run, boy, run (Ioan & Rahim)

Le temps est précieux – même quand on est un immortel supposé vivre des millénaires durant. C’est peut-être même encore plus flagrant pour eux. Ils étaient constamment épiés, chassés par des organisations voulant tirer profit de leur particularité… Et Ioan ne comprenait que trop bien à quel point chaque minute pouvait tout changer. Pour sa mère, quelques minutes auraient suffi à s’en tirer, à ne pas laisser l’organisation la tuer. Alors, quand le roumain se voit confier une mission au cours de laquelle la vie d’un immortel est en jeu, il ne peut réprimer cette envie viscérale de faire au plus vite, de le sauver avant que l’irrémédiable ne se produise. D’autant plus qu’il le connaissait, cet immortel. Et si ce n’était pas lui qui avait été directement visé par le conclave, c’était toute sa constellation qui était en danger. L’avertir était la moindre des choses parce que même si leurs identités restaient encore secrètes et que le conclave n’avait encore rien de véritablement concret, le détective savait que ce n’était qu’une question de temps. L’organisation ne lâcherait pas l’affaire alors qu’elle détient enfin une piste et elle s’acharnerait jusqu’à obtenir une information les menant à eux. Il fallait donc anticiper, ne pas laisser l’occasion au conclave d’agir avant eux. Alors Ioan avait pris toutes ses précautions – personne ne le suivait et ne savait où il se rendait. Non pas que le conclave le suive. L’organisation n’avait aucun doute concernant sa fidélité, double vie menée à la perfection jusqu’à présent. Cela n’empêchait pas le mortel de faire preuve de la plus grande prudence, conscient de ce qui était en jeu. Le but était d’aider Rahim… Pas de mener directement le conclave à lui. Il avait observé la routine de l’immortel afin de décider à quel moment il était le plus opportun de l’aborder. Au bout de deux jours de surveillance, il décide d’enfin agir. Ce jour-là, il suit Rahim alors qu’il sort de chez lui. Il ignore si l’immortel l’a remarqué mais ne détecte aucun signe indiquant avoir été repéré jusqu’à présent. C’est au détour d’une ruelle qu’il presse le pas jusqu’à le rattraper. « Rahim. » L’utilisation de son prénom risque de surprendre – pourtant, ils se connaissent depuis longtemps. C’était grâce à lui que Mara et lui avaient obtenu les papiers nécessaires à leur installation à New-York, alors qu’il n’était encore qu’un adolescent. C’était pour cette raison également qu’il avait autant envie de l’aider. Sans lui, peut-être qu’ils n’auraient pas pu venir trouver refuge en Amérique… Et sa vie aurait alors été toute autre. Il n’aurait peut-être jamais rencontré Valentina et n’aurait pas eu Evie, simple perspective qui lui tord pourtant le cœur. Quand l’immortel se tourne vers lui, Ioan fait un pas en sa direction et s’arrête dans une volonté de le rassurer. « On a déjà travaillé ensemble. Et vous vous souvenez peut-être pas d’elle mais j’suis le fils de Mara. » Il n’était pas certain que l’immortel ne se souvienne de lui. Il devait en voir passer, des visages, et bien souvent, Ioan se contentait d’envoyer ceux ayant besoin de papiers à Rahim sans le rencontrer. Et concernant sa rencontre avec Mara… Elle remontait à plus de quinze ans. Toutefois, il tente de le rassurer, conscient que se faire suivre de la sorte devait être stressant, notamment dans sa situation. « Il faut qu’on parle. C’est à propos de votre… famille. C’est urgent. » Il insiste sur l’urgence de la situation, cherchant à le convaincre de l’écouter dans un endroit tranquille où il pourra tout lui raconter, sans risquer que des oreilles discrètes ne puissent éventuellement les écouter.
 

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Retrouver quelqu’un qui avait connu sa mère faisait naître un certain sentiment de nostalgie dans le cœur du roumain. C’est un sujet qu’il évoque peu, même avec Valentina. S’il pouvait en discuter superficiellement, il n’entrait jamais dans les détails. De toute façon, il ne pouvait décemment pas lui dire qu’elle avait vécu des millénaires durant… Du moins sans risquer de la mettre en danger elle aussi, et il refusait catégoriquement que ce soit le cas. Perdre Mara avait été très compliqué pour lui et il ne sait pas comment il réagirait s’il devait arriver quoi que ce soit à Val ou à leur fille. Il ne s’en remettrait jamais, Ioan, alors il prenait toutes ses précautions, lui d’ordinaire pourtant si téméraire. La nostalgique qu’il éprouve est toutefois douce, parce qu’il n’a pas besoin de mentir à Rahim qui était lui même un immortel. L’espace de quelques instants, il allait pouvoir faire tomber ce masque qu’il gardait en permanence, cette double vie épuisante qu’il n’abandonnerait pourtant jamais. Elle était nécessaire, même s’il avait conscience que c’était en grande partie à cause de cela que Valentina en avait eu marre d’attendre, marre d’avoir à ses côtés quelqu’un qui n’était qu’à moitié là, car trop absorbé par tout ce qu’il devait gérer sans pouvoir partager la moindre information avec elle. Il hoche la tête, Ioan, quand Rahim semble réaliser face à qui il se trouve. « C’est ça. » Le détective réfléchit brièvement à l’endroit idéal pour évoquer tout ce qu’il avait à lui dire. Aller jusque chez lui pouvait être dangereux, s’ils étaient suivis. Ce serait les mener directement au domicile de l’immortel et si Ioan savait que personne ne le suivait, il préférait ne prendre aucun risque. Il valait mieux faire ça en public, pour que tout cela ait l’air de retrouvailles entre vieilles connaissances si le pire devait arriver. « Il y a un café pas très loin. On devrait être tranquille là bas. » Il était souvent fréquenté et les deux hommes allaient pouvoir passer inaperçus au sein des différentes personnes présentes dans l’endroit. Une fois la confirmation obtenue par Rahim, ils se mettent en route. Par réflexe, le détective guette le moindre élément pouvant paraître étrange, le moindre indice prouvant que sa mission était compromise mais rien n’apparaît, heureusement. Enfin, ils pénètrent dans le café et c’est naturellement que Ioan choisit une table un peu situé vers le fond. Il s’installe et laisse Rahim en faire de même. « J’ai été envoyé pour vous prévenir que le conclave est sur vos traces. » Ses mots ne sont que murmures lancés alors qu’il se penche vers l’immortel, afin d’être sûr que personne ne viendra les entendre ou les interrompre. Il choisit ses mots, Ioan, sans pour autant perdre de temps. Chaque seconde compte et ils savent tous les deux de quoi le conclave est capable pour arriver à ses fins.
 

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Il espère qu’il n’est pas trop tard, Ioan. Il craint toujours d’être en retard, de ne pas parvenir à aider en temps et en heure. Et si le conclave surveillait déjà l’immortel ? Et s’il avait déjà repéré d’autres membres de sa constellation et que des membres de l’organisation avaient déjà été envoyés pour s’en prendre à eux ? Il n’avait aucun moyen de le savoir – parce que s’il avait eu l’opération grâce à un autre membre, ce n’était pas lui qui était supposé s’en occuper directement alors il ne pouvait pas tout savoir. Toutefois, à en juger par la réaction de Rahim, il n’a pas l’air de courir un quelconque danger immédiat. Ou alors, il ne l’a pas remarqué… Ce qui l’étonnerait tout de même. Il ose espérer qu’il l’aurait vu, si des membres du conclave en avaient après lui ou un membre de sa constellation. Le roumain observe les alentours, habitude prise à force de mener une double vie, pour s’assurer que personne ne cherche à les écouter ou qu’on ne les observe pas avec un peu trop d’insistance. Ioan l’écoute et comprend le choc qu’il doit traverser. Il lui laisse quelques secondes pour assimiler,  avalant quelques gorgées du café noir qui lui permet de garder les idées claires. « Je n’ai pas toutes les informations. » Autant le prévenir tout de suite. C’était évident, d’après lui – comment aurait-il pu tout savoir ? Mais Rahim ne sait pas ce qu’il en est véritablement, ignore comment il peut obtenir ces informations confiées alors. Il soupir alors qu’il cherche les mots lui permettant d’expliquer au mieux cette situation compliquée. « Ils n’ont pas votre nom. Du moins… Je ne pense pas qu’ils sachent que vous êtes en vie. » En tout cas, le détective n’avait jamais entendu son nom dans la bouche des membres du Conclave. Peut-être n’avait-il pas eu cette information, mais il en doutait. Si vraiment il savait de qui il s’agissait, Ioan ne doutait pas qu’ils seraient déjà passés à l’action. « Ils ont repéré une immortelle de votre constellation grâce aux réseaux sociaux. » ajoute-t-il à voix basse. Et si le Conclave n’avait pas encore toutes les cartes en main, ce n’était qu’une question de temps s’ils n’agissaient pas rapidement. L’organisation possédait de nombreuses ressources qu’elle savait exploiter correctement une fois qu’elle possédait un minimum d’informations. Maintenant que le Conclave avait repéré une des leurs, il ne leur faudrait pas longtemps avant de suivre le lien les unissant tous pour tous les trouver. « Pour l’instant, ils n’ont que ça… Mais vous les connaissez. Ils ne lâcheront rien. » Ils feront tout ce qui est possible pour les surprendre et les capturer afin de mener leurs horribles tortures. « Si vous agissez vite, vous devriez pouvoir tous leur échapper. » Du moins, c’était l’espoir que Ioan nourrissait en venant ainsi accoster Rahim. Comment aurait-il pu rester sans rien faire alors qu’il détenait cette information susceptible de les aider, surtout en sachant à quel point les conséquences pouvaient être terribles pour les concernés.
 

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La situation prend une tournure à laquelle Ioan ne s’attendait pas. Il s’imaginait que Rahim déciderait de partir le plus vite possible, qu’il alerterait les autres membres de sa constellation avant de déposer ses bagages dans une nouvelle ville. Pourtant, c’est loin d’être ce qui arrive. Il fronce les sourcils face à la question de l’immortel, ne saisissant pas où il voulait en venir. Et puis, quelques secondes plus tard seulement, il lui tend son portable. Le roumain le saisit et aussitôt, le titre le frappe. On y lit ce qui semble être un article banal relatant un énième fait divers, cette fois concernant un accident de la route. Ses lèvres se pincent entre elles quand Rahim lui explique qu’il s’agit de Yixi, l’immortelle même que le Conclave a repéré. Lui rendant son téléphone, Ioan relève la tête vers son interlocuteur, une mine désolée au visage. « Je suis désolé. » lance-t-il à l’homme. Il se doute que la nouvelle dut être particulièrement difficile à vivre. N’était-ce pas là l’un des inconvénients de l’immortalité ? Être sûr qu’on a le temps avec ses proches, persuadé qu’ils ont encore de nombreuses années à vivre et qu’ils sont à l’abri… Jusqu’à ce que l’impensable ne se produise. En cela, ils n’étaient pas si différents des mortels, à bien y réfléchir. Il acquiesce, comprenant l’argument de Rahim maintenant qu’évidemment, l’urgence n’est plus aussi pressante. C’était bien sur Yixi que le Conclave avait des vues, et si celle-ci n’est plus de ce monde… Alors il n’est plus nécessaire de fuir. « Je vais continuer à guetter d’éventuelles informations qu’ils pourraient avoir à votre sujet. » Mieux valait être prudent et s’assurer qu’effectivement, ils n’avaient aucune autre piste que celle de Yixi. Buvant de nouvelles gorgées de son café, le détective privé hoche la tête face à cette nouvelle question posée par Rahim. « Je... » Il marque une courte pause d’hésitation. Pouvait-il vraiment lui confier de quelle façon il avait eu cette information ? Cela dit, il ne voyait pas en quoi ça pourrait lui nuire. Ce n’était pas comme si l’immortel irait tout rapporter au Conclave. Puis, quelque part, le fait qu’il ait connu Mara l’aide à lui faire confiance plus facilement. C’était en partie grâce à lui qu’ils avaient pu refaire leur vie à New-York. « Il y a quelques années, le Conclave a tué ma mère. » dit-il sans prendre de pincettes. Il manquait parfois de tact, Ioan, mais il détestait tourner autour du pot. Il préférait être direct. La mort de sa mère restait un sujet le poussant à s’emporter mais évoquer Mara avec quelqu’un l’ayant connu avait quelque chose de réconfortant. « Alors je les ai rejoint. » dit-il en haussant les épaules comme si ce n’était rien, comme si c’était là la suite logique des évènements. « Je ne sais pas tout mais j’ai parfois accès à certaines informations et c’est grâce à ça que je compte m’assurer qu’ils n’ont pas entendu parler de vous. » Pour que plus jamais ne se produise la tragédie qui avait frappé sa mère. S’il y a bien quelque chose que l’organisation ne prend pas en compte, c’est l’entourage de leurs victimes – et il en est convaincu, Ioan : c’est ce qui les mènera à leur perte.
 

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Ioan se contente de hocher la tête au remerciement lancé par Rahim. C’était bien là la moindre des choses, que de veiller à ce que son nom ne sorte pas dans les semaines, les mois à venir. A priori, il ne devrait rien risquer mais… Avec le Conclave, on ne prend jamais de précautions, Ioan est bien le premier à le savoir. « Ce sera sans doute plus pratique si je dois te prévenir de quitter la ville rapidement, oui. » S’il ne pourra pas l’appeler de son portable personnel pour des raisons évidentes, il sera toujours plus rapide de trouver une cabine téléphonique ou d’acheter un téléphone jetable pour le prévenir d’une arrivée imminente du Conclave plutôt que de le trouver en personne. Chaque minute comptait dans ce genre de situation. Enfin, le roumain en vient à avouer ce qui était arrivé à sa mère quelques années plus tôt, regard fuyant pour éviter la compassion qu’il lirait assurément dans le regard de Rahim. Le sujet le mettait toujours mal à l’aise, lui qui était pourtant d’une nature à tout prendre à la légère. Toutefois… Cela restait un sujet douloureux qui l’avait poussé à prendre des décisions difficiles qui avaient, notamment, impacté sa propre vie de famille et qui l’avaient poussé à mentir encore et encore. Il se contente d’un léger sourire aux condoléances présentées, conscient que la nouvelle puisse être surprenante pour celui qui avait connu Mara. Rahim comprend facilement l’objectif premier de Ioan en ayant rejoint le Conclave. L’objectif fixé risquait de prendre du temps mais il était patient et ne lâcherait rien avant d’avoir réussi. « C’est ça. Il y en a pour un moment mais… Je compte bien y parvenir. » Détermination brûlante au fond de ses iris alors qu’il avale quelques gorgées de son café, avant de poser sa tasse. Rahim en vient à conseiller la prudence à Ioan, ce qui l’amusait au fond. Même quand le Conclave n’était pas impliqué, on ne peut pas dire que la prudence était son fort, téméraire comme il l’était. Toutefois, il prenait sur lui, conscient qu’il n’était pas seul. Il se devait de penser à Evie et à Valentina, principales raisons pour lesquelles il faisait preuve de prudence. Si elles venaient à être utilisées par le Conclave pour se venger… Le détective privé préférait ne même pas y penser. « Je fais de mon mieux. » tente-t-il de rassurer l’immortel face à lui. La question qu’il pose alors pousse Ioan à réfléchir quelques instants. « Hmm.. Quelques semaines. Quelques mois au grand maximum. » Après tout, le Conclave n’avait aucun doute direct concernant Rahim. Toute leurs suspicions se portaient sur Yixi, et une fois qu’ils réaliseraient qu’elle n’était plus là, cela finirait par s’estomper peu à peu. « Ils risquent de continuer à surveiller ce qui est lié à Yixi, mais ça ne durera pas. » L’organisation était sur tellement de fronts à la fois qu’elle ne pouvait se permettre de perdre trop de temps, d’autant plus avec des cas aussi évidents que l’immortelle malheureusement décédée. « Je suppose que tu as plusieurs planques au cas où ? » Après tout, Rahim n’aurait pas survécu aussi longtemps sans solution de repli. Prenant un stylo traînant au fond de sa poche, il écrivit son numéro sur la serviette blanche posée à côté de sa tasse et la poussa vers l’homme face à lui. « N’hésite pas, si tu as besoin d’aide ou si tu as l’impression d’être suivi. Je ne garantis pas pouvoir agir dans l’immédiat mais… Je pourrais toujours faire appel à mes contacts. » Ce qui était déjà un premier pas vers une aide quelconque qu’il pourrait lui apporter, si besoin.
 

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Hochement de tête et léger sourire, il ne sait que trop bien à quel point Rahim est quelqu’un de fiable, notamment quand on abordait le domaine des faux papiers. Ceux qu’il avait fourni à sa mère et lui à leur arrivée à New-York avaient fait illusion à la perfection – jamais quiconque n’avait remis en cause la nature des différents documents dont ils s’étaient servis toute ces années. « Merci. » dit-il alors. Rahim n’était nullement obligé de se proposer pour l’aider puisqu’en tant que membre des adorateurs, il était tout naturel pour Ioan de chercher à l’aider. Toutefois, il appréciait savoir qu’il pourrait compter sur lui, si les choses venaient à se corser et qu’il ait besoin de papiers… Pour lui, mais pas que. Il avait conscience qu’il n’était pas le seul mis en danger par cette double vie qu’il menait. Valentina et Evie serait en danger, s’il venait à être démasqué. C’était pour cette raison d’ailleurs qu’il redoublait de prudence, lui pourtant si téméraire. Il ne désirait pas qu’il leur arrive quoi que ce soit, conscient qu’il en mourrait si ça venait à arriver. Alors si le moindre doute venait à se faire sentir, il était prêt à tout plaquer et partir avec elles à l’autre bout du monde. Il ne pouvait qu’imaginer à quel point son ex-fiancée aurait envie de l’assassiner si elle venait à apprendre la vérité sur cette double vie qu’il a mené durant des années, lui mentant consciemment, mais il valait mieux qu’elle lui en veuille plutôt qu’il lui arrive quoi que ce soit. Sans doute, quelque part, qu’elle comprendrait mieux son comportement. Qu’elle comprendrait pourquoi il était si souvent absent et ailleurs, pourquoi il se perdait entre ses différents rôles, au point d’avoir délaissé leurs fiançailles et leur vie de famille.

Mais il espérait ne pas avoir à en arriver là. Il se concentre sur Rahim, acquiesçant face aux options qu’il présente devant lui. « La fin de l’année c’est pas mal oui. Ils ont bien trop de pistes à exploiter pour perdre davantage de temps avec toi, s’ils ne voient rien de particulier. » C’était bien là le problème du Conclave. Ils n’étaient pas assez nombreux et à leurs yeux, n’importe qui pouvait être un immortel, les incitant à se méfier de tout ce qui les entoure. Alors si rien de suspect ne venait à être repéré… Le dossier était abandonné. « Parfait. N’hésite vraiment pas. » insiste-t-il. Il préférait se répéter plutôt que risquer que quoi que ce soit ne se produise. S’il tenait à protéger tous les immortels, c’était d’autant plus vrai avec Rahim, sans doute à cause de l’aide qu’il avait apporté à sa mère et lui il y a bien des années. « Et t’inquiètes pas pour moi. J’suis habitué à… tout ça. J’fais attention. » juge-t-il utile de rajouter avant de terminer son café. Il menait cette double vie depuis des années maintenant et avait appris à jongler tout en étant vigilant, combien même c’était épuisant. « Avant que je parte, tu as des questions ? Besoin de quelque chose, peut-être ? » Il repose la tasse, prêt à répondre à ses éventuelles interrogations, avant de se fondre dans l'ombre à nouveau.
 

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