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  el sabor de la vida •• Camille

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(#) el sabor de la vida •• Camille    Mar 10 Aoû - 19:16

El sabor de la vida
@Camille Kergoat


Bastian est assez agacé d’être assez inculte sur ces technologies malgré ses efforts… Il a l’impression de ne jamais s’en sortir, et c’est peut-être tant mieux pour lui, parce qu’il n’est pas très tenté de mettre quoi ce que ce soit sur le net qui pourrait causer sa perte. Mais il n’est quand même pas rassuré pour ses proches qui se lancent dans cette folie, à poster des photos et dire que la plupart des immortels se sont fait avoir… Bon, grâce à Rahim, il a appris de nouvelles choses sur l’ordinateur. Pas pour poster de nouvelles choses, des photos ou quoi. Pas pour envoyer des mails avec plein d’image et une belle mise en page digne d’un graphiste. Mais au moins, il peut regarder ce que font ses proches… Notamment sa nouvelle cible du moment: Camille. Il poste des critiques gustatives, c’est très utile pour Bastian qui cherche où aller manger, sachant que lui et Camille ont pratiquement les mêmes goûts. Ils partent souvent dans des débats culinaires qui ne s’arrêtent jamais, que même les membres de la constellation ont du mal à les réfréner et peuvent partir dans une autre pièce sans que les concernés s’en aperçoivent. En vrai, il aime beaucoup le blog de Camille, parce qu’il ne déçoit jamais dans ses critiques et les comparaisons qu’il peut faire dans les repas. Il a le don de lui arracher les sourires.

Mais il a aussi ce don de l’inquiéter, parce qu’il passe beaucoup par les réseaux sociaux. Il est connu comme étant celui qui apporte la bonne humeur du groupe, qui redonne le sourire à tout le monde. Il est également connu pour être beaucoup sur le téléphone, en plus de voyager dans les quatre coins du monde. Des fois Bastian a du mal à le suivre. Puis lui vient une idée assez machiavélique entre deux cours. Il a décidé de mettre en pratique les cours de Rahim. Attention à l’adresse postale d’ordinateur (il pourrait tout simplement appeler adresse IP ?) du webcafé. Créer une adresse mail, mettre un pseudo d’un utilisateur Italien, prendre une photo sur le web pour faire un avatar et puis hop: le résultat est parfait ! C’est de la tarte ! Easy as pie ! Non ? Bon il reconnaît que trouver une photo pour un avatar a été un peu laborieux qu’il avait envoyé un SMS d’appel à l’aide à Rahim qui lui a demandé ce qu’il manigançait encore une fois de plus…

Bastian laisse un commentaire sous la dernière publication de Camille, en écrivant en Italien (il a veillé que son VPN l’emmène en Italie au moins, c’est déjà ça). Conseillant un restaurant qui va ouvrir à Firenze, et que cela a tout un potentiel d’être un des meilleurs restaurants de la ville ! Cela devrait être parfait non ? De quoi bien attirer le Français non ? Bastian ne peut pas s’empêcher de sourire au coin, à l’idée de lui tendre un traquenard juste pour lui montrer ce qui pourrait bien se passer si c’était un membre du conclave qui l’avait attiré ici hein ? Bon il espère quand même qu’il n’y ait réellement pas un membre du conclave. Il en a déjà croisé un récemment avec Zyanya, et il veut éviter de faire une nouvelle rencontre. Le but n’est pas mettre Camille en danger, il est encore trop jeune pour ça, il n’a pas encore dompté ses dons aussi… Don qu’il espère ne gâchera pas la surprise quand même. Puis de toute manière, qu’il voit Bastian ou pas dans ses visions, il viendra quand même manger un bout avec lui. Bastian avait même prévu un passage rapide en Italie, car ce pays lui manque vraiment. Il y a vécu pendant quelques années et il a des souvenirs de l’époque de la famille Médicis qui avait une telle influence. C’était un honneur d’avoir vécu en même temps qu’eux.

Les jours passent.

Les vacances ont un goût de liberté, la liberté de pouvoir se focaliser sur son travail à temps plein, être dans le trafic et voyager un peu dans les quatre coins du monde en restant cohérent à prendre des avions low-cost. Bastian a l’habitude de voyager assez souvent dans ces conditions et s’il pensait son corps trop vieux pour supporter ces conditions-là, c’est une aubaine qu’il ne soit pas vieux d’une cinquantaine d’années, ça aurait été pire. Dire qu’aujourd’hui, pour les mortels, il est considéré comme étant un jeune quand même. Pas étonnant avec l’espérance de vie qui peut aller au delà de 100 ans…

Et comme il s’attendait avec les compagnies low-cost: problème d’avion. Heureusement que cette fois-ci il a pris un vol direct, sans escale depuis Madrid. Donc tout s’est bien passé, même s’il est arrivé avec quelques minutes de retard à son hôtel. Il a pris le temps de se préparer et puis sortir en une heure même pas pour aller rejoindre Camille à ce restaurant. Camille qu’il retrouve assez rapidement en posant la pain sur son épaule pour une tape amicale, une salutation digne d’un Bastian. « ¡ Hola Camille ! » Il comptait sur la surprise de ce dernier, mais apparemment, il l’a ratée. Le Maya plisse les yeux en l’observant. « Mh, tu as progressé non ? » Bien sûr qu’il parle de son don de prescience. C’est quand même bon signe que ce jeune homme progresse et même s’il est un peu dégoûté que sa fourberie n’aie pas marché, Bastian ne peut pas s’empêcher d’être content. « Je n’ai pas eu le temps de manger ce midi, ni ce matin. Donc j’ai vraiment très faim. Tu viens de Paris ? »

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(#) Re: el sabor de la vida •• Camille    Mer 11 Aoû - 21:20

El sabor de la vida
@Bastian Trujillo


ça avait commencé de la plus simple des manières, t'avais posté une critique sur un resto indien qui venait d'ouvrir à New York. Bien sûr que t'y avais traîné tes miches, parce que le niveau du restaurant était gastronomique. Puis le restaurant était tenu par le descendant d'un type qui avait apprit auprès d'un chef, en même temps que toi. Discret, efficace, foutrement sympa, mais à 100% hétéro, ça, ça faisait aucun doute. Bah quoi ? Y'avait-il un mal à tester ? Tu crois pas. A cette époque tu tentais d'oublier Augustin. Mais plus d'un siècle plus tard, tu l'avais pas oublié ce mec. Enfin bref... Le repas à Om̐ s'était passé de la plus agréable des manières, t'avais le palais en feu à cause des épices, mais le tout était bien dosé et donnait aux plats une saveur unique, le lait de coco adoucissant un peu le tout.

Et là, qu'est-ce qu'on ne t'avais pas proposé en dessous de ta critique ? Un nouveau restaurant prometteur ? Tu demandais que ça. En plus... Il était en Italie, t'avais passé beaucoup trop de temps dans ce pays à profiter de la vie, un verre de vin dans une main, en train de dorer au soleil. Tu t'étais perdu dans bien trop de bras également, là bas. Ce que tu voulais vraiment, tu pouvais pas l'avoir, jamais. Alors... Le temps d'un soir, il t'arrivait de t'égarer parmi une foule grouillante d'envie, de désir, histoire de te sentir désiré au moins le temps d'une nuit, pour ne redevenir qu'un inconnu, foutu grain de sable dans l'océan.

ça t'avais pris deux semaines pour organiser ton périple en Italie. Florence... Voilà bien longtemps que t'y avais pas foutu les miches. Et après avoir fait un détour par la maison de famille, et avoir constaté les dégâts (T'avais prévu de la retaper cette maison... Mais disons que t'étais pas doué avec tes dix doigts. T'avais commencé par dégager tout ce qui pouvait l'être, qui prenait la poussière, mais y'avait pas l’électricité et... Bon sang t'avais pleins de casquettes, mais pas celle là.), t'avais fini par t'offrir un roadtrip à travers la France.

Tu faisais plus de stop depuis les années 80. Il arrivait des trucs sales parfois, aux auto-stoppeurs. Alors t'avais décidé de passer ton permis deux roues. T'avais aussi fini par passer celui, voiture, dans les années 2000, mais t'aimais plus que tout la moto, tu sentais le vent dans tout ton corps. Parfois tu te disais que t'étais un peu accro à toutes ces sensations. Le soucis, avec les longs voyages, et la solitude en générale, c'était que tu pensais. C'était que la mélancolie et l'ennui étaient là, à rôder dans les ombres, prêts à se saisir de toi dès que tu flancherais. Tes cicatrices, tes séquelles elles sont peut être pas visibles, mais elles étaient bien là. L'immortalité elle s'obtenait pas sans prix. Et encore... L'immortalité, pour vous, c'était un concept bien trop relatif. Tu prends plusieurs photos, des sites Français que tu vois, de la Suisse, de l'Italie, si t'en poste quelques unes sur ton instagram, les selfies, tu les réserves à ta famille, ta constellation.
T'arrives finalement à Florence et tu te pose sur la terrasse panoramique du restaurant. T'as vue sur la  Cupola di Brunelleschi. Les souvenirs te reviennent avec vivacité. C'était ton fardeau, garder les yeux en arrière, les souvenirs étant teintés d'émotions.

Alors que tu commandes un thé glacé (maison s'il vous plait), tu sens des vertiges caractéristique. Très vite, tu seras plus là, tu t'accroches à la table, tes jolis ongles vernis de bleu s'accrochant à la table. Tu t'étais habillé de la manière la plus simple qui soit pour toi, un t shirt bleu pâle avec un chaton s'amusant à jouer les godzillas, une chemise à carreaux bleu-vert ouverte sur les épaules, un jeans bleu délavé et troué aux jambes, un raz-de-cou pourvu d'un petit pendentif représentant un cœur, t'avais également une multitudes de bagues de toutes les couleurs aux doigts, et quelques bracelets en cuir autour des poignets. Tes talons avaient attirés bien des regards, qui s'étaient accrochés à toi avec jugement lorsqu'ils avaient vus tes yeux surlignés d'eye-liner. Mais tu te foutais bien de l'avis des inconnus sur ton androgynie. T'aimais bien la profondeur que prenait ton regard lorsque tu te laissais aller à un peu de fantaisie. Mais ton accoutrement ou ton thé glacé n'avaient rien à voir dans tes vertiges, t'avais l'impression de perdre pied, et t'eus l'impression que quelqu'un allait te sauter dessus. Un nom te vint du fond de la gorge. Alors... C'était un petit traquenard ? Il te fallut une minute, et quelques gorgées de boisson glacée pour te reprendre. Tes doigts pianotaient tranquillement sur ta table, quand soudain tu sentis une main se poser sur ton épaule. T'avais même pas sursauté, t'étais fier.

"buongiorno Bastian ! Quel bon vent t’amène à Florence ? Sans prévenir les copains en plus ? C'est scandaleux !"

Un sourire mutin étira tes traits, alors que tes prunelles pétillaient d'une joie certaine. Tu croisais les jambes avec une certaine élégance.

"Bien entendu que j'ai progressé mon chou, la question ne se pose même pas. Faut bien que ça arrive à un moment donné, tu crois pas ? J'ai eu du mal à comprendre mais... J't'ai vu."


Tu te penches un peu en avant, prenant appui sur la table, avant de montrer du plat de la main la chaise en face de toi, penchant la tête. "Prends place. Et si tu m'expliquais ce que tu fais là ? Tu devrais essayer leur thé glacé, il est infusé à la perfection, et ils y ont mis une touche de sirop d'hibiscus. C'est excellent."


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(#) Re: el sabor de la vida •• Camille    Jeu 12 Aoû - 10:59

El sabor de la vida
@Camille Kergoat


Le contraste était très drôle à voir entre les deux personnes, vu par les Italiens. Certains peuvent avoir l’habitude d’un duo d’excentrique et son contraire, le concentrique. Mais les plus vieux, aka les boomers sont plus facilement choqué. Ils peuvent se faire des idées, Bastian pourrait même dire qu’ils sont libres de se faire des idées, après tout c’est bien et bel la liberté de penser tant qu’elle n’atteint pas la liberté d’autrui. Donc ils peuvent faire, dire et penser ce qu’ils veulent. La seule chose qui peut dégoûter Bastian, c’est qu’il est difficile de surprendre Camille. « Tu sais bien que j’aime avoir l’effet de surprise ! » Répond-t-il en faisant un clin d’oeil. Il est inutile de dire à Camille qu’il est en déplacement comme toujours quand il a du temps libre pour son véritable métier. Il avait retrouvé un masque Mexicain qui avait disparu pendant près de deux cents ans au marché noir à Tolède, ce qui était une très grosse surprise pour Bastian qui n’a pas hésité à venir là-bas. Bien sûr, il avait prévu de faire un petit passage à Florence avant de s’envoler vers une autre ville au Moyen-Orient. En plus ça faisait longtemps qu’il n’avait pas vu le jeune Camille, rien que tous les deux autour d’un bon repas gastronomique ou pas. Bastian est plus le genre à préférer les bons repas tout simplement, sans que ça aie forcément la prétention que ce soit gastronomique. Cependant, il est surtout le genre à partager les bons moments avec les gens qu’il considère comme sa famille.

Il tapote gentiment l’épaule de Camille avant de le relâcher et fait un tour pour le regarder en face de lui. Le jeune immortel lui explique comment il se débrouille avec son don. « Quelques minutes avant que je n’arrive c’est ça ? » demande-t-il mystérieux comme toujours. Pour les personnes qui connaissent bien Bastian, ce n’est pas une surprise, il a toujours quelque chose de prévu derrière la tête et ses questions ne sont pas souvent anodines. Il finit par s’installer sur le siège invité par Camille, il aurait aimé rester debout pendant un petit moment après avoir passé des heures assis, mais la faim l’emporte sur la raison. Il écoute la suggestion de Camille, en retroussant les manches de sa chemise. Il est vraiment habillé casuel, un tee-shirt blanc, une chemise bleue par dessus, un long pantalon noir avec des sandales, une petite tenue d’été, mais qui ne donne pas vraiment une sensation qu’il part en vacances. « Eh bien écoute amigo, je vais suivre ton conseil. » dit-il avec un sourire, avant d’interpeller le serveur qui passe pas loin pour donner une commande dans un Italien pas totalement parfait, mais il n’est pas mauvais non plus. Il regarde le verre de Camille, puis finalement prend la commande aussi pour lui.

Quand le serveur fut parti, Bastian passe la main dans les cheveux avant de soupirer. « Je n’étais pas ‘’loin’’, j’étais à Madrid ce matin et je voulais passer par ici. » Juste comme ça, tranquillement. Difficile à croire venant de lui. Il regarde discrètement autour de lui quand même, par précaution avant de lui donner un léger coup de pied à la jambe. « Toutefois qu’il te faut être quand même plus prudent ! Parce que le commentaire qui a été laissé en dessous de ta critique du restaurant Indien à New York, tu y as foncé tête baissée, sans te poser la question si ça pouvait être quelqu’un de mal intentionné ! » Pour ne pas mentionner un membre du conclave. Bastian croise les bras assez embêté par Camille et sa confiance aveugle pour les réseaux sociaux, même s’il ne montre pas sa jolie bouille dessus, il en montre quand même trop pour le Maya. Vraiment internet et ses téléphones Metnaliques ! Mais heureusement qu’il n’est pas en danger maintenant, ce serait trop bête sinon. Mais Bastian espère faire comprendre à Camille la dangerosité de la situation, surtout qu’il est venu à ce restaurant qui vient d’ouvrir ce soir-là.

Puis les commandes arrivèrent, le serveur les laisse ensuite tranquille et Bastian prend le verre pour sentir l’odeur, qu’est-ce que ça a l’air si bon… « Je ne suis pas venu pour te taper sur les doigts bien sûr, je suis aussi venu pour profiter de ce nouveau restaurant et veiller un peu sur toi. Parce qu’on n’est pas à l’abri des mauvaises surprises… Mais il faut que tu prennes conscience Camille, que tenir un blog culinaire, c’est comme te mettre une cible sur ton dos… » typique de Bastian, technophobe qui n’aime pas les choses qu’il ne comprend pas et qu’il trouve bien dangereux… Il finit par boire le thé glacé.

Le goût exquis.
Divin.

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(#) Re: el sabor de la vida •• Camille    Mar 17 Aoû - 17:54

El sabor de la vida
@Bastian Trujillo


T'étais à ton aise, les regards des gens s'accrochaient à ta peau, se dardaient sur toi avec un feu de critiques, mais t'avais appris à ne pas y prêter attention. T'étais focalisé sur tes ongles parfaitement manucurées, Parfois tu croisais un regard, et tu lui adressais un sourire des plus bienveillant. T'étais pas comme tous ces gens toi, t'avais pas besoin de détester la différence. T'avais pas besoin de cette différence là pour te solidariser avec les autres, de trouver ce mouton noir pour serrer les rangs. Nan. T'étais pas comme ça. Toute ta première vie, et la seconde, t'avais été ce mouton noir. Ton cuir, désormais, il était épais. T'avais l'air fragile, mais la réalité était toute autre, t'avais tellement mangé que t'avais appris à encaisser.

Malgré tout ça, tu n'étais que douceur pour Bastian, c'était ton aîné et t'appréciais sa compagnie, en plus, lui, comme tous les autres, avaient supportés ta période de crise de la quarantaine. T'avais été insupportable durant... Quoi ? 5 à 10 ans ? Oh... Tu les remercierais jamais assez de pas t'avoir jeté... Tu sais pas où. Les possibilités étaient beaucoup trop nombreuses pour que tu t'amuses à les dénombrer. Ton regard se fait joueur alors que ton aîné s'installe face à toi.

"Dommage... Plus les années vont défiler, moins t'auras la possibilité de me faire des surprises, je sais tout !"
Tu souris et tu ris doucement... la réalité est toute autre, et t'as encore des crises d'angoisses fréquentes selon tes visions. T'es sans cesse là à demander des nouvelles de tes proches lorsqu'une de ces foutues visions vient à toi. Une moue pensive s'étale finalement sur ton visage sous ces questions. Tes visions... T'arrivais pas toujours à les comprendre, et y'avait pas d'occurrences particulières. Généralement, avant, t'avais ces sensations de vertiges, ta peau qui se couvrait de chaire de poule, comme si le froid mordait allègrement dans ta peau. C'était une réaction épidermique avant-coureuse, parfois ça arrivait un jour avant que la chose se déroule, parfois ça n'arrivait pas parce que t'arrivais à déjouer le destin. Et il pouvait être cruel. Le plus souvent, tes visions, quand cela te concernait, arrivaient juste avant l’occurrence.

"ça dépend, parfois c'est plus, mais quand ça me concerne... Oui c'est quelques minutes avant. Parfois, comme tu le sais, ça vous concerne aussi."
T'avais jamais aimé tes dons d'immortel. Tu penches doucement la tête. "J'ai du mal à faire confiance à ces foutues visions et à trouver un quelconque intérêt. J'aime pas... Avoir peur de l'avenir." Et tu secoues la tête, un petit bruit de désapprobation s'échappant de tes lèvres. "Et surtout, j'ai passé ma vie sans croire à miss Destinée. Et la v'la qui vient se secouer sous mon nez."

Tu regardes un moment le serveur, avant d'adresser un sourire joueur à Bastian quand il s'éloigne.

"Il est mignon ce serveur. J'me demande si c'est ce qu'on pensait parfois de moi à l'époque. J'ai fais son travail. J'ai servi dans un salon de thé avant... Tu sais. Le blocus. La famine, tout ça. Le gérant était un passionné de pâtisserie, c'est lui qui m'as appris à faire des macarons et des éclairs. D'ailleurs à cette époque je l'aidais à faire des sablés à la violette. J'aimais bien ce travail... Mais t'imagine même pas le toupet des mamies. J'me suis fais palper les fesses une paire de fois."


C'était la belle époque. BON a part le palpage de fesses qui te mettais toujours mal à l'aise. T'avais faillis renversé une paire de cafés et de thés comme ça, t'avais fais des bonds de gazelle effarouché, parce que c'est ce que t'étais. Tu l'es plus. T'es plus... Aussi innocent. Les affres de la vie et de l'histoire avaient marqués ta p'tite bouille et ton être, t'étais désormais un p'tit loup déguisé en chose adorable. Un joli menteur. T'aimais pas évoquer tes sentiments. Oh tu l'avais fais à une époque... Tu l'avais fais avec toute la sincérité du monde. Mais désormais t'en jouais. T'affichais ce que tu voulais sur ta bouille. Le seul qui avait pu faire trembler les fondements de ton être était un immortel que t'avais croisé une soirée, mais que t'avais jamais revu. Et finalement... Finalement, tu découvres les jeux de ton aîné, et son inquiétude touchante. Tu le regardes sans le voir, et petit à petit, toute trace d'amusement et de joie loufoque disparaît de ton visage, ton regard se fiche dans le sien, et un sourire triste étire tes traits.

"Si jamais un jour mon imprudence cause ma fin, qu'il en soit ainsi. Je préfère vivre la vie que je veux, quitte à finir précipitamment, qu'avoir à me terrer comme un rat. Je l'ai trop fait."
Et finalement, ton regard se fait hagard. "A quoi bon être éternel ? On perd tous ceux qui nous entourent les uns après les autres. Et on finit dans la solitude la plus totale. Si je vis pas un millénaire... Qu'importe." Et il était là... Le point du problème. Il était là. Tu touchais ce gouffre du bout du doigt. T'étais l'un des plus jeunes arrivés... Et... Tu savais que tes compères finiraient mortels, ils finiraient par mourir, comme tout le monde. Que tu finirais par les perdre, les uns après les autres. C'était arrivé à la doyenne, alors pourquoi pas aux autres. Tu serre les poings, fort, tellement fort que tes jointures blanchissent, que tes jolis ongles s'enfoncent dans tes paumes pour y imprimer des petites lunes sanglantes. Mais tu prends soin de reprendre ton masque habituel, ton sourire enfantin. Tu camoufles, et si Bastian a vu la vérité, si il l'a aperçue, tu camoufle déjà tout ça rapidement.

"C'était toi, le message ?"


Tu souris, sincèrement cette fois, de le voir apprécier comme jamais sa boisson, et tu détournes le regard, pour te plonger dans la contemplation de la place en contrebas, pleine de vie.

"Je suis pas fais pour l'obscurité Bastian. J'suis pas fait pour vivre caché, ça me rend pas heureux. J'l'ai trop fait dans ma vie pour continuer comme ça. Je l'ai trop fait... Je... Je veux plus... J'veux plus avoir à vivre ça. J'veux vivre. Pas survivre. Si ça précipite ma fin... Alors qu'il en soit ainsi."
Et tu camoufle tout ce que tu pourrais sentir derrière ce sourire factice, alors que t'aurais pu en pleurer en réalité. "C'est gentil de t'inquiéter Bastian. Et par égard pour toi, j'vais essayer de faire attention."


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(#) Re: el sabor de la vida •• Camille    Mer 18 Aoû - 12:25

El sabor de la vida
@Camille Kergoat


Camille fanfaronne parce qu’il a réussi à voir le maya dans ses visions, cela l’a mis de bonne humeur. C’est ce que Bastian voit en tout cas, devant lui: Camille de bonne humeur, avec son sourire. Il doit être heureux de découvrir ce restaurant avec lui, de l’avoir vu dans ses visions qui n’est pas cauchemardesque pour une fois. Bastian est soulagé dans le fond, de ne pas avoir hérité ce don, parce qu’il voit son entourage en souffrir et pester sur leur capacité à voir l’avenir. Bastian ricane en secouant la tête. Il grimace même au souvenir qu’il est en train d’évoquer « Ne parle pas trop vite. Chiranth a mis plusieurs centenaires pour apprendre à me voir venir avec un piège. » — Oh oui, Chiranth a réussi à déjouer au bout de quatre centenaires les pièges avec les scorpions et a su prendre la situation, la surprise de Bastian à son avantage: résultat ? Il s’est fait piqué par les scorpions. Très douloureux pour un immortel ayant des sens surdéveloppés, à ne pas refaire…  

Bastian redevient sérieux et pose la main sur la joue pour réfléchir face aux paroles du jeune immortel. Il a encore du travail, Camille, à son plus grand damn, c’est sûr. Cependant, Bastian ne crachera pas sur le fait que Camille a fait d’énormes progrès et semble accepter ses dons, même s’il les hait par moment, il le voit en train d’apprécier le don du goût rien qu’en étant critique gastronomique et présent dans ce nouveau restaurant. « Au moins Miss Destinée est belle ? Parce que tu me fais peur avec la tête que tu me fais…» Une pause. « Ce n’est pas facile mate, de s’abandonner totalement dans les dons. Je trouve même que la prescience c’est l’un des pires avec la clairvoyance quand ce n’est pas très bien maitrisé… Tu sais que tu peux toujours parler à Chiranth pour ça, je suis sûr que vous vous entendrez bien sur miss destinée. » Mais bon, il connaît assez bien Camille dans le fond. Il va plutôt faire un geste de la main ou sourire devant lui, hocher la tête, qu’il fera ça pour peut-être ne pas le faire. Il est encore dans l’âge où il pense se débrouiller un peu seul avec ses dons, surtout quand il voit les progrès qu’il fait lui-même.

Le serveur a fait de l’oeil à Camille apparemment. Le maya se retourne pour observer le serveur s’éloigner, mais il retrouve vite le regard de l’extravagant Camille. « Le toupet à la Française… Même si je dois remercier ce gérant, parce que les macarons, tu les fais tellement bien que ça pourrait pâlir les pâtissiers de Rouen. » commente-t-il en ricanant. D’un côté, Bastian dit la vérité, Camille fait de ces macarons dont il s’en souvient encore, même après plusieurs décennies. De l’autre, il ressent une sorte de nostalgie dans la vie du mortel que le jeune homme a été avant d’être frappé par la famine, contrairement à Bastian qui aime plutôt sa vie d’immortel.

S’il essaye d’avoir une conversation sérieuse avec Camille par rapport au fait qu’il s’expose un peu trop sur les réseaux sociaux, qu’il courre un réel danger à se faire prendre par un membre du Conclave, Bastian ressent un drôle de sentiment. La fatigue de survivre. « On est éternel pour une raison Camille. » Il bouge un peu de son siège pour se redresser, poser les avant-bras sur la table. « Tout comme on a nos dons pour une raison. J’ai le don des sens surdéveloppés et les réflexes accrus parce que je devais survivre dans des conditions dangereuses pendant des centenaires. Rien n’est fait par hasard et il est difficile de savoir pourquoi. J’y ai mis du temps, mais maintenant que je sais pourquoi, c’est plus facile d’être éternel et de supporter la solitude. » C’est facile pour lui qui croit aux dieux depuis le début, de se dire qu’il est envoyé par les dieux pour perpétuer l’héritage des Mayas et empêcher la possible fin du monde des mortels. C’est peut-être même une technique à Bastian pour mieux supporter la perte de Tal, une immortelle qui a été à ses côtés pendant la moitié d’un millénaire. Sa mort brutale a créé un très gros vide, tout comme une colère. Une colère de ne pas avoir été au courant. Un sentiment d’injustice qui a même ébranlé sa raison d’être encore là. Puis Catriona, la membre de la constellation de Rahim… Tout est éphémère et tout est fait pour une raison. Bastian détend un peu son visage qu’il a vite senti tendu. Il lâche un soupir et fait un petit geste de la main. « Il te faut trouver une raison, et je doute que ce soit en t’exposant ouvertement sur les réseaux sociaux. »

Il hoche la tête pour confirmer que c’était lui le message.

Évidemment que c’était lui le message. Il n’est pas venu ici par hasard en plus. Il fait toujours ça Bastian, planifier, faire des blagues de mauvais goût, des pièges, pour en donner une leçon derrière. Il peut bien se permettre avec son expérience de millénaire.  Il se détend contre la chaise, la jambe sur l’autre, en sentant la boisson sucrée, c’est si agréable au palet, rafraichissant et le goût qui pince un peu grâce à la présence du citron… Cela lui a donné une sensation très agréable qui a duré des secondes et cela suffit amplement pour lui. Mieux vaut connaître des secondes de bonheur que pas du tout non ? La tristesse est grande chez cet homme et si Bastian voulait oublier la sienne, ce n’est pas gagné non plus.

« Camille, tu sais qu’on peut vivre, sans forcément être caché aussi. Il faut juste être prudent. » C’est facile à dire qu’à faire avec l’internet et les caméras à la big brother qui regardent de partout en plus ? Bon ok, c’est vraiment pas la meilleure période en soit. Puis Bastian se met à regarder les mortels, qui essayent de vivre leur vie dans l’insouciance alors que l’épée de Damoclès est juste au dessus de leur tête. Il bouge un peu les mains pour ponctuer ses phrases « Crois-moi, les mortels ont la même mentalité que nous: ils veulent aussi vivre, mais ils doivent être prudents eux aussi. On n’est pas si différent que ça d’eux.» Pour un membre de l’Ordre, ses compères l’auraient dévisagés comme s’il venait de dire une hérésie, mais ce n’est qu’une remarque qui devait faire sens non ? Il finit par boire encore son thé glacé. « Il est vraiment très bon. Ils ont réussi le mélange du sirop avec le citron, comment ils ont fait ? »

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(#) Re: el sabor de la vida •• Camille    Dim 29 Aoû - 14:29

El sabor de la vida
@Bastian Trujillo


Tu lèves les yeux au ciel, avant d'éclater d'un rire doux. Oh oui... T'as eu vent de "l'entraînement" et des pièges que ton aîné s'amusait à placer sur la route de Chiranth. Tu secoues doucement la tête.

"Oui alors... Je veux pas de ce que t'as fais subir à Chiranth, j'suis trop fragile pour ça, je tiendrais pas la route."
Et tu sais assumer tes faiblesses, mais tu t'es toujours débrouillé pour pas mourir une fois de plus. Oh... Y'a bien eu des accidents... EFFECTIVEMENT embarquer pour une p'tite croisière à Southampton en 1912, c'était pas une bonne idée. ET PEUT ÊTRE que tes supers visions auraient pus être utiles si ton don cafouillait pas autant... Parce que OUI embarquer sur un bateau qui s'appelle "Titanic" quand t'y repense, maintenant, c'était une sacrée idée de merde. T'aurais pu jouer le rôle de Di Caprio si il avait été un peu moins hétéro. La scène de la voiture, tu l'avais trouvé cool. Sans doute inconfortable... Mais cool ! Déjà que les vieux tacots de 1910 étaient pas franchement confortables pour les longs trajets... Vous finissiez toujours avec les fesses en compote, et tu parles même pas du reste, des secousses insupportables et t'en passe. Enfin bref tout ça pour dire que t'avais toujours essayé de pas trop jouer avec la mort. Tu hausses les épaules aux mots de ton aîné, et tu te fais songeur.

"J'dirais qu'elle est charmante mais qu'elle peut être sacrément fourbe quand elle le veut. Enfin il reste qu'elle est envahissante et pas trop à mon goût."
Ton regard dérive un peu alors que tu penses à votre autre camarade de constellation. Il a le même don que toi. Il a juste eu plus de temps pour s'y faire. T'aimes pas ça, toi, voir le futur, voir ce qu'il va se passer. Car c'est angoissant, tu sais jamais si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle. Tu sais pas si ça va concerner ceux que tu nommes affectueusement "ta famille". Tu hausses les épaules.

"C'est rien vraiment, pas besoin de l'embêter avec ça, et pas besoin de vous inquiéter pour moi. J'finirais par m'y habituer."
Tu veux pas être un poids pour ceux qui comptent le plus pour toi... Tu veux pas être un poids, jamais. Ils comptent pour toi et t'oserai pas. T'as pas envie de les faire fuir, alors tu la fermes, et tu fais comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. Faire semblant de porter des œillères, d'avoir l'air d'être celui que rien n'atteint, de faire mine d'être dans son petit monde de paillettes. T'as toujours été doué pour ça, pour qu'on remarque pas que dans le fond... T'es mal et tu souffres. Pour qu'on creuse pas trop. Parce que après tout... Si t'as l'air d'aller bien, c'est que forcément, tu vas bien. Il est finalement question de nourriture. C'est quelque chose de beaucoup plus simple à aborder pour toi, un sujet confortable qui ne demande pas à ce que tu parles réellement de ce que tu ressens.

"Je sais je sais... Qui sait... Peut être que la prochaine fois, si tu me préviens d'une possible rencontre, j't'en ferais. Mais c'est que si tu préviens ! Parce que bon ! Les messages cachés j'suis pas sensé les deviner Bastian !"
Tu prends une expression songeuse. "J'ai des envies de mélanges, j'essayerais bien d'en faire parfum "fraise-basilic" et parfum "Litchi-rose". Et pourquoi pas utiliser de l'extrait de bergamote aussi ?"

Ton aîné, il a l'air inquiet à ton sujet. Tu peux pas lui en vouloir sur ce point, tu te poses pas de questions, et tu refuses de te cacher ! T'en fait qu'à ta tête, comme t'as toujours fait, et tu sais qu'un jour, ça causera peut être ta perte. C'est sans doute égoïste vis a vis de tes compagnons. Mais tu savais que, contrairement à toi, ils étaient tous assez prudents. Un rire et un sourire sans joie s'étale finalement sur ta bouille alors que tu l'entends.

"Pour une raison hein ? C'est quoi la mienne ? J'étais qu'un pauvre serveur, un moins que rien, j'suis ni riche, ni charismatique. Alors pourquoi j'suis là ? Pourquoi moi... ? Ma gamine est morte, mais moi, j'suis devenu immortel. Pourquoi ?"

Et tu te posais souvent cette question. Parfois tu te demandais si c'était pas toi qui aurait dû mourir ce jour là, si t'avais pas volé la vie de ta fille par quelques maléfices et jeux du sort. Tu vivais avec ce poids, ces questions que tu formulais qu'à demi mot, jamais plus. Tu te traînais cette lassitude, cet ennui, cette tristesse. Peut être qu'un jour tu t'en débarrasserai, mais ça, t'en étais même pas sûr. Tu regardes tes mains jointes, et une nouvelle expression soigneusement neutre s'étale sur ton visage, comme si tu portais un bien joli masque. Un masque risible, qui ne trompait pas les gens qui te connaissaient vraiment. Mais tu te disais que c'était plus rassurant pour eux de voir ce masque et de se dire "tout va bien, Camille va bien.". Tu pose ton coude sur la table, ton menton reposant sur la paume de ta main.

" A part qu'il y a des gens qui sont pas fait pour la solitude. J'ai refusé tellement longtemps de me lier aux mortels que j'ai l'impression d'avoir été amputé d'une partie de moi. Et en même temps... Chaque perte me plonge dans une dépression intense. Alors... La finalité pour moi, c'est quoi ? Vivre mais souffrir ? Survivre seul en me cachant de tous et en crevant de solitude sans pouvoir mourir ? J'sais pas quel sort est le mieux. Moi j'pense que j'ai offensé quelqu'un là haut et qu'il doit bien se marrer à l'heure actuelle."

Oh de toute façon t'avais tourné le dos à la religion depuis bien longtemps. On pouvait pas parler de religion pleine d'amour quand les gens dans ton genre étaient pointées du doigt et vilipendés. Tu devais aimer ton prochain, mais attention, fallait pas qu'il soit du même sexe que toi, sinon ce serait mal vu. Tu te souvenais de ce sermon, en 1949, quand t'avais foutu les pieds dans le vieux village qui t'avais vu grandir et naître presque 100 ans auparavant. Oh t'avais, bien entendu, gardé le souvenir des bals, de la place du village toujours animé, mais ce qui t'avais marqué le plus... Ce fut un dimanche de novembre, ce sermon lancé pour diaboliser les gens dans ton genre. Ceux qui étaient différents. T'avais fui pour une période indéterminée ton village de naissance, et t'y avais remis les pieds que pour t'enfermer dans ta bicoque et ne pas en sortir durant quelques jours, t'offrir une parenthèse loin de tout, loin du tumulte de la vie, avec le bruit des vagues comme seule distraction. Tu peux que hocher la tête aux paroles de ton aîné.

"Je chercherai, mais je doute de trouver dans l'instant."
Puis tu finis par cogiter... Un peu... Beaucoup. Et tu finis par pencher la tête, regardant ton compagnon. "N'en parle pas aux autres s'il te plaît j"veux pas qu'ils... S'inquiètent pour pas grand chose tu vois ? Je mérite pas qu'on se fasse du sang d'encre pour moi."

Puis tu regardes toi aussi ces humains, qui vivent, sans demander leur reste, sans regarder derrière, ce qu'il leur reste de vie, ni penser à la mort. "Le poids vient avec le temps. C'est pour ça qu'ils sont si insouciants." Tu détournes le regard, pour clore cette conversation et te concentrer sur la boisson. "Un thé vert au citron infusé à froid, sans doute pendant huit heure, guère plus, le thé et justement dosé pour que ce ne soit pas trop amer. Il y a eu de l'écorce de citron vert, une touche de verveine citronnée pour parfumer le tout et que le bouquet explose en bouche, et ils ont ajouté une touche de sucre finement dosé avec le sirop d'hibiscus, c'est ça qui donne la teinte rosée. C'est du sirop, pas du jus, d'ailleurs, car le jus aurait été trop amer et n'aurait pas emmené assez de douceur au mélange. En faire un avec du sirop de framboise pourrait être une bonne idée aussi, la framboise ça se marie pas mal, en boisson, avec le citron." Bah oui... Ton sens du goût était sur développé tu pouvais deviner bien des choses avec. Notamment l'état de propreté d'une cuisine, et oui... Pendent tes premières années de nouvelle vie, tu comptais pas les fois où t'avais dû quitter précipitamment la table d'un restaurant parce que la viande commençait à faisander ou qu'elle avait été cuite dans une grille qui n'était pas régulièrement nettoyé. Une cuisine... ça se respectait, fallait que ce soit propre.


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(#) Re: el sabor de la vida •• Camille    Lun 30 Aoû - 13:31

El sabor de la vida
@Camille Kergoat


Camille s’est toujours considéré comme étant une personne fragile, et Bastian ne peut pas contredire là-dessus. Parce qu’il n’est pas celui qui connaît le mieux ce jeune homme. En vrai, tout le monde ne peut pas connaître tout le monde mieux que la personne concernée non ? Bastian sait que la personne qui le connaissait le mieux c’était Tal. La jeune femme avec qui il a trainé aussi longtemps, puis il y a Cat. Elles ont été là avec lui depuis si longtemps, puis il y a Chiranth aussi. Mais ce n’est pas la même chose. Bastian sait que la seule personne qui le connaît mieux, c’est lui-même. Donc si Camille se considère vraiment fragile après toutes ces années, après avoir essayé, c’est qu’il l’est réellement. Bastian sait qu’il l’est également, encore plus depuis le décès de Tal mais il préfère se montrer fort et que tout va bien… Ne serait-ce pas se moquer ouvertement de Camille ? « Mh, pourtant ce n’est pas toi qui a dit à Maïa de ne pas se mettre en retrait avec les autres membres de famille et ne pas avoir peur de demander de l’aide, ainsi que de l’accepter ? » Demande Bastian, sans une once de jugement. Il lâche un petit soupir et détourne le regard quelques secondes. « Cette remarque que tu as faite à Maïa le jour de la réunion de famille, elle est valable aussi pour moi tu sais. Donc j’ai bien conscience que c’est difficile de demander de l’aide… Encore plus de se retirer l’idée qu’on embête quelqu’un. On est une famille, on est là les uns pour les autres. D’autant plus qu’on est assez empathiques les uns et les autres. » Donc Camille sent bien que Bastian non plus ne va pas bien et que comme lui, il cache ce mal-être. Tous les deux ne veulent respectivement pas qu’ils se creusent pour en savoir plus. « Je ne cherche pas à te faire cracher le morceau tout court, juste qu’il faut que tu saches que je suis là, et les autres aussi et que tu ne gêneras jamais. » Il fait un petit sourire à son protégé. Il est vrai que c’est pour ça qu’ils sont là, pour s’aider les uns et les autres.

« C’est l’intérêt du message caché: deviner ! Pfff pourquoi personne n’aime mes messages cachés, je trouve ça amusant moi… » soupire Bastian, blasé de voir qu’une personne en plus n’aime pas les messages cachés et ne veuille pas prendre part à ce jeu. Pourquoi ? Pourtant ce n’est pas vieux jeu ! « Oh ou encore les macarons à la lavande ? J’ai entendu dire que ça se faisait ça, ça me rend assez curieux. Et est ce que tu as essayé de faire les macarons avec le caramel et au beurre salé ? Vu tes origines, tu devrais les avoir fait non ? Parce que ceux-là, je ne les ai toujours pas goûté tu vois… » Dit Bastian un peu embêté, mais qui suit malgré tout le mouvement vers la nourriture.

Seulement ça restera plus fort que lui. De s’inquiéter pour Camille, parce que comme beaucoup d’immortels, ils cherchent la raison du pourquoi c’est eux. Bastian y a mis des années, de longues années pour comprendre qu’il ne faut pas chercher la raison du pourquoi c’est lui, pourquoi ce ne sont pas ses fils. « Ce n’est pas à moi de te donner la raison du pourquoi c’est toi, il n’y a que toi qui peux le faire… J’ai bien conscience que c’est difficile, j’y ai abandonné plusieurs fois, mais au final… J’ai fini par chercher.» Parce qu’il n’avait que ça à faire. Il a trouvé la raison de son existence, gardien des arts. Il sauve autant qu’il peut les oeuvres, il rend comme il peut les oeuvres aux véritables propriétaires, il essaye de sauver la terre surtout la forêt d’Amazonie autant qu’il peut avec l’argent qu’il gagne. Il essaye d’être là pour les gens à qui il tient réellement, il aurait pu faire pareil que Chiranth, veiller sur ses descendants s’il en avait. Il fait ce qu’il peut Bastian. Il se pince les lèvres et passe les doigts dans ses cheveux, le coude sur la table, au fur et à mesure que Camille parle sur les personnes qui ne sont pas faites pour la solitude. « Ou que tu es là pour faire revivre les anciennes recettes culinaires, les faire perdurer à travers les décennies ? » Pourquoi la solitude se base sur les gens pour Camille ? Parce que c’est une personne qui a vraiment besoin de contact humain, d’être avec les gens. C’est quelqu’un de mélancolique aussi. Tout ce que Bastian n’est pas. En ce moment il est moins sensible au fait qu’il soit en contact ou pas avec les gens, tout ce qui lui importe, ce sont les oeuvres. Les tableaux, les bijoux, les masques, les sculptures. Est-ce que c’est réellement une vie ? Pas réellement, mais pour Bastian, les oeuvres représentent des souvenirs pour lui. Des histoires qu’il a vécu avec.

« Oui c’est sûr, tu as le temps. » répond Bastian avec un léger sourire. C’est vrai, douce ironie du sort: il a le temps. Puis il voit Camille cogiter que le maya finit par faire un geste du menton, fronçant les sourcils pour lui demander de parler. « Ah ! Non. Ne t’inquiète pas, je ne dirai rien à eux. Ce n’est pas mon genre de cafarder. » Il fait un geste vague de la main avant de se reprendre, se pencher et lui donner une pichenette sur le front. « Et arrête de dire que tu ne mérites pas grand chose comparé aux autres. Tu mérites tout Camille, tu as le droit d’aller mal, tu as le droit d’en parler aux autres, d’être plus important. » Et c’est vrai, cette remarque pourrait être applicable pour lui aussi, comme pour tous les autres également.

Puis ils changent de sujet comme de chemise, sur quelque chose qu’ils aiment tellement: la gastronomie. Bastian sort son téléphone et prend en photo les deux verres en tout cas, pensant à la constellation. Il devrait envoyer une photo tout à l’heure, s’il y arrive. Il écoute en même temps Camille expliquer le processus. « Mh… Surtout que le jus est doublement plus dense que le sirop je trouve. Donc ils ont fait un bon compromis sachant que le thé est une boisson qui se veut être légère dans la texture. » murmure-t-il, néanmoins pas inquiet qu’il parle bas. Camille l’entendrait malgré tout. « Ils pourraient aussi essayer avec la fraise. » dit-il en relevant le regard vers le jeune immortel, avec un sourire. « Ça me rend curieux maintenant, s’ils ont réussi avec cette boisson, est-ce que c’en est de même avec les plats ? Est-ce qu’on va prendre les primo, les secondo, les formaggio ensuite le dolce et le espresso ? Ou juste les primo/secondo ? » Bastian fait une petite moue, rien qu’à son regard, il a envie de tout manger. En même temps, il n’a pas eu le temps de se mettre quelque chose sous la dent de la journée… « Dans tous les cas, je vais suivre le menu. » Parce que oui, il ne tient plus en place. Vaut mieux manger pour enlever les mauvaises pensées qui ont envahis les deux hommes.

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(#) Re: el sabor de la vida •• Camille    Mer 1 Sep - 17:37

El sabor de la vida
@Bastian Trujillo


Tu hausse les épaules, un sourire mystérieux aux lèvres. Et tu murmures finalement d'une voix douce, sereine.

"Maïa, parfois, elle a besoin d'une petite impulsion pour se rapprocher de nous. Elle est forte et elle tient la route. Maïa... Elle a pas besoin qu'on la ramasse régulièrement à la petite cuillère. Moi... Si. J'ai des hauts et des bas, généralement plus de bas que de haut, ces derniers temps, et j'veux pas vous imposer ça. J'me fatigue moi même, alors je risque de vous fatiguer aussi. Et j'vous aime tous, j'veux pas... Vous épuiser."  

Quand tu vois son expression, quand t'entend ses mots, tu penches la tête. Oui... Bien sûr. Bastian ne va pas bien lui non plus. Lui qui camoufle toujours tout bien, t'entrevois cette parcelle d'humanité, cette presque faiblesse, et rien que de voir ça, ça te fais du mal. T'aime pas voir les tiens dans le mal. C'est peut être pour ça que tu fais mine que tout va bien, qu'il n'y a aucun soucis. Parce que comme ça ils iront bien, comme ça, ils ne verront rien. Et ils seront quitte de s'inquiéter, aucune ombre au tableau puisque de ton côté "Tout va bien.". Tu te répètes ça souvent, mais t'y crois de moins en moins. Ta main glisse doucement sur la table, venant se poser sur le bras de Bastian. La pression n'est pas forte, et à tout moment il peut se libérer, à tout moment, ta main s'envolera ailleurs pour le laisser libre.

"On a tous des moments où on va... Moins bien. T'es plus proche de Mamie que moi, j'pense que c'est parce que vous êtes des vieux fossiles tous les deux. Alors je vais pas te mentir, ce sera dur... On aura du mal, et tu seras triste, et elle va te laisser un vide, on est chiants, on est envahissants, mais... On sera là."
Tu détournes un instant les yeux. "Là... Pas de raisons de faire semblant d'aller... Bien. On sera tous dans la même galère." Un sourire timide se fait sur tes lèvres, et tu hausses les épaules. "J'ai toujours un p'tit coup de blues à la fin d'un siècle. J'en ai pas eu beaucoup du coup mais... Hey... Me concernant j'vais être morose quoi ? Dix ans ? Et après ce sera reparti. De toute façon..." Tu hausses les épaules. "J'suis increvable et j'vous enterrerai tous, qu'est-ce que tu veux ? Y'a pas de soucis à se faire pour moi."

Tu plisses les yeux, et tu lèves finalement les yeux au ciel.

"Mais parce que ils sont trop bien cachés tes messages, on devine jamais que c'est toi ! J'me souviens de la chasse aux trésors qui m'a pris vingt ans la dernière fois... Pour quoi ? Un message digne d'un proverbe de biscuit chinois. T'imagines même pas la déception là... C'était encore un de tes coups ça... T'as peur qu'on s’ennuie à mourir ou quoi ?" Puis la conversation dérive sur la cuisine, ça c'est ton dada, tu t'y plonge corps et âme.

"T'y as jamais goûté ? Un gourmet comme toi ? T'sais... La prochaine fois SI TU PRÉVIENS je pourrais voir ce que je peux faire hein ! Pourquoi pas des macarons à la lavande glacés, avec un sorbet citron-lavande à l'intérieur ça peut être du tonnerre."
Tu secoues la tête, tout sourire. "On décline le caramel au beurre salé en tellement de trucs... Parfois c'est trop ! Mais oui j'ai déjà testé un peu tout et n'importe quoi... Même des trucs innommables.  Tu sais quoi ? Viens à la maison disons..." Tu sors ton téléphone, et tu regardes ton emploi du temps... "Dans un mois j'suis dispo, tu viens deux trois jours sur l'île et j'te ferais goûter des trucs. Charlie me donne des coups de mains pour la rénover et... J'ai ENFIN une cuisine équipée ! Un petit bijou ! Et... On boira. On trinquera à nos réussites et on maudira nos infortunes. C'est un bon programme je trouve."

T'étais pas d'accord avec lui... Tu méritais pas, tout ça. Oh non tu le méritais pas, et pourtant... Tu prenais... Tu prenais du temps des autres pour toi. Si ça te gênais ? Oui. Mais tu le faisais quand même. T'avais besoin d'être vu, remarqué, qu'on te suive des yeux. Que ce soit en mal ou en bien, t'avais juste besoin de ces regards sur toi. Et c'était stupide... Mais... Peut être était-ce pour ça que t'avais ce look. Peut être était-ce pour ça. T'aimais provoquer. Générer une émotion chez les gens. T'avais l'impression de compter sur le moment, en bien ou en mal... Parce que l'humain est pas foutu de s'occuper de ses miches et de pas juger. Quant à ce pourquoi t'étais resté sur cette terre malgré la faim et la mort... T'en savais rien. Tu le saurais peut être jamais. Mais qu'importe. T'étais là... T'avais un peu le syndrome du survivant, pourquoi moi, dans quel but, mais retourner ça encore et toujours dans ta tête c'était pas une bonne chose, loin de là, ça ne faisait que plus mal.

"Y'a déjà les livres de recettes de grand mère pour œuvrer à ma place Bastian. J'ai rien de particulier. J'suis... Ah si. J'suis un menteur, un bon. J'arrive à mentir à tout le monde, même à moi même tiens."
Un sourire tord un instant ton visage sans que tu puisses le contrôler, un rictus. T'aimais pas mentir, mais tu l'avais fais toute ta vie. Tu secoues doucement la tête à ses mots. T'avais pas le droit d'inquiéter les gens comme ça, tes proches, ceux que tu aimes. Non. Alors tu pousse un petit soupir.

"Non Bastian j'peux pas inquiéter les autres inutilement. J'ai... J'suis... J'ai toujours eu cette mélancolie en moi et je l'aurais toujours. J'peux pas chouiner à chaque fois qu'elle revient et qu'elle m'empêche de... Faire s'que je fais d'habitude. ça finira par passer. ça passe toujours tu sais. ça vient, puis ça repart."


Puis... Tu pouvais PAS en parler... T'avais été élevé par un père qui, dès que tu faisais preuve du moindre sentiment, te foutait des calottes derrières la tête en t'insultant. "T'es une gonzesse toi aussi ?" qui disait. Toi dans le fond tu savais s'que t'étais, s'que t'aimais, mais ton père il devait pas le savoir, jamais. T'avais donc vécu, tu t'étais construit autour de ça, moins t'en parle, moins tu parles de tes sentiments, mieux c'est. T'avais quitté la maison parce que tu savais que le silence, le carcan que représentait ta famille te tuerait. T'étoufferai. Aujourd'hui ? Ta nouvelle famille, elle était plus ouverte, plus douce, plus réconfortante, et pourtant tu retombais dans les mêmes travers. Puis le sujet part, loin, et t'es rassuré, tu peux souffler, adieux sentiments, tu peux à nouveau laisser glisser la gravité, pour porter à nouveau ce masque d'insouciance. T'essayais de jamais le lâcher celui là, de jamais le mettre trop loin.

"Hé bien mon cher Bastian, j'te propose de goûter un peu à tout, prendre la totale, parce que pourquoi se priver, et au pire, on leur demandera de nous emballer les restes. Pas de gaspillages, y'a des gens qui meurent de faim."
Et tous les deux... oh oui vous étiez bien placés pour le savoir. Ta voix, douce, s'élève. "En réalité, pour les coups de blues, rien ne vaut un bon repas partagé avec quelqu'un qui vous veut du bien et qui vous aime." Tu lui met un p'tit coup de pied, rien qui ne pourrait le blesser, plus pour attirer l'attention. "C'est pas parce que on est un vieux fossile fan de messages cachés qu'on a personne. S'qui vaut pour moi, vaut pour toi, vieille tête de mulet." Et niveau tête de mule... Tu t'y connaissais, t'étais aussi en bonne position, tu suivais un peu sa voie.

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(#) Re: el sabor de la vida •• Camille    Mer 1 Sep - 21:26

El sabor de la vida
@Camille Kergoat
TW: Deuil


Bastian écoute Camille qui parle de Maïa, comme étant une personne qui a besoin d’une petit impulsion. Et que Camille n’a pas besoin de quoi ce que ce soit, à l’entendre parler comme ça, il se souvient de quelque chose, de vieux de plus de mille ans, c’est étonnant comment au cours d'une conversation, un souvenir revient de nulle part. Le maya pianote un peu sur la table avec le léger sourire nostalgique quand il revoit ce visage de cette personne. Il baisse un peu le regard quand il se met à parler. « Tu sais Camille. Tu me rappelles une personne que j’ai connu dans une tribu. Ce jeune homme voulait absolument montrer à tout le monde qu’il est grand, fort et infatigable, juste assez pour qu’on ne s’inquiète pas pour lui. Qu’est-ce qu’il était agaçant et grande bouche. Un jour, il y avait cette pierre qui bloquait la route principale pour les animaux, donc impossible de passer avec, il faut y aller à pied. Et crois-moi, c’était très pénible, tu devais porter ce que les animaux portaient d’habitude. C’était encore plus pénible quand ce jeune homme s’est mis en tête qu’il pourrait bouger lui-même la pierre. Les guerriers, les chasseurs n’étaient pas là, il n’y avait que des jeunes, des enfants, et des vieux. Oui oui, j’étais considéré vieux à l’époque. On dépassait rarement les quarante ans. » Et maintenant, il ne veut pas dire le choc que ça fait pour lui aujourd’hui d’être considéré comme étant encore jeune, même si en vrai, il est encore plus vieux que les vieux eux-mêmes. Avec mille cent cinquante six ans, ça pique clairement et il en a vu clairement des choses, plus que tout le monde pourrait croire… « Donc le jeune homme a voulu s’occuper de la grosse pierre, de la déplacer tout seul. Il n’a pas voulu l’aide de qui ce que ce soit, même pas la mienne… Il sortait son épée quand on s’approchait de lui, alors bon. C’était comme s’il sortait ses griffes, ne voulant pas être aidé. Donc il continue de pousser la pierre, persuadé qu’il réussit à la bouger de quelques millimètres ou plus. Sauf que la pierre n’a toujours pas bougé, et lui, il se fatigue encore plus. Il se fatigue lui-même. » Bastian se met à sourire et relève le regard pour croiser celui de Camille, montrant bien où est-ce qu’il veut en venir avec cette histoire. Il hausse les épaules. « Eh oui, le jeune homme voulait alléger la tâche pour les vieux et les plus jeunes, il voulait les protéger d’un possible accident s'ils se mettaient tous à pousser la pierre. Mais les vieux avaient une telle expérience qu’ils pouvaient l’aider à pousser la pierre de façon ingénieuse et tous ensemble, on s’est aidé à pousser cette pierre de la route, épargnant ainsi la mort du jeune par la fatigue et les efforts surhumains. » Une pause. « Tu ne nous épuiseras pas Camille, crois moi là-dessus, c’est plus simple quand c’est partagé que de le subir seul. »

Tout va bien, c’est la phrase préférée des personnes, ça va aller, ça ira, ça va, je gère, il faudra bien aller, ne te fais pas de soucis. Puis c’est souvent accompagné d’un sourire, ou d’un regard fuyant, ou un regard soutenu mais vide. Bastian en a vu tellement de ces expressions, mais le jour où Tal lui a dit que ça va aller, il n’a rien vu. Pareil pour Catriona, qui dit que ça va aller, il ne voyait rien. Est-ce que c’est parce qu’on est très vieux, qu’il est plus facile de cacher ses émotions ? Bastian sourit un peu maladroitement face au geste de Camille qui a posé la main sur son bras. Il pose la main sur celle du jeune français. Comme pour le remercier de sa présence et de son soutien. Bastian ne peut pas enterrer une personne en plus, pas Catriona, en plus de Tal. Non, il ne veut pas accepter ça, il a encore du mal à s’y faire tout comme pour tout le monde, mais il est un des tout premiers à l’avoir connu et à être resté à ses côtés pendant assez longtemps. Rien que d’y penser son coeur se serre trop fort dans sa cage thoracique et encore un peu, il aura du mal à respirer. « Qu’est ce que tu en sais ? Si ça se trouve, je vais vivre encore deux milles ans, voire plus. Ce serait encore moi qui vais enterrer tout le monde. On ne sait pas de quoi est fait l’avenir, même si certains d’entre vous a un don de prescience malgré tout. » Une pause. « Tu vas être morose pendant dix ans, pendant que moi je vais être… mh… Disons, encore en deuil pendant dix ans aussi ? On est bien parti nous. » Il finit par ricaner avant de retirer la main de celle de Camille, il prend sa boisson et boit un peu avant de faire un drôle de bruit avec la paille quand il l’entend dire qu’ils devinent jamais ses messages. « Oh arrête » lâche-t-il en français « Pas ma faute si tu te fais passer un sapin à chaque fois. » grommelle-t-il en roulant les yeux. « Et puis tu n’as même pas fini cette chasse ! Il faut que tu comprennes ce message pour trouver ce que cela veut dire. Si personne de la constellation trouve, on est pas sorti de l’auberge. » Et il fait un geste de la main comme pour dire qu’il arrête de parler le français, parce qu’il voit les yeux rieurs de Camille qui semble se moquer de lui, on dirait que Bastian n’a pas progressé du tout en français. Décidément, il n’est pas prêt pour retourner à Paris. Il a fait faire une chasse au trésor à sa constellation, pour qu’ils trouvent quelque chose de très important, mais personne n’a réussi. Du coup ça frustre énormément Bastian là-dessus…

Il secoue la tête, non il n’y a jamais goûté. Il n’a pas goûté du tout. « Bah nah ! J’attendais que tu les fasses un jour ! Tu imagines pas ma déception à la dernière réunion de famille, de trouver ta tarte, si bonne, mais pas des macarons en vue. J’ai cru que tout le monde en avait mangé, mais apparemment tu étais arrivé en retard aussi… » Il soupire tristement, un jour il va les goûter ces fameux macarons au caramel et au beurre salé. Il va y arriver un jour. Il le regarde décider de la date, alors que Bastian plisse les yeux et essaye de se rappeler s’il avait quelque chose à faire dans les alentours du dix septembre. « Normalemeeeent… Je pourrai. Je pourrai venir, j’ai un week-end de quatre jours. Je ne travaille jamais le vendredi et le lundi. Ça va être un peu court, mais ce sera intense. Donc ça me dit clairement, ça faisait un moment que je ne suis pas retourné sur ton île ! J’espère qu’il y fera chaud quand même, tu sais que je n’aime pas le froid… » L’hôpital qui se fout de la charité, Bastian vit dans un pays de caribou quand même, là où il fait clairement trop froid !  « D’ailleurs, ça se passe comment avec notre petit niño Charlie ? » Demande-t-il avec un petit sourire moqueur. Bastian a cette fâcheuse manie d’appeler les nouveaux immortels les niños, puis les adolescente.

Alors qu’ils étaient plutôt bien parti pour parler du programme du week-end, ils revenaient au sujet qui pouvait les miner tous les deux. Un sujet qui est assez difficile à parler. Il soupire bruyamment et fait encore un bruit avec la paille comme toujours, pour montrer qu’il est pas d’accord du tout avec Camille. « Tu cuisines différemment que Cat. Et pour être honnête - et ne lui répète pas ça elle va me bannir après - je préfère ta cuisine. » une pause avant qu’il s’affale sur le siège. « Et on est tous des menteurs, on a tous appris à mentir comme on respire. Limite les docteurs mentaux nous diraient que nous sommes tous des mythomanes. En même temps… Pas le choix ? » Il hausse les épaules. C’est vrai, ils ont pas le choix, ils doivent apprendre à inventer une vie, une histoire toute différente et c’est très fatiguant, très lassant surtout que Bastian change une fois tous les cinq ans, c’est assez étreignant et démoralisant.

« N’oublie pas l’histoire de la pierre Camille. »

C’est tout ce que Bastian a à dire par rapport à ça. Il le regarde toujours aussi sérieusement ce jeune homme, il est bien conscient que ce n’est pas facile de demander de l’aide, de se laisser aller. Il est là pour l’aider, ainsi que les autres. Ils sont tous là les uns et les autres pour s’aider. Bastian sera toujours là, pour quand Camille chutera, il sera là pour le rattraper.

Le maya fait un geste de la main comme pour dire Allez soyons fous. Prenons tout. Il aime bien ce qu’il vient d’entendre de Camille, ça c’est une bonne idée. Il essaye d’appeler le serveur, même s’il entend Camille lui parler du coup de blues. Mais il se prend un coup de pied qui le fait se retourner et lui lancer un léger regard contrarié. «  Aieuh. » il exagère bien sûr. « Pour ça que dans le fond, on se comprend. » remarque-t-il avec un sourire au coin. « Mais je ne suis pas seul, je suis avec toi, j’ai la constellation, j’ai des amis. Tu sais, je ne suis pas seul. Tu ne l’es pas. Mais dans le fond… » Il ne termine pas la phrase, parce qu’elle est bien compliquée à terminer pour lui, bien trop compliquée pour lui… C’est même douloureux quoi. Mais il fait l’effort pour Camille. « Tu sens qu’il te manque quelque chose. » Ce quelque chose qui ne pourra jamais être remplacé, ou une personne: Tal. Peu importe comment il occupe son esprit, comment il est entouré, il y aura toujours cette petite trace de solitude.

Puis le serveur arrive avec les cartes, que Bastian n’a même pas remarqué pourtant lui qui est assez attentif aux sons.

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(#) Re: el sabor de la vida •• Camille    Ven 10 Sep - 10:38

El sabor de la vida
@Bastian Trujillo


T'aimais bien ton aîné. C'était un vieux fossile mais il était loin d'être décrépit. Une partie de toi avait peur de quand le temps allait reprendre ses droits et qu'il allait devoir payer l'addition, parce que bon sang... Le monde serait vachement chiant sans lui, et t'étais pas sûr de pouvoir faire un deuil de plus.

Enfin... Finalement, Bastian se transforme en père Castor, il était prêt à te raconter une histoire, par respect, tu l'écoutes, mais tu sais d'avance que sa petite fable ne te plairas pas (elle est où la fontaine d'ailleurs ?). Mais tu l'écoutes, comme toujours. Et tu comprends sans mal la p'tite finalité derrière l'histoire, même si tu joues les idiots et que tu l'avoueras jamais. T'es trop fier. Tu te fais plus idiot que tu ne l'es, c'est un moyen comme un autre d'avoir la paix et que les gens ne fondent pas de grands projets sur ta pomme, à quoi bon ?

"Bon sang, mais Bastian, il est hors de question que je m'embarque à déplacer un caillou tout seul." Tu montres tes ongles, une moue innocente fichée sur le visage. "Je risquerai de les abîmer, j'ai pas envie." Tu secoues doucement la tête. "J'suis pas fort, mais j'suis grand, et agaçant aussi avec ma grande bouche, ça c'est un fait. Vu mon âge, on peut le dire. J'suis grand maintenant. Pour de vrai ! " Et tu parlais... Tu parlais. Viendra un temps où tu intégrera que le silence est pas anxiogène, où parfois, il faut apprendre à se taire. Tu es pour l'instant à l'étape du détournement de l'attention. Qui sait... Si t'es assez coloré et exubérant, peut être que les gens ne feront pas attention au principal. A ce que tu caches au fond de toi. Et tu peux pas t'empêcher de glisser avec un amusement sincère et certain dans le regard. "Si ça peut te rassurer, je te considère toujours comme un vieux Bastian. Enfin... T'as l'air d'un quadra sexy, mais tu restes quand même un vieux. Sorry not sorry my dear !" Tu finis par pousser un soupir, croisant les bras et détournant le regard.

"D'accord message passé Bastian, on peut arrêter les histoires. Mais... Tu sais comme c'est délicat." Oui. C'est délicat de parler de sentiments, d'émotions quand t'as été élevé dans la culture du "boucle là tu dois te montrer fort en toute circonstance.", ce délire du "mâle invulnérable", de "la masculinité forte". Tu te rappelais encore les claques dans le beignet que tu te prenais gosse quand t'osais moufeter ou dire quoi que ce soit. Puis vous évoquez la mort prochaine de Mamie, et tu sens que son ton se fait mélancolique, triste. Tu hausse les épaules.

"On peut pas savoir, mais avec ma poisse légendaire c'est moi qui vais devoir tous vous enterrer là ! J'peux dire au revoir à ma super manucure là. Tu sais comme c'est dur de retirer de la terre de sous les ongles ? Ce serait affreux. Faut que je commence à investir dans une pelleteuse moi." Un petit rire t'échappe, vaut mieux camoufler la peine et l'angoisse derrière une bonne couche d'humour noir, l'humour noir ça cache bien. ça scandalise et les gens pensent jamais trop à ce qui se cache derrière. Bastian finit par parler français (avec un fort accent québécois) tu trouves ça fascinant à chaque fois... Mais t'essayes d'éviter de te moquer, toi t'aligne trois mots d'espagnols et pas plus, et tu penches la tête.

"Passer un sapin ? Si t'utilises des expressions que je connais pas pas étonnant que je décrypte pas tes messages Papy !" Et tu souris. "Un jour peut être, si j'ai du temps libre, je repartirai à la recherche de ton jeu de piste. Après tout... J'ai le temps non." Puis vous vous programmez un p'tit week end tous les deux, clairement ? A boire et à manger. Ayant connu la faim tous les deux, vous aviez développé un goût des bonnes choses, et surtout de la bouffe assez prononcé, c'était peut être une des choses qui vous rapprochaient lui et toi. Tu l'aimais bien ce vieux fossile. C'était le votre, celui de votre constellation. "Oui... je suis arrivé un peu juste. Mon Uber était d'une LENTEUR t'imagines même pas ! En plus... Il écoutait de la musique... Mais c'est un crime d'appeler ça comme ça ! Un mélange de mecs qui tapaient sur des tuyaux et des couvercles de poubelles." Tu fais une grimace. "J'ai mis mes écouteurs tout le long. Enfin bref il s'est perdu quatre fois avant de me déposer à un kilomètre de la maison, j'ai fais le reste à pied j'en pouvais plus." T'avais des goûts de luxe maintenant... Mais tu le vivais bien. Il est finalement question de Charlie. "Il est cool... Bon, quand j'suis à côté j'ai l'impression de côtoyer un mannequin pour shorts de bains spéciales surfeur, mais il est posé, c'est agréable. Il découvre un peu... Il est entre de bonnes mains avec Maïa, t'as vu les regards qu'ils s'échangent ? Moi j'pense que y'a quelque chose." Une bande de commères... C'était totalement ce que vous étiez ! Mais ça faisait du mal à personne non ? Après ton coup de pied bien senti tu plonge ton regard mutin dans le sien, joueur que tu es, beau menteur qui parvient à se mentir à lui même. T'attends que la carte soit déposé sous ton nez, et que le serveur reparte, pour finalement sourire, une expression soigneusement neutre pour cacher la tristesse.

"Je peux qu'imaginer, et pas comprendre Bas'. J'ai jamais eu... Ce genre de liens. Cette... Entente avec quelqu'un d'autre." T'aurais pu... Mais t'avais laissé l'opportunité te filer entre les doigts, en même temps que le joli dessinateur immortel que t'avais croisé au fin fond de ce bar miteux. "J'y ai pas goûté... A ce type de relation, mais pourtant ça me manque quand même, alors... J'pense que... Je peux effleurer, imaginer comprendre. Mais quel que soit l’espérance de vie, j'pense que la vie, c'est une succession de rencontres, de retrouvailles... Mais aussi d'adieux et de deuils. ça fait parti de la vie. Certes... Les gens partent, ils partent toujours mais... Tu gardes un souvenir d'eux, t'es le garant de leur souvenir, a toi de les faire vivre encore un peu en racontant quelques souvenirs et en distillant quelques sagesses. Tu sais quoi ? Quand tu viendras, faudra que j'te montre un film, il pourrait te plaire !"

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(#) Re: el sabor de la vida •• Camille    Ven 10 Sep - 16:04

El sabor de la vida
@Camille Kergoat
TW: Deuil


Il penche la tête sur le côté Bastian, avec un petit air qui lance très clairement ce message: tu ne peux pas être sérieux adolescente Camou. Il le laisse parler, encore et encore, il le laisse meubler, se battre contre le silence pour éviter d’être coincé dans cette forme de solitude que procure le silence. Il y a cette peur aigüe de la solitude et ça il peut très bien le comprendre. Bastian déteste le silence, surtout que depuis il a l’ouïe bien développé; il déteste clairement le silence, parce que cela équivaut à de la mort, à ce qu’une âme ne vive pas du tout. À ce qu’il n’y ait rien ? Non, Camille est quelqu’un de très coloré, qui a besoin de vie, d’être avec du monde, de vivre et non de survivre. Il est encore jeune pour se rendre compte que vivre est bien possible en faisant attention, pas en fonçant tête baissée sur un message anonyme. Bastian hausse les sourcils quand Camille le considère comme un Quadra sexy. « Oui, évidemment que je reste comme un vieux quand tu connais réellement mon âge hein. » répond-t-il en fronçant du nez, avec un sourire malgré tout présent. Parce que quand même le message est passé, bien que la situation est délicat. « Je ne te demande pas d’en parler maintenant, mais que tu saches que nous sommes tous là. » Pour lui, pour les autres, c’est le principe d’une constellation. Pour signer la fin de la conversation là-dessus, il s’affale légèrement sur la chaise.

Bastian ricane quand Camille parle d’investir dans une pelleteuse alors qu’il sirote son thé glacé. « Toi qui t’y connais en pâtisserie… » Il ricane encore un peu plus. « Tu devrais savoir que plonger les doigts dans la farine, ça aide clairement à retirer la terre sous les ongles. Tu les plonges dedans, tu les brosses et ensuite tu les rinces. Testé et approuvé par moi. » Une autre forme d’humour noir, en même temps ponctué d’une vérité assez triste dans le fond: Bastian a suffisamment enterré les gens pour connaître cette astuce, retirer la terre sous les ongles, pour retirer les dernières traces.

Il a parlé Français, mais apparemment, ça n’a pas été un grand succès qu’il a grogné. Apparemment passer un sapin ne se dit pas du tout en France, mais pourtant il entend bien les Canadiens le dire ! Faudrait savoir un peu… « Tu as laaaargement le temps Camille. Largement. Crois-moi. Chiranth lui au moins, il a trouvé. » Mensonge, enfin, presque un mensonge parce que mine de rien Chiranth a trouvé que c’était franchement très inconscient et irresponsable. Bastian avoue qu’il a fait un peu n’importe quoi en Irlande, mais bon, sous le deuil, il n’avait pas toute sa tête, surtout après une confrontation avec Santiago. Il tousse un peu mais heureusement qu’ils changent de sujet. Il retrouve le petit sourire face à l’histoire de Camille qui a vécu un périple pour arriver à la maison de Cat. « C’est pas pire que moi qui avais encore une fois, mon avion annulé et que j’ai dû boire un café atrocement dégoûtant, j’avais faim, j’avais soif et je ne pouvais rien prendre à Londres capitale de la mauvaise nourriture. » Bon il exagère un tout petit peu Bastian avant qu’il ne se penche vers Camille, parce que oui, c’est l’heure des commérages. « En plus, il me semble qu’ils sont arrivés ensemble la dernière fois non ? » Il se met à sourire au coin, avec une petite étincelle dans son regard. « Tu crois à ce que je pense ? » Évidemment, qui pourrait résister au charme d’un mannequin pour short de bain comme Charles ? En dehors de Bastian, parce que c’est le seul à ce qu’il sache, à ne pas être attiré par les hommes entre Camille et Chiranth. Non, il a été attiré par Tal, sans le savoir et il le découvre que trop tardivement. Bien trop tardivement.

« Mh. » C’est un peu difficile de parler avec une gorge nouée, il se racle la gorge avant de se remettre à parler. « On ne s’en rend pas forcément compte qu’on a ce genre de personne. On s’en rend compte quand c’est terminé la plupart du temps. » En vrai, si ça se trouve, Camille connaît une personne qui est très importante pour lui, mais il ne le sait pas, il ne s’en rend pas compte et ce sera trop tard peut-être ? Non, il ne faut pas que Camille devienne comme Bastian, même s’ils ont pas mal de points en commun, qu’ils s’entendent assez bien et qu’ils peuvent parler à demi-mots ce qu’ils ressentent sans se juger, Camille ne doit pas devenir comme lui. Auquel cas, il est indéniable qu’il ne survivra pas à sa mélancolie. Bastian allait dit pas encore sur le fait que Cam’ n’a pas encore goûté à ce genre de relation. C’est vrai qu’avec les mortels c’est assez compromis, mais il pourrait trouver avec un immortel, ce n’est pas impossible non plus. Il l’écoute attentivement, sentant son besoin de parler un peu avant d’être surpris par la fin. « Un film ? » Bastian cligne les yeux, alors là, il ne s’y attendait pas. « Quel film ? Pourquoi un film en fait ? » Qu’est-ce que le film fait là dedans ? « Est-ce que messieurs ont-ils choisis ? » demande le serveur en italien alors que Bastian n’avait même pas pris le temps de lire la carte qu’il l’ouvre tout de suite et sans hésiter… « Je prendrais le menu complet, le B s’il vous plait. » dit-il avec un léger sourire, sans savoir ce qu’il y a dedans, mais c’est ça qui est le plus drôle non ?

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(#) Re: el sabor de la vida •• Camille    Jeu 30 Sep - 13:32

El sabor de la vida
@Bastian Trujillo


Le silence tu l'aimes pas. Il te donne le temps de réfléchir sur toi, et ça fait toujours mal. Tu préfères jouer les idiots, jouer les sourdes oreilles et marcher vers tes buts futiles la tête haute comme une queen d'un royaume plein de vide et de non sens. Car après tout... C'est peut être un peu ce que tu es. Si t'entends ce qu'il te dit, tu répond rien. T'es pas encore assez mal pour aborder tous les non dits qui te compose. T'es pas encore assez au fond du gouffre pour qu'on te botte le cul, alors tu préfères enfermer tes sentiments pour qu'ils ne ressortent jamais. A la place tu fais des bulles dans ton verre comme tout gosse. C'est amusant, et surtout, ça fait grincer les dents des gens autour de toi. T'aimes bien agacer... C'est un de tes sports préférés. Tu roules les yeux quand il est question de farine.

"Et le reste qui a été en contact avec la terre, on en fait quoi ? On jette ? C'est du gaspillage ! J'ai un cure ongle, t'en fait pas pour moi, j't'en offrirai un à noël tu verras ça fait des merveilles, pas besoin de jeter la farine par les fenêtres mon grand !"

Des trous... Vous en aviez creusés tous les deux. Mais te concernant, c'était des morts prévisibles. Des humains auxquels tu t'étais attaché. De ton vivant... T'en avais également enterré ton lot, car comme les croques morts tombaient comme des mouches, et que vous vouliez quand même enterrer vos morts, fallait quand même que les hommes en état de le faire creusent et recouvrent. Toi, passionné de cuisine, serveur sans plats à servir, tu t'étais retrouvé affublé d'un costume trop grand pour toi à pelleter la terre. Parfois tu te dis qu'aujourd'hui, la vie est bien plus douce. Tu laisses cette sombre époque au loin. Tu laisses les pâtés de rats, les ragoûts de chats qu'on t'avait forcé à manger, les soupes à base d'herbes folles derrière toi, loin. Toi t'étais de ton vivant personne, et t'es mort en parfait anonyme. Enfin... "mort". C'est un bien grand mot, la renaissance qui s'en était suivie était... Salvatrice. Ta bouille parfaite se déforme et ta bouche forme un parfait "O" outré par les mots de ton aîné alors que ton regard se fige sur lui.

"Oui mais Chiranth c'est Chiranth. J'ai l'air aussi malin que lui là ? J'crois pas. C'est bon... J'vais la résoudre ton énigme. Mais j'te préviens si le prix c'est une citation de gâteau chinois genre "La famille c'est plus fort que tout"... Tu peux aller te faire cuir le cul sur un grill, avec tout le respect que je te dois."


Et tu le pensais, tu voulais une surprise à la hauteur de tes espérances ! AU MOINS ! Clairement... Si tu voulais une citation de ce style, t'allais au resto chinois du coin de la rue, et au moins t'étais fixé, ça coûtait moins cher en voyages, et au moins, t'étais quitte de te creuser violemment les méninges. Vous parlez de votre dernière retrouvaille, et ton regard brille de malice alors que tu t'approches encore un peu de Bastian, intimité douce et agréable. Un sourire vient titiller tes lèvres... Ce genre de sourire un peu carnivore, car dans le fond... T'étais une créature avide de potins et autres ragots. C'était pas pour répandre les rumeurs, non, mais y'avait toujours un fond de vérité dans ces dernières. Parfois tristes et morbides, parfois, comme c'était le cas actuellement, beaucoup plus positives.

"Ils sont arrivés ensemble, et j'pense qu'ils sont aussi repartis ensemble. Et BIEN SUR que je pense à ce que tu penses Bastian... J'ouvre les paris, ils seront ensemble à Noël. J'met une fournée de biscuits de noël en jeu... Et un billet de 10 balles."

Les relations en tant qu'immortel, c'est compliqué, y'a toujours une certaine distance entre soi et les mortels, distance qu'on met volontairement en place pour se protéger... Pour ne pas avoir à subir la douleur de la perte, quand le moment sera venu. Tu le sais pour l'avoir vécu, et ton regard aussi jeune qu'antique se perd dans le vide. D'un certain côté, trouver quelqu'un qui puisse te suivre, ça te donnais envie, d'un autre côté tu savais pertinemment que l'un d'entre vous partirait avant l'autre. Voulais-tu vivre ça ? Non. Voulais-tu imposer ça à ton partenaire ? Non plus. Mais si les mortels réagissaient comme toi, ils ne testeraient jamais rien. Au final c'était peut être toi l'idiot et le raté. Peut être... Peut être. A ses mots, tu ne réponds rien. T'étais toujours avare en détails te concernant, au final, tu semais peu de détails auprès des tiens quand il s'agissait de ton intimité. Entre vous soit dit, qui donc cela intéresserait-il ? Personne. Parce que c'était ce que t'étais. Personne. Pas assez nombriliste pour évoquer ta petite vie aux yeux de tout le monde, passager de quelques heures, tu te contentais de quelques banalités. Si t'entrais trop dans les détails, tu ferais peur à tes proches, et t'en avais pas envie. Son histoire de cailloux te revint en mémoire. Viendrait un jour où tu ploierais sous la charge. Un jour où tu ne supporterai plus. Mais pour l'instant tu tenais bon. Et t'étais trop fier pour dire quoi que ce soit. Quant au film... Tu te contentes de hausser les épaules.

"Si j'te dis le titre tu le regarderas sans moi ! J'te connais. Donc je dirais rien, tu verras. Surprise. Mais... La leçon de vie à l'intérieur vaut bien une de tes petites fables mon grand."


Le serveur revint finalement à votre table, et tu fis ton possible pour ne pas le reluquer plus que tu ne l'avais déjà fait. Ce fut avec un sourire des plus solaires que tu commandais l'autre menu, la viande serait saignante, merci bien. Le repas se passa sans autres heurts, dans le plus grand des calmes, t'avais tellement mangé que t'aurais pu rouler pour sortir du restaurant. C'était bon, en bonne quantité... Aucun doute que ce restaurant aurait une review plus que positif. Tu te séparais du maya après de grandes embrassades, retournant à la demi-pénombre qu'était ta vie, cette succession de lumière et d'obscurité. La lumière pour montrer tes sourires, l'obscurité pour cacher les pleurs de ton âme. Acteur aux milles visages, caméléon camouflant ses émotions, t'étais fort... Et si la figure paternelle de ta constellation était parvenu à voir dans ta cuirasse, il serait le seul. Tu repartais chasser tes démons avec tes sourires comme seule armure.

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