Maeve Selvig ☾ "Mieux vaut être dans le ventre de l'ours qu'entre ses crocs."

[1609] l'hiver était rude cette année-là, au coeur d'une tente fait en peaux de bête, une femme criait et priait à la fois Sáráhkká, pour protéger son enfant à naître. Elle avait déjà eu trois fils et au coeur du solstice d'hiver. Tandis que l'année allait bientôt se terminer, elle mit au monde, une petite fille, Mavnnel. Une enfant que le chaman vint à prédire qu'elle briserait les chaînes du temps. La vérité étant que personne ne vint à comprendre ses paroles et pourtant, un jour, Mavnnel allait comprendre ce qui venait d'être annoncé. [1617] une course de traîneaux qui allait mal finir, mais la petite adorait sentir le vent dans ses cheveux, voir les rennes d'étaler dans la toundra enneigée. Préférant d'ailleurs cela que d'entendre ce religieux qui venait d'ailleurs et cherchait a emmener son peuple vers un dieu unique. Ne faisant pas gaffe, un vilain accident allait l'empêcher de marcher un certain temps, et même des années après. Lorsque le froid venait à prendre place, la douleur réapparaissait. Dans son esprit, à jamais, elle ressentirait cette douleur. [1629]comme les traditions l'exigeait et parce que c'était plus drôle, il lui avait volé ses moufles, elle lui avait couru après, pour tenter de les reprendre. Ne voulant pas être courtisé si facilement, puis il lui avait offert des bijoux, comme d'autres, mais c'était lui qu'elle gardait en tête. Finalement après l'échange de rennes, ils étaient à présent fiancés et devaient attendre l'hiver prochain pour se marier. Le jour du mariage, beaucoup des invités arrivèrent avec de l'alcool, leurs plus belles tenues, ainsi que le plus beau représentant dans leurs rennes d'élevage. Mavnnel, elle attendait qu'il arrive, puis elle le vit faire trois fois le tour de sa maison dans le sens du soleil avant de s'arrêter. Là, elle s'approcha de lui, sourire aux lèvres. S'imaginant tout un avenir auprès de lui, un baiser et une friction de nez les lièrent par le mariage. [1636] Mavnnel avait beau prier ses dieux, aucune vie venait à s'installer dans son ventre. Son mariage devenait compliqué, son époux avait besoin d'un héritier pour leur élevage. Mais cette année-là, bien pire, arriva. Le roi de Suède voulait plus de minerais et pour les transporter, il décida d'utiliser les traîneaux des Samis. Et qui savaient le mieux voyager rapidement que ce peuple qui connaissait à la perfection les dangers de la Laponie. Étant un peuple pacifique, ils se laissèrent faire, ils agissaient sous la contrainte, mais ils devaient rester soudés pour se protéger. Mavnnel, elle soignait son peuple et assistait impuissante à la mort de ceux qui se faisaient exploités jusqu'à l'épuisement. [1637] une année qu'elle vivait cela, une année qu'elle voyait son peuple souffrir pour ce Roi qui les méprisait. Mavnnel ignorait ce qui la poussa à se révolter, mais en voyant son père s'écrouler d'épuisement et l'homme voulant s'en prendre à lui. La guérisseuse s'interposa, défendant son peuple, leur demandant du repos pour les siens. Pour réponse, elle sentit sa respiration se couper, puis une douleur vive. Son regard baissa vers son torse, là où une dague venait de la transpercer. Son regard se porta sur son père, encore au sol et elle le vit se lever, elle sentit sa force le retenir. Elle n'avait pas peur, elle ne pleurait pas, Mavnnel se sentait en sécurité auprès de lui, sûrement était-elle choquée par ce qui venait de lui arriver, mais au moins, elle partit dans une sensation de paix. À son réveil, elle était dans la tente du chaman qui chantait avec d'autres de son peuple. La douleur, c'est la seule chose qui lui traversa l'esprit avant de voir les regards surpris de tous. Le dieu Varaldenolmmái lui avait rendu son âme, elle avait encore à voir dans ce monde, ce furent les paroles du chaman. Des paroles qui la poussèrent à la fuite. Mavnnel ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Même si elle avait foi, elle n'aimait pas être au centre de l'attention, être simplement différente. [1644] sept années qu'elle suivait Caitriona, sept années ou elle avait appris que malgré la mort, elle reviendrait a la vie et bien sûr, elle avait besoin d'une preuve. Oui, elles possédaient des dons qu'elle ne maîtrisait pas du tout, oui, il y avait toutes ces personnes à qui elle était liée, mais à ce moment précis, elle avait besoin de mourir, de simplement ne plus douter. Seule, ses mains tremblaient, mais elle devait être certaine. Mavnnel ne choisit pas la plus facile des morts, le poison dévora son corps, la douleur la fit crier, la vie s'échappa de son corps pour lui être rendu. La preuve ultime, une action qui lui permit d'être en paix avec elle-même. Plus en confiance dans le monde qui l'entourait, elle abandonna Cait. Elles se retrouveraient, mais à présent, elle devait apprendre par elle-même à vivre en étant immortelle, attendant le jour où son dieu ne la ramènerait plus. [1807] des idées plein la tête, elle s'installait cette fois-ci en Angleterre. Il était cousin d'un Baron, une petite aristocratie, mais qui représentait bien plus qu'elle. Et pourtant, ce fut l'amour fou, un amour qui vint à l'effrayer, à mettre en doute son installation durant 5 ans à cet endroit. Mais il fut persévérant et devant un dieu qui ne représentait rien pour elle, Mavnnel vint à se marier de nouveau. Un mariage différent, car l'amour pour cet homme était encore plus fort. Auprès de lui, elle oubliait sa différence, elle était simplement heureuse. [1809]ses mains se posaient sur son ventre arrondi, elle lui chantait les chansons de son peuple, elle le couvait déjà, alors que l'enfant n'était pas encore sorti. Il était la réponse à des prières lointaines, d'une vie ou elle n'était encore que mortelle. Quand, on lui posa son fils dans ses bras, les larmes vinrent à couler sur ses joues. Il était si fragile, si parfait en son coeur. Elle n'avait aimé personne comme elle pouvait l'aimer.  [1812]  cinq ans qu'elle vivait en ce lieu, trois ans qu'elle n'avait pas quitter Wesley, le voyant grandir, s'émerveillant vers chacune de ses avancées. Elle ne voulait pas le quitter et pourtant, elle se devait de le protéger. Certains connaissaient leur existence et elle ne pouvait mettre en danger, la personne qui comptait le plus pour elle. Ce fut le coeur brisé qu'elle organisa sa troisième mort. Sa famille devait penser qu'elle n'était plus, pour pouvoir tourner la page. Ce fut le coeur brisée et toute en pleurant, qu'elle fit emballer sa monture. Celle-ci se précipitant dans les landes et provoqua sa chute, une chute non loin d'une falaise. Elle s'était bien organisée, avait bien choisi le terrain et ce fut ainsi qu'elle fut emportée par le précipice et emporter par les vagues. Son corps ne fut jamais retrouvé, mais une plaque commémorative reposait dans une chapelle. [1919]installée dans les montagnes de Suisse, elle vivait en recluse, ne se mêlant à personne. Voulant éviter cette guerre, voulant simplement être oublié. Son fils était sûrement mort, à présent et pourtant, elle n'arrivait pas à oublier son abandon. Pour le coup, ce furent des rêves d'une nouvelle constellation qui la poussa à sortir de sa léthargie. Elle reprit contenance en faisant la rencontre de Maïa.  [2018]de toute la portée, il était le plus calme. Maze choisi le petit corgi pour cette raison. Lui donnant le nom de Sam, il devint son nouveau compagnon de vie. Ce fut avec grande sourire qu'elle retourna dans sa maison en Finlande. Oui, elle était revenue sur ses terres natales et cela lui avait permis de se ressourcer. L'ancienne Samis avait pourtant une vie bien différence de celle qu'elle avait connus des siècles plus tôt, en ce même endroit. [2020] une nouvelle vie, un nouveau nom, un nouveau pays. Elle avait lancé la fléchette et était tombée sur les état-unis. Ce fut après beaucoup de recherche qu'elle choisie de s'établir pour les cinq prochaines années à Two-Harbor. Maze Kajava venait à disparaître, comme si elle n'avait jamais existé et Maeve Selvig venait de prendre place avec une vie inventée de toute pièce. [2021] des rêves troublants qui durait dans le temps, mais il lui fallut un moment avant de se décider de revoir Cait. Maeve voulait être certaine qu'elles ne seraient pas repérées, qu'elles ne courraient aucun risque à se retrouver. Car si elle avait beaucoup de contact avec sa constellation par la voie électroniques, cela faisait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas vue en face-à-face.