intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 I dive into the darkest sea ◊ Javier

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(#) I dive into the darkest sea ◊ Javier    Mar 23 Nov - 21:49

I dive into the darkest sea

   
c/t. warnings : suicide, alcoolisme, bagarre, vulgarité
   participant.es : @Javier Aguilar

   


I cannot hang on any thought, I’m falling from an endless boat, I dive into the darkest sea, And sharks are dancing around me. You said you’d call, And I beg you to do so.
Blow, Aaron


décembre 2007, new york C'est étrange de se retrouver seul, dans un avion de transport militaire. C'est surtout très long. Mais sûrement pour le mieux. Parler à quiconque, je ne m'en sens pas capable. Habituellement, d'autres militaires sont prévus pour rentrer au pays. Ou du matériel est parfois ramené. Aujourd'hui, rien. Moi-même, je n'étais pas mentionné sur le manifeste il y a une heure à peine. Heureusement que j'étais à la base, lorsque la nouvelle est tombée. J'ai eu de la chance, si on peut appeler ca ainsi. Les heures de vol défilent, s'éternisent. La carlingue est immense et ne fait qu'accentuer la sensation de vide qui m'envahit. J'ai fait rapidement mon sac, y enfouissant les quelques affaires qui me passaient sous la main. Au pire, c'est pas comme si c'était véritablement perdu. Au pire, c'est pas vraiment ce qui importe. Pourtant je bloque bien un moment sur cette pensée. Sur ce que j'ai pu oublier, du message qu'il faudra que j'envoie aux gars. Des avancées de mes recherches, que je n'ai pas eu le temps de leur évoquer. Leur dire de faire gaffe à leur cul et de me garder une de leurs bières chaude dégueulasse. J'ai pas croisé grand monde avant mon départ précipité, si ce n'est mon supérieur. Le décollage était imminent et le prochain voyage en direction des Etats-Unis, pas avant plusieurs jours. C'est pas comme si y avait urgence. Comme si ca allait changer grand-chose. Y a pas moyen de faire marche arrière, tout annuler, recommencer. Que j'arrive aujourd'hui ou dans une semaine, qu'est-ce que ca peut bien lui foutre. Elle n'est plus là pour m'engueuler du retard, plus là pour me prendre dans ses bras, me dire qu'elle est contente de me voir, contente que je sois rentrée, que j'aille bien. Plus là tout court.

Ouais c'est pour le mieux, que je les ai pas croisé eux. Que mes frères d'arme n'aient pas été là. J'aurais pas supporté, de voir leur bonne vieille camaraderie se faire remplacer par cette saleté de pitié. Cette colère qui ne cesse de monter, de me dévorer de l'intérieur, elle aurait pu éclater sur eux et ils méritent pas ca. Elle bouillonne en moi, chaque minute qui passe, plus prête encore à sortir que la précédente. Contenue par mes pensées focalisées sur des banalités absurdes, sur ce que je vais pouvoir bouffer, ce qui passe à la télé, si Kaz est rentré. N'importe quoi tant que ca me maintient éloigné de la réalité. Tout mais pas elle. Pas lui. Je m'en veux. Je m'en veux tellement. De ne pas avoir vu le coup venir. De réaliser qu'au fond, je le savais, que c'était une éventualité. Qu'une question d'années. La surprise est même pas là. Juste cette putain de rage de pas avoir été suffisamment présent, de l'avoir laissé seule, avec lui.

L'avion atterrie et je m'engouffre immédiatement dans un taxi avec mon sac de paquetage. Vue la nuit tombée, l'heure qu'il est, je n'ai aucun doute de là où trouver l'autre raclure. C'est sûrement pas la meilleure des idées, elle me dirait de pas y aller si elle le pouvait encore, mais il a jamais mérité sa clémence. Le taxi me dépose en plein cœur de New York, au milieu de ces buildings de grandes chaînes télévisées. Sa femme s'est suicidée hier pour son anniversaire, il en fait déjà une émission. Quoi de mieux que d'avoir des millions de téléspectateurs compatissant à sa peine ? Même pas foutu d'être auprès de sa fille. Même pas le courage de m'appeler directement pour me l'annoncer, refilant ca aux flics. M'installant au comptoir d'un bar, j'attends patiemment que son émission en direct se termine. La télévision diffuse sa tronche et je reste là à le regarder, à enchaîner les verres.  A le voir jouer sa comédie de la tristesse. Je discerne bien son jeu, j'ai grandi avec. Le hic, c'est qu'à observer les deux trois personnes installées, je vois bien que ca prend. Que les gens marchent, comme toujours. Il s'est même lié à une association pour prévenir contre la dépression et le suicide. Il est doué, il l'a toujours été. Il sait tellement bien retourner les événements à son avantage, se déresponsabiliser. Ils diffusent des photos, des vidéos d'elle faussement heureuse, de nous quand on était que des gosses. Le vieux Ransom dévoile ses larmes de crocodiles, une fragilité feinte pour attirer plus encore la compassion. Putain qu'il est doué. Ma gorge se serre à la voir, autant que la colère bouillonne, prête à exploser. Plus elle monte, plus je bois. C'est pourtant pas mon genre, plus depuis que j'ai rejoint l'armée.

L'émission se termine et j'embarque le reste de la bouteille que j'ai quasiment vidé avec moi dehors. J'l'attends, cette enflure. Je vois déjà sa voiture arriver, se garer exactement devant l'entrée. A peine met-il un pied hors du building que j'abandonne mon sac et ma bouteille pour m'avancer déterminé vers lui. Il me remarque un peu tard et je vois son léger mouvement de recul. Ce pas en arrière, réflexe d'une crainte sur laquelle il reprend le dessus. Dans un geste vif, je lève mon poing et le fracasse d'un coup monumental au visage. La sécurité se hâte mais d'un geste Ransom les intime de ne pas agir, de partir. Parfait. Mon épaule encastré dans son torse, je le plaque au sol. Limite, j'ai la sensation qu'il ne se défend pas. Comme si au fond, il savait le mériter. Y a pas besoin de mots. Jamais eu besoin de dialogue entre nous. Un regard annonciateur des coups suffisait. Combien d'années ai-je passé à défendre sans attaquer ? A encaisser sans jamais pouvoir rendre la monnaie ? Il mérite chacun de mes poings qui s'abattent sur sa face, sur son corps et tellement plus encore. A plusieurs reprises il tente de prendre le dessus, réussit une seconde pour mieux se faire dominer la suivante. Tiens elle va être belle sa gueule pour l'émission de demain ! Ce bon vieux Ransom a tellement d'autorité que la sécurité de la chaîne ne bouge pas sans un signe de sa part. Faut que la police s'en mêle, pour que je le libère enfin. Je me vois tiré en arrière tandis que je me débats férocement, avec la seule envie de retourner lui régler son compte. < C'est toi qui l'a tué bordel ! Et tu pavanes comme un connard, à l'utiliser pour du fric, pour te faire bien voir ! T'es qu'un putain d'enfoiré que tout le monde érige en héro ! Elle a choisi ton anniversaire pour sauter et personne se pose de questions ! Une bien belle bande d'enculés que t'as soudoyé là ! > J'lui crache ma haine comme jamais, avec des mots qui traversent rarement mes lèvres. Et j'vois bien son visage se fermer, ses yeux lorgner sur les téléphones filmant depuis plusieurs minutes déjà. Autant il m'a laissé le frapper, autant il aimerait bien me punir comme gamin, quand je nuisais à sa sacrosainte réputation.
   

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