intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 So we'll make the same mistakes Till the morning breaks ( Ft Fabio, Chiranth & Bastian)

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(#) So we'll make the same mistakes Till the morning breaks ( Ft Fabio, Chiranth & Bastian)     Dim 7 Nov - 7:31

We'll make the same mistakes till the morning breaks
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L'Argentine. J'y avais mis les pattes un mois plus tôt. Puis j'avais voyagé jusqu'à un ranch, en plein milieu de la pampa. Les grandes plaines s'étendaient tout autour de nous. Moi qui rêvais de grands espaces loin des villes surpeuplées d'Europe, j'étais satisfait. Je n'avais pas choisi ce lieu au hasard. L'estanciero, le propriétaire de la grosse construction humaine qui s'étendait sous mes yeux, m'accueillais à bras ouverts.

"Voilà le vieux Renard ! Cela faisait longtemps Horacio !"

Un demi sourire, sincère, éclairait mon visage. On me fournit bien vite une paillasse et un couchage, et j'héritais du poncho que j'avais porté bien des années plus tôt. Je connaissais la famille de ce type depuis combien de temps déjà ? Deux générations ? Peut être plus ? C'était un endroit dans lequel j'aimais me perdre. Un an... Deux. J'avais noué des liens avec ces gens. Ils savaient que j'étais pas normal, que j'avais pas la même espérance de vie, la première fois que j'étais venu, j'avais le même âge que le grand père que ce gaillard. J'avais posé la toile à l'intérieur. Je voulais profiter une dernière fois de ma liberté avant qu'on me foutte la main dessus. Je savais que dès que Bastian m'aurais remis la main dessus... J'allais pas en sortir indemne.

J'avais donc passé un mois à faire les mêmes rituels. Dressage de cheval, les gauchos argentins n'avaient besoin de pas grand chose, ils avaient la technique. Il fallait créer un lien entre l'animal et l'homme. L'après midi, nous suivions les troupeaux, et le soir, nous festoyions autour d'un assado. Juste chevaucher l'animal et laisser les kilomètres défiler, le plaisir d'une vie simple et libre de toute contrainte. C'était ce que je voulais. Le soir... Les hommes sortaient des instruments, parfois je me joignais à eux quand on me laissais une guitare, d'autres fois, je dansais. J'avais toujours des souvenirs des tangos langoureux que j'avais, à une période, dansé avec la grande tante de Cristobal, ici présent.

La nuit, je dormais dehors, près du feu, tendis qu'eux rentraient. Je passais un long moment à sculpter deux bouts de bois que j'avais trouvé, avec soin. Petit à petit en émergeait des créatures, astucieuses chimères. Je les ponçaient une autre nuit, et les coloriaient une autre. Il paraît que les Alebrijes protégeaient les maisons. Espérons que l'un et l'autre pourront protéger et mon corps, et mon âme. J'attendais que vienne le couperet, et il viendrait. Je ne dormais pas bien. Je n'avais jamais eu le sommeil facile. Peuplés d'insomnies ravageuses. D'angoisses. J'avais l'impression que des griffes sortaient de l'obscurité pour étreindre ma gorge, qu'un aiguillon brûlant se plongeait dans ma poitrine, tout au centre de moi, pour y instiller un poison insidieux. Celui de la peur. Il n'y avait aucun dieu, aucun saint à prier. Aucune échappatoire pour moi, et j'avais accepté. Santiago m'avais demandé lorsqu'il était venu. "Pourquoi tu ne rend pas tout simplement ce foutu tableau ?" Si les choses étaient aussi faciles... Rendre cette création, c'était accepter le vide, l'absence de but, et je n'étais pas prêt. L'immortalité était un poison désagréable, détestable... Et je ne voulais pas l'affronter sans but, sans objectifs et... Je n'avais plus rien, passé ce ridicule jeu du chat et de la souris.

Un beau jour... Après un moment de cette routine libre, agréable, j'voyais deux silhouette avancer dans la pampa profonde. Attention aux serpents venimeux... Eux ils en ont rien à foutre que le destin vous attendent. Au loin, le hurlement d'un coyote se faisait entendre. Moi j'attendais. Finissant de dessiner les formes et les motifs de mes petites créatures. Une sorte de gros félin perché sur une branche. Un autre représentait une créature à visage de cheval et cornes de bouc. Il semblait ruer. Les autres étaient partis se coucher depuis une bonne heure, personne ne viendrait, c'était déjà quelque chose de rassurant. J'avais ma calebasse pleine de maté pour m'aider à rester sur le qui-vive. Maria m'avais fournis très gentiment un thermos d'eau chaude. J'étais installé, sans armes.

"T'es venu accompagné ? T'avais peur de pas être de taille ?"
Je faisais mine d'être sûr de moi, confiant, moqueur même... Certains diront bravache. Mais dans le fond, je sentais le froid, le vide. Le jeu avait sans doute assez duré. Mais je ne me rendrais pas facilement. Je ne cèderai pas ma dernière parcelle d'une relative humanité sans me battre. Alors... Pourquoi n'y avait-il aucune autre arme que le couteau m'ayant servi à couper le bois tendre dans ma poche ? Pourquoi n'y avait-il rien d'autre qu'un pinceau, la peinture de multiples couleurs barbouillant et mes mains, et mon visage dans une sorte de simulacre hasardeuse et fortuite de peinture de guerre ? On avait peut être affaire à un guerrier sur le déclin.


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(#) Re: So we'll make the same mistakes Till the morning breaks ( Ft Fabio, Chiranth & Bastian)     Dim 7 Nov - 11:05

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(campagne Argentine, Mi-novembre 2021) « Tiens. »
Bastian tend une trousse à Chiranth, sans le regarder dans les yeux. Il observe juste sa main et la boite qu’il tient fermement. La boite que Tal portait tout le temps jusqu’à qu’elle meure, jusqu’à qu’il la récupère lui-même. « Tout y est. Tout sorte de poisons, les aiguilles… Tu peux vérifier, il n’y a rien qui manque que j’ai pu cacher. J’y ai même ajouté des antidotes au cas où si on se fait mordre par un serpent, parce que je sais qu’on va marcher un moment donné ou un autre dans la pampa vu l’emplacement où se trouve Horacio. » explique-t-il doucement à son ami qui l’accompagne toujours depuis quelques jours dans ses voyages. Il a tout prévu du moins, du côté poison et antidotes, parce que la poisse est un compagnon invisible qui l’accompagne depuis qu’ils ont commencé à voyager à Londres. Cette poisse aura bien abîmé Anthony, pour qui ils sont restés à ses côtés pendant un petit moment, annulant donc la poursuite du jeu de chat et la souris avec son fils. Il y a eu tellement de changement de plans de dernière minute que Fabio a eu le temps et le loisir d’aller en Argentine. Ça a été compliqué pour le duo d’y aller sans se faire repérer, mais ils ont plutôt réussi. Il laisse Chiranth récupérer la boite de Tal, il le rassure encore une fois de plus qu’il ne porte pas d’arme et qu’il ne s’énervera pas contre son fils, qu’il ne le frappera pas. Enfin, qu’il ne fasse pas un coup mesquin.

Beaucoup de choses se sont enchainées, mais le souvenir le plus présent reste cette balle qui s’est logée dans son coeur, et la vision d’un Horacio qui a décroché le tableau pour partir avec. Parce que c’était le début de la descente aux enfers pour Bastian. Il aurait pu penser à la mission avec Chiranth et Lova avec la découverte de la constellation du corbeau, mais c’était plus un avant goût qu’autre chose. Puis il y a eu Keira, les Blackthorn, Anthony, la cavale et les voilà, dans la campagne Argentine. Est-ce que c’est la fermeture de ce chapitre infernal pour Bastian s’il venait voir Horacio ? Le maya l’espère fortement dans le fond. Oh oui, il l’espère réellement… Mais bon, c’est quand même déjà agrémenté d’une petite poisse pour Chiranth, mais qui n’en est pas une aux yeux de Bastian. Ils sont arrivé en fin de journée à cause des routes capricieuses, ils avaient du mal à garer leur voiture en plus. La nuit est déjà tombée alors qu’il n’est même pas 18h… C’est l’Argentine en soit. Le maya a bien vérifié qu’ils ont leur couverture en plus du poncho dans leur sac, il remet correctement son écharpe « Allons y. On a environ une petite heure de marche voire deux… » dit-il avec une petite tape sur le bras de son ami comme pour l’encourager… Et prier en même temps qu’il ne leur arrive rien sur le chemin. Oui parce que le coin où se trouve Fabio est assez éloignée des routes et est accessible à cheval. Sauf qu’ils n’en ont pas et personne ne viendra les chercher au bord d’une route évidemment. C’est l’avantage d’une campagne argentine, d’être éloignée de toutes les civilisations.

La marche se fait sans encombre, Bastian a fait attention où est ce qu’il mettait les pieds et restait à côté de Chiranth tout du long, tout en lui disant de faire attention s’il voyait un obstacle même s’ils ont des lampes cette fois-ci. Cette marche n’a absolument rien à voir avec l’Irlande et est même plus agréable… Jusqu’à qu’ils arrivent à voir l’estanciero au loin, tout semble être si calme… Le maya soupire un peu déçu, la lassitude s’entend dans sa voix « Tout le monde dort. » Mais il remarque vite un petit feu et une petite silhouette devant. Sans dire un mot à Chiranth, il se dirige vers cette source de lumière. Et cette personne au coin du feu n’est autre que son fils, en train de peindre des alebrijes - cette petite vision lui aura tiré un sourire rapide et triste de deux secondes à peine, avant de réaliser qu’il a vraiment pas pu célébrer la fête des morts à sauver Anthony et à courir après Fabio. Il voit la peinture qui est également sur son visage. Cela lui rappelle la peinture de guerre qu’il se mettait sur le visage à l’époque des Conquidastors et bien avant…

« T'es venu accompagné ? T'avais peur de pas être de taille ? »

Bastian répond par un soupir en premier et regarde Chiranth l’air de lui dire qu’il ne va pas le frapper, que tout va bien… Ou presque… Puis Horacio avant de se mettre à lui répondre sérieusement.

« J’ai surtout peur de mettre mes menaces à exécution, c’est à dire te faire du mal et d’être au point du non-retour. Je ne suis pas venu pour ça et ce n’est pas ce que je veux être dans les prochaines années. Chiranth est la seule personne qui sait au mieux me tempérer. »

Et lui non plus dans le fond, il remarque bien à quel point il est bien installé, dans son petit quotidien argentin avec le maté, sa peinture et le feu qu’il entretient depuis un moment. Il désigne de la main son ami qui est là.

« Horacio, c’est mon ami de longue date Chiranth, il fait partie de la même constellation que moi. Chiranth, voici mon fils Horacio, ou Fabio, peu importe comment il voudrait se faire appeler. »

Mais ce n’est pas ducon ou bâtard ou quel autre surnom de merde qu’il a bien retenu et pu balancer dans sa tête. Bastian est bien trop calme, est-ce la fatigue mentale des situations de ces derniers jours qui fait qu’il est comme ça maintenant ? En tout cas le maya dépose son sac par terre et finit par s’asseoir près du feu sans demander l’autorisation de son fils.

« New York, Florence, Prague, Copenhague, Madrid, maintenant la campagne d’Argentine. Je vois que tu t’es bien amusé à faire tous ces voyages avec le tableau qui ne t’a pas été si encombrant que ça.» Dit-il avec un petit rictus amusé, c’est plus fort que lui. Mais en vrai, il applaudit l’audace de Horacio et ça l’a bien réveillé pour dire. « On ne m’a jamais fait ça et très franchement, Chiranth peut le témoigner, j’ai été très en colère quand tu m’as tué et volé le tableau. J’en avais de ces plans pour te le faire payer… Mais j’ai réalisé que… Beh, cela ne sert à rien. Ni pour toi, ni pour moi, ni même pour Chi’ » Il détourne le regard et se met à observer le paysage de la campagne qu’il trouve apaisante malgré les bruits de la vie nocturne. « … En revanche, j’ai un autre jeu à te proposer. » Un autre but, quelque chose qui fera plus ou moins oublier la torture qu’est l’immortalité.
   

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(#) Re: So we'll make the same mistakes Till the morning breaks ( Ft Fabio, Chiranth & Bastian)     Lun 22 Nov - 12:01

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(campagne Argentine, Mi-novembre 2021) « Les voyages ne sont pas aussi aisés qu’avant. Il faut dire qu’ils ont des raisons de se méfier, Bastian et Chiranth, et peu de soutien. En plus d’éviter le Conclave, il leur faut aussi faire profil bas pour ne pas se faire repérer par l’Ordre et Dieu sait qu’ils ont mis assez de fois des bâtons dans les roues des Enfants de Prométhée pour avoir quelques ennemis là-bas aussi. Ce n’est pas le moment idéal pour traverser le globe. Seulement, il a promis à Bastian de l’aider à retrouver la trace de son fils dans ce grand jeu du chat et de la souris et si d’autres événements leur ont fait perdre cet objectif de vue lors de leur arrivée à Londres, il est temps de s’y remettre pour de bon. Surtout que Bastian a eu l’occasion de se calmer un bon coup et que Chiranth a légèrement plus confiance dans le fait qu’il ne tentera pas de tuer son fils de ses propres mains. Il faut célébrer les petits progrès. « Tiens. » Il avance la main par réflexe, mais se fige quand ses yeux se posent sur la boîte. Ce n’est pas un secret que Bastian l’a précieusement conservé en sa possession, comme il a précieusement conservé tout ce que Tal a pu lui laisser lorsqu’elle est partie. Bastian est plus las qu’il ne le pensait s’il la lui confie, même si seulement pour une soirée. Il faut dire que même s’il répond encore présent quand son aîné a besoin de lui, la confiance ne règne plus comme avant entre eux ; Bastian a gardé trop de secrets et fait trop de promesses dans le vide pour que Chiranth puisse encore avoir une foi aveugle en lui. Il hoche la tête et prend la boîte. « Espérons qu’on n’ait pas à se servir de ces antidotes. » Que ce soit à cause d’un serpent trop téméraire ou d’un quelconque poison que Bastian aurait pu garder sur lui malgré ses belles paroles.

Ils se mettent en route sans trop tarder, déjà en retard par rapport à leur estimation, tout ça parce que c’était impossible de trouver une place où garer la voiture. Leurs sacs sont chargés : premiers soins, eau, couvertures, barres énergétiques, ils essaient de ne plus rien entreprendre sans un minimum de préparation. Bastian s’est remis de sa blessure due à l’artéfact, mais les leçons apprises demeurent bien ancrées. Heureusement, pour eux, le chemin se fait calmement. Chiranth a même le luxe de pouvoir apprécier la nature autour d’eux et l’exercice physique. « On devrait faire des randonnées plus souvent que ça », observe-t-il. Il est certain que ce serait encore plus agréable sans la motivation de retrouver le filston de Bastian et sans avoir à se demander comment le papa de l’année réagira. Ceci dit, il ne peut nier être curieux à l’idée de voir la tête du rejeton. « Tout le monde dort. » Il faut dire qu’il n’est pas tôt quand ils arrivent à destination. « On peut aller attendre le matin plus loin. » Ils ont ce qu’il faut pour faire un bivouac très sommaire et ce n’est pas comme si aller toquer à la porte sans aucune idée de ce qu’un immortel fatigué de courir et irritable ferait en se voyant réveillé par un père envers qui il nourrit une rancune tenace semble être une brillante idée. C’est sans compter Bastian et ses sens surdéveloppés qui distingue une lueur dans le noir. Autant pour la nuit sous les étoiles.

Ils le trouvent au coin du feu, occupé à peindre des sculptures. C’est beaucoup plus détendu que ce que Chiranth avait imaginé, considérant la fureur de Bastian des semaines plus tôt, quand cette histoire a commencé. « T'es venu accompagné ? T'avais peur de pas être de taille ? » Ça lui tire un sourire. Malgré la poisse qui les colle, il faut croire qu’ils ont trop l’habitude de se tourner l’un vers l’autre quand il y a besoin d’aide. Même si cette fois, faire le bras armé n’a pas le même sens que d’ordinaire. « J’ai surtout peur de mettre mes menaces à exécution, c’est à dire te faire du mal et d’être au point du non-retour. Je ne suis pas venu pour ça et ce n’est pas ce que je veux être dans les prochaines années. Chiranth est la seule personne qui sait au mieux me tempérer. » Bastian a l’air plus raisonnable que fatigué et Chiranth décide de croire que c’est un bon signe alors qu’il hoche la tête à ce qu’il prend comme un compliment. Il n’est pas aussi efficace à ce job là que Tal, loin s’en faut, mais au moins Bastian a-t-il assez confiance en lui. Bastian qui, politesse retrouvée, fait même les présentations. « Enchanté. » C’est trop tôt pour noter la ressemblance familiale, hein ? Soit. Maintenant qu’ils ne sont plus des étrangers, Chiranth ne se fait pas prier pour s’asseoir près du feu, mains tendues pour les réchauffer. Il laisse à Bastian le soin de faire la conversation parce que bon, il est là plus en tant que sécurité, pour l’instant, s’assurer que les deux jouent fair-play. Faire vraiment la connaissance du fils de Bastian, ça viendra plus tard. Ils ont un petit morceau d’éternité pour ça, non ?

Les noms de villes tombent, témoins de l’attention que Bastian a porté aux déplacements de l'œuvre volée. Plus il y pense et plus Chiranth est convaincu que Tal aurait bien ri de voir quelqu’un lui jouer ce joli tour. « Je vois que tu t’es bien amusé à faire tous ces voyages avec le tableau qui ne t’a pas été si encombrant que ça. » Cette fois, il ne retient pas un petit ricanement. « Peut-être que c’est la nouvelle génération qui veut ça et qu’il faudrait penser à moderniser tes méthodes de transport. » Si sa participation à la discussion n’est pas indispensable, il ne se fait pourtant pas prier pour glisser la pique à l’attention de Bastian, sourire plus ou moins innocent sur les lèvres. Il sait tout le soin et l’attention que son aîné prend pour déplacer ses paquets. « J’en avais de ces plans pour te le faire payer… Mais j’ai réalisé que… Beh, cela ne sert à rien. Ni pour toi, ni pour moi, ni même pour Chi’ » Cette fois, son intervention est moins bonne enfant. « Et si t’arrêtais de penser à ce qui me rendrait service, hein ? » Parce que ça n’a pas été très probant dernièrement. Des fois, les bonnes intentions ne suffisent pas, surtout quand elles lui retombent dessus comme ça a été le cas avec Rahim. Qu’il s’occupe de ses affaires -de son gosse, en l'occurrence- et ce sans se préoccuper de ce qui arrange ou non Chiranth. Chiranth est bien assez grand pour veiller sur sa petite personne et lui signaler s’il n’est pas d’accord avec quelque chose. « … En revanche, j’ai un autre jeu à te proposer. » Chiranth grimace avant de jeter un regard au plus jeune. « Je sais que je suis censé être de son côté, mais si c’est une chasse au trésor, je te conseille de dire non. Ça peut prendre des décennies avec lui. » Et mener à bien des emmerdes, dans un coin désert de l’Irlande. Been there, done that, never again.
 

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(#) Re: So we'll make the same mistakes Till the morning breaks ( Ft Fabio, Chiranth & Bastian)     Ven 26 Nov - 9:57

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(!) ça parle de la mort attention  ohno
J'entretenais le feu de temps en temps. Ne pas laisser les flammes mourir. Dans l'esprit populaire, le feu c'était l'espoir. Mais j'étais pas sûr que l'espoir soit quelque chose de positif. Après tout... C'était ce qui est resté dans la boîte de Pandore, et si c'était dedans... C'est qu'il y avait une bonne raison. L'espoir ça empoisonne l'esprit, ça vend mille miracles, encore pire que l'plus déglingo des bonimenteur. J'les voyais s'approcher grâce à mes sens plus aiguisés. Une vue plus perçante qui me forçais souvent à me plonger dans le noir, parfois les lumières étaient trop vivaces, les stimulations trop compliquées à gérer, j'étais un immortel branlant p't'être. Ils sont là, deux hommes. Mais je reste plongé sur mon travail, l'une des deux créatures sèche. Les présentations se font finalement, et je vois l'ami de Bastian s'installer devant le feu. Je plonge mon regard dans les yeux de l'un, puis de l'autre, avant de hocher la tête.

"Fabio. On m'appelle Fabio. Tiens, ça te réchauffera un peu."
Je met de l'eau chaude dans la calebasse finement décorée, tendant le breuvage à l'homme. Lui il m'a rien fait, j'ai pas de raison d'me montrer têtu, infernal avec lui. Je fronce les sourcils et lance d'une voix glacé à mon géniteur. "Tu te penses si puissant par rapport aux autres ? Il faudrait déjà que tu arrives à prendre l'ascendant. C'est bien présomptueux de ta part. Et c'est aussi me sous estimer." Mais je hausse les épaules et lève les mains. J'n'ai pas envie de me battre. La lassitude et la fatigue sans doute. Et... Une certaine peur. Si je disparais, qui pourrait bien sauver les miches de ce crétin de Manolo ? Je l'adore ce p'tit gars mais il a l'instinct de survie  d'un lemmings, s't'a dire aucun. Et moi j'l'aime bien, si il était plus là j'm'emmerderait ferme, j'aurais personne avec qui regarder Narcos et les Sons. Bastian s'installe lui aussi auprès du feu, et je le laisse faire. C'est pas l'moment de jouer aux petits cons. J'ai plus 15 ans, aujourd'hui j'suis un homme. Certes j'me sens proche du précipice. Mais qu'est-ce que j'y peux. Les mots de Santiago traînent un instant dans ma tête. Puis vient le détail de mes voyages. Des lustres que j'avais pas quitté le continent. Mais j'm'étais amusé. Je sors une des clefs du chassi de ma poche, et le lance à Bastian. Une balise se trouvait dessus.

"Je m'amusais à t'envoyer des photos, mais j'vois bien que t'en avais pas besoin."

Je tourne le regard vers l'ami de mon paternel, un demi sourire sur la bouille.

"C'est un peu mon travail de déplacer des choses et des gens d'un point A à un point B sans me faire prendre. C'est pas une saloperie d'mur ou quelques frontières qui peuvent m'arrêter." J'étais l'passeur. J'savais reconnaître l'envie et l'avarice quand j'la voyais, et je savais généralement quelle patte graisser. La vie était ainsi faite. Les gens pouvaient être répugnants et avides d'argent, il fallait s'en accommoder et en jouer. Dans ce monde... Rien n'était tout blanc ou tout noir. Le monde était d'un gris terne, parfois il y avait des nuances, mais beaucoup trop peu pour que ce soit réellement notifié. Je sors un des paquets de clope que j'garde toujours sur moi, et j'en porte une à mes lèvres. J'l'allume avec un zippo, ces machins là sont increvables. Une fumée voluptueuse et bleutée s'envole en formant de multiples arabesques quand je tire ma première taff.

"Chiranth n'est pas le seul à pouvoir témoigner. J'ai beaucoup aimé les noms d'oiseaux qu'tu m'as offert. ça change pas mal de s'que j'ai pu avoir dans ma jeunesse."

Oh... Oui, le gamin d'une femme non mariée, ça fait toujours jaser, et si à une époque j'en avais pleuré à chaudes larmes, aujourd'hui c'était différent, aujourd'hui ça me faisais plus rien. La voix du comparse de mon père claque dans l'air, et j'lui lance un regard amusé, manifestement j'étais pas le seul qui avait des comptes à régler. Puis finalement vient le "j'ai un autre jeu à te proposer". Quand j'disais que l'espoir c'était un poison des plus meurtrier... J'aurais préféré boire une coupe de vitriole que de ressentir tout ce putain d'espoir. J'l'avais déjà ressenti dans ma jeunesse quand j'attendais désespérément. "Il reviendra un jour" avait toujours affirmé Luz, ma mère. Mais nos espoirs n'avaient jamais rien donné d'autre qu'une étrange déception teintée d'une amertume plus profonde encore. Mes doigts pianotent tranquillement sur ma cuisse. J'tourne la tête vers le dénommé Chiranth, et je hausse les épaules.

"Du temps, c'est tout ce dont on dispose tu sais. N'avoir rien à faire, aucun but, sans pouvoir en finir c'est... Le pire des châtiments." Parce que j'avais jamais vécu mon immortalité comme un don. J'avais jamais pris ça comme un cadeau. Plutôt un châtiment injuste. J'l'avais pensé en enterrant mes deux amours, j'l'avais pensé en perdant les membres de ma famille un à un, j'l'avais pensé en devant quitter ma ville, ma vie, tout laisser derrière moi, et vivre comme un fantôme. Un putain de fantôme. J'étais désormais oublié du temps, passager et spectateur des affres du monde. J'tire à nouveau sur ma clope.

"On nous voit comme des surhumains. Moi j'me vois juste comme un putain de monstre qui a dû gommer sa propre existence du monde. Une anomalie dégueulasse qui ne devrait pas exister. Et j'vois pas de quoi il faudrait être fier."
Froid constat, aucune émotion ne s'affiche sur mon visage. J'observe les flammes, la lueur de ces dernières offrant un masque grimaçant d'ombre et de lumière à ma face.


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(#) Re: So we'll make the same mistakes Till the morning breaks ( Ft Fabio, Chiranth & Bastian)     Sam 27 Nov - 17:13

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(campagne Argentine, Mi-novembre 2021) « On devrait faire des randonnées plus souvent que ça. » Bastian s’est arrêté sur le moment, pour une minute le temps de reprendre sa respiration et aussi de profiter le paysage qui s’offre autour d’eux. Il s’appuie sur sa cuisse et hoche la tête, appréciant aussi le calme, le presque silence et cette paix que lui apporte cet endroit. Il en revient presque à considérer à se réfugier ici, reprendre son élevage d’alpagas et être tranquille de toute civilisation. « Ça me manque aussi ces petits moments de tranquillité. »  répond le maya avant de regarder Chiranth avec un petit sourire triste. Oui, il a compris où est ce que son jeune voulait en venir. Ils ne se réunissent plus pour boire un verre près d’un feu, ni pour faire une balade comme ça sans qu’une poisse ne leur tombe dessus. Non, ces derniers mois, ce n’était pas ça du tout entre eux. Il est vraiment désolé pour ce qui s’est passé, mais il ne dit rien de tout ça. Ce n’est pas le moment non. Tout ce qu’ils doivent faire, c’est de retrouver Fabio, qu’ils en discutent sérieusement de ce qui va se passer à l’avenir. Parce que ce qui l’attend, même pour Chiranth, ne va pas être drôle du tout. Bon au moins, Chiranth n’a pas non plus Prométhée, notamment Rosa à ses trousses une fois qu’elle aura accouché.

Bastian ne relève même pas le fait que Fabio donne du maté à Chiranth, il n’en fait même pas une scène du tout. En vrai, il est plutôt soulagé que Fabio donne de quoi réchauffer un peu son ami qui est plus frigorifié que lui. Le maya met les mains dans les poches avant de lever à peine les yeux au ciel à sa remarque. « Ce n’est même pas une question de puissance Horacio, mais plus d’instabilité émotionnelle. » explique-t-il lassé avant de détourner le regard pour observer les sculptures de son fils. Il reconnaît les créatures qu’il appelle les alebrijes, il aurait tant aimé les découvrir à la fête au Mexique qu’il a totalement raté. Et rien qu’à l’idée que ce ne sera pas la première fois qu’il va la louper… Bastian parle d’instabilité émotionnelle, il réfère à ce qui s’est passé ces derniers mois et de sa crise lors de la libération de Tony. Et il n’a pas envie de péter un câble à nouveau face à Fabio.

Puis vient le sujet du tableau de Tal. Bastian ne peut pas s’empêcher de laisser un micro-sourire apparaître face au commentaire de Chiranth avant de sentir un de ses réflexes se réveiller quand Fabio lui lance un truc. Le maya regarde ce qu’il vient d’attraper et reconnaît la clef du chassi. Il lâche un petit rictus. « Je prends toujours mes précautions car on ne sait jamais s’il y a un petit malin qui me vole une de mes oeuvres de collection… » commente-t-il avec le léger sourire aux lèvres, avant d’écouter le niño parler de ce qu’il fait vraiment. Il note ça dans le coin de la tête, parce que c’est intéressant et en soit, cela va les tous aider. Et ça tombe bien, parce que le jeu qu’il va lui proposer va lui donner un avantage plus conséquent que Bastian qui… Lui, il est plutôt mal parti.

« Chiranth n’est pas le seul à pouvoir témoigner. J’ai beaucoup aimé les noms d’oiseaux qu’tu m’as offert. Ça change pas mal de s’que j’ai pu avoir dans ma jeunesse. » Bastian grimace encore une fois de plus et baisse la tête d’un coup avant de lâcher un très gros soupir. Fallait s’y attendre à ces insultes même si ça a dû être jouissif pour Fabio, d’avoir enfin toute l’attention de Bastian après toutes ces années. Après lui avoir pourri la vie en n’existant pas. Il relève la tête vers son fils. « C’est venu au fond du coeur parce tu m’as volé le tableau qu’il ne fallait pas voler. Vu ton travail actuel, tu as dû te renseigner sur la valeur inexistante du tableau. Il n’a rien à envier des autres que j’ai en collection… Mais, cela a une valeur sentimental extrêmement important pour moi. » explique Bastian en bougeant un peu les mains comme pour appuyer ses propos, tout en tenant la clef du chassi à la main qu’il joue à bouger entre les doigts. C’est un signe de nervosité qu’il ne contrôle pas.  «  Et si t’arrêtais de penser à ce qui me rendrait service, hein ? » Bastian grimace et se pince les lèvres avant de regarder Chiranth d’un air désolé. Il sait qu’il a merdé là-dessus et il soupire un peu. « J’y travaille. Désolé, les habitudes ont la vie dure… Je fais au mieux. » Il sait bien qu’il a merdé là-dessus parce qu’il a gardé le secret qu’il aurait dû partager en vrai, et ce depuis des années et il ne l’a pas fait parce qu’il avait peur de la réaction de Chiranth vis à vis de Lova. Il ne voulait pas créer d’esclandre dans l’Ordre… Au final… Cela n’a servi à rien. Il regarde à nouveau Fabio, qui est quand même revenu sur sa jeunesse, de sa vie de mortel qui n’a pas été aussi simple que ça. « Encore une fois, je suis désolé Horacio, de ne pas avoir été à la hauteur d’un rôle que tu attendais de moi, d’être à la hauteur des espérances de ta mère. » Il ne pensait pas qu’il aurait fait tant de dégât que ça, à Luz. Qu’il aurait détruit la vie d’une famille entière. Il ne pensait pas qu’il aurait créé une telle conséquence.

Le maya regarde à nouveau Chiranth, qui vient de commenter, en haussant les sourcils, offusqué. « Ce n’est même pas une chasse au trésor le pire ! » commente-t-il, lui aussi traumatisé de la finalité de cette chasse. Ah non, mais depuis qu’il s’est blessé à la jambe et qu’il s’est retrouvé avec un vilain rhume, Bastian ne veut plus jamais refaire une telle chasse au trésor comme ça, même si ça a bien occupé les membres de la constellation… Même si ça les a aidé à supporter au mieux l’éternité et qu’ils ont pu voyager, découvrir la beauté du monde, que l’immortalité pouvait leur offrir. Parce qu’il n’y a pas que la malédiction là-dedans, il faut juste… Réussir à ouvrir les yeux et se dire que ce n’est pas plus mal… « Du temps, c’est tout ce dont on dispose tu sais. N’avoir rien à faire, aucun but, sans pouvoir en finir c’est… Le pire des châtiments. » Silence et même que Bastian arrête de jouer avec la clef du chassi à la main. Il sait ce que ça fait tout cela, son ami aussi. Tous les deux ont bien vu le temps faire les dégâts et emporter tout ce qu’ils avaient eu de leur vie de mortel. « On nous voit comme des surhumains.  » Il repense à la conversation avec Key, qu’ils étaient l’équivalent des dieux. Il est vrai que les mortels ont tendance à voir comme une autre espèce, dont il faudrait avoir peur, dont il faudrait vénérer. Une espère à part. Cela dit, il s’est égaré une ou deux secondes en se demandant comment elle va, cette jeune femme depuis tout ce temps… « Moi j’me vois juste comme un putain de monstre qui a dû gommer sa propre existence du monde. Une anomalie dégueulasse qui ne devrait pas exister. Et j’vois pas de quoi il faudrait être fier. » Il a vraiment du mal avec son immortalité Fabio, au moins, il a de la chance lui de pouvoir l’exprimer avec des immortels comme lui, parce que Bastian, il a passé cinq cents ans quasiment à ne pas pouvoir en parler à qui ce que ce soit, à ne pas croiser ne serait-ce un seul immortel, à être coincé dans ce rêve récurrent avec une femme au nom de Catriona. Il ne s’en est jamais plaint parce qu’il ne pouvait pas et n’avait personne pour. Juste après, il a écouté tous les nouveaux immortels morts après lui, quand il le pouvait. Chiranth, Anthony, Camille, Maïa, Rahim, Lucian… Ainsi de suite.

« Eh bien je vais t’apprendre une chose.» dit Bastian qui pose les bras sur ses genoux. Il sait quoi dire en général, mais il se sent terriblement fatigué et s’ajoute la difficulté qu’il fait face à son fils biologique. Un troisième fils, qui lui rappelle de comment il a abandonné ses deux fils seuls, à mourir de faim. En vrai, il est un lâche qui abandonne tout le monde pour se réfugier dans un coin, à attendre qu’il ne reste plus rien. Il passe la main sur sa barbe de quelques jours quand il se met à réfléchir aux mots avec attention pour au final se laisser aller. « Je pensais pareil comme toi à une période, je n’avais personne à qui en parler, je n’avais pas de but et le temps était effroyablement long. Les gens quand ils découvraient que je ne mourrais pas, ils me lançaient un de ces regards à te figer sur place. Tu étais accepté par personne ou on te prenait pour un envoyé de dieu… Tout ce que je voyais de l’immortalité, c’était tout sauf un cadeau. Puis je me suis trouvé un but, une occupation qui fait passer toutes ces longues années avant de retrouver d’autres immortels qui m’ont permis d’oublier la solitude et qui m’ont permis d’apprécier ma longue vie. Certes, on est peut-être des surhumains, des monstres, mais nous sommes pas isolés. Il existe une poignée d’immortels dans le monde entier, une constellation que tu connais. Ce n’est pas une famille qui n’a rien à voir avec celle que tu as connu de ta vie de mortel, mais certaines personnes s’en rapprocheraient comme ça l’a été pour nous. » Bastian regarde la clé du chassi qui contient le GPS dessus, dire qu’il se trouvait ridicule à mettre cela sur un tableau sans aucune valeur monétaire. Et pourtant, le voilà, avec son fils et son ami. Il soupire assez las. « Je ne sais même pas si tu es au courant, mais même les immortels ont une fin. Le tableau que tu m’as volé, appartenait à une immortelle qui a été à mes côtés pendant plus de 500ans et elle le m’a personnellement offert. C’est elle qui l’a fait peindre d’un artiste pas forcément reconnu à mon attention. Aujourd’hui, ça fait déjà deux ans et demie qu’elle est décédée. Du jour au lendemain, elle s’est retrouvée mortelle. Juste comme ça, sans prévenir et sans que je le sache, je l’ai tuée au lieu de tout faire pour lui sauver la vie. » Il hausse les épaules, ça lui apprendra à vouloir faire gaspiller une vie comme ça, qui est pourtant au nombre limitée. C’est extrêmement cruel, même sur ça la nature l’est. Et depuis qu’elle est décédé, tout semble s’écrouler un peu et il est reconnaissant de la présence de sa constellation, de Rahim... De tout le monde même s’il les a envoyé bouler l’année du décès de Tal. Il ressent encore cette violence qu’il a expérimenté quand il a réalisé que Tal n’allait plus jamais ouvrir les yeux. «  Pour que tu aies une autre perception du temps et du but à avoir pour ta longue vie. Je te gagne du temps et je t’évite de te torturer davantage, avec cette peur de ne pas avoir de but et ne pas savoir quoi faire… Je te propose un jeu. Avec le bordel que j’ai foutu ces derniers temps, j’ai perdu quasiment toute ma collection et je vais devoir tout récupérer à mes risques et périls. Attends, attends… Je ne te demande pas de les récupérer à ma place. Au contraire. Tu as l’occasion de pouvoir me voler tout ce qui m’appartenait sous mon nez. Je te propose justement une course pour récupérer toute ma collection. Évidemment ce que tu as réussi à récupérer sera à toi, tu en feras ce que tu veux. Aussi s… » Il se met à tousser d’un coup, la gorge est devenue trop sèche à force de trop parler. Il se racle la gorge pour se reprendre et secoue la tête avant de faire un geste vague de la main comme pour dire que ça va. Il devrait arrêter de faire le père castor… « Tu n’es pas obligé de dire oui tout de suite, tu peux prendre le temps que tu veux, après tout, tu en as… Pour réfléchir à cette proposition. Je te donne mon carnet qui contient tous les détails de ma collection, ainsi que mon nouveau numéro de téléphone pour me contacter. Si jamais j’ai encore changé de numéro ou quoi… J’enverrai un courrier ici. » Dit-il en prenant son carnet qu’il sort de sa poche intérieur de son manteau et qu’il tend à Fabio. Ce n’est évidemment pas le carnet original, c’est sûr, c’est une copie que Bastian a pu faire pendant tout le trajet en avion en direction d’Argentine.
   

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Chiranth Pasavan
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(#) Re: So we'll make the same mistakes Till the morning breaks ( Ft Fabio, Chiranth & Bastian)     Mer 29 Déc - 15:22

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(campagne Argentine, Mi-novembre 2021) La chaleur sèche du Maroc et les heures passées à tourner en rond, enfermés dans un écrin de sécurité stérile et ennuyant à mourir, n’ont rien fait pour ce manque de connexion entre eux. Ils font toujours équipe. Il y a des liens qui résistent aux pires épreuves, c’est vrai, mais ils ont tellement sollicité leur connexion tout en la prenant pour acquise qu’ils ne se sont pas rendus compte n’avoir rien fait pour l’entretenir. Chiranth pourrait être puéril et argumenter que Tal a toujours été la plus sensible à ce genre de choses. Que Bastian est le plus vieux et devrait donc être le plus reponsable. Ce serait se mentir à lui-même : cela fait bien longtemps que Bastian et lui ne se sont plus retrouvés pour simplement boire un verre et discuter, sans qu’aucune urgence ne se fasse sentir, sans qu’aucune mission ne les préoccupe. Aujourd’hui n’échappe pas à cette mauvaise habitude. « Ça me manque aussi ces petits moments de tranquillité. » Pendant une seconde leurs regards se croisent et, en silence, une promesse y passe. Quand ils se seront sortis de cette mauvaise passe ils feront mieux, l’un envers l’autre. Ils ont le temps, n’est-ce pas ? Il est peut-être plus compté qu’ils ne le pensent, immortalité factice qui rend le passage du temps si traître et pernicieux, mais il n’en reste pas moins qu’ils disposent de plusieurs vies et qu’ils devraient commencer à en tirer le meilleur parti possible.

Pour l’instant, la meilleure chose à faire, c’est de se réchauffer. « Fabio. On m'appelle Fabio. Tiens, ça te réchauffera un peu. » Avec les décennies passées en compagnie de Bastian et de Tal, Chiranth a appris à aimer le maté. Il est loin des premières fois où il a goûté, nez retroussé et grimace à l'appui, et trouve maintenant un certain plaisir à savourer la boisson. Surtout lorsque l’air se fait frais. Et surtout lorsqu’elle est proposée de si bon cœur, ignorant volontairement que c’est peut-être une façon pour le gosse de faire les pieds à son père, ou au moins de lui signaler sans faux-semblants qu’il n’est pas exactement le bienvenu. « Merci, Fabio. » Chiranth prend quelques gorgées. C’est exactement ce dont il a besoin après cette marche et avant une discussion qui promet d’être compliquée. Il n’a même pas la bonne grâce de partager avec son aîné. Il pourrait dire ne pas vouloir vexer Fabio, mais la vérité est bien plus simple : la rancœur qu’il a encore pour Bastian le rend puéril. Malgré ses airs de témoin désintéressé, ça ne l’empêche pas de garder un oeil sur chacun des deux protagonistes, prêt à lâcher la calebasse pour empêcher qu’ils en viennent aux mains. Heureusement, malgré les paroles dures, Fabio semble tout aussi désintéressé par la violence que son paternel. Peut-être s’est-il rendu compte que le tuer ne lui apporte pas la satisfaction dont il avait rêvée avant cette première rencontre finement orchestrée. Quant à Bastian… Malgré l’électrochoc qu’a été la mission sauvetage de Tony, il reste hautement imprévisible, comme il le dit lui-même. Donc Chiranth se doit d’être attentif, c’est même pour ça que Bastian lui a demandé de l’accompagner.

D’autant plus que ce n’est pas n’importe quel tableau que Fabio a volé. Un petit morceau d’elle que Tal a laissé derrière. C’est facile, avec le recul, de dire qu’elle serait ravie de voir la toile voyager et être utilisée pour rendre chèvre Bastian, le titiller et lui faire se rendre compte que ce n’est pas la fin du monde. Qu’il a encore des proches auxquels il doit faire attention. N’empêche que Chiranth n’a pas rit quand Bastian lui a dit pour le vol, bien au contraire. Lui aussi, il est devenu trop sérieux. « C'est un peu mon travail de déplacer des choses et des gens d'un point A à un point B sans me faire prendre. C'est pas une saloperie d'mur ou quelques frontières qui peuvent m'arrêter » Il hoche la tête. Ce ne sont pas les gens qui manquent pour ce genre de jobs, toujours plus d’un à fanfaronner que rien ne l’arrêtera jamais, qu’il est le meilleur à ce qu’il fait et qu’il se rit des missions dites impossibles. Ils sont plus rares, ceux comme Fabio, qui peuvent réussir à faire autant voyager une œuvre d’art. « C’est un talent utile. D’autant plus de nos jours. » Ils peuvent tous tomber d’accord sur ce point, qu’ils soient amis de l’Hydre ou de Prométhée. La modernité leur donne souvent du fil à retordre, là où les siècles passés faisaient du monde un terrain de jeu grandeur nature, avec bien moins de filets à l’entrée ou à la sortie de chaque pays. Soit. Ils s’y font et s’adaptent : c’est soit ça, soit finir en rat de laboratoire. N’empêche que de jouer au passeur expose Fabio plus que les autres, chaque passage de frontière étant une chance de plus de laisser des traces pour qui sait où regarder. Ce n’est pas d’un total inconnu dont on parle, mais bien du fils de Bastian. Seulement, Chiranth ne le connait pas assez pour se permettre une vaseuse mise en garde. Il renifle quant il est question des noms d’oiseaux dont le paternel indigne et ignorant a affublé son enfant, témoin de certains et ne pouvant qu’imaginer ceux lancés en présence de l’autre. Ils sont derrière cette première rage. Ce n’est que quand il est de nouveau question de lui qu’il tique et rappelle à l’ordre son aîné. « J’y travaille. Désolé, les habitudes ont la vie dure… Je fais au mieux. » Un hochement signifie que les excuses, si elles ne suffisent pas à tout effacer et racheter, sont tout du moins acceptées.

Il pourrait par exemple arrêter d’organiser des jeux stupidement compliqués alors qu’il est question de quelque chose d’aussi rare et dangereux qu’un artéfact capable de se jouer de leur immortalité. Juste une idée. « Ce n’est même pas une chasse au trésor le pire ! » Le regard blasé que Chiranth lance au principal intéressé parle à sa place : il attend d’entendre quelle idée farfelue Bastian a eu avant de décider si c’est un coup de génie ou une idiotie gigantesque. Il y a rarement un entre deux avec le Maya. « Du temps, c'est tout ce dont on dispose tu sais. N'avoir rien à faire, aucun but, sans pouvoir en finir c'est... Le pire des châtiments. » Ok, soit. Chiranth fronce les sourcils, songeant distraitement que le gosse n’est pas très doué pour créer une bonne ambiance, part sarcastique de son esprit qui ne se tait que rarement. Protection frivole contre cette douleur et cette solitude si propre à tous les immortels, contre cette farandole de visages qui le hantent, des noms qui se mélangent et s’effacent et perdent leurs couleurs alors que les années passent. S’il se souvient encore du rire de sa défunte femme, il a depuis longtemps oublié les tonalités exactes de sa voix, un autre de ces trésors à jamais ensevelis. Mais l’immortalité n’est que factice. Même celles qui n’auraient jamais dû pouvoir le quitter sont parties, celles à qui il a pu s’ouvrir sans réserve. Il lui reste Bastian. Un des rares qui peut encore le faire se sentir stupidement jeune quand le reste de l’humanité le fait se sentir si las et si vieux. Bastian qui n’est peut-être pas son père de sang, mais qui compte cent fois plus à ses yeux. Et Fabio lui a tiré dessus, lui a volé une de ses vies si précieuses qui le séparent encore de la mort. Il devrait être en colère, Chiranth, et les dieux savent qu’il l’a longtemps été. Mais la colère ne sert à rien ici et maintenant.  Comme un écho à ses pensées, Bastian se met à parler, à raconter une histoire comme seul lui sait le faire.

La conclusion en est plus dure que d’ordinaire. « Aujourd’hui, ça fait déjà deux ans et demie qu’elle est décédée. Du jour au lendemain, elle s’est retrouvée mortelle. Juste comme ça, sans prévenir et sans que je le sache, je l’ai tuée au lieu de tout faire pour lui sauver la vie. » Chiranth n’a pas tous les détails. C’est une de ces histoires que Bastian conserve tout près de son cœur et garde jalousement. Sûrement aussi une de ces peines dont il se rabâche les reproches. Il pose une main sur le genou de son aîné et serre doucement. « C’est quand on commence à surmonter cette vision de l’immortalité comme une malédiction, quand on a enfin un cercle solide de proches qui comptent plus que tout pour nous, que la mort se rappelle à notre souvenir. » Il ne peut rien contre le ton amer de cette remarque. Non, leurs vies allongées ne sont pas qu’une éternité à souffrir et à jouer les fantômes. Ils sont encore humains. Ils ont encore tout autant d’opportunités que d’autres. Et pour toute douloureuse qu’ait été la perte de sa femme, pour toute affreuse que sera celle d’Adrian quand son heure viendra, Chiranth n’échangerait pour rien le privilège de les avoir connus et de les avoir aimés. « Il y aura toujours des personnes qui en valent le coup. Et il y aura toujours de quoi apprendre, de quoi inventer et innover. » Les nobles causes ne sont pas son fort, mais qu’en est-il des philosophes, artistes, écrivains et scientifiques immortels ? De celles et ceux qui continuent à se dévouer à une passion plus grande qu’eux ? « Comme tu dis, on ne peut pas échapper à cette vie aussi facilement que les mortels. Mais on peut toujours y trouver quelque chose d’important à faire. » Leur existence n’est pas vaine.

Et si Fabio n’a pas de but pour l’instant, il a son père pour lui donner une illusion à court terme, quelque chose pour s’occuper et ne pas s’enfoncer dans une crise existentielle qui n’aide personne. Une course de vitesse pour récupérer des œuvres d’art disséminées partout dans le monde, rien que ça. La planète devenue un bac à sable grandeur nature. Chiranth se contente de siroter le maté généreusement offert et de profiter du calme de la campagne. « C’était donc ça que tu gribouillais dans l’avion. » Le mystère est levé. Il étouffe un bâillement et s’étire. « Je vais te laisser mon numéro aussi, si ça te va, à toi de choisir de l’utiliser ou non. Mais comme ça, si le vieux te cause des ennuis ou si tu as besoin de quoi que ce soit, sait-on jamais… » Il laisse sa phrase en suspens. Pourquoi contacter un parfait inconnu ? Il ne sait pas. Mais des fois l’ennui et la solitude poussent à chercher un contact humain quelconque et Chiranth serait bien emmerdé si le gosse n’avait pas au moins cette possibilité.
 

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