intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 Morire, vivere, impazzire | Chiara & Lorenzo

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(#) Morire, vivere, impazzire | Chiara & Lorenzo    Jeu 11 Nov - 23:58

CHIARA
&
LORENZO
Morire, vivere, impazzire (Ft. Chiara)


Venise, le 12 septembre 2021

Son père l’avait appelé deux jours auparavant, encore moins bavard au téléphone qu’il ne l’était en personne. Lorenzo s’était demandé pour quelle raison son paternel lui avait-il dit qu’il fallait absolument qu’il vienne le voir au Palazzo Boscari, que cela ne pouvait absolument pas attendre. Revenir chez lui avait toujours un arrière-goût amer, un mélange de nostalgie et de dégoût, d’envie de le faire et de ne pas le faire. Venise était sa ville natale et le palais était la maison où il avait grandi. Cela ne changerait jamais. Mais l’autre chose qui ne changerait jamais, c’était son passé. Le souvenir du mépris de son père, de sa froideur et de sa colère vis-à-vis de lui, quand il était ado. Et pire encore, vis-à-vis de Chiara plus tard, pendant ces années où le professeur avait vécu dans la ville lagunaire avec son épouse et qu’il avait tenté de rester plus ou moins proche de son géniteur. Visiblement, ce n’était pas assez pour lui, rien ne l’était jamais, visiblement. C’était bien pour cela que l’héritier Boscari avait pris en 2018 la décision de quitter Venise pour retourner à Rome, pour de bon cette fois. Plus que son nouveau poste à l’Université Sapienza, c’était pour s’éloigner de l’énergie négative de Cesare surtout.

Mais enfin, il restait son père… Alors oui, il était venu. Et il avait même proposé à Chiara de venir avec lui. La relation entre Cesare et la brune n’avait pas toujours été facile, c’était indéniable, mais elle était sa femme et son père n’avait aucun droit de l’empêcher de l’accompagner si elle le désirait. Elle faisait partie de la famille, qu’il le veuille ou pas, et c’était quelque chose que le trentenaire tenait à lui rappeler. Cependant, peut-être qu’il aurait dû s’en abstenir cette fois-ci. Parce que la nouvelle l’avait secoué tel un séisme : le vieux Boscari avait un cancer, et il n’était pas du tout certain de pouvoir gagner cette bataille contre la maladie. Mais évidemment, puisqu’il s’agissait là de ce si cher Cesare, ce n’était pas cela que le patriarche avait voulu souligner, mais plutôt le fait qu’il voulait que son fils reprenne son flambeau au Conclave en tant que Conseiller. L’important pour le vieux, c’était de pérenniser la présence des Boscari au sein de l’organisation, de s’assurer que leur influence resterait intacte, afin d’honorer la tradition familiale.

Autant dire qu’il avait sérieusement réussi à lui taper sur les nerfs. Et pas un mot à ta femme sur ce que je viens de te raconter. Bien évidemment. Comme toujours. Même si cela le brûlait de l’intérieur. Ils se connaissaient depuis bientôt dix ans et il y avait toujours cette partie de sa vie que Chiara ne connaissait pas. Pour elle, Lorenzo n’était qu’un professeur d’Histoire Médiévale, un riche héritier d’une famille aristocratique de Venise, et voilà. Mais il était plus que cela. Il y avait aussi son appartenance au Conclave, le poids de cette mission héritée de ses ancêtres et qu’il ne pouvait pas renier et dont il ne pouvait parler avec qui que ce soit. Une partie de lui qu’il cachait sous un manteau de silence et de mensonges, quitte à réveiller des soupçons chez Chiara. Franchement, cela le dérangeait qu’elle pense qu’il la trompait alors que ce n’était pas le cas. Mais si c’était le prix à payer pour que le secret reste en sécurité, pour son bien et celui de la jeune femme... Soit. Cela dit, c’était pesant à vivre parfois. Ce soir surtout. Cela aurait pu être une soirée sympa, un dîner agréable, un moment à deux dans sa Sérénissime natale. Sauf que non. Il était là dans ce restaurant avec elle, mais il avait la tête ailleurs. Les mots de Cesare résonnaient dans la tête du Vénitien, et son désarroi dansait avec sa colère dans les couloirs de son esprit. Lorenzo n’était pas de bonne compagnie ce soir, et c’était dur à cacher, même pour un cachotier habitué comme lui. L’homme poussa un soupir las.

« Désolé, je n’ai pas faim. J’ai envie d’aller me dégourdir les jambes plutôt. »

J’ai envie d’envoyer bouler le foutu Conclave. J’ai envie de foutre une baffe à mon père pour sa foutue froideur envers moi alors qu’il est soi-disant mourant. J’ai envie de tout casser. Ça, ça aurait été sincère. Pas ces mots qu’il venait de lâcher froidement, alors qu’il se préparait à quitter le restaurant. Mais comment lui dire ce qu’il avait sur le cœur sans exposer le secret ? Non, il ne pouvait pas. C’était hors de question. Bon sang, il avait besoin d’air. Et vite.



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(#) Re: Morire, vivere, impazzire | Chiara & Lorenzo    Dim 14 Nov - 18:51


Chapitre 1

 

TW : Deuil, décès, désir d'enfant


Perdue dans mes pensées pendant que nous rentrons dans le restaurant à Venise, je pense à ce que j’ai découvert dans l’ouvrage à la bibliothèque des Boscari. Qu’est-ce qu’un immortel ? Et, le Conclave ? Pourquoi les Boscari ont ceci dans cette salle ? Font-ils partis d’une organisation secrète ? Tant de questions qui me brûlent de demander des réponses à Lorenzo. Ce ne sont pas les seules interrogations présentent dans mon esprit. Hélas, je soupçonne que mon époux a une double vie avec une autre personne.

S’il ne ressent plus pour rien pour moi, je préfère qu’il ne me cache pas cette vérité qu’il aime une autre personne. Je ne le retiendrais pas … Je le laisserais partir avec celle qui a capturé son cœur. Je ne ferais rien pour le retenir. Je souhaite juste qu’il soit honnête avec moi plutôt qu’il mente et qu’il s’enlise dans des toiles mensongères. Quant à Leonardo, il vivra sans doute avec des parents divorcés, mais, je ne souhaite pas que s’il est question d’un divorce qu’on soit des ennemis. Je ne veux pas que mon garçon soit mêlé dans une querelle intestine dans mes liens maritaux avec Lorenzo.

En prenant place sur une chaise, je remarque que mon époux n’est pas bavard. Son esprit est ailleurs. Je le regarde avec un visage inquiet. Est-ce en rapport avec sa visite chez son paternel ? Cesare a demandé à Lorenzo de venir à Venise, j’avais hésité à venir voir mon beau-père. Il ne m’a jamais aimé. Cependant, pour mon fils, je suis prête à laisser de côté ses mauvaises manières envers moi.

Lorenzo déclare qu’il n’a pas faim. Je le laisse partir. Je prends une grande inspiration. A-t-il reçu une mauvaise annonce de la part de son paternel ? Si je me questionne sur l’avenir de mon couple, je me soucie du bien-être de l’homme que j’aime. Et, je veux seulement être une présence pour lui dans les moments lugubres de son existence. Je prends mes affaires et je décide de partir du restaurant en m’excusant auprès du maître d’hôtel.

En sortant de ce lieu, j’entends les notes de la musique de Vivo Per Lei chantée par Andra Bocelli. Je dois retrouver mon époux. Où est-il ? Mon cœur cogne contre la poitrine. L’angoisse se saisit de mon âme. Chaque maille de mon corps est imprégnée par la peur qui agite mon cœur et mon esprit. Je dois le retrouver. Il est tout à fait possible qu’il veuille que je le laisse en paix. J’accepterais qu’il ne veuille pas me parler et qu’il a besoin d’espace. Alors, pourquoi est-ce que je cherche à le retrouver ? Parce que je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter pour lui et que je l’aime.

J’entends mon téléphone sonner. Il s’agit du numéro de mon frère Milo. Il garde Leonardo chez lui à Venise pendant que je sortais en compagnie de Lorenzo. Mon petit garçon me parle à travers le combiné. Je lui réponds avec douceur. Je lui promets qu’on ira se promener à Rome le week-end prochain. Je lui dis une bonne nuit et un je t’aime avant qu’il raccroche le téléphone de son oncle. Milo me dit qu’il a bien mangé et qu’ils vont faire une partie d’un jeu de société avant que Leonardo se couche. Je remercie mon frère, le seul garçon de mes parents. Demain, Leonardo n’a pas école.

Après cette réflexion, je marche dans la rue à la recherche de mon époux. Si la nuit est tombée depuis une heure, il est nimbé par l’astre lunaire et les étoiles. Quand le temps le permet, il m’arrive d’observer les filaments des diamants dans ce paysage céleste. Je me souviens des repas avec Lorenzo au clair de lune. Mon cœur tambourine dans ma poitrine à ce moment vécu avec mon époux. Cela fait presque dix ans que je connaissais Lorenzo, on a fêté nos noces de laine en mai … Notre fils allait avoir huit ans cette année en décembre.

Je ne sais pas pourquoi, mais je ressens que nous sommes au carrefour de notre histoire, de notre amour. D’autres idées se bousculent dans mon esprit. J’aurais aimé lui dire que je me sens prête à avoir un autre enfant. Ce qui me pousse à vouloir cet autre bébé est fort simple. Nous sommes bien installés dans nos métiers que nous occupons, Leonardo n’est plus un petit garçon, il est un enfant brillant comme nous. Cependant, ce rêve que je caresse est-ce une bonne chose alors que nous traversons une crise ? Est-ce qu’il vaut mieux taire mon envie alors que nous sommes dans un cyclone ? Sans doute, oui. Sauf si j’explose … Il y a tant de choses à se dire, il est temps que les secrets tombent pour poursuivre notre relation ou non. Les choses non dites gangrènent les relations humaines, parfois, il ne vaut mieux pas savoir … Parfois, c’est nécessaire de connaître la vérité pour se libérer du passé.

Ceux qu’on a vécu autrefois peut faire la lumière sur notre futur. Certaines épreuves sont difficiles et douloureuses pour les personnes. Il faut du temps pour panser nos blessures. Je pense à la mort de ma mamie Angela. J’étais une adulte quand elle est décédée, quand elle a rendu son dernier soupire. J’ai vécu des moments extraordinaires avec elle, la perdre, c’est voir un rocher s'effondrer autour de moi. Elle était essentielle à ma vie. Maintenant, elle n'est qu’un souvenir que je vais chérir et aimer jusqu’à la fin. Parfois, je n'ai qu’une envie, c’est qu’elle puisse être là sur le perron de la villa à Sienne et qu’elle m’enlace. Les leçons qu’elle m’a apprises quand j’étais petite sont restées dans ma mémoire. Elle me disait quand les gens parlent de nous d’une façon méchante, que les paroles ne doivent pas nous toucher et qu’elles glissent sur le long de notre parka. On pourrait y répondre avec ironie ou préférer le silence. Elle disait que le silence est d’or et qu’il est parfois préférable de ne pas répondre à la provocation des moqueries des autres, car ils ne valaient pas la peine de gaspiller notre salive pour eux. Parfois, ce n’était pas simple de se taire. Alors, il m’arrivait de m’exprimer pour dire le fond de ma pensée. Grand-mère me donnait d’autres leçons sur la vie. Elle était solaire dans mon existence. Maintenant qu’elle n’est plus là, je me dis qu’elle veillera toujours sur moi. Quand mon heure aura sonné, je la retrouverais là-haut.

J’aperçois la silhouette de mon mari, je cours pour le rejoindre et je me rapproche de lui. J’entends une mélodie provenant d’un véhicule pendant que je m’avance vers lui. Il s’agit de I’ll Never Love Again qu’on peut entendre dans le film A Star is born. Je me tiens derrière vers lui. Je reprends mon souffle avant de décider de lui parler et de rompre ce froid glacial.

_ Lorenzo ? Demande-je d’une voix douce. Je lui touche l’épaule. Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? Je me tiens près de lui. Je suis là pour toi, tu peux te confier à moi, je ferais ce que je peux pour t’aider, mais, si tu veux que je te laisse, je rentrerais.

Je me tais en attendant qu’il puisse me répondre. Je pourrais le toucher à son visage avec un geste doux et tendre, mais, je reste à distance de lui. Je prends une profonde inspiration.

_J’aimerais que tu n’as plus de secrets envers moi, Renzo. On a notre jardin secret … Mais, j’ai l’impression qu’on s’éloigne à cause de tout ça. Dis-je d’un murmure.

Pendant que je lui parle dans la rue, la ville n’est pas déserte. On peut voir de la circulation. Des fenêtres sont ouvertes où on peut entendre des envolées lyriques. La voix d’Edith Piaf résonne avec sa célèbre chanson Je ne regrette rien. Je pose mon regard sur mon époux. Si seulement, c’était plus facile … Est-ce que la magie de l’amour s’est envolé ? Évaporé ? Pour ma part, ce n’est pas le cas. Je l’aimerais toujours, demain, dans les prochains jours … Jusqu’à mon dernier souffle.

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(#) Re: Morire, vivere, impazzire | Chiara & Lorenzo    Dim 21 Nov - 22:05

CHIARA
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Le brun se sentait étouffer dans ce restaurant, alors qu’il n’y faisait pourtant pas si chaud que cela. Non, là n’était pas la question. C’était plutôt lui qui implosait silencieusement, sa carapace qui commençait à se craqueler sous le poids de son angoisse et de sa frustration. Le fait que son paternel lui ait balancé deux nouvelles aussi pesantes en l’espace de quelques minutes à peine, cela l’avait affecté, indéniablement. Cesare avait un cancer et voulait lui passer son poste de conseiller au Conclave Ecarlate rapidement. Ce sera juste une formalité, personne ne s’y opposera, lui avait-il dit. Oh, le professeur aurait bien préféré que ce soit plus compliqué que cela, que quelqu’un s’y oppose, oui. Tout serait bien plus simple si seulement cela arrivait. Mais il se doutait bien que son géniteur avait raison. Et ce n’était pas lui non plus qui allait refuser, pas quand son père était sérieusement malade. Lorenzo allait prendre sur lui, assumer ses responsabilités et faire ce que Cesare attendait de lui, comme il l’avait toujours fait. Parfois le trentenaire se détestait pour cela, mais quoi faire… Il était loyal à sa famille et au serment qu’il avait fait de toujours honorer leur nom et d’être au service du Conclave et des intérêts de ce dernier. Mais ce n’était pas facile, loin de là. Surtout en ce moment.

En à peine quelques minutes, le Vénitien s’était éloigné du restaurant, sans regarder derrière lui. Cela ne lui plaisait pas de traiter Chiara de la sorte, mais il se sentait sur le point d’exploser. Et il ne pouvait pas. Il ne pouvait tout simplement pas. Encore et toujours, il devait garder le secret sur le Conclave, sur le rôle des Boscari au sein du groupe. Plus que lui cacher son rôle et sa mission, le professeur voulait surtout protéger sa femme. Il savait pertinemment que le Conclave n’était pas du genre à laisser passer ce genre d’indiscrétions, alors il préférait ne prendre aucun risque. Chiara n’était pas l’une d’entre et c’était probablement mieux ainsi. Cependant, le jeune père se doutait que la brune n’était pas dupe. Combien de temps pourrait-il lui cacher la vérité ? Le Boscari sentait que cela allait bientôt se compliquer encore plus et, franchement, cela le torturait au fond de lui. Perdu dans ses pensées, indifférent aux bruits extérieurs, Lorenzo se pencha légèrement en avant, les mains sur ses genoux fléchis, comme s’il venait de terminer un long et pénible marathon. L’homme posa son regard sur le canal qui bordait cette petite ruelle tranquille. Il n’y avait pas grand monde autour de lui, voire personne du tout. Et c’était exactement ce dont il avait besoin : de silence et de temps pour digérer ce qui se passait et ce qui allait bientôt se passer.

Hélas, la voix de Chiara, derrière lui,  se fit entendre. Cela ne l’étonnait pas, elle l’avait suivi jusqu’ici et voulait sans doute lui parler. L’Italien soupira lorsque la jeune femme posa sa main sur son épaule. Il avait tellement envie de se confier à elle, de se débarrasser du poids des secrets… Mais il savait qu’il ne pouvait pas. Lorenzo ne se retourna pas tout de suite. Affronter son regard n’allait pas l’aider à garder son flegme, alors que c'était justement ce qu'il cherchait à faire. Il ne répondit rien, la mâchoire serrée et les yeux humides. Chiara revint à la charge, lui disant qu’il pouvait lui parler, qu’elle était là pour lui. L’aristocrate ferma les yeux pendant quelques secondes. Lui dire de s’en aller, ce serait injuste. Et lui dire tout ce qu’il avait sur le cœur, ce n’était pas envisageable non plus.

« Ce serait peut-être mieux, ouais. »

Qu’elle rentre, qu’ils n’aient pas cette conversation. Si seulement il avait su en ce moment tout ce qui l’attendait, sans doute l’aurait-il poussée à partir. Sauf que non, il se contenta de prononcer ses mots sans grande conviction. Lorenzo finit par se retourner lorsque Chiara lui dit qu’elle avait l’impression qu’ils s’éloignaient à cause de ses secrets. Et, quelque part, elle n’avait pas tort. Un soupir las franchit les lèvres du membre du Conclave.

« Amore, ne dis pas ça… Il n’y a aucun secret. J’suis juste… fatigué. Et parler avec mon père ne m’a pas fait du bien au moral non plus. Tu le connais, mon père, toujours avec ses exigences et tout . »

Dit-il, avec un petit sourire en coin. Des mensonges et des demi-vérités… Et un air plus gêné qu’il ne l’aurait voulu. Pas sûr que cela suffise à convaincre sa chère et tendre, mais il faisait de son mieux. Oh, il savait mentir beaucoup mieux que ça, mais cela lui demandait une énergie et une concentration qu’il n’avait pas en cet instant. Le brun voulait juste limiter les dégâts. Il aimait toujours Chiara, il ne voulait pas la perdre. Le Vénitien s’approcha de la jeune maman, posant à son tour une main sur son épaule, ses yeux plongés dans les siens, avec plus de sincérité cette fois.

« Ne doute pas de mon amour pour toi, Chiara. T’es la femme de ma vie, ça n’a pas changé. »

Ce n’était pas elle le problème. C’était Cesare, c’était l’héritage familial, c’était les choses qu’il était forcé de lui cacher. C’était lui. Il espérait au moins que Chiara ne reviendrait pas à la charge après son petit discours. Qu’elle oublierait ses soupçons et ses doutes et qu’ils pourraient rentrer tranquillement, comme si de rien n’était.



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(#) Re: Morire, vivere, impazzire | Chiara & Lorenzo    Dim 5 Déc - 18:52


Chapitre 2

 

TW : relation toxique, affaire louche, soupçon d'adultère


Je retrouve Lorenzo et je m’adresse à lui en prononçant quelques mots. Quand il me répond, j’entends qu’il souhaite que je rentre là où on loge pour cette nuit. Pourtant, je décide de continuer à m’exprimer.

Lorenzo a un soupir. Je le regarde dans les yeux. Que me cache-t-il ? Est-ce qu’il a une maîtresse ? Est-ce quelque chose pouvant me mettre en danger ainsi que celle de notre garçon ? Qu’est-ce qu’il me tait ? Je comprends qu’il peut avoir un jardin secret, et si ce qu’il me cache peut également nous détruire.

Mon mari reprend la parole en précisant qu’il n’a pas de secret. J’ancre mon regard dans ses prunelles pour essayer de voir la véracité dans les propos qu’il m’énonce. On dit que les yeux sont les reflets de l’âme de celui qu’on regarde. Le fils de Cesare évoque le patriarche de la famille. Qu’est-ce que son père lui a dit pour qu’il se sente mal ? N’a-t-il pas besoin d’une oreille attentive ? Ne me fait-il pas confiance ? J’aimerais tant qu’il puisse s’ouvrir à moi et qu’il ne me cache rien. Je ne suis pas rassurée de la tirade de l’homme que j’ai épousé. Non, je sens qu’il y a quelque chose qu’il me tait …

Le Vénitien se rapproche de moi, je ne le quitte pas du regard. Il pose sa main sur mon épaule. Il parle de son amour pour moi et que je suis la femme de sa vie. Cette information me réchauffe mon cœur, je sens l’électricité parcourir les parcelles de mon corps. J’avance ma main vers son visage où je le caresse avec un geste tendre. Je réfléchis avant de reprendre la parole.

_ Mio cuore, je vois bien que ton père a dit quelque chose qui a un impact sur ton comportement. Dis-je d’une voix douce en gardant ma main sur son visage. J’aimerais tant qu’il ne se conduise pas ainsi avec toi et qu’il ne te fait pas du mal. Je sais que c’est ton père que vous partagez le même sang. Cependant, Renzo, je ne peux pas tolérer qu’il puisse te faire du mal. Je soupire. Je voudrais tant faire quelque chose pour toi par rapport à ton père, je souhaiterais tant t’aider, mon amour. Je me tais quelques secondes et je le regarde dans les yeux. Quant à ta fatigue, je sais que le métier de professeur n’est pas du tout repos en ce début d’année jusqu’au vacances de Noël. Je souris. Profitons de ce week-end pour éviter de penser à Cesare, mon chéri ? Demande-je en continuant d’ancrer mon regard dans les prunelles de mon époux. Leonardo m’a appelée, il va bien. Dis-je d’une voix aimante à l’évocation de mon enfant. Veux-tu qu’on reste dehors ou qu’on rentre ? Demande-je en enlevant ma main de son visage.

Après mes mots, je me tais quelques secondes. Je laisse le silence s’installer entre nous. Je continue de regarder l’homme que j’ai épousé, celui qui fait battre mon cœur. D’ailleurs ce palpitant tambourine contre ma poitrine.

_ Renzo … Je sais que tu m’aimes à ta manière et j’essaye te croire que je suis la femme de ta vie. Je prends une large inspiration. Je lui prends les deux mains. Je me souviendrais toujours de la première fois qu’on s’est rencontré à la bibliothèque, de ta façon de me séduire et de nos moments partagés depuis que nous sommes ensemble. Je lui offre un sourire doux et je continue de le regarder avec tendresse. Je t’ai aimé hier, je t’aime aujourd’hui et je sais que mon amour pour toi continuera à grandir jusqu’à mon dernier souffle. Je prononce les mots d’une voix aimante en gardant mon regard plongé dans celui de mon époux. Si on a des difficultés dans notre mariage, Renzo, je souhaite qu’on puisse les surmonter ensemble. Je ne te laisserais jamais tomber. Dis-je en appuyant sur les mots avec une intonation plus forte. Contre les vents et les marées, je sais qu’on est capable de tout affronter … Je prends une pause dans ma réflexion. Mon amour, je sais qu’on se retrouvera quelque soit l’endroit où nous sommes … Notre histoire est écrite dans les étoiles. Je ferme les yeux un instant et je serre les mains de mon époux. Je les ouvre de nouveau. Pour le meilleur et le pire. Je dépose un baiser sur les lèvres de Lorenzo avant de reculer un peu.

Je ne veux pas que Lorenzo puisse s’exprimer face à ma déclaration. Je le regarde dans les yeux et je l’invite à ne pas réagir maintenant. Je lâche les mains de mon époux. Je n’arrive pas à me détacher de ce maudit secret …

_ Renzo, qu’est-ce que tu me caches ? Quel est ce secret qui pèse sur toi et notre histoire ? Je ne désire pas que ceci soit la fin de notre romance … Des larmes roulent le long de mes joues. Si tu ne me dis rien, est-ce pour nous protéger ? Mais, si tu as promis que je ne le saurais pas, comment tu feras quand ce que tu me tais peut me coûter la vie ? Comment feras-tu si on me retient prisonnière et qu’on me force à parler à cause de ce que tu ne souhaites pas me dire ? Je continue de le regarder. J’ai cru que tu me trompais, tu sais que je ne pourrais jamais te pardonner si tu en aimes une autre … Je ne pourrais pas vivre avec ça sur mes épaules. Cependant, je ne te retiendrais jamais et si tu veux partir, je te laisserais partir. Je me tais. As-tu fait quelque chose d’illégal ? Demande-je dans un murmure.

Je me détourne de lui, je m'avance vers les rambardes du canal où je regarde le paysage. L'eau semble paisible, ce n'est pas le cas de mon cœur et de mon esprit. Ils sont tourmentés par ce qui se passe avec Lorenzo.


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(#) Re: Morire, vivere, impazzire | Chiara & Lorenzo    Ven 17 Déc - 0:07

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TW:

L’Italien avait de plus en plus mal à la tête, tandis qu’une forte envie de vomir l’envahissait silencieusement. L’héritier Boscari soupira, détournant momentanément son regard alors que son épouse évoquait son paternel et l’impact que ce dernier avait sur son comportement. Il ne prit même pas la peine de commenter cette affirmation. Parce que c’était tout indéniable. Encore aujourd’hui, et ce même s’il était un adulte, qu’il avait fondé sa propre famille et qu’il avait pris de la distance avec son père en déménageant pour de bon à Rome trois ans auparavant, l’influence de Cesare Boscari sur lui restait toujours aussi puissante. Beaucoup plus puissante que la brune ne pouvait l’imaginer. La main de Chiara sur son visage lui fit fermer les yeux. Sa douceur, il s’en sentait indigne, à peine si cela ne l’agaçait pas. Ce serait tellement plus facile si elle l’engueulait et qu’elle lui tournait le dos furieusement. Sauf que non, elle était là, douce, attentionnée, alors qu’il l’avait traitée froidement ce soir et qu’il lui cachait des secrets depuis des années, notamment en ce qui concernait son lien avec le Conclave Ecarlate. Le professeur eut un petit sourire désabusé quand Chiara dit qu’elle ne pouvait tolérer que Cesare puisse lui faire du mal. Lui-même avait décidé de ne plus tolérer cela, depuis son adolescence, et pourtant le jeune père le lui permettait, encore et toujours. Alors qu’est-ce qu’elle y pouvait, elle ? Même lui n’y pouvait rien, en réalité.

« Y’a rien que tu puisses faire, Chiara, laisse tomber. »

Dit-il, résigné. Le poids de ce nom de famille, de cette longue lignée remplie d’hommes et femmes distingués, mais aussi de cette longue allégeance aux idéaux du Conclave, cela faisait partie de lui. Autant faire avec, vivre cela de la façon la moins douloureuse possible. Comme il l’avait toujours fait, quoi. Pour ce qui était de sa fatigue, son métier n’était effectivement pas de tout repos, entre ses cours ou encore les recherches et les articles auxquels il collaborait. Mais il ne s’en plaindrait pas. Il aimait son métier, il aimait l’Histoire, et cela ne faisait aucun doute. Peut-être avait-il seulement besoin d’un peu de repos, finalement. En silence, Lorenzo étira un petit sourire en coin. Eviter de penser à Cesare ? Oh, il voudrait bien. Sauf que son abruti de père venait de lui annoncer qu’il voulait lui laisser sa place de Conseiller du Conclave, rien que ça... Ah, et tant qu’à faire, il lui avait aussi dit au passage qu’il avait aussi un cancer, évidemment. Du coup, était-il vraiment censé pouvoir penser à autre chose ? Profiter du week-end comme si de rien n’était ? Non, bordel, il n’y arrivait pas. Impossible. Si seulement Chiara pouvait comprendre ça. Si seulement il pouvait le lui dire. Si seulement elle pouvait arrêter de le regarder. Le trentenaire sentait qu’elle pouvait lire en lui plus facilement que la plupart des gens, et cela le faisait se sentir vulnérable, en position de faiblesse, et cela lui déplaisait énormément. Le Vénitien hocha la tête lorsqu’elle lui dit que Leonardo l’avait appelée et qu’il avait bien. Pauvre petit garçon gentil et innocent… Il ignorait tout du poids que ses épaules risqueraient de devoir porter un jour. Cette pensée lui glaça le sang et lui fit monter les larmes aux yeux pendant quelques secondes. S’il ne regrettait pas d’être devenu papa, il regrettait de devoir transmettre ce fardeau à son fils un jour.

La voix de Chiara le sortit de ses pensées. Voulait-il qu’ils restent dehors ou qu’ils rentrent ? Aucune idée. Il n’avait pas envie de rentrer. Mais il n’avait pas non plus envie de rester là. Il voulait… être seul surtout. Et en même temps… Non, il ne voulait pas. Bon sang, ses sentiments contradictoires le secouaient dans tous les sens, et Lorenzo n’en savait plus rien. Alors le brun se contenta de hocher les épaules, muet, froid comme un glacier, évitant son regard qui le brûlait, qui le faisait mourir de honte. Elle pouvait partir. Juste partir, sans poser de questions, sans s’inquiéter pour lui, sans l’étouffer. A moins que ce ne soit lui-même qui s’étouffe tout seul avec ses peurs, ses déceptions, ses regrets. Mais non. Elle restait là. Et la voilà désormais lancée dans une déclaration d’amour qui aurait fait briller ses yeux si cela avait été dit dans un tout autre contexte, un autre moment. Ces mots qui auraient pu le réconforter, l’apaiser et le guérir ne faisaient qu’accentuer sa douleur et ses regrets, sa peur de la mettre elle et Leo dans des soucis à l’avenir, à cause du Conclave. Oh oui, il l’aimait, il les aimait tous les deux, c’était eux sa vraie famille. Mais renier le serment qu’il avait fait à son père et à son grand-père, il ne pouvait pas.

L’homme serra la mâchoire alors que Chiara lui prenait les deux mains, le rendant prisonnier de sa tendresse et de son amour, qu’il n’était vraiment pas sûr de mériter. Lui aussi se souviendrait toujours de leur première rencontre, de la deuxième et de tant d’autres ensuite. Comment oublier ce courant invisible qui passait entre eux, ces regards échangés qui avaient fini par devenir baisers et caresses, ces moments d’amour devenus mariage, enfant et famille, un avenir ensemble. Non, il n’avait rien oublié de tout ça, malgré les années. La respiration de Lorenzo se fit plus saccadée, ses mains tremblaient. Il ne voulait pas qu’elle continue de lui parler de ça. Pas maintenant qu’il avait tant de mal à retenir les vagues déchaînées de son âme torturée, pas maintenant, par pitié. Il ferma les yeux pendant quelques secondes. Comme si cela allait la stopper... Non. Loin de là. Elle refusait de le lâcher. Elle tenait à tenir sa main, contre vents et marées. Il ne doutait pas de son amour et de son dévouement. Là n’était pas la question. Jamais personne ne l’avait aimé aussi fort. Mais cela rendait tous ces mensonges insupportables. Et ça allait sans aucun doute empirer dorénavant. Lorenzo laissa sa femme déposer un baiser sur ses lèvres. S’en suivit une pause, un silence assourdissant entre eux. Le calme avant la tempête, la vraie. Chiara reprit, sur un autre ton cette fois-ci. Elle savait qu’il y avait un secret, que ce n’était pas de la fatigue, que ce n’était pas aussi simple. Cela ne l’étonnait pas, Chiara était loin d’être bête. Le professeur serra les poings, se retenant de dire la vérité. Les mots de son père résonnaient dans sa tête. Il ne pouvait rien lui dire. Pour son bien. C’était mieux si elle n’était au courant de rien, vu qu’elle n’était pas membre du Conclave. Comme ça elle le était libre, et cela devait rester ainsi.

« N’importe quoi… Y’a aucun secret, arrête de te faire des films.  »

Lâcha-t-il, sans grande conviction. Il n’arrivait même pas à lui mentir décemment ce soir. Mais bon, c’était une perte de temps, non ? Chiara avait décidé de le confronter, de lui poser les questions qui la taraudaient, et il commençait à avoir la sensation qu’elle n’allait pas s’arrêter là. Et son instinct ne s’était pas trompé. Désormais, elle pensait qu’il la trompait avec une autre. Cette fois-ci, Lorenzo réagit avec plus d’énergie.

« Arrête Chiara, tu racontes n’importe quoi, là ! Arrête de te faire des films, merde ! C’est moi, Lorenzo, ton mari ! Ou tu ne sais même plus qui je suis ? Je ne t’ai jamais trompée, jamais ! »

Dit-il alors que sa voix se faisait plus aiguë, chargée de colère et de désespoir. Il était quand même un peu vexé qu’elle croie vraiment qu’il la trompait. La brune revint encire à la charge. S’il avait fait quelque chose d’illégal ? Le trentenaire resta immobile, tout en poussant un soupir las. Lentement, il se rapprocha de son épouse, le regard figé sur le canal sombre devant eux et les bateaux qui flottaient sur ce dernier. Un brouillard épais commençait doucement à se lever au loin, tel un signe du destin. Mais le professeur ne le remarqua même pas, il avait la tête ailleurs.

« Faut que tu arrêtes, Chiara, c’est absurde toutes ces conneries que tu viens de débiter, là ! Tu ne peux pas y croire, sérieusement ? Parce que si c’est le cas, il n’y a pas d'avenir pour nous. »

Il avait pris un risque en voulant reprendre le dessus dans cette dispute, en sous-entendant qu’il pourrait envisager la fin de leur relation. Ce n’était pourtant pas le cas, du tout. Lorenzo aimait Chiara, et il savait qu’elle l’aimait également. Donc, jamais cela n’irait aussi loin. Ce n’était… qu’une dispute intense, un mauvais moment. Des soupçons qui ne dureraient pas. Elle allait bien finir par lâcher l’affaire, forcément, comprendre que c’était juste une paranoïa inutile. Dans quelques minutes, il s’embrasseraient et rentreraient faire la paix. Et tout irait bien.

Non ?



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(#) Re: Morire, vivere, impazzire | Chiara & Lorenzo    Jeu 23 Déc - 23:00


Chapitre 3

 

TW : dispute conjugale, secret de famille, décès, violence dans les mots, divorce

Après avoir fait une déclaration d’amour à l’homme que j’aime, je tente de percer un secret. Ce quelque chose qu’il refuse de me dire. Il me dit que je me fais des films. Je fronce les sourcils. Vraiment ? Est-ce que je le crois ? Non, pas du tout. Je persiste à découvrir ce qu’il cache. Je lui parle d’une possibilité qu’il me trompe. Il déclare qu’il ne m’a jamais trompé d’une voix plus forte que les fois précédentes. Je finis par lui demander s’il avait fait quelque chose d’illégal.

Lorenzo s’exprime de nouveau. Il ne comprend pas ce que je ressens. Je suis persuadée qu’il cache quelque chose. Pourquoi ne veut-il pas me dire ? Ne me fait-il pas confiance ? Est-ce vraiment une bonne idée de savoir cette chose qu’il me cache ? Au fond, dois-je réellement tout savoir ?

Je ne lui réponds pas tout de suite. Je regarde l’horizon, cherchant la lumière pour m’aider à chasser l’obscurité qui m’envahit. Je me sens perdue entre cet échange et les moments qu’on avait vécus depuis notre rencontre. J’essaye d’analyser pour voir si je ne m’étais pas trompée. Est-ce que je me suis lancée dans une quête chimérique ? Certes, je ne vais pas tuer un hydre. Non, je tente de percer la vérité de quelque chose que je ne sais pas si c’est vraiment vrai.

Je prends une large inspiration tentant de retrouver mon calme. Je pose mes mains sur la rambarde du canal. Or, mon esprit est tourmenté, mon cœur s’accélère à une vitesse rapide tandis que j’essaye de rester immobile, impassible comme une statue de marbre. Je ne regarde pas l’homme qui se tient près de moi, j’ai besoin de réfléchir à ce que je vais lui dire après les derniers mots qu’il a prononcés.

Est-ce que je crois qu’il a un secret ? Oui. Il doit en avoir un. La plupart des familles ont tous des squelettes dans les placards, enfin, quelque chose qu’il ne faut pas révéler aux membres de sa lignée. Après cette pensée, mon esprit matérialise l’image de ma famille, les Bardi. J’ai constitué mon arbre généalogie du côté de mon père et de ma mère, celle-ci a des racines de Milan. Je me souviens que j’ai découvert qu’une parente de ma mère, Maïa Moretti est morte à l’approche de sa trentaine, elle est morte d’une grippe dans un hospice en Lombardi, il s’agissait de l’épidémie de 1919. Cette femme était infirmière. Une douce âme partie trop tôt. Quand j’ai découvert ceci, j’étais chagrinée. Du côté de ma mère et de ma grand-mère maternelle, elles n’ont jamais parlé de Maïa. Je me dis que là où elle est, elle peut veiller sur nous. Comme mes ancêtres. Alors, est-il préférable de tout savoir sur sa passé ? Cela dépend. La vérité peut faire mal, comme, elle peut être libératrice.

Je pivote vers Lorenzo. Je le regarde dans les yeux. Non, je ne crois pas qu’il a une relation adultérine, non. Est-ce qu’il participe à des affaires louches ? Je ne sais pas. En revanche, mon esprit me fait entrevoir un livre que j’ai lu dans la bibliothèque des Boscari quelque chose sur le Conclave.


_ Lorenzo. Je prononce son prénom avec un mélange de tendresse et de mélancolie. Je ne devrais pas continuer à vouloir découvrir ce que tu caches. J’ancre mon regard dans les prunelles de mon époux. Je pense toujours que tu n’es pas honnête sur un point, quelque chose que tu me refuses à me dire. Je suis ton épouse, Lorenzo. Pourquoi ne me dis-tu rien sur le Conclave ? Je me tais quelques secondes. Cependant, j’imagine que tes lèvres seront closes par rapport à cela, n’est-ce pas ? Dis-je en le défiant du regard.J’enlève ma main de la rambarde. Quant à ton histoire, c’est à réfléchir, si on veut continuer ainsi ou non. Pourtant, Lorenzo, par pitié, si tu n’as pas de secret par rapport à cela, prouve-moi que j’ai tort. Tu me dis que je me fais des films, penses-tu que c’est quelque chose à dire à sa femme ? Cela ne me rassure pas, Lorenzo. Je te demande de me prouver que le Conclave est une invention et que cela n’existe pas. Je prononce les mots d’une voix vibrante d’émotion en serrant ma main. Et, je n’ai pas fini, n’interviens pas. Dis-je pour l’empêcher d’agir ou de parler. Je pense qu’il est préférable de clore la conversation maintenant, Lorenzo, avant qu’on regrette un geste ou une parole qu’on ne voudrait pas. Je ne veux pas me disputer avec toi ni envisager de divorcer avec toi. Je soupire. Je ne veux pas que cette soirée soit le dernier de notre histoire ni qu’il soit le carrefour d’un chemin à prendre. Mais, on devrait réfléchir ce qu’on veut faire. Je recule de lui. Il y a tant de sujets que j’aurais aimé aborder avec toi par rapport à notre futur. Je prononce les mots d’une voix amère avec une nuée de larmes roulant sur mes joues.  Ce n’est ni le moment ni le lieu pour en discuter de cela.  Je fronce les sourcils. Tu sais quoi ? Oublies cette histoire du Conclave ou de secret, tu ne me fais pas confiance. Et, dans une relation, il doit avoir de la communication… Ou sinon, il est préférable qu’on réfléchisse à voir un conseiller conjugal avant de divorcer enfin si on persiste dans cette voie qu'on s'est engagé. Je respire. Je pense qu'il est préférable qu'on se calme. Je veux juste prendre mon temps avant de rentrer là-bas.

Je finis de prononcer mon dialogue. Je n’attends pas vraiment une réponse de la part de Lorenzo. Je ne sais pas s’il va rappliquer à toutes mes paroles que j’ai prononcées depuis le début où j’ai commencé à m’exprimer suite à ces derniers mots. Je ne veux pas qu’on se dispute… Et, que cet orage entraîne quelque chose de plus désastreux. Je désire qu’on arrête pour ce soir. Je passe à côté de lui, je marche en direction de l’autre rue. Je suis près du belvédère. Je ne sais pas s’il me suit ou non. Je ne suis pas dans le bon sens pour rentrer là où on a décidé de passer la nuit. Je peste mentalement et j’avale ma salive. Je m’arrête près du belvédère. Je reprends mon souffle. Je regarde le paysage, le brouillard est présent ce soir autour du canal. L’eau doit être froide. Je ressens une atmosphère étrange, angoissante. Je me tourne vers l’arrière et je vois mon époux. Je fronce les sourcils, avalant une salive.

_ Lorenzo ?


chiaraMorire, Vivere, Impazzire
(c) ANAPHORE
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(#) Re: Morire, vivere, impazzire | Chiara & Lorenzo    Dim 2 Jan - 2:42

CHIARA
&
LORENZO
Morire, vivere, impazzire (Ft. Chiara)
.

TW:

Il aurait aimé que Chiara oublie ses soupçons, ses doutes. Qu’elle laisse tomber, qu’elle passe à autre chose. Hélas, la jeune femme ne le fit pas. Elle voulait savoir. Elle voulait des réponses, elle voulait que l’aristocrate lui dévoile ses secrets. Et ça, il ne pouvait pas le faire. Il l’avait promis à son père, et il se l’était promis lui-même. Son lien avec le Conclave devait rester secret, comme cela avait toujours été le cas. Le Vénitien ne voulait pas que sa femme doive elle aussi supporter le poids de cette appartenance à l’organisation.. Lorenzo n’avait pas vraiment eu le choix, lui qui était le descendant d’une longue lignée de membres fidèles remontant à la fondation-même du Conclave. Mais Chiara, elle, était libre. Et cela devait rester ainsi, même si c’était dur de lui mentir, de lui cacher des choses. La mâchoire serrée, le regard colérique, le brun resta immobile alors que son épouse s’éloignait. Pendant des années, il avait réussi à garder le secret sans briser leur relation. Pourquoi avait-il merdé ce soir ? Pourquoi n’avait-il pas su garder le contrôle et agir comme si rien de grave ne s’était passé ? Bordel, tout ça à cause de son père ! Jamais il n’aurait dû venir, il aurait mieux fait de rester à Rome pour profiter du week-end avec sa vraie famille, celle qui l’aimait et le respectait réellement : Chiara et Leo.

La jeune maman prononça son nom sur un ton qui lui fit mal au cœur. Rien de tout ça n’était de sa faute… Et il s’en voulait de lui infliger ça. Il se haïssait profondément pour ça. Sans parler de la rage qu’il avait accumulée vis-à-vis de Cesare pendant toutes ces années. Cette dernière le brûlait de l’intérieur en cet instant, tel du magma en fusion qui remontait vers la surface. Un soupir s'extirpa de la bouche de l’Italien, alors qu’il restait muet face aux paroles de Chiara. Jusqu’à ce qu’une phrase ne le fasse lever la tête vers elle, comme si quelqu’un venait de pointer une arme vers lui. Pourquoi ne me dis-tu rien sur le Conclave ? Un frisson le traversa, son cœur rata un battement. Est-ce que ce qu’il venait d’entendre était réel ou bien était-il en train de faire un cauchemar sans nom ? Était-il en train d’halluciner ? La respiration du Boscari s’accéléra, son palpitant s’emballa. Elle ne savait rien sur le Conclave, c’était impossible. Alors oui, il hallucinait, forcément.

« Qu’est-ce que t'as dit ? »

Lâcha-t-il, d’une voix basse, rauque et inaudible. Chiara soutint son regard, le défiant, soulignant le fait qu’elle se doutait qu’il n’allait rien dire là-dessus. Une nausée secoua invisiblement le futur Conseiller, alors que sa femme poursuivait son discours  Il n’entendit plus vraiment ses paroles. C’était comme si une vague venait de le submerger, comme s’il avait la tête sous l’eau. Ses mains tremblaient, son cœur battait à tout rompre. Il avait peur, il était totalement dépassé. Une angoisse incontrôlable saisissait tout son être en ce moment. Je te demande de me prouver que le Conclave est une invention et que cela n’existe pas. L’entendre prononcer le mot Conclave à nouveau lui fit regagner sa lucidité. Il fallait qu’il arrive à la convaincre, il fallait qu’ils en finissent avec cette histoire. Il pouvait encore arranger les choses.

« Chiara… »

Sauf que brune ne le laissa pas continuer. Elle ne voulait pas continuer cette conversation. Elle préférait l’empêcher  de parler et se reculer, s’éloigner, lui enlevant la possibilité de s’expliquer. Le Vénitien déglutit avec difficulté, alors qu’il sentait sa tête tourner. C’était un cauchemar. C’était pas possible qu’elle soit au courant pour le Conclave… C’était pas possible ça, pas avec tous les efforts qu’il avait faits pendant toutes ces années pour que cette partie de sa vie n’interfère pas dans son mariage. Dans un élan de désespoir, Lorenzo fit quelques pas vers Chiara et ouvrit la bouche, décidé à lui dire que le Conclave n’était qu’une légende, une légende liée à l’histoire longue de plusieurs siècles de sa famille, que ce n’était pas réel et que tout irait bien. Mais la jeune femme ne voulait plus rien entendre du tout. L’homme ne dit rien, restant interdit, haletant, les larmes aux yeux et craignant le pire pour son avenir. Ne serait-elle plus jamais capable de lui faire confiance après ce soir ? Est-ce que cette conversation signerait la fin de leur mariage ? Ce qu’il avait dit tout à l’heure, c’était juste pour que la brune oublie ses soupçons, pour la stopper  ; il ne voulait pas envisager la fin son mariage, il voulait rester avec elle, construire un avenir ensemble.

Et pourtant, elle parlait déjà de conseiller conjugal, de divorce… Peut-être qu’elle avait raison, qu’ils devaient juste mettre un terme à cette conversation et se calmer, tout simplement. Comme si une poigne invisible lui serrait la gorge, Lorenzo ne prononça un seul mot, comme si ses doutes concernant leur avenir ensemble étaient réels et qu’il n’avait envie de rien dire. Une grimace de douleur, plus psychique que physique, se dessina sur le visage de l’Italien. Chiara s’éloignait déjà, disparaissant de son champ de vision. Quelques secondes s’écoulèrent, terriblement douloureux, jusqu’à ce que le trentenaire ne sorte de sa torpeur. Il ne pouvait pas la laisser partir. Il ne pouvait pas rester de marbre alors que cette discussion n’était pas finie. Il devait régler les choses dès ce soir. Trouver les mots justes, mentir, inventer des choses, quelque chose, n’importe quoi, ou même lui dire la vérité ou une partie de celle-ci, mais… il ne pouvait pas rester là, immobile. Alors il courut. Désespérément, il courut vers Chiara, le cœur affolé, les yeux écarquillés, la folie le guettant d’un petit coin sombre de son esprit.

« Chiara, attends ! Ne fais pas ça ! Ne me tourne pas le dos ! » Arrivé auprès de la mère de son fils, Lorenzo agrippa vigoureusement son bras, voulant à tout prix son attention. Il avait les larmes aux yeux et  la sensation que sa tête allait exploser. « Chiara ! Écoute-moi, écoute-moi, je t’en supplie ! Laisse-moi parler, bon sang, laisse-moi parler ! Je… Je ne veux pas divorcer, je ne veux pas te perdre, pas à cause d’une dispute à propos d’une histoire absurde, Chiara, toute cette histoire, c’est… c’est des conneries, chérie ! Le Conclave n’existe pas, c’est une légende, c’est… Oublie tout ça ! Tu m’entends, ça n’a rien à voir avec nous, c’est des légendes qui n’ont rien à voir avec nous... Ce qui importe, c’est toi et moi, c’est notre famille, pas mon père, pas cette histoire de Conclave, Chiara ! Chiara, dis quelque… »

Jusque-là, son regard embrumé par les larmes qui avaient envahi ses yeux n’avait pas vraiment regardé Chiara. Il venait de lui dire ces mots avec toute la force et la conviction dont il pouvait faire preuve, dans une tentative de se faire pardonner, de lui montrer que son silence précédent n’était pas un signe d’indifférence de sa part. Il ne voulait pas qu’elle le quitte, qu’elle croie qu’il ne voulait plus d’elle. Il ne l’avait jamais trompée, il l’aimait. Et… Là, il se sentait confus. Où était-elle ? Pourquoi ne répondit-elle rien ? Sa main…. Sa main ne tenait plus son bras. Il l’avait lâchée à un moment donné et il ne s’en était même pas rendu compte. S’était-elle enfuie ? L’avait-il effrayée en venant vers elle aussi brusquement. Il ne voulait pas… Bon sang, où était-elle ? Les larmes roulèrent le long des joues du membre du Conclave.

« Chiara ? Chiara, t’es où ? Amore... Ne te cache pas, reviens… J’suis désolé, je voulais pas te crier dessus…  Chiara ? »

L’écho de sa voix, suivi d’un long silence, lui fit peur. Lorenzo ne savait pas ce qui s’était passé. Pourquoi elle avait disparu soudainement ? N’était-il pas en train de parler avec elle ? Et ce foutu brouillard, qu’est-ce que c’était que ça, bordel ?

« Chiara, c’est pas marrant... T’es où ? Chiara ? »

Tremblant, paniqué, le professeur regarda autour de lui. Il avait un mauvais pressentiment au fond de lui. Puis il remarqua une tâche de sang sur un coin du belvédère. Était-elle… Était-elle tombée à l’eau ? Désorienté, Lorenzo fit quelques pas dans à droite et à gauche, avant de se approcher du bord du canal, se penchant en avant afin de voir s’il pouvait apercevoir quelque chose. Rien.

Puis le souvenir d’un bruit lui revint en tête.

« Non… Non ! Oh mon Dieu, non ! C’est pas vrai… Chiara ! »

En cet instant, il en était sûr : elle était tombée à l’eau. Pourquoi ne s’en était-il pas rendu compte avant ? Pourquoi avait-il juste continué de parler, bon sang, pourquoi ? En larmes, tremblant, gémissant avec désespoir, l’héritier Boscari posa rapidement son portefeuille et son téléphone au sol, ôta ses chaussures et plongea dans ces eaux sombres devant lui. Si elle était vraiment tombée dans le canal à cause de lui, il devait faire quelque chose, il devait la sauver.

Malheureusement, même s'il l'ignorait encore, le mal était fait...


La suite/chrono:



CODAGE PAR   AMIANTE



Dernière édition par Lorenzo Boscari le Dim 2 Jan - 17:39, édité 3 fois
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(#) Re: Morire, vivere, impazzire | Chiara & Lorenzo    Dim 2 Jan - 14:23

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