en empêcher. Ce n’était pourtant jamais ce qu’il voulait, bien au contraire. A croire que c’était plus fort que lui. Les oreilles rouges et l’air gêné, il acquiesce à la proposition de Min-ji, n’ose pas commenter le fait qu’il se soit tout bonnement trompé vis-à-vis de la cuisine épicée. S’il avait un tant soit peu appris sa leçon, il le saurait. Pour l’heure, ne souhaitant pas faire de nouvelle gaffe, il se contente de continuer de manger, savourant les mets épicés les uns après les autres. Il était même parfois surpris de la dose d’épice de certains plats. Alors il boit, non seulement pour camoufler sa gêne grandissante à l’évocation de sa volonté de demander la main de Dottie, mais aussi pour essayer d’étouffer la manière dont sa gorge commence à brûler. Il a soudainement des souvenirs de leurs multiples périples à lui et Dottie, notamment de l’une de ses morts et il ralentit l’allure sur la nourriture. C’est pas trop tôt … A en juger par les dires de la jeune femme, il était temps qu’il fasse le premier pas. Oui, probablement. Non pas qu’il n’en ait jamais eu l’idée mais en vérité… Il craignait qu’elle ne veuille pas. Cette pensée se met rapidement à le paniquer, si bien qu’il se met à craindre le pire : et si elle lui disait non ? Comment réagirait-il ?

Min prononce si rarement son prénom qu’il en a un temps d’arrêt significatif, coupé net dans sa panique. Ses prunelles, qui venaient de changer de couleur, se posent dans celles de la jeune femme en face de lui et il ne la quitte plus des yeux. Je vous vois pas souvent, mais même moi je sais que Dorothy est raide dingue de toi. Raide dingue de lui… S’il s’appuyait sur leur relation, oui c’est ce qu’il pourrait en déduire mais le fait est que James avait en réalité si peu confiance en lui sur ce terrain… Il avait beau avoir grandement évolué en une centaine d’années, il n’en demeurait pas moins toujours anglais. A cheval sur certaines manières vis-à-vis de l’être aimé. Pour ce qui était du mariage, il n’avait eu qu’une seule expérience et cela ne s’était pas vraiment bien terminé alors… Il voulait, cette fois, ne pas faire de bêtises. Elle dira pas non. Les yeux de James passèrent du doré au gris, telles des feux clignotants. Il ne s’en rendait même pas compte. « Tu penses vraiment ? ». Ils changeaient au rythme du flot incessant de ses émotions contradictoires. Il était une boule d’émotions à lui tout seul et de manière constante. Pourtant il se fermait à tout ce qu’il ressentait dans le restaurant. Et puis même si elle le fait, elle te quittera pas. Elle t’aime trop pour ça. Les mots de Min le rassuraient, apaisaient ses doutes. Ca ne l’empêcherait pas de paniquer à nouveau plus tard, mais pour l’heure cela fonctionnait. Il lui sourit, lentement, doucement, jusqu’à ce que ses yeux arrêtent de clignoter pour recouvrer leur couleur naturelle.

Un dîner romantique, oui c’était bien là ce dont il avait envie, mais avant… « Il me faut toujours la bague… Merci Min. ». Il se sentait reconnaissant, un peu honteux d’avoir autant paniqué mais également, rassuré. Récupérant sa fourchette entre ses doigts, il s’attaque à nouveau au contenu de son assiette, sourire aux lèvres. Il abandonne néanmoins quelques secondes plus tard lorsque les épices ont finalement raison de sa gorge. « Je crois… Que je déclare… Forfait. » qu’il lâche d’une petite voix, attrapant un morceau de pain pour faire passer le tout. Les épices et lui ne faisaient pas bon ménage. Du moins quand elles étaient trop fortes. « Tu veux reprendre autre chose ? C’est moi qui paie… » qu’il déclare toujours d’une voix étranglée, la gorge en feu.  



code by solosands
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

home (james) Empty
(#) Re: home (james)    Mar 25 Mai - 23:40

Il y a certaines choses dont tu es sûre, des choses qui sont tellement indiscutables que tu ne songes même pas à te questionner sur leur existence. T’en as quelques-unes de ces certitudes. Pas beaucoup mais suffisamment pour pouvoir les nommer. Le thé sera toujours meilleur que le café, celui qui a décidé que les femmes devraient être imberbes devrait être égorgé, Ivan déteste qu’on le touche, tu supportes difficilement la vue de ton corps nu et James et Dorothy s’aiment à en éclipser le soleil. De ça tu es sûre, profondément sûre. Aussi sûre que le temps passe et que toi tu restes toujours là. Tu le sais comme tu sais que tu auras toujours trois personnes dans ta tête quand tu te réveilleras le matin, le sais comme le silence de ton appartement et le fond des bouteilles que tu enfiles pour pouvoir dormir. C’est tes certitudes, tes choses qui ne changent pas, quand tout se modifie toujours tout autour de toi. Parfois il te semble être comme l’une de ses ruines, ces carcasses de pierres qui furent jadis des maisons qui qui ne sont plus maintenant que des gravats abandonnés et oubliés. Tu peux plus te reconstruire comme tu étais avant. Tu ne peux plus que t’éroder jusqu’à devenir poussière, jusqu’à ce que le temps ait finalement fait son affaire et qu’il ne reste plus rien de toi. Mais, oui, tu as tes certitudes inébranlables. Alors entendre l’une d’entre elles être questionné est parfaitement affligeant pour toi. Surtout quand c’est la moitié de la certitude qui questionne la chose.

Tu regardes fixement l’homme en face de toi. Tu le regardes rougir, le regardes clignoter d’une couleur à l’autre comme lorsqu’il panique pour une connerie ou une autre (il l’est). L’espace d’un instant, s’il se fout de ta gueule. Puis tu te demandes si c’est tout ce sexe qui a diminué ses fonctions cognitives. C’est probable, tu sais à quel point les chiots aiment se sauter dessus, sais qu’ils aiment bien expérimenter. Un instant sans air trop long et ça cause des problèmes au cerveau, il paraît. Mais qu’importe la cause, James vient de te sortir une fois encore une merveilleuse connerie. Dottie le refuser ? Alors que tout son être semble s’illuminer quand il est dans la pièce, alors que son simple nom la fait sourire lumineusement ? Vraiment, James, vraiment ? Tu soupires et lui donnes alors ta vérité. Jamais Dottie lui dira non, mais dans cette vie et certainement pas dans la prochaine. Et même si, dans un moment de folie, c’était le cas, elle ne l’abandonnerait pas. Pas comme comme vous le faites Ivan et toi, elle n’en est pas capable, Dorothy. Elle est fixe, immuable, bien plus forte qu’elle ne se le pense. Une chaumière accueillante qu’on ose pas approcher de peur de la salir avec la boue qu’on transporte. Quelque chose que tu n’es certainement plus.

Tu hoches doucement ta tête, fatiguée de cette conversation, fatiguée d’un contact humain. T’as envie de t’endormir pour ne plus te réveiller, mais sais être incapable d’y arriver. “Oui, James. Crois-moi, quand je te dis qu’on sait tous à quel point Dorothy t’aime.” lui réponds-tu doucement, les yeux baissés sur cette nourriture qui ne t’intéresse plus. Oui, vous le savez tous. Dorothy, comme James, comme Ivan, comme toi. C’est difficile de ne pas sentir l’amour de Dorothy, encore plus difficile de ne pas le désirer et de le jalouser.

Tu secoues doucement la tête, relevant la tête à l’intervention du géant. Il te remercie et tu n’arrives qu’à émettre un sourire crispé en retour. “Me remercie pas, j’ai juste pointé la stupidité de ta question.” lui réponds-tu de but en blanc, ton manque de tact toujours aussi présent. Sans un mot, posant tes propres ustensiles, tu regardes James faire une nouvelle tentative avec sa nourriture et aussitôt abandonné. Un léger sourire amusé pend sur tes lèvres, avant de vite disparaître. A sa proposition de te commander une nouvelle portion, tu secoues la tête, repoussant légèrement ton assiette encore pleine. “Non, j’ai plus vraiment faim.” lui réponds-tu. T’es sur le point de vomir, en vérité, la nausée des émotions qui te guette. “Je pense que je vais retourner chez vous pour essayer de dormir un peu.” que tu lui dis doucement, regardant un point à côté de son épaule. Chez eux, pas chez toi, jamais chez toi, malgré ce qu’ils essaient de se convaincre. On empiète pas dans une maison déjà occupée...
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

home (james) Empty
(#) Re: home (james)   

Revenir en haut Aller en bas
 
home (james)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Home is wherever I'm with you ❅ Matheus
» home is in your arms w/Marius
» (quiet when i'm coming home)
» - the answers you seek will never be found at home (zyanya)
» — james lawrence (+1 222 169 4086)

AD VITAM AETERNAM :: rps
Sauter vers: