Invité
| (#) Conrad |You'd better take cover Sam 17 Avr - 18:52 | |
| NOM ET PRÉNOM : Conrad Grimes. Un nom qui te poursuit où que t’ailles, parce qu’il est gravé dans tes entrailles. Et ce n’est pas dans le bon sens du terme que tu dis ça, mon gars. Bien souvent, on t’a appelé par des sobriquets en tout genre, quand ce n’était pas par un matricule qui te colle encore à la peau aujourd’hui. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 25 décembre 1982. Autant te dire que le destin s’est foutu de ta gueule en osant te confondre avec un cadeau de noël. Ton existence entière est une farce. Tu es prisonnier de cette vie qui émane d’un présent tout bonnement empoisonné, et dont tu ne peux guère te délester. Manhattan, un des arrondissements les plus connus de New York, le lieu de ton enfance. Plus précisément, t’as grandi dans le quartier d’Hells Kitchen. Si beaucoup ont méprisé cette zone par sentiment de peur et d’insécurité, toi tu t’y es toujours senti chez toi. Mais tu ne pourras nier que tu n’as pas toujours su bien t’entourer. ÂGE : Tu vas sur tes 39 balais, chaque jour un peu plus te rapproche de la vieillesse. C’est peut-être exagéré de craindre autant le temps, mais tu considères que t’es foutu d’avance, t’es lésé. T’as pas su en profiter avant, et tout portes à croire que ton temps est désormais compté. HABITATION : New-York, encore et toujours, tu retournes d’où tu viens, tout simplement. T’as bien tenté de voyager, mais t’as pas assez de sous en poche pour te poser à l’étranger. Et puis, t’as trop fort à faire pour te permettre de vagabonder. PROFESSION : Histoire de subvenir à tes besoins, parce que l’argent tombe pas du ciel, t’as réussi à décrocher un poste de videur pour une boîte de nuit huppée, et pas toujours dans les rangs, de New-York. Seul endroit qui acceptait de t’embaucher avec un casier judiciaire en guise de cv. STATUT CIVIL : Veuf. Sans famille, littéralement. T’as personne sur qui compter, le peu qui tenait à toi t’a tourné le dos il y a fort longtemps. Et si certains tentent de revenir s’excuser de leur abandon, t’as pas la moindre envie de leur accorder ton pardon. ORIENTATION SEXUELLE : Hétérosexuel. Bien que tu aies grandi dans un quartier louant l’ouverture d’esprit, t’as toujours été attiré par les courbes féminines. T’as bien eu quelques expériences ici et là, mais elles correspondaient plus à un abus de diverses substances te montant au cerveau qu’à une passion quelconque. CAPACITÉS : Ton passé oblige, t’es loin d’être une fleur bleue, Conrad. Tu sais utiliser un flingue et presser la détente quand il faut, bien qu’avant tu rechignais largement à user de la violence pour parvenir à tes fins. Mais l’évolution de ta vie t’a forcé à adopter une attitude bien plus féroce, et depuis que tu es au Conclave, on te fait suivre un entraînement sacrément poussé. Du petit branquignole de la rue sachant manier un revolver et un couteau, tu deviens un homme d’action réfléchi, chaque jour apportant un nouveau lot de connaissances à encaisser. Merde, tu serais capable de désigner une mitraillette par son nom de modèle, maintenant. Pour autant, tu restes un débutant. T’es surtout un type affuté au combat au corps-à-corps, ou combat des rues comme t’aimes à dire, et à l’utilisation des coups bas : coup de couteau en douce, chez toi, ça y va. La bagarre, elle te connaît, plus encore après tant d’années à l’ombre. Aussi, t’es capable de rivaliser plutôt pas mal aux affrontements à mains nues. Par compte, il ne faut pas se leurrer : face à un immortel, si tu ne veux pas y rester au bout de 30 secondes, t’as encore un sacré long chemin à parcourir. ORGANISATION: Le Conclave Écarlate. Ton entrée est encore toute nouvelle, bien qu’elle remonte légèrement, ta connaissance du plus gros secret du monde demeure relativement récente. Fière recrue de l’organisation, tu débarques un peu dans ce milieu, avec comme curriculum vitae une belle haine à tirer profit. T’as pas conscience d’être influencé et manipulé mais qu’importe, tous les moyens sont bons pour parvenir à tes fins : celles de ton implacable vengeance. GROUPE : Carpe diem. Après tout, tu n’as plus que ça à faire. AVATAR : Anthony Mackie. CRÉDITS : Avatar by galerie-cranberry & icons by whimsicalrogers . [001] T’es issue d’une famille de cinq enfants, Conrad. Un grand frère, un plus jeune, et les deux dernières, des sœurs nées avec seulement un an d’écart, qui sont inséparables. Mais t’as perdu contact avec eux dès lors qu’ils t’ont jugé coupable avant même d’entendre ta version des faits. A vrai dire, tu ne sais même pas si tes proches sont encore à New-York ou habitent ailleurs. T’as bien des numéros inconnus qui essaient de te joindre sur ton portable, à se demander comment ils ont eu tes coordonnées. Mais tu ne décroches jamais. Que ce soit un démarcheur ou ta propre famille, tu les renvois automatiquement sur ta boîte vocale. T’as de meilleures choses à foutre que de renouer avec ceux qui t’ont lâchement abandonné. [002] On ne va pas se mentir, Grimes, t’as toujours eu le profil adéquat pour être piégé. Sans mentionner ta couleur de peau, tes fréquentations de l’enfance et adolescence n’ont pas aidé à te défendre. Tu n’es pas fier de tes exploits d’autrefois, mais difficile de couper à l’intégration d’un gang lorsqu’on joue au ballon sur les bitumes troués d’Hell’s Kitchen. Pendant longtemps, t’étais donc le livreur privilégié de certains bandits de bas étage, délivrant ce qu’on te demandait sans te poser de questions. Drogues, armes, ptêtre bien d’autres trucs, tu amenais le produit d’un point A à un point Z moyennant finances. Ton efficacité et ta loyauté ne manquant d’ailleurs pas d’être remarquées et de te faire gravir quelques échelons redoutés. [003] C’est en jouant les gros durs que tu as rencontré celle qui deviendrait par la suite ta femme. Tu n’en finissais pas de frimer aux côtés de tes potes à l’avenir illégal tout tracé, à accumuler les fiestas où de la bière au goût de pisse constituait la boisson cool de la soirée. Quand elle se manifesta, la bouche en cœur, un air innocent et joueur à la fois collé sur le visage. Votre rencontre fut tout simplement désastreuse, remplissant tous les clichés des amours de jeunesse. Elle te jugea et renversa même son verre sur toi. Mais il ne t’en fallait pas plus pour que tu te mettes à la courtiser, et ce pendant presque toute une année. [004] T’es un cœur d’artichaud, Conrad. Tu n’as pas honte de montrer ta sensibilité. Quand tout va mal pour toi, les larmes peuvent naturellement couler, tu ne les cacheras pas. Mais t’as aussi une tendance à facilement t’emporter, la colère feulant comme une furie en toi, plus encore depuis que tu es sorti. T’es un homme, mais t’es surtout humain, et ton âme morcelée en a marre de payer les pots cassés. Ta femme et tes gamines savaient comment te calmer, comment t’apaiser, mais maintenant qu’elles ne sont plus, tu perds pied. Tu n’as plus rien à part ta soif de vengeance, qui ne constitue qu’une raison de plus pour tout lâcher. [005] Fut un temps, tu jouais. Grattant avec habileté les cordes d’une guitare, désormais cloitrée dans un placard. Tu composais des ballades, comme tu pouvais parfois te lâcher et tenter d’être plus enflammé, t’essayant même à la guitare électrique, mais ça te convenait beaucoup moins. Aujourd’hui, tu ne te considères plus comme musicien, mais il ne t’en faudrait pas beaucoup pour te replonger dans cette période avec nostalgie. Encore faut-il qu’une étincelle puisse t’en donner l’envie. [006] Tu t’es marié jeune, Conrad. Avec Hanna, malgré vos sempiternelles confrontations, l’amour a été réciproque. Elle t’a peut-être fait patienter pendant un an, mais une fois qu’elle a accepté de se lier à toi, vous saviez immédiatement que c’était jusqu’à la mort. Alors, à l’aube de vos vingt-deux printemps, t’as foutu toutes tes économies en l’air pour lui acheter le plus bel anneau, à tes yeux, de la terre. Et elle t’a dit oui, sans même réfléchir. T’as jamais été plus heureux que ce jour-là, mon gars. Et ce souvenir, rien ni personne ne pourra te l’enlever, quoi qu’en dise les colporteurs de ragots et de gratuites méchancetés. [007] Vous avez eu deux gamines, Hanna et toi. Les prunelles de tes yeux. Comme tes jeunes sœurs, les deux enfants sont nés à moins d’un an d’écart, Hanna enchaînant les grossesses coup-sur-coup. Mais c’était votre choix. Les naissances de Gwen et Mary-Jane représentent chacune les deux souvenirs les plus précieux, après ton union avec ta compagne, que tu possèdes. Et pendant que ta femme se reposait à la maison, effectuant des ventes de produits à domicile afin de pouvoir s’occuper des filles comme elle le souhaitait, toi tu tentais de rafler de l’argent pour garantir l’avenir de ta famille. Si on aurait pu croire que t’allais sombrer facilement dans tes sombres et discutables penchants, c’est justement ce qui t’a motivé à sortir de tes mauvaises fréquentations d’avant. T’as raccroché le manteau de petit bandit, pour te trouver un boulot honnête. Mais c’était dur, et pas cher payé, alors t’as dû doubler le couvert. Livreur de journaux le matin et plongeur pour un restaurant le midi et le soir. C’était compliqué, on ne va pas se mentir, tu voyais beaucoup moins ta famille. Tu n’avais rien d’un cadre, t’étais qu’un ouvrier de plus dans la fourmilière qu’incarnait, et incarne encore, cette dure société. Mais au moins, t’étais dans les clous. Et vous aviez cet espoir qu’un jour, vous pourriez aspirer à un avenir radieux. Ah, quelle belle plaisanterie tu as gobé là. [008] Tu n’as pas compris, tu n’as rien vu venir. Ton shift terminé, t’es rentré chez toi, comme à l’accoutumée. Pour retrouver ton épouse attachée et bâillonnée, et tes filles maintenues dans leur chambre, gardée par un colosse effrayant. Avant même que tu aies le temps de brandir les poings, t’as écopé d’un coup au crâne tellement violent que t’en as directement perdu connaissance. Et quand tu t’es réveillé, il n’y avait plus rien. Pas âme qui vive, littéralement. Car ta femme s’était vidée de son sang pendant ton endormissement, et tes gamines… bordel, tu ne pourras jamais effacer cette image de ta mémoire. T’as hurlé, t’as chialé, t’as supplié. T’as prié qu’un Dieu vienne à ton aide, que le temps soit remonté ou bien qu’il ne soit question que d’un mauvais rêve. Mais ton vœu n’a pas été exaucé. En lieu et place, les flics ont débarqué, et t’as pas eu le temps de dire un mot que t’étais plaqué au sol et menotté. Jugé avant même qu’on prenne le temps de t’interroger. [009] C’est long, douze ans. Ça représente un sacré pan de vie, quand on y pense. Eh bien, c’est ce qu’on t’a volé, Conrad. Et ce temps-là, personne ne pourra jamais te le rembourser. Oh, bien sûr, l’Etat t’a versé quelques indemnités, de quoi… quoi, te permettre de louer un appart le premier mois et pas crever de faim pendant quelques jours ? Une belle farce, là encore. Mais t’es sorti du trou, et maintenant, t’aspires plus qu’à une chose : retrouver les enflures qui t’ont arraché ta famille, qui ont brisé ta vie. Depuis douze piges, tu te demandes pourquoi on t’a laissé ainsi. Les agresseurs auraient pu se contenter de te buter aussi, après tout, tu n’aurais été qu’un corps de plus. Mais non, ils se sont montrés cruels avec toi, ils ont joué avec ta misérable existence : jusqu’à faire croire à tous ceux que tu aimais que tu avais massacré ta propre famille. Et pendant douze ans, t’as eu plus personne pour toi, pour te parler, pour te défendre, pour juste croire en ton innocence. Tes frères et sœurs t’ont tourné le dos, tes vieux sont morts pendant que t’étais à l’ombre, t’interdisant même de te rendre à l’enterrement. Tes fréquentations de jadis, bonnes ou mauvaises, t’ont jeté la pierre sans état d’âme. En bref, tu t’es retrouvé enchaîné tel un gueux. Qu’elle est belle, l’Amérique, qu’il est si juste, ce système judiciaire dont on ne cesse de vanter faussement les mérites. [010] Et puis, ta sauveuse a débarqué. D’on te sait où, on ne sait trop comment, par magie tu supputes, voilà qu’elle se pointe avec son tailleur, mallette à la main, et la conviction durcissant ses traits. Elle te balance qu’elle sait que tu es innocent, et qu’elle va tout faire pour te sortir de là. Elle te promet tellement de merveilles que tu n’y crois pas. Après tout, ça fait bien trop de temps que tu clames ton innocence et qu’on te juge coupable malgré tout. Mais elle possède des informations, des connaissances qui dépasse largement tout ce que tu as pu imaginer pendant une décennie. Des mots jusque-là jamais mentionnés éclatent à la surface, percent ta membrane cérébrale pour ne plus la quitter. Ton champ de vision est soudainement élargi, et avec elle, ta vengeance n’en est que plus murie. Et c’est sans surprise qu’à peine la caresse de l’air frais ressentie sur ton visage, tu prends la direction tracée par ton avocate : teinté d’une couleur écarlate, le glas du véritable châtiment a sonné. |
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