intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 no time to die (LUCIAN)

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Rosalyn Blackthorn
Rosalyn Blackthorn
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(#) no time to die (LUCIAN)    Jeu 28 Oct - 22:17

no time to die
“When he shall die, Take him and cut him out in little stars, And he will make the face of heaven so fine, That all the world will be in love with night, And pay no worship to the garish sun.” @Lucian Blackthorn

(24 octobre 2021) C’est par hasard, un merveilleux hasard, que Rosalyn ne parvient pas à trouver le sommeil. Elle s’est dégagée des bras d’Ao’Ao depuis de longues minutes déjà, et elle ne fait que se tourner et se retourner depuis. Elle finit par s’immobiliser, les deux mains sur le ventre, et fixe le plafond. Elle est sur le point de fermer les yeux pour tenter une énième fois de s’endormir lorsque l’écran de son téléphone s’allume et éclaire faiblement la pièce. Elle hésite, mais se redresse finalement pour attraper l’attraper et regarder qui peut bien tenter de la joindre à une heure pareille. Bastian. Elle fronce légèrement les sourcils, déverrouille son téléphone, lit ses messages et… Cinq secondes. Rosalyn s’autorise cinq secondes pour laisser la panique et la peur l’envahir, la submerger comme une vague déferlante. Cinq secondes, puis elle lâche le téléphone, allume la lampe de chevet et attrape Ao’Ao par l’épaule pour le secouer. Il aura connu des réveils plus romantiques, moins pressés. « Réveille-toi ! Réveille-toi ! » C’est à peine si elle attend qu’il ait ouvert les yeux et retrouvé ses esprits avant de lui expliquer pourquoi elle le réveille ainsi à presque quatre heures du matin. « Il faut que nous partions. Tout de suite. L’Ordre nous a trouvés. Je ne sais pas combien de temps nous avons… Quelques minutes, peut-être deux heures… Il faut que nous partions. » Elle bondit hors du lit, ouvre l’armoire et enfile les premiers vêtements qui lui tombent sous la main. « Habille-toi, prépare tes affaires… Ne prends que l’essentiel. Je ne sais pas si… Je ne sais pas quand nous pourrons revenir ici. » Ils n’auraient jamais dû pouvoir passer. Elle se souvient des mots exacts de Bastian alors elle réfléchit, vite. « Ils vont essayer de nous abattre à distance avant de risquer une confrontation physique. Mais ils ne peuvent pas tirer sur ce qu’ils ne voient pas. » Les volets de la chambre sont fermés, les rideaux tirés. Ils doivent descendre au rez-de-chaussée, ne surtout pas se retrouver coincés à l’étage et sans possibilité de fuite. « Descends, tire tous les rideaux et ensuite, reste éloigné de toutes les fenêtres. Je te rejoins dans une minute. » Rosalyn n’est plus une épouse ni une mère, elle est une guerrière qui organise la défense de sa forteresse. Même le ton de sa voix a changé. Elle retire le faux fond de l’armoire, retire la planche et sort le sac qui se trouvait dissimulé à l’intérieur. Elle espérait ne jamais en avoir besoin à Queenstown… Du sac, elle sort une longue et lourde épée et un revolver déjà chargé. Quelle drôle de façon d’allier le vieux au neuf… Rosalyn jette le sac sur son épaule et s’empresse de rejoindre Ao’Ao au rez-de-chaussée. Les rideaux sont tirés, et il n’y a qu’une faible lumière pour éclairer le salon, la cuisine et l’entrée. Elle se contente de hocher la tête en guise d’assentiment. Lui voit très bien dans la pénombre et elle est habituée à se battre avec un faible éclairage. Et puis, il sera là pour guider ses mouvements. Elle manque de sursauter lorsque Darwin vient se frotter à ses jambes en geignant tout bas. Le chien, lui aussi, a senti que quelque chose ne va pas.

Rosalyn secoue doucement la tête. Son cogne furieusement dans sa poitrine et nul doute qu’Ao’Ao peut l’entendre. Oh, elle maîtrise parfaitement les expressions de son visage, mais ses émotions, elle ne peut pas les cacher à son époux. Elle laisse le sac d’armes glisser au sol et le rejoint en quelques enjambées. « Je ne sais pas pourquoi ils sont là. Je ne sais pas ce qu’ils veulent. Je ne sais pas… » Et pourtant, un mauvais, non, un terrible pressentiment lui serre la gorge. C’est de ma faute, tout est de ma faute. Elle se hisse sur la pointe des pieds pour l’embrasser, mais son baiser a un goût amer. Un goût d’adieux, un goût de dernière fois. Puis sans plus de cérémonie, elle lui met le revolver chargé entre les mains. « Tire pour tuer. C’est eux ou nous. » Il n’y a pas une once d’hésitation dans son regard. Entre Ao’Ao, leur enfant et ces ordures de l’Ordre… Le choix est vite fait. Brusquement, Rosalyn se sent blêmir et elle porte une main à son ventre rond. Pendant de longues secondes, de trop longues secondes, elle secoue la tête. « Je ne peux pas mourir… Je ne peux pas mourir, Ao’Ao… » Si elle devait perdre la vie au cours de l’affrontement, il en irait de même pour leur fille. Et rien que d’y penser, Rosalyn a la nausée. Un troisième deuil… Non, non, non. Elle porte une main à sa bouche, comme pour s’empêcher de vomir. « Tu comprends ce que ça veut dire… ? » Elle a l’impression qu’un étau s’est resserré autour de sa gorge. Ce qu’elle sous-entend, elle est incapable de le formuler à voix haute, elle refuse de prononcer les mots. Si l’un de nous deux mourir pour protéger l’autre, il faut que ce soit toi. Rosalyn a envie de hurler sa frustration, sa colère et sa terreur. Elle refuse de voir Ao’Ao mourir, c’est elle qui est censée tout faire pour le protéger, elle ! Mais cette fois elle ne le peut pas. Elle porte leur enfant et elle ne peut pas le perdre, pour rien au monde. Essayant de maîtriser le tremblement de ses mains, elle va s’agenouiller auprès du sac et en tire une seconde arme à feu qu’elle charge aussitôt. « Je vais nous sortir d’ici, je te promets. Je vais nous sortir d’ici. Je vais nous sortir d'ici. » Et peu importe le nombre de ces monstres je dois tuer pour y arriver. Elle s’immobilise quand Darwin, planté devant la porte d’entrée, se met à grogner. Elle se redresse lentement, recule de nouveau jusqu’à Ao’Ao et le tire avec elle à l’abri d’un mur. Elle murmure. « Concentre-toi. Dis-moi tout ce que tu entends. Combien sont-ils ? »

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Lucian Blackthorn
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(#) Re: no time to die (LUCIAN)    Dim 31 Oct - 15:26

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Lourd. C’est probablement l’adjectif incontournable pour qualifier le sommeil de Lucian. Aussi lorsque sa nuit paisible est arraché par des secousses vives et le ton impérieux de Rosalyn, il se contente d’ouvrir un seul œil et de croasser « Kooa ? ». Il lui faut une dizaine de secondes pour appréhender la situation. Secondes qu’elle ne lui laisse pas, enchainant les explications. Il porte les mains à son visage, se frotte les yeux alors que les informations entrent par une oreille et ressortent presque par l’autre. Mais il saisit les grandes lignes, si bien que son corps qui commençait machinalement à s’étirer, tel un réflexe, se fige, et que ses doigts s’entrouvrent sur son regard. Il dévisage Rosalyn, une demi-seconde et puis lâche un « Merde, putain … » quand enfin l’ampleur de la situation lui parvient.

S’il faut bien reconnaitre une chose à Lucian, c’est qu’il ne panique pas facilement. Loin de repousser les draps en furie, de sauter du lit ou de frémir, il se contente de faire basculer ses jambes dans le vide et de se hisser debout. Spontanément il enfile un jean et un sweat-shirt qui trainaient au pied du lit -probablement ceux de la veille – tout en écoutant avec un sérieux inhabituel les instructions et les explications de sa femme. Le contraste le plus flagrant avec son comportement habituel est probablement son mutisme. Ils ont l’intention de les abattre à distance ? Vraiment ? Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel. L’information lui fait lever un sourcil. Curieuse manière de se débarrasser d’un immortel songe-t-il. Mais il ne relève pas l’information, il se contente d’hocher la tête pour signifier qu’il a compris les consignes. Fermer les volets et les rideaux. Se tenir éloigné des fenêtres. Rassembler les affaires essentielles.

D’un pas énergique, il descend au rez-de-chaussée et tire tous les rideaux sur son chemin, récupérant en passant leurs papiers d’identité. C’est certes idiot puisqu’il s’agit de faux papiers, mais lorsqu’on lui parle d’essentiels c’est probablement la première et seule chose qui lui vienne en tête. Papiers, clés de maisons, de voiture et de ponton. Il fourre tout ça dans ses poches et puis se cale dans un recoin du salon en attendant que Rosalyn ne descende. Son regard se pose sur le Monet. Il hésite. Et puis il finit par aller le décrocher en vitesse et le glisse sous le canapé. Une telle valeur. Ca serait dommage quand même.

Quand elle le rejoint, la première chose qui l’envahit c’est le sentiment de panique qui submerge son âme sœur, suivi immédiatement du tambourinement de son cœur sur ses tympans. Il lui jette un regard et lui sourit paisiblement, très calme « Hé chaton. Ca va aller, tu en as déjà vu des plus vertes et des moins mûres. » qu’il lui chuchote, avant de saisir le flingue qu’elle lui tends. « Tire pour tuer. C’est eux ou nous. » Il observe l’arme une seconde. Ça fait longtemps qu’il n’en a pas tenu dans ses mains, les années 90 probablement, dernier affectation dans l’armée. Mais le reflexe de vérifier le chargement et le cran de sécurité lui revienne naturellement. Pour autant, il se mord le bord des lèvres et marmonne « Bon. J’espère que j’ai pas trop perdu … Je peux pas prendre l’épée plutôt ? Je la fais tournoyer et je fonce dans le tas, ca coupera bien quelques bras … » Il sait bien que l’épée c’est chasse gardée de Rosa et que de toute façon il aurait l’air ridicule avec, mais il tente plus pour détendre l’atmosphère qu’autre chose.

Alors même qu’il jette sa boutade comme un cheveu sur la soupe, il se fait la réflexion qu’une épée c’est lourd pour une femme enceinte et que des armes à feu ça provoque des vibrations peut propice au bon développement du fœtus. Enceinte. Il relève les yeux et croise le regard de Rosalyn. Les voilà qui blêmissent à vue d’œil en même temps, réalisant les conséquences d’un décès au même instant. « Je ne peux pas mourir… Je ne peux pas mourir, Ao’Ao… Tu comprends ce que ça veut dire… ? » Sa main libre vient serrer le bras de Rosalyn, et il hôche la tête pour signigifer qu'il connait les tenants et aboutissants de leur circonstance particulière. Puis il interrompt la panique qui commence à envahir sa moitié. « C’est bon. Ca va aller. Tu vas pas mourir. Moi non plus. » Il n’en est pas si sur, mais au pire songe-t-il c’est le temps de quelques minutes. Ca sera désagréable, pour lui comme pour leurs étoiles. Mais franchement, songe-t-il. Ils peuvent bien supporter ça une fois, lui endure bien leurs morts et ses réminiscences sans sourciller depuis deux cents ans.

Il la regarde s’agenouiller et farfouiller dans le sac pour une deuxième arme. Il ne réclame pas le même traitement, il se dit qu’en soit il doit déjà réussir à bien tirer avec un seul flingue. De toute façon songe-t-il, lui il est plus du genre à foncer dans le tas et à défenestrer les gens au passage. Ca marche tout aussi bien. « Concentre-toi. Dis-moi tout ce que tu entends. Combien sont-ils ? » Il secoue la tête. « Y a rien pour l’instant. » Mais la situation ne tarde pas à changer, à peine a-t-il eu le temps de prononcer ces mots, qu’il perçoit un bruissement à l’est. « Ha. Si. » Les bruits se répète à l’ouest et au nord. Quand il reprend la parole, il chuchotte en parlant vite, comme si il cherchait à caser deux fois plus d'information dans un même laps de temps. Son visage est froid de concentration, mais comme en témoigne les petits commentaires qui se glissent dans ses analyses, il retrouve son caractère bout-en-train au fur et à mesure que la situation se précise et se précipite. Manière de les protéger d'un breakdown mental face à la pression ? Probable. « Hm … Deux à l’est, deux à l’ouest et trois au nord. Ha non, trois à l’ouest aussi. Et … bon ils sont trois partout et ils essaient d’encercler. Quelle originalité. Le sud est libre. » La face qui donne sur Wakatipu.

Il s’interromps et se refonce un peu plus entre la cheminé et le mur de pierre qui la soutient quand il entend le déclic imperceptible d’une puis deux puis neuf armes silencieuses. Les balles criblent la pièce. Il en entend se ficher dans le mur de pierre juste derrière eux, celui qui soutient le foyer. « Bon, bah je sais pas. Peut-être qu’ils ont compris qu’on était au rez-de-chaussée ou alors ils y vont à l’aveugle ? » C’est un peu idiot non ? C’est pas Hollywood ici. D’autre se perdent dans le placo. Les rideaux se trouent, les vitres se fissurent sans pour autant voler en éclat, le mur où était accroché le tableau accuse plusieurs impacts. « Quand tu parlais de rénovation … » qu’il marmonne quand le silence revient enfin. « Eeet voilàà, tirer dans le vide est inutile maintenant ils se décident à entrer pour voir si ça a fonctionné. Ils font le tour, je crois qu’ils y en qui montent aux gouttières pour passer par le toit ?! » Peut-être que c’est un peu Hollywood, quand même.

Il se tait pour analyser les bruits qui les entourent et quand il reprend la parole son débit de parole a à nouveau doublé. « Ha. Deux qui passent par la buanderie, ils ont forcé la porte, on a une ou deux minutes avant qu’ils arrivent quand même. Trois sur la terrasse de la cuisine. Y a beaucoup trop d’entrée dans cette maison en fait. » Ils entendent la porte fenêtre de la cuisine se briser et une cavalcade se précipiter vers eux, tandis qu’il perçoit du mouvement sur la serrure de la porte d’entrée. « Ok. Donc, deux dans le couloir du sous-sol à la buanderie. Trois dans la cuisine, donc right now. Deux spider mans, sur les goutières et les trois restants sont entrain de forcer la porte d’entrée. Bon tu prends lesquels ? Je m’occupe de la cuisine ? tu préfères qu’on reste ensemble ? » Il attend les instructions, à vrai dire c’est elle qui est censée gérer ce genre de choses. It’s show time, I suppose.


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(#) Re: no time to die (LUCIAN)    Lun 1 Nov - 12:26

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tw ; violence, mort.

D’ordinaire, en de telles circonstances, Rosalyn serait restée de marbre. Ce n’est pas on premier rodéo et les têtes de l’Hydre qu’elle a coupées sont nombreuses. Ce n’est certainement pas la première fois qu’elle dansera avec la mort. D’ordinaire, elle se serait contentée de sourciller et aurait fait face à la menace sans s’angoisser. D’ordinaire… Elle n’est pas enceinte. Cela change tout. Elle n’aura pas le droit à l’erreur, devra penser la moindre de ses actions… Non pas qu’elle soit du genre à foncer tête baissée – elle laisse ce privilège à Ao’Ao – mais elle devra être encore plus précautionneuse. Sa grossesse est avancée, elle limite ses mouvements… Rosalyn secoue la tête : elle doit faire le vide dans son esprit, se débarrasser de toutes les pensées parasites qui risqueraient de lui commettre des erreurs. Elle aimerait pouvoir croire aveuglément aux belles paroles de sa moitié qui tente de la rassurer, mais c’est peine perdue. Cette fois, impossible pour Rosalyn d’être follement optimiste. L’Ordre le lui paiera. Elle ne sait pas encore quand et comment, mais il le lui paiera. Si quoi que ce soit devait arriver à leur fille… Non, elle ne peut pas penser ainsi. Elle préfère se concentrer sur les informations qu’Ao’Ao lui fournit grâce à son ouïe surdéveloppée. Elle n’a jamais autant béni son don. Trois, six, neuf… Ils sont dix. Rosalyn fronce légèrement les sourcils. Dix individus, elle a connu pire et en est ressortie victorieuse. Et ils se sont séparés, ce qui la pousse à croire qu’ils n’ont pas affaire à des professionnels de la stratégie. Se séparer alors qu’ils ne connaissent pas le terrain… Grossière erreur. Serait-il possible que l’Ordre leur ait envoyé des novices comptant sur leur nombre et sur l’effet de surprise ? Rosalyn aurait tendance à en douter, mais… Elle n’a pas le temps de pousser sa réflexion plus loin. Brusquement, Ao’Ao l’attire contre lui, elle sent son imposant physique se replier sur elle comme un cocon protecteur et pendant un court instant, Rosalyn a l’impression que le monde explose autour d’eux. Les armes sont silencieuses, mais par leurs impacts. Malgré elle, elle s’accroche avec force aux bras d’Ao’Ao jusqu’à ce qu’un semblant de calme revienne. Elle a le cœur au bord des lèvres, mais une profonde inspiration l’aide à maîtriser ces nausées malvenues. La tempête de balles passée, Rosalyn se redresse en même temps que sa moitié dont elle continue d’écouter attentivement les instructions. Leurs premiers assaillants se trouvent donc dans la cuisine et représentent un danger immédiat. Si elle en croit son expérience, leur drôle de tactique devrait leur permettre de se débarrasser d’eux les uns après les autres. « On reste ensemble. Quoi qu’il arrive, on reste ensemble. Tu es son bouclier. » Pas le sien, celui de Kailani. Ses doigts se resserrent sur la poignée de son épée. « La cuisine. »

Rosalyn se redresse et se dirige d’une démarche assurée vers la cuisine. La porte s’ouvre à la volée sur un homme tout de noir vêtu, arme au poing. Elle a le temps de voir son hésitation lorsque son regard se pose sur son ventre rond. Hésitation qui lui coûte la vie. Elle, elle n’hésite pas. Son épée traverse sa poitrine de part en part et il s’effondre avant même d’avoir eu le temps de résister. Juste derrière lui, un second homme qui s’apprête à faire feu, mais une fois de plus, Rosalyn est plus rapide : elle appuie sur la détente de sa propre arme et le touche en plein cœur. Et de deux. Le troisième, moins confiant que ses camarades garde ses distances pour tenter de les abattre. Guidée par ses fabuleux réflexes, elle pousse Ao’Ao derrière le comptoir de la cuisine et s’y met elle aussi à couvert. « En fin de compte, ce comptoir en pierre, c’était une merveilleuse idée. » Lorsqu’elle entend le clic caractéristique d’une arme dont le chargeur est vide, elle se relève et tire. Le corps tombe lourdement au sol, avec une lenteur presque comique. Dans la cuisine, c’est un véritable bain de sang. L’odeur métallique et salée de l’hémoglobine la prend à la gorge et un nouveau haut-le-cœur la fait chanceler légèrement. « Ça va… Ça va. » Elle ne sait pas vraiment qui d’Ao’Ao ou elle-même elle essaie de rassurer. Les deux, sans doute. Son regard se porte sur les trois corps sans vie étendus dans leur cuisine et elle grimace. S’agit-il d’immortels… ? Ils n’ont pas le temps d’attendre de voir s’ils vont se relever ou non. Et ils ne peuvent pas non plus prendre ce risque… À quoi bon lutter, si c’est pour devoir les affronter encore une fois dans quelques minutes ? Rosalyn se mord la lèvre. « Ne regarde pas. Ne regarde pas. » Et avec un détachement presque inquiétant, l’Anglaise fait ce qu’elle a à faire pour éviter d’éventuelles résurrections. La porte d’entrée cède avec fracas et de nouveaux bruits de pas pressés se font entendre dans la maison. Sont-ils trois ou cinq ? Rosalyn est incapable de se souvenir s’ils ont oui ou non fermé à clé la porte du sous-sol. Mais pourquoi l’auraient-ils fait ?

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(#) Re: no time to die (LUCIAN)    Lun 1 Nov - 14:04

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« On reste ensemble. Quoi qu’il arrive, on reste ensemble. Tu es son bouclier. » Une perspective si réjouissante. Il attend avec impatience ce moment où il devra jouer l’homme-lige et se précipiter au-devant d’elle, toute montagne de chair projetée en avant de sa destinée. Aussi quand il l’entend désigner comme première cible « La cuisine. » et qu’il la voit se faufiler devant lui dans le couloir, épée à la main, il la suit en haussant les sourcils. Attends, chaton, un bouclier c’est pas censé se porter devant soi, je devrais pas passer devant ? Cependant, il ne dit rien, conscient que ce n’est pas le moment de chercher des noises et de discuter des détails techniques. Il la suit précipitamment en tentant de se faufiler à ses côtés quand le premier intru se fait connaitre. Rencontre brève et tristement macabre pour lui. Le corps s’affale sur le carrelage et Lucian grimace à son encontre quand il passe devant lui. Un deuxième corps rejoint le premier et le voilà qui jure dans sa barbe, ou du moins dans ce qui était sa barbe auparavant, « Bon sang ». Recroquevillé derrière le comptoir avec elle « En fin de compte, ce comptoir en pierre, c’était une merveilleuse idée. », il hoche la tête vigoureusement « Je vois pas pourquoi t’en as déjà douté » quand bien même des éclats de pierre les arrosent et parsèment leurs peau de micro coupures. Recroquevillé derrière le plan de travail de marbre, ses yeux se posent sur le premier cadavre dont le haut du corps dépasse de l’entrée du couloir. Le rouge carmin de son sang attire le regard de Lucian et à l’instant même où il le dévisage, l’odeur insupportable, trop métallique, trop présente pour son odorat fin, le submerge. Il est pris de haut-le-cœur. Main contre sa bouche, il s’aperçoit qu’il n’est pas le seul dans cette situation et marmonne pour se donner une contenance « On forme une fine équi… ». Sa boutade s’échoue sur ses lèvres quand le silence et le cliquetis d’une arme à vide donne le signal qu’elle attendait à Rosalyn. Il la regarde se déplier dans un réflexe et abattre le dernier intru de la cuisine. « Bon sang. » répète-t-il à nouveau, avant de se relever à son tour.

Appuyé contre l’îlot, les mains agrippés au comptoir, il essaie de se remettre des éprouvantes secondes qu’ils viennent de passer. Il a perdu la notion du temps et se demande combien de minutes se sont écoulés depuis la pluie de balle dans le salon. « Ne regarde pas. Ne regarde pas. » Il tourne vivement la tête vers Rosalyn et ne peut pas s’empêcher de faire le contraire de sa recommandation. Il a presque envie de lui dire que ça va, il peut supporter mais en réalité à l’instant où elle passe à l’action, il comprend son intention et il est de nouveau pris de haut le cœur. Il se précipite vers l’évier et se vide de son estomac. Au moins l’odeur acre de son dîner remplace celui métallique du sang dans ses narines, et franchement, vous savez quoi. Il préfère. Un verre d’eau pour se rincer la bouche et le robinet qui coule à flot pour effacer toute trace du repas, il s’excuse mollement « Désolé, je … oh bon sang ». Il se secoue vivement. « Ressaisi toi, Lucian, ressaisi toi » se marmonne-t-il comme un mantra. Ha oui, la vérité c’est que ses derniers cadavres sont loins derrière lui. Il a oublié.  

Son calme de façade se fissure, aussi il ferme les yeux une seconde et inspire profondément. Mauvaise idée. Odeur de sang métallique et de poudre brulée lui reviennent. Peut-il tout simplement se passer de respirer pendant quelques minutes ? Il n’a toutefois pas le temps de tergiverser sur cette question car déjà la porte d’entrée cède le passage aux trois assaillants suivant. « Oh bon sang » rabâche-t-il avec hargne cette fois-ci « Un peu de répis, for gods sake ». La tension monte, suivit de près par la rage et la colère. Il marmonne « Attends, on reste là, on a le comptoir pour nous et … et … » il montre du menton les cadavres décapités. Franchement, c’est pas un peu déconcertant cette vision quand vous entrez dans une salle ? Il bloque sa respiration nasale, traverse en deux enjambés la cuisine dévastée et se poste dans l’ombre de la porte. Accrochant le regard de Rosalyn, il lui signe quelques informations Ils nous cherchent dans le salon dans des mimes qui n’appartiennent qu’à eux. Quand un premier assaillant franchit la porte de la cuisine, la poigne de Lucian se referme sur son cou et le précipite dans le mur en face, contre une longue fenêtre verticale déjà fissurée par les balles perdues. Elle se brise sous le choc et entraine l’assaillant quelques mètres plus bas. Il se penche au-dessus du vide pour apercevoir le corps dans un angle peu prometteur, puis il s’y reprend à plusieurs fois pour lui ficher quelques balles dans le crâne, vidant plus que nécessaire son chargeur. Quand il se retourne, il constate que sa moitié se charge bien plus efficacement des deux autres. Il tend l’oreille « La buanderie, ils sont montés au rez-de chaussé. Et … Heu… le toit, ils passent par la cheminée ?! » Une vision peu ragoutante de foyer allumé et de père Noël en brochette lui traverse l’esprit. Puis il lui fait signe de se replier vers le salon cette fois-ci.

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(#) Re: no time to die (LUCIAN)    Lun 1 Nov - 22:19

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tw ; violence, mort (la violence subie est assez importante dans ce post, il est peut-être plus sage d'en éviter la lecture si vous êtes sensible à ce genre de choses).

Les automatismes de la guerrière ne mettent jamais bien longtemps à refaire surface. Pourtant, contrairement à ce que certains pourraient penser, tuer n’a jamais été une partie de plaisir pour Rosalyn. Ça l’est encore moins cette nuit-là. Prendre des vies alors qu’elle s’apprête à la donner lui laisse un arrière-goût amer en bouche. Mais elle ne laisse pas ses émotions la guider ; elle fait ce qu’elle a à faire pour assurer leur survie avec un détachement salvateur à l’instant clé. Elle ne peut toutefois pas reprocher à Ao’Ao de ne pas en être capable. Il n’est pas comme elle, il n’a pas la guerre dans le sang. Et tant mieux. Elle se contente de baisser les yeux, navrée de lui imposer une telle épreuve, quand il vomit le dîner de la veille, l’estomac retourné par ce qu’il vient de la voir faire. « Je suis désolée… » Dans un monde parfait, il ne l’aurait jamais vue faire une chose pareille. Dans un monde parfait, rien de tout cela ne serait en train de leur arriver. Elle se contente de hocher la tête lorsqu’il suggère qu’ils restent dans la cuisine, où ils ont un point de repli. Et, en effet, le tableau macabre peint par Rosalyn un instant plus tôt donne à leurs assaillants un avant-goût de ce qui les attend s’ils se frottent de trop près à eux. Hélas, elle doute que ce soit suffisant pour les décourager. Ces gens n’ont sans doute pas été choisis au hasard pour s’en prendre à eux. Bien que leur stratégie laisse à désirer, Rosalyn sait que l’Ordre ne fait jamais rien au hasard. Du regard, elle suit Ao’Ao qui va se poster derrière la porte de la cuisine et lui signe quelques indications quant aux mouvements des attaquants. Elle lui répond par un nouveau hochement de tête et s’accroupit derrière le comptoir, sur le côté cette fois-ci. Le premier homme, c’est Ao’Ao qui s’en charge. Ses méthodes sont, certes, un peu moins recherchées que les siennes, mais non pas moins efficaces. Rosalyn a tout juste le temps d’entendre le corps de l’homme défenestré s’écraser plusieurs mètres plus bas avant de s’élancer sur les deux autres. L’un deux la met en joue et tire, et seuls ses incroyables réflexes lui permettent d’éviter d’être touchée par les balles. Enfin, presque. L’une d’elles érafle son épaule droite, mais elle ne fait pas attention à l’éclair de douleur qui la traverse. Un premier coup d’épée l’assure qu’il ne puisse plus tirer, le second lui tranche la gorge et il s’écroule en portant les mains à son cou pour tenter désespérément d’arrêter le flux d’hémoglobine. Le troisième tente la force brute mais Rosalyn en vient à bout tout aussi rapidement. C’est trop facile, songe-t-elle alors qu’elle procède vite au même exercice que plus tôt. Tout ce sang… C’est comme si un filtre rouge recouvrait sa vision. Leur foyer si paisible est devenu le théâtre d’horreurs sans nom, elle ne sait pas s’ils pourront un jour y revenir ni même s’ils en auront envie…

Évitant de mettre les pieds dans le sang, Rosalyn emboîte le pas à Ao’Ao pour retourner au salon. Une pensée lui serre le cœur à ce moment, elle réalise qu’elle n’entend plus Darwin, d’habitude si bruyant… Elle est juste derrière sa moitié, armes fermement serrées entre ses mains, quand elle perçoit un mouvement à sa gauche. L’instant qui suit est presque flou, tout se passe trop vite pour qu’elle ait le temps de faire quoi que ce soit. Elle voit Ao’Ao faire volte-face pour s’interposer mais l’homme – ou plutôt la montagne, étant donné sa carrure imposante – est plus rapide que lui. Rosalyn n’a pas le temps de se demander si oui ou non il s’agit d’un immortel, il la percute de plein fouet et l’envoie au sol. Dans sa chute, ses armes lui échappent, mais il y a une très bonne raison à cela : elle allait tomber sur le ventre et dans un réflexe purement maternel, elle les lâche pour se retenir. Mais elle se réceptionne mal, son poignet gauche craque et un cri de douleur lui échappe. Un second de surprise, de rage et de panique quand l’homme la relève en l’attrapant violemment par les cheveux. Elle pousse un rugissement digne d’une lionne et se débat comme une furie pour lui échapper. Mais il tient bon, il ne la lâche pas malgré tous les coups qu’elle lui assène, il les encaisse même remarquablement bien. Rosalyn hurle de plus belle, tâtonne à la recherche d’une arme pour se défendre et la trouve sur la personne de son agresseur. Il porte un couteau à la cuisse. Elle s’en saisit et le plante avec force dans sa chair, sectionnant l’artère fémorale au passage. L’homme grogne de douleur et de frustration, mais il ne la lâche toujours pas. Au contraire, il semble comme revigoré par cette attaque sur sa personne. Alors qu’elle est traînée de force et comme si elle ne pesait rien jusqu’à la table du salon, Rosalyn s’entend hurler le prénom de son âme sœur, aux mains avec deux autres individus, avec une note de désespoir dans la voix. Elle a le souffle coupé quand l’homme, qui se vide pourtant de son sang, l’écrase contre la table en bois massif. Ses doigts se resserrent autour de son cou et bientôt l’air lui manque. « La Lance. Où est-elle ? » Il faut plusieurs secondes à Rosalyn pour comprendre, réaliser pourquoi l’Ordre est là… Ses yeux s’écarquillent et elle tente de secouer la tête, de balbutier quelques mots. « Elle n’est pas… Elle n’est pas ici… Nous… Nous ne l’avons pas… » Pour seule réponse, l’homme la secoue ; sa tête cogne contre le bois, elle voit flou. « Où est la Lance ? » Rosalyn répète la même chose. Une fois. Deux fois. Trois fois. Puis elle voit briller la lame d’un couteau, s’agite de plus belle sous la poigne de son agresseur, sans succès. Elle hurle le prénom d’Ao’Ao encore plus fort. Elle hurle à la mort quand la lame s’enfonce dans son épaule. « Où est la Lance ? » Une douleur plus déchirante encore traverse ses entrailles. Alors elle capitule. Les larmes dégoulinant sur ses joues, Rosalyn capitule. « En Angleterre ! Elle est cachée en Angleterre… Il n’y a pas de cartes… Pas de routes… Je suis la seule qui connaisse le chemin. Je suis la seule... » C’est vrai, mais Rosalyn ne fait que gagner du temps, de précieuses secondes pour distraire la bête sauvage qui est parvenue à la maîtriser.

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(#) Re: no time to die (LUCIAN)    Mar 2 Nov - 0:37

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tw : violence, mort.

Son légendaire sang froid commence à se fissurer à mesure que les assaillants se multiplient. Ils ont beau tomber comme des mouches sur le passage de Rosalyn, ces danses macabres lui donnent d’abord des sueurs froides. Et puis, il aperçoit du coin de l’œil la balle qui érafle l’épaule de Rosalyn et c’est un drôle de rugissement qui sort de sa poitrine quand une trainée rouge se dessine sur la peau diaphane de l’anglaise. Alors l’appréhension se mue en rage muette mais il doit bien reconnaitre qu’elle n’a pas vraiment besoin de son aide pour se débarrasser de ses deux assaillants là.
Il est bien moins précautionneux que sa moitié quand il s’agit d’éviter les petites flaques de sang qui jonchent le sol de la cuisine. Remonté comme une horloge à coucou, il s’engage devant elle dans le couloir, laissant une petite trainée macabre sur son passage. Il sent juste contre lui le dos de Rosalyn qui l’effleure alors qu’elle ferme la marche. Cette proximité n’a pas vraiment l’effet habituel. Loin de l’apaiser, cela le met sur les nerfs et lorsqu’il entend un bruit de bousculade dans son dos il se retourne immédiatement, monté sur ressort. Trop tard cependant et il n’a pas le temps de s’interposer entre l’assaillant et son épouse qui accuse le coup. Le craquement du poignet se détache macabrement dans le chahut du couloir et ressent un élancement fantôme, placebo de douleur dans son propre poignet. Cependant, ce n’est pas ça qui le fera le plus réagir. La tignasse blonde maintenue par une main ferme qui la force à se relever ne fait faire qu’un tour au sang de Lucian. Il pousse des cris de rage très peu efficaces pour faire libérer sa femme et cet instant d’inattention lui fait hériter de deux nouveaux assaillants qu’il n’aperçoit que trop tard.

L’étroitesse du couloir et la présence de leur coéquipier dissuadent les assaillants d’ouvrir le feu sur Lucian. Au lieu de cela, ils se précipitent vers lui bien décidés à imiter leur camarade victorieux qui tire maintenant son otage vers le salon. L’hawaïen doit bien reconnaitre que bien que les dépassant en carrure, ses adversaires sont bien plus vifs que lui au combat et il se laisse rapidement dépasser par leurs compétences. Il tente de rendre proprement les coups qu’on lui assène, il accuse les ripostes et ne manque pas de perdre le souffle à plusieurs reprises, acculé contre un mur. Et son nom résonne à ses oreilles, les appels à l’aide de Rosalyn qui se font de plus en plus pressants et qui le déchirent. Il finit par laisser sa tête retomber sur son torse dans une attitude légèrement prostrée. Au diable les manières. Si ces assaillants ont décidé de se revendiquer expert en jiujitsu ou en krav maga, lui n’a jamais signé pour se battre avec style. Profitant de l’incertitude qu’entraine sa reddition feinte, il flanque un coup de genou violent à l’entrejambe du premier puis écrase son visage de son coude, se repaissant du bruit du nez qui craque et du glapissement étouffé de l’homme avant de lui tordre proprement le cou. Le deuxième assaillant s’est éloigné de quelques pas et le vise avec le canon de son arme, mais voir ce géant se précipiter vers lui en hurlant sauvagement des mots guerriers dans une langue inconnue le fait reculer. Acculé étroitement entre Lucian et le mur, il finit par se retrouver le canon de son arme retourné contre lui à bout touchant et c’est l’hawaïen qui tirera le coup fatal.

Alors qu’il s’éloigne en courant pour rejoindre le salon, le colosse ne saisit pas que le recul du tir à bout touchant s’est retourné contre lui avec une force rare et provoque une hémorragie alvéolaire importante qui inondera tôt ou tard ses poumons. Il lui reste encore de longs instants avant de s’écrouler au sol en crachant du sang. Bien assez de temps pour se précipiter dans le salon toute sirène hurlante et se jeter sur l’assaillant, roulant avec lui entre la table du salon et le canapé. La lutte qui s'engage est violente, il sent ses genoux et ses chevilles se cogner dans des positions rocambolesques contre le sol et le bois. Ses deux puissantes mains finissent par crocheter le cou de l’intru puis il commence à taper la tête ennemie contre le carrelage du salon et le chêne massif de la table basse.  Pris de haut le cœur devant le carnage qu’il perpètre, il aurait probablement rendu son déjeuner sur la pauvre figure sanglante s’il n’avait pas déjà honoré l’évier de cette offrande. Quand l’homme n’émet plus qu’une minime résistance, il se relève en boitillant, vacille lorsqu’un vertige le surprend et qu’une surbrillance dans son vision donne un éclat étrange au salon. Recouvrant un semblant d’équilibre il fouille du regard les environs pour ramasser un flingue et achever le travail.

Enfin, il se tourne vers Rosalyn recroquevillée, s’accroupie à côté d’elle et la prend dans ses bras. « C’est fini. » Enfin presque, l’esprit embrumé, il reprends ses calculs, il a l’impression qu’il en manque encore un. « Il doit en rester un peut-être, je sais plus, mais je … j’entends rien … j’en avais compté 9 ? il y en a 9 déjà ? » Le pouls de son propre sang se fait de plus en plus tonitruant dans ses oreilles. Il est pris d’un second vertige et doit s’adosser contre la table basse cette fois-ci pour se reprendre. « Bon sang, j’ai dû … mon équilibre, des vertiges » qu’il balbutie en fermant les yeux. Il sert à nouveau Rosalyn contre lui « Et ton poignet ? Je crois que je vais m’en tirer avec une entorse … Ton épaule ? Tu saignes de l'épaule ? » et puis entendant à nouveau son propre pouls, il murmure « Elle va bien, tu sais, je … je l’entends » Il ferme les yeux à nouveau lorsque la surbrillance revient et croit entendre le pouls de Kai qu’il confond en fait avec le sien qui s’affole. Le souffle court il balbutie « Bon, je crois que … j’ai un petit problème » et il palpe vaguement son torse à la recherche d’une blessure. Rien. Tout se passe à l’intérieur, à l’abris des regards. Il commence à tousser, une fois, deux fois. Un râle léger le secoue alors qu’il balbutie « Désolé, j’ai pas assuré, je devais vous proté… ». Une quinte de toux l’interrompt qui se termine sur un premier caillot de sang dans son coude lorsqu’il a terminé de cracher ses poumons.


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(#) Re: no time to die (LUCIAN)    Mar 2 Nov - 23:09

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La rage qui envahit Rosalyn ne lui appartient. Elle la sent gonfler, gronder comme une tempête menaçante. Elle a rarement senti Ao’Ao en colère, vraiment en colère. Parce qu’il en faut beaucoup pour lui faire perdre son sang froid et éveiller une quelconque violence chez lui. La vision de sa femme enceinte, en sang et violentée par un individu prêt à tout le fait basculer. Rosalyn compare souvent la force tranquille d’Ao’Ao à celle d’un cours d’eau : calme la plupart du temps, mais dévastateur lorsqu’il sort de son nid. Bien que n’étant pas sa cible et connaissant ses intentions, l’Anglaise a le réflexe de se crisper quand elle entraperçoit son ombre surgir dans le salon et se jeter sur l’homme qui la maintient contre la table. Les deux montagnes roulent à terre et, libérée, Rosalyn a pour premier réflexe de prendre une longue et profonde inspiration pour retrouver son souffle. Comme une poupée désarticulée, elle glisse au sol à son tour, une main posée sur son ventre et l’autre qu’elle porte en tremblant à son épaule. La lame s’est enfoncée profondément dans la chair, alors avant de la retirer elle tâtonne à la recherche de quelque chose lui permettant de faire un garrot pour arrêter l’écoulement du sang. Un torchon fera l’affaire. Elle serre les dents tandis qu’elle retire le couteau et vient enrouler le tissu autour de la plaie. La guérison de la plaie lui prendra quelques minutes, plus si elle ne parvient pas à calmer sa respiration et son rythme cardiaque. L’exercice promet toutefois d’être bien plus compliqué qu’à l’accoutumée. Rosalyn sent que le contrôle de ses nerfs est en train de lui échapper, elle reste prostrée au sol, incapable de faire le moindre mouvement supplémentaire, incapable de détacher ses yeux du spectacle macabre d’Ao’Ao qui fracasse le crâne de l’homme qui s’en est pris à elle avec une facilité que, plus tard, elle jugera déconcertante. Puis elle regarde son époux se relever, chanceler, achever leur ennemi de plusieurs balles dans le crâne. Un petit gémissement plaintif lui échappe lorsqu’elle ressent une étrange douleur dans la poitrine. Une douleur fantôme, une douleur qui n’est pas la sienne… Ses yeux s’écarquillent lorsqu’elle pense comprendre ce que cela signifie, mais elle n’a pas le temps de formuler son hypothèse à voix haute. Elle n’y serait de toute façon pas parvenue, sa gorge encore trop douloureuse pour parler.

Rosalyn étouffe un sanglot quand Ao’Ao s’accroupit à côté d’elle et la serre dans ses bras. Elle se laisse aller contre lui ; cette fois elle ne prétendra pas être l’archétype stupide de la femme forte n’ayant besoin de rien ni de personne. Ce rôle, elle l’endosse souvent, mais pas cette nuit. L’étreinte réconfortante est de courte durée, toutefois. Elle se redresse quand il a besoin de prendre appui contre la table basse, pris de vertiges. Il ne la lâche pas, mais c’est elle qui s’échappe de ses bras pour l’observer d’un air inquiet. « Je vais bien. Je vais guérir vite. » Elle tente un sourire, mais ce qui apparaît sur ses traits ressemble n’est rien d’autre qu’une grimace peu convaincante. Elle hoche doucement la tête quand Ao’Ao tente de la rassurer à propos de Kailani. Elle ne l’est pas, pas vraiment, et ne le sera pas avant qu’ils ne soient tous les trois à l’abri, loin de l’Ordre. Elle secoue la tête à sa drôle de façon de lui annoncer qu’il est blessé. C’est loin de n’être qu’un petit problème. Rosalyn porte une main à son torse, avec l’impression qu’elle aussi manque de souffle alors que ses poumons sont bien remplis d’air. Elle secoue la tête avec encore plus d’énergie quand il se confond en excuses avant d’être interrompu par une violente quinte de toux. Ses mains se posent sur ses épaules et c’est à son tour de l’attirer contre elle. « Chut… Chut, ne dis pas de telles sottises… Tu nous as protégées, tu nous as sauvées. » Elle essaie de contrôler les tremblements de sa voix, mais le succès n’est pas au rendez-vous. Elle dépose un baiser sur son front, caresse doucement ses cheveux en bataille. Il est en train de mourir, songe-t-elle en se mordant la lèvre. Elle réprime l’envie de hurler son désespoir à qui voudra bien l’entendre et continue à le rassurer du mieux qu’elle le peut. « Tout va bien, ne t’en fais pas. Nous allons bien. Nous allons bien… » Elle resserre son étreinte sur lui, pose son menton contre le haut de son crâne. « Je suis là. Ne t’en fais pas, je suis là. Je t’aime… Ferme les yeux… Ferme les yeux, mon amour, je suis là. » Contrairement aux deux autres fois où elle était à l’autre bout du monde. Mais cette fois-ci elle est là et elle n’ira nulle part, elle ne bougera pas jusqu’à ce qu’il se soit réveillé. Réveillé. Bel euphémisme que celui-là. Rosalyn déglutit avec difficulté et tandis qu’elle le sent s’apaiser dans ses bras, elle commence à lui fredonner une berceuse, une bien triste mélodie qu’elle n’a plus chantée depuis bien longtemps, mais qui ne lui a jamais semblé aussi appropriée qu’à ce moment précis. Elle repousse dans un coin de son esprit cette peur irraisonnable qui lui murmure qu’aucune résurrection n’est jamais assurée, peu importe l’âge de l’immortel. Il ne semble pas y avoir de règles à ce propos, que ce soit le hasard ou la destinée qui décide, cela échappe à leur contrôle. Alors elle se penche et murmure quelques mots à l’oreille d’Ao’Ao. Come back to me, my darling. Come back to me.  

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(#) Re: no time to die (LUCIAN)    Jeu 4 Nov - 16:45

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Il ne comprend pas tout de suite qu’il est en train de mourir. Il pense sincèrement n’avoir qu’un petit problème. De ceux qui se résolvent en quelques minutes tout au plus grâce à la capacité de guérison des immortels. Il a juste un mal de chien au niveau de la poitrine et quelques difficultés à respirer. Rien qui n’est jamais tué un immortel. Au vu de la situation catastrophique qui les entoure, il se laisse volontiers porté contre le cœur de Rosalyn, ne dédaignant pour une étreinte réconfortante. Le premier crachat de sang lui tire un haussement d’yeux surpris, il le dévisage en fronçant les sourcils et juste avant de reprendre une nouvelle quintes de toux il balbutie « Mais … » dans un instant d’apaisement, il marmonne faiblement « Attends, je vais t’en mettre partout » Il semble occulter que du sang, le sol en est jonché, ses mains en sont rougies après sa fulgurance de violence précédente, et qu’elles impriment des marques macabres sur le haut que porte Rosalyn alors qu’il laisse reposer une de ses grandes paluches sur le ventre arrondi et qu’elle ne sera probablement pas à une tâche près sur son chemisier. « Je suis là. Ne t’en fais pas, je suis là. Je t’aime… Ferme les yeux… Ferme les yeux, mon amour, je suis là. » Sa vue se trouble à nouveau, la respiration se bloque une fois de plus dans sa gorge et il se recroqueville un peu plus contre elle, s’apercevant à peine que Darwin est sorti de sa cachette et qu’il vient le rejoindre en hululant des plaintes très douces à la lune. Machinalement, lorsque le chien vient s’allonger à leur côté, il laisse sa main libre se promener dans le pelage claire du husky.

Finalement, la douleur le submerge alors qu’il s’asphyxie et il tapote faiblement le flanc du chien à la manière d’un boxer déclarant forfait. Il finit par sombrer dans l’inconscience alors qu’il essaye de dire à Rosalyn qu’il va faire une petite sieste quand bien même aucun mot n’arrive à sortir de sa bouche. Peut-être qu’en le pensant très fort, par un miracle télépathique, elle l’entendra raisonner dans sa tête se dit-il. Son sommeil durera une longue heure, jusqu’à ce qu’il inspire brutalement en ouvrant les yeux. Il referme les yeux immédiatement, les poumons douloureux de ressentir cette première bouffée d’air qui semblent le bruler de l’intérieur, suivi immédiatement d’un soulagement lorsqu’il peut expirer, puis inspirer à nouveau. Il se sent vidé de toute énergie, une chape de fatigue lui pèse sur le torse lui semble-t-il. Il se rendra compte qu’en réalité c’est Darwin qui s’est allongé sur lui, tout abattu d’avoir perdu momentanément son maitre. Quand il revient définitivement à lui, comme à chacune de ses résurrections précédentes, ses dons lui échappent et il perçoit beaucoup trop de choses pour une personne saine d’esprit. Des souvenirs de la maison – qui se sont définitivement teint d’une dose de macabre aujourd’hui – à ses sens exacerbés qui l’assaillent d’odeurs de sang, de poudre et de poussières suspendues, de battements de cœur – trois en perçoit-il en plus du sien, de parquets en bois qui craquent, tout cela est trop écrasant. Il se recroqueville en chien de fusil en poussant un gémissement à fendre le cœur, replis ses mains sur les oreilles et puis il lui faut encore plusieurs minutes pour recouvrir son sang froid. Il supprime les surplus d’information les uns après les autres, jusqu’à reprendre un semblant de contrôle sur son corps. Se dépliant de tout son corps, son pied heurte une chose non identifiée qui attire son regard vers le bas. La vision d’horreur de ce corps sanglant sans vie sur lequel il s’est heurté lui fait pousser un glapissement de surprise et il se met à reculer sur lui-même en toute hâte. Il se heurte violemment à la table basse massive en chêne, dévisageant l’homme sans vie, le visage livide et glapit « Rosa ! Rosa ! Bon sang, c’est toi qui a fait ça Rosa ? » Et brutalement, les souvenirs de quelques heures plus tôt lui revienne par à-coup de plein fouet et il devient encore un peu plus livide tandis que son cœur se serre et qu’il est pris d’un haut-le-cœur. « Oh non. Oh c’est moi. Oh bon sang. ». Darwin se rapproche de lui prudemment et Lucian le saisit et le cale tout contre lui, dans une étreinte qui n’a pour but que de réconforter le géant monstrueux. « Oh bon sang, oh bon sang. Mais qu’est-ce qui m’a pris. » Le reste des évènements lui revient et souffle coupé, il n’a plus qu’une idée en tête s’assurer que son âme sœur va bien. Pourtant il se sent encore un peu trop faible et trop fatigué pour songer à se lever, rien que de se mettre en position assise lui donne l’impression de générer des vertiges.

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(#) Re: no time to die (LUCIAN)    Dim 7 Nov - 0:08

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Rosalyn lutte contre le maelström d’émotions qui menace de la submerger. Colère, désespoir, peur, impuissance… Tout se mêle et elle craint de ne bientôt plus parvenir à lutter. Elle serre Ao’Ao un peu plus fort contre sa poitrine, espérant presque naïvement qu’il parvienne à trouver une forme de réconfort dans les battements de son cœur et ceux de leur fille. Elle essaie de l’apaiser en caressant doucement et tendrement ses cheveux, en lui murmurant quelques mots d’amour entre les paroles de sa berceuse, qu’elle chante d’une voix de plus en plus faible. Elle a l’impression qu’une tonne de plomb comprime sa poitrine, l’impression d’étouffer alors qu’aucune hémorragie ne l’empêche de respirer. Pourtant elle va bien, à quelques détails près qui seront bientôt de l’histoire ancienne, elle est saine et sauve. Cette douleur qu’elle ressent, c’est celle d’Ao’Ao. Son âme sœur est en train de se noyer dans son propre sang et il n’y a rien qu’elle puisse faire pour le sauver. Rien, sinon le bercer et l’accompagner jusqu’à cette nouvelle mort pour qu’elle soit le moins marquante possible, même si elle ne se fait pas d’illusions à ce sujet. Un petit soupir soulagé lui échappe lorsque Darwin réapparaît, tremblant sur ses quatre pattes mais indemne. Rosalyn ne sait que lui adresser un regard désolé lorsqu’il se couche après de son maître en geignant timidement. Un premier sanglot la secoue quand elle réalise qu’il a perdu conscience après avoir lutté trop longtemps pour retrouver son souffle. C’est mieux ainsi. Elle dépose plusieurs baisers sur le haut de son crâne tandis que les larmes commencent à rouler sur ses joues. Elle ne sait pas exactement combien de temps s’écoule avant qu’il meure. Mais quand son cœur cesse de battre, un hoquet de douleur lui échappe aussi sûrement que si on venait de transpercer le sien. L’évidence s’impose aussitôt à elle : en quinze siècles d’existence, elle n’a jamais connu pareille souffrance. C’est comme si on lui avait arraché le cœur et qu’on l’avait broyé sous ses yeux impuissants. Elle cesse de lutter contre les sanglots, elle les laisse s’emparer d’elle et elle secouer violemment. À présent, elle manque bel et bien d’air, incapable de reprendre correctement sa respiration entre deux hoquets. Abattue, elle pleure pendant de longues minutes, accompagnée par les plaintes de plus en plus bruyantes de Darwin, qui donne de petits coups de museau à Ao’Ao comme pour essayer de le réveiller. Rosalyn observe le chien pendant quelques instants et tout à coup… Elle se met à pousser des hurlements déchirants, elle hurle à s’en déchirer les cordes vocales. Elle laisse le corps sans vie de sa moitié glisser au sol et s’affaisse sur lui, sa tête reposant sur sa poitrine silencieuse et immobile. « Je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée… Reviens, je t’en supplie, reviens… » Ses doigts se crispent sur son vêtement. Les pires pensées l’envahissent. Et s’il ne se réveillait pas ? Et si elle l’avait perdu pour toujours ? Un gémissement inhumain lui échappe. Non, non, non… Non !

Tremblant de tous ses membres, elle se redresse. Ressaisis-toi, Rosalyn, ressaisis-toi ! Elle inspire et expire plusieurs fois par la bouche et essuie ses joues trempées et rougies par le sel de ses larmes avec la manche de son chemisier. Tout ira bien, tout ira bien, tout ira bien. Elle dépose un baiser sur le front d’Ao’Ao et se relève en prenant appui sur la table. Darwin lui adresse un regard interrogateur, inquiet. « Veille sur lui, d’accord ? Je… Je reviens… Veille sur lui pour moi… » Rosalyn doit se faire violence pour réussir à s’éloigner d’Ao’Ao. Son cœur lui hurle de rester à ses côtés, la supplie d’attendre qu’il se réveille. Mais sa raison s’impose et lui rappelle qu’ils sont loin d’être sortis d’affaire. Ces hommes n’étaient peut-être qu’une première vague, d’autres risquent de suivre. Ils doivent quitter Queenstown et la Nouvelle-Zélande au plus vite, ils n’y sont plus en sécurité. Ignorant du mieux qu’elle le peut le carnage dans la maison, Rosalyn remonte à l’étage où elle est presque choquée par sa normalité, par l’absence de sang et de cadavres au sol. Son premier réflexe est de se débarrasser de ses vêtements déchirés et couverts de sang, elle se déshabille aussi vite qu’elle le peut et dans la salle de bain, elle se lave sommairement pour se débarrasser de toutes les traces écarlates sur sa peau. Ses gestes sont automatiques. Elle retourne dans la chambre, sort une valise et la remplit de leurs vêtements et d’autres choses qu’elle juge essentielles. Nous ne reviendrons jamais ici. Elle étouffe un nouveau sanglot en entrant dans ce qui aurait dû être la chambre de Kailani. Elle se mord la lèvre pour éviter une nouvelle crise de larmes. Elle entre et va récupérer la première peluche qu’Ao’Ao et elle avaient choisie pour leur fille ; une petite baleine à bosse qu’elle serre contre sa poitrine avant de la mettre dans la valise. Elle la referme et une fois que c’est fait, elle enfile des vêtements propres, vierges de toute trace de sang. Puis elle s’assoit sur le lit, une main sur son ventre, et attrape le téléphone laissé sur la table de nuit.

Deux sonneries avant qu’une voix masculine et familière ne lui réponde. Rosalyn va droit au but. « J’ai besoin d’un avion à l’aéroport de Queenstown. Maintenant. » Ce sera fait. « Deux personnes. Lucian et moi. Et notre chien. » Elle secoue la tête ; cette précision était stupide. La destination ? Rosalyn prend le temps de réfléchir quelques secondes. Elle sait où Ao’Ao aimerait aller mais ils ne le peuvent pas, pas encore, pas avant qu’elle soit certaine que ses îles natales soient sûres. « Pékin. » Ils pourront disparaître facilement là-bas. Avec l’aide des autres Enfants de Prométhée, ils pourront retomber sur leurs pattes et décider de la marche à suivre ensuite. Très bien. Autre chose ? « Oui. Transmets un message aux autres. Dis-leur d’être prudents, de rester sur leurs gardes. Merci. » Rosalyn raccroche et glisse son téléphone dans son sac à main. Elle ferme les poings quand elle réalise que ses mains tremblent encore. Grimace quand une douleur qui ressemble un peu trop à une contraction vrille ses entrailles. Elle retombe assise sur le bord du lit, le souffle court. Cette nuit entière est un cauchemar qui tarde à prendre fin. Un éclair de rage la traverse et elle frappe le matelas du poing en criant toute sa frustration. Ils vont le lui payer, tous autant qu’ils sont… Peu importe combien de têtes possède l’Ordre, elle les coupera toutes jusqu’à la dernière. Ils n’auraient jamais dû le toucher. La douleur passée, elle se fait violence pour retrouver ses esprits et son sang-froid. Elle ferme la valise, jette tous ses travaux de recherches dans un sac attrapé au hasard et termine de rassembler leurs affaires. Si elle le fait, c’est aussi bien pour s’occuper l’esprit que pour s’assurer qu’où qu’ils aillent ensuite, un peu de familiarité les accompagne. Rosalyn a toujours su s’adapter rapidement aux changements, aux voyages, aux nouvelles identités, à toutes les difficultés de sa vie d’immortelle… Mais cette fois, c’est différent, c’est plus difficile. Elle n’aspirait qu’à un peu de paix… Et se retrouver avec une guerre qui s’infiltre jusque chez elle. Très bien. Qu’on ne lui reproche pas de ne pas avoir tenté la diplomatie.

Elle porte une main à sa poitrine quand la sensation familière d’un cœur qui bat à nouveau au rythme du sien l’envahit. Un soupir de soulagement lui échappe et elle dévale les escaliers pour se précipiter au rez-de-chaussée. Ao’Ao n’a pas repris connaissance, mais son cœur bat et son visage a retrouvé ses couleurs. Rosalyn s’agenouille à ses côtés et gratifie Darwin de quelques caresses rassurantes. Puis elle soulève doucement la tête de son âme sœur pour la poser sur ses genoux… Et elle attend. Les minutes qui s’écoulent jusqu’à son réveil semblent le faire avec une lenteur ridicule, chaque seconde lui semble être plus longue que la précédente. Tous les immortels ne vivent pas leurs résurrections de la même manière. Et l’âge n’a rien à voir avec la façon dont est gérée la chose. C’est une question de tempérament avant tout et Rosalyn fait partie de ceux qui savent vite reprendre les rênes en main. Pour Ao’Ao, c’est plus compliqué, et pour cause : à chaque fois, ses sens sont plus exacerbés que jamais et en reprendre le contrôle n’est pas une chose aisée. La meilleure chose qu’elle puisse faire pour lui, c’est le laisser retrouver le bon équilibre par lui-même, ne pas le toucher ou lui parler pour lui éviter une surcharge sensorielle. Elle meurt pourtant d’envie de le serrer dans ses bras, mais elle craint de lui faire plus de mal que de bien. Ce n’est qu’une fois qu’il s’est redressé et lui adresse la parole qu’elle se rapproche de lui avec une expression qu’elle veut le plus rassurante possible. Il est horrifié par le carnage qui a eu lieu chez eux et elle ne peut que le comprendre. Seulement, ils n’ont pas le temps de s’appesantir dessus. Avec douceur, elle le force à lâcher Darwin et pose ses mains sur ses épaules. « Regarde-moi. Regarde-moi, mon amour. Tu as fait ce que tu avais à faire pour me sauver. Pour nous sauver. » Elle prend ses mains et les pose sur son ventre, puis prend son visage entre les siennes et pose son front contre le sien. « Écoute-moi… Je sais que c’est beaucoup d’un coup. Mais il faut que nous partions tout de suite. J’ai fait nos bagages, elles sont à l’étage. Il faudra que tu ailles les chercher, je ne peux pas les descendre… » Elle fait papillonner plusieurs baisers sur son visage, pour l’enivrer de sa présence et lui faire oublier le carnage. « Un avion nous attend à l’aéroport. Nous partons pour Pékin. Juste quelques jours, le temps de… Juste quelques jours. Je vais tout arranger, je te le promets. »   

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Lucian Blackthorn
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(#) Re: no time to die (LUCIAN)    Mer 10 Nov - 23:24

no time to die
“When he shall die, Take him and cut him out in little stars, And he will make the face of heaven so fine, That all the world will be in love with night, And pay no worship to the garish sun.” @Rosalyn Blackthorn



Il n’aurait certes pas refuser quelques minutes supplémentaires pour se remettre et de la résurrection et de la vision d’horreur que constitue leur rez-de-chaussée actuellement. Elle a beau dénouer ses doigts qui s’agrippent à la fourrure de Darwin, le chien ne fait pas un mètre sur le côté avant que son maitre se penche en avant et le ramène à lui avec autorité. Il finit par détourner son regard de la figure sanglante et encre ses yeux dans ceux de Rosalyn à sa demande « Regarde-moi. Regarde-moi, mon amour. Tu as fait ce que tu avais à faire pour me sauver. Pour nous sauver. » nous. Il se rappelle brutalement la variable à laquelle il n’avait pas pensé depuis son réveil et une petite expiration lui échappe. Il devient blanc comme un linge, lui dont le visage est déjà bien plus pâle qu’habituellement depuis son réveil, et pose son regard sur le ventre de Rosalyn. « Ca va ? Pas de … » Il n’ose pas prononcer les mots funestes et il se contente de quelques regards appuyés pour se faire comprendre.

Une fois l’avoir vaguement rassuré, elle enchaine directement sur la suite du programme. « Écoute-moi… Je sais que c’est beaucoup d’un coup. Mais il faut que nous partions tout de suite. J’ai fait nos bagages, elles sont à l’étage. Il faudra que tu ailles les chercher, je ne peux pas les descendre… » Il ouvre de grands yeux. Se lever, monter les escaliers pour descendre les valises. Encore un peu assommé de fatigue, l’effort lui parait insurmontable mais il s’exécute tout de même. Il ferme les yeux une demi seconde, s’appyuie contre la table basse pendant qu’elle lui glisse « Un avion nous attend à l’aéroport. Nous partons pour Pékin. Juste quelques jours, le temps de… Juste quelques jours. Je vais tout arranger, je te le promets. » Bon il va se lever, descendre ces maudites valises, conduire jusqu’à l’aérodrome et ensuite dormir. Accumuler les heures de sommeil jusqu’à être tout ankylosé dans son lit. Avec un petit soupir d’abattement il se hisse debout et devant chaque cadavre qu’il croise il détourne le regard en grimaçant.

Lorsqu’ils montent les escaliers, Darwin les suit fidèlement en ouvrant la marche. L’étage lui parait si aseptisé comparé à l’ensanglanté rez-de-chaussée qu’il ne sait même pas si cela le rassure. Dans la chambre, il trouve les fameux bagages, ainsi qu’une tenue préparée pour lui sur le lit. Copiant son âme sœur, il se débarrasse de ses vêtements et passe rapidement par la salle de bain pour se nettoyer sommairement. Une fois habillé de vêtement propre il laisse échapper un petit soupir. « Ha bon sang, ca va déjà mieux ». Récupérant papiers et clés de véhicule dans son ancien jean, il fourre tout dans sa nouvelle poche, prend une valise dans chaque main et désigne la porte de la chambre « Let’s go. Ne perdons pas plus de temps … ». Alors qu’ils redescendent, il demande d’une voix un peu lointaine car fatiguée « Il faut qu’on envoie quelqu’un pour nettoyer ce cirque non ? et barricader la maison le temps que les vitres soient changées ». Il pense aux petits détails, aux cartons et au déménagement à venir car il lui semble peu probable qu’ils ne reviennent dans cette maison-là, pourtant il les sait attaché à certains meubles ou œuvres présentes ici. Il se demande même déjà si ils vont vendre la maison pour en racheter une autre dans la même ville. Il finit par s’engouffrer dehors et balance les bagages sur le plateau de son pickup avec une certaine lassitude, avant de les bâcher machinalement, force de l’habitude. Ensuite, il ouvre la porte passager de la cabine à Rosalyn avant de siffler Darwin pour le faire monter dans l’habitacle à la suite de madame. Enfin, il s’installe à la place conducteur, démarre le monteur ronronnant et marmonne « C’est parti ». Avec un certain sens de l’ironie, le dernier cd de musique Burst Apart qu’il a écouté en conduisant se déclenche sur la quatrième piste et il entend les premiers notes de No Widows raisonner dans l’habitacle. Il en rit jaune et marmonne en hawaien « Fucking karma » alors que la voix du chanteur entone If I never get back home, there's no garden overgrown. Petit pincement au cœur alors que la maison s’éloigne dans le rétroviseur, il se demande s’il la reverra un jour malgré tout.

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(#) Re: no time to die (LUCIAN)    Jeu 11 Nov - 17:31

no time to die
“When he shall die, Take him and cut him out in little stars, And he will make the face of heaven so fine, That all the world will be in love with night, And pay no worship to the garish sun.” @Lucian Blackthorn

Rosalyn n’a pas le droit de flancher. Pas maintenant. Pas encore. Elle doit garder la tête sur les épaules pour eux deux. Ao’Ao est secoué par sa mort et sa résurrection, choqué par ce qu’il vient de leur arriver. Aussi difficile que ce soit pour elle, elle doit être forte, soutenir son âme sœur jusqu’à ce qu’ils soient en sécurité, loin de ce carnage. Du mieux qu’elle le peut, elle l’aide à se relever. C’est insupportable de le voir aussi faible sur ses jambes, lui, montagne de muscles et de force brute. Elle ressent sa fatigue, sa lassitude aussi. La culpabilité l’envahit et elle se mord la lèvre pour étouffer un sanglot. Plus tard. Elle l’accompagne jusqu’à l’étage, talonnée de près par Darwin. Elle ne dit rien, elle s’assoit au bord du lit tandis qu’il retire ses vêtements tachés de sang, va se lever et se rhabille. Elle lui adresse un sourire plus triste qu’elle ne l’ait voulu lorsqu’il dit se sentir mieux. Puis elle se contente de hocher la tête lorsqu’il attrape les valises et lui dit qu’ils feraient mieux d’y aller. Rosalyn lance un dernier regard à leur chambre, à tous les souvenirs qu’ils laissent derrière eux, avant de lui emboiter le pas. « Ne t’en fais pas pour la maison. Je m’occuperai de tout. Ne t’inquiète pas pour ça. » Puisque c’est de sa faute, c’est à elle de tout réparer. Pour le moment, elle préfère ne pas songer à l’éventualité qu’ils soient obligés de se séparer de leur maison, de Queenstown, de leur vie dans ce petit paradis sur Terre. Elle monte dans la voiture et Darwin prend place à ses côtés. Elle glisse les doigts dans la fourrure du husky pour se rassurer. Le chien pose sa tête sur ses genoux et elle continue à le caresser machinalement. Elle sursaute quand la voiture démarre et que les enceintes vomissent de la musique. Un soupir lui échappe et elle enfouit son visage dans ses mains pendant quelques secondes. Ses nerfs sont sur le point de lâcher, mais elle tient bon. Et comme pour l’encourager, Kailani lui donne un timide coup de pied. Mains sur le ventre, elle reste silencieuse tout le long du trajet. Que pourrait-elle bien dire ? Que tout est de sa faute ? Que si elle n’avait pas été si impliquée avec les Enfants de Prométhée, personne n’aurait tenté de les tuer ? Que si elle s’était contentée de vivre dans l’ombre, Ao’Ao n’aurait eu à tuer personne ? Toutes ces choses, elle n’a pas besoin de les dire à voix haute. Il les sait déjà et elle n’a rien à ajouter.

Lorsqu’ils arrivent à l’aéroport, Rosalyn lui indique de se diriger vers la piste réservée aux avions privés. Pour cette fois, il lui pardonnera un vol privatif. Ils descendent de la voiture devant un petit jet, devant lequel les attend un homme qu’Ao’Ao n’a jamais rencontré. Rosalyn lui adresse un regard et un sourire qui veulent dire « je t’expliquerai plus tard ». Pendant qu’il monte à bord avec leurs valises et Darwin, elle échange quelques mots avec l’homme. Elle lui explique ce qui leur est arrivé et dans quel état ils ont laissé leur maison. Il va lui falloir un grand nettoyage de printemps : voilà l’euphémisme employé par Rosalyn pour lui faire savoir que leur chez-eux est à présent une immense scène de crime qu’il va falloir nettoyer. Il lui promet que ce sera fait et la rassure concernant leur pilote : c’est un ami fidèle, qui a été grassement payé pour les emmener jusqu’à Pékin sans embûches. Elle acquiesce, le remercie et monte à son tour à bord de l’appareil. En temps normal, elle aussi aurait été dérangée par le côté luxueux d’un jet privé, mais elle n’aurait pas supporté de se retrouver enfermée avec d’autres passagers, à plusieurs milliers de mètres d’altitude et pendant plus de dix heures. Ao’Ao s’est déjà installé, Darwin est couché sur ses pieds. « Repose-toi. Nous ne serons à Pékin que dans treize heures. » Sans compter une petite escale pour remettre de l’essence dans le moteur, mais ils n’auront pas besoin de descendre. Elle se penche et dépose un baiser sur son front, puis va s’installer dans le fauteuil face au sien. Alors qu’elle a un million de choses à lui dire, elle préfère rester silencieuse. Dès que l’appareil décolle, son regard se perd à l’extérieur du hublot. Son cœur se serre alors qu’ils disent au revoir à la Nouvelle-Zélande, pour elle ne sait combien de temps… Une fois qu’Ao’Ao s’est assoupi, elle détourne le regard des nuages et de l’océan. Pendant quelques minutes, elle tient bon. Et puis, alors qu’elle pense avoir la situation sous contrôle, elle fond en larmes.

rp terminé.

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