Sous l'océan

(Hawaï, 2030) Il ne sait pas trop pourquoi mais la nouvelle marotte de Kai est de voir des animaux derrière des vitres. Après le zoo de Honolulu, c’est au tour de l’aquarium de Maui d’être honoré de la fratrie Blackthorn. Ils sont quatre, plus pour très longtemps a appris Lucian récemment. Comme chaque début de grossesse, Rosalyn accuse le coup et tient plus souvent compagnie aux toilettes qu’à son époux. Pour la soulager un peu de leur présence bruyante et envahissante – c’est une vérité, les gamètes de Lucian ont bien la bien fâcheuse habitude de transmettre son hyperactivité à ses enfants – il a décidé d’emmener les quatre enfants en sortie.

Le petit dernier s’est clairement fait troller par son père à la naissance puisque celui-ci a cru bon de le prénommer Polunu - chubby en hawaïen – sous prétexte qu’il était effectivement joufflu . Du haut de ses deux ans, il s’accroche fermement au bras gauche de son père qui porte le divin enfant comme si c’était un poids plume alors que celui-ci pèse déjà bien son poids. L’équilibre est maintenu à droite par Andrew – trois ans – qui lui-même s’agrippe à la jambe de son père et a même tendance à lui marcher sur le pied un pas sur deux. Deux mètres devant eux, faiblement éclairé par la lumière d’un aquarium de méduse se détache la silhouette de Kai – huit ans – qui tient par la main Aurora de trois ans sa cadette.

Lorsque le téléphone de Lucian vibre dans sa poche gauche, il n’y a que les talents de Polunu pour jouer au koala qui lui permette de rester accrocher au torse de son père alors que celui-ci décroche et laisse échapper dans le combiné « Oui, on est dans la salle des méduses, on vous attend là. » C’est qu’ils attendent de la compagnie. Lorsqu’il aperçoit la silhouette de Charles s’approcher, il pousse un petit soupir et s’exclame tout sourire « J’ai cru qu’on n’arriverait jamais à se retrouver ! ». Il secoue un peu sa jambe droite et pousse Andrew vers Charlie « Allez, monsieur le duc, dis bonjour à ton parrain ». Le sobriquet princier d’Andrew lui vient des manière légèrement cavalières qui lui prennent de temps à autre, trait de caractère que Lucian soupçonne venir de Rosalyn.

Il désigne ensuite les deux fillettes qui pointent du doigt des méduses fluorescentes « J’t’préviens Aurora a repéré un spectacle de sirènes et de pirates qui commence dans 30 min et on est convié à la sauterie. J’ai essayé, c’est non négociable. » Il se voit déjà avec sa ménagerie, installé sur des gradins inconfortables pendant que des nageurs déguisés en sirènes font semblant d’attirer des bateaux pirates.

Le mémotechnique de la fratrie Blackthorn:

(Hawaï, 2030)

Le téléphone en main, Charlie attends patiemment que son interlocuteur décroche, tout en chuchotant de grands « Chut » pour pouvoir entendre ce qui va se passer à l'autre bout du fil, si jamais quelque chose s'y passe. Depuis l'annonce de la visite, on aurait dit deux piles surchargées. Enfin, la voix caractéristique d'un natif réponds. « Allô ? Salut, vous êtes où là ? Nous on viens d'arriver, on est dedans. » commence le blond. Il sent qu'on tire sur son t-shirt, par impatience. Sans prêter plus d'attention que ça au coupable, sa main libre, gigantesque patoune, recouvre la petite tête blonde accrochée plus bas. Il enregistre que son ami et son équipe de Quidditch en devenir l'attendent dans la salle des méduses. S'il devait choisir, probablement un de ses préférées.

Hawaii, c'est vraiment pas mal. Bien sûr, rien à voir avec sa Nouvelle Zélande, mais il faut avouer qu'il y a un certain charme. Par contre, dehors, une belle foule à s'y perdre, surtout en ce moment. Enfin, pour les compliments, on ne le dira pas trop fort de peur de faire trop plaisir à certains. « Allez, on nous attends venez les monstres. » Exclamation de joie, et c'est l'entrain le moteur qui pousse les deux enfants devant leur père pour traverser un peu trop vite les premières pièces, afin d'arriver à bon port. Les lumières noires et tamisées leur font accueil quand Charles pousse la double porte. Devant lui, sa fille Ellie qui ne prête attention à rien d'autre qu'à aller directement rejoindre Kai. Vous comprenez, elles ne se sont pas vue depuis au moins huit heures. C'est énorme pour une fillette de 7 ans.

« C'est peut-être un peu ma faute, je lui ai raconté tout un tas de légendes et maintenant elle veut devenir pirate, je crois. Désolé. » Il est obligé d'avouer ses fautes, pour le coup.


Il approche et se fait accueillir par Lucian, qui se trouve assez... enseveli sous le nombres d'enfants. « En effet, y'avait pas mal de monde. Mais t'es un arbre maintenant ? » lance-t-il, taquin, en réceptionnant le Mini-Lucian de trois ans. Il le soulève, déclenchant des petits rires. « Hé bonjour Votre Majesté. Toujours aussi grand prince ? » chuchote-t-il d'un air amusé avant de le reposer à terre. Il sent bien le regard de jalousie de son plus jeune, Léandro, 5 ans, qui déteste se faire accaparer son père plus de quelques minutes. Finalement, lui aussi part rejoindre les autres d'un air un peu boudeur et silencieux. « Ça lui passera dans une semaine. Comment ça va Rosalyn ? Vous montez une équipe de rugby ? » La tribu de l'hawaïen ne cessait de grandir. Dans quelques années on pourrait s'attendre à des matchs endiablés.
Pour l'instant, les deux équipes étaient constituées de 6 enfants contre deux adultes armoire à glace; et en général, c'était rarement ces deux derniers qui gagnaient.
« Pousse-toi je vois rien ! » disait Léandro à sa sœur en se levant sur la pointe des pieds devant les méduses. Hypnotisés, les enfants suivaient des yeux les boucles qu'elles formaient.  « Je te parie qu'on en perds un dans le prochain quart d'heure. » annonça-t-il à Lucian, la main prête à concrétiser le pari stupide. Heureusement que Maïa n'était pas là pour l'entendre.

Duo Néo-Italien:

Dans la pénombre tamisée de bleue, son visage s’éclaire d’un grand sourire alors qu’il aperçoit son ami et ses enfants – des petits joueurs les Otago. Il suit des yeux Ellie qui va rejoindre sa copine et lève les sourcils « Dis donc, ils disent pas bonjour les tiens ? Vous avez pas encore atteint cette évolution là ? T’as besoin de pokéballs pour améliorer leurs stats ou quoi ? » Bon la vérité c’est qu’il y connait rien à Pokémon, si ce n’est les trucs que Kai lui a expliqué un jour où il l’interrogeait sur son jeu vidéo préféré. Et puis il lui explique le programme de l’après-midi, un super spectacle sponsorisé par  des fausses queue de poisson. « C'est peut-être un peu ma faute, je lui ai raconté tout un tas de légendes et maintenant elle veut devenir pirate, je crois. Désolé. » L’hawaïen éclate de rire de manière tonitruante, comme à son habitude, puis il couve sa cadette d’un regard plein d’amour paternelle « Ha mais c’est pour ça qu’on doit lui lire tous les soirs des histoires de pirates. Tout s’explique. On se demandait d’où venait cette lubie. ».

« En effet, y'avait pas mal de monde. Mais t'es un arbre maintenant ? » Il sourit, bon prince devant l’ironie et hoche la tête alors que Polunu n’amorce absolument aucun mouvement pour se décrocher de son père. Il rigole en voyant son propre filleul partir la tête haute, jaloux comme un poux. Ça lui passera dans une semaine. Comment ça va Rosalyn ? Vous montez une équipe de rugby ? » Petit silence, il hésite. Si la grossesse est connue de leurs amis, ils n’ont pas encore révélé le dernier plot twist. Des jumeaux. Rien que ça. Il finit par se fendre d’un « T’imagines même pas, on est à deux doigts de l’équipe de Quidditch. Mais sinon, ca va … toujours un peu compliqué les premiers mois pour Rosa. » avec un sourire. Il se tourne sur lui-même et cherche du regard la compagne de Charles qu’il n’aperçoit nulle part « Au fait, t’es venu tout seul ? ». Leur attention se reporte sur leurs cinq enfants qui se poussent les uns et l’autre pour tenter d’avoir la meilleure vue sur les méduses et quand son filleul apostrophe sa sœur un peu vertement « Pousse-toi je vois rien ! », Lucian s’approche de lui, le décolle du sol et le hisse sur ses épaules pour qu’il soit à bonne hauteur, Polunu callé sur sa hanche. Il jette un coup d’œil à Charles et fait cette moue que les adultes ont lorsqu’ils observent un petit enfant capricieux, un peu réprobatrice, un peu surprise mais beaucoup trop amusé pour être sérieuse. Il mime avec ses lèvres « dis donc il a mauvais caractère, un peu non ? ». « Je te parie qu'on en perds un dans le prochain quart d'heure. » Il s’écrit « Ha non ! J’ai promis que j’en perdrai aucun cette fois. » Il se penche vers son ami et lui chuchote sur le ton de la confidence. « J’ai failli m’acheter une laisse pour enfants sur internet, tu sais ce truc qui s’attache les uns aux autres qu’on voit dans les crèches là. Mais bon entre-temps, j’avais perdu ma carte, j’allais quand même pas demandé à Rosa la sienne pour ça, j’assumai pas, et puis après j’ai croisé une dame dans un parc qui en avait une et bon. T’as un peu l’air con quand même. Donc j’ai laissé tombé. » Il fait les gros yeux et hausse les épaules.

(Hawaï, 2030)
Il est là, le fameux haussement de sourcil caractéristiques de Lucian quand il voit sa fille passer sans le calculer. Il le voit s'empêtrer dans des comparaisons de type jeux-vidéos.
« Si moi je suis né à cette époque ça s'entends que c'est pas ton cas, sur le sujet. » ironise Charles en faisant ensuite remarqué que son gang de grands n'est pas non plus venus l'accueillir comme il se doit. Heureusement qu'il a le petit prince, car l'ignorance des petits va droit dans le cœur des deux grands adultes.

Le programme s'annonce chargé pour eux deux, en tout cas. Non pas qu'il ait hâte, par contre. « Hm, pour l'équipe de Quidditch il te fait 7 joueurs, vous serez que 5. Je veux bien te préter les deux miens. Il feront de bons batteurs. » réponds-t-il le plus sérieusement du monde. Les lumières dansantes des aquariums se réfléchissent sur les visages de l'équipe Blachthorn-Otago, arrachant un petit sourire à cette jolie vision. Une équipe de vainqueurs, c'était sûr ! « Oui, on a tiré à pile ou face et j'ai perdu, du coup à elle la plage. » chuchote-t-il pour ne pas être entendu.

Son fils s'envole et prends deux mètre de hauteur d'un coup pour arriver sur les épaules de Lulu. Cela lui arrache un sourire et il est très content d'être privilégié, on dirait. Les deux fillettes lui jettent un regard de désapprobation avant de reporter leur attention sur l'aquarium suivant. Le Néo-Zélandais réponds à la moue réprobatrice/amusée de son collègue par un haussement d'épaules. «  Désolé il tient de son parrain. Je trouve aussi qu'il a une mauvaise influence sur lui... » s'excuse-t-il en faisant bouger ses lèvres sans voix.
Enfin, il se défend, il refuse de prendre la pari d'en perdre un. A priori, d'après l'explication de Lucian, cela à déjà du arriver plusieurs fois. Charles essaye de réprimer son rire en imaginant la fratrie de 4 en laisse avec Lucian au bout. Il met sa main devant sa bouche pour se contenir, ne sachant quoi répondre à tant de dépassement. « Franchement c'est dommage d'avoir laissé tomber vous auriez gérer votre numéro de cirque, j'en suis sûr. » s'amuse-t-il. Il regarde sa montre pour noter que le spectacle en question va d'ailleurs bientôt commencer. A peine les yeux relevés de sa montre que le duo de pirates leur fait comprendre qu'il faut qu'ils s'activent. On prends les mains et on tire en direction de la salle car "Il faut arriver en avance pour avoir les meilleures place et bien voir les sirènes" Ha oui, évidemment.

Le comptage est fait et tout le monde amorce le pas en direction de l'amphithéâtre dominé par un grand aquarium vide et un décors à la pirate des caraïbes. Cela changeait du tunnel à requins vu précédemment. Clairement, Charlie préfèrerait quand même les voir dans l'océan, mais well. Au moins on n'y avait pas vu de mammifères depuis une dizaine d'année, une belle avancée déjà. Charlie attrapa le duc in extremis, qui voulait clairement partir explorer de son côté, puis tout le monde prit place avec les petits devants les grand derrière vous connaissez la chanson.

« On peut avoir du pop-corn ? » demanda une voix qui était en train de perdre un étage en descendant des épaules de Lulu pour se mettre sur le banc. Cette simple phrase fut vite reprise en coeur. Malheur ! Séparer l'équipe adulte était risquée. Charlie interrogea Lulu du regard. 1 contre 6. Allaient-ils prendre le risque ?

Il a une drôle de grimace quand Charlie lui rappelle qu’ils sont en léger sous-effectif. « Hm, pour l'équipe de Quidditch il te fait 7 joueurs, vous serez que 5. Je veux bien te préter les deux miens. Il feront de bons batteurs. ». C’est un sourire un peu tordu, un grin mi-figue, mi-raisin. « Tu ne crois pas si bien dire … Figure toi qu’on a tiré une double-pochette surprise sur ce lot-là. Ils seront pas cinq mais six » s’entend-t-il répondre avant de pouvoir fermer sa grande bouche qui donne toujours les détails qu’il est censé gardé pour lui. Il ajoute précipitamment en chuchotant « Les enfants sont pas au courant pour l’instant. Evidemment, je n’étais pas encore censé te le dire, donc tu ne sais rien. » Il commence à mimer la surprise avec ses mains, rattrapant Polunu à la dernière minute « Tu feras genre t’es surpris, tout ça tout ça ». Quand il apprend que Maïa est à la plage, il répond sur le même ton « Ha la chance, je cracherai pas sur une petite vague là ».

Il faut bien avouer qu’ils n’ont pas la carrure la plus pratique pour se faufiler entre les bancs d’une estrade. Aussi quand il entend, alors que tout le monde est déjà à sa place qu’on ose lui réclamer maintenant du popcorn il jette à un coup d’œil au coupable d’un air de dire t’as cru que j’allais me taper tout le chemin inverse à contre courant des gens qui s’installent alors que t’aurai pu demandé quand on était devant le stand de popcorn, vraiment ?. Finalement il se tourne vers Kai, prend les mains de son aînée entre les siennes et lui dit avec un grand sourire parlant dans un mélange d’hawaïen et d’anglais. « Kai, honey, big step today, tu veux aller chercher du popcorn pour tout le monde toute seule comme une grande ? » et il lui fourre deux billets de dix dollars dans les mains et pousse la gamine devant lui et avant de se tourner vers Charles tout sourire « Méfaits accomplis. Halalala, cet âge où tu peux leur faire faire des trucs qui te font suer, mais où ils ne sont pas encore assez grands pour que ça les ennuie aussi … Tu vois le truc pratique quand tu en as cinq c’est que ca dure cinq fois plus longtemps ». Pas sûr que son raisonnement soit très bon, mais il n’a pas le temps de s’appesantir sur la question car le spectacle commence et apparait tel Ariel sur son rocher un fringant homme sirène fort baraqué, aux cheveux mi-longs blonds cendrés qui ondulent dans le vent. Lucian explose de rire et il envoie un coup de coude dans les côtes de Charles. « Dis donc, tu as oublié de me dire qu’ils ont embauché ta doublure pour le spectacle ? » qu’il le charrie tant la ressemblance chevelue est flagrante.

(Hawaï, 2030)

Charles n'était pas prêt pour la nouvelle qui allait tomber. Deux de plus ? Des jumeaux ? Eh ben pour une nouvelle... Leur équipe ne s'arrêtait pas de grandir. Il jeta un coup d'œil aux mômes pendant que Lulu lui disait qu'ils n'en savaient encore rien, et que lui-même ne devait rien savoir pour le moment. Il fit le surpris et mima la fermeture de sa bouche en jetant la clé à la tête de Lucian. Motus et bouche cousue, comme on dit. A 6 enfants contre 2 adultes, il lui souhaitait bon courage, lui-même n'avait aucune envie de perdre la supériorité numérique, et le ratio demeurerait égal dans leurs plans. Il se voyait déjà avec la moitié de la tribu Blackthorn à garder pour les vacances, le carnage.

« Moi non plus, mais des spectacles maritimes, ça motive. » répondit Charles à la demande de plage de son ami, en se massant l'épaule par habitude. En tout cas, l'idée du pop corn n'est pas réjouissante maintenant qu'ils ont enfin réunis tout le monde en rangs d'oignons sur les bancs pas conçus pour leur carrure. Le Joker est lancé, et Charles est au premier rang pour admirer les parenting skills de Lucian, qui tente de se sortir de la situation en envoyant l'ainée en mission. Mission qu'elle accepte en quittant les rangs, plus heureuse qu'à Noël, les mains remplie d'une nouvelle richesse. Lulu semble satisfait de sa fourberie. « Mis à part ta flemme, t'es sûre qu'elle va s'en sortir ? » s'inquiète l'oncle Charlie en voyant la petite pousser la double porte. Elle disparait de son champ de vision et le pauvre Néo-Zélandais se prends un coup de coude bien placé qui le plie en deux. « Aouchhh hey ! » Il se frotte les côtes et remarque pourquoi l'hilarité de Lucian a été déclenchée. Ho, really. Sa doublure, rien que ça.
Du haut de son dernier rang perdu dans la foule, Charlie n'hésite pas à prendre une teinte de cheveux noire et ondulée. «Je vois pas de quoi tu parles, je ressemble pas à cet Aquaman, là. »

Le spectacle se déroule, et les enfants hurlent des "attention" ou "non derrière toi" et autres joyeusetés, mais toujours pas de nouvelle de leur éclaireuse, au plus grand damn de sa propre fille qui vint se réfugier sur ses genoux en lui demandant où diable donc était passé la capitaine. - Elle complimenta ses cheveux en chuchotant : Ah oui, t'aimes ? Je ressemble un peu à tonton Lulu non ? Ca te va super, papa. - Puis, la réponse ne tarda pas, lorsque la petite repassa par les portes et se faufila jusqu'à eux, deux peluches dans les mains. Un beau dauphin, et une superbe tortue multicolore. « Je vois que t'as fait un tour à la boutique ? » demanda Charles, sourire moqueur aux lèvres. Au moins elle ne s'était pas perdue. Polunu délaissa son enthousiasme pour le bateau pirate pour afficher son mécontentement face à ce butin inattendu.

« Mais ... le pop-corn ? »

Il guette son ainée qui s’éloigne et garde un œil sur elle jusqu’à ce que les doubles portes se referment derrière elle. Cela le fait louper le début du spectacle mais il s’en fiche royalement. « Mis à part ta flemme, t'es sûre qu'elle va s'en sortir ? » Il sourit, plus optimiste que son acolyte « Mais oui, elle est grande … et plus responsable que moi à son âge, donc elle devrait s’en sortir. » Et puis il enchaine sur une petite taquinerie en lui flanquant un sacré coup de coude. Aouchhh hey ! » oupsie, pardon «Je vois pas de quoi tu parles, je ressemble pas à cet Aquaman, là. » Et le voilà qui assiste, mi-admiratif, mi-envieux à une métamorphose en direct-live. Il se retrouve capillairement parlant face à une copie de lui-même et il se bidonne en rajoutant quand même « Mmmh … Je préfère quand même ta métamorphose de Thor quand on les a accompagnés chercher des bonbons pour Halloween. C’était flagrant de ressemblance, for real.» Il ajoute avec un petit sourire « J’aurai dû envoyer une photo de toi à Eirik ce jour-là, histoire d’avoir son avis de viking. » Il se laisse attendrir par l’aînée des Otago et lui sourit quand elle va se percher sur les genoux de son papa Ah oui, t'aimes ? Je ressemble un peu à tonton Lulu non ? Ca te va super, papa. Il lui fait une petite pitchenette sur le bout du nez et lui réponds d’une voix douce « C’est parce que ton papa, il s’inspire de quelqu’un qui a du gout, keiki keiki. » Il la surnomme kiddo en hawaïen avec une évidente pointe d’attachement pour la petite. Et puis il rajoute dans un anglais plus conventionnel « Tiens regarde, elle remonte l’estrade avec … avec … » des peluches qui semblent assez loin de la définition du pop corn. Lorsque son aînée se plante devant lui son dauphin et sa tortue dans les bras, il croise les siens sur son torse et secoue la tête, plus amusé qu’autre chose « Ca se mange pas ça mon cœur » et hoche la tête lorsque Charlie en rajoute une couche « Je vois que t'as fait un tour à la boutique ?   ». Kai, loin de se démonter, n’accorde aucune importance à leur question ni à ses cadets qui s’agitent en réclamant leur dû « Mais ... le pop-corn ? ». En fait, elle dévisage Charles en plissant les yeux, aussi impassible que peut l’être son père lorsque cela lui chante. Elle finit par pencher la tête sur le côté et regarde son père puis à nouveau celui qu’ils surnomment tonton Charlie. Elle finit par trancher d’une voix assassine, la bouche plissée en cul de poule « J’préfère papa avec ces cheveux-là. ». Et puis elle vient de hisser sur le genou libre de son père, l’autre étant occupé par Polunu, et elle se laisse tomber en arrière contre son torse, la joue posait contre son cœur. Lucian lui caresse le dos machinalement et puis la reprend « C’est pas très gentil ce que tu dis, Kai. » en secouant la tête de droite à gauche, puis il répète « Et les popcorns alors ? » « Ils en avaient plus, j’ai acheté des peluches à la place » qu’elle ment sans rougir. Il échange un regard avec Charles, avance le menton d’un air dubitatif « Y’avait plus de popcorns, t’es sûre ? », il finit par dire à son meilleur ami « Bon, bah j’imagine qu’on les emmènera goûter à la sortie du spectacle. » il ajoute « Il y a un très bon glacier à côté de l’aquarium. Ca devrait remporter tous les suffrages. ».

Le Néo-Zélandais avait sourit face aux souvenirs qui étaient remontés à la surface quand  Lucian avait mentionné une précédente chasse aux bonbons un fameux 31 octobre. Si lui-même avait fait un convainquant Thor, son acolyte avait sortit le grand jeux avec une combinaison rose moelleuse d'une pièce, telle une licorne aux airs bourrus. Un Hagrid dans tout sa splendeur.    Charles avait même été jusqu'à imprimer un magnifique poster de cette tenue resplendissante, pour l'offrir à Rosa. Elle méritait une nouvelle décoration de cabine de toilettes, non ? Non ? Non. Mais tous avaient bien ris.

Tout le beau monde était maintenant enfin rassemblé, et les dernières trouvailles de Kai ne ravissaient pas les garçons, ni son amie. Alors que Ponulu affichait une mine attristée des plus mignonne, le reste s'était détourné une minute du spectacle pour venir se plaindre également. Ces derniers étaient outrés devant les mensonges éhontés de Kai, qui s'en sortait tout de même bien. Charlie avait d'ailleurs affichée une mine faussement blessé lorsqu'elle prenait le partit de son père concernant sa nouvelle coupe de cheveux. Jamais elle ne trahirais l'original, heureusement, il pouvait compter sur le soutient de ses propres mini-lui. Mais alors que Lucian parlait de gouter et de glace, ce fut de nouveau la cohue d'excitation. Tout le monde ne pensait plus qu'à ça, et ce fut les pirates qui remirent les idées en place aux enfants. Comment, me direz vous ?

Avec la folie des canons à eau, évidemment ! Désormais, deux bateaux se disputaient une guerre sans merci pour gagner les faveurs de la sirène de l'aquarium, et un beau trésor à la clé.  Dans leur combat, chacun des vaisseaux s'était mis à arroser l'autre de la force de leur faux canons. Les spectateurs étaient évidemment, des dommages collatéraux, mais tout était parfaitement orchestrés. Immédiatement rincé, les cheveux de Charles reprirent leur apparence, pendant que ses enfants descendaient les marches en criant de rire pour se faire arroser en bas des gradins, accompagnés par ceux des autres spectateurs, et peut-être aussi de Lucian. C'était difficile à dire dans cette foule de gamins qu'il faudrait faire sécher dans vingt minutes. « T'as pas un parapluie ? » ironisa-t-il en enfourchant sa capuche de sweat. Woooooo ! Encore !  Ha, un cri de sa fille qui vivait sa meilleure vie. Au moins, ce bouquet final sonnait bientôt la fin du show.

Si Polunu amorce bien un mouvement pour suivre ses frères et sœurs dans la cohue, Lucian le retient, pas assez casse-cou pour laisser un enfant de deux ans descendre une estrade seule. Il regarde les aînés courir vers les canons à eau en secouant la tête et en levant un sourcil « Y’a bien que des gosses pour courir vers de la fausse pluie quoi … » un peu blasé en constatant que sa voiture va probablement sentir l’enfant mouillé pendant quelques jours. « T'as pas un parapluie ? » Il nie de la tête, la main posée sur sa paume les yeux fixés sur les enfants en bas de l’estrade, vigilant à n’en perdre aucun, particulièrement attentif à Andrew qui tient la main de sa grande sœur.  Alors qu’enfin le spectacle signe sa fin, les deux adultes se lèvent et Lucian se presse de rejoindre sa tripotée de rejetons – on ne dirait peut-être pas comme ça, mais quand même il aime pas laisser les deux cadets seuls, ils sont encore un peu jeunes, il a un minimum de conscience paternelle. « Bon, bon … Glace du coup ? ». Il hisse le benjamin sur ses épaules et prend Andrew dans ses bras car il sent bien que l’enfant commence à fatiguer, puis c’est suivi de ses deux aînées qu’il se dirige en compagnie de Charles vers l’extérieur de l’aquarium.

En passant devant un petit modèle qui abrite quelques poissons colorés, il fait savoir à son acolyte sur le ton de la conversation « Tu sais qu’un mec est déjà mort égorgé par son aquarium ? Figures-toi qu’il est tombé dessus … Donc voilà, pas d’aquarium chez nous. Ca serait quand même con d’avoir survécu à plusieurs siècles pour finir la tête flottante au milieu d’un tas de poisson hein … ». Ils ne reprennent pas les voitures et se contentent de passer de l’autre côté de la route, vers un american diner qui propose milk shakes et burgers à toutes heures de la journée. Tout le monde s’attable et les commandes commencent à tomber. Pour les enfants ça sera à milk shake ananas, vanille et chocolat, à l’exception de Kailani qui décide de suivre son papa et de prendre un double-cheese burger mais végétarien parce qu'elle s’est découvert une conscience végétarienne récemment. Lucian la taquine sur sa galette de légumes (ok boomer  ) sans dissimuler la petite pointe de fierté de voir sa fille tenir ses résolutions.

Alors que les commandes se préparent en cuisine et que les autres chahutent, personne ne remarque que Léandro et Andrew se glissent comme des chenapans sur les banquettes derrières eux pour aller regarder l’aquarium ouvert qui séparent les deux rangés de banquettes en skaï. Finalement c’est les petits clapotis clapotas qui finissent par les alerter et ce n’est qu’extrémis que Lucian retient son filleul avant qu’il ne bascule tête la première parmi les poissons rouges. Il pousse un grondement répropateur « Andrew, lâche ce poisson ! On ne sort pas les poissons de leur aquariueuuuh, hhu, Non ! Andrew on ne mange pas les poissons ! » qu’il se met à geindre en voyant son fils porter un poisson à sa bouche. Il semblerait que chez les Blackthorn tout le monde n'a pas la fibre végétarienne.

La fin du spectacle laissait un arrière gout d'humidité dans l'air. Blond et arrosé, le père du duo avait ouvert la marche vers le bas de l'estrade, bientôt suivi par Lucian et le plus petit, pour récupérer le reste de la tribu, chacun les siens. Ellie et Léandro étaient prit dans un débat passionné, trempés jusqu'aux os. L'un affirmait que l'équipe des pirates rouge avait remporté la bataille, alors que le plus petit, soutenu par Aurora, maintient dur comme fer qu'ils se sont rendus à la fin et qu'ils n'ont pas récupéré le trésor, eux.
Les adultes interrompent ces chamailleries, et Lucian propose des glaces. Un mot magique qui met tout le monde d'accord.

Sur la sortie, Lucian, avec un Andrew somnolent contre l'épaule, lui raconte une histoire d'homme égorgé par son aquarium. Le blond imagine la scène avec détails malgré lui  . « Charmant. C'est vrai que c'est hyyyyper dangereux un aquarium par rapport à la collection de ta femme, houuu » réponds-t-il un sourcil plus haut que la mimique la plus célèbre de Lulu. Il jette un coup d'œil à son ami. « Après, j'ai prit goût aux spectacles aquatique aujourd'hui, pas toi ? » plaisante-t-il ouvertement.

Il repassent rapidement aux voitures où Charles change les pull de ses deux mini-lui, afin d'éviter une pneumonie, avant d'embrancher vers un diner pas loin, aux couleurs criardes bleues et rouges. Milk shakes en face, et burger également ! Du coté de l'équipe Otago, Léandro opta pour une gaufre. D'après la photo du menu, il y avait avec assez de toppings pour que son petit visage soit probablement dissimulé derrière la chantilly. Il se dévouerait pour finir. Sa fille fit attendre tout le monde avec sa décision lente, hésitant entre trois parfums de glace. Finalement, ils furent tous choisis. On ne dira rien à maman. Lui-même suivit Lulu et prit la même chose.

Une conversation enflammée commence entre les ainées qui rejouent le spectacle en direct live à table, retenant l'attention des pères. Et pile poil avant un plouf malheureux, le bras de Lucian retient le petit Otago de cinq ans qui comptait continuer le spectacle à sa façon, sous le regard émerveillé des autres. Un regard noir vers les filles leur indiqua que ce n'était pas le moment d'acclamer les deux casses-cou. Charles se lève rapido et fait le tour pour aller récupérer le second qui comptait se faire un festin de sushis. « Viens là, petit duc. » A l'instar de Lulu plus tôt, il le récupère dans ses bras, rendant leur vie aux poissons qui n'avaient pas demandé à mourir aujourd'hui. Dans l'effort de l'extirper de là, chacun récupérant son filleul, Charles bougonne. « Je maintient qu'à six contre deux on joue dans l'équipe perdante. »

Les doigts du prince avaient à peine quittés l'eau que le serveur arrivait avec café pour Charles et milkshakes pour les gredins. Il se fit jugé immédiatement par le regard mi-surpris, mi paniqué du serveur qui oscillait entre le petit et les poissons cachés dans leurs plantes et roches. « Heuu, ananas ? » C'était gênant, mais il fallait se rasseoir maintenant.   Quand la première fournée fut distribuée et le serveur repartit (non sans jeter un coup d'œil au dessus de son épaule en partant), Charles se tourna vers Léandro revenu sur sa banquette grâce à Lucian pour lui rappeler les règles de bienséances dans un restaurant, et le respect pour le bien-être animal -+ privé d'histoire le soir pendant 1 semaine, en plein milieu du premier Harry Potter, ça lui apprendra.- Au vu du sourire de sa sœur, elle s'en réjouissait d'avance. Du chantage était dans l'air.
Inconscient des chamailleries de fratrie, Charles boit une gorgée de café. « Finalement tu n'as pas tort, c'est dangereux les aquariums. »

Il se serait bien jeté sur la nourriture, engloutir son burger comme un vaurien. Mais la paternité demande de faire passer son estomac après celui des enfants. Il gratifie Charles d’un regard reconnaissant, le néo-zéalandais lui évite que son fils ne finisse par avaler les poissons rouges comme on mangerait des sardines. « Je maintiens qu'à six contre deux on joue dans l'équipe perdante. » Il sourit « Mais non … l’avantage numérique ne fait pas la force ! » pendant qu’un serveur dispose leurs commandes sur la table. « Finalement tu n'as pas tort, c'est dangereux les aquariums. » Il sourit et fanfaronne « J’ai toujours raison, demande à ma femme, elle te confirmera ». Il prend une serviette de papier et en affabule chacun de ses rejetons, s’abstenant pour les deux ainées – surtout à Kai qui lui jette un regard défiant quiquonque d’oser lui mettre une serviette autour du cou, à elle, la grande. Il écoute les menaces de punition de Charles avec un sourire – interrompre la lecture d’un roman, c’est du sérieux chez les Otago. Et puis enfin, il se frotte les mains, près à attaquer son double cheese lorsqu’un rire lui échappe. Il vient de relever le nez pour voir que celui d’Ellie a plongé dans la chantilly qui surmonte ses trois boules de glace. Il se saisit d’une nouvelle serviette et se penche à travers la table « Attends, pitchoune … » qu’il murmure alors qu’il lui débarbouille le bout du nez.

Finalement, après moults interruptions, chacun peut se concentrer sur sa commande. Le silence s’instaure – signe d’après mon grand-père de nourriture gouteuse. Lorsque les coupes à glaces et les barquettes à frites sont vides, Lucian jette un coup d’œil à sa montre. « On devrait peut-être aller rejoindre Rose et Maïa » suggère-t-il en constatant l’heure avancée de l’après-midi. Et puis, ils règlent et emmènent toutes leur joyeuse troupe au parking. Il lui faut encore cinq minutes pour harnacher tout le monde dans son monospace de daron – RIP ses pick ups, il a bien fait la vanne une fois de faire mine de les mettre tous sur le plateau mais il parait que c’est un sens de l’humour un peu particulier qui fait pas rire tout le monde. Alors il les trimballe bien sagement dans leurs sièges auto adaptés et se demande si il va pas falloir passer à un mini-van familial après la naissance des jumeaux.

Rp terminé