à la bière comme à la bière (Lucian & Rahim)

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(Londres, Mayflower Pub, fin mai 2021) – Londres. Encore et toujours Londres. Tu n'as pas pu te résigner à quitter à quitter l'Angleterre directement après la fin de cette mission. Il a déjà fallu t'en remettre un peu, puis, tu as tenu à payer tes hommages sur la tombe de tes parents ainsi que sur celle de ta fiancée. Les années ont beau s'être écoulée, tu éprouves toujours une grande affection pour celle qui a été ta meilleure amie, des années auparavant, alors c'est bien le minimum que tu puisses faire. De loin, t'as aussi veillé à ses proches à elle, qu'ils aillent bien, quitte à leur filer un petit coup de main anonyme quand il le fallait, sans trop t'attarder. Et si tu es satisfait d'avoir donné un coup de propre aux pierres tombales, le fait même de t'être retrouvé dans un cimetière si peu de temps après avoir enterré ton étoile, ça te noue l'estomac et te fend encore plus le cœur. T'es seul, Rahim. Ça t'as sauté aux yeux durant la mission et tu t'en rends compte encore plus à mesure que t'avances dans les rues. Tu n'as jamais aimé la solitude, tu la trouves froide et grise, comme les rues de cette maudite ville quand le temps est maussade et ça n'arrange en rien ton humeur. T'es seul, Rahim, alors pour prétendre le contraire tu décides d'entrer dans le premier bar qui croise ton chemin – ou plutôt, le premier que tu vois.

Ça a le mérite de mettre de côté cette sensation de solitude. À l'instant même où tu rentres, tu sens ce souffle de chaleur humaine et tu te concentres pour ne pas perdre le contrôle de tes sens décuplés. Tu n'es plus seul, Rahim. Cette illusion, tu l'acceptes volontiers, ne serait-ce que pour une soirée. Alors, tu t'approches du comptoir, te glissant comme faire ce peut entre les autres clients, saluant d'un sourire poli ceux qui te laissent passer et échangeant quelques phrases ici et là quand on discute quelques secondes avec toi. Mais finalement, tu te sens oppressé, au milieu de cette salle bondée, alors tu prends rapidement la décision de te trouver un coin un peu plus tranquille, mais aucune place n'est libre et t'entends la voix de ton étoile se moquant de ton air de chiot perdu. Ton étoile n'est plus là et ce n'est qu'un fragment de ton imagination qui te joue des tours, ce que tu n'apprécies pas du tout. Les sourcils froncés, tu sursautes en entendant les exclamations des fans de rugby et tu tentes de continuer d'avancer, jusqu'à trouver le coin le plus éloignés du comptoir. C'est là que tu reconnais une silhouette imposante. Vous vous êtes quitté il n'y a que quelques jours. Quelles étaient les chances pour que vous vous retrouviez ici ? « Oh. Salut Lucian. » Tu glisses doucement, t'accoudant au comptoir, ignorant un instant si tu aurais dû prétendre ne pas connaître le géant. C'est que, tu n'aimes pas être seul, Rahim.
 

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(Londres, Mayflower Pub, fin mai 2021) Il suit attentivement les mouvements sur le terrain des deux équipes rivales. Les Harlequins affrontent les Chiefs d’Exeter, il n’a certainement pas suivi tout le championnat d’Angleterre, mais l’appel d’une belle finale d’un tournoi national l’a attiré dans ce pub bien british. Il se doute bien qu’avec Rosalyn, ils seront bientôt sur le départ mais il reste probablement quelques affaires à traiter  à son épouse, donc il attend d’avoir le signal définitif pour empaqueter sa valise. Il quittera Londres sans regret. Ce n’est pas sa ville préférée : la météo y est merdique d’après son humble avis et la capitale anglaise est pleine de fantômes qui plongent le couple dans la grisaille. Alors en attendant, il tente de profiter d’une des rares choses qu’il partage avec ce drôle de peuple : l’amour du rugby. C’est un fervent supporter des All Blacks, mais il s’accommode de peu à l’occasion.

II a trouvé un petit coin au bout du bar – l’avantage lorsqu’on a sa carrure c’est qu’il n’y a pas grand-chose à faire pour trouver des coins où s’asseoir. Il suffit de se pointer, une place se libérera bien. Celle-ci est de choix, suffisamment éloignée des supporters pour ne pas être submergé par leur enthousiasme mais bénéficiant d’un axe idéal pour regarder le match sur l’écran. La pinte de Guinness qui lui fait face n’est pas très entamée. Il boit bien moins qu’on ne pourrait se l’imaginer. Il guette du coin de l’œil le fish and chips et les scott eggs qu’il a commandé. Le barman vient d’envoyer une serveuse encombrée de cinq assiettes fumantes dans la salle. Il observe avec une certaine fascination le ballet de jambes qui permet à la courageuse de se faufiler entre les tables et déposer deux burgers à une table de supporters en rouge, puis une salade césar bacon devant une cliente attablée pour un date il en mettrait sa main à couper. Et finalement, les deux dernières assiettes sont posées devant lui alors qu’il remercie la jeune femme d’un sourire. Avant qu’il n’entame son festin, son œil est attiré par une silhouette familière qui se faufile entre deux clients et il reconnait l’un des participants à leur petite sauterie quelques soirs plus tôt. Il y a tant de personnes dans le sillage de Rosalyn qu’il lui faut parfois quelques minutes pour remettre nom et visage aux bons endroits, mais lorsque Rahim s’attable à ses côtés il réussit à relier les évidences. « Oh. Salut Lucian. » Lucian le gratifie d’un sourire chaleureux. Il n’est jamais très avare de sociabilité. « Salut Rahim. » Il se décale un peu pour laisser plus de place à son compagnon impromptu. « Tu t’es remis du déluge ? J’ai bien cru qu’on attraperait la mort, j’étais trempé jusqu’au os, bon dieu . » Buvant une gorgée de bière, il ajoute « Tu veux manger avec moi ? ».
 

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(Londres, Mayflower Pub, fin mai 2021) – L'ambiance des bars ça à quelque chose d'intemporel, du moins, c'est ce que tu penses. Dans beaucoup, il y a une certaine légèreté qui plane, l'alcool allégeant les esprits – ou le contraire, résultant parfois en des escarmouches, tu en as bien conscience et tu en as été témoin – et ça a le mérite te faire prétendre que tu n'es pas vraiment seul et cette illusion est amplifiée par la présence d'un visage connu. Ou plutôt reconnu, car tu ne peux pas prétendre connaître Lucian, après tout. Ça a été le cas pour tout le groupe formant l'équipe de la mission dans la forêt de Sherwood. Tu espères toujours avoir été plus ou moins utile, qu'un total poids mort, mais tu n'as pas vraiment envie de poser la question, ne serait-ce que pour ne pas être blessé de la réponse. Bon, t'es peut-être un peu plus morose qu'anticipé. La faute à cette maudite ville, ce temps tout aussi désagréable et ton passage au cimetière. Tu as bien besoin d'un verre. Ou de plusieurs et certainement pas de thé.

« Salut Rahim. » Tu réponds au sourire de l'autre homme avec le tien, même s'il n'atteint pas vraiment tes yeux, « Tu t'es remis du déluge ? J'ai bien cru qu'on attraperait la mort, j'étais trempé jusqu'au os, bon dieu . » Tu as un reniflement amusé, n'étant pas parvenu à le retenir, « Je crois bien que mes os sont trempés, en fait. » Tu fais un vague geste du bras, pour donner l'emphase « Et je sais même pas comment c'est possible. » Tu ajoutes, pour plus de dramatisme et détourner tes pensées de la direction qu'elles ont décidées de prendre. « Tu veux manger avec moi ? » Cette fois, le sourire atteint tes yeux ; il n'y a rien de plus agréable qu'un repas chaud pour se réchauffer de l'intérieur et tu n'as pas encore mangé une bouchée de quoique ce soit aujourd'hui, alors ta sensation de froid doit aussi être causée par la faim. « Ça te dérangerait pas ? » Tu regardes un peu autour de vous « Déjà que je t'interromps. » Tu as un petit haussement d'épaule, avec une légère grimace d'excuse, « Je t'avoue, en revanche, que j'ai vraiment faim et soif. » Maintenant ça te saute aux yeux. Tu attends quelques instants avant de t'asseoir sur un tabouret juste à côté de l'autre homme.
 

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Les réactions de l’homme qui lui fait face lui plaise et il cède volontiers un peu de comptoir de bar pour l’accueillir. « Je crois bien que mes os sont trempés, en fait. » Lucian acquiese, il connait cette sensation. Il ne la connait que trop bien, il est déjà mort noyé dans un sous-marin torpillé, puis mort à nouveau balloté par les flots japonais. Il n’a aucune idée de combien de fois il s’est éteint puis rallumé avant de se réveiller sur une plage de sable fin et sous un soleil brulant. « Et je sais même pas comment c'est possible. » Il rit doucement. « J’ai arrêté de me poser cette question dès mon premier réveil. ». L’odeur des mets face à lui lui met l’eau à la bouche et il picore une ou deux frites en poussant l’assiette vers son camarade improvisée.« Ça te dérangerait pas ? ». Il secoue la tête. Lorsqu’il est d’humeur cordiale, Lucian ne refuse jamais un peu de compagnie. « Oh non. Je t’aurai pas proposé si c’était le cas. » répond-t-il en riant. Il sait très bien ignorer les gens si cela lui chante. Pour se la jouer froid et distant, il a été à bonne école, il a pu observer une maître en la matière. « Déjà que je t'interromps. » Il balaie les excuses d’un vague geste de la main. « Je t'avoue, en revanche, que j'ai vraiment faim et soif. » . « Ha, bah vas-y, sers toi ! C’est un des meilleurs pubs de Londres quand il s’agit de manger de la nourriture insipide anglaise, on va te trouver un serveur. » Il est de mauvaise foi. C’est vrai que la nourriture anglaise est un peu fade par rapport à d’autres plus épicés, mais il aime quand même bien manger ici. « C’est bien le seul truc qui me plait ici, les pubs et le rugby ... parce quelle météo de merde, bon sang ! » Il pousse à nouveau l’assiette vers Rahim de quelques centimètres et fait un petit geste d’assentiment en voyant son coéquipier s’asseoir à ces cotés. Aussitôt dis, aussitôt fait, il lève le bras pour héler le barman qui afflue rapidement vers eux malgré la cohue au bar. « Tu veux boire quoi ? ». La commande passée, il observe Rahim. Il ne sait généralement pas grand-chose des autres constellations. Ce n’est pas le plus impliqué des immortels dans leurs histoires séculaires . « Bon, du coup … tu viens d’où Rahim ? C’était la première fois que je te voyais, l’autre soir ... » Il rajoute en faisant quelques gestes de la main expéditif . « Pas que je sois de toutes les sorties, mais j’ai une bonne oreille. » Ha qu’est-ce qu’il en entends parler le soir des histoires d’Enfants, d’Ordre, de trucs et de machins.
 

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(Londres, Mayflower Pub, fin mai 2021) – C'est ce qu'on appelle, plus communément parler de la pluie et du bon temps. Enfin, à Londres, c'est de la pluie, qu'il est plus probable de parler même si, en bon Londonien que tu as été, tu peux affirmer haut et fort – à qui voudra bien l'entendre – l'existence du soleil dans cette contrée. Ce n'est pas qu'un mythe. « J'ai arrêté de me poser cette question dès mon premier réveil. » Ça te semble assez rapide comme façon d'arrêter de se questionner, « Oh ? » Ton éloquence te perdra. Enfin il s'agit aussi d'une façon simple de soit étendre la conversation sur le sujet ou, au contraire, de l'arrêter. Ça laisse libre court à l'interprétation, contrairement à la présence de l'assiette qui s'est rapproché de toi et tu ne te fais pas vraiment prié. C'est que t'as faim, Rahim et mine de rien, ça sent bon. Ça sent surtout le gras, loin de la cuisine plus délicate de Yixi, mais ton étoile n'est plus là, alors tu vas devoir t'y faire. « Oh non. Je t'aurai pas proposé si c'était le cas. Ha, bah vas-y, sers toi ! C'est un des meilleurs pubs de Londres quand il s'agit de manger de la nourriture insipide anglaise, on va te trouver un serveur. » Tu as léger rire et chipes directement deux frites, que tu engouffres dans ta bouche, « Eh bien merci ! » Ça tu le prononces une fois que tu n'as plus la bouche pleine. « C'est le gras qui fait tout.! » Des frites, du poisson frit ... Quand ce n'est pas bouillit, c'est frit. Plus jeune, ce n'était pas du tout ce à quoi tu avais l'occasion de manger à table et t'en es bien content. « C'est bien le seul truc qui me plait ici, les pubs et le rugby ... parce quelle météo de merde, bon sang ! » T'as un reniflement amusé, « Pas vraiment un fan de l'Angleterre ? » Mais tu es d'accord sur un point, l'ambiance des pubs durant les matchs de foot ou de rugby est quelque chose de sympathique.

Maintenant le séant bien posé sur un tabouret, tu reprends une autre fritte et la faim attirant la faim, tu es bien décidé à commander la même chose, en fait, « Tu veux boire quoi ? » Tu lances à regard rapide vers les pressions plus loin, même si tu sais déjà ce que tu comptes boire et à croire que Lucian est aussi efficace pour attirer l'attention du barman qui rapplique rapidement, « Pinte de Guinness. Un classique s'il en faut. » Tu ajoutes avec une pointe d'amusement, « Et je prendrais la même chose. » Tu pointes du doigt le fish and chips, bien décidé à te mettre quelque chose sous la dent, maintenant. Ça prendra sûrement plus de temps que l'arrivée de la bière mais eh, tu as soif aussi. « Bon, du coup ... tu viens d'où Rahim ? C'était la première fois que je te voyais, l'autre soir ... » Tu t'installes un peu plus confortablement sur le tabouret, « Pas que je sois de toutes les sorties, mais j'ai une bonne oreille. » et tu remercies le barman qui revient avec ta pinte, « Déjà, à la tienne. » Tu lèves ton verre pour trinquer, « Et merci. » C'est sincère et tu prends une grande gorgée, savourant le goût, « Figure toi que je suis de Londres. » L'ironie ne t'échappes pas. « En trente-cinq ans ça à pas vraiment changé. » Tu ajoutes, te rinçant le gosier à nouveau, réalisant tout juste que tu viens d'annoncer que t'es qu'un gamin comparé à – tu le penses – la majeur partie du groupe que vous étiez il y a peu. Bien joué Rahim. « Je restais principalement avec, » tu sens ta gorges qui se noue et tu serres la mâchoire, « enfin tu sais. » la constellation, quoi. Faut faire quand même attention de quoi on parle, après tout, « Mais c'est plus que moi maintenant, alors. » C'est du moins la façon dont tu le ressens maintenant. Après un haussement d'épaule et un sourire faux sous tous les abords, tu te détournes, te sentant l'âme d'un idiot. Boire une autre gorgée te semble un peu plus sûr. « C’est parce que je connais quelques personnes au sein de l’Hydre que j’ai eu vent de cette sortie. » Pour reprendre les mots de ton compagnon de soirée, « Je pouvais pas, » tu passes une main dans tes cheveux, « juste ne rien faire. » Pas comme pour Yixi, par exemple. « Et toi ? J'pensais que tout le monde serait déjà repartit, aussi. » Donc t'es curieux, Rahim. « Étrangement je pense que tu restes pas dans le coin pour le soleil. »

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« Pas vraiment un fan de l'Angleterre ? » Loin de là même. Le froid, la pluie et le deuil. Rien que ça à lui reprocher à la vieille nation. Mais il ne s’étend pas plus sur le sujet, buttant la question en touche avec un petite sourire muet. En voyant Rahim commander les mêmes choses que lui, il se convainc que ça ne peut qu’être un type bien. Il n’a pas besoin de grand-chose pour trouver des bons points à ses semblables, Lucian. Au grand désespoir de son épouse, il est probablement l’homme le plus facile à planter dans le dos du monde, pas méfiant pour deux sous et à la recherche des qualités de tout un chacun. Ils trinquent avec grand fracas, assurément ces pintes ne sont pas empoisonnées. « Figure toi que je suis de Londres. En trente-cinq ans ça à pas vraiment changé. » C’est son tour de laisser échapper une exclamation « Oh ! » en apprenant qu’il vient du Old Fog. Il note d’une oreille distraite que Rahim est plutôt très jeune, Lucian n’étant lui-même pas bien vieux du haut de son bicentenaire.

« Je restais principalement avec, enfin tu sais. » les silences et les pointillés ponctuent le discours de l’anglais, mais Lucian ne sait pas jusqu’à ce que le pauvre Rahim explicite sa situation. « Mais c'est plus que moi maintenant, alors. » Les yeux de Lucian exprime le regret pour son compagnon d’infortune. « Aïe, aïe aïe. Je suis désolée pour toi … » Il ne sait pas trop si Rahim cherche à lui dire qu’il est seul et que sa constellation lui a tourné le dos, cela ne serait certainement pas une première ; ou si cela signifie que la constellation n’est constitué actuellement que d’un seul membre. C’est la première fois qu’il rencontrerait un immortel dans cette situation pense-t-il. « J’espère que la situation ne s’éternisera pas pour toi. » Il a une pensée pour Omondi, le premier immortel de la constellation du Phoenix dont les souvenirs continuent parfois de le hanter. L’éternité a paru bien longue à Omondi avant qu’il ne rencontre Nour puis Rosalyn. Parfois, Lucian regrette de ne pas l’avoir rencontré, il se sent plus de familiarité et de points communs avec le vieil homme qu’avec d’autres membres bien vivants de la constellation bien vivant.

Une fois Rahim servi, il tire son assiette vers lui et englouti son fish et chips en deux bouchés de la salade servie avec les scotchs eggs et quelques gorgées de bière brune. « C’est parce que je connais quelques personnes au sein de l’Hydre que j’ai eu vent de cette sortie. » En entendant les paroles de Rahim, il ouvre des yeux stupéfiés et manque de s’étouffer avec un morceaux d’œuf qui se serait trompé d’entrée sous l’effet de surprise. On repassera pour la dignité. Il porte sa main à sa bouche comme si cela allait arrêter le hoquet qui vient de l’investir. « Je pouvais pas, juste ne rien faire. » Ha oui. C’est vrai, à situation exceptionnelle réponse en conséquence. Il avait oublié que Rosalyn avait remué ciel et terre pour la forêt de Sherwood et qu’elle avait exceptionnellement fait appel au monstre à milles têtes. « Et toi ? J'pensais que tout le monde serait déjà repartit, aussi. » Il hausse les épaules. « Oh, moi j’accompagnais ma femme … » Il hausse les épaules « Étrangement je pense que tu restes pas dans le coin pour le soleil. » et confirme l’intuition de Rahim « Non, non. On est sur le départ, je crois » en balayant la question d’un geste de la main.

C’est bien la première fois qu’il entend quelqu’un évoquer son allégeance si facilement et dans l’esprit de Lucian, l’amalgame contact de l’hydre égale homme de l’hydre est vite fait. S’abreuvant d’une longue gorgée de bière, il jette un coup d’œil à Rahim et l’interroge poliment à voix basse, l’air vaguement détaché comme si l’information n’avait pas d’importance : « Mais … t’es de l’Hydre alors ? ». Lui, l’époux de la grande prêtresse de la paix universelle, n’a pas exactement une aussi mauvaise réputation que sa dulcinée parmi ses némésis, mais il doute d’avoir une excellente cote pour autant. Il ne sait plus trop sur quel pied danser.

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(Londres, Mayflower Pub, fin mai 2021) – Il y a quelque chose d'agréable de pouvoir parler sans trop faire attention. Oh, bien sûr, dans un lieu aussi public il faut tout de même faire attention, mais tu sais que l'autre comprend ce qui est passé sous silence. Ça t'a fait bizarre, quand tu as quitté l'Hydre il y a des années pour rester aux côtés de ton étoile. Faire attention au moindre parole en public, par exemple. Parce que Yixi, elle t'a fais voyager. Pas que tu t'en plaigne, découvrir le monde, t'as toujours aimé ça et savoir que certains ont vécu ce qui fait partie du passé, c'est aussi fascinant que terrifiant. La réaction de Lucian, venant d'apprendre ton jeune âge, te tire un petit rire. Tu as cet effet-là oui, mais l'amusement – aussi léger soit-il – est de courte durée, puisque tu mentionnes la situation dans laquelle tu te trouves, à savoir sans constellation, « Aïe, aïe aïe. Je suis désolée pour toi ... » Tu hoches la tête, marmonnant un « Merci. » l'émotion un peu présente dans ta voix, « J'espère que la situation ne s'éternisera pas pour toi. » pour finalement tirer une petite grimace, « Sachant qu'elle avait quatre siècles avant que je débarque ... » Tu ajoutes, la voix basse, « J'suis pas très optimiste, on va dire. Après, c'est arrivé il y a peu. » Donc, tu digères toujours la chose. Puis ça te pèse encore, il y a tout l'aspect administratif que t'as du gérer et ça a été aussi épuisant émotionnellement. Parce que légalement, vous n'existez pas vraiment, mais tout même un peu, sinon, les restaurants, le salon de thé, la librairie et l'appartement ne seraient pas en ta possession. Tu te retrouves d'ailleurs en possession d'un héritage bien plus important que ce que tu pouvais imaginer. Et si tu as suffisamment conscience du monde, ça ne t'apporte aucune consolation, honnêtement.

Tu retournes les questions à Lucian, curieux aussi et ça t'évite de trop t'appesantir sur tes émotions. Tu ne souhaites pas être une piètre compagnie, merci beaucoup. « Oh, moi j'accompagnais ma femme ... » Tu clignes des yeux, en hochant la tête, voilà des paroles que tu n'as jamais été capable de prononcer, ta fiancée de quittant avant le mariage. Tu disais quoi à propos de ces tristes pensées ? Attend d'être tout seul, veux-tu ? « Non, non. On est sur le départ, je crois » Avec un petit sourire, « Bon futur voyage alors. » Cette vie n'est qu'un énorme voyage sans fin après tout. Ou presque. « Mais ... t'es de l'Hydre alors ? » Le son qui t'échappe est sûrement un rire nerveux. Tu prends une grande gorgée, avant de reprendre, « Oui, non. » Tu commences à répondre sur le même ton, avec une petite grimace, « Hm, ok. » Tu prends une grande inspiration, « Comment dire, » ça ne t'aura pas servis à grande chose, cette respiration. « En fait, mes parents étaient adorateurs et donc forcément, je le suis devenu. » Puis t'étais pas vraiment mauvais, en plus, « Puis ils sont morts. Moi peu de temps après, sauf que ... » Tu ne l'es pas resté, « Et donc c'est la personne avec qui j'avais le plus de contact qui m'a retrouvé et pris sous son aile pendant quelques années, pour m'apprendre à gérer tout ça. » Tu dis avec un geste vague de la main, passant cette dernière dans tes cheveux à nouveau, « avant qu'elle me trouve. » Tu reprends une gorgée, « C'était avant. » T'as un petit sourire hésitant, « Enfin voilà. » Ton explication est un peu décousue, tu le reconnais, mais ça n'enlève en rien ton honnêteté. « J'ai pas l'impression que ce soit ton cas ? » Mais tu peux te tromper. Ceci dit, tu en doutes.

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Il dévore ses frites et ses œufs à l’écossaise avec un appétit qui laisserait croire qu’il n’a rien mangé depuis des jours. Face à lui, la pinte de Guinness continue à descendre très lentement, gorgée par gorgée . C’est qu’il a faim plus que soif. Il remercie Rahim d’un sourire et d’un hochement de tête lorsque celui-ci lui souhaite un « Bon futur voyage alors. » et balaie le voyage en question de la main, une frite entre les doigts. « Oh, je crois qu’en ce moment, je n’aspire qu’à devenir un peu plus sédentaire. On est sur la route en permanence, c’est fatiguant » rit-t-il.

Et puis avec un intérêt poli, mais tout de même attentif il écoute les explications de son voisin de tablé concernant son allégeance. Mais ... t'es de l'Hydre alors ? » Il a l’impression que le pauvre Rahim s’embrouille dans ses explications « Oui, non. Hm, ok. Comment dire, » si bien qu’il finit par poser une des ses grandes paluches sur les avant-bras de sa nouvelle connaissance et lui glisser en riant toujours tout bas « Hey, t’inquiètes hein. C’est pas l’inquisition. » puis il fait un petit mouvement de menton pour l’encourager à expliquer. « En fait, mes parents étaient adorateurs et donc forcément, je le suis devenu. » Le regard de Lucian s’éclaire légèrement, il hôche la tête. C’est vrai qu’il en connait des adorateurs qui on suivit les traces de leurs parents. « Puis ils sont morts. Moi peu de temps après, sauf que ... ». Arrivant à la fin de ses frites, il lèche le sel présent sur ses doigts en laissant échapper un compréhensif « Ha, bah oui, je vois » puis penche la tête sur le côté tandis que Rahim continue ses explications un peu brouillonnes et l’hawaïen tente de ne pas perdre le sens de la conversation alors qu’un silence tendu plane soudainement dans le pub. Les commentateurs s’emballent d’une voix grésillante pour décrire un mouvement audacieux de l’une des équipes de rugby qui s’affronte à l’écran. « Et donc c'est la personne avec qui j'avais le plus de contact qui m'a retrouvé et pris sous son aile pendant quelques années, pour m'apprendre à gérer tout ça. » Il hoche la tête « avant qu'elle me trouve. »  une fois, puis deux, bien que tout à fait certain de bien comprendre de qui elle s’agit. Le pub autour d’eux commence à s’agiter de folles rumeurs et de chuchotemments exaltés, mais ils n’y prêtent pas beaucoup d’attention. « C'était avant. Enfin voilà. » Rahim reprend. « J'ai pas l'impression que ce soit ton cas ? » Lucian secoue la tête et ouvre la bouche pour répondre avec un rire léger « Pas vraiment, non. Enfin, après je … » Il s’apprête à ajouter qu’il n’est pas vraiment sectaire, mais sa voix est recouverte par un mouvement de foule digne des plus grandes finales sportives.

L’équipe de rugby des Harlequins d’Exeter marque un essai qui représente une avancée décisive à ce stade du match qui se déroule sur les écrans plats et c’est tout le pub qui s’ébranle. Tous se lèvent, les supporters londoniens exultent, les adverses poussent des soupirs de déception. Ils ne sont que trois à ne pas trop réagir face à la percé des sportifs bariolés. Rahim, Lucian – qui tout de même se fend d’un petit commentaire « Ha, il était beau celui-là … Tu suis le rugby ? » - et un troisième type. C’est pas la première fois qu’il le remarque, sombre bonhomme dans son coin qui pose bien plus souvent les yeux sur eux que sur les écrans. Solitaire, loin de se fondre dans les mêlés de supporters qui s’adonnent à de vigoureuses embrassades ou railleries dès lors que leurs équipes percent les lignes adverses. Il se mord le bord des lèvres et puis continuant à découper le dernier morceaux de poisson dans son assiette, il glisse à Rahim d’une voix un peu forte pour se faire entendre malgré la cohue autour d’eux « J’ai l’impression que … enfin, y a un mec qui nous fixe un peu trop à mon gout » il hausse les sourcils et ajoute « Tu l’as peut être remarqué aussi, non ? ». Peut-être qu’il est parano, après tout.

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(Londres, Mayflower Pub, fin mai 2021) – « Oh, je crois qu’en ce moment, je n’aspire qu’à devenir un peu plus sédentaire. On est sur la route en permanence, c’est fatiguant » Tu hoches la tête, Rahim, tu peux facilement comprendre, même si fans le fond, tu comprends moins que d’autres immortels, plus vieux et qui ont vécu ce côté de votre longue vie, à devoir changer d’endroit de vie régulièrement. « J’espère que vous trouverez où vous poser un peu alors. Loin de Big Brother. » Si t’aime ce que la technologie apporte, tu as conscience de combien elle est aussi un terrible facteur de complication dans la vie des immortels. Et ce qui n’est pas simple aussi, ce sont les camps qui séparent les immortels, entre Enfants de Prométhée et Ordre de l’Hydre, les ententes ne sont pas toujours tendre. Loin de là, même, alors ça te rend un peu nerveux d’expliquer à Lucian ton petit parcours, « Hey, t’inquiètes hein. C’est pas l’inquisition. » Tu lui adresses un petit sourire, un poil tendu, « J’sais que c’est pas toujours simple d’en parler. » Est ta maigre défense face à ta nervosité. Mais Lucian te met facilement à l’aise et tu lui racontes un peu plus ton parcours et comment tu t’es retrouvé dans les rangs de l’Hydre pour commencer, « Ha, bah oui, je vois » Tu ignores s’il fait cette remarque simplement par politesse ou non, mais tu te contente de hocher la tête, ta voix se baissant à mesure que le bar se fait de plus en plus silencieux. Puis finalement tu termines ton petit récit et retourne la question à l’autre homme, « Pas vraiment, non. Enfin, après je … » Tu clignes des yeux et sursautes quand le volume explose et ça tire un sourire amusé, parce que t’apprécies ce genre d’ambiance. Et Lucian s’adresse de nouveau à toi, « Ha, il était beau celui-là … Tu suis le rugby ? » Tu secoues la tête, « Un peu, mais pas trop en ce moment. » Avec la mort de Yixi, la mission, puis ton passage à Londres, tu n’as pas trop suivis tout ça. « J’en déduis que toi, si. » Élémentaire, mon cher Watson. « Tu supportes une équipe en particulier ? »

Mais la conversation prend une tournure plus sérieuse, « J’ai l’impression que … enfin, y a un mec qui nous fixe un peu trop à mon gout » les sourcils froncés, tu prends une gorgée de ta bière et tu te forces à ne pas te tourner, « Tu l’as peut être remarqué aussi, non ? » ce battre ainsi contre cette envie n’est pas simple, alors tu t’occupes aussi en mangeant un morceau, « J’ai bien l’impression d’être observé, » maintenant que tu peux mettre le doigt sur ce qui pouvait te déranger un peu, « Tu le connais ? » Et quand il y a une nouvelle vague d’exclamations dans le bar, tu en profites pour jeter un coup d’œil à l’écran, même si c’est surtout à l’homme mentionné par Lucian, sur lequel tu essaies de te concentrer. C’est assez simple, d’ailleurs, puisqu’il fait partie des rare à ne pas suivre ce qui se déroule sur l’écran. « Tu as vu cette action ? » Tu fais mine de discuter le match en cours avec Lucian, histoire d’avoir l’air un brin moins suspect et te détourne ensuite pour remanger un morceau. « T’as raison. » Non pas que tu en doutais, mais s’en assurer restait assez primordial. « Est-ce qu’on fait comme si de rien n’était ? Ou il vaut mieux, » tu hausses les épaules, « je sais pas, partir ? » enfin, de quoi ne pas alerter l’autre homme, en tout cas.

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Il vient de terminer son assiette de scotch eggs et se lèche les doigts, tout en jetant un coup d’œil en coin à Rahim alors que celui-ci lui avoue suivre un peu le rugby, mais pas trop en ce moment. « J’en déduis que toi, si. » Lucian rit un peu sous cape et dément cette déduction. « En fait, pas tant que ça ! Je regarde vite fait les matchs quand l’occasion se présente, mais je suis loin d’être un vrai mordu. J’aime juste l’ambiance. » qu’il précise avec un sourire en levant sa pinte à la santé de Rahim. « Tu supportes une équipe en particulier ? » A cette question, à nouveau il secoue la tête de droite à gauche et répond tout sourire en chuchotant « Non, pas vraiment. En fait, il n’y a pas d’équipe hawaïenne, donc bon … ». Il parle d’évidence sans se rendre compte que cela n’a pas probablement rien d’évident pour une personne qui ne sait pas qu’il est hawaïen. « Je suis plus branché sport de glisse, le surf, le va’a, ce genre de truc. » Et puis enfin, il finit par se rendre compte que c’est un peu du charabia pour quelqu’un qui n’est pas initié et il précise « Ce sont des pirogues hawaïennes … On fait des courses avec. De vitesse ou d’endurance, ou des balades. Dans l’temps, on se déplaçait avec aussi, mais maintenant plus trop. A Hawaï, je veux dire, je suis hawaïen, en fait ... C’est pour ça. » Il agite les mains en moulinet comme si ça expliquait tout.

Et puis, il change banalement de sujet, évoquant ce type louche qui les observe depuis quelques temps. « J’ai bien l’impression d’être observé, » reconnait Rahim, confirmant le sentiment de Lucian. « Tu le connais ? » qu’il lui demande et l’hawaïen secoue la tête négativement « Non, jamais vu. ». Il acquiesce quand le jeune immortel lui dit qu’il a probablement raison, mais ensuite secoue la tête de droite à gauche à ses propositions « Est-ce qu’on fait comme si de rien n’était ? Ou il vaut mieux, je sais pas, partir ? » « Je pense qu’on ferait mieux d’attendre la fin du match et de sortir en même temps que tout le monde. On se mêle à la foule, tous ceux qui regardent le match vont sortir des pubs en même temps, les rues seront noires de monde, ça sera plus facile de le semer s’il nous suit vraiment, j’pense. » Il jette un coup d’œil à Rahim « Non ? ». Et puis jetant un coup d’œil à la télévision il ajoute « Il reste à peine cinq minutes, en plus ». Puis il finit de tordre le cou à son assiette de frites et à sa pinte.

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(Londres, Mayflower Pub, fin mai 2021) – « En fait, pas tant que ça ! Je regarde vite fait les matchs quand l’occasion se présente, mais je suis loin d’être un vrai mordu. J’aime juste l’ambiance. » Tu hoches la tête, Rahim, comprenant parfaitement ce que Lucian veut dire par ces mots et d’ordinaire, tu partages même son avis sur le sujet, aujourd’hui n’est juste simplement pas un bon jour. Ça arrive à tout le monde, mais t’es au moins content que tes pas t’aient conduis dans ce pub, donc tu continues d’interroger Lucian sur ses préférences, « Non, pas vraiment. En fait, il n’y a pas d’équipe hawaïenne, donc bon … » La tête penchée sur le côté, ta curiosité et vite comblée, « Je suis plus branché sport de glisse, le surf, le va’a, ce genre de truc. » Ca te fait sourire, même si tu ignores ce qu’est le va’a. Même si t’as clairement compris qu’il est question d’eau. « Ce sont des pirogues hawaïennes … On fait des courses avec. De vitesse ou d’endurance, ou des balades. Dans l’temps, on se déplaçait avec aussi, mais maintenant plus trop. A Hawaï, je veux dire, je suis hawaïen, en fait ... C’est pour ça. » Tu ne retiens pas ton petit rire, « Je crois que j’avais effectivement compris d’où tu venais. » Lâche-t-il avant de reprendre, « Mais je te remercie de l’explication, j’ignorais tout de ce que c’était. » Et même que ça existait. « Enfin, t’as dit "dans le temps", est-ce qu’elles servent toujours pour les courses du coup ? À défaut des déplacements ? » T’écoute ce qu’on te dit Rahim et t’adore en apprendre plus ce qui semble passionner les autres.

Sauf que cet esprit bon enfant ne dure pas très longtemps puisque tous les deux, vous réalisez que vous êtes observés par une tierce personne, « Non, jamais vu. » Personne qu’aucun d’entre vous ne connaît. Rassurant, vraiment. Sans te presser – autant éviter d’alarmer l’individu – tu continues de manger ton plat, prenant des bouchées juste un peu plus grosses, « Je pense qu’on ferait mieux d’attendre la fin du match et de sortir en même temps que tout le monde. On se mêle à la foule, tous ceux qui regardent le match vont sortir des pubs en même temps, les rues seront noires de monde, ça sera plus facile de le semer s’il nous suit vraiment, j’pense. » Tu hoches la tête, tandis que tes sourcils se froncent, « Le soucis étant que tu ne passes pas vraiment inaperçu, » Euphémisme du soir, bonsoir, « Et qu’on dépassé une bonne partie de la population dans le bar. » Si tu n’as pas la masse musculaire de l’hawaïen, vous faites sensiblement la même taille. « Il reste à peine cinq minutes, en plus » Tu englouti le reste de ton assiette, ta faim ayant raison de ta … raison, « Après, je connais pas mal Londres ainsi que de vieille safe house pour traverser la ville assez rapidement, mais je suis pas sûr que tu veuilles t’impliquer là-dedans ? » Après tout, il s’agit de vieille cachette de l’ordre et de l’hydre. « Attends, sinon, j’appelle un taxi. » Tu sors ton portable pour commencer la chose. « Enfin, plusieurs pour brouiller les pistes. » Enfin, si Lucian estime que ça puisse être une bonne idée, après tout, t’es pas tout seul, dans cette situation. Et l’horloge tourne.

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Il rit et passe une main dans ses longues mèches de cheveux ondulés lorsque Rahim affirme qu’il avait deviné ses origines. « Je crois que j’avais effectivement compris d’où tu venais. », ensuite sa main vient machinalement masser son avant-bras, celui couvert d’encre nuit en dents de requin, en hommage à ces ancêtres hawaïens. « Ha bon, j’suis si transparent qu’ça » qu’il rigole. « Mais je te remercie de l’explication, j’ignorais tout de ce que c’était. Enfin, t’as dit "dans le temps", est-ce qu’elles servent toujours pour les courses du coup ? À défaut des déplacements ? » Il hôche la tête vigoureusement et explique « Oui, oui il y a toujours des courses d’organisées. Si ça t’intéresse, tu pourras passer à la maison un jour, je t’emmènerai ». Il lui flanque une bourrade dans le dos, manquant de renverser Rahim sur le comptoir et écartant la pinte du jeune homme juste avec qu’il pique le nez dedans. « Tu mont’ras sur mon embarcation, mais attention … j’ai une réputation à tenir quand j’participe, on gagne sinon rien. » qu’il fanfaronne en éclatant d’un rire tonitruant qui s’éteint dans la cohue générale. Il est comme ça Lucian. Il distribue les invitations à tour de main, il est bien trop gentil pour ce monde. Un jour ça le perdra.

Finalement, il trouve son sérieux pour s’inquiéter de l’intru qui les observe.  Rahim réfute ses propositions et il fait semblant de s’insurger quand il suggère que c’est lui qui attirera l’attention « Le soucis étant que tu ne passes pas vraiment inaperçu, » « Parce que toi, t’t’vois comme un petit gabarit, p’être ? » qu’il ricane et puis il incline la tête avec un respect obséquieux quand Rahim ajoute « Et qu’on dépasse une bonne partie de la population dans le bar. ». Rendons à César ce qui lui appartient. Il n’est pas le seul à attirer l’attention ici. « Après, je connais pas mal Londres ainsi que de vieille safe house pour traverser la ville assez rapidement, mais je suis pas sûr que tu veuilles t’impliquer là-dedans ? Oh. Une petite course poursuite ? Un peu d’animation ? Il relève le nez, jette un regard intéressé à Rahim. « Si. Si si. » Lui aussi connait un peu Londres. Il l’a connu régente et victorienne. Il l’a connu grisâtre et pollué. Il l’a connu heureux et endeuillé. Il la connaitra encore et probablement toujours. « Attends, sinon, j’appelle un taxi. Enfin, plusieurs pour brouiller les pistes. » Sa poigne se pose sur le bras de Rahim, l’arrêtant dans son geste. « Non, non. Pas de taxis. A pied. En métro, à la rigueur ? ». Ils finissent leur assiette en quelques secondes et vident leur pinte, puis ils se lèvent et sortent sur le trottoir.

De là, Lucian laisse Rahim le guider. Il se contente de glisser des anecdotes comme lorsqu’ils passent devant cette station de métro et qu’il lâche l’air de rien qu’il a assisté à son inauguration dans les années 1890 ou lorsqu’ils ralentissent le pas dans un quartier que Lucian reconnait bien pour être celui du vieux manoir de la constellation de phoenix. « Tiens, j’ai habité par ici y quelques années. » qu’il lâche en passant devant une rue. Finalement, ils mettent les pieds dans une vieille maison qui semble abandonnée et lorsqu’ils poussent la porte branlante il tombe sur un spectacle peu commun. Une bande de squatteur héroïnomanes comattent dans un coin de la pièce et Lucian ne peut s’empêcher de glisser « Ha ouai … Elle est vieille à quelque point ta safe house, Rahim ? Elle a l’air squatté un peu ».

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(Londres, Mayflower Pub, fin mai 2021) – Lucian est Hawaïen, tu l’as très vite compris. « Ha bon, j’suis si transparent qu’ça » le rire est communicatif, même si le tien reste moins prononcé, « Non, je suis déduit bien les choses. » Tu renchéris, te laissant aller à cette bonne humeur, allant jusqu’à questionner l’immortel sur l’existence continue des va’a, « Oui, oui il y a toujours des courses d’organisées. Si ça t’intéresse, tu pourras passer à la maison un jour, je t’emmènerai » Tu arques un sourcil, en peu de temps, tu as certes perdu ton étoile, mais aussi reçu ce genre d’invitation de deux immortels, « Tu mont’ras sur mon embarcation, mais attention … j’ai une réputation à tenir quand j’participe, on gagne sinon rien. » Tu as une exclamation de surprise quand tu te retrouves aussi près du comptoir, il y en a un qui ne ménage pas sa force – et clairement les muscles ne sont pas que là pour faire jolie. « Je dis pas non, mais j’en ai jamais fait, alors faudra sûrement que tu me donnes une ou dix leçon avant. » Apprendre des choses, tu sais faire et c’est à force de répétition que tu deviens meilleur, d’où la large fourchette.

Pas aussi large que Lucian, ça c’est certain, ce que tu ne te gardes pas de faire remarquer lorsque vous mettez au point votre plan futur pour échapper au regard de cet inconnu, « Parce que toi, t’t’vois comme un petit gabarit, p’être ? » Tu hausses les épaules, mettant justement le point sur cette observation, puisque, évidemment, vous dépassez tous les deux d’une bonne tête une bonne partie de la clientèle. Se fondre dans la masse devient compliqué. Au moins, connais-tu la ville pour servir de guide quelques minutes plus tard, une fois les restes du plat et de bière terminée. Hors de question de laisser des restes, Yixi serait capable de venir de hanter pour ça, tout comme tu sais que tu t’en voudrais. Lucian sait mettre à l’aise et tu l’écoutes avec ses anecdotes qui te rappellent aussi légèrement celles de Chiranth. « J’étais pas encore né. » Tu fais remarqué avec un petit sourire amusé, après quoi tu laisses échappé un petit sifflement d’admiration, « Sympas. On a essayer d’y rentrer avec des copains quand j’étais gamin. » Pour ta défense, le manoir semblait inhabité. « Il se peut que l’un d’entre nous ait briser l’un des fenêtres. Je peux te rembourser ? » Est-ce qu’il peut y avoir prescription, quand on vit si longtemps – pas que tu sois si vieux, pour le moment.

Vous quittez ce quartier pour un autre et une fois la porte passée, tu fronces le nez. Ça ne sent vraiment pas bon. « Ha ouai … Elle est vieille à quelques points ta safe house, Rahim ? Elle a l’air squatté un peu » Tu hausses les épaules, prenant Lucian par le bras pour l’inviter à le suivre plus profondément à l’intérieur, « Ça l’était déjà quand j’étais chez eux. » Tu ne tiens pas à dire Adorateur, mais tu penses que l’autre immortel te comprendra. « Après, depuis combien de temps…. » Tu l’ignores. De toute façon, ce n’est qu’une façade, le plus important de la safe house se trouve à la cave – rassurant – la porte secrète étant normalement cachée. « Oh. » Très éloquent et tu dois avoir l’air d’un bel idiot devant ce mur refait il y a peu. « J’suis presque sûr je sais qui est responsable. » Tu marmonnes. Même si, dans le fond, ce n’est que supposition. « C’est embarrassant. » Tu marmonnes avec un sourire d’excuse vers l’autre homme, « Mais j’ai pas dit mon dernier mot. » Tu reviens légèrement sur tes pas, le manque de lumière pas le moins du monde un problème, « Ah ha ! » Tu t’exclames dans un murmure, « Désolé à l’avance, » tu déclares avant de déplacer un matelas miteux, cachant par miracle une autre sortie, loin d’être très subtile, elle a le mérite d’être efficace. « Fait attention, l’échelle doit pas être très fraîche. » T’informe l’hawaïen en invitant ce dernier à passer devant toi, « J’ai hâte de prendre un bain. » Tu marmonnes, mettant toute ta concentration à ne pas sentir la moindre odeur qu’il y a dans la cave. Tu prends le temps de bien replacer le matelas, sous lequel se trouve une bâche ou un drap, tu l’ignores et tu ne veux pas trop réfléchir à la question. Ew. Ce n’est qu’en arrivant aux dernières barres que ça cède sous ton poids et tu t’étales sur ton arrière-train. « Soit. » Tu secoues la tête en même temps que tu te relèves, « Maintenant, c’est tout droit jusqu’au matin. » Enfin, pas vraiment, « En vrai, pas tout du tout. On arrivera à une sortie d’égout dans un entrepôt. » Normalement vide. « L’armoire était plus cool, même si elle n’amenait pas à Narnia. » Information d’une importance capitale s’il en est.

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Il lui jette un regard surpris quand Rahim lui affirme qu’il a déjà essayé de se s’introduire dans le manoir de la constellation tout gamin. « Il se peut que l’un d’entre nous ait briser l’un des fenêtres. Je peux te rembourser ? » Il reste saisi un instant et puis hausse les épaules et répond « Bah. Elle aura vu pire qu’un carreau cassé cette baraque, t’inquiètes … ». Avec un petit sourire nostalgique, il se souvient de son épouse qui au tout début de leur relation ne cessait de lui rappeler avec une certaine fierté qu’elle était une femme célibataire, vivant seul avec deux hommes étrangers en pleine Régence anglaise. Ils avaient dû essuyer quelques pavés dans les fenêtres, quelques œufs pourris lancés sur la porte et autre cadavre d’animaux laissé devant la porte de service.

Il le suit et finit par se moquer gentiment de sa planque toute décrépie et mal squattée. Lucian plonge ses mains dans ses poches attendant les prochaines instructions. « Ça l’était déjà quand j’étais chez eux. Après, depuis combien de temps…. » Il fait une moue dubitative, il doit bien avouer qu’il préfère de loin le confort de leurs planques à eux. Que ce soit celles des Enfants ou celles du couple, il y a un peu plus de standing et un peu moins d’indésirables. En suivant Rahim, il se permet une petite question « Mais, tu veux dire que y a, genre, des gens qui vivent ici ? Vous avez pas découvert le confort chez l’Ordre ? La décrépitude est à la mode chez vous ? what is going on here ? » Qu’il termine par murmurer en hawaïen, plus pour lui-même que pour obtenir une réponse. Il a oublié que Rahim lui a confié également connaitre les adorateurs et il a plutôt retenu ses explications concernant l’Ordre de l’Hydre, alors naturellement il se trompe de bailleur.

Lorsqu’ils finissent par déboucher sur un mur-passage secret fraichement refermé, il ne peut s’empêcher de rire légèrement. « Oh. » Son hilarité s’accentue lorsqu’il aperçoit la mine dépitée de Rahim et il lui dit « T’inquiètes, c’est pas grave. » « C’est embarrassant. » L’affabulant d’un petit coup de coude - doux le coup de coude, rien à avoir avec la bourrade dans le dos au comptoir, l’anglais reste bien en place sur ses jambes cette fois – il lui glisse « Oh t’inquiètes, j’t’appellerai juste Rahim Faux-plan dans mon répertoire » C’est vrai qu’il est un peu le spécialiste des surnoms imagés dans son répertoire, Lucian. « Mais j’ai pas dit mon dernier mot. » Et lorsqu’il dévoile un deuxième passage derrière un vieux matelas miteux « Ah ha ! »  – Lucian amorce un mouvement de recul face à la chose – l’hawaïen rigole à nouveau et ajoute « Tu vois, je suis facile en upgrade, tu viens déjà de passer à Rahim PlanB. ». « Fait attention, l’échelle doit pas être très fraîche. Il descend avant lui à l’échelle en grimaçant des « Ew. Ew. » à chaque fois qu’il pose les mains sur un barreau plus crasseux que l’autre. « J’ai hâte de prendre un bain. » déjà dans la pénombre de la cave et plissant le nez pour s’empêcher de sentir les odeurs pestilentielles, il acquiesce « Ha ne m’en parle pas ! » Quand il entend les barreaux craquer il tend les bras pour rattraper Rahim mais intervient trop tard et se contente de lui tendre une main pour l’aider à se relever. Quand Rahim lui indique qu’il faut marcher maintenant tout droit jusqu’à l’aube, il s’apprête à lui dire mi-figue mi-raisin, qu’il risque un peu de se faire rouspéter par sa femme si il se ramène couvert de toile d’araignée, de poussière et nauséabond, au petit matin. « En vrai, pas tout du tout. On arrivera à une sortie d’égout dans un entrepôt. » Ha. « Dis donc, tu me vends du rêve. Une maison hantée, un matelas crado, des égouts et un entrepôt. » Et puis, sortant son téléphone il allume la lampe torche et se met en route aux côtés de Rahim qui ajoute « L’armoire était plus cool, même si elle n’amenait pas à Narnia. ». Lucian rigole et renchérit « Figure toi que si tu veux aller à Narnia, j’ai un pote, c’est fou mais il ressemble à se méprendre au faune. Tu me trouve une vieille armoire, je l’enferme à l’intérieur et on fou de la fausse neige et des manteaux qui puent dedans et hop. Narnia dans ton salon ». Ils avancent gaiement au gré de leurs anecdotes et bientôt, plus rapidement qu’il ne l’aurait imaginé, les voilà sous une trappe qu’il faut ouvrir pour à nouveau grimper sur une échelle – propre celle-ci – et ils débouchent dans le fameux hangar. Lucian s’époussète ses genoux puis ouvre l’application GPS sur son téléphone. « Ha oui, quand même ! On a fait une trotte dis donc ! » Il caresse sa barbe d’un air pensif. « Bon, c’est pas tout ça, mais j’ai une femme à retrouver, Rahim … » Il ouvre Uber et relève le nez. « Je vais prendre un taxi, j’pense … Je te dépose quelque part ? ».

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(Londres, Mayflower Pub, fin mai 2021) – « Mais, tu veux dire que y a, genre, des gens qui vivent ici ? Vous avez pas découvert le confort chez l’Ordre ? La décrépitude est à la mode chez vous ? what is going on here ? » Tu fronces les sourcils, « Vous avez pas encore découvert l’existence des sans abris, chez les Enfants ? » Tu rétorques, peu impressionné, « Non seulement, ça leur permet d’avoir un toit sous la tête, en plus de ne pas vraiment attirer l’attention face au passage régulier qui a lieu. » Tu hausses les épaules, « C’est pas un cinq étoiles, mais le but c’est de passer inaperçu, pas d’avoir une pancarte dans ton dos qui crie que t’es potentiellement bourrée de thune. Et on est pas tous ultra vieux avec un paquet de maisons aux quatre coins du mondes non plus. » Tu ajoutes finalement, avant de te concentrer sur trouver une bonne sortie, sauf que le mur a été rebouché, détail dont tu n’avais pas connaissance, mais qui a son importance. Tu aurais préféré cette sortie plutôt que la seconde option, « Oh t’inquiètes, j’t’appellerai juste Rahim Faux-plan dans mon répertoire » Après un petit reniflement amusé, tu décales le matelas, « Tu vois, je suis facile en upgrade, tu viens déjà de passer à Rahim PlanB. » T’as un petit rire, « Quel honneur, vraiment. » Et il n’en faut pas plus pour que vous entamiez une descente, « Ew. Ew. » Tu lèves les yeux au ciel, « T’as conscience que c’est juste de la poussière accumulée, hein ? Il y a bien sûr de la terre. Tu faisais pas autant de manières quand on s’est connu. » Tu lâches d’un ton un peu amusé, même si tu te questionnes sur les dernières fois où l’autre immortel a du se salir les mains, littéralement. Peut-être que le passage à Sherwood n’était qu’une exception dans sa longue vie, qu’en sais-tu, après tout ? Chacun sa vie, chacun ses choix.

Il n’empêche que la poussière, ce n’est pas agréable au toucher, « Ha ne m’en parle pas ! » et tu espères pouvoir te rendre à ton hôtel sans problème. Tes affaires s’y trouvent, après tout. Au moins, l’entrepot est vide, c’est déjà ça, « Dis donc, tu me vends du rêve. Une maison hantée, un matelas crado, des égouts et un entrepôt. » Tu hausses les épaules, « Écoute, entre sortir au milieu d’une rue ou un endroit à couvert, le choix était vite fait, mais si tu préfères, on redescend et je te guide jusqu’au centre ville. » L’offre est sincère, parce que t’aime bien faire, Rahim. Là, t’as juste un peu l’impression que ce n’est pas assez. Prendre l’armoire, ça aurait été plus sympas, vraiment. « Figure toi que si tu veux aller à Narnia, j’ai un pote, c’est fou mais il ressemble à se méprendre au faune. Tu me trouve une vieille armoire, je l’enferme à l’intérieur et on fou de la fausse neige et des manteaux qui puent dedans et hop. Narnia dans ton salon » Tu as a un léger rire, ensuite, « C’est pas tant la neige, mais le côté monde parallèle, qui me plaît. » Tu rétorques avec un petit sourire, alors que vous sortez de l’entrepôt, « Ha oui, quand même ! On a fait une trotte dis donc ! » Tu hoches la tête, « Mieux vaut prévenir que guérir, dit-on. » Ah, comme tu peux faire preuve de sagesse, Rahim. Tu n’as certainement pas appris ça de tes aînés. « Bon, c’est pas tout ça, mais j’ai une femme à retrouver, Rahim… Je vais prendre un taxi, j’pense … Je te dépose quelque part ? » Tu secoues la tête, « Je te remercie, mais non, ça ira, je vais marcher encore un peu. » Ça te fera du bien, tu penses, en retirant ton manteau que tu secoues de sorte à faire partir la poussière, avant de faire de même avec ton pantalon, « Mais je te donne mon numéro, si t’es ok ? » On sait jamais, après tout. De toute façon, ça n’engage l’autre homme en rien.

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Il ne moufte pas un mot quand Rahim lui rétorque « Vous avez pas encore découvert l’existence des sans abris, chez les Enfants ? » Il sait reconnaitre lorsqu’on lui rabat son clapet et il s’incline devant la virtuosité de l’immortel en la matière « Non seulement, ça leur permet d’avoir un toit sous la tête, en plus de ne pas vraiment attirer l’attention face au passage régulier qui a lieu. » Lucian se tait, mais son regard s’accroche à l’insalubrité du lieu avant de s’ancrer dans le dos de Rahim. Il ne dit rien mais silencieusement il doute fortement que l’Ordre ou les Adorateurs ne se soient jamais souciés de mettre un toit sur la tête de mortels. Cela ne semble guère en adéquation avec leur ambition d’asservir la race humaine. « C’est pas un cinq étoiles, mais le but c’est de passer inaperçu, pas d’avoir une pancarte dans ton dos qui crie que t’es potentiellement bourrée de thune. Et on est pas tous ultra vieux avec un paquet de maisons aux quatre coins du mondes non plus. » Il doit bien avoir un juste milieu entre le cinq étoiles et la garantie d’attraper la peste et le tétanos au même endroit, mais il hausse les épaules silencieusement faisant effectivement des heureux élus possédant plusieurs maisons aux quatre coins du monde. C’est qu’il a épousé un très bon parti figurez-vous.


Alors qu’il descend l’échelle en lâchant des petits reniflements de dégout, Rahim le tacle de nouveau et Lucian cette fois se met à rire « T’as conscience que c’est juste de la poussière accumulée, hein ? Il y a bien sûr de la terre. Tu faisais pas autant de manières quand on s’est connu. » Il a connu bien pire que de la poussière sur des barreaux. Il a connu les rats, les puces et autres joyeusetés nauséabondes que l’on croisaient dans les cales des longs courriers du dix-neuvième siècle, la pollution et la saleté du Londre industriel, les cafards et l’hygiène douteuse des sous-marins de la deuxième guerre mondiale. « J’ai vu bien assez de trucs crados pour mériter le droit de grimacer devant d’la poussière. Si tu veux tout savoir, c’est l’insalubrité qui m’a fait mourir pour la première fois. J’ai attrapé le typhus dans la cale du bateau qui me ramenait chez moi. ».

Il suit le mouvement et secoue énergiquement la tête quand Rahim propose de le ramener dans le centre ville de Londres si il est pas content de son entrepôt.  « Non, non, j’aime ton plan. Merci beaucoup pour la balade d'ailleurs, c’est rafraichissant. » Leur divagation narniesque tire sur la fin avec quelques traits d’humour « C’est pas tant la neige, mais le côté monde parallèle, qui me plaît. » et il hoche la tête énergiquement en rajoutant « De tout’, perso, je pourrai pas vivre dans un pays à l’hiver éternel. J’ai besoin de chaleur et de soleil. ». En pianotant sur son téléphone, il lui propose de le déposer quelque part. « Je te remercie, mais non, ça ira, je vais marcher encore un peu. » Lucian hôche la tête machinalement. Lui a la flemme et il est déjà tard, il va rentrer en voiture. « Mais je te donne mon numéro, si t’es ok ? » Il relève la tête, un sourire illumine son visage et il hoche vigoureusement la tête tout en quittant l’application de taxi pour ouvrir son répertoire et ouvrir un nouveau contact. « Oui, bien sûr. Tu peux l’entrer là-dedans, je t’enverrai un sms pour que tu aies le mien. » L’Uber est très rapide à venir et bientôt il récupère son cellulaire et il s’éloigne vers les phares qui éclairent la cour de l’entrepôt. Il salue Rahim en portant son index et son majeur à sa tempe et puis agitant son téléphone, il lui crie « Je t’ai envoyé un message. N’hésite pas, écris moi quand tu veux ! ».

RP terminé