intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 a quiet place (LUCIAN)

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Rosalyn Blackthorn
Rosalyn Blackthorn
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(#) a quiet place (LUCIAN)    Mer 1 Déc - 0:20

a quiet place
"Here’s what love is: a smoke made out of lovers' sighs. When the smoke clears, love is a fire burning in your lover’s eyes. If you frustrate love, you get an ocean made out of lovers' tears. What else is love? It’s a wise form of madness. It’s a sweet lozenge that you choke on." @Lucian Blackthorn

(Novembre 2021) « C’était censé être une surprise. » La voiture s’est arrêtée devant un immense manoir écossais, dressé au bord d’un loch, au cœur des Highlands. Un manoir qui aurait peut-être eu meilleure allure sans le brouillard de novembre, sans les ombres un peu lugubres du coucher de soleil. Rosalyn descend de la voiture et par réflexe, elle ouvre la porte arrière de son côté pour laisser sortir Darwin. Après plusieurs heures de route, le husky est ravi de pouvoir aller se dégourdir les pattes. Elle fouille dans son sac à la recherche d’un trousseau de clés, qu’elle tend à Ao’Ao avec un petit sourire, à la fois chaleureux et triste. « Ce n’est pas complètement terminé. Toutes les pièces ne sont pas… » Elle hausse les épaules. Ça n’a pas vraiment d’importance, au fond. « Joyeux 191ème anniversaire de mariage, mon amour. » Un frisson la traverse et après quelques secondes d’hésitation, elle se dirige vers l’entrée principale du manoir. Il fait froid à l’intérieur de la grande bâtisse et pour cause, ce n’est pas un bien facile à chauffer. « Il faudra simplement allumer la cheminée du salon et le chauffage central. J’ai fait installer l’électricité, une ligne téléphonique… Tout ce dont nous avons besoin. » Enfin, presque tout. Pour le moment c’est certain, le manoir manque de chaleur humaine. Au fil des années, Rosalyn a pourtant fait en sorte d’y apporter des touches personnelles, par exemple en exposant les différentes œuvres d’arts accumulées au fil des ans, les cadeaux d’Ao’Ao… « Il y a onze chambres. Certaines donnent sur le loch. Tu n'as qu’à choisir ta préférée. » Elle attrape l’une de ses mains et pose sa tête contre son épaule. « Il m’a fallu un peu de temps pour le rénover, je l’ai acheté quand Viviane était encore toute petite… Alors il y a tout ce qu’il faut pour un bébé. » Elle aurait préféré lui faire ce cadeau dans d’autres conditions, plus joyeuses, mais le destin, et surtout l’Hydre, en avaient décidé autrement. « Tu verras, les hivers sont magnifiques dans les Highlands. »

(Décembre 2021) En équilibre précaire sur la pointe des pieds, Rosalyn accroche une boule en verre sur l’une des plus hautes branches du sapin. Couché près de la cheminée, la tête entre ses pattes, Darwin l’observe avec un drôle d’air. « Ce sapin est beaucoup trop grand. Je lui avais demandé un sapin, certes, mais je ne pensais pas qu’il allait me ramener le plus grand qu’il trouverait ! » Rosalyn lance un regard au husky, qui soupire comme pour lui répondre. « Je ne te le fais pas dire ! Tout le monde ne fait pas deux mètres de haut… Enfin, presque deux mètres. Tu vois où je veux en venir ? » Probablement pas, non… Tout ce que Darwin veut, c’est continuer tranquillement sa sieste au coin du feu, pendant qu’elle décore leur arbre de Noël comme s’il allait être exposé dans un grand magasin. Quand Rosalyn fait quelque chose, elle ne le fait pas à moitié. Même lorsqu’il s’agit de mettre quelques décorations sur un sapin. Il faut dire que d’ordinaire, elle n’apprécie pas particulièrement les fêtes de fin d’année. Du moins, pas selon les concepts modernes. Tous les ans, c’est le même calvaire pour l’Anglaise : la Toussaint terminée, elle a l’impression de ne plus pouvoir faire un pas sans être agressée par des illuminations aussi festives qu’exagérées, des sapins décorés à outrance par dizaines, des promotions sur tout et n’importe quoi pour inciter les gens à consommer toujours plus, de la nourriture en quantités astronomiques… À Camelot, on ne faisait pas toute une histoire pour cette fête, c’était bien plus simple. Certes, à cette époque-là, les coutumes n’étaient pas les mêmes. Il s’agissait avant tout de se rassembler autour d’une table et d’oublier les tracas de l’année le temps d’une soirée, l’aspect religieux était presque relégué au second plan. Même quinze siècles plus tard, Rosalyn se souvient encore de ces soirées où les chevaliers s’autorisaient à être plus légers, plus ouverts… Ils n’avaient pas besoin d’une montagne de cadeaux au pied du sapin pour ressentir cet esprit de fête. Alors tous les ans, Rosalyn se plaint de ce que sont devenues les fêtes de fin d’année, c’est plus fort qu’elle.

Forcément, quand elle avait réclamé à Ao’Ao un sapin à décorer, il l’avait regardée comme si elle était tombée sur la tête. Elle, décorer un sapin ? Elle, passer du temps à accrocher guirlandes, boules de Noël, petits sujets, rubans et autres ornements ? Perfectionniste comme elle était, c’était une expérience périlleuse. Le sapin ne lui avait pas suffi, il avait fallu qu’elle trouve les décorations appropriées. Sans surprise, Ao’Ao avait cédé et s’était retrouvé dans un centre commercial immense, à devoir choisir entre différentes sortes de boules de Noël comme si leurs vies en dépendaient. D’où lui était venue cette soudaine lubie ? Drôle d’envie de femme enceinte ? Oui et non… Plutôt non. Rosalyn avait simplement décidé qu’elle voulait rendre le manoir un peu plus gai, un peu plus vivant. Comme si, au fond, elle espérait faire réapparaître le vieil esprit festif de Camelot dans leur demeure écossaise. À défaut de pouvoir dénicher une copie de la Table Ronde et quelques chevaliers, elle avait songé qu’un sapin ferait bien l’affaire. Un sapin, et une quantité astronomique de décorations. Si elle y parvenait, elle réunirait même leur constellation autour d’une bonne table – à l’exception d’un certain individu qui ne serait certainement pas invité, et qui finirait en plat de résistance s’il avait l’audace de se montrer. Non pas qu’il le puisse, cela dit. L’adresse du manoir était tenue secrète, et elle le serait encore longtemps.

Pour attraper l’étoile qui doit aller en haut du sapin, Rosalyn doit faire une petite acrobatie pour réussir à l’attraper dans le carton de décorations à ses pieds. Pieds qui ont pratiquement disparu de son champ de vision depuis déjà quelques semaines, elle est dorénavant obligée de se tortiller pour réussir à s’habiller seule et surtout pour mettre des chaussures ou même des chaussettes. Alors même si Ao’Ao la réprimande, la plupart du temps elle se promène pieds nus dans le manoir, pour éviter un exercice qu’elle juge inutile. L’étoile entre les mains, elle se hisse une nouvelle fois sur la pointe des pieds et… Non, ce n’est même pas la peine d’essayer, elle n’est pas assez grande pour atteindre le haut de l’arbre. Un soupir de frustration lui échappe, elle fronce les sourcils et lance un coup d’œil au fauteuil à côté d’elle… L’espace d’une seconde, elle envisage de le pousser jusqu’au sapin pour grimper dessus et arriver à ses fins. Mais il suffirait qu’elle perdre l’équilibre pour que la catastrophe arrive. Ao’Ao ne manquerait pas de l’enguirlander – peut-être même au sens propre du terme. Elle va donc devoir remettre l’installation de la pièce maîtresse de son œuvre à plus tard, puisque son cher et tendre s’est absenté pour… Eh bien, Rosalyn n’est pas sûre d’avoir compris pourquoi. Elle a bien saisi qu’il est parti chercher quelque chose, mais quoi, telle est la question. Après leur passage au centre commercial, elle pensait pourtant qu’ils avaient tout ce dont ils avaient besoin, à commencer par un excès d’ornements. Mais elle n’a pas insisté. Elle l'a laissé partir à Londres, le cœur un peu lourd, mais avec Takoda pour la réconforter et prendre soin d'elle en son absence. Leur arrivée en Écosse n’a pas été de tout repos et on ne peut pas dire que les semaines passées au manoir ont été les plus agréables de leur vie. Inutile de le nier, l’humeur y est pour le moins maussade. Rosalyn a parfois l’impression de ne pas reconnaître son époux, elle ne l’a jamais connu aussi mélancolique, aussi… Colérique. C’est comme si tout à coup, les rôles s’étaient inversés. C’est elle qui tente de l’apaiser, elle qui tente de le tempérer… Mais plus souvent qu’elle n’aime l’admettre, elle s’efface. Elle le laisse tranquille, elle le laisse exprimer tout ce qu’il a sur le cœur, elle lui prête son épaule pour pleurer s’il en a besoin… Et elle essaie de rendre le manoir un peu plus joyeux pour lui changer les idées, avec quelque chose d’aussi bête qu’un sapin de Noël.

L’étoile entre les mains, Rosalyn s’assoit sur le fauteuil en soupirant doucement. Ce n’est pas ainsi qu’ils imaginaient passer la fin de sa grossesse. Et si Ao’Ao avait été dans son état normal, c’est Rosalyn qui aurait explosé. Mais elle prend son mal en patience, elle se contient. L’Ordre est prévenu, il ne paie rien pour attendre. Sometimes, there’s honour in revenge, lui avait un jour dit Arthur. Autant dire que l’Anglaise avait l’intention de se montrer très, très honorable à l’égard de l’Hydre. L’heure n’étant pas encore venue, elle préfère se consacrer à sa famille, faire en sorte que le bébé grandisse bien et en sécurité. Elle lance un regard à Darwin, qui la regarde toujours avec ses grands yeux vairons. « Quoi ? Pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça ? Tu crois que tu peux l’accrocher, toi, avec tes grosses pattes maladroites ? On ferait mieux d’attendre ton maître, ça nous évitera une catastrophe ou deux. » Le husky lui répond avec quelques vocalises avant de cacher son museau entre ses pattes. Rosalyn lève les yeux au ciel avant de sourire quand elle entend un véhicule se garer dans l’allée. « Tiens, quand on parle du loup ! Il est enfin rentré. » Elle se relève en prenant appui sur les accoudoirs et elle attend au milieu du salon, son étoile entre les mains. Mais n’entendant pas Ao’Ao arriver, elle finit par hausser un sourcil circonspect. « Ao’Ao… ? Lucian ? Darling ? Love of my life…? »

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(#) Re: a quiet place (LUCIAN)    Sam 4 Déc - 0:50

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(À l’alentour du premier novembre ) Lorsqu’elle lui a dit « Il m’a fallu un peu de temps pour le rénover, je l’ai acheté quand Viviane était encore toute petite… Alors il y a tout ce qu’il faut pour un bébé. », il a ouvert des yeux ronds comme des soucoupes et sa bouche s’est ouverte dans un o silencieux, suivi par un murmure qui répète d’un ton incrédule « Lorsque Viviane était toute petite ? Mais … » Mais mon épouse a oublié de me préciser que l’on possédait un pied à terre en Ecosse depuis 100 ans ? Pourtant, il ne moufte pas un mot. Il se contente de la suivre en jetant un coup d’œil à la façade. Elle est jolie et la maison semble relativement grande mais rien d’extraordinaire non plus se dit-il en passant sous le porche. C’est qu’il n’a pas vu la suite. Il pousse les portes, unes à unes, dépassé par leur nombre. Il doute d’avoir mis les pieds dans une aussi grande maison depuis quelques siècles. Juste pour eux deux. « Tu verras, les hivers sont magnifiques dans les Highlands. » Il la fixe, toujours muet, puis laisse une petite moue dubitative transmettre son doute. Puis, il hausse les épaules. Il faut bien vivre quelque part suppose-t-il.

(À l’alentour du dix novembre ) L’automne en tout cas n’est pas magnifique dans les Highlands songe-t-il. Mais au moins, la météo s’accorde plutôt bien à son humeur. Cela fait une semaine qu’ils essuient la pluie et la chaine météorologique ne leur apporte guerre plus d’espoir. Il ère comme une âme en peine dans les nombreuses chambres du château, fantomatique silhouette qui transporte son mal être partout où il passe. Et puis, parfois, il se transforme en créature monstrueuse détrampée qui rentre d’une balade sous la pluie en compagnie de Darwin. Il ferait peur à qui quonque le verrait passer les portes de la maison, ombre massive et dégoulinante de pluie, cheveux longs détrempés collés au visage et air morose sur son visage patibulaire. Il a vaguement essayé de se laisser couler dans la baignoire à pied du premier étage, jusqu’à ce que la poigne vigoureuse de Takoda ne lui sorte la tête de l’eau sous les yeux désespérées de son épouse.  

(À l’alentour du vingt novembre ) La longue remontrance de Takoda l’a quelque peu sorti de sa torpeur et il s’est recroquevillé sur sa chaise pendant qu’il se faisait passer le savon le plus éloquent de sa courte existence. Les dix jours suivants, la dépression a commencé à se tinter de colère et de ressentiment, volcan dormant qui commence à ronfler silencieusement. Ces deux compagnons d’infortune le couvent du regard, sismologues avertis qui analysent les signes avant-coureurs. Allongé sur le ventre sur le tapis du salon, les orteils dangereusement proches du feu ronflant de la cheminé, Darwin étalé au travers de son dos, telle une bouillote réconfortante qui lui réchauffent les lombaires, il feuillette des magasines et des beaux-livres d’architecture à même le sol. Il relève la tête, croise le regard du Lakota qui veille sur son protégé avec un zèle ascète et ouvre la bouche « Et si … » et puis il s’interrompt, tourne la tête vers Rosalyn, allongée sur le canapé juste à côté de lui. Secoue la tête et retourne à son livre sur les habitats insolites « Non, rien … » La vengeance est un plat qui se mange froid parait-il.

(À l’alentour de début décembre ) Il a été proprement infect ces dix derniers jours. Passé d’apathique à hautement irritable, les sarcasmes fusent, la patience du géant s’est émoussée et il envoi tout et tout le monde bouler sans se soucier de ménager leurs sentiments. Il estime avoir fourni assez d’efforts auprès de tout le monde au cours des deux cent dernières années, c’est maintenant à lui d’être ménager, merci bien. Y a que le soir dans l’intimité de la chambre conjugale qu’il supplie et se repend car dormir seul lui serait insurmontable. Les ultimatums tombent et il finit par comprendre que si il ne se ressaisit pas, les dix chambres libres, froides et anonymes lui tendront les bras alors il cherche des solutions. Fort curieux d’apprendre que le ronronnement des chats guérirait les dépressions, il parcourt le web à la recherche d’un animal à adopter. Son regard finit par se poser sur une annonce pour un lapin géant des Flandres à recueillir et nommer. Sa décision est fixée dans le quart d’heure et le lendemain c’est à l’heure où l’aurore songe à peine à se lever qu’il quitte leur demeure pour Londres. La pluvieuse à moins qu’elle ne soit radieuse l’accueille froidement, le tube le recrache avec un spécimen de dix kilos dans les bras et un sac remplit de comics sur le dos. Il croule sous le poids de ses charges et à la fin d’une longue journée interminable, quand il finit par pousser la porte de leur maison il est fort tard. Takoda s’est déjà retiré dans sa chambre devine-t-il a la lumière qu’il voit à la fenêtre. Il se débarrasse de son sac, veste, bonnet et écharpe dans la cuisine en silence lorsque la voix de Rosalyn l’interpelle « Ao’Ao… ? Lucian ? Darling ? Love of my life…? ». Soulevant Copernic dans ses bras, il la rejoint dans le salon et la dévisage, planté au milieu de la pièce avec une décoration de sapin « J’suis rentré » qu’il croit bon de préciser, au cas où ça ne serait pas suffisamment évident. Le corps du lapin glisse un peu dans ses bras comme une poupée de chiffon et il le soulève vers Rosalyn en le maintenant sous les aisselles, les pattes de la bestiole pendouillent dans le vide. Il échange l’étoile contre l’animal, qu’il dépose dans les bras de son épouse en demandant « Tu as besoin d’aide avec ça ? c’est pour le haut du sapin c’est ca ? » Il mêle le geste à la parole en rejoignant l’arbre de Noël et en plaçant l’étoile à son sommet aussi facilement que si l’arbre faisant un mètre cinquante. Puis il se retourne et désigne le lapin dont Rosalyn à hériter. « J’ai lu dans un article que les ronronnements d’animaux, ca aide à combattre les … heu … enfin tu vois … le blues » Ca lui parait tellement suréaliste d’associer dépression à sa personne qu’il n’arrive pas à le formuler à voix haute et il ajoute piteux « Je me suis dit que ca m’aiderait peut-être, un peu, à être, enfin, moins … voilà ». Déprimé, dépressif, maussade, colérique, irritable, tête à claque, égoïste, ingrat. La liste des adjectifs pour le qualifier ces dernières semaines est longue. Péjorative. Il caresse le lapin gris entre les oreilles et ajoute « Je vais l’appeler Copernic » avant de terminer par « Il est mignon, non ? ». Ses yeux supplient silencieusement d’accepter cette présence animale inattendue dans leur petit cercle familial. Il sait bien au fond de lui qu’ils auraient probablement dû en parler ensemble auparavant.

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(#) Re: a quiet place (LUCIAN)    Dim 5 Déc - 22:50

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Rosalyn se sent un peu idiote, plantée au milieu du salon avec sa décoration de Noël entre les mains. Il est tard, elle devrait déjà dormir depuis longtemps, mais elle n’a pas pu se résoudre à aller se coucher sans Ao’Ao. Sans savoir s’il va bien – ou du moins, aussi bien qu’il peut aller étant données les circonstances. Les dernières semaines ont été… Compliquées. À vrai dire, Rosalyn ne sait même pas comment elle aurait pu gérer sa grossesse et l’humeur orageuse de son époux sans l’aide précieuse de Takoda. C’est la première fois qu’elle le voit aussi malheureux, aussi irritable et pour être tout à fait honnête, elle n’est pas certaine de savoir comment appréhender ce changement. Ce n’est pourtant pas la première fois, lui a rappelé le Lakota sans penser à mal. Mais volontairement ou non, il l’a poignardée en plein cœur en évoquant la plus sombre période de leur vie. La culpabilité qu’elle ressent à ce sujet n’est jamais bien loin, peu importe à quel point elle essaie de s’en débarrasser, elle finit toujours par refaire surface. Elle ose à peine imaginer ce que ces quarante années ont pu être pour Ao’Ao parce qu’au fond, elle ne veut pas le savoir. C’est lâche, mais elle ne veut pas et ne peut pas imaginer ce que ces décennies ont été. Pour la simple et bonne raison qu’elle ne sait pas comment cela pourrait être pire. La vérité, c’est qu’elle ne sait pas réellement comment se comporter avec Ao’Ao quand il n’est pas lui-même. Ce constat est difficile à accepter ; la pilule ne passe pas, elle reste coincée dans sa gorge. Parfois, elle voudrait pouvoir le prendre par les épaules et le secouer pour lui remettre les idées en place. D’autres fois, elle aimerait le prendre dans ses bras et parvenir à le rassurer sans avoir besoin de dire un mot. Ne pouvait faire ni l’un ni l’autre, elle réagit le plus souvent instinctivement. Elle répond à ses sautes d’humeur avec les siennes, écourte les discussions qui deviennent trop électriques à son goût, va se cacher quelque part dans le manoir quand elle sent que l’orage va éclater. Mais parfois, sa patience vole en éclats et elle crache son venin avant de disparaître comme une tornade. Il n’y a qu’une fois la nuit tombée et le sommeil se faisant désirer que les tensions s’apaisent. Soir après soir, Ao’Ao fait son mea culpa et soir après soir, Rosalyn l’écoute les bras croisés et les sourcils froncés, avant de céder et le laisser se glisser sous les couvertures à ses côtés. Elle dans ses bras, lui dans les siens, ils oublient pendant quelques heures que le monde n’est pas aussi doux que leurs étreintes.

Rosalyn est sortie de ses pensées quand elle se retrouve malgré elle avec un énorme lapin dans les bras. Surprise par le poids de l’animal, elle ne peut répondre à la question d’Ao’Ao qu’avec quelques balbutiements. Ses yeux écarquillés font plusieurs allers-retours entre son époux et le lapin dont elle a hérité. La bête pèse son poids, elle se retrouve à la porter contre elle comme elle le ferait avec un bébé et étonnamment, le lapin reste docile, pas le moins du monde incommodé par sa situation. L’incompréhension doit se lire clairement sur son visage, puisqu’Ao’Ao répond à sa question avant même qu’elle n’ait eu le temps de la poser. Elle s’apprête à rétorquer que seuls les félins ronronnent, mais elle se tait et le laisse poursuivre. Rosalyn prend une profonde inspiration pour digérer ces aveux faits à demi-mots. Ao’Ao va mal. Très mal. La gorge serrée, elle se force à lui sourire, mais sa voix cassée ne le trompera pas. « Copernic ? Pourquoi Copernic ? Tu veux que tous nos animaux aient des noms de grands savants… ? » Elle baisse les yeux vers le lapin et hoche doucement la tête. « Oui, oui, bien sûr, il est mignon ! Il est juste… Enfin… Je ne crois pas avoir déjà vu un aussi gros lapin. Je savais qu’il en existait de si gros, mais je ne pensais pas qu’on pouvait en faire des animaux de compagnie… Même si c’est ridicule, un lapin est un lapin… Je… » Rosalyn secoue la tête comme pour se reprendre. « J’imagine qu’il est à ton échelle. Un lapin géant pour un homme géant. » Puis elle lui rend l’animal – Copernic – avec un petit sourire désolée. « Il est un petit peu lourd pour moi, je porte déjà un bébé qui promet de ne pas être un poids plume, alors je te laisse le reprendre… » Pour être sûre qu’il ne pense pas qu’elle veuille s’en débarrasser, elle le gratte entre le oreilles, puis prend l’une de ses grosses pattes entre ses mains. « Darwin va être jaloux. » Le husky est venu accueillir son maître, mais bien vite son attention a été accaparée par leur nouveau compagnon à quatre pattes. Il tend le museau pour le sentir, tout en exprimant son mécontentement. Rosalyn l’envoie se coucher dans son panier, presque au bien du sapin, il n’obtempère qu’en jappant.

Sans le brusquer, elle pousse Ao’Ao vers le canapé sur lequel elle s’installe place avec lui. Toujours avec délicatesse, elle prend le lapin et le pose entre eux. Puis elle prend les mains d’Ao’Ao entre les siennes et cherche à croiser son regard. « E ku'u aloha… Je suis désolée d’avoir à te dire ça, mais… » Elle observe un instant Copernic et se mord la lèvre. « Les lapins ne ronronnent pas… Ce sont les chats qui ronronnent, pas les lapins. Enfin, les félins plus généralement, mais je ne pense pas que ce soit une très bonne idée d’adopter une panthère ou un tigre… » Elle n’est pas non plus sûre que son trait d’humour fasse mouche. C’est difficile, elle ne sait plus sur quel pied danser, quels mots employer. « Mais ça ne change rien au fait qu’il est… Copernic est adorable, il prend un peu de place, mais ce n’est pas comme si nous en manquions ici. Je dois t’avouer que je ne sais pas vraiment de quoi a besoin un lapin, mais ça ne doit pas être très compliqué… Et puis si tu penses qu’un chat pourrait t’aider, nous pouvons en adopter un, ce n’est pas ce qui manque dans les environs. Je crois même en avoir vu quelques-uns traîner autour du manoir. Tout ce que tu voudras. » Rosalyn serait même prête à transformer la propriété en refuge pour animaux en tous genres si elle était certaine que cela aiderait Ao’Ao à surmonter cette terrible épreuve. Mais c’est là où le bât blesse : elle ne pense pas que ce soit une solution miracle, la blessure est trop profonde pour que cela suffise à la guérir. Un soupir lui échappe et elle libère une de ses mains pour aller caresser le visage de son époux. « Parle-moi. S’il te plaît… S’il te plaît, parle-moi. Je sais que tout a été… Terrible, infernal, insensé, insupportable… Je sais que tu souffres, je le sens. Et je… Je ne sais pas quoi faire pour t’aider. Je ne me suis jamais sentie aussi impuissante de toute ma vie ! » Elle n’a pas besoin de lui dire combien elle déteste ça. Ça lui est encore plus intolérable parce qu’il s’agit de lui, d’eux. Ils devraient être occupés à célébrer l’arrivée prochaine de leur fille, pas à se morfondre au fin fond de l’Écosse, ni à se cacher, ni à s’éviter. Encore moins à s’éviter. « Dis-moi ce que je peux faire. S’il te plaît… Dis-moi ce que je dois faire. Je ferai n’importe quoi, tout ce que tu me demanderas. Il faut que je t’aide. J’ai besoin de t’aider. S’il te plaît… S’il te plaît. Même si tu as juste envie de… Même si tu as juste envie de me hurler dessus, de me dire que tout est de ma faute, fais-le. Fais-le, mais je t’en prie, je t’en supplie, laisse-moi t’aider. »

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(#) Re: a quiet place (LUCIAN)    Dim 19 Déc - 20:23

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Ca fait un bon mois qu’il n’a pas ri, mais il doit bien avoué que l’air d’incompréhension qui flotte sur le visage de sa compagne lui tire un rire. C’est un rire un peu étrange, un peu déconnecté de leur réalité tourmenté, un rire qui sonne un peu faux, mais c’est un rire quand même. « Copernic ? Pourquoi Copernic ? Tu veux que tous nos animaux aient des noms de grands savants… ? » Bonne question, et aux questions à laquelle il n’a pas de réponse, car il ne sait pas d’où lui vient cette surprenante lubie, il répond toujours par d’autres questions. « Pourquoi ? Tu veux adopter un autre animal ? Je suis sûr qu’il existe assez de nom de savants pour tout une ménagerie. » Il lui jette un regard soupçonneux, et ajoute d’un ton un peu plus hautain que nécessaire « Même si je te préviens, ce tas de puce noirâtre que tu appelles une chatte et qui traine dans l’étable mérite plus de s’appeler Morticia que Marie Curie. ». Son air sec et hautain est vite mis en péril par le frisson qui le parcourt de haut en bas et lui arrache un petit glapissement alors qu’il repense au chat famélique qui crache sur son passage à chaque fois qu’il se met en tête de couper du bois ou de ravitailler le foyer en buches.

En se reprochant de son épouse, il réduit drastiquement la distance les séparant jusqu’à son estomac n’effleure le ventre rond de la future maman. Il lui dépose un baiser sur le front tout en gratouillant l’animal entre les oreilles. « Oui, oui, bien sûr, il est mignon ! Il est juste… Enfin… Je ne crois pas avoir déjà vu un aussi gros lapin. Je savais qu’il en existait de si gros, mais je ne pensais pas qu’on pouvait en faire des animaux de compagnie… Même si c’est ridicule, un lapin est un lapin… Je… J’imagine qu’il est à ton échelle. Un lapin géant pour un homme géant. » Cette saillie lui tire un nouveau rire, plus chaleureux celui-là, plus proche de ces instants où il s’esclaffe habituellement pour par grand-chose. « Il est un petit peu lourd pour moi, je porte déjà un bébé qui promet de ne pas être un poids plume, alors je te laisse le reprendre… » La transition se passe naturellement, il récupère la peluche dans ses bras tout en lui volant un nouveau baiser, sur la tampe puis les lèvres cette fois et il lui demande tranquillement si sa journée s’est bien passée.

Comme son épouse, il baisse la tête pour jeter un coup d’œil à leur husky qui vient slalomer entre les pieds de son maitre. Il frotte doucement son mollet contre les flans du chien avec un sourire et lui murmure quelques mots affectueux en hawaïen. Lorsque Rosalyn lui chuchotte « Darwin va être jaloux. », il répond du tac au tac « Oh, ça lui fera les pieds. Faut qu’il apprenne à partager avant que Kai n’arrive de toute façon, ça ne pouvait pas mieux tomber. ». Alors techniquement, si. Ils auraient pu adopter un animal de compagnie sans que cela soit lié à une petite dizaine de cadavre dans leur cuisine par exemple.

Il se laisse volontiers attirer dans le sofa et commence par s’y asseoir normalement, Copernic entre eux, avant de faire signe à Rosalyn de se décaler légèrement vers l’extrémité du canapé. Il finit par s’allonger contre elle en chien de fusil, sa tête calée à mi chemin entre son ventre et ses omoplates. Il siffle doucement pour appeler Darwin à monter sur le canapé et le chien prend place sur ses pieds à l’autre extrémité du canapé, non sans japper contre sa maitresse qui l’a envoyé au panier quelques instants plus tôt. Finalement le lapin se trouve un coin sur Lucian, pattes dans le vide. Ce n’est probablement pas la position la plus confortable pour lui, recroquevillé sur un canapé un peu trop petit, la tête posé en équilibre précaire, enseveli sous des boules de poil mais c’est précisément ce dont il a besoin. Sur un ton léger, il taquine Rosalyn « Je te prépare psychologiquement au jour où ils se battront pour prendre ta place dans le lit. ». Il lui attrape une main qu’il porte à ses lèvres avant de la libérer. « E ku'u aloha… Je suis désolée d’avoir à te dire ça, mais… » Il tend l’oreille, curieux … « Les lapins ne ronronnent pas… Ce sont les chats qui ronronnent, pas les lapins. Enfin, les félins plus généralement, mais je ne pense pas que ce soit une très bonne idée d’adopter une panthère ou un tigre… » Sa tête se relève, et il lui jette un coup d’œil un peu trop sérieux au gout de toute épouse ayant un instinct de survie un minimum développé « Bah, en soit ca me ferait aussi un chat à mon échelle, hein, tu disais homme géant, lapin géant. Chat géant aussi non ? ». « Mais ça ne change rien au fait qu’il est… Copernic est adorable, il prend un peu de place, mais ce n’est pas comme si nous en manquions ici. Je dois t’avouer que je ne sais pas vraiment de quoi a besoin un lapin, mais ça ne doit pas être très compliqué… Et puis si tu penses qu’un chat pourrait t’aider, nous pouvons en adopter un, ce n’est pas ce qui manque dans les environs. Je crois même en avoir vu quelques-uns traîner autour du manoir. Tout ce que tu voudras. » Il fait claquer sa langue sur son palais et chantonne d’un air méchamment espiègle, mimant une fausse innocence. « Et ainsi, la créature la plus cheloue des environs se fit une place dans un foyer innocent. Welcome home, Morticia. » qu’il singe tout en fermant les yeux.

Un ange passe tandis que Rosalyn caresse sa joue qui commence reprendre du poil de la bête. « Parle-moi. S’il te plaît… S’il te plaît, parle-moi. Je sais que tout a été… Terrible, infernal, insensé, insupportable… Je sais que tu souffres, je le sens. Et je… Je ne sais pas quoi faire pour t’aider. Je ne me suis jamais sentie aussi impuissante de toute ma vie ! » Ses yeux restent fermés, paisiblement, mais il se saisit à nouveau sa main et la serre doucement, pour lui faire savoir qu’il a bien entendu ses suppliques. « Dis-moi ce que je peux faire. S’il te plaît… Dis-moi ce que je dois faire. Je ferai n’importe quoi, tout ce que tu me demanderas. Il faut que je t’aide. J’ai besoin de t’aider. S’il te plaît… S’il te plaît. Même si tu as juste envie de… Même si tu as juste envie de me hurler dessus, de me dire que tout est de ma faute, fais-le. Fais-le, mais je t’en prie, je t’en supplie, laisse-moi t’aider. » Il lève un sourcil et ouvre les yeux, puis secoue la tête, en désaccord. « J’suis pas sur que te hurler dessus ou t’accabler de faute soit particulièrement productif chaton. Enfin, personnellement ça me soulagera pas déjà. Si toi vraiment, tu penses que ça te ferait du bien, bah compte pas sur moi pour le faire. Je sais pas, je suppose qu’il doit y avoir des sites internet qui t’accable de reproche à la demande, mais franchement ça m’a pas l’air très sain. » Il soupire et bouge légèrement les hanches et les jambes, provoquant un affaissement généralisé des boules de poil qui le surmontent. Il rattrape le lapin avant que Copernic ne s’affale par terre entre le canapé et la table basse. « Peut-être … je pourrais tenter une de ces salles où il faut jeter de la vaisselle contre les murs ? Je suis sur qu’il doit bien en avoir à Edimburg, en plus je crois que je suis entrain de venir à bout du tas de bois. Enfin … Takoda m’a fait remarquer qu’à ce rythme y aura bientôt plus de forêt en Ecosse en tout cas. » Et puis, il soupire à nouveau « Et en même temps, le deuil et la culpabilité, ca passe juste avec le temps … Je ne sais pas trop quoi faire non plus pour m’aider tout seul tu sais … Enfin si. Courir, la boxe, couper du bois dans the fucking vide, ça décharge. Mais je vais pas me décharger sur toi. Ou sur n’importe qui vivant, obviously. I’m not that kind of guy. You do know that. » Il lui tapote doucement le genou « Mais ca me soulagerait que tu ne fasses plus ce genre de proposition, hein … Te hurler dessus ? Excuse-moi, mais c’est insultant d’y penser seulement. » Il ajoute d’un ton très plat, sans aucune intonation ce qui contraste fortement avec le sens même de ses paroles « Je suis outré, franchement. ». Il se retourne légèrement, attrape une poussière dans les airs, jette un coup d’œil au lapin qui est étalé sur son ventre maintenant, fait gonfler son estomac pour regarder le petit tas mou se lever en même temps que sa respiration et il ricane comme un gamin. « T’as vu, ce gros pépère. Je pensais que c’était plus vivant que ça un lapin moi … C’est pas censé se reproduire super vite, genre comme un lapin quoi ? Comment ils font ? Il m’a pas l’air super vif, celui-là. » Il soulève une des oreilles de Copernic, gratouille dessous et respire profondément. « Tiens, je vais faire de la respiration concernée … De pleine conscience ? En pleine conscience ? Ça s’appelle comment déjà ? ».



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Rosalyn Blackthorn
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(#) Re: a quiet place (LUCIAN)    Jeu 23 Déc - 23:11

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Rosalyn n’est pas convaincue qu’un lapin, aussi adorable soit-il, soit la réponse à tous leurs problèmes. C’est un peu comme une drôle de tentative d’automédication, douteuse à défaut d’être risquée. Mais au point où ils en sont, elle est prête à laisser Ao’Ao adopter toute une ménagerie si cela peut l’aider un tant soit peu. Si cela n’avait pas été trop risqué pour des raisons évidentes, elle l’aurait encouragé à aller voir un médecin. Mais non, même cela ils ne peuvent pas se le permettre. Alors l’un comme l’autre, ils tâtonnent à la recherche de solutions. Si Rosalyn n’avait pas été enceinte, ses solutions auraient été bien plus sanglantes et expéditives. Difficile pour elle de se sentir aussi impuissante, dépassée par des maux qu’elle ne parvient pas à apaiser. Ao’Ao semble de meilleure humeur, mais elle ne peut s’empêcher de se demander pour combien de temps. Oh, loin d’elle l’idée de le blâmer pour ses sautes d’humeur, elle serait mal placée pour le faire, mais c’est… Une situation assez inédite. D’ordinaire c’est lui l’éternel optimiste, il n’est pas dans sa nature à elle de l’être. Elle est trop pragmatique pour cela, trop terre à terre. Elle ne veut pas que l’animal devienne une sorte de cache-misère provisoire, en attendant que la réalité lui retombe dessus comme une chape de plomb. Plus que jamais, elle regrette qu’il n’y ait pas une once de vérité dans la magie de ses légendes. Si seulement elle avait pu simplement claquer des doigts pour le délester de sa peine et de sa culpabilité… Mais parfois, et aussi triste que soit ce constant, tout l’amour du monde ne suffit pas. Rosalyn aura beau le couvrir d’amour à chaque fois qu’elle en aura l’occasion et à chaque fois qu’il le réclamera, ça ne le guérira pas – pas suffisamment. Ça ne l’empêchera pas d’essayer pour autant, puisque de toute façon elle ne sait pas quoi faire d’autre pour l’aider.

Les sourcils légèrement froncés, elle observe la petite ménagerie s’installer sur le canapé – définitivement trop petit pour tous les accueillir – et glisse un bras autour d’Ao’Ao quand il vient se blottir contre elle. « Piquer ma place dans notre lit ? Sûrement pas ! Au contraire, ils vont devoir partager l’espace encore plus qu’avant, quand le bébé sera là. Sans compter sur la ribambelle de frères et de sœurs qui doivent suivre ! » Elle sourit, consciente d’aborder un sujet qui lui plaira à coup sûr. C’est sans doute l’une des rares choses qui fassent encore mouche, sa future paternité. Même si la fin de sa grossesse ne se déroule pas comme ils l’auraient voulu, Rosalyn a conscience qu’ils ont eu de la chance. Qu’elle a eu de la chance. Avec amertume, elle repousse dans un coin de son esprit les souvenirs de cette terrible soirée. « Chat géant, chat géant… Je ne pense pas qu’il soit aussi facile de voyager avec une panthère qu’avec un husky et un lapin. Il risque d’y avoir quelques problèmes aux douanes… » Et pourtant pendant une seconde, elle s’imagine tout à fait dénicher un grand félin ayant besoin d’être recueilli quelque part, l’un de ceux qui ne peuvent pas être relâchés dans la nature, avant de secouer la tête en levant les yeux au ciel. « Ce chat n’est pas si horrible que ça, tu exagères ! Elle est même plutôt câline si tu passes un peu de temps avec elle… » Morticia, vraiment ? Elle hausse les épaules en soupirant doucement. Le prénom de l’animal lui importe vraiment peu. Si Ao’Ao juge qu’elle a tout de l’épouse gothique et un brin lugubre… Pourquoi pas, après tout.

Rosalyn reprend son sérieux, déterminée à mener la conversation au-delà de quelques grognements ronchons, puisque sa moitié semble un peu plus disposée à faire la conversation qu’elle ne l’a été depuis leur départ de Queenstown. Un soupir lui échappe et elle secoue la tête. « Non, non, ce n’est pas ce que je voulais dire… » Elle se mord la lèvre pendant qu’il poursuit. « Je sais très bien que tu n’es pas du genre à passer tes nerfs sur qui que ce soit, ce n’est pas ce que je sous-entendais. Simplement… Tu aurais le droit de m’en vouloir. C’est en partie de ma faute si nous nous sommes retrouvés dans cette situation. Peut-être que si je n’étais pas aussi impliquée dans les missions des Enfants… Quand nous avons retrouvé la lance, si j’avais su… Si j’avais su que je tomberais enceinte, et que cela nous conduirait à tout cela… » Aurait-elle agi différemment ? Elle aime à croire que oui, elle se serait mise de côté, elle ne se serait pas impliquée dans cette histoire jusqu’au cou. Aurait-elle pu songer que l’Ordre mettrait en place une telle machination pour les atteindre ? Aurait-elle dû se douter qu’Alexis finirait par les trahir, pour peu que cela serve ses propres intérêts ? Il ne sert à rien de s’appesantir sur le passé, ça ne le changera pas, mais Rosalyn ne peut pas s’en empêcher. Quand ses pensées la submergent, elle revit cette soirée et imagine tout ce qu’elle aurait pu faire pour éviter qu’ils en arrivent là. « Crois-moi, je n’ai pas la moindre envie que nous nous disputions. Tout ce que je dis, c’est que je comprendrais, si jamais… » Elle ne termine pas sa phrase. À quoi bon ? Ao’Ao ne l’accablera pas, même s’il est au plus mal, même si elle estime qu’il en aurait le droit. « Mais soyons clairs, je préfère quand tu me cajoles, c’est bien plus agréable. Surtout en ce moment. » Elle passe une main sur son ventre rond comme pour appuyer son propos. Et en parlant de ventre… Elle observe d’un drôle d’air le lapin étendu sur l’estomac de son époux, pas le moins du monde dérangé par les mouvements de son nouveau maître.

« Il est vrai qu’il est un peu… Eh bien… Un peu mou, en effet. Tant mieux pour nous ! La dernière chose que j’aie envie de faire, c’est de courir après une autre boule de poils hyperactive. » Un petit sourire étire ses lèvres et elle lance un regard amusé à Ao’Ao. « Tu es bien assez vif pour toute la famille, laisse-le donc vivre sa vie de petit pacha. » Elle rit doucement et glisse ses doigts dans les cheveux de son époux et les caresse avec tendresse. « De la respiration… consciente ? Je crois qu’on appelle ça ainsi… Très honnêtement, je ne sais rien ou presque sur le sujet. Si c’est relaxant et que cela te permet d’aller un peu mieux, pourquoi pas… ? Je te proposerais bien qu’on essaie ensemble, mais nous savons tous les deux que ta concentration laisse un peu à désirer quand je suis un peu trop proche de toi… » Elle continue à caresser ses cheveux, sans le quitter des yeux. « Je ne sais pas ce que tu en penses, mais je suis tout à fait d’humeur à aller me glisser sous la couette… À défaut de faire de la respiration consciente ensemble, je suis sûre qu’on pourrait s’endormir en cœur… Oh non, non, non, ne me regarde pas comme ça, je ne pense à rien d’autre ! Ton adorable descendance à passer la nuit dernière à me donner des coups de pied et à faire des galipettes, c’est un miracle que je sois encore debout à cette heure. » Enfin, pas vraiment. Elle attendait juste qu’Ao’Ao soit rentré pour pouvoir aller se coucher rassurée.  

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(#) Re: a quiet place (LUCIAN)    Dim 26 Déc - 19:00

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Il se fait le plus petit du monde à la hauteur de ses moyens, mais il faut bien avouer que ce sofa n’est déjà pas vraiment adapté à le recevoir couché en son travers en temps normal, alors en compagnie d’un autre être humain, d’un chien et d’un lapin ça devient un euphémisme de le déclarer trop grand pour ce type d’exercice. « Piquer ma place dans notre lit ? Sûrement pas ! Au contraire, ils vont devoir partager l’espace encore plus qu’avant, quand le bébé sera là. Sans compter sur la ribambelle de frères et de sœurs qui doivent suivre ! » Il sourit et répond doucement « Ca va, y a de l’espace quand même … onze chambres … j’en reviens toujours pas. On peut loger toute la constellation dans cette baraque. » C’est vrai que les premiers jours dans leur mansion, début novembre, il s’est souvent aventuré dans chacune des chambres, se postant dans l’encadrement de leur porte et les observant en se demandant pourquoi ?. Pourquoi des maisons aussi grandes. Finalement, il a jeté son dévolu sur une des plus spacieuses, dans le bow-window donne sur les landes sauvages et sur le loch. « Chat géant, chat géant… Je ne pense pas qu’il soit aussi facile de voyager avec une panthère qu’avec un husky et un lapin. Il risque d’y avoir quelques problèmes aux douanes… » Il ricane d’un rire sarcastique et répond du tac au tac « Oh j’t’en prie … Ca fait des siècles qu’on passe sous le nez des douanes en toute impunité … On peut pas vraiment dire qu’ils soient particulièrement futfut ceux-là. ». Mais soit. Ils n’auront pas de panthère. Il capitule sans batailler. « Ce chat n’est pas si horrible que ça, tu exagères ! Elle est même plutôt câline si tu passes un peu de temps avec elle… » Il répond à cette affirmation par un silence et une moue septique, pensant qu’il faudrait déjà que l’un des deux veuille passer du temps avec l’autre pour commencer.

Il tapote le genou de Rosalyn lorsqu’elle insiste sur sa culpabilité quant aux récents évènements. « Je sais très bien que tu n’es pas du genre à passer tes nerfs sur qui que ce soit, ce n’est pas ce que je sous-entendais. Simplement… Tu aurais le droit de m’en vouloir. C’est en partie de ma faute si nous nous sommes retrouvés dans cette situation. Peut-être que si je n’étais pas aussi impliquée dans les missions des Enfants… Quand nous avons retrouvé la lance, si j’avais su… Si j’avais su que je tomberais enceinte, et que cela nous conduirait à tout cela… » Finalement, il finit par se retourner sur le ventre, les mollets en l’air et les avants bras croisés devant lui de manière à soutenir son buste. « Bien, bien. Je t’en veux. D’accord ? A toi, un peu, parce que, hé bien, tu l’as dit, tu as une petite part de responsabilité. Aux Enfants, beaucoup, parce que malgré tout ce qu’on leur donne ils n’ont pas été capable d’assurer notre foutue sécurité. Aux p’tits cons de l’Hydre, passionnément, parce que ce sont des p’tits cons de l’hydre. Je les traiterai bien de fils de pute, mais franchement elles n’ont jamais rien fait qui méritent qu’on insulte leur progéniture en permanence … En plus cette expression est quand même super vulgaire … » Il secoue la tête et ajoute « Mais ça passera, j’ai besoin d’un peu de temps pour digérer c’est tout. Et il me manque des protagonistes pour terminer d’effeuiller ma marguerite, c’est dommage j’étais plutôt fier de ma métaphore … pas très original, j’avoue mais c’est un classique. » qu’il ajoute en se retournant à nouveau sur le dos, les boules de poils s’adaptant toujours à ses mouvements dans un concert de bruits feutrés. « Crois-moi, je n’ai pas la moindre envie que nous nous disputions. Tout ce que je dis, c’est que je comprendrais, si jamais… » Il hoche la tête et répond sur un ton qui souhaite clore la discussion « Moi non plus, j’ai pas envie que nous nous disputions. » et un sourire lui échappe quand elle ajoute « Mais soyons clairs, je préfère quand tu me cajoles, c’est bien plus agréable. Surtout en ce moment. », auquel il répond en tapotant son genou. S’il la sent bien parfois se remémorer cette terrible soirée et les évènements qui se succédèrent ensuite, lui fait tout pour les oublier. Fidèle à lui-même, il enfonce sa tête au plus profond du trou qu’il s’est creusé et il attend que ça passe. Il le sait, ça passera. Ca passe toujours a-t-il appris à ses dépends un siècle plus tôt.


Leurs attentions se portent sur Copernic et Darwin « Il est vrai qu’il est un peu… Eh bien… Un peu mou, en effet. Tant mieux pour nous ! La dernière chose que j’aie envie de faire, c’est de courir après une autre boule de poils hyperactive. ». Il sourit et répond d’un ton badin « Tant que je reste ta boule de poil hyperactive préférée … » et puis il laisse expirer un petit rire triste lorsqu’elle lui glisse qu’il est bien assez vif pour tout le monde. Finalement, en l’entendant pointer du doigt le fait qu’il a bien du mal à se concentrer lorsqu’elle se tient proche de lui, il plonge sa tête en arrière et la dévisage longuement, l’air de dire oui, bien sur, c’est de ma faute peut-être ?, une moue dubitative sur le visage. « Je ne sais pas ce que tu en penses, mais je suis tout à fait d’humeur à aller me glisser sous la couette… À défaut de faire de la respiration consciente ensemble, je suis sûre qu’on pourrait s’endormir en cœur… Oh non, non, non, ne me regarde pas comme ça, je ne pense à rien d’autre ! Ton adorable descendance à passer la nuit dernière à me donner des coups de pied et à faire des galipettes, c’est un miracle que je sois encore debout à cette heure. » Alors qu’elle parle, il a commencé à s’étirer de tout son long (autant dire que la moitié de ses jambes dépassent du canapé), il fait glisser Copernic sur le canapé et lorsqu’elle termine sa phrase, il se hisse hors de canapé en sautant sur ses pieds et s’exclame « Oh mais oui, je suis d’une inattention, tu as été debout toute la journée, tu dois être fatiguée. Allons-nous coucher. ». Il lui tend la main pour l’aider à se relever du sofa trop profond et moelleux et puis c’est un bras autour des épaules qu’il l’accompagne à l’étage tout en lui glissant « J’ai un peu la flemme aussi ce soir, j’avoue … Elle a été agitée toute la nuit ?! J’ai rien entendu. » et il l’embrasse sur la tempe, manquant de rater une marche au passage. Un brossage de dents plus tard, il abandonne ses vêtements dans le panier à linge en précisant « Tu me chauffes la place, chaton ? je prends une douche vite fait moi, les trains ça m’donne toujours l’impression de trimballer toute la crasse du wagon avec moi », puis il se glisse sous l’eau chaude pour se débarrasser des tensions de la journée tout en demandant à son âme sœur « Tu veux pas piquer une tête ? Ca t’fera du bien. ».
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(#) Re: a quiet place (LUCIAN)    Sam 8 Jan - 18:04

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Est-ce que Rosalyn a envie d’entendre Ao’Ao lui dire qu’il lui en veut ? Non, bien sûr que non. Ce serait ridicule de penser qu’elle a envie d’entendre les accusations et les reproches sortir de sa bouche. Elle ne veut rien de tout cela, mais elle n’a pas – ou plus – l’habitude de faire l’autruche avec lui. Et puis de toute façon, elle ne le connaît que trop bien. Elle sait pertinemment que s’il ne lui dit rien maintenant, il explosera plus tard. Et la dernière chose dont Rosalyn ait envie, c’est de s’endormir auprès d’une bombe à retardement. Garder tout ce qu’il a sur le cœur ne lui sera d’aucun secours, cela ne fera que l’empoisonner à petit feu. L’Anglaise sait de quoi elle parle, elle a longtemps été de ces gens qui gardent absolument tout pour eux, quitte à ce que cela les gangrène de l’intérieur. Et puis, Ao’Ao a le droit d’être en colère, frustré et blessé par ce qui leur est arrivé. Sur l’échelle de l’immortalité, il est encore jeune, un peu expérimenté et parfois encore trop optimiste. Non pas que Rosalyn ait envie qu’il perde sa joie de vivre et cet optimisme qui le caractérise si bien, mais l’idéalisme rend parfois aveugle à la triste réalité de la vie. Ao’Ao n’a pourtant pas été épargné et a connu son lot de tragédies, mais celle-ci lui laisse peut-être arrière-goût plus amer que les autres. Alors elle ne dit rien quand il concède finalement à admettre la vérité. Un petit soupir lui échappe, mais rien de plus. Elle aurait aimé prendre sa bonne résolution plus tôt et leur éviter d’avoir à traverser de tels heurts avec l’Ordre de l’Hydre quelques semaines avant qu’ils n’accueillent leur fille. Non, bien sûr, elle ne pouvait pas prévoir qu’Alexis irait jusqu’à les trahir, pas plus qu’elle n’aurait imaginé qu’un homme éconduit puisse mettre des principes vieux de plusieurs siècles de côté dans le seul et unique but de se venger… Mais les hommes sont des hommes, et attendre quoi que ce soit ne semblerait n’être que pur ridicule et pure naïveté. Rosalyn ne dit rien, mais si elle a bel et bien l’intention de se retirer pendant un temps des activités les plus notables des Enfants de Prométhée, elle ne le fera pas avant d’avoir rendu la monnaie de leur pièce à ceux qui ont osé s’en prendre à eux. Et qu’ils n’en doutent pas, elle est parfaitement capable de le faire et d’être aussi vicieuse qu’une vipère dont on aurait osé marcher sur la queue.

La fatigue lui tombe dessus comme une chape de plomb, si bien qu’elle finit par demander à Ao’Ao d’écourter la soirée pour qu’ils aillent se coucher. C’est que tout cela, ajouté au dernier trimestre de sa grossesse, c’est beaucoup. La fatigue est de plus en plus présente, de plus en plus difficile à chasser. Ao’Ao bondit sur ses pieds pour se lever, mais Rosalyn se contente de lui tendre la main pour qu’il l’aide à se relever, bien incapable de faire preuve d’autant de dextérité alors qu’elle ne voit plus ses pieds. Elle laisse sa tête retomber contre son épaule tandis qu’ils montent lentement les escaliers – enfin, elle les monte lentement, et son époux a la délicatesse d’adapter son rythme au sien. « Agitée comme toi à chaque fois que nous retournons à Hawaï. Peut-être qu’elle essayait de me faire passer un message, va savoir. » Elle sourit en relevant la tête vers son géant adoré. Il est grand temps qu’ils retournent sur ses îles natales ; avant que sa grossesse ne soit trop avancée pour qu’ils puissent faire le voyage sans danger. Elle lui a promis que leur fille naîtrait là-bas, elle tiendra sa promesse. Rosalyn étouffe un bâillement tandis qu’ils se dirigent tous les deux vers leur chambre. C’est tout juste si elle se retient d’aller se coucher toute habillée. Bon gré mal gré, elle parvient à se convaincre de retirer ses vêtements pour enfiler son pyjama de grossesse – pas le plus glamour des habits, mais diablement confortable. Elle se contente de répondre avec un « Hm hm » manquant un peu de vigueur lorsqu’il lui demande de chauffer les draps en attendant qu’il la rejoigne. Elle s’apprête à se glisser sous les couvertures, fin prête à rejoindre le monde de Morphée, quand Ao’Ao change d’avis et lui propose de le rejoindre sous la douche. Assise au bord du lit, Rosalyn soupire en pesant le pour et le contre. « Je te préviens, si je m’endors sous la douche, tu te débrouilleras pour me mettre au lit… »

Avec autant d’élégance de possible, Rosalyn se hisse du matelas et rejoint Ao’Ao dans la salle de bain attenante à leur chambre. Elle se débarrasse de son vêtement et se glisse dans la douche en s’accrochant à la main tendue par son âme sœur pour lui éviter de perdre l’équilibre. Un soupir de bien-être lui échappe quand il referme ses bras autour d’elle et que l’eau chaude commence à couler sur sa peau. Elle ferme les yeux et laisse sa tête reposer contre l’épaule d’Ao’Ao. La chaleur, comme l’étreinte de son époux, l’aide à se délasser, à se débarrasser de toutes les tensions accumulées. « Hm… Tu devrais peut-être t’occuper d’installer Copernic quelque part, avant d’aller te coucher… J’imagine qu’il doit avoir faim… Et puis laisser un mot à Takoda, qu’il ne s’étonne pas de trouver un énorme lapin chez nous quand il se lèvera demain matin… » Un petit rire la secoue. Elle n’arrive toujours pas à croire qu’il ait pu traverser la moitié du pays pour aller chercher un lapin, quand en pleine campagne ce n’est pas ce qu’il manque. Certes, ils ne font pas cette taille-là… Mais tout de même. « Un chien, un lapin et un chat… Nous allons bientôt voyager avec une véritable ménagerie. Et c’est sans compter le bébé. » Elle sourit en imaginant leur drôle de petite famille dans un aéroport. Et cette pensée la fait sourire. Tout n’est pas si terrible, en fin de compte. Tout ira bien. Tout ira bien.

SUJET TERMINÉ.

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