intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
nous soutenir



pub rpg design
Nous manquons de mortels et de membres de l'Ordre de l'Hydre !
✷ Avant de créer votre constellation, n'oubliez pas de jeter un coup d’œil aux scénarios et aux pré-liens du forum !
✷ Pour vous faire une idée des personnages et des statistiques du forum, c'est par ici.
-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

 

 [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach

Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Mer 17 Mar - 22:45


WHISKY’S GOOD PROOFING WATER
Ceallach & Alastair

« Finalement, ça vaut la peine de mourir, ça vaut la peine de tuer, ça vaut la peine d'aller en enfer. Amen. » – 1987 Irlande
Nuage de fumée qui plane dans le pub, pieds qui frappent le parquet et corps qui ondulent au rythme du folk joué par les musiciens surexcités, rires gras et joies exubérantes qui délient les langues autour des verres qui tintent et qui claquent : le brouhaha alentour inonde mes sens surdéveloppés. Triés, atténués, amenuisés, voilà des décennies que je gère aussi radicalement cette particularité qui a bien failli me faire virer fou il y a longtemps. Assis et accoudé au comptoir robuste, chemise blanche au col déboutonné et retroussée sur mes avant-bras veineux, je me délecte de l’arôme boisé du cigare entre mes doigts calleux, joignant mes volutes crachées avec dédain naturel à l'amas blanchâtre qui stagne au-dessus des têtes.

Une œillade furtive sur ma montre luxueuse qui orne mon poignet, le rendez-vous n’a pas encore sonné. Des semaines que j’attends cet entretien. Ce journaliste a la langue trop pendue, bordel. Depuis que j’suis en affaire avec Irlande du Nord, les rumeurs vont bon train. Et ce putain d’échotier se plaît à laisser planer le doute sur la source des ravitaillements de l’IRA. Sauf que ma tronche est concernée. Et ouais, la guerre c’est mon gagne pain. Là où le sang coule, la où les révoltes éclatent, là où les propositions pleuvent, j’suis derrière chaque foutue main qui appuie sur la détente. Je fournis au prix de l’hémoglobine qui tapisse le pavé. Autant dire que les biftons s’amassent à foison depuis que j’ai pactisé avec l’Armée Républicaine d’Irlande. Et de tout évidence, c’te bobardier adore taper dans la fourmilière et donner de quoi filer un coup de jugeote aux endormis. Mauvais pour le business. Ou pas. Parce que s'il est capable de ça, c’est que les informations qu’il amasse sont de parfaits petits cocktails Molotov à bien s'foutre dans la poche et à garder précieusement sous le bras.

Capish pourquoi j’cherche tant que ça à le joindre pour le corrompre en bonne et due forme ? Lui et ses satanés p’tits tours de passe-passe pour tromper son p’tit monde. Ouais, pas con le fils de catin : c’est en plein lieu public qu’il me donne enfin rendez-vous. Ici même, dans c’pub de surexcités qui s’laissent posséder par leurs musiques de tarés. Pas étonnant qu’ça parte en couilles dans les quartiers Nord, plus rien n’a de sens après tout, alors autant s’ranger du côté du plus dingue des protagonistes de c’conflit historique. Et c’est en plein contraste avec l’euphorie qui bat entre ces murs que j’attends à ce foutu bar et observe la foule.

Un calme olympien qui anime ma carcasse charpentée, je fume et bois avec une lenteur et une tranquillité débordantes d’assurance. Mes gestes sont las, presque excédés. Faut dire que j’m’emmerde sévère au beau milieu de c’beau monde. Silhouette pénarde et éternellement tendue, un peu trop sage pour l’ambiance environnante, ma cervelle surchauffe pourtant. Ouais, ça se passe toujours là-haut, au final. La matière grise est constamment en activité, observant chaque groupe d’individus à droite, à gauche. Scannant chaque type que j’trouve louche qui s’glisse à l’arrière du pub, et reluquant les plus jolies formes qui m’passent sous le nez. Mes yeux plissés sous la fumée de mon cylindre de tabac, je tire sur la tête et me repais de ses arômes corsées, tout en laissant mon regard sombre vagabonder sur l’assemblée folle en essayant de trouver ce journaliste de mes couilles. Un soupire s’extirpe finalement d’entre mes lèvres alors que mes doigts viennent lisser le bouc rugueux encadrant ma bouche qui s’ouvre sous le geste lascif. Mon flingue glissé sous ma ceinture ne me servira définitivement pas ce soir. Alors c’est la chanteuse qui attire finalement mon attention, happant mon ouïe fine. Si ses cordes vocales vibrent trop harmonieusement, c’est son palpitant frénétique qui a raison de ma lubie sanguine. Ouais je l’entends pomper jusqu’ici : mélodie enivrante qui prend un sens certain pour le primitif que je suis.

C’est plus fort que moi, j’en plisse les paupières et ramène mon verre pour m'enfiler une lampée de son liquide ambré. Et j’ai cette putain d’impression qu’un regard lourd pèse soudain sur mes épaules sans en trouver la source. Est-ce-que c’est ce p’tit malin de journaliste ? Un rictus s’en étire salement sur ma tronche sans pour autant que je lâche l’artiste rousse de mes iris profonds. Chevelure qui flamboie au milieu de la beuverie et qui m’rappelle la couleur du sang, cette sève humaine qui a le dont d’attiser mes pires instincts. Je ne jure que par l’hémoglobine, malgré moi. Un foutu tordu qui soulage le moindre de ses travers par le versement de cette eau de vie. Pulsion meurtrière dans les veines, j’peux pas m’empêcher d’imaginer la langoureuse aubade de ce cœur une fois privé de son activité favorite. Voilà comment je réussis finalement à me divertir en patientant silencieusement, accusant avec irritation cette saloperie de sensation d’être observé.
(c) DΛNDELION


Dernière édition par Alastair O'Connor le Ven 7 Mai - 0:39, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Mer 17 Mar - 23:44

C’est vrai, elle vit trop vite, Ceallach. Avec cet entrain naturel qui la pousse régulièrement - perpétuellement - à subir la fronde de la morale des uns et les menaces des autres. Ceallach, c’est l’excès qui la caractérise, les trop qui se succèdent dans un monde rempli de vide. Tu t’entêtes trop Ceallach. Tu provoques trop. Tu nargues trop. Tu joues trop. Tu défis trop. Tu fais trop de vague. Trop trop trop trop ! Quelle audace ! Quelle impertinence ! Tiens ta langue ! Modère-toi ! Sois prudente ! Reste tranquille ! Pose tes armes ! Range toi ! Un jour tu finiras mal. Un jour tu bramera sur ton sort. Non, elle ne pleurera pas Ceallach : Parce que quoi qu’on en dise, elle ne craint aucune conséquence de ses décisions quand bien même celles-ci la mèneraient à l’échafaud. Elle aura vécu dans l’intégralité de ses convictions et l’entièreté de ce qu’elle est sans se soucier du regard des autres, et ça aura été suffisant. Désormais, elle envisage le présent comme s’il était éternel. Elle déchire les diktats pour en faire des gommettes qu’elle éparpille au grès de ses envies ; piétinant du talon les protocoles de conformité jusqu’à ce que leurs préceptes s’enterrent six pieds dessous. Tout ce qui ne se passe pas à l’instant T, n’est que futilité à braver pour la femme vibrant d’une passion dévorante quasiment meurtrière. De ces mots qu’on lui rabâche en boucle dans l’espoir qu’ils finissent par atteindre sa raison – Tais toi Ceallach - à ce mépris perpétuel de ce que la société attend d’elle - Oh Diable ! quelle inconvenance ! - Instable petite créature blonde qui ne fait que danser sur la marginalité en jouant les cibles à abattre. Elle les a toutes entendues, les excuses bancales et bienséantes dont elle ne s’est jamais offusquée, ni avant ni maintenant. Sa vie, elle en prend possession à chaque souffle qu’elle expire de la même manière qu’elle consume ses désirs au moment même où ils flottent dans son esprit. Demain pourrait ne jamais se lever, et quand on a une existence aussi décousue, c’est une alternative à ne jamais écarter. Alors, elle ne veut pas passer à côté de regrets. Elle ne veut pas se languir de sa propre vie Ceallach ; l’observer derrière la paroi cobalt de ses yeux comme un spectatrice étherisée par la peur de se voir échouer.

Rapidement, elle glisse son beretta à la ceinture de son pantalon en cuir. Libre mais pas inconsciente. Beaucoup trop de salauds veulent sa peau et elle n’est pas vraiment – du tout -  disposée à les laisser l’écorcher sans emporter leurs vies avec elle dans l’autre monde. Elle a prit ses dispositions, bien entendu ; tout le schéma habituel de ruses et de conservation. Marlone avait endossé son rôle avec beaucoup de brio - c’est bien pour ça qu’elle l’avait embauché d’ailleurs – lorsque des gonzes à l’accent anglais très prononcés avaient cherché à obtenir une entrevue avec leur patron, croyant déjà faire face au journaliste en question. Elle était restée là, derrière la porte à les écouter discutailler. Avec un tel nom en signature, qui aurait pu croire que dans une société aussi phallocrate, ce fut une femme qui tenait les rennes ?  
Alors elle arbore une moue impudent sur le visage lorsqu’elle fourre le telephone dans son sac. Ces joujoux à peine commercialisé valent une certaines somme qu’elle n’aurait pu débourser si son influence ne lui avait pas permis de marchander un tel engin. Rien n’est laissé au hasard. Pas même le pub où elle lui a donné rencard. Après tout, Tim l’a vu grandir quand elle courrait en culotte courte dans son bar. Alors lorsque son fils a reprit l’flambeau elle y a aussitôt établi son QG. Là bas, elle a assez confiance aux joyeux lurons qui s’y trouvent ; avec eux, pas d’entourloupes et pas de félonie. Des Irlandais. Des purs. De ceux qui voient d’un mauvais œil la présence des anglais sur leur territoire : et ça … ça a pas du lui plaire au Patron des corniauds qui se sont pointés à son bureau.  Sourire goguenard sur les lèvres à cette pensées, sa facétie aura le mérite de directement le confronter à ses règles. Tant qu’elle sait pas c’qu’il lui veut, le british, c’est ainsi qu’elle mettra carte sur table.

Fumée de cigarettes en volutes bleutées. Effluves d’alcools en ivresse distillées dans les airs. La combinaison de quelques paradis artificiels ankylosant l’atmosphère feutrée de la salle. Elle hume à pleins nez, laisse pénétrer les fragrances jusqu’à ses poumons ; retour à la maison. Quelques signe de la main à ses acolytes la saluant joyeusement lorsqu’elle fait claquer ses bottines sur le plancher du Pub. C’est auprès de Mike qu’elle se penche au comptoir, l’oreille tendue à ses lèvres desquelles il lui susurre la position de l’anglais. Mouvement de tête bref en signe d’aquiescement. Remerciement d’un clin d’oeil. Ceallach avise sans ménagement la silhouette pointée de l’Homme en question. Elle ne s’y attendait pas à ce que le portrait du type soit de cet acabit. En réalité, elle s’était faite à l’idée que ce grand monsieur aurait des allures de dandy anglais, le genre un peu lisse qui porte le flegme sur le costard plus que sur les lippes – Pas qu’il serait de ces belles gueules sombres macérant dans un charisme venimeux. Mais là, ça dépasse ses attentes ; le danger grouille sur son visage placide. Y’a un truc qui tique, un truc qui renâcle. Le regard est vif, encombré de secousses sur des traits taciturnes. Et elle, c’est autre chose qui la remue. Elle est curieuse, Ceallach, et c’est cette même curiosité qu’elle porte en étendard lorsqu’elle l’épie outrageusement d’un air chineur. Qu’est ce qu’il lui veut ? Parce qu’il jure de manière déconcertante avec le reste de la houle et que ça la fait bader, un peu, à le toiser ainsi. Décortiquer. Analyser. Détailler chacun de ses mouvement. Elle reste quelques minutes là, sur son tabouret à le pétrir du regard pour en disséquer les contours.  D’un signe de main, elle commande auprès de Mike et se saisit des deux verres avant d’enfin se diriger vers l’homme visiblement occupé à défricher des yeux la nana qui s’égosille. Finalement, tous les hommes ne sont pas bien difficile à cerner – qu’elle pense avec un brin de vanité alors qu’elle s’approche de plus en plus près. «  Elle s’appelle Maureen. » la réplique claque, et c’est sans même attendre qu’il ne l’incite à prendre place qu’elle tire la chaise pour s’y asseoir. «  Et elle finit dans 1heure. » Bruit de verre qui cogne le comptoir, d’un geste elle pousse le verre vers son interlocuteur sans le quitter du regard.  «  Bushmills single malt, 21 ans d’âge. De la réserve personnelle du gérant. » Entre ses doigts, le liquide ocre tournoie dans son réceptacle de verre. Plongée dans sa contemplation de la boisson, la blonde l’agite encore un peu plus vite pour finalement la porter à son nez puis à sa bouche et d’en suçoter une gorgée jusque dans sa gorge qu’elle déploie dans l’intention évidente d’en savourer les arômes. «  Un orgasme pour les papilles par sa rondeur et son effervescence sous la langue. » Ce n’est ni par provocation, ni par caprice qu’elle s’impose Ceallach ; mais elle n’est pas de nature à s’effacer. Pas même devant la mine d’un mâle dont les yeux sont aussi incendiaire qu’un chardon ardent. Ce que les hommes font, elle peut le faire aussi – le message est ainsi passé. «  Je refuse d’entamer une quelconque conversation d’ordre professionnelle sans une lappée de ce nectar. ça serait un blasphème à l'Irlande. » Et ce n’est qu’à ce moment, que la provocation lui scinde les lèvres dans un sourire de malice. «  Paraît que vous cherchiez à m’rencontrer. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Jeu 18 Mar - 1:02


WHISKY’S GOOD PROOFING WATER
Ceallach & Alastair

« Finalement, ça vaut la peine de mourir, ça vaut la peine de tuer, ça vaut la peine d'aller en enfer. Amen. » – 1987
Ce cœur. Il bat, il se débat, il accélère et ralentit, s’emballe et s’apaise dans cette foutue et minuscule cage thoracique : mélodie irrégulière typique d’un organe pris entre deux feux. Ariette hypnotisante, focalisant l’ouïe jusqu’à n’entendre plus qu’un boum boum boum assourdissant et grisant. A tel point que le reste du bar n’est plus qu’un brouhaha étouffé à mes oreilles, une symphonie résonnante, noyée sous des litres d’eau. Ouais, je n’entends plus que ce cardio qui frappe jusque dans mes tempes se calant sur le pompage de mon propre sang, alors que ma tronche, elle, reste impassible. Seul mouvement perceptible, mes doigts qui se serrent lentement en des poings pour broyer le vide. Broyer jusqu’à saisir le fantôme de ce myocarde que j’aime imaginer au creux de mes paumes. Trop aliéné par cette foutue soif ardente et inassouvissable, trop obsédé par cette aversion pour le commun des mortels  : mes pupilles contractées peinent à se détourner de ce fléau rougeoyant.

« Elle s’appelle Maureen. », ça claque de nulle part comme un fouet qui cherche l’attention du fauve. Pas un seul mouvement de ma part, ni même un sourcillement. La nuque raide, j’accuse juste le coup du bordel ambiant qui revient me gifler la tronche. Plus de concentration sensorielle, tout éclate et mes sens sont à nouveau inondés par l’orchestre désordonné des fêtards ici présents. Grincement de la chaise à mes côtés, si l’on me compare bien souvent à un cabot rongé par la rage, mon jugement hautain du coin de l’œil aurait vite été comparé à un pivot dédaigneux de l’une de mes oreilles dressées sur le crâne. « Et elle finit dans 1 heure », nouvelle tornade de mots qui m’fait grogner bassement. Un dernier regard vers celle qui aura diverti le borderline hématophile que j’suis. Et puis le verre qui glisse sous mon pif m’attire l’œil. Orgueil sur ma gueule barbue, je fixe le gobelet transparent dans un souffle las qui s’extirpe de mes narines. On compte vraiment me péter les couilles avec un whisky à la con ?

Question muette qui transparaît pourtant sur ma sale face quand j’hausse enfin un sourcil vers la nénette qui vient de s’foutre à son aise. Front creusé par l’expression rude d’arrogance qui assombri mes traits bourrins, l’attention est soudainement attirée par la sulfureuse silhouette qui s’dessine sous ma rétine et qui plaide en faveur de son whisky irlandais de mes deux. Blonde à m’éclater les prunelles, belle à faire clamser le plus aguerri des immortels, j’croise des yeux d’arctique qui feraient pourtant fondre la banquise. Ouais, un feu polaire qui crépite avec malice au creux de ses billes. Mon front se ride davantage devant la démone qui décide finalement de s’enfiler une lampée de sa boisson sous mes yeux plissés. Carotide souple et battante qui percute mon ouïe, satané regard sombre qui coule sur sa gorge laiteuse, ça hypnotise d’emblée le dément qui grouille sous ma peau. Et pourtant rien à l’œil nu. Encore une fois, c’est dans ma caboche que ça vrille, alors que ma carcasse dure et stoïque ne bronche pas au milieu de c’vacarme, toujours avachie nonchalamment contre le dossier de la chaise, poings sur le comptoir. Seul un léger frémissement des coins de ma bouche qui tiquent brièvement vers le bas. Gestuelle sarcastique, ralliant silencieusement devant les arguments de la blonde qui défend bien son Single Malt.

Mais qu’est-ce qu’elle vient foutre ici, au juste ? Parler orgasme gustatif et rondeurs délicates d’un vingt-et-un ans d’âge ? J’en doute. Grande gueule aux burnes bien accrochées, elle a, de toute évidence, pas le profil type de la plupart des pimbêches qui s’tortille et creuse des reins pour attirer l’attention des mâles. Encore moins celle de la sage petite bonne de famille avec une tribu d’marmots à faire grailler. Pas d’alliance au doigt, apparemment pas d’corde au cou non plus. Mon inspection silencieuse dure depuis qu’elle a posé son cul sur cette foutue chaise. Elle joue, la belle, mais j’ai pas de temps à perdre avec une effrontée qui pourrait rivaliser avec le plus couillu du quartier. Et puis un éclat, le son d’un rire soufflé par mes narines, voilà juste que j’me décale et me redresse pour retourner m’accouder sur la surface tout en lissant ma barbe. J’sais pas c’qui m’fait le plus marrer à l’entente d’une conversation d’ordre professionnel ou bien son amour indécrottable pour son île de malheur. Le Blasphème c’est sûrement de n’avoir jamais goûté au whisky anglais, mais dois-je rappeler que presqu’un siècle s’est écoulé depuis la dernière distillerie en activité ? Merde ça ferait p’t’être un peu trop tilt pour la mortelle.

Mortelle qui doit subir ce rictus arrogant alors que j’arrache le verre de ses mains pour plutôt faire glisser le mien vers elle à même le bois. D’un coup de passe-passe, j’échange simplement nos alcools, parce que j’suis pas le dernier des cons. Deux siècles qu’on essaie de m’enculer comme un lapin de six semaines, qu’on tente de m’buter, de m’planter la lame entre les omoplates ou d’me faire mousser le gosier. C’pas la belle petite gueule de la nénette qui m’fera baisser la garde. Pas qu’la mort me fasse peur : j’ai juste pas envie de dégobiller mes tripes avant de renaître de mes cendres. Alors je l’emmerde, elle et ses copains irlandais. J’les vois ces regards depuis tout à l’heure : ceux qu’on accroche à la bouse avec un air dégouté en tentant d’chasser les mouches qui tournent autour. Pourtant on ose pas l’approcher la merde, elle est contagieuse, hein ! Le British qui coule dans mes veines les feraient bien tous sauter dans leur pub de mes couilles, mais l’IRA paie bien, ce serait du gâchis pour le business. « Paraît que vous cherchiez à m’rencontrer. », ce sourire de branleuse. J’viens d’une époque où la gente féminine n’était bonne qu’à ouvrir les cuisses et fermer sa gueule. Depuis quand, ça a changé c’t’affaire, au juste ?

« J’crois pas qu’j’ai d’mandé à taper la causette avec la serveuse… Ou quelconque autre service du genre. », froid, c’est d’un regard hautain sous un sourcil haussé que je dévale sa silhouette, n’oubliant aucun détail de ses atouts, laissant libre interprétation de mes paroles à l’interlocutrice. Elle a rien d’tout ça, la blonde, mais j’compte pas m’éterniser avec sa belle trogne tandis que j’attends quelqu’un, alors autant la contrarier pour qu'elle se barre fissa. J’ramène finalement son fameux verre entre mes propres lippes pour y glisser un filet ambré. Rien à voir avec la daube que j’ai commandé, mais rien ne vaut les vrais malts anglais disparus. La patrie sûrement, hein. Et de cette même attitude un peu trop sereine qui cache la rage qui serpente sous la carne, l’ombre d’un rictus tique brièvement à la commissure de ma bouche quand j’avale la lampée et remonte mon verre pour en désigner son contenu. « Mais j’présume qu’un merci serait de rigueur… J’vous retiens pas, j’attends quelqu'un pour une réelle conversation d’ordre professionnel. », politesse, politesse, toujours politesse. C’est de ce même dédain qui j’lui lance une dernière œillade sans m’attarder. Coup d’œil sur ma montre, l’heure passe et toujours personne. Ce fils de pute me prendrait pour un con ? Parce que non, putain non, j’veux pas croire que ce satané journaliste, c’est elle. Impossible.
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Jeu 18 Mar - 11:20

Elle se fait fauve en embuscade lorsqu’elle fait claquer sa langue sur la lignée de canines accompagnant son sourire éhonté. Sans même détacher son regard du visage brumeux de l’étranger, Ceallach accompagne le regard de l’homme, enfin résolu à lui accorder une œillade fureteuse sur la silhouette - jusqu’à le coincer entre ses yeux incendiaires. Ecorcher ses prunelles jusqu’a en lécher la cornée - c’est son indifférence des premières secondes qui a titillé son besoin à le débusquer de son flegme, l’anglais - parce que ce ne sont pas des manières qu’elle apprécie lorsqu’on foule du pieds son territoire, à la lionne. Alors, bien evidemment, elle persiste Ceallach, et n’a de satisfaction qu’a voir les pupilles de l’etranger se dilater de curiosité. Elle se redresse, presque triviale, L’air redoutable trainant sur son museau ; y’a un truc qui frôle l’injure dans la manière qu’il a de se tenir là, avec ses gestes beaucoup trop policés pour être honnête jurant avec véhémence à ce qui se trame dans son regard brutal. On ne bluffe pas un bluffeur. Qu’elle se dit, l’irlandaise, sans effilocher l’ourlé de ses lèvres même quand ça tique au coin des siennes, à l’homme.  Elle en a vu d’autres, et ne se laisse jamais amadouer par une sinistre bobine, même lorsque celle-ci asticote ses instincts carnivores et taquine ses fringales nocturnes.

ça ne la quitte pas. Jamais. ça lui colle à la peau ; cette façon singulière qu’elle a de garder sa garde haute - réflexe habile résultant du dur labeur de ses entraînements - même en matière psychologique, elle voudrait pas érafler son armure : provocation, bravade -  de quoi nourrir son minois d’une expression imperméable de défi et d’agacerie. C’est très simple en fin de compte : comme dans une partie de hold’em, Ceallach n’admet la controverse et la débâcle que lorsqu’elle se solde par le gain de sa victoire. Et justement, celui qui vient de rejoindre la partie à l’air du même acabit qu’elle. L’arrogance distillée sur ses silences, l’insolence tanné sur sa bouche scellée de rictus ; et son tour de passe passe qui fait vrombir la gorge de la belle en une moue amusée. Un peu parano le bonhomme, qu’elle jauge, tout en se mordant la langue pour ne pas lui cracher à la figure qu’ignorant son identité, elle ne voit pas ce qu’elle pourrait bien faire de son cadavre au milieu d’un bar infesté de témoins. ça serait vraiment le truc le plus idiot qu’elle puisse faire dans l’sens où - jusqu’à preuve du contraire - il est le seul à avoir quémandé sa présence.

Les yeux roulent dans leurs orbites ; elle aura au moins apprit un truc - ce mec, il a l’air d’avoir pas mal d’ennemis pour qu’il se préoccupe de ce genre de détails. Ce qui, bien sûr, ne fait qu’accroitre sa curiosité : c’est qui ce mec ? Et  pourquoi il la réclame à sa table? - enfin à la sienne. Ceallach avise encore cette silhouette qu’elle martèle de son regard cobalt, ne s’en détourne que pour observer le verre fraîchement échangé, le saisir rapidement entre ses doigts et en vider le contenu en une seule rasade. Pas mal pour du pseudo poison. Tintement du récipient sur le comptoir ; langue qu’elle se passe sur la bouche pour y récupérer quelques gouttes vagabondes. Et le feu dans sa gorge - surtout - dont elle exulte par une semie grimace et une expiration corrosive. Il y a ses doigts qu’elle se traîne jusqu’à la commissure de sa babine avant d’a nouveau reporter son attention sur l’anglais.  Et elle s’y attendait - à voir la mine qu’il se paie derrière la paroi sombre de son visage - à ce qu’il se farde de cette nonchalance grossière et la pousse à s’investir du rôle de la créature chétive en jupon, offensée d’une verve polissonne. Reste à parier qu’il ne s’attendait probablement pas à ce qu’elle digère l’offense d’un éclat de rire. Pauvre gars, ils ont été nombreux à s’essayer à ce jeu, ça fait bien longtemps qu’elle ne s’en offusque plus - en vérité, elle s’attendait quand même à plus original qu’une semie comparaison à la péripatéticienne du coin réhaussé d’une lucarne lubrique. Déception de la part d’un homme qui porte l’orgueil en étole d’or autour de ses épaules.Tac au tac. Ton qui se veut à l'échelle de sa tyrannie verbale.  " Et moi j'crois pas que vous auriez de quoi raquer mes… services si j'étais vraiment une poule de ce genre, sassenach. Y'a des trucs que même les tapineuses font pas par ici. " Comme, se laisser payer par des anglais en une période se voulant propice à l'émancipation de l’Irlande de ses oppresseurs - surtout dans ce quartier. Et une belle gueule et quelques billets verts ne suffiraient pas. " Hum.. Je fais pas vraiment credit sur le sexisme…Donc qu’on se le dise, vous pouvez toujours mettre vos roubignoles sur la table, personnellement, je m'en tamponne le coquillard. C’est à votre convenance, si ça peut vous faire plaisir de jouer à ça.." Haussement d'épaule avant de prendre un peu plus son aise sur le tabouret. Oh non, elle compte pas partir. Pas qu’elle en ai quelque chose à faire de ce qu’il est venu lui demander - ça le regarde - mais, son attention est piquée. Ceallach, elle perd jamais une occasion de faire front à tous ceux qui cherchent à la tordre - après tout, il ne serait pas dans son intérêt qu’elle se contente de tourner les talons à le laisser se ronger le frein quant à la mauvaise humeur qu’il se traîne. Oh non… C’est pas vraiment de son ressort à Ceallach. Et bien qu’il mette toute la volonté du monde à la contrarier, ce genre de joutes ne fait qu’accroitre sa férocité. "Mallaichte bas *…". yeux levés vers le ciel. " C'est inné chez tous les anglais de croire qu'il faut forcément une queue dans le froc pour faire autre chose que la popote ou c'est juste votre manière à vous d'être un… gentleman? " Cinglante. Piquante. grinçanter, surtout.  Le sarcasme siffle de sa langue venimeuse sans même dénaturé ce fichu sourire qu’elle refuse d’entâcher d’une moue agacée. Se contente d’ailleurs d’épier du coin de l’oeil le bonhomme et sa carrure qui n’a rien d’un gentilhomme - de quoi marquer obstinément l’ironie qu’elle lui dégoise sans vergogne. Un soupir fini par franchir la barrière de sa bouche. Cette fois-ci, c’est vers le tenancier qu’elle se tourne. “ Hey Marlone ! file moi ton téléphone, steuplait, le monsieur à besoin de passer un coup de fil urgent." Devant la mine méfiante du gérant, Ceallach solde sa demande d’un clin d’oeil entendu. An e’n fhirinn a th’agad? **” acquiescement enthousiaste “ Aye!” Ledit Marlone s’abaisse et, de sous le comptoir, sort l’engin qu’il pose auprès de la belle. Gracié d’une oeillade langoureuse, l’homme se détourne bien vite de la blonde dans un tic nerveux. " … Les toutous  que vous avez envoyés à mon bureau ont dû vous donner un numéro de téléphone..." Et elle garde justement le telephone en question dans son sac. un outil fort utile en ce genre de situation, bien que son autonomie soit limité - ce n’est pas vraiment pour des conversation de courtoisie qu’elle l’use de toute manière. "Vous serez fixé et peut-être que nous pourrons ainsi arrêter de perdre notre temps. J’aimerais bien profiter du reste de ma soirée et me descendre quelques pintes sans avoir à justifier de mon identité auprès d’un type qui a expressément lui-même cherché à me rencontrer." haussement d’épaule faussement innocent et moue impudente sur la trogne lorsqu’elle sort son propre téléphone de son sac pour le poser juste à côté du large combiné du bar. “ C’est comme vous voulez. sassenach

*”La mort noire” : expression d’exaspération écossaise.
**Tu me dis la vérité?
*** Oui !

Sassenach : Anglais
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Ven 19 Mar - 1:57


WHISKY’S GOOD PROOFING WATER
Ceallach & Alastair

« Finalement, ça vaut la peine de mourir, ça vaut la peine de tuer, ça vaut la peine d'aller en enfer. Amen. » – 1987
Grincement de dents. Le masque stoïque craquèle avant de se solidifier devant la blonde qui s’impose sans préavis, cul vissé sur le putain de tabouret voisin. Et elle ricane, l’effrontée, alors que je l’attaque sans une once légère qui marquerait un humour quelconque. Non, j’la retiens pas, bordel. Pourtant j’suis pas étonné de sa répartie : femme de poigne, sans aucun doute, la catin que j’ai sous-entendu n’aurait pas la gorge assez lâche pour s’égosiller comme elle le fait… ni pour avaler d’une traite cette saloperie de poison irlandais dont elle vantait les mérites. Il va bien falloir se rendre à l’évidence, cette gonzesse se tue à éradiquer la réelle place du sexe inférieur et a sûrement décidé de briser mes propres burnes pour étaler ses intentions. Avec un vagin entre les cuisses, sûrement que j’aurai dégommé un connard dans mon genre : paranoïaque, indifférent, peu avenant, au jugement bien ancré. Et c’est très certainement ce qu’elle essaie déjà de faire, d’une allocution tranchante et cinglante dont le sarcasme transpire dans chacune de ses moues impudentes qui n’échappent pas à mon regard acerbe et sombre. Léger haussement d’un seul sourcil à l’entente de cette satanée langue étrangère, ma gueule se renfrogne finalement dans la foulée. J’aurai pu me froisser devant la bravade d’une chouineuse pareille, un foutu vagin sur pattes, rien de plus, hein ? Mais elle m’emmerde plus qu’autre chose. « En effet, elles ont pas l’air de la fermer par ici. Si décevant. », que je grommèle le poing toujours serré alors que l’autre s’empare à nouveau du cigare à mes côtés. Elles ? Les tapineuses du coin. « Sûrement votre putain d’indépendance qui vous monte au ciboulot. A croire que ça pourrait redorer la condition féminine par la même occasion. Qu’est-ce qu’on ferait pas par conviction, pas vrai ! », un rictus cette fois qui s’étire sur ma tronche. Railleur et froid, rien de bien avenant. C’est juste risible de voir à quel point cette île s’époumone à réclamer ses droits comme les femmes bataillent depuis des siècles pour une liberté pourtant inscrite dans la constitution depuis des décennies. Ouais, la liberté, cette belle illusion. Risible et fructueuse. Et il s’efface, le sourire, dès que j’ramène le cylindre de tabac à ma bouche pour aspirer avec conséquence sur sa tête. Et les volutes de fumées s’évanouissent en saccades sur sa trogne foutrement agaçante mais secrètement envoûtante quand ma voix graveleuse s’abat à nouveau sereinement : « Vous méprenez pas, j’ai bien l’impression que c’est vous qui vous tuez à m’prouver qu’une paire de couilles se balade dans votre cuir, prête à jaillir sur cette putain de table. ». Surface de bois que j’pointe d’un coup de menton, elle perd son temps à essayer de me foutre en rogne, même avec ses satanés yeux bleus qui se lèvent arrogamment au ciel. « Mais j’vous en pries, après tout, les femmes d’abord, non ? Ça, c’est mon côté Dandy. Me remerciez pas. ».

Rictus qui apparaît et disparaît aussitôt tandis que ma paume lui présente la fameuse tzble presque théâtralement. Mes traits durs peinent de toute évidence à se prêter au jeu du sourire hypocrite et à concourir avec la belle. Juste un tic, un frémissement de la commissure de mes lèvres au coin de ma barbe drue. Disons que j’ai plus urgent à traiter. Mais à croire que la blonde me prend au mot de gentleman quand elle siffle son chien irlandais derrière le bar. Un coup d’œil de travers, c’est celui-là même qui m’a accueilli le premier d’une œillade rembrunie. Ils ont piffé le British comme un cabot qui flaire la gangrène. Tous autant qu’ils sont, leurs regards dédaigneux et chuchotements lointains ne m’ont jamais échappé. Dès que ma semelle a passé le pas d’la porte, l’anglais a fait grincer les dents autant que l’parquet. Meilleur alibi pour ces charognes en manque de reconnaissance pour songer à mon sang sur leurs mains pouilleuses. Pourtant j’garde cet éternel aplomb quand il se pointe et qu’après un échange dans leur charabia dégueulasse, fait glisser un téléphone sur la surface plane devant la gonzesse. La blonde s’paie le luxe et j’en aspire le sifflement sardonique d’un faux air impressionné, devant cette nouvelle technologie qui a le don de m’faire disjoncter. Ouais en effet, on m’a bien filé un numéro. Et c’est à ce moment que j’plisse les yeux. Elle a la gueule, pas vrai. Elle a la gueule et les burnes. Elle a la langue et l’audace. C’est fissa que ma tronche déjà loin d’être avenante se ferme et que mon regard sombre se met à luire intensément d’un dédain certain comme d’une soudaine curiosité malsaine. J’pige évidement où elle veut en venir, mais ma foutue fierté se bloque à c’te conviction de phallo. Elle, elle peut pas être ce putain de journaliste à la con. Non ! Bordel. Je coince mon cigare entre mes dents, prenant sur moi pour pas le broyer entre mes molaires. Et d’un geste minime et autoritaire, mes doigts s’agitent lentement au-dessus de mon épaule. Un type sort de l’ombre, non loin derrière pour se planter dans mon dos. Un sbire qu’on m’a filé sur le terrain lorsque je suis venu parler affaire avec l’IRA avec un nom à crécher dehors. C’est qu’on bichonne le meilleur fournisseur par ici. Alors autant se servir du chien de garde qu’on m’a gentiment confié. Mains libres, j’tâte la poche de ma chemise pour un sortir ce putain de numéro, non sans cracher un soupire las et hautain. Un coup d’œil dessus avant de fixer la belle blonde, coincé entre mon index et mon majeur… j’le brandis avec nonchalance au mec silencieux derrière mon épaule. La consigne est clair, faut qu’il aille le composer comme un grand. Et même si j’ai cette fichue impression de merde que c’te lionne crache la vérité, j’veux pas croire à ce sort de merde. Mes yeux restent plantés dans les siens, les soutiennent, d’un feu ardent, brillant d’orgueil et de cette colère qui se faufile déjà dans mes veines. Le type s’active, décroche le combiner. L’ouïe est déjà concentrée sur ces gestes qu’il effectue avec mécanisme, sur ce palpitant qui rate pas, sur ce souffle régulier : pas de mensonge, pas d’enculade.

Et la putain de sonnerie stridente se répercute sur le bois. Il vibre avec ça, saloperie de technologie à la con. De quoi faire vriller ma cervelle bancale. J’en plisse les yeux avant de les détourner de la blonde pour guetter d’un mauvais œil c’t’engin de malheur qui tressaute sur la table comme un épileptique. Il s’arrête pas, bordel, il s’arrête pas, à tel point que j’retire le cigare de mes lèvres d’un mouvement rageur. C’est juste devant ce nouveau fléau de consommation que j’arrive à perdre doucement patience. L’autre doit s’éclater au combiné sans comprendre qu’il peut rester une plombe au bout du fil. Pas irlandais pour rien, celui-là ! Bon sang ! J’en grince des dents, ride et creuse le front, à deux doigts de siffler d’impatience. Et d’un claquement tendu et agacé de mes doigts, j’ordonne au type là-bas de raccrocher ce foutu téléphone. Tic nerveux sur la tronche, résulté par un rictus crispé à en dévoiler mes prémolaires. Ça, ça putain, ça m’rend fou. Heureusement, le clébard est si bien dressé qu’il raccroche aussitôt et retourne au panier. Et j’verrouille encore les mâchoires. Parce que le silence soudain me laisse à la réflexion. C’est elle. Bordel ouais, cet enfoiré de bobardier, il est devant moi, un satané vagin entre les cuisses et une paire de seins à la place d’une bedaine bien dégueulasse. Damn. Et j’veux m’le foutre dans la poche… mal barré, mon vieux ! Je renfile ce flegme, cette allure stoïque. Pourtant ça fuse et ça éclate là-haut. Humidification des lippes sèches, réflexion silencieuse, verre rapporté à ma bouche, je brûle le gosier d’une traite avant de faire tinter le contenant sur la table. Et la réplique glisse, un renâclement entre les dents serrées : « J’comprends mieux la grande gueule et la langue cinglante... Ce besoin de toujours vouloir s’imposer, pour une gonzesse en plus. Ça pèse, les burnes chez vous… Ceallach ? ». Deux syllabes articulées, un prénom incertain qui m’a été donné mais qui claque et vibre un peu trop sensuellement sous ma langue. Dernière taffe sur le cigare qui rejoint le cendrier, ça m’arrache la gueule d’admettre cette putain de défaite. Dos qui se redresse avant de se pencher en avant, avants-bras sur la table, montre qui raye le bois, espace réduit entre la nénette et ma carcasse imposante, j’incline ma tronche et m’efforce de ne pas m’attarder sur cette trogne qui m’inspire tout un tas de sales choses : « J’suis sûr qu’on peut trouver un terrain d’entente vous et moi. », parlotte hypocrite, j’cache pas ma dégaine insolente même si je tente clairement d’arrondir les angles par mon flegme arrogant ponctué par des mouvements nonchalants, d'épaules ou de mains : « Vous savez pas mal de choses.. Et j’suis un chouïa curieux. Comprenez ? Si on peut trouver un arrangement sans rapport de force, ça serait encore mieux. Confiance mutuelle, tout ça.. ».
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Dim 21 Mar - 17:11

Whisky's good proofing water
Ceallach ft. Alastair

Il y tient à sa foutue fierté. Et c’est peut-être pour ça qu’elle s’accroche autant, Ceallach, avec sa saleté de sourire sur les lèvres dont elle ne se défait que pour articuler les palabres aiguisés qu’elle lui décoche.  Oh elle fait mouche ; ça se voit à la façon qu’il a de tiquer au coin des lèvres. Offusquée ? Son armure de fière soldat solidement sangler à sa taille, rien n’érafle sa cuirasse lorsqu’il prend soin de la marteler à grand renforts d’insolence. En fait, ça l’attise. Ça attise sa rhétorique à l’irlandaise. Ça attise ses instincts ; ceux qui se teintent de lubies animales et carnassière – le jeu avant tout, la convenance après. Les affaires plus tard.  Le goût de la diversion à son ennui, tient là, en ce type surdosé de testostérones dont les tics nerveux caressent sa jubilation sauvage à la voir toucher sa cible. Oh, il peut bien essayer de l’enterrer, - avec ses grands airs de bête en cage - il ne fait que semer des graines prêtes à germer se faisant. Et léthifère est, ce qui en éclos ;  vénéneuse plante suintant le poison et dont les épines s’entêtent à égratigner tous ceux qui la penserait inoffensive. Sa sève gorgée de napalm et des brûlures en guise de sentences aux doigts inquisiteurs qui tenteraient de la défricher de ses racines. Belle a voir. Fatale à picoter. L’écorce laiteuse de sa peau en guise d’appât. Et son sourire piquant de Belladone sur sa bouche – captivante, peut-être, mais redoutable, immanquablement.

On lui a souvent dit de se taire, car ses opinions la rende moins gracieuse que ce que son minois suggère. Mais, Ceallach, elle a été faite avec un feu dans les entrailles – persistant et immuable – qui ne saurait être éteint de la sorte. Souffler sur les braises ne tarit pas l’incendie, ça le stimule. Et puis, y’a cette légereté sur la langue et ça, c’est pas facile à avaler de toute façon. Mais, c’est toujours mieux qu’étheriser son esprit derrière la vie lustrée d’une femme de bonne mœurs ; de celles qui n’ont jamais une mèche revêche qui se défait du chignon, et reste planquée derrière les fourneaux, quelques braillards accrochés à ses jambes, jusqu’à se carboniser l’existence de frustration. Pas pour elle. Jamais. Plutôt crever d’une balle dans la tête. L’idée même la rend passablement irritée. Et là, de suite, elle se dit que c’est quand même bien plus agréable de jouer de la gachette verbale avec l’anglais plutôt que de se prostrer dans des jours sans saveurs. Sa liberté, elle la brode sur son sourire assassin à la manière d’une arme bien plus meurtrière que le beretta qu’elle porte à la ceinture – alors, il lui faut bien plus que quelques jurons pour la décourager Ceallach. Finalement, ne peut l’arrêter, qu’une rafale de plombs pour laver sa cervelle.

Son regard céruléen se darde sur son visage ténébreux. En fait, il ne le quitte plus depuis de longues secondes maintenant. Il a l’air si sombre qu’elle se demande ironiquement s’il s’est pas fait craché de la gueule béante de l’enfer – ça serait quand même fichtrement sarcastique que même le diable n’ai pas voulu de lui dans son royaume. L’expression lugubre qui tord son visage se solde finalement par quelques ripostes incisives. Doigt qu’elle claque vers Marlone afin de lui commander un verre de whisky supplémentaire avant de prendre le temps de répondre – c’est que son palais est sec et elle ne supporte pas de devoir crachouiller quelques répliques sans avoir irriguer suffisamment sa langue. « Wow. Un anglais qui commente l’indépendance Irlandaise avec autant de dédain… Moi qui pensais que vous étiez peut-être original. Ça en est presque ennuyeux. » La langue qu’elle passe sur sa lèvre inférieure pour venir claquer sur ses dents dans une moue semi moqueuse, semi déçue.  Oh, elle est certaine qu’il peut faire mieux que ça n’est ce pas ? Et la voilà récompense d’une suite orale des plus… Poignante. Peut-être s’attend-il à la voir prendre la poudre d’escampette à la seule évocation des conjonctures actuelles de son pays ? La provocation a pourtant de quoi susciter son intérêt : il en faut du cran pour tenir ce genre de locution aussi peu aimable que scabreuse, entouré de pur catho prêt à égorger tout anglais susceptible de leur être offert en pature. bêtise pure ou insolence. Les deux ont sa place dans son interlude séditieux. «  Et je serais ravie d’entendre votre verve alimenter l’indémodable question de la condition de la femme si j’en avais quelque chose à faire du discours d’un mec qui m’a prit pour une prostituée y’a pas 10 secondes. Maiiiiis c’est pas le cas donc gardez votre salive pour le cigare que vous avez dans le bec.  Ça sera bien plus lucratif. » La bravade est chargée de défi. Le rictus figée sur son visage. La tête légèrement penchée sur le côté, elle se saisit du verre que lui pose machinalement Marlone devant les mains et le porte à ses lèvres pour en laper une gorgée. Innocente fauteuse de trouble – s’il s’evertue à jouer de son flegme, elle n’a plus que l’acculer. Haussement d’épaule, et mine placide. «  sait-on jamais. Vous seriez peut-être étonné.» Après tout, des types dont les testicules disparaissent dès l’instant où il s’agit de les poser sur la table, se font de plus en plus rares de nos jours : même elle, elle ne serait pas vraiment étonnée d’avoir moins de place dans sa petite culotte – lorsqu’elle en porte - que leur engin dans leurs pantalons.
Et si elle laisse l’arrogant se foutre littéralement de sa trombine par quelques jeux de mains exubérants et une courtoisie tendancieuse, ce n’est que parce que son stratagème aura tôt fait de lui ôter le sourire sardonique de la bobine qu’il se tire. Alors, elle prend son temps. Dégoise quelques mots de sa langue dans le seul but de titiller l’anglais. S’amuse de ses regards corrosifs. Gesticule un peu - à outrance - sur son tabouret lorsqu’elle se penche, taquine, vers l’anglais au moment où elle se résout enfin à claquer le cellulaire sur le comptoir. Il était bien théatral, quelques minutes auparavant, il devrait donc aisément apprécier l’impro auquel elle concourt pour se juxtaposer aux siennes, de simagrées.
Même le plus imbéciles des primates ne saurait passer outre. Et a le voir se rembrunir, l’irlandaise comprend instantanément qu’il se sait coincé dans son ego. Cet ego masculin qui, comme leur attribut, enfle dès lors qu’on leur caresse et dégonfle à l’instant où on le délaisse pour son propre plaisir. Mais il est retors, l’anglais. Coriace aussi. Pas du genre à se laisser aller à la défaite aussi facilement. Ce sont ses yeux plissé d’une moue soupçonneuse que la belle suit du regard le nouvel arrivant dont elle n’avait pas repéré la présence. Très fort le gonze, sa vigilance en prend un sacré coup quand il se plante là. Ceallach décortique du regard. Jauge. Analyse. Observe. Scrute. Toise. La raison pour laquelle il n’a pas entâché ses instincts, c’est que c’est pas un britannique, ce gars. Suffit de voir la ganache qu’il se trimballe pour le comprendre. Un Irlandais, il ne peut être que ça. Et aussitôt, les questions fusent dans sa tête. Ça se cogne et puis se heurtent contre les parois osseuse de son crâne, à lui en donner la migraine. Pourtant, elle a pas un intellect des plus lents, Ceallach. Mais là, ça fait pas sens. Ses synapses se connectent pas correctement dans son cerveau. Elle écarte l’hypothèse d’un partisan des nationalistes irlandais ; l’a pas l’air d’être du genre à se préoccuper du bien être de l’indépendance irlandaise. Mais n’arrive pas non plus à envisager qu’il puisse s’agir d’un unioniste anglais venu négocier une quelconque de ses faveurs : Marlone l’aurait repéré a des kilomètre à la ronde, s’ils étaient de l’autre côté de la barrière. Il lui aurait mentionné à l’oreille. Mais… Alors quel putain de théorie lui reste-t-il sur l’étranger, qui se tient là, avec son bout de papiers entre les doigts tendu vers le clébard muselé. «  Sympa. Il était livré avec la laisse ? » Phrase qui ne sert qu’a déguiser ses réflexions hypothétique sur l’homme dont elle est désormais plus intriguée qu’elle ne le voudrait. Perdue dans ses pensées, c’est à peine si elle arrive à se concentrer sur la scène. Elle qui se faisait un malin plaisir à le voir s’endiguer dans son propre jeu, se voit contrainte de revoir à la baisse sa propre réjouissance. Ce n’est que lorsque la sonnerie du téléphone sonne qu’elle reprend pieds. Sourire à nouveau étiré, la belle exulte sa victoire. « Dois je répondre au téléphone ? » Mine faussement interrogative. Moue faussement sérieuse sur la bouche. Et sourcils haussés, la main au dessus du cellulaire prête à décrocher. Elle est nette, la cassure qui craquelle son masque hermétique, à l’anglais. D’ailleurs, il y met les forme à le réajuster sur sa figure marquée par la capitulation silencieuse.  Il les maquille, les ombre autour de ses yeux. Et les palpitations de babines qui lui creuse les joues. Et elle ? La voilà qui porte le verre a ses lèvres dont elle racle le contour de ses canines. Ça lui plait pas, à l’homme, d’avoir été ainsi malmené par les quelques tours de passe passe d’une nenette a la logorrhée cinglante. Ça se voit. Et ça la ferait presque fantasmer, la belle. Alors, d’une gorgée de son whisky elle savoure sans un mot, l’abdication irritée de son désormais… Interlocuteur de business.

« Si ça  pèse ?  Hum… Je vous dirais bien de venir vérifier par vous même ce qu’il y dans mon pantalon, Ghraidh*, mais j’pense qu’on serait pas d’accord pour savoir qui s’impose au dessus de l’autre, justement. Vous savez… L’independance qui monte à la tête, la condition féminine tout ça tout ça, j’pourrais avoir envie de tester des trucs pas raccord avec vos convictions de mâle. » ok la, c’est clairement une provocation, du genre à braver tous les interdits. Suivant le mouvement de l’homme afin de se rapprocher d’elle, l’irlandaise penche en avant son visage pour venir rejoindre ses mains sur lesquelles elle pose le menton. L’espace grignoté entre elle et lui, c’est d’une risette qu’elle le gratifie. Si sa carrure lui octroie une masse bien supérieure à la sienne, il n’en sera pas pour autant suffisant à l’écraser ; qu’il se le tienne pour dit. «  commencez déjà par me donner votre prénom Sassenach.  confiance mutuelle etc.  » qu’elle susurre entre ses lippes, laissant le murmure se heurter aux dernières fragrances boisés de la fumée de cigare dont elle peut -d’ici - sentir les nuances accrochées à la barbe de l’étranger. Elle reste là, suspendue, à le décortiquer, sans ménager de son œil inquisiteur, chaque tressaillement dans les yeux de l’autre dont elle froisse la surface des siens. Que veut-il ? La est toute la question. Et bien qu’elle se plaise à la savoureuse réussite sur la dénégation de l’anglais, elle n’en oublie rien des interrogations qu’elle se fait. Abandonnant la proximité, la belle se redresse. «  Et moi serais curieuse de savoir ce qu’un anglais - dans le contexte actuel des choses - fait flanqué d’un irlandais comme chien de garde et qui a – d’ailleurs - suffisamment peur pour sa vie au point d’échanger son verre dans un pub blindé de monde, voudrait savoir d’une gonzesse à grande gueule ? J’pense pas qu’il s’agisse d’obtenir les réponses au prochain mot fléché du Times. Et j’pense pas non plus qu’il s’agisse d’une histoire de… Convictions. N’est ce pas ? » Elle appuie les mots. Les fait rebondir sous sa langue tandis qu’elle l’asperge de cette satanée phallocentrie dont il l’eut allouée plusieurs minutes auparavant. «  Alors jouez cartes sur table, Sassenach, je suis pas une de ces midinettes en chaleur qui se laissent berner par une belle gueule et un bagout percutant. Pas dans le cadre professionnel en tout cas. J’évite de mélanger plaisir et affaires, c’est toujours délicat au petit matin.» En plus, elle aime pas vraiment les petits dejs, ni les questions d'ailleurs - sauf celles auxquelles elle répond.

* chéri
made by black arrow
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Mar 23 Mar - 13:40


WHISKY’S GOOD PROOFING WATER
Ceallach & Alastair

« Finalement, ça vaut la peine de mourir, ça vaut la peine de tuer, ça vaut la peine d'aller en enfer. Amen. » – 1987
Irritation, grommèlement, contraction des mâchoires par à-coups : on va pas s’mentir, la teigne blonde commence à doucement me chauffer. C’est que sa langue claque un peu trop et que irrationnellement c’est autour de mes attributs qu’elle dénigre tant que j’imagine plutôt l’essayer. Satanée démone et ses envoûtements, hein ! Faut croire que cette foutue belle trogne aux attaques cinglantes m’exciteraient presque… presque ! Cela dit, c’est de sa bouille refermée que j’me délecte le plus, quand un de ses compatriotes se glisse sous sa rétine alors qu’il obéit aux ordres d’un britannique tant adoré. J’ai bien capté les interrogations dans ses yeux polaires et assombris : cette foutue étincelle dangereuse quand elle articule un doux mot pour le chien de garde. Ce qui m’a valu un renâclement d’ailleurs, bruyant et bref avant que je ne secoue ma tronche, Las, en guise de simple réponse. Jusqu’à ce que son petit air arrogant ne vienne prendre le dessus. Appel passé, preuve qui vibre sous nos yeux, je ne peux que me résigner. Chose qui semble la réjouir autant que ça m’fait grincer des dents. Alors on essaie, hein ? On tente d’arrondir les angles malgré ma répartie acerbe qui franchit mes lippes. On peut pas chasser le naturel, après tout. Étonnement, cette gonzesse que je tente de réduire à la simple et véritable image de la femme paraît avoir tous les arguments et attributs pour se frotter au mâle bourru à l’esprit étriqué que j’suis, et se rendre égale. Et… c’est que ça pourrait me plaire, si elle m’agaçait pas autant qu’elle attise en moi, un feu plus ardent que ma vieille amie la rage.

Ouais, parce qu’on taira la rétractation violente de mes pupilles réceptives à la mention de ses attributs qu’elle pourrait m’inviter à vérifier. On évitera de pointer ce plissement de mes yeux obscurcis par la provocante pique de la blonde assurée. Aplomb de rigueur, cet éternel flegme au corps, je la mate sans vergogne de haut en bas dans un balayement impétueux de sa silhouette, sous des sourcils constamment froncés : « Oh, j’crois bien que la question à savoir qui s’impose à l’autre ne se poserait même pas… ». Et alors que la proximité est de mise, mon poing récupère le verre pour m’enfiler une lampée du liquide ambré avant de continuer de ce même ton bas, las, imperturbable : « Quand on voit comment vous vous démerdez pour vos droits, ouais…, j’crois que j’ai vraiment pas de soucis à m’faire. Mon côté ennuyeux qui l’dit. ». Coins de bouche vers le bas en avalant l’alcool immonde -évidemment-, c’est cette dégaine dédaigneuse qui rappellera la pique de ladite Ceallach concernant sa déception feinte quant à mon absence d’originalité. J’suis British, pas un foutu clown. Elle me défit, la blonde, chaque mot sa répartie, chaque phrase son contraire. Elle en a sous le capot, elle en a dans la caboche et pourtant… pourtant, même pas l’ombre d’une envie sanglante me foudroie les veines. Elles chauffent et gonflent pour une toute autre raison même si l’image de sa gorge laiteuse au creux de ma paume chaude me séduit largement. Qu’est-ce qui tourne pas rond chez moi ? A vrai dire, la question est absurde : absolument rien ne tient de la raison dans mon putain d’esprit. Les pics à glace lancinants étaient moins intrusifs et déconcertants que cette foutue nénette aux arguments aphrodisiaques qui trouble un tantinet ma psyché. Soupire sifflant tandis que ma carcasse retourne se choir contre le dossier d’une lenteur nonchalante, je fuis la délicieuse fragrance toxique de la blonde, susceptible de m’rendre fou.

« C’est vous l’journaleux, non ? », nouvel affaissement de ma bouche, alors que mes paumes s’écartent, faussement innocentes. « C’pas votre job d’enquêter sur vos futurs entretiens et tout l’tintouin ? Merde… là c’est moi qui suis déçu. Votre dernier article disait pourtant l’contraire sur la qualité d’vos investigations… ». Deux doigts lissant ma barbe, la seconde main faisant tournoyer mon verre à même le bois, j’récupère l’irlandaise de mon œil scrutateur. Allez un indice, c’est cadeau. Elle va bien piger que c’est sa récente parution qui m’a poussé à me ramener dans ce trou à rats pour la rencontrer. Alors même si j’cache pas réellement mon nom, j’compte pas le lui rappeler. Ne serait-ce que pour l’envie lubrique de l’entendre glisser sous sa langue quand elle farfouillera sa mémoire. Et c’est l’ombre d’un rictus à l’image de ma pensée qui passe sur ma tronche. Puis j’me marre. Ouais c’est presque éclatant et sincère lorsque mes traits durs se détendent un temps soit peu suite à la réplique claquante de l’échotière. Quelle putain de bonne femme, quelle foutue tigresse, quelle satané mordant, hein ! « Dixit la femme qui m’attire dans un putain de pub blindé de cinglés pour éviter de s’retrouver seule avec un bonhomme. On dirait que j’suis pas l’seul à surveiller mon derche. ». Dernière grande gorgée du whisky lancée dans le gosier dans un geste assuré, j’en ai clairement rien à battre que les oreilles traînent autour. Et je me réinstalle dans la chaise alors que mes iris verrouillent sur ma cible aux compliments aussi absurdes que son putain de sourire troublant. « J’ai rien de très professionnel à vous proposer... En revanche, j’suis du genre assidu et borné dans les affaires : les heures supp’ jusqu’à l’aube, ça m’connait. », regard insistant qui s’plante dans ses saphirs de malheur. Si la belle nargue, moi j’cracherai définitivement pas sur l’idée de coucher l’adversaire une ou deux fois. « Conciliation en neuf lettres ? », rappel loubard de son jeu de mot précédent. « Partons là-dessus et j’vous épargnerez le porridge et les œufs brouillés. Juste quelques déliements de langue de votre part, ça sera suffisant. Disons que j’suis intrigué par les connaissances de c’te tête blonde et marginale. Prenez ça comme un.. Compliment ? », agitation des épaules carrées laissant deviner mon léger sarcasme, dents dévoilées dans un court sourire qui disparaît finalement derrière le cigare que j’ramène à ma gueule. Mes yeux plissés restent curieusement vrillés sur la belle, à travers l’épais nuage blanchâtre de mon cylindre à fumer, couvant la répartie adverse.

(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Mer 24 Mar - 16:36

Le déluge sous la langue lorsqu’elle déverse sa syntaxe. Et ses yeux qui pourfendent encore avec convictions son épître audacieuse. Elle froisse elle-même sa retenue et y festonne son aplomb d’un sourire tranchant. Évanouir les codes, chuchoter son impudence ; qui n’est pas prêt à tout, n’est - de toute manière - prêt à rien. Et ce soir n’y fera pas exception. Oh, elle aime le feu Ceallach, elle l’aime jusqu’à la brûlure, elle l’aime jusqu’à ce que son squelette se calcine d’avoir danser dans les flammes. Elle l’aime assez pour venir frôler la rétine de l’oeil de ce diable qui l’observe. De cendres et de braises ; ainsi en est-elle composée. L’incendie dans les gestes et sa moue combustible pour lui éclater au visage lorsqu’il la toise de cette manière. Retranché derrière ses pupilles dilatées, l’anglais tâche d’étriller le panache de la blonde de quelques répliques appointées. Et s’il fait mouche, l’homme, ce n’est pas sur sa fierté mais sur sa curieuse amativité qu’il pique - Sans qu’elle n’en oublie pour autant la raison pour laquelle elle se trouve vissée sur ce tabouret.

Alors, évidemment, elle vient gratter sur ses expressions rugueuses, son regard en clé de voûte à sa caline férocité ; et plus il rogne son orgueil par quelques brimades fielleuses, plus elle ronge son territoire jusqu’à l’embusquer dans son propre braconnage. Et s’il se sent la patte du prédateur, elle lui apprendra volontiers qu’elle n’a rien de la pâture brimée par la cynégétique. Il lui faudra bien plus que ça pour la tailler en pièce et l’amputer de sa parole. Car à l’instant, c’est sur son ardeur  jugulée par son flegme anglais que Ceallach appuie ses crochet pour y injecter du venin. C’est qu’il a de quoi faire avec sa rétorque qui agace autant qu’elle aguiche. Il déblatère ses palabres. Elle assimile sans s’effriter. Buste droit, lèvres étirées. Seuls les clignements de paupières viennent à chasser l'étourdissement de ses pensées. Si pour la plupart des gens, il aurait été plus judicieux de courber l’échine après la sentence de la sonnerie du téléphone, L’Homme, lui, porte encore haut et court sa verve pugnace. ça lui plait assez comme mentalité. Pas pour autant qu’il obtiendra ce qu’il est venu chercher avec ses grands airs de conquérant. “ Oh… Sassenach si nous étions si dociles et passifs que vous semblez le croire… Vos chers confrères ne mettraient pas autant de détermination ni de force à vouloir nous museler. Il n’y a que ce que l’on redoute que l’on cherche à étouffer... ” Haussement d’épaule, et visage à l’innocence apocryphe ; ça lui colle quand même à la peau, cette allure de démone. “ ...Mon côté journaleux qui l’dit.” Malice de la dernière répartie, Ceallach creuse encore le jeu auquel il se prête de sa provocation aiguisée - Ne manque pas de remarquer l'obscurcissement de ses iris posés sur elle, ni de son corps massif s’échappant nonchalamment de l'étole parfumé de son joug invisible. Un petit rire viendra même taquiner la proximité avant qu’enfin, elle ne se recule à son tour. Coup d’oeil derrière son dos, les narvalos se prêtent au jeu nocturne d’une beuverie sans fin. La confiance n’excluant pas le contrôle, l’irlandaise passe au peigne fin le reste de la salle au cas où quelque chose lui aurait échappé - en dehors de l’irlandais qui est retourné à son panier. Echauffée par la liqueur - et par un excès probable de dopamine  dans ses veines - Ceallach savoure les dernières rondeurs de son whisky avant de retirer son bombers des épaules et de la poser sur le comptoir.

Remuant ses cheveux pour les décoincer de la bretelle de son débardeur, La femme ramène celle-ci sur un seul côté de son épaule avant d’aviser son interlocuteur.  “ Hum… J’avais songé qu’il serait plus courtois de vous laisser vous présenter sans avoir à étayer votre état civil devant tout ce beau monde de cinglés, Alastair. Mais si vous insistez. Cela dit, j’vais passer sous silence  votre numéro de sécurité sociale. C’est cadeau. Pour le dérangement occasionné.” Lippes retroussées sur ses canines. L'œillade langoureuse est brève - quoi que corrosive - lorsqu’elle effleure le visage de l’homme tordu d’un rire, probablement nerveux. Le verre vide entre les doigts, c’est sur le comptoir qu’elle fait résonner celui-ci dans de légers mouvements agaçants,  sans même quitter l’étranger des yeux, pas même lorsqu’il déride son expression et qu’instinctivement, elle agrémente la sienne d’une morsure sur la lèvre. A elle de s’esclaffer, cette fois - Il est bon le bougre. Sacrément retors..“ N’y voyez rien de personnel. Cet endroit est plus où moins mon bureau, prenez ça comme une… Entrevue d’honneur. Quant au fait de rester seule avec un bonhomme de votre genre, effectivement, j’évite. Mais pas pour les raisons auxquelles vous croyez. Passé une certaine heure, je n’ai plus vraiment le coeur à la discussion.”  Sa risette en branle bas de combat et l’enchevêtrement de son regard dans le sien : l’amorce d’une tactique risquée mais foudroyante. Il doit bien deviner, pourtant, qu’elle ne se laissera pas faire. Ceallach relève le menton et pose la main sur sa gorge déployée, la mine tirée d’une réflexion . “ Le fait est que je ne vois toujours pas ce qu'un  honnête commerçant anglais voudrait de moi pour ses affaires. Encore moins en quoi ça vous intéresserait d’apprendre ce que je sais ou ce que je garde au chaud pour la prochaine édition. Si vous lisez mes articles, comme vous semblez le sous entendre - bien que ça soit par sarcasme à mon égard - vous remarquerez que j'fais pas vraiment dans la pub ou le slogan. " C’est que ça siffle encore de sa bouche, le sarcasme.  Mais le fait est qu’elle a beau se triturer les méninges dans tous les sens, y’a certaines pièces du puzzle qui lui échappent encore. De ces recherches sommaires, n’est apparu que peu d’éléments susceptibles d’attirer son oeil sur la raison pour laquelle Alastair O’Connor ; d’apparence sans histoire - Fabriquant de whisky anglais, Venu ici pour le commerce - pourrait bien vouloir comme infos. A bien le regarder, il ne lui en a pas fallu beaucoup pour comprendre que ce que le type a dans le gosier est clairement plus que ce qu’il y a sur le papier. Mais ça tique dans son crâne. Il est clair qu’un tel comportement, loin de lui faire passer l’envie de fuir, lui injecte une nouvelle dose d’adrénaline dans les veines. Les secrets, c’est son fond de commerce, et le sien le rend encore plus excitant qu’il ne l’est déjà.

A nouveau, Ceallach racle sa gorge dans le tintement d’un petit rire. “ Le truc c’est… Qu’il me faudrait bien plus qu’un bon coup de rein et de quelques compliments douteux pour délier ma langue, Ghraidh. J’doute pas de ce qu’il y a dans votre pantalon, j’ai bien compris que vous étiez fier de votre virilité. Maiiiis… Je vais devoir décliner votre compromis. Votre … Côté ennuyeux risquerait d’être trop brusqué par … Ma façon de travailler jusqu’à l’aube. ” Elle y songé pourtant, avec un tel engouement que l'éclair perfore ses prunelles et y sème des éclats incandescents jusqu’à ce que le cobalt de ses yeux soient strié d’une velléité inavouée. C’est qu’il est fort agaçant ; il parle fort, s’époumone à arguer son baratin - Mais là  où ça coince pour d’autres, à elle, ça lui éveille des idées licencieuses : de quoi lui faire consumer toute cette rage dégoulinantes de ses orbites. Seul hic, ça serait contraire à ses méthodes et ses propres règles. Et si la question de ses cuisses ouvertes ne se poseraient pas en d’autres circonstances, elle tient bien plus à sa probité qu'à son entrejambe.. “ Vous pourrez toujours lire dans mon prochain article. Puis qui sait, ça vous poussera peut-être à m'offrir un de vos cigares la prochaine fois… Ou une bouteille de Ambold whisky, c’est bien ça? Vous êtes joli garçon.  Et vous avez des atouts, c'est indéniable. Mais je ne fais pas parti de ceux que l'on berne. La prochaine fois, peut-être y mettrez vous plus de … Convictions. ” oh elle y tient, décidément. Puisqu’il a voulu la braquer des siennes. Alors elle se redresse, sort de sa poche un billet qu’elle pose sur le comptoir et hèle discrètement Marlone. La fumée de cigares titillant ses narines, la belle dodeline de la tête jusqu’à poser ses billes bleues sur l’intru à ses idées - là est de le pétrir de certains fantasmes peu recommandables. Mais Ceallach laisse enfler quelques secondes durant lesquelles elle ne lâche pas des yeux. Arrimée à sa foutue silhouette qu’elle imprime sous sa cornée. Moue espiègle d’insurgée. Il est clair que l’échange éphémère laissera une trace indélébile. “ En d’autres termes, et même si on doit pas vous le dire souvent, il y a comme qui dirait, - en neufs lettres - : désaccord " Et de raquer ses dents sur ses lèvres. neufs lettres ouais… Comme indecence
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Ven 26 Mar - 0:14


WHISKY’S GOOD PROOFING WATER
Ceallach & Alastair

« Finalement, ça vaut la peine de mourir, ça vaut la peine de tuer, ça vaut la peine d'aller en enfer. Amen. » – 1987
Et c’est là, enfouis sous la carne, l’échauffement grouillant d’un désir soudain, tout autre que les ténèbres qui stimulent habituellement mon esprit. Plus vif et plus sourd, cette fois. Dissipées, les vapeurs de mon enfer lèchent mes parois crâniennes pour n’en faire dégouliner que la condensation de l’obsession brutale d’un tableau presque salutaire. Cette peau dévoilée, pâle et délicate, jurant avec la verve enchanteresse de la belle blonde. Mon dos s’en coule arrogamment dans le siège, des doigts calleux venant fourrager lentement ma barbe tandis que mes yeux plissés dégustent ces épaules dénudées et ces ondulations dorées assemblant une toile sulfureuse. Balayé d’un geste de la main, c’est le silence qui me gagne plutôt, envoyant valser ses remarques cinglantes et provocatrices qui n’ont le don que d’attiser cette curieuse attraction.

Parce qu’elle s’installe bel et bien, cette fascination indélicate et percutante à coups de langue aiguisée et d’illusions venimeuses. Ouais, c’est que ladite Ceallach a l’bagout pour gonfler autre chose que mon putain d’égo -ça j’le laisse à d’autres-. Mieux encore, quand finalement mon nom claque sur sa langue pour glisser hors de ses lèvres. Lèvres bien trop sanguines pour dissiper ces images lubriques qui fouettent ma cervelle. Mélodie envoûtante qui inonde mes tympans jusqu’à m’faire marrer en ignorant le reste de sa tirade. C’est plutôt mon index tendu qui vient frotter l’espace sous ma lèvre inférieure, soulageant un tantinet les fourmillements de mes doigts qui ne réclament qu’à toucher la tendreté de sa chair. Cependant ces mots ne m’échappent pas. A tel point qu’affalé dans ma chaise, c’est une œillade faussement lasse que j’glisse à mon poignet remonté, orné de ma montre. « Et cette heure est déjà passée pour ma part. », une voix basse et ennuyée, un visage à nouveau stoïque, c’est que la bougre irrite malgré tout le mâle incontesté. L’heure tourne sans que notre palabre n’aboutisse à du concret. Si la belle aiguise mes instincts, elle me détourne clairement de mon but premier. Satanée sorcière.

« J’ai bien peur que l’aube ne s’pointe avant que vous me montriez quoique ce soit de vos manières, miss. Ce serait presque regrettable, l’exercice m’aurait grandement tenté. Mais je ne vous vois que parler, en effet. », un soupire aux airs belliqueux, c’est pourtant l’impatience qui me fait désormais répondre. Alors je me redresse de cette même allure lourde et lente, confrontant mon regard au sien aguicheur. Fixette sur ces canines qui raclent sa lippe : l’idée même que mon véritable enfer vient seulement de s’pointer au beau milieu de ce taudis, chuchote comme un sort au fond de mes oreilles. Elle est bien ironique, l’immortalité. A tel point que j’esquisse un rictus sur ma tronche rude, sous mes yeux plissés, qui ne cessent de déshabiller la lionne. Alors quand sa verve éclate une dernière fois, me couchant son éternel baratin sur sa résistance face à l’affront, c’est d’une toute autre méthode que j’me joins à la bataille. « C’est bien Ceallach, j’suis rassuré d’voir que vous avez fait des recherches finalement. Impressionnant. » sourire éclatant avant qu’il ne disparaisse tout aussi vite de cet élan sardonique, j’attrape le bout de mon cigare pour le caler entre mon pouce et mon index, narguant la belle d’une énième remarque railleuse. Cigare qu’elle louche ironiquement tout comme ma propre production de couverture qu’elle a bien appris. Et puis le toutou sort de sa niche, s’approche discrètement, dérangeant cette tension palpable dont l’air se charge. Quelques mots glissés à l’oreille, mon temps est écoulé. Homme d’affaire avant tout, le business m’rappelle comme me le chuchote l’irlandais qu’on m’a servi comme agenda personnel et chien de garde qui prend ses distance à l’instant. Merveilleux.

« Cette première… entrée en matière était fort distrayante. Et quelque chose me dit qu’on n’en a pas fini vous et moi. Peut-être que mes… quelques contacts dans ce conflit ethnique actuel pourrait rediscuter notre désaccord ? Vous savez, même les plus engagés aiment le whisky anglais… ». Paupières plissées, rictus léger, je tente l’appât sans en dire davantage. Seulement, la véracité de mes dires est si affligeante qu’elle pourrait tiquer. Mais je me dois, à regret, de quitter la compagnie de la blonde. Je l’imite dans la foulée, sortant un billet de ma poche avant de le battre sur le comptoir et de claquer mon verre vide par-dessus. Je récupère ma veste posée sur l’un des sièges vides, et puis je l’approche et la surplombe, cette déesse des enfers à l’allure bien trop gracieuse pour deviner la réelle féline aux griffes acérées qui s’y dissimule. Carton habilement glissé entre mes doigts, de ma paume large appuyée sur le bois, je courbe finalement le dos, inclinant ma tronche face à la sienne. Perverse lubie que de mêler nos souffles, l’alléchante tentatrice aura eu le mérite d’avoir éveillé un intérêt magnétique jusque là inconnu. Yeux dans les yeux, c’est de cette manière que j’peux distinguer toute l’ardeur flamboyante qui anime ses iris de glace, comme humer cette fragrance féminine, agressive et grisante de la belle. « J’ai hâte de vous marteler de mes arguments jusqu’à vous convaincre de mes convictions les plus ardues. Et après ça, j’vous laisserai peut-être tirer l’un d’mes cigares autour d’un  pur malt de qualité cette fois… J’espère que vous avez les reins solides, Mademoiselle Moriarty, parce que j’aime vraiment les défis. », et pour clôturer cette illusion foutrement lascive, je me redresse tout en tapotant le carton entre mes doigts que j’abandonne sur la surface du comptoir. Ma carte, que je laisse à côté de son propre billet. Et enfin, je coince mon cigare entamé entre mes molaires. Ignorant tous ces regards haineux sur ma carcasse aguerrie, c’est Ceallach que je garde comme cible. Une dernière œillade avide et suggestive, c’est d’un pas toujours aussi arrogant que je m’élance enfin vers la sortie suivit du clébard imposant mais étonnement discret. Une main dans la poche, j’me tire, la gueule froide et cette ingratitude qui m’colle à la peau. V’là que J’laisse les cartes en mains à une foutue femme. Sans aucun doute que l’enjeu vient de monter d’un cran..

(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Sam 27 Mar - 1:18

Whisky's good proofing water
Ceallach ft. Alastair

La carte entre les mains, Ceallach joue de ses doigts sur le papier granuleux. Elle la fait tourner entre son index et son majeur, puis redessine les contours de ce patronyme venimeux aux allures britanniques. Monsieur Alastair O’Connor, qu’elle avait chuchoté d’une moue impudente sans autre formalité que sa langue humectant les contours de ses lippes avec véhémence.  Monsieur… Alastair... O’ Connor… comme une bravade à la promesse faite de leur revue prochaine. Elle avait répété, appuyant chaque syllabe comme si elle était la dernière à ébrécher sa bouche purpurine et fendre sa convoitise d’une indicible agonie verbale. Laisser mourir là, le souffle de son blase entre fantasme et provocation puis éparpiller, dans ses yeux affamés, la tourmente de l’inachevé.  Pas un mot de plus n’avait filtré de ses pensées les plus fatales - létales - lorsque, sans le quitter du regard, elle avait saisi le morceau de papier pour l’introduire - précautionneusement - dans son décolleté en guise de réprime au défi dont il se portait garant. Depuis, c’était devenu obsédant. Entêtant. Redondant. De ses élocutions lascives, à ses yeux brumeux plantés dans les siens. De la sonorité rocailleuse de sa voix à la gestuelle tiède de son corps. De ses tics nerveux au coin de ses babines au poinçonnage suggestif de ses œillades. Et de cet ultime face à face où son sourire licencieux avait su narguer les palabres aguicheuses du redoutable adversaire. L’ennemi a le cran. Et le risque est séduisant - bien trop pour l’âme boucanière qui frémit sous sa peau d’albâtre.
Alors, elle jauge la carte quelques secondes durant lesquelles elle apprend par cœur l’adresse. Il y a des parenthèses qui ne se referment pas. Des points qui se grattent par des virgules. De l’encre qui doit encore couler. Et du buvard sur ses pensées. Elle fait de la place au danger lorsque sa bouche vient à apposer son sceau pourpre sur le morceau de papier ; signature voluptueuse dont elle tait pourtant le nom lorsqu’elle l’intercale entre deux cigares corona rangés dans un coffret vernis à l’indication calligraphié d’un Montecristo  N°4. Ses préférés, à elle. Une main sur le couverte et elle referme celui-ci, non sans afficher un sourire goguenard sur les lippes. Pas qu’elle ait changé d’avis, Ceallach. Ses informations tout comme son intégrité ne se monnaient pas - Si madame est suffisamment grande pour assumer ses goûts en matière de tabac hors de prix, elle l’est tout autant pour naviguer dans le monde des Hommes sans avoir à se faire appeler "Moneypenny". Oh non, Elle n’a pas pu résister à l’envie taraudant ses entrailles de le pousser un peu plus dans ses retranchements quant à ses idées réductrices sur le chromosome X. Oui elle a les reins solides, si tant est de penser qu’il sera capable de tenir la cadence de ses propres grivèleries. Et ça émoustille ses instincts. Et sa enflamme ses pulsions. Boite précieuse sous le bras, elle dépose rapidement le colis à la concierge en lui indiquant l’adresse de livraison - précision fragile - et retourne à ses activités… La sensation que peut-être, n’avait-il pas complètement tort quant au fait qu’ils se reverraient peut-être.

***********************************************************************************

Johnny I hardly knew ya


La lumière tamisée des vieilles lampes, les tables en bois sur lesquelles résonnent les claquement sourds des verres rebondissants au gré des éclats de rires gutturaux des habitués. L’atmosphère familière imprègne instantanément  sa chair lorsque Ceallach franchit la porte en bois du Pub. Au mur, Marlone a fait encadré puis accroché quelques-uns de ses articles en signe protestataire :  Ici, personne n’est en terrain conquis et la liberté, elle se porte aussi bien que la couleur verte. Au fond de la salle, un groupe qu’elle connaît bien a installé son matériel : guitare électrique et acoustique, accordéon, batterie - Gage évident d’une bonne soirée en perspective. A peine a t-elle rejoint le comptoire du bar que déjà, quelques types l’accostent “ Hey O’brien !” qu’on lui gueule à la figure pour pallier au brouhaha environnant et aux premiers accords de basse faisant vibrer les cloisons de bois et les verres du bar. Pas de combines par là. Et une confiance suffisante pour que les compères connaissent son identité - depuis l’temps ! “ Conas atas tu?*” Ils questionnent d’un mouvement de tête tandis que la belle en aiguise son sourire sur son visage féroce. Elle sent déjà son système nerveux faire son stock de sérotonine.  “Taim ceart go leor !**”. C’est d’un geste rapide qu’elle ôte son perfecto en cuir et soulève sa chevelure pour la laisser retomber lourdement sur ses épaules désormais dénudées. Un simple mouvement du doigt vers Marlone et il lui glisse un verre dans la main - refusant tout acompte de sa part. Depuis le temps, Ceallach a fait ses marques ici ; aussi connue que le loup blanc il est rare de ne pas l’y voir trainer de la pattes dès lors qu’elle en a l’opportunité. Et… Les habitudes sont tenaces faut dire. Le regard vagabond sur la foule exaltée - sirotant son whisky accoudée sur le comptoir-  elle pourrait mettre un nom sur chaque trogne qu’elle croise. Ici, c’est chez elle.  Les notes s’enflamment, perforent la pièce de ses vibratos. When on the road to sweet athy hurroo Hurroo. Les yeux clos, le canevas musical trouve lentement son écho jusqu’à son esprit. Battement régulier de sa botte sur le parquet, instinctif. “ On fête quoi?” qu’elle demande à Marlone tandis qu’il se penche jusqu’à elle pour lui souffler à l’oreille. “ La mémoire de nos frères.” frémissement de ses lèvres en un rictus. En voilà une raison de vider son verre et de claquer celui-ci sur le comptoir sous l’oeil amusé du tenancier qui - aussitôt - lui remplit à nouveau. On déconne pas avec le whisky : mieux vaut le boire que le laisser tiédir. A doleful damsel I heard cry, Johnny I Hardly knew ya. Guitare qui éclate la modulation. Pulsation frénétique de l’instrument suivi de chants graves. Elle éclate de rire à l’entente de tout ce beau monde s’époumoner avec autant de panache. Les premiers badauds se hissent sur les tables en frappant de leurs pieds pour renverser leurs choppe de bières - demain, Marlone aura bien du travail mais a le voir sourire derrière ses lunettes, ça à pas l’air de le déranger . Certains se lèvent pour les rejoindre - la démarche mal assurée ; mais peu importe puisque l’heure est à la danse. Where are the eyes that looked so mild, hurroo hurroo. Where are the eyes that looked so mild. When my poor heart you first beguiled. Ils s’égosillent tous. Bras dessus, bras dessous, leurs voix rauque en écho permanent. C’est comme si le reste du monde s’effritaient sous leur gigue endiablée. Et elle continue de Rire, Ceallach, de faire vibrer ses cordes vocales sur le rythme ravagé des tambours. “ O’brien ! Tar anseo anois ***!” On la tire, on la bouscule. “ Non pas ce soir les gars j’ai…” C’est sans compter sur Tommy : grand, massif, bourru qui lui a déjà enserré le poignet dans l’intention de la traîner jusqu’à leur petits groupe de déglinguos. Rapidement, elle vide à nouveau son verre, laissant l’alcool irradier sa gorge - elle en aura besoin pour désinhiber ce qui lui reste de retenue : pas grand chose en l'occurrence. Le goût et les vapeurs s’enjoignent à flouter légèrement sa vision  “ Fait pas ta lopette O’brien ! on t’a connu moins farouche Aller!” Rien ne sert de lutter. De toute façon, elle a déjà la cadence dans le pieds lorsqu’elle se résout à les suivre.   Why did ya run from me and the child. Johnny I hardly knew ya. une moue polissonne sur son minois, Ceallach grimpe avec eux sur les table assemblées pour l‘occasion : applaudissements et les sifflements de ses compatriotes - visiblement déjà pas mal éméchés - Faut dire que c’est devenu une sorte de rituel par ici. Légère courbette espiègle, l’irlandaise ne renie rien des picotements de sa peau lorsque, à tue tête, elle entonne le refrain tant attendu. We had guns and drums and drums and guns, hurroo hurroo. We had guns and drums and drums and guns, hurroo hurroo. Les talons qui font trembler les planches en bois. La silhouette féminine se meut dans quelques sauts agiles et souples pour retrouver ses comparses puis s’éloigner à nouveau à l’image du ressac d’une vague. libérée de son lit calme et timoré. L’écume de sa nuit, bercée par sa chaloupe dont elle écrème les gestes. We had guns and drums and drums and guns. The enemy never slew ya. Johnny I hardly knew ya. Et puis il y a ces bras qui se succèdent les uns aux autres, les voix qui s’arriment à la sienne dans des tintement effilés. Les mains sur ses épaules, d’autres sur sa taille. Elle sait pas bien qui se tient là - parce que y’a comme un voile devant ses yeux quand elle s’échappe comme ça dans le son de la musique -  et  puis en vérité ça lui est bien égal ; la famille c’est fait pour ça. You hadn't an arm, you hadn't a leg, hurroo hurroo. You hadn't an arm, you hadn't a leg. You're a spineless, boneless, chickenless egg. You'll have to be put with the bowl to beg. Son pouls s’active, bourdonnant à ses oreilles ; l’adrénaline lui monte à la tête dans un état de semie démence. Et bien que ses cheveux fouettent les contours de son visage dans son branlement de tête pugnace, rien ne l’arrête Ceallach. Pas même le bruit de verre brisé sous sa botte. I'm happy for to see ya home, hurroo hurroo. I'm happy for to see ya home. From the Isle of Ceylon...Johnny I hardly knew ya.  Les notes s’étiolent enfin. Son souffle lui, s’amenuise dans les dernières vocables. Le teint piqué de rouge, elle se penche quelques instants en avant pour reprendre sa respiration. “ Ceallach !” lui hurle le chanteur d’un peu plus loin. “ Celle là, on te la dédit ”  

Rose Tattoo


Le froncement de sourcil est presque imperceptible lorsque son regard se pose sur eux avec curiosité. Pourtant dès les premières répercussions, elle reconnaît immédiatement la chanson. Nouvelle vague de sifflement. C’est son pouce relevé et un clin d’oeil amusé qu’elle gratifie en leur direction. Ils la connaissent bien, les salauds. The pictures tell the story, this life has many shades. I’d wake up every morning and before I’d start each day I’d take a drag from last nights cigarette that smoldered in it’s tray. . ça résonne, partout sous sa carne déjà émulsionnée de ses sens. La liberté en étendards de ses mouvements, elle tangue sur le murmure de la guitare avant de tonner ses cuissardes sur la table, au tempo de l’hymne analogue à sa vie I traveled far and wide, and laid this head in many ports. I was guided by a compass, I saw beauty to the north. I drew the tales of many lives. Les cris ont reprit de plus belle - sur fond de pintes qui s'entrechoquent et de gloussement sonores-  sa fougueuse transe aussi lorsqu’elle bat la mesure de quelques claquements de mains. La cadence enfiévrée emporte les lignes de son corps dans de nouvelles turbulences.  Elle est hermétique à toute sagesse, Ceallach, et il y l’orage dans les veines lorsqu’elle scande son ivresse. Pas celle de quelques liqueurs épongées, mais celle de son immunité face aux muselières. And wore the faces of my own, I had these memories all around me so I wouldn't be alone. Elle tourne. Encore. Encore. Se défait du carcan de certains bras pour aller papillonner vers d’autres, dans un rire tonitruant. Et elle chante. Elle chante comme si c’etait la dernière fois qu’elle le puisse. Et… peut-être est-ce le cas, qui sait de quoi l’aube sera faite. Some may be from showing up others are from growing up, sometimes I was so messed up and didn't have a clue. I ain't winning no one over, I wear it just for you I've got your name written here In a rose tattoo. Il y a Jean qui lui entoure la taille pour la soulever et la faire tournoyer. Il y a Bill qui la réceptionne du bout des doigts dans les éclats de rires de la belle. Faire vibrer son coeur ankylosé et repousser encore un peu plus les frontières du lendemain. In a rose tattoo In a rose tattoo. I've got your name written here. In a rose tattoo. Les ondulations se font plus précipitées à mesure que la musique se propage et assourdit le reste autour. Presque sourde, Elle ne pense plus qu'à l'espace qu’elle occupe de son ombre ondoyante - insaisissable et ravagée. La galbe de ses hanches épousant le rythme de la guitare et de la basse, en harmonie avec sa propre indépendance ; elle a des airs de tempêtes dans chaque geste qu’elle largue là, sur le comptoir sur lequel elle finit par grimper. Piétiner le jour qui ne viendra pas dans sa mélopée véhémente.  A rose tattoo. Celle qu’elle a d’ailleurs sur l’omoplate, dévoilée là, impunément lors de l’une de ses danses sauvages. Une rose, tatouée, pour ne jamais oublier sa liberté. Une rose tatouée pour ne pas oublier ses épines. Et elle rode comme un fauve entre les bouteilles. Se pend au cou des compagnons et balancer les jambes en avant pour entonner à nouveau le refrain.

Au milieu de tous ces badauds ivres. Au milieu de la fumée de cigarettes et de cigares. Au milieu de l’odeur enivrante de l’alcool. Et au milieu du remou de son propre myocarde saccagé par son déchaînement, elle le voit. Ceallach reste scotchée quelques instants, cramponnée à cet oeil noircit qu’elle a pétrit maintes fois dans sa tête depuis les 16 jours/ 16 nuits à se rabacher sa fichue figure jusqu’à s’en défricher la raison. Et la raison, c’est bien ce qui lui manque ce soir lorsqu’elle saute du comptoir - Et puis, de toute façon, elle n’a jamais été de celles qui se modèrent, Ceallach. In a rose tattoo. In a rose tattoo. Signed and sealed in blood I would die for you. ça lui parait une éternité, lorsqu’elle repousse tous ceux qui font barrage à sa progression. Une éternité, mais bien quelques secondes où elle ne cille pas, de peur que son battement de paupières ne lui prête un autre faciès que celui qu’elle scrute. Le rire est pervibrant pourtant lorsque ses deux mains viennent à se poser sur la table pour lui faire face et disséquer chacun de ses traits. Il est là. Et l’alcool et la chaleur qu’elle exulte n’a rien à voir avec une hypothétique illusion qu’elle pourrait se façonner. “ Vous me suivez  ou… C’est juste l’irlande qui vous monte à la tête.” et d’arguer, insolente. “ Ou autre chose.” Et elle fait fit de cette saleté de pulsion qui la prend aux tripes.

*Comment ça va?
** Je vais bien
*** Vient par ici !
made by black arrow
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Mar 30 Mar - 16:01


WHISKY’S GOOD PROOFING WATER
Ceallach & Alastair

« Finalement, ça vaut la peine de mourir, ça vaut la peine de tuer, ça vaut la peine d'aller en enfer. Amen. » – 1987
Quinze putain de jours. Quinze satanées nuits. Et l’empreinte d’une bouche sensuelle comme seule consolation. C’est qu’elle a du culot, l’irlandaise. Un putain de culot qui me pousse à chercher à la revoir. Vraiment ? Est-ce qu’au fond j’ai besoin de ça ? J’me voile sûrement la face comme un abruti. La lionne a seulement réveillé le lion, elle a déclenché ses plus bas instincts, sombres, qui impliquent un corps à corps fiévreux, des peaux enflammées, un souffle entre les doigts, des lèvres entre les dents, un hoquet charnel suspendu et obsédant. C’est ce genre d’image qui martèle mon crâne, comme une litanie obnubilante et répétitive au rythme des contractions du myocarde. Si Ceallach a attiré mes foudres, si les pensées assassines ont pu effleurer mon esprit devant sa faconde cinglante : c’est pourtant le désir ardent et calcinant que je retiens. Parce qu’il me tenaille et me dévore ; des billes céruléennes et des canines enfoncées dans une lèvre charnue qui se répètent constamment sur la rétine jusqu’à secouer le palpitant.

Et c’est dans ce même pub que l’instinct me dit que je la reverrai. Familière avec toute cette populace de badauds constituant apparemment son “bureau personnel”, j’ai cette attente frustrante d’apercevoir sa crinière blonde flotter entre toutes ces sales tronches festives. C’est finalement ce fameux Marlone qui m’accueille d’un regard noir et méfiant quand ma semelle frappe le parquet. A croire qu’un britannique n’a pas la même répercussion sonore que l’un des leurs au seuil de leur porte à la con. Mes chiens de garde au nombre de deux se font aussi discrets qu’ils le peuvent malgré leurs carrures de titan. Telles des ombres flottant autour de ma carcasse, ils restent à distance convenable lorsque je m’approche du comptoir de mon dédain légendaire. Un face à face avec le tenancier, j’réclame le meilleur de leur whisky malgré ses origines gaéliques. Une grimace fendant ma tronche barbue, y a pourtant cette étincelle dans les yeux qui trahit mon stoïcisme au souvenir tentant de la gorge laiteuse de la blonde qui déglutit son arôme.

« Elle est pas là. », son anglais haché et hostile me force à récupérer le gérant de mon œil sombre alors qu’il fait glisser ma commande jusqu’à moi. Je sais de qui il parle, puisqu’il sait pour qui je suis là. Alors je claque quelques billets sur le comptoir, somme trop importante pour la rediscuter pour un infâme alcool de leur île. Et même s’il m’avise d’un regard incrédule et suspicieux, ses doigts raclent le bois quand il récupère le pognon, attendant la raison de ma soudaine générosité. « J’compte bien lui faire la surprise. », haussement d’un sourcil par-dessus mes yeux ombrageux, je le soutiens d’une œillade insistante. Je paie son silence pour ce soir, j’lui demande pas de trahir sa belle journaliste qu’il admire apparemment au vu des articles qu’il a crocheté au mur. Et de ce même silence pesant, électrique, je récupère finalement mon verre avant de m’enfoncer dans un coin sombre du pub, là où mes sbires guetteront de loin.

Box individuel à la banquette de cuir odorant et esquinté, voilà la place que j’occuperai pour la soirée. Tapis dans l’ombre du décor fumant et bruyant, tel le félin le ventre rampant au sol, la queue balayant la terre, prêt à attaquer : je patiente, la charpente inébranlable et les yeux plissés aux aguets. Gueule placide aux traits durs et fermés, l’envie irrépressible de joindre les volutes d’un cigare à la fumée stagnante du pub fait fourmiller mes doigts. Mais j’attends, silencieux, mes quelques bagues claquant contre le verre de mon récipient, m’assurant de la boîte rectangulaire toujours à sa place de ma paluche libre…

Et elle apparaît enfin. Comme une foutue vierge à l’auréole aveuglante. Vision qui se rapetisse en un frémissement des paupières inférieures, pour ne garder en ligne de mire que cette féline au regard de glace. Ces sourires francs qu’elle destine à qui la croise, broyant le myocarde au point de vouloir l’attirer brutalement dans mon ombre afin de tous les priver de sa satanée lumière qui m’irrite déraisonnablement. Parce que j’suis incapable d’expliquer c’qui s’passe présentement dans ma foutue caboche. Il suffit qu’elle se pointe sous ma gueule pour que l’allégresse environnante percute l’esprit et prenne un foutu sens. Et j’la fait prisonnière des abysses de mes iris, j’inspecte cette proie farouche et capte ses mouvements fluides. Je gobe ses gestes hypnotisants. Et sa voix emplie mes tympans, l’ouïe brutalement focalisée sur ses lèvres pleines et constamment étirées en un rictus si lumineux. Elle rit, elle salue, je l’entends son timbre alléchant et bien trop happant. A croire que l’Irlande pourrait définitivement me charmer tant qu’elle reste dans les parages. Parce que son accent et sa langue étrangère chantent jusqu’à mes oreilles, son rire berce le prédateur qui gronde de son air satisfait.

Et lorsque l’orchestre résonne et que les premières notes ébranlent les murs : ce sont les paroles qui ravagent mes synapses, écho d’une guerre que j’ai bien trop connu. Et pourtant… c’est sa voix qui s’élève parmi les autres. Ce fredonnement enchanteur et intime que je capture de mon tympan développé jusqu’à ce qu’il se mêle aux autres. Et égoïstement c’est mon sens que je sature avec cette avidité dévorante de ne l’entendre résonner que pour moi. C’est frustré n’en sachant que trop la raison que j’serre ce whisky entre mes jointures blanchies pour avaler une gorgée rageuse de l’ambre liquide. Ses épaules se dévoilent, sa crinière blonde balaient son dos : un spectacle aux effet allumants et contradictoires. Elle m’aguiche sans même le savoir, de ses mouvements si souples où rien n’entrave son naturel attrayant, et ça me contrarie. Parce qu’elle me fascine la blonde et emporte dans son sillage la moitié des dalleux de ce pub. Ils l’entrainent, je l’entends à peine résister, rire cristallin qui brise un peu plus la membrane de mon cœur. Parce que ses bottes frappent déjà du talon et qu’elle n’hésite finalement pas une seule seconde.

Déesse démoniaque qui se hisse sur son trône. Debout sur le comptoir, son corps accompagne l’orchestre à travers le vacarme et les bouteilles. Parce que c’est elle la chanson, c’est elle l’air de rébellion. Et si les cris alcoolisés d’indépendance n’atteignent pas le sombre connard que je suis, sa propre liberté me pète à la gueule et me gifle sur place. Gueule qui reste pourtant stoïque, des yeux d’encre où se reflètent tout ce bordel intérieur et ce monstre tapis. Ça frappe dans les côtes, ça vrille le myocarde, ça assèche le gosier et ça disjoncte les fusibles. Deuxième gorgée colérique devant la poudre qui s’enflamme sur les tables. Elle danse, elle ondule : contre ces chiens et sous leurs sales pattes qu’elle ne repousse pas. Et la seule vue de son élévation me fout les nerfs autant qu’elle me fissure. Elle chante à tue-tête et proclame son émancipation. Sa voix claque, s’envole et berce ; des notes bancales, des mots écorchés, des rythmes manqués et pourtant ça n’a jamais sonné aussi juste, putain !

Aussi juste que cette satanée femme au milieu de tout ce bordel, chez elle, les racines autour des chevilles et le vert porté en étendard. Et une rose tatouée résonne alors qu’on l’interpelle. Douces pétales aux épines mortelles sous l’épiderme : un air qui lui colle bien trop à la peau. J’pourrai, je devrai détourner le regard et la détester. Cette putain de journaliste à la verge de feu qui démange pourtant la moindre de mes cellules autrement que par un désir sanguinaire. Elle enflamme ma curiosité malsaine, elle calcine mes veines et nécrose mon esprit. Ouais, elle m’envoûte alors que la tornade ondule et fait tout valser sur son passage. Elle passe de bras en bras, le minois en transe, les notes au bout de sa langue qui claque entre ses dents. Elle chante encore, elle tourne encore, elle piétine toujours : et ce malgré le verre qui se brise et les gueulards qui l’entraînent à tour de rôle. Les mains sur elles que je fusille d’un air pourtant détaché qui contracte la poitrine : elles la portent et la font danser. Elle s’y accroche et s’en éloigne, insaisissable, comme le vent, comme l’océan, comme la rose tatouée. L’insouciance la rend sublime, l’ivresse de la liberté la dessine subtilement. Ses courbes lèvent ce désir ardent autant que sa bouille éprouvée et ces mèches rebelles qui lui collent au visage. Sauvage, libre, indomptable : elle paraît intouchable.

Jusqu’à c’que ses putains de billes azur captent les miennes réduites à sa seule vision. Le pub s’efface, laissant les galeux s’enivrer de leur alcool et de leurs chansons dans un lointain écho. Il n’y a plus qu’elle qui saute du comptoir et qui se fraie un chemin à travers la foule, comme la reine des lieux. Et j’la mate, m’enfonçant nonchalamment dans c’te banquette, retournant claquer des bagues contre mon verre. Doucement, patiemment, je n’observe que son approche en souplesse. Des jours comptés qui s’envolent à son image, ça paraît hier comme étrangement et viscéralement demain. Et une simple humidification des lippes quand elle s’appuie à ma table avec provocation. Un déshabillage sous mes paupières plissées, calme en apparence mais foutrement pénétrant et incisif. Puis un simple rictus détaché et dédaigneux tandis que j’fais craquer ma nuque dans un tic tendu sous sa langue claquante. Carcasse redressée avec une lenteur calculée, c’est finalement sur le bois que je m’accoude, hissant la carte marquée de ses lèvres entre mon index et mon majeur tendus. Je lui brandis sous sa trogne, grandement sexy marquée par les rougeurs de l’effort, et ponctuée par ses quelques mèches attrayantes qui collent à sa gorge. « J’croyais que c’était moi qui devais vous offrir un cigare la prochaine fois… ». Et avant qu’elle n’essaie -ou pas-  de récupérer cette carte, je rétracte mes doigts d’un geste franc et souple afin de ranger le carton. Simple tic à la commissure de mes lèvres, je secoue lentement ma tronche, feintant toujours cette même allure détachée, enfouissant les foutus doutes qu'elle m'arrache. « On voulait m’revoir Mademoiselle Moriarty ? Me voilà… », paroles appuyées par mes bras légèrement écartés de part et d’autre de mon torse. O’brien, n’est-ce pas ? C’est le nom qu’ici les gens ont l’air de lui donner, et je garde précieusement cette information, évitant de mettre en jeu mes sens surdéveloppés qui pourrait éveiller quelques soupçons. « J’me sentais d’humeur partageuse.  Un Montecristo N°4 est toujours plus agréable à deux… ». Faciès de circonstance, le refus catégorique de plier devant cette nana m’obsède autant que l’aura qu’elle dégage. Alors lentement, c’est mon blouson à mes côtés que j’fouille afin d’en extirper la boîte que j’fais glisser sur la table que je regagne de mes coudes. « Mais vous avez l’air occupée. », tressautement de ma lèvre, ombre d’un rictus. Soupire las alors que je décline la table pour m’enfoncer à nouveau dans la banquette. Un bras longeant le haut du dossier, j’enfonce mes prunelles dans le bleu qui pourrait bien me noyer à force d’y nager dangereusement : « J’dois admettre que le spectacle était foutrement plaisant. Encore un talent caché… ».  

(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Mer 31 Mar - 17:32

Elle le décompose, ce regard en marbre sur elle, se fissurant pourtant sous ses paupières de colosse. Ses yeux en impasse où elle s’accule, s’immobilise pour y laisser stagner sa fièvre dévorante. Le piège est prévisible quoique irrésistible lorsque le cobalt se soude irrémédiablement à ses billes sodalites. Et si l’Homme de pierre ne s’effrite pas de son apparition, ce n’est que pour lui octroyer l’opportunité de venir gratter son expression rocailleuse de ses doigts agiles. L’instant s'érode autour de ce sourire volcanique et brutal qu’elle lui voue en moue impétueuse, balançant des hanches pour se défaire de sa transe et venir envahir l’espace de l’anglais.  C’est pas sa faute à elle, si sous sa peau pulse de la lave en fusion corrodant ses veines d’une indicible sensation de brûlure. C’est pas sa faute non plus s’il échauffe son esprit jusqu’à ce que ses pensées ne soient plus que magma liquide sous son crâne.

Sa simple présence est percutante. L’audace d’avoir pénétré l’antre de l’ennemi avec ce flegme beaucoup trop tenace pour ne pas titiller ses inhibitions sauvages s’émancipe de ses retenues. Et lorsqu’elle tire bruyamment le tabouret pour s’y asseoir, Ceallach s’essaie à un effeuillage de l’expression placide d’Alastair au travers le prisme de ses yeux céruléens ; sucer la surface sombre de ses prunelles jusqu’à drainer chacun de ses voeux les plus secrets et, par caprice licencieux, le laisser patauger dans les siennes jusqu'à le noyer de tout ce qu’elle ressasse depuis ses derniers mots. C’est ainsi, par delà les palabres affûtées, qu’elle ne lui laisse pas le choix que d’exorciser le spectre de leur première entrevue par la persécution d’une nouvelle tourmente de gestes magnétiques et de suggestions ténues. Kyrielle de souffles chauds entre ses lippes qu’elle retrousse pour exulter l’ivresse qui l’oppresse dans le silence de son effervescence, l’irlandaise réceptionne chaque détail des frémissements impulsifs et des tics nerveux de l’Homme pour en tisser sa propre sédition sensorielle - happée par cette étrange fascination la rongeant jusque dans ses entrailles. Contre ses pupilles gonflées de noir, elle pulvérise sa silhouette - Et de la lenteur de ses mouvements, et de la langueur de sa posture - pour le ramener dans le sillage de son image. C’est devenue une nécessité - à l’instant même où il lui est apparu - qu’il se déleste du superflu qui les entoure pour ne la tenir qu’elle, au soupirail  : un orgueil qu’elle justifie de son tempérament taquin et suborneur, répudiant par la même les quelques tressaillement que son myocarde suggère.

Il a pourtant été impitoyable. De sa langue imbibée de toxine et de ses provocations volubiles. N’a pas manqué de la rabrouer de ses origines jusqu’à griffer son patronyme anglais dans sa chair. Monsieur Alastair O’Connor. Ça sonne comme une arrogance dont elle fermente les syllabes sous l'émail de ses idées. C’est pas tant sa demande insolente à lui soutirer ses informations qui attisa sa curiosité malsaine ce soir là, ni même cette manière avec laquelle il argua son ego - dans la démesure et l’inconvenance - suffisamment pour flatter son espièglerie, qui la frappa. Non. Le désordre est ailleurs. Et la vérité, c’est qu'elle n'est pas en mesure d’identifier l’anormale attraction qu’il exerce sur elle là où elle devrait pourtant se libérer de l’entrave obsessionnelle qu’il a flanqué dans sa tête depuis deux semaines. C’est comme si elle était Polarisée Ceallach ; de cette bouche qu’il humecte nonchalamment, à la crispation à peine perceptible de sa mâchoire lorsqu’elle s’approche suffisamment pour engourdir leur proximité de sa présence olfactive, en passant par le dédain brut dont il fait preuve. Accoudée sur la surface rugueuse de la table, les cheveux ruisselant jusqu’à ses épaules contre lesquelles ils viennent se coller dans le sel de sa moiteur, c’est sa main qu’elle ramène sous son menton sans même ciller lorsqu’elle avise la carte d’un rire électrique. “ Et bien… Monsieur Alastair O’Connor, Quitte à ce que vous m'offriez un cigare, autant qu’ça soit mon préféré. J’aime les arômes de caractère et j’aurais été bien contrariée que vous me proposiez un maquina sans saveur et fade. J’ai tendance à me lasser vite de ce genre de...parfum.” La métaphore est douteuse mais point subtile - de quoi lui imprimer ses idées sous-jacentes. Et si les mots ne prennent par leur sens dans cette élocution badine, son expression, elle, trahit bien des extravagances langoureuses. Ceallach tend le bras dans le but de saisir le papier sur lequel elle reconnaît son empreinte écarlate. Oh, le geste n’a pas vocation à attraper le billet, mais plutôt l’attention nébuleuse de l’homme qu’elle frôle de son épaule et de son regard cajoleur. La carte lui échappant par le biais de la poigne qu’il raffermit sur sa prise, c’est les mains levées en signe de fausse résignation et un sourire goguenard sur ses lèvres qu’elle reprend place sur le tabouret. De cette provocation qu’il brandit, ne lui reste qu’une toile de sa riposte sensuelle. “ Vous voilà. Effectivement. C’est pas l’humilité qui vous arrache la gueule vous hein? Encore une de vos courtoisies de gentleman , Sassenach ? ” Elle s’amuse. Tourne en dérision. Taquine. Jubile. trépigne. De sa verve létale elle éparpille son audace, pousse l’Homme à s’agiter sous ses griffes de fauve. Elle l’épie, prête à bondir, comme si sa présence n’était rien d’autre qu’un jeu dupé de son esprit ankylosé de lui : de cette ferveur qu’il déclenche sans même s’en apercevoir par la fougue de ses yeux sur sa peau blême. Alors, maquillant les troubles étendus sous sa rétine, la belle sacrifie le tourment au profit d’une réplique tranchante. “  Cela dit, c’est pas moi qui suis attablée dans un … Pub de cinglés. Et me faites pas croire que vous êtes venu pour un bushmills single malt. J’suis sûre qu’ils en ont au… Merchant Hotel, 16 skipper St. Bien que, si je ne me trompe pas, la dernière fois vous vantiez les mérites du malt anglais. ” Et la voilà, la scandaleuse, prendre ce verre dans lequel il reste quelques lampées, secouer le liquide ocre pour en humer les fragrances dont le bouquet anesthésie le reste de ses pensées les plus sages - déjà bien rares - et y tremper ses lèvres avec ingénuité feinte. Le fixer, bien sûr, l’iris calciné par des histoires fantasques mais fiévreuses.  “ Alors dites moi… Je vous manquais à ce point là?” Estocade verbale en demie teinte - les paroles souffrant d’un manque de réserve, Ceallach l’assorti d’un rictus imprudent prête à s’accaparer une riposte bien corsée. C’est qu’elle s’en remet à son but premier :  Remuer son gosier de défiances inappropriées, laisser la subtile bravade faire le reste dans sa tête.

Épongeant lentement les gouttes de whisky de ses doigts autour de la bouche, la blonde ne démord de rien, pas même de ce besoin presque irrationnel à vouloir s’emparer de ce qu’il ne lui dit pas. “ Mais j’admire votre culot. Y’a peu d’anglais dans l’coin qui aurait eu les couilles de rentrer dans un pub de déglingués sans craindre de se faire asmater. Vous devez vraiment tenir à me faire… Parler.” Cette fois, c’est un soupir chaud qu’elle fignole en se redressant, buste droit et tête penchée en arrière pour tirer sa crinière sur son échine dépliée. Les envies sont affrétées par cette bouche sur laquelle elle s’attarde à imaginer en saisir les souffles de ses canines épointées, autant que son désir ardent à le faire dégoupiller pour voir ce qui lui explose au visage de tout ce mécanisme de gestes policés ne se prêtant pas à ce qu’elle lit sur sa carne.  “ D’accord d’accord. Je vais faire semblant de vous croire seulement parce que j’ai tendance à ne  repousser que très rarement mes tentations… Eeeeet je ne résiste jamais à un Montecristo N°4. Surtout lorsqu’il est partagé à deux. Comme beaucoup de choses d’ailleurs.” Toujours et toujours avoir le dernier mot. Pas de demie mesure et pas de modération  - encore moins lorsqu’elle froisse son reflet de son oeil inquisiteur. Et sans même attendre l’autorisation, Ceallach caresse de ses doigts les bâtonnets de tabac avant d’en saisir un entre l’index et le majeur. “ Cependant il faudra être plus convaincant si vous voulez me retourner le cerveau, j’ai les reins solides.” Remarque en écho. Oh non, elle n’a rien oublié de ses provocations ni des sensations entérinées par sa foutue langue filante dont les salacités ont marqué l’onirisme aigüe de la femme. “ Oui je le suis. Avec vous. Sauf si vous voulez que je rejoigne à nouveau le comptoir du bar ?.” N’a vocation qu’a lui octroyer toute son attention, et de le lui faire savoir : quand bien la musique résonne encore bien trop fort autour d’eux, c’est sur lui qu’elle mise son intérêt obnubilant. La galbe de son corps s’ajuste à la silhouette de l’Homme dont elle suit le mouvement en se penchant un peu plus sur la table afin de ne rien perdre de cette proximité intimiste les liant. “ …Et encore tant à découvrir de mes aptitudes,Ghraidh.” Le rire, quant à lui, dégorge de cette passion dont elle s’est éprise. Libérée de toute continence, elle ne se dispense de rien lorsqu’il s’agit de ses excès ; surtout ceux qui pourraient la brûler et carboniser sa raison. C’est finalement après une morsure sur ses propres lippes que la belle retrouve le carcan ténébreux du regard de Alastair. “Alors? Que puis je faire pour vous ? Quel tout autre service êtes vous venu chercher ce soir ? ” Fichu langue indépendante.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Jeu 1 Avr - 12:41


WHISKY’S GOOD PROOFING WATER
Ceallach & Alastair

« Finalement, ça vaut la peine de mourir, ça vaut la peine de tuer, ça vaut la peine d'aller en enfer. Amen. » – 1987
À croire que c’est ce que j’attendais en m'pointant ici, cette foutue verve provocatrice et claquante, forte et inarrêtable. A croire que j’ai pété les codes et les recommandations, juste pour la voir pavaner et me renvoyer ce putain de sourire enjôleur. Pas d’esclandre, pas de bruit, Monsieur O’Connor, que l’on m’a glissé lorsque j’ai dit prolonger mon séjour. Ils savent contrairement à la blonde, que la moindre contrariété peut m’faire vriller. Ils ont peur là-haut, et ils se méfient de l’impulsif britannique. Et face à moi, j’ai la seule gonzesse de cette foutue planète qui me provoque et ne se gêne pas pour essayer de me froisser. Et moi, pendant ce temps, je serres les dents et en redemande. Ironique, pas vrai ? Alors non, c’est clair, c’est pas la modestie qui m’arrache la gueule. La blonde n’aura que des rires soufflés par mes narines dilatées, se délectant d’une fragrance féminine et sauvage, pour simples réponses à ses attaques. Dédain et arrogance collées à la tronche, deux cents années à façonner une muraille inébranlable qu’une certaine blonde irlandaise pourrait bien effriter…

C’est mon regard qui parle, ces deux puits sans fond qui aspirent le moindre de ses gestes caustiques. Mouvements souples et gracieux, emportant sa crinière dans leur sillage, allure acide qui brûle mes veines. Si ces dernières sont automatiquement gonflées sous l’épiderme, la carcasse masculine reste de marbre. Sens affûtés fixés sur la belle, c’est que l’observation prend des allures d’obsession sans que je ne m’en cache véritablement. Je la pénètre de mes billes sombres, l’engloutis dans mes gouffres orbitaux, toujours affalé contre ce dossier… « Naaan… », que je fais traîner ironiquement sur la longueur en tiquant de la lèvre supérieure avant d’enchaîner : « Si j’avais voulu être Gentleman, Ceallach, j’vous aurai ramené des Lanceros Cohiba… », clin d’œil furtif en direction de la blonde, c’est un rictus plein de défi qui fait tressauter mes lèvres. Convoitise visuelle qui traîne et qui dure. Si sa langue claque, ses yeux d’opaline caressent mon égo et gonfle mon désir oppressant de l’acculer, de la faire plier. « J’vous en pris, Miss…», que ma voix résonne alors d'un souffle railleur : « Si seulement cette putain d’île proposerait la crème des whiskeys, j’me serai largement passé d’votre jus insipide. Mais j’ai cru comprendre que vous l’appréciez… Ma courtoisie aura ma peau. ». Lèvre retroussée dans une fausse grimace écœurée par une modestie feinte ; la voilà, la mise qui renchérie l’enjeu. Et le haussement d’épaules désinvolte ne fait que renforcer la position nonchalante que j’occupe.

Et je pourlèche mes babines avec appétit quand je fixe ces lèvres pourpres qui taquinent la lisière du verre. Puis un nouveau rictus à ses mots. Raison réelle de ma venue que je tairais, c’est d’une énième provocation que je réponds à la sienne. Et pour maintenir cette insolence persistance, mes doigts s’agitent avec désinvolture et dédain quand je claque, d’une tranquillité lasse : « Je manquais d'animation. Et j’dois dire que vous êtes assez… divertissante. ». Tics railleurs à la commissure de mes lippes, avant que mes dents de carnassier ne se dévoilent dans un rire plus franc. « Oh, j’ai mon escorte. », que je désigne d’un mouvement de ma tronche barbue vers la table plus loin où deux colosses irlandais nous matent certainement. « Sinon, j’suis sûr que Marlone se serait fait un plaisir de m’accueillir avec son canon scié qu’il garde précieusement sous son comptoir. ». Yeux plissés toujours enfoncés dans les prunelles de la blonde, je me départis pas de mon sourire d’enfoiré imbus de sa personne en concluant : « Tellement prévisible… ».

Et de cette habitude ancrée, mes doigts viennent lisser pénardement ma barbe au coin de ma bouche légèrement entrouverte. Elle appuie, la belle blonde. Ouais, elle n’en démord pas et s’affirme à chaque putain de phrase. Une litanie martelant la caboche, incitant à faire rentrer l’information. Elle est charmante, l’irlandaise, foutrement belle et possiblement désarmante quand elle attaque de mes propres mots qui l’ont apparemment marqué. A croire que l’idée lui plaît autant qu’à moi, pas vrai ? Mais la promesse tient toujours, voilant l’esprit compétitif du désir sous-jacent  : ses reins je les chérirai de mes paumes calleuses, je les apprendrai sous mes doigts rugueux et je me délecterai de leur chute cambrée quand je la ferai plier. Parce qu’elle pliera, la belle. Comme je me plais à l’imaginer depuis seize foutus jours. Appétit inassouvi dont elle alimente la famine. Voilà que la faim fait son retour au creux de mes entrailles maintenant que la proie s’agite sous mon museau affamé. Elle rappelle à nouveau le désir ardent qui m’a calciné les artères dès ses premières notes claquantes. Elle me rappelle à quel point l’immortalité est fade sans une guerre passionnelle qui porte la marque de Ceallach. Mais la patience est de mis avec cette lionne aux crocs acérés. Force est de constater qu’elle mate un peu trop l’éternel impulsif, elle tanne le prédateur sans savoir qu’il montre le flanc dans l’ultime but qu’elle offre la jugulaire. Et occupée, elle l’est, avec moi, qu’elle confirme. J’en réduis un peu plus ma vision, trouvant le zippo qui traîne dans ma poche. Et enfin, je la rejoins sur la surface de la table, traînant un avant-bras tandis que l’autre s’élève déjà sur le coude. Et entre mes dents serrées : « On a compris, Miss burnes. Vous êtes pas du genre à plier, vous rabâchez, ma jolie ! Mais croyez-moi... », Rictus provocant avant de feinter la confidence, langueur dans ma répartie, basse et graveleuse : « Cette petite partie ne fait que commencer… et vous aimez l’enjeu autant que moi. Vos yeux parlent, Mademoiselle Moriarty, mieux que votre foutue langue. ».

Et pendant que je m’étonne à succomber à ce rire grisant et chantant qui déchaîne le myocarde, j’imprime la morsure qu’elle inflige à sa lippe pulpeuse en déclenchant la flamme de mon briquet sous son nez. Tic sonore de ma langue qui claque contre mes dents, j’lui étire un rictus en venant allumer son bâtonnet aromatique quand elle décidera de l’amener à sa bouche. « Quoi, mon attirance ne suffirait pas à vous convaincre que j’viens sans réclamation ? Croyez-moi, j’aime vous mater, le divertissement vaut bien ce déplacement... ». Tintement du clapet quand je referme le zippo, je nargue et plisse les yeux sans pour autant cacher mon intérêt viscéral. La subtilité, je ne l’utilise que pour ses beaux yeux, mais le naturel a foutrement tendance à revenir au galop. Pourtant l’attraction est là, constamment à m’brûler la peau qui ne réclame qu’à étouffer cet incendie. Magnétique, la blonde a réussit à piquer à vif ma curiosité et à se faufiler sous ma carne, à s’immiscer dans mes pensées jusqu’à presque me détourner de mon but, mais… « Ok, touché. J’viens vous proposer de jouer, un peu. C’est qu’vous éveillez ma curiosité et j’suis sûr qu’on peut arranger ça en misant quelques infos intéressantes. J’ai… pas mal de trucs croustillants à vous foutre sous la dent, et j’suis sûr que vous l’savez déjà. », à mon tour d’attraper un cigare dans la boîte que j’allume dans la foulée. Volutes qui emplie déjà notre espace et une aspiration salvatrice que j’attendais depuis ma venue. Paupières tirées et front creusé sous l’épais rideaux de fumée, j’humidifie mes lèvres en grattant le goût boisé qui vient de s’y déposer et claque plus vivement et provocant : « Allez Ceallach, y a bien quelque chose qui vous échappe et qui vous irrite, hm ? Sinon, pourquoi demander une seconde entrevue ? ». Geste franco de mes doigts sur la boîte métallique que j’fais glisser jusqu’à elle en simple preuve de ce que j’avance. Je doute pas du putain de flambeau qu’on s’échange depuis le début, ni de cette étrange fascination qui nous maintient en haleine, et il est temps de changer de stratégie offensive.  

(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Ven 2 Avr - 23:39

Whisky's good proofing water
Ceallach ft. Alastair

Et toujours son satané sourire, imbibé d’impertinence et fignolé d’effronterie jusqu’au comble de l’incorrigibilité. En électron libre, elle fait bouger les lignes de gravité de son regard atomique et perpétue son indépendance d’une langue nucléaire. Parce que la logorrhée est d’abord gestuelle chez Ceallach - lorsqu’elle frôle et effleure, qu’elle attise et avive jusqu'à exiger une passion dévorante de chaque instant de son existence - pour ne rien manquer, pour ne rien regretter, pour semer des fragments d’elle partout où elle passe et y laisser l’empreinte de son éternité. Alors elle abuse de ce regard sur elle, l’étrille de sa moue impétueuse et le capitonne dans le sien, là, au milieu de la fournaise jusqu’à ce qu’il s’y consume. Aucune issue n’est à prévoir, la geôlière est assidue à son mitard de braise.
Un bouquet d’air entre les lèvres, elle exalte le fantasme de cueillir la bouche présomptueuse de l’Homme par ses canines pour l’asphyxier de tout oratoire réfractaire à sa malice et envisage d’ailleurs - obscurément - de patiner ses doigts versatiles au travers de sa barbe fournie jusqu’à lui arracher un souffle de concupiscence. Là. Maintenant. L’Homme à l’allure, après tout ; de cette figure méphistophélique dont il essore les moindres trahisons de pensées par le jeu de ses expressions placides, à la manière par laquelle il aiguise  chacun de ses gestes.  Et ça grouille sous sa peau. La sérotonine rongeant ses veines par les pulsations frénétiques d’un palpitant turbulent. trop turbulent lorsqu’il la pulvérise d’un œil vicié. C’est que sa gueule torréfié par le diable lui-même tourmente la velléité de la belle ; et loin de s’en détourner, Ceallach grille à nouveau un rictus sur ses lèvres humides.

Divine pulsion ou diabolique obsession, ne le saura -t-elle jamais ? Mais prise dans cette fascinante confrontation, Ceallach brigue sa raison au profit de ses plus bas instincts. Y laisser sa peau ? Très bien si c’est lui qui vient à en griffer l’épiderme jusqu’à la dépecer de sa retenue. Parce que Alastair n’a pas seulement titillé sa ferveur de prédatrice. Il a aussi ouvert la cage du fauve dont elle est investie, et maintenant qu’elle est libérée de ses chaines, se sont ses griffes qu’elle tend à acérer autour de sa gorge alléchante. Il a tout siphonné dans sa tête, le britannique ; aspiré une lucidité - déjà grignotée, elle l’admet volontiers - et vidé sa réserve de tempérance. Et puis, il se tient là, avec son air de mauvais genre qui sait pourtant exciter un peu plus sa convoitise. C’est qu’il sait y faire, à se faufiler  entre insinuation fantasques et résistance postiche de son museau féroce plombé d’une expression égrillarde. Et ça chatouille ses papilles - cet insoutenable voltage. ça taquine ses
sens - cette dangereuse attraction. Elle arrange quelques mèches de ses cheveux enlisées dans ses cils et bat des paupières ; le trait de sa bouche tiré vers le haut, c’est tout contre celle-ci que Ceallach passe sa langue en réprime à l’insolent clignement d’oeil de l’Homme. Tout en volupté, mais si peu de douceur quand elle aguiche de son minois inconvenant. “ Intéressant." elle commente, laissant suspendu le double sens de sa palabre tant dirigée par l’observation sur les cigares que par le clin d’oeil qui ne lui a pas échappé. Sa voix prend des teintes malicieuse lorsqu’elle rétorque, non sans un éclat de rire :  “ De toute évidence. La courtoisie ou vos bonnes manières, j’me le demande.” Et si elle s’amuse à tenter le diable en pourléchant les contours du verre pour en sucer le liquide ambre, la belle n’en oublie pas pour autant ses gardes.  Elle souffle au travers ses crocs effilés et pose un doigt sur ses lèvres pour marquer le début d’une fausse réflexion - manière théatrale de marquer son discours et de happer l’attention de son… Public. “ vous me voyez ravie d’avoir pu pallier à votre ennui sassenach. Comme vous avez pu le constater, la réciproque n’est pas vraiment effective. j’sais pas comment ça s’passe dans votre pays mais ici, on aime s’amuser.”  Haussement d’épaule faussement ingénu. Et la voila qui se penche de façon féline, pour venir poser sa tête avec lenteur sur ses mains jointes. “ Pas étonnant que vous soyez venu quémander ma compagnie si tout ce qu’on vous offre ailleurs c’est une putain de nonchalance face à tout ce qui pourrait vous être… Ludique. Je compatis à votre lassitude. ” Les yeux qui crépitent dans leurs orbites, la flamme se ravive à chaque oeillade que Ceallach lui lance. Elle les lèche, ses prunelles. Y laisse la sensation de ce qu’elle ne mentionne qu’au travers quelques suggestions à peine ébauchées de ses lèvres rutilantes. Coup d’oeil bref sur les mastodontes dont elle frôle à peine la silhouette, peu enclin à perdre de temps à les dévisager - c’est qu’elle a beaucoup mieux à scruter que quelques charognards. Elle gobe sa provocation avec véhémence. Et laisse son rire chevaucher l’orgueil du comparse. “ Oh, croyez moi, la seule raison qui a poussé Marlone à ne pas sortir son colt de sous son comptoir n’est en rien analogue à la présence de vos clébards bien dressés à vos basques mais seulement parce que je lui ai susurré de ne pas vous brusquer vers la porte si vous veniez à revenir. Chacun ses pions n’est-ce pas ?” Le sous entendu est clair ; s’il se croit avoir joué sa carte maîtresse et s’octroyant une immunité au travers les colosse dont il tire les ficelles, le voilà face à une impasse. Aux jeux d'échecs, on appelle ça ; le coup du berger. Il lui semble alors nécessaire de lui inculquer certaines règles avant que Monsieur ne prenne ses aises sur son territoire. Même sa gueule, aussi plaisante soit-elle à observer, ne suffit pas à s’octroyer les passe droit d’un royaume qu’elle gère d’une poigne de fer.

Mais il y a cette tension. palpable entre eux. Une retention électrique opaque dont elle charge à la mesure qu’elle respire et s’articule autour de cet Homme dont elle aspire à purger de ses tiédeurs. Elle le persécute encore et toujours. Torpille ses paroles et bafoue ses règles. Le jeu n’a jamais autant valu la chandelle, et en matière de ludisme, elle joue toujours toutes ses cartes - même celles qu’elle a dans les manches et lui permettent d’inverser la tendance en sa faveur. Parce que pour Ceallach : Si prudence est mère de sûreté, Insolence est mère de volonté - et des volontés le concernant, elle en a à outrance. Mouvement souple où elle arque son buste et s’étire de toute sa silhouette. C’est tacite quoique ostensible, tout ce trouble qui sature leur environnement. “ Je rabâche peut-être, sassenach, mais pourtant, vous revenez à la charge… A croire que vous aimez qu’on vous tienne tête. ” C’est sur cette piquante rétorque que la belle revient envahir l’espace de l’Homme qui se tient là, zippo ouvert, flamme entre les doigts. Le cigare entre les lippes, tenu de son index et de son majeur, elle s’approche jusqu’à ce que le feu calcine l’embout arrondit du tube. Emane alors les premières fragrances boisées du tabac. Première bouffée salvatrice, c’est dans une longue inspiration qu’elle comble les cavités de ses poumons. Poitrine se contractant. Cou se déployant pour soupirer les vestiges de fumée. Regard inquisiteur, manière de lui traduire qu’elle est prête pour cette partie “ Oh ? Et… De quoi causent - ils, mes yeux? J’espère qu’ils ne sont pas trop bavards… ça risquerait d’être embarrassant.  ” qu’elle susurre de manière à peine audible ; entre soupir et plaisir de le voir tressaillir et buter sur les mots dont elle caresse chaque syllabe. “ Toute cette attention, rien que pour moi. Vous pourriez presque me convaincre de laisser de côté ce qui vous amène vraiment pour assouvir d’autres divertissements… Maiiiiiiiiiiiiis….  ” paume vers le haut, moue percutante. Elle ne terlinera jamais sa phrase, Ceallach, se contentera de tirer sur son cigare d’un air malicieux. La suspension est d’usage. Parce qu’il attendra toujours là, coincé entre les fantasmes et les spéculations lascives - des images hantant ses pensées les plus profondes jusqu’à ce qu’il s’en déglingue les neurones et force la dopamine dans ses veines. Elle connaît, Ceallach, le pouvoir de l’inassouvi et la puissance de la suggestion.

ça lui échappe tout de même, sa présence ici. Bien qu’elle s’amuse de cette situation. De ces gestes - tant les siens que ceux de l’Homme, de cette inaltérable pression qui lui tiraille la cage thoracique, au manèges de leurs regards enchevêtrés.  Ceallach prend compte, de manière lucide, tout ce qui sa trame sur fond de sa séduction. “ Et votre curiosité est de quelle nature Sassenach? De quels genres d’informations sommes-nous en train de négocier les révélations ? ”  Ses yeux blottit dans ceux sombre de Alastair, elle écoute et analyse. Décortique. Le timbre de voix qui tressaute chez l’autre - probable conséquence de ce badinage pour le moins charmant - et cette pugnacité à ne rien lâcher asticote la belle. La main dans sa crinière, l’autre tenant le tube de tabac dont elle donne un petit coup sec au dessus du cendrier pour en dégager la cendre calcinée, elle ne le quitte pas d’une semelle. Sans ciller. “ La question est… Sauriez-vous jouer selon les règles Alastair ? Vous avez beau avoir le bagout racoleur, j’ai du mal à croire que vous ne feriez pas d’histoire si vous veniez à devoir vous coucher... ” et d’ajouter, bien plus soyeuse. “... Ailleurs que dans un lit s’entend.” Voilà l’une ou l’autre des images qui lui serait réjouissante. La morsure sur sa lèvre étiré en un sourire railleurs vint à accentuer la dernière partie de la parole.

Et le voilà déjà à surenchérir tandis que Ceallach ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel en éclatant d’un rire cristallin. C’est qu’il y tient à son ego, ce foutu anglais. Bien des Hommes auraient ployé devant les fourberies de la belle, mais lui, se pavane encore sous sa figure avec cet aplombs en titane. Et bon Dieu… Elle trouve ça terriblement seyant  “ Je n’ai jamais demandé une seconde entrevue. C’est vous qui êtes venu me chercher, chéri. Moi je n’ai fait que suggérer votre impatience à me revoir. ” C’est sur le mot chéri, décortiqué en anglais dans son accent vibrant, qu’elle appuie. Quant au reste de la provocation, la voix suave de la belle qui fait le reste. De ses doigts graciles, Ceallach vient à effleurer la main de l’Homme pour finalement se poser sur la boite qu’il fait glisser vers elle. Match nul, balle au centre. Aucun d’eux ne paraît disposé à admettre que la tentation qui les lie a une toute autre allure que les airs professionnels qu’ils y prêtent. “ Votre persévérance à connaître mes petits secrets titillent mes intuitions. A jouer à ce jeu là, vous risquez de nourrir mon goût prononcé pour les cachotteries.” Elle le détaille au moindre frémissement de sa peau. Elle en connait beaucoup Ceallach. Sur les Hommes. Sur le Monde. Sur les deux ensemble. Sur les affaires politiques. Sur les Affaires humaines. Sur les guerres. Sur les vices. Sur les Mensonges et puis sur la vérité.  Elle sait aussi qu’il n’y a que ceux qui y trempent pour s’interesser à la toile qu’elle s’evertue à tisser jour après jour… Pas sûr qu’un simple fabricant de Whisky en ait quelque chose à faire de tout ce qui traine de squelette sous sa caboche. “ Enfin, puisque vous aimez les défis et que moi même j’ai un intérêt évident à vous suivre dans ce tour là…  Je vous prend au mot.” Parce que malgré le risque, Ceallach ne peut se refuser à le laisser passer la porte du pub - Aussi déraisonnable soit l’Homme à s’embarquer dans ce genre d'omerta susceptible de lui péter au visage. Ceallach, dame de coeur plus que dame de pique ; celle qui suit bien plus sa passion que sa raison - quitte à y miser sa vie. Alors, après une taffe irriguant à nouveau ses bronches, la belle penche la tête sur le côté. “ Vous savez battre les cartes au Hold’em? Marlone a une salle à l’arrière. Rien de très réglo, mais il me semble que c’est pas trop votre truc, le licite. De ce que je comprend, en tout cas.” De quoi faire durer un peu plus longtemps l’animal allèchement. " Vous. Moi. Quelques cartes. Des questions qui nous taraudent à miser en gain... Alors Monsieur Alastair O'Connor?"

made by black arrow
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Mar 6 Avr - 17:10


WHISKY’S GOOD PROOFING WATER
Ceallach & Alastair

« Finalement, ça vaut la peine de mourir, ça vaut la peine de tuer, ça vaut la peine d'aller en enfer. Amen. » – 1987
Elle parle, la belle. Encore et encore. Elle ne lâche pas le morceau, continuant la bataille et les attaques verbales. Jamais ne me donnera-t-elle le dernier mot. Et c’est sur cette constatation que mon silence lourd lui répond non sans étirer cet arrogant rictus d’enfoiré. Cigare entre les lèvres, les yeux rivés sur la blonde et ses manières, sur ses lippes inarrêtables et ses billes pénétrantes : y a cette dégaine stoïque et imperméable qui veut pas me lâcher. Dans le jargon d'un homme, on appelle ça la fierté. Dans celui d’un immortel, on appelle ça la prétention. Celle de ne jamais se laisser troubler par un simple mortel aux armes pourtant égales à celles que l’éternité nous a donné. Alors le changement de posture, le changement de stratégie se manifeste. De retour dans l’ombre de la banquette, le bras toujours longeant le dossier, j’apprécie les crépitements succincts de mon tabac sous les aspirations lentes et longues que je lui inflige. Tout comme j’apprécie la ferveur de l’irlandaise, sa langue claquante et piquante qui ne ménage pas son interlocuteur probablement trop conquérant à son goût. Si j’avais été sensible, certainement que le moindre de ses mots m’aurait atteint, sûrement même fait grogner la bête aride tapie au fond de mon cœur. Mais les seules réactions qu’elle me tire s’attardent sur la fascination réciproque et l’ardeur de mon intérêt pour cette femme.

Rien n’est ignoré, de ses suggestions à ses sous-entendus. De ses gestes légers mais calculés jusqu’à ses rires envoûtants. Des atouts de taille qui peuvent faire flancher le monstre britannique. Déjà piqué, je ne peux que me délecter de cette diablesse en refoulant cette indéniable pulsion bestiale qui grouille à sa proximité. Si la tension s’est élevée dès la première rencontre, elle ne fait que s’épaissir et se confirmer ce soir. Voilà pourquoi je la laisser jouer, la tigresse. Voilà pourquoi je me marre à quelques moments et me pourlèche les babines à d’autres. D’un regard sombre et brillant sous la barrière de mes sourcils éternellement froncés, je ne fais qu’épier et apprendre la rivale : dans ses moindres gestes, ses moindres rétorques, ses moindres tics ; comme cette satanée habitude de mordre cette lippe que j’imagine déjà foutrement goûteuse sous mes dents. J’imprime et détaille ses formes, ses lignes, ses courbes sculptées dans les flammes infernales de la Tentation. J’ai lancé mes cartes, après tout. Et apparemment la belle est prête à suivre. Mon ouïe, quant à elle, se laisse happer par le reste qu’on ne peut voir à l’œil nu : son cœur, cet organe vital aussi combatif que son maître ; régulier, frappé, déterminé. Une mélodie que je m’étonne à en suivre le rythme, le laissant pénétrer mes tympans jusqu’à résonner dans mes veines vives et réceptives. Délice interne que de la sentir plus proche que jamais… et je m’en fais la promesse : de rendre fou ce myocarde jusqu’à le faire quitter ses rails trop parfaites.

« Alors Monsieur Alastair O’Connor ? » : retour dans ses iris céruléens à l’entente de mon nom glisser sous sa délicieuse langue venimeuse. Je tire une taff sur le cigare, laissant la réponse se suspendre à mes lèvres formant un “O” pour mieux relâcher les volutes blanchâtres. Elle me présente le deal, me lance même le défi de suivre. La partie a certainement commencé sur le comptoir là-bas, il y a deux semaines. Celui que je fixe par-dessus l’exquise épaule dénudée de Ceallach pour percuter un regard méfiant derrière une paire de lunettes. Marlone, ce bon vieux Marlone qui obéit à la blonde comme les deux toutous de son genre à ma droite. Pas si ironique que ça d’appeler un clébard un animal de compagnie : je ne mettrais jamais en doute l’amitié que l’irlandaise lui porte, finalement. Et j’en étire un sourire carnassier à cet idée des plus réductrices en abandonnant le tenancier de mon œil obscur. Celui qui retourne contempler la blonde, d’un plissement de paupière significatif. Et enfin, une propulsion du dos pour revenir lentement m’accouder à la table. Un félin qui bouge tranquillement, sur un territoire qui n’est pas le sien mais qu’il veut de tout évidence conquérir : voilà à quoi je ressemble sans aucun doute. Alors je tape le cigare contre le cendrier, imitant mon interlocutrice il y a quelques minutes, fixant ses doigts fins qui m’ont valu ce premier contact délicat et provocateur. Effleuré de sa pulpe, aguiché de sa peau et sûrement déjà trop tenté par le reste. Je relève un regard intéressé dans le sien, tendant le cou sans grâce pour lui confié gravement et satisfait : « Enfin quelque chose d’intéressant qui sort de votre belle bouche, Ceallach. On avance. ».

Insolence, sûrement. Mais la prétention me colle apparemment depuis trop longtemps à la carne pour m’en dépêtrer. Si elle est chez elle ici, je prétends être chez moi sur chaque sol que foule mon talon. Non pas que l’arrogance ait grillé ma cervelle, mais peut importe le sol qui tolérera ma semelle, il en subira mon passage ingrat. J’en tapote doucement mes doigts libres sur le bois, étirant un hypocrite sourire à la délicieuse et féline Ceallach. « Si vos manches restent vierges, croyez-moi que me coucher -dans un lit ou ailleurs, s’entend- ne me contrarierait pas le moins du monde… ». J’en hausse un sourcil au défi lancé, ou à la suggestion à peine dissimulée, à elle d’en juger. La vérité est telle que, peu importe son entreprise, j’suis loin d’être du genre à décliner une offre si alléchante. C’est ainsi que j’vais coincer mon cigare entre mes molaires dévoilées pendant que mon rictus persiste alors que mon corps, lui, glisse déjà en dehors de la banquette. Et la charpente se déplie, récupérant à l’oreille le peuple alentour qui continue son vacarme. D’un signe minime et explicite du menton, c’est à mes deux chiens déjà prêts à suivre que j’ordonne un « pas bouger » silencieux. Aussitôt, ils se ravisent tandis que je récupère ma veste au creux de ma large paume. Puis d’une nuque théâtralement courbée, c’est vers la blonde que je m’incline afin qu’elle me guide dans son royaume.

La suite se fait sans encombre, malgré les regards de travers que j’affronte et attaque du mien mauvais. Qu’ils impriment bien ma sale tronche hargneuse, et qu’ils la haïssent autant que possible, ça ne fait qu’offrir un festin de roi au monstre pervers et fier. La colonne droite, les épaules carrées, c’est à cette porte dissimulée que nous arrêtons finalement nôtre progression. Prêt à rentrer, c’est le gorille à la gueule aussi dure que la mienne qui se décale et m’empêche d’aller plus loin. Mon œil assombri l’avise avec autant de dédain que l’indifférence qu’il m’inspire. Mais le silence s’avère clair, devant ce récipient vide. Ouais… la sécurité avant tout, pas vrai.

Alors c’est un soupire las et désabusé qui s’extirpe bruyamment de mes narines dilatées, tandis que ma paluche glisse dans mon dos pour dénicher mon gun sous mon maillot. Gun que je jette sans délicatesse dans la boîte en haussant un sourcil à l’intention du gardien. Il est pas dupe, pas vrai ? Et j’suis pas d’humeur à perdre mon temps avec un duel en chiens de faïence. C’est Ceallach que j’avise ensuite du coin de l’œil, serrant les mâchoires à contre cœur en devant me séparer de ma sécurité. Mais si j’avais dû mourir ici même, ça fait bien longtemps que ce serait fait, à en croire les précédents mots de la blonde qui mène ces types à la baguette. Enfin, ma condition m’aurait valu qu'un autre passage dans l’au-delà pour revenir aussi sec. Et je gronde une énième fois en me résignant, puis fouille les poches de ma veste desquelles je sors deux jolis poings américains qui terminent leur course dans c’te même contenant, dans un tintement sonore, à côté de mon arme. Je retourne défier le gorille, qui reste stoïque et méfiant, de mon œil assuré. D’un rire presque jaune et soufflé, je m’exclame enfin de ma voix grave et impatiente : « Quoi ? Tu veux m’fouiller aussi, p’tit pervers ! » tout en mâchant le cigare.  
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Mer 7 Avr - 16:33

Aussi sage que l’orage. Ceallach aménage le désordre dans le regard de son adversaire, y larguant la tempête aussi violemment que l’impact d’une balle. Et elle patine des idées interdites du bout de ses doigts sismiques lorsqu’elle vient à en poser un nonchalamment sur la galbe de ses lèvres retroussées en un sourire turbulent. On en oublierait presque qu’elle est faite de chair et de sang, d’os et de peau, tant son allure se substitue davantage à celle d’un cyclone à chaque mouvement qu’elle esquisse pour souffler l’Homme de son arrogance. Tornade dévastatrice mais fascinante, apocalyptique mais saisissante. Le chaos qu’elle arbore fièrement se confond souvent à l’irrévérence de ses gestes ; Il y a ce typhon dans ses soupirs exhalés, lorsque son regard ventile la silhouette britannique, qui révèle alors toute la frénésie dont elle est mue - inaltérable et irascible - Et il y a aussi  l’ondulation sauvage de sa chevelure qu’elle déploie sur son échine allongée dévoilant les courbes féminines d’un corsage moite et plantureux. Ceallach ne souffre pas de demi mesure - et aux plissements presque imperceptibles des paupières de l’étranger sur elle, elle devine qu’il en a pris connaissance désormais. Alors elle rutile le silence - celui là même qu’il a instauré  de par ses jeu de ses mains, et de ses regards insolents posés sur elle - et le tiraille encore un peu plus jusqu’à sentir vibrer l’air autour d’eux.


Et s’il fait le choix, volontaire, de ne pas faire claquer sa langue - autrement que par quelques tics nerveux - Ceallach compte bien se prêter à l’exercice. La parole se seconde à la gestuelle désormais bien plus volubile. C’est tout contre l’oreille du diable que l’irlandaise chuchote désormais sa révolte, mordue par l’enfer que l’anglais au faciès diabolique instigue de ses griffes inflexibles. Qui s’y frotte s’y pique : ça, c’est inscrit dans ses gênes - et même le malin n’y peut rien.  Elle aime ça, Ceallach ; cette manière qu’il a de vouloir se confronter à son éternelle indocilité avec la même irréductibilité qu’elle - c’est que ça émulsionne pas mal de tentations la dessous. Et ça grouille, pullule, foisonne, fourmille ; ce qui se tait entre eux s’en va caner derrière la paroi livide de ses yeux flamboyants. Durant une fraction de secondes, son souffle s'éteint, cloué au visage de l’importun dont elle retrace les traits dans ses pensées les plus indolentes. L’esprit est brut, natif, saccagé de ces extravagances inavouables dont elle ressasse pourtant les sinuosités : le faire frémir de ses ongles en mantra sur sa peau et le priver de son flegme au rythme de ses reins affolant son soupir érodé entre ses lèvres. Une fantaisie qu’elle conçoit - sans difficulté - quand bien même l’Homme porterait le costume d’un ennemi à abattre.

Un seul patronyme dont elle étire les syllabes dans une logorrhée provocante.  Dissoudre la faim dans ses yeux déjà noircies de vices, et y creuser sa propre fringale. L'ocytocine en déferlement dans chaque fibre de son corps et la chair remuée jusqu’à la moelle épinière de plusieurs frissons au contact furtif de son épiderme. “ Et pourtant, vous êtes resté à chacune de mes paroles, Alastair. Et ça, même vos … Manière de gentleman n’y aurait rien changé si vous n’aviez pas trouvé un tant soit peu l’exercice intéressant." Sourire sardonique et toujours ses lippes qui narguent aussi bien qu’elles luisent de cette verve sans frontières.
“ C’est ce que nous allons voir Monsieur O’Connor. Je miserais volontiers ma carcasse juste pour vous voir vous rétamer sur vos propres paroles à défaut de vous coucher dans mes draps. Quoique....” Puisque il se sent l’audace de laisser libre court à sa langue vaporeuse, il lui semble courtois de lui rendre la pareille de manière tout aussi sulfureuse. Et encore cette suspension maligne, différée de son imagination débordante quant aux idées qu’elle lui sous entend d’une oeillade langoureuse. N’ya t-il aucune limite à ce jeu dangereux qui les rabote désormais l’un à l’autre ?

Dans un mouvement souple, la belle étire sa silhouette et se brise contre l’ombre bien plus imposante de celle de l’Homme déployé sous son regard givré. Carrure qui, loin de l'intimider, la pousse à  lorgner de haut en bas sa musculature visible au travers les tissus étirés de son tee-shirt. Sourcil arqué et moue captivée dont elle ne cache rien de son passage au radar de sa pupille dilatée. Le spécimen est attrayant dans toute sa physionomie et elle se plaît à imaginer en modeler la chair sous une dextérité bien singulière à l’image de glaise entre ses mains agiles - Ceallach y serait habile. Mais l’heure est aux révélations à en croire l’amorce suivie par le britannique avec panache. Alors, Ceallach étouffe ses idées oniriques pour reprendre possession de ses pensées ; bien qu’elle se refuse à basculer dans l’ennui mortel d’une confrontation insipide - nul doute qu’elle n’en serait pas capable de toute façon. Aucun commentaire ne vient à froisser ses lippes retroussées en un sourire narquois lorsque l’anglais se plaît à museler ses chiots d’une gestuelle vaniteuse ; la belle est trop prompte à garder ses questions éventuelles pour ses investigations personnelles. parce que ça tique encore, cette histoire de fabricant de whisky obsédé par le savoir qu’une nana comme elle puisse avoir dans le gosier.
Quelques pas les mènent vers la porte arrière. D’un mouvement de tête, elle avise simplement Marlone veillant au grain. Le tenancier acquiesce, et marmonne quelques mots en gaelique avant d’envoyer deux de ses malabars jusqu’à la porte en renfort éventuel à celui déjà en place à son poste.

C’est dans un rire des plus claironnant que Ceallach accueille l’irritation - très appuyée - de Alastair O’Connor - L’Homme à qui on ne passe pas de laisse, même sur un autre sol que le sien, à en juger par ses manières présomptueuses. Et l’envie, dans son ventre à elle, grondante et vorace de l’acculer dans sa fierté pour en lécher les défaites de ses papilles affamées. La lionne défend son territoire - mais la lionne est avant tout joueuse, surtout quand la mise est aussi appétissante. Les bras croisés, L’irlandaise zieute -avec amusement non feint- l’homme se faire déposséder de ses armes. petit sifflement faussement admiratif lorsqu’enfin, celui-ci dépose à contrecœur les poings américains. “ Jolis p’tits joujoux pour un fabricant de whisky. C’est offert avec l’ouverture de la distillerie ou c’est en extra dans le droit d’accise ?” S’il n’est pas dupe, elle non plus. Nul doute désormais que l’Homme n’est pas ce qu’il prétend être. La vérité, c’est que seul le mystère planant autour de cet Homme ayant l’impétuosité de la confronter sur ses propres terres intéresse la curiosité de la Belle ; la découverte elle-même n’a pas suffisamment d'intérêts - seul le jeu lui-même aguiche sa volonté à fouiller. En définitive, force est d’admettre, même pour elle, que ce qui suscite les émois de l'Écossaise est plus d’ordre de ses instincts primaires que d’ordre professionnel. C’est l’Homme et ce qu’il suggère dans ses pensées qu’elle veut dépecer de ses secrets - le reste n’a pas grande importance à l’instant T. Alors, devant son impertinence, elle ne peut s’empêcher de rire à nouveau avec une certaine sincérité non dissimulée cette fois. Cet Homme à du chien jusque dans les situations les plus désavantageuses. ça lui fiche les idées en vrac, encore : “ ça va c’est bon Simon, laisse le passer. Monsieur Alastair O’Connor est un invité spécial… Du moins pour ce soir. ” Qu’elle ordonne d’une voix velouté sans quitter des yeux cet… Invité spécial. Battement de paupière et morsure sur sa bouche avant d’étirer un large sourire dévoilant ses canines appointées à la simple idée de ce qu’elle s’apprête à proposer dans l’indécence la plus totale. L’objectif est simple ; semer quelques troubles de plus dans le regard déjà embourbé d’insanités de l’anglais. “ De mon côté, je vous laisse le soin de me fouiller Sassenach. Vous savez, histoire de pas croire qu’il y a du favoritisme quand j’vous ferais baisser votre garde.” Ultime défiance dont elle ne cille pas. Dont elle ne s’offusque pas à imaginer ses mains lourdes appuyer contre ses courbes. C’est sans même prendre la peine de retirer son beretta coincé entre les bas reins et son jean, ni le couteau pliable à sa cuissarde que la blonde annonce sa proposition sous l’air surpris dudit Simon.“ Vu le peu de tissu qu’il me reste sur la peau, vous pouvez, sans trop vous avancer je pense, exclure la présence d’un HK MP5 entre les omoplates.” N'a vocation qu'à lui rappeler qu’elle n’est en rien similaire à ces bonnes femmes dont les seules lubies consistent à choisir les ingrédients de leurs prochaines tartes aux pommes et à ouvrir leur cuisses pour quelques va et vients monotones. Qu’il se le tienne pour dit ; le milieu de la guerre, elle le connait tout autant qu’un homme - si ce n’est plus pour certains d’entre eux. Et puis y’a un truc qu’elle sait, Ceallach : rien n’excite plus un mâle qu’une femme qui parle de bon... calibre. “ Mais je vous laisse vérifier par vous même.” argue t-elle en ouvrant les bras, son expression tordu en moue malicieuse. La tête penchée sur le côté pour détailler son interlocuteur - qui ne s’attend probablement pas à une telle proposition -  elle se contente de soulever sa chevelure en le laissant mener lui-même la palpation à… Bon escient.

Quelques minutes plus tard et autant de frissons sur la nuque, la belle dévoile enfin la pièce au Nemesis dont elle emboîte le pas. La pièce capitonnée offre une décoration épurée aux néons grésillants au-dessus d’une table ronde en bois. Un tapis déjà étalé et quelques cartes éparpillées, la voilà qui glisse sa main sur la surface de jeu, le regard alangui sur l’Homme, avant de prendre place sur un des fauteuils rouges présents. Les deux acolytes de renfort en retrait au fond de la salle font office de surveillance - bien qu’elle n’en ai pas demandé, le lieu reste la propriété à Marlone qui se refuse à déroger à cette règle. Éclipsant la présence des hommes , Ceallach se saisit alors du jeu de carte qu’elle pousse jusqu’ à Alastair. “ Je vous laisse vérifier qu’il n’y a aucun trucage Ghraidh, que si vous perdiez vous veniez pas à pleurnicher votre défaite sur les cartes et tout le blabla à la con des mauvais perdants. je vous laisse même les battre.”  Haussement d’épaule et raillerie cinglante. Perdre ou gagner, à ce moment précis, elle s’en moque ; un seul regard sur lui et elle s’empare d’une impression viscérale qu’elle en sera - de toute façon- gagnante. “ Moi ce que je propose c’est qu’un qu’on mise des questions. L’importance de la question dépend de la valeur des jetons misés. Un seul jeton ne donne droit qu’a une question des plus… Basique. Plus la somme misée est élevée plus on s’octroie le droit de corser nos interrogatoires. Pour suivre, il suffit de répondre, relancer donne droit à une nouvelle question etc, sur le modèle du Hold’em bien évidemment." Récupérant les cartes, c’est sans sourciller et d’une voix paisible que la belle distribue.  “ Dans le cas où l’un de nous déciderait de faire tapis. Pas besoin d’annoncer la question avant. Le suiveur prendra le risque ou non de perdre ou gagner sans savoir ce qui l’attend. ” Parce qu’elle est d’humeur à tout risquer, Ceallach. D’ailleurs, elle n’a toujours su faire que ça jusqu’à précipiter sa vie dans une éternelle tombola de hasards et de stratégie. “ Si ces règles vous conviennent, commencez" Alea jacta est et advienne que pourra.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Ven 9 Avr - 19:26


WHISKY’S GOOD PROOFING WATER
Ceallach & Alastair

« Finalement, ça vaut la peine de mourir, ça vaut la peine de tuer, ça vaut la peine d'aller en enfer. Amen. » – 1987
« Cessez d’imaginer Ceallach… Vous êtes plus active que ça, pas vrai. Encore vos yeux qui vous trahissent. », si mon silence a dominé la fin de l’échange, l’observation faisait cependant son œuvre. De mon œil aiguisé, de cette ouïe fine, je l’ai percuté, cette légère brèche dans le comportement de la belle blonde. Ses iris de glace qui se perdent sur moi un instant suspendu, là entre tous ces badauds dépravés. La matière grise tourne à plein régime, j’peux presque la voir d’ici s’échauffer. Alors quand la jolie Ceallach décide enfin de déployer sa silhouette sulfureuse sous mon regard abyssal, ce sont ces quelques mots graves et suaves que je fais glisser à son oreille. Ma tronche suffisamment proche pour envahir son espace, la pointe de mon nez en effleure et souffle une de ses mèches blondes et rebelles lorsque que la marche est engagée vers le fond du pub. Parce que si le duel est constant entre nous, le désir est indéniablement complémentaire à cet affront verbal qui fuse. La verve diabolique, le regard méphistophélique, les flammes de ce même enfer lubrique calcinent le reste qui se passe sous la peau, dans les veines et corrompent les idées les plus saines. L’œil plissé, je ne perds pas pour autant le spectacle de ses hanches qui roulent devant moi, dévale la chute de ses reins à faire plier le plus réticent et apprécie l’arrondi pulpeux d’une croupe sculptée par Aphrodite en personne.

Jusqu’à tomber sur la déplaisante tronche de ce bougre planté comme un baobab au milieu d’un putain de désert. Chute violente de la libido à la vue de ce colosse renfrogné et muet comme une satanée carpe. Dépossession obligatoire de mon flingue et mes deux ornements fétiches sous le regard bleu pétant et le rire de la blonde qui me provoque. « Ne cramez pas vos cartes maintenant, ma jolie. Vous pourrez le savoir derrière cette porte, qui sait. ». Si la situation m’agace comme un vieil ours, la mélodie de son éclat irrite un peu plus l’homme si habituellement dépourvu d’une quelconque sensibilité. Qu’elle arrête ces putains de sons alléchants, j’pourrai virer fou. Et c’est un rictus mauvais qui finit par s’étirer sur ma gueule hirsute alors que je provoque de front le malabar. Ceallach décline la fouille auprès de ce cher Simon vers qui je darde un regard sombre et luisant de mauvaise volonté en articulant pour appuyer l’exception larguée par l’irlandaise : « Spécial », accompagné d’une rotation de mon index près de ma tempe. Tu piges ? Et l’œillade se plisse à nouveau quand elle cherche Ceallach. Comme un feu ravivé, les braises reprennent de leur intensité dans le crépuscule de mes iris à la simple vision de cette satanée dentition qui malmène sa lèvre pleine. Et le flegme se fissure un instant, lequel je prends pour déshabiller d’un simple regard incisif la silhouette de la provocatrice devant moi. Un sourcil légèrement arqué quand je récupère ses billes céruléennes, l’humidification de mes lippes rêches et fendues d’un rictus carnassier vient assombrir ma trogne revêche d’un attrait non dissimulé. Elle joue, la belle, et elle joue bien à m'en faire siffler un énième rire bref. A tel point que je manque de flancher avant de rengainer cet éternel aplomb sans ciller. Mes coins de bouche s’affaissent, acceptant silencieusement le défi, la gueule hochant faiblement l’approbation. La dédaigne faussement résignée en haussant les épaules, l’idée qui fait son chemin grise pourtant bel et bien la totalité de mes cellules.

C’est donc sans plus attendre que je soutiens l’œil et le challenge de Ceallach. Silencieux, c’est mon veston que j’lui balance dans la main pour débarrasser rapidement les miennes. Le cigare essoufflé et éteint callé entre mes dents ne tarde pas, non plus, à rejoindre la tablette où repose la boîte d’effet personnels. Et mes deux indexes viennent aussitôt glisser sous les biceps fins de la blonde lorsque je réduis considérablement espace entre nous. Mes yeux ombrageux prennent en otage les siens alors que d’une simple pression, j’instigue ses deux bras à s’écarter plus significativement. Son parfum percute déjà mon odorat aiguisé et enivre mes putains de sens lorsque l’ombre de ma charpente lui tombe dessus et que les fragrances légères de sa crinière relevée me surprennent. Et trop, bien trop naturellement, la pulpe calleuse de mes doigts s’applique et dévale son épiderme délicate jusqu’à ceinturer ses côtes entre mes lourdes paluches, capables de broyer son thorax d’une pression meurtrière. En effet, pas de MP5 entre les omoplates, c’est ce que je lui traduis d’un simple et court rictus entendu qui tique au coin de mes lippes. Et puis, ce sont mes pouces rugueux qui viennent soutenir et lisser le galbe délicieux de sa poitrine ferme d’un simple aller. Non sans arrière pensée évidente, la femme d’aujourd’hui est polissonne à dissimuler tout un tas de choses sous la dentelle de sa lingerie affriolante. J’en exclus donc les doutes, à l’instant où d’une dernière révérence obsédante, mes pouces dessinent l’arrondi exquis de la courbe de son bustier fin dans un retour soutenu.

Descente lente et lascive derrière ce légendaire flegme anglais, appuyé par mon œil ténébreux et inquisiteur, mes paumes continuent leur exploration « nécessaire », esquissant sa taille gracile sous ma carne rêche, venant alourdir davantage la palpation une fois la rondeur de ses hanches atteinte. Pression entre mes doigts, je dessine ses courbes et ses contours ahurissants d’une stratégie bien trop langoureuse pour qu’elle reste professionnelle. Mais contrairement à la blonde, mêler plaisir et affaires en cet instant est bien loin de me déplaire. Les doigts qui s’enfoncent explicitement dans sa chair divine à la cambrure naturelle de ses reins, j’y laisse glisser les phalanges pour empoigner la crosse d’un jouet qui dépasse de sa ceinture. Rapprochement conséquent de ma stature pour extraire l’objet d’entre ses fossettes délicates, c’est d’un regard presque taquin que je darde la blonde. Arme finalement hissée dans l’espace restreint entre nos torses, je juge son compagnon métallique d’un air faussement impressionné avant de l’abandonner religieusement dans le contenant prévu à cet effet.

Prunelles opacifiées par la volupté de l’instant, elles récupèrent l’otage de leur acide brûlant, tandis que mes doigts replongent dans leurs travers immoraux. De la courbe harmonieuse de son fessier aux galbes de ses cuisses fermes, l’audace charnelle piétine le soupçon de raison qui tentait jusque là de s’insinuer dans ma caboche en oubliant aucun recoins délicieux du corps de l’effrontée. Mais les idées se floutent, voilées par la silhouette de Ceallach qui prend vie sous mes mains robustes, formant une traînée de lave qui calcine la moindre de mes fibres. L’allumeuse répand finalement son feu en moi et l’ardeur de ses flammes lèche et éclaire mes instincts les plus sombres. Ses courbes, ses formes, ses lignes et sa bouche aussi venimeuse que le soufre qui la constitue s’impriment dans mon esprit, façonnant avec précision les futurs souvenirs qui viendront troubler mes nuits.

Jointures qui se déploient lorsque ma charpente se penche légèrement sur la belle, c’est à la lisière de l’un de ses genoux que je tâte un second précieux sous le cuir. Tenace et trop arrogant pour courber l’échine devant mon récent cauchemar sensuel, je glisse mes doigts derrière son genou pour, d’une simple pression, le faire plier et hisser sa jambe contre moi. Rictus impudent sur ma tronche ténébreuse, regard soutenu et un souffle chaud qui m’échappe alors que j’immisce quelques phalanges sous sa cuissarde absolument tentante pour dénicher le couteau plié avec fermeté. Et si la nonchalance aiguise mes moindres mouvements, cette fois, pour prolonger le plaisir de sentir l’irlandaise sous mon emprise, c’est délicatement, sa cuisse emprisonnée de ma paume, que je guide sa gambille afin qu’elle se pose tranquillement au sol.

L’arme blanche en ma possession, je la brandis sous les yeux céruléens de la journaliste, une lueur inquisitrice dans la tempête de mes iris gris :  « Joli ». Si elle se demandait c’que je foutais avec des poings américains, j’en juge la boîte sans m’étonner en retour de sa sécurité. Ses articles me revenant en tête, pas étonnant que la belle n’assure sa tranquillité. Objet finalement jeté dans le contenant, dans un tintement sonore, je déplie la carcasse, les doigts fourmillant déjà d’un manque charnel. Foutue petite provocatrice que je guette d’un œil sombre une fois le rapprochement terminé. Cela dit, je reste proche, avide de son aura féline et sauvage qui m’affame irrépressiblement. Une main haute pour venir récupérer ma veste entre ses doigts, je les serre fermement contre les siens et sans la lui prendre encore, c’est le fantôme d’un sourire qui passe sur ma trogne renfrognée. « Prête ? », que j’lui balance dans un énième affront, sonnant à regret la fin de sa fouille. Et avant qu’elle ne renchérisse, c’est ma voix, dans un murmure suave et insolent, qui réitère avant que sa langue ne vienne une fois de plus claquer de nargue agile et piquante : « Oh oui, Ceallach, ça m’a énormément plu... ». Débat clos par un clin d’œil furtif et suggestif, je tire désormais mon veston de sa main pour la récupérer et la jeter sur mon épaule, tandis que mon autre paluche se munit de mon cigare abandonné.

Refoulant la faim qui tiraille mes sens, c’est une salle presque tamisée que je pénètre, la belle sur mes talons. Un tour d’horizon me suffit pour constater la simplicité de la pièce capitonnée et la table ronde qui s’impose à elle-seule sous le néon. Mais c’est encore vers l’irlandaise que mon regard de zinc s’éternise, sur sa silhouette qui s’harmonise au décor et sur ses doigts fins qui traînent sur le bois. Elle a le don pour sûrement bouffer les plus faibles et corrompre les plus résistants, ça ne fait plus aucun doute. Et pourtant, c’est dans son dos que je me glisse d’une autorité naturelle, pressant ses hanches sous la callosité de mes doigts fermes alors que ma joue frôle déjà son mastoïde : « Dans les règles, Ceallach. Pas de coup-bas… ». Un rappel finalement qui glisse de mes lèvres jusqu’à son lobe avant que je ne la libère aussi vite et qu’elle ne s’installe dans l’un des fauteuils. Quant à moi, c’est face à elle que je prends place, ignorant les deux hommes inutiles mais discrets. Je récupère fissa le paquet de cartes qu’on me glisse sur la table et tend à peine l’oreille à la nouvelle provocation de la femme. C’est plutôt un rire que je souffle de mes narines dilatées alors que mes doigts habiles battent déjà les cartes que je ne vérifierai pas, apparemment trop pressé de lancer le jeu. Et d'un timbre rauque : « Jamais personne n’a réussit à vous faire taire, n’est-ce pas ? », constatation que j’appuie en redressant ma trogne et plantant mes iris tempétueux dans les siens éclatants de la seule source de lumière grésillante. Mes tympans bourdonnants confirment même mes dires alors que je dépose le paquet sur la table et le coupe sous ses yeux afin de les battre à nouveau en Riffle-Shuffle. Et puis, quand le paquet est de nouveau constitué, je le pousse vers la blonde pour terminer, d’une arrogance sans faille : « Le défi mérite d’être relevé alors… ».

Et je laisse tomber mon dos large nonchalamment dans le fauteuil que j’occupe, dévisageant la blonde qui récupère les cartes et commence la distribution tout en proposant ses règles. Cigare calé entre mes doigts, je le ramène tranquillement entre mes dents pour l’allumer, appuyé lourdement sur l’accoudoir. Et je l’écoute, elle, enregistrant les conditions qu’elle propose, tirant sur le bâtonnet aromatique et laissant le nuage épais de fumée s’estomper lentement devant ma gueule. C’est un balayement souple et las de ma main libre qui signifie mon acquiescement à tout ce qu’elle pose à plat. « Ça me va… », que je pèse bassement alors que mon bras se tend jusqu’à ma donne de deux cartes inconnues. Et inconnues, elles le resteront, puisque je les fais simplement glisser jusqu’à la limite de la table, juste en face de moi, sans même les retourner. Tempête qui s’agite dans mes iris, c’est dans ses deux océans que je retourne me noyer lorsqu’elle donne le départ. Doigts glissés dans ma barbe pour la lisser dans un silence faussement religieux, je mise pour la forme la petite blind et la première question. Méfiant à la limite de la paranoïa, c’est donc stratégiquement que je teste la belle de ma première interrogation, en retournant lisser mon bouc : « Commençons par votre réelle identité, Ceallach ? ».

(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Mar 13 Avr - 20:25

Whisky's good proofing water
Ceallach ft. Alastair


And it's coming closer

Ceallach s’était toujours demandé à quoi pouvait bien ressembler le Diable. Petite, au travers les récits - qu’elle jugea plus tard comme fantasmagorique - de la bible, Elle imagina des cornes de bouc, des yeux jaunes exorbités sur un visage rouge et calciné par les flammes de l'enfer. Des sabots sur des pattes velues, et des griffes aussi aiguisées que des lames de rasoirs. Alors bien sûr, à l’instant où elle se plonge dans le gouffre abyssal de ses pupilles dilatés sur elle, elle ne s'était pas attendu à ce que celui-ci soit affublé d'un charme diabolique - quoique irrésistible - et que les ténèbres soit aussi tentant au travers de son regard hanté par les ombres et le stupre. Et le voilà alors, à écorcher le verre avec lequel sa psyché est façonnée. Ponçant au plus profond de sa moelle épinière, de dangereuses pensées.
Le cuir de son cœur qui se déchire dans la taillade du murmure porté à son oreille par cette voix contondante dont elle apprend les contours jusqu’à en lacérer son esprit. Il y a le frisson qui se meurt sur son échine à l’instant même où l’exhalation nargue sa peau de son furtif passage. De son indélébile passage. Elle tatoue la sensation, là, sous sa carne transi d’une brûlure dont elle ne maîtrise pas la fièvre - c’est que ça la dévore bien plus qu’elle ne contrôle. Le derme remué porte désormais le seing d’une guerre qui ne peut signer d’armistice qu’au travers la capitulation frénétique de leur corps abandonnant leurs retenues - l’offensive lascive ne se soldera que par la fusillade intraitable de leurs réserves, bien qu’elle en défie encore l’issue de sa moue belliqueuse. Presque battue, pas à terre, Ceallach ne démord pas de sa fierté martiale quoique mitraillée par une rafale d’impressions aussi brutales que létales. Elle inscrit l’instant au moyen d’une oeillade vorace scellée à son visage glissant près d’elle. S’il perd sur sa chair un de ses soupirs brut, elle se plait à imaginer lui arracher le reste de ceux-ci par ses propres griffes enfoncés dans ce cou replié sur son minois. Une fraction de seconde qui s’étiole pourtant déjà.

Le fantôme de son sillage en empreinte sur les pulsations de son pouls accélérant et décélérant à chaque image qu’elle estampille sous ses paupières. Poinçonner des voeux licencieux au travers la nielle de son regard. Il lui faudra remettre de l’ordre dans sa chair avant de reprendre son autonomie rouillée par un désir inassouvi et d’articuler quelques pas mécaniques jusqu’à la porte où le cerbère est déjà de trop dans les desseins qu’elle envisageait déjà sous l’apanage de ses divagations. Car les idées ont la volonté de s’infiltrer encore profondément - malgré le refus de sa raison à obtempérer -  et d’altérer les pigments de sa mâne dans des teintes vermillons. Alors, ce sont les bras croisés que Ceallach désosse la silhouette colossale de l’Homme dont elle ne craint pourtant pas de buriner la masse de sa véhémente tentation. Par sa défiance, c’est sa velléité qu’elle synthétise. La mosaïque n’a plus qu’une seule couleur désormais : la sienne.

Le rire ricoche sur ses propres lèvres qu’elle retrousse. Ceallach se prêtera volontiers au jeu sans pour autant manifester un réel intérêt pour la réponse à sa question - le secret de ses affaires ont prit une dividende toute relative. hochement de tête vers Simon, et mouvement de main discret l’incitant à ne pas réagir aux provocations du britannique - Il lui faudra probablement toute sa volonté pour se contenter de crisper la mâchoire et serrer les poings sans les abattre sur le crâne de l’Homme savourant son orgueil avec démesure. Ceallach l’a déjà vu à l’oeuvre, c’était pas joli la dernière fois, mais pour autant, elle n’aspire pas à un pugilat - non pas ce soir, ce sont d’autres violences bien plus savoureuses dont elle dessine les projets. Son pouce rapporté entre ses canines, c’est son sourire sauvage que Ceallach ne désintègre sur la barrière de ses lèvres. Touché. Il peut bien arborer fièrement l’allure de celui que rien n’atteint, elle le voit bien, ce tic en coin de l’oeil et le frémissement de ses babines émulsionné par une expression fendue de convoitise. Et tandis que l’Homme se rapproche, la belle raffermit son emprise visuelle sur les traits de celui-ci. C’est au vol que Ceallach rattrape la veste, fière de sa proposition indécente.

D’abord ses doigts venant se poser sur la surface moite de ses bras. Sourde et aveugle du brouhaha environnant et de ces narvalos inconstants qui disparaissent aussitôt ; ne reste, de ce contact nouveau, qu’un éclair sensoriel marquant sa chair de micro secousses. Les sens en alerte, c’est dans les yeux brunit de son némésis qu’elle trouve un point de repère où s’agrafer lorsque son menton se relève avec empressement, dévoilant sa gorge diaphane  sur laquelle quelques mèches de cheveux rebelles se sont collées. Les bras écartés sans aucune forme de résistance, Ceallach ne ploie pas d’un cil à ce sabordage tactile à l’inconvenance grisante - sa vaillance, elle la porte sur la paroi irisée de ses yeux vaporeux dont l’avidité froisse sans ménagement chaque grésillement dans ceux de son geôlier lorsqu’il vadrouille sur la galbe de ses formes. Il est si près à présent qu’elle peut inhaler les embruns aromatiques de sa fragrance l'enveloppant d’une étole musquée transparente - Il est partout. Tout autour d’elle. Dans chaque particule de l’air qu’elle ingère comme une assoiffée jusqu’à s’en intoxiquer les poumons. Et ça lui assèche la gorge. Foudroie un peu plus sa cage thoracique de violents spasmes cardiaques. Et puis, ce sont ces mains sur ses hanches rondes qui lui arrachent un soupir sonore et une moue lascive : Alastair cintre la taille, Souligne son affable captivité d’une exquise entrave et d’un léger rire suffisant à meurtrir son esprit de tentation. Ceallach ne s’écarte pas. Ceallach ne se soustrait pas à ce carcan de paumes sybarites posées sur elle. Mais Ceallach pousse le vice au point d’arquer sa colonne vertébrale pour faciliter l’exploration latente de son corps. Ceallach imagine bien des choses, mais aucune d’elle ne saurait être chuchoté sans en écorcher la bienséance.  Attentive à tous les mouvements qu’il instigue de sinueuses ardeurs, l’irlandaise imprime tout ; De ses pouces pollinisant le rebond ferme de sa poitrine, à la poussière charbonneuse incandescente éparpillée dans ses rétines lorsqu’il se perd là, au milieu du renflement de son anatomie.  

L'ocytocine se libère, électrisant ses veines ; haut voltage dans le sang et tension dans les vaisseaux. Le ballotage régulier de sa tête et les fébrilités de ses réflexes nerveux révélant ainsi les émois déchargés dans chacune des fibres de sa carogne. Elle retient même sa respiration - en apnée sous les doigts décalquant avec prouesse chaque millimètre de sa peau pour y ébaucher l’estampe sensuelle de leurs deux silhouettes rapprochées. Ceallach relève les yeux pour se confronter à nouveau au colosse, mais son sourire, lui, s’est scindé en une vocable essoufflée entre ses lippes sous la pression de ses phalanges sur ses reins. La raison n’est pas toujours la meilleure - elle ne l’est jamais dans l’esprit dénaturé de moeurs de la belle de toute façon - mais sous sa coupe, l’irlandaise ne peut que se transmuée en une créature onirique, tissée de désirs et d’intempérance. Alors, lorsqu’il retire l’arme de son bas du dos, pour la ramener entre eux, l’excitation se fait plus vorace encore dans les entrailles. Rire qui se joint à son regard taquin dans une complicité surprenante quoique galvanisante, l’irlandaise hausse les épaules innocemment en seule répartie à sa gestuelle feinte.

Langue sur ses dents avant de venir mouiller sa bouche soyeuse dans une pantomine érotique des plus séditieuses ; qu’il y imagine alors ce qu’il veut, il serait probablement assez proche de ce qui taraude ses pensées à elle. Il y a dans ses billes le fantasme à l’état brut avec lequel elle répond au pèlerinage subversif de ses mains sur l’ondulation souple de son flanc. Et ses quelques doigts inquisiteurs ploient son genou jusqu’à poser l'intérieur de sa cuisse tout contre ses hanches. Ceallach vacille. Souffle de surprise. Frémissement qui éclos dans sa chair. C’est sa main libre, à elle cette fois, qu’elle vient à passer autour du large cou de l’Homme, empiétant encore un peu dans l’écartement - déjà relatif - de leurs corps. Équilibre rétabli - le regard flamboyant flanqué en lame aiguisée dans ses prunelles - la belle laisse ses doigts se presser et grouiller sur la surface de la nuque de l’anglais pour y semer la marque de son passage en picotement intempestif. Jusqu’a glisser lentement dans son cuir chevelu qu’elle tanne de ses mains investigatrices pour atteindre l’arrière de son crâne. C’est là, entre les quelques mèches qu’elle établit son campement, jouant et serpentant de caresses sauvages, tandis qu’il poursuit la perquisition de sa cuisse. A cet instant, prise dans l’affliction d’une passion éminente, elle voudrait… Elle souhaite, de manière viscérale, lui rosser la peau de sa présence. De son essence. Que ça en vienne à hanter ses insomnies. Que son passage lui flambe les nuits.  
Ce n’est que lorsqu’il s’empare de son couteau que Ceallach -en riposte indisciplinée- raffermit sa prise dans la chevelure de l’Homme et la tire légèrement en arrière. Mutine. taquine. Indocile. Mais cela ne suffit pas. Cela ne suffit plus à rassasier Ceallach de toutes les pulsions qui l’oppressent désormais ; alors, à l’instant où il brandit sa trouvaille et repose lentement sa jambe sur le sol, l’irlandaise n’est pas disposée à le laisser s’échapper d’une dernière bravade meurtrière. Elle griffonne de ses ongles sur la nuque de Alastair, poursuit son cheminement épidermique jusqu’à sa gorge pour remonter d’un doigt jusqu’à sa bouche sur laquelle elle appose le sceau de son index. Cuimhnich * ”. L’éraflure de sa griffe remue la lèvre inférieure du malin avant qu’elle ne se recule enfin de son emprise infernale.

Les pensées lacérées et le palpitant embrasé. C’est à peine, d’ailleurs, si elle entend ce qui se passe autour lorsque, de cet échange charnel momentané, elle revient se heurter à l’environnement - qui, pour la première fois de son existence, le semble de trop. Le contact sur ses doigts prolongent d’ailleurs le vertige vermeil dans lequel son esprit s’est éparpillé.  C’est la voix masculine qui l’interpelle de sa somnolence libidineuse. Un battement de paupière pour chasser les images pourpres, et son visage s’arrache de ces doigts ferments sur les siens pour se relèver sur le démoniaque Alastair. “ Plus que jamais.” Le défi est lancé. Et le sourire lui revint aussitôt à l’instant même où la palabre de l’Homme titille une fois de plus son éros. “ Tout le plaisir était pour moi.” qu’elle rétorque, dans un timbre malicieux avant qu’il ne se résolve à lui reprendre la veste des mains.

Sans rien d’autre que l’habillage de son arrogance sur son expression, Ceallach épie l’Homme de son regard cobalt. Sans interférer dans sa découverte des lieux de celui-ci, elle même s’empare de l’espace de sa démarche féline. Jusqu’à ce que… Jusqu’à ce que l’ombre du bourreau ne vienne à la persécuter, encore, de toute sa hauteur. De tous ses délices fatals. De toute son envergure maudite.
La main attardée sur la courbure de ses hanches ranime ses plus bas instincts ; et si l’Homme a vanité de croire qu’elle ne bronchera pas de cette intrusion nouvelle auprès d’elle, il devra en endosser les conséquences carnassières. La tête blonde qui pivote pour se rapprocher - Le souffle de son haleine corrosif en signature olfactive d'ivresse sucrée et la moiteur de ses yeux humecté de vice en seul refuge où le piéger de cette provocation. C’est là, à la commissure de ses lèvres arrogantes que son nez l’effleure de sa pointe jusqu’à ce que sa bouche poudrée grignote un peu plus l’espace qu’il avait déjà lui-même rongé. L’ultime suspension. La seconde qui s’égraine dans l’éternité d’un soupir brûlant, venant lentement à se désagréger sur la paroi halitueuse de ses lippes d’Homme. Elle laisse choir ici, l’ombre d’un baiser qui ne se consommera que dans la flamme de leurs regrets passionnés. “ Non… Pas de coups bas, Alastair.” chuchotement et paupières plissées sur ses babines, dont elle ne se détache que par sujétion à la tâche qui leur incombe.

Autour de la table, l’atmosphère s’est enflée, devenue opaque et lancinante de tensions. Elle zieute sur la silhouette sculpturale de Alastair battant les cartes sans même sourciller.  “ Qui sait. Il faudra jouer pour le savoir, sassenach.” Sourire tranchant, elle s’emploie à attiser les braises restées effervescentes dans les yeux de l’autre.  Rabotée à la réalité, Ceallach retrouve peu à peu ses repères par delà les turbulences qui lui vissent les viscères. Les mains croisées au dessous de son menton, c’est simulant la patience que la blonde avise les gestes de l’anglais. Pas d’entourloupes. Pas de coups bas… Pas de coups bas… Et pourtant, nul doute que sous la ceinture, certains coups l’aient atteint. Dans un seul mouvement, Ceallach se saisit des cartes fraîchement battues et s’active déjà à les distribuer sur le tapis. L’Homme, tout comme elle, n’y octroient pas même un regard, absorbé par l'enchevêtrement de leurs oeillades.
La partie entamée, elle-même suit l’exemple du Némésis en ne retournant pas les deux donnes devant elle. Elle n’y touche pas. Pas même pour les encadrer de ses doigts souples et les ramener vers elle. Elles restent là, posées, l’une sur l’autre, ignorées avec arrogance, de la même manière que Ceallach ne regarde pas même les deux cartes sorties sur la surface plane du jeu. C’est donc, sans même voir qu’un deux de carreaux et un neuf de carreaux ont prit place sur le tapis que l’irlandaise suit la progression du jeu. Aucune stratégie. Aucune tactique. Juste son intuition en clé de voûte à cette ineffable compétition. Faisant rouler plusieurs jetons avec habilité entre ses doigts, le sourire incrusté sur les lèvres, Ceallach esquisse un petit rire face à la question de l’Homme.  D’un geste, elle fait glisser un jeton - traduisant de son consentement à suivre. “ Ceallach O’Brien, née à Belfast le 1er décembre 1948. Je suis donc sagittaire, signe de feu. Il parait que ça fait de moi quelqu’un d’indépendant, qui sait pas se plier aux règles. Enfin, si on en croit les boniments des astres et tout le toutim.” Un petit rire étouffé dans sa gorge, la révélation n’a rien d’exceptionnel. La moquerie quant à elle, n’a vocation qu’à jouer de dérision face à l’identité dévoilée. Nul doute qu’il aurait fini par la découvrir, surtout auprès de ses semblables qui ne se gênent pas à le scander à tout va. Jouant d’un jeton de valeur équivalente à la blind en guise de relance - pas grand chose mais de quoi rétablir l’équilibre avant la suite probablement plus… Alléchante - Ceallach éprouve à nouveau l’expression de l’Homme. “ Combien de temps comptez-vous restez à Belfast pour… vos affaires, Monsieur O’Connor?” attentive à la réponse, la mise en bouche ne sert qu'à affûter ses envies de creuser derrière la paroi lisse et policé de son expression placide.

Haussement d’épaule avant de s’emparer du tas de cartes dont elle remue à nouveau le paquet. C’est une dame de piques qui viendra rejoindre le tapis avant que de ces jetons déjà présents ne s’ajoute l’un d’entre eux d’un valeur 5 fois supérieure, glissé de ses doigts graciles jusqu’au centre du tapis. “ Dites moi, Sassenach, est-ce votre orgueil à mon refus de vous dévoiler la moindre information professionnelle qui vous a poussé à revenir vers moi ce soir ou d’autres pensées de nature bien plus... personnelles ? ” Et cette fois… Elle saura la confronter à sa pirouette s’il tergiverse.

*souviens toi.

made by black arrow
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Jeu 15 Avr - 23:10


WHISKY’S GOOD PROOFING WATER
Ceallach & Alastair

« Finalement, ça vaut la peine de mourir, ça vaut la peine de tuer, ça vaut la peine d'aller en enfer. Amen. » – 1987
Les doigts rugueux qui viennent lisser les coins de ma bouche entrouverte avec une indifférence naturelle. J’écoute pourtant la réponse bateau de la belle qui, par ses mots, noie cette vague idée d’entourloupe. Si son identité en soi n’est pas une urgence à ma connaissance, c’est surtout pour m’assurer d’une certaine franchise que ma langue s’est déliée. O’brien donc, accueilli par un hochement bref de ma tronche revêche, suivit d’un frémissement goguenard de ma lippe supérieure quant à la dérision que la lionne emploie. Pourtant l’information n’en est pas moins tombée dans l’oreille d’un sourd, par simple satisfaction d’une approche plus volontaire de sa part. L’égo légèrement gonflé, ce sont ses doigts graciles qui s’activent sur la table que j’avise une seconde avant de retrouver la réelle piste de jeu encadrée de ses longs cils papillonnants. « Ça… tout dépend de vous Ceallach. », que je réponds d’un timbre bas et monocorde alors que ma paluche libre, elle, joue déjà avec lassitude autour des jetons. « J’ai déjà prolongé mon séjour, y a encore certains mystères en Irlande que j’aimerai parcourir et comprendre. », si la métaphore est équivoque, elle n’a pour but que de souligner le magnétisme que la blonde exerce sur ma carcasse de bourru. Et si le regard est soutenu, enfoui dans ses puits indiens, l’œillade se voile en même temps qu’un frémissement à la commissure de mes lèvres. Piqûre de rappel sauvage et incontrôlable : une aiguille langoureuse qui s’insinue brutalement dans le nerf optique. C’est sa bouche que je viens à fixer qui m’évoque la vision vaporeuse. A travers le vibrato d’un grognement bas ; le fantôme de son souffle s’écrase à nouveau sur mes lèvres, l’ombre de ses effluves m’emplie les narines, puis mes sens s’aiguisent et focalisent sur ce souvenir qui glisse sous ma carne une fraction de seconde, pendant laquelle la pointe de ma langue vient pourlécher le coin de mes lippes avec le désir ardent d’y goûter.

Et ce sont les mouvements de mon adversaire qui balaient la réminiscence, cette dernière s'évaporant sous mes iris tempétueux et plissés. Et je la récupère, Ceallach, de mon regard profond et sans aucun doute un brin perturbé lorsque je ramène le cigare à ma bouche d’une lenteur déconcertante. Une dame de piques sur la table que j’aperçois du coin de l’œil, manipulée et retournée entre ses ongles. Puis le frisson qui dévale ma nuque, ma peau se rappelle à nouveau. Des griffes sur l’échine, l’épiderme qui s’enflamme répercutant son brasier dans l’insolence d’un regard. Une langue étrangère qui se murmure à mon oreille attentive et envoûtée par sa langueur. Et ce spasme épidermique qui écorche ma concentration vient érafler mon cuir chevelu dans le sillage fantomatique de ses doigts graciles et fermes. C’est un tic, sonore, grincé entre mes dents qui vient crisper ma joue barbue en dévoilant une microseconde mes molaires alors que je fais rapidement craquer ma nuque tendue et distraite. Mouvement furtif auquel je m’accroche pour garder l’esprit vif au présent. Mise de la blonde qui glisse sous mes yeux obscurcis, j’étouffe les stigmates de ses mains sur moi en durcissant le flegme, ramenant une énième fois le bâtonnet de tabac à mes lippes afin d’en dissimuler leurs tics nerveux. Tics nerveux qui s’évanouissent finalement dans un rictus bref et gouailleur tandis que ma carcasse se redresse déjà d’une simple pulsion lente. Le coude nonchalamment appuyé sur la table, mes doigts opposés s’emparent de l’un des jetons de la même valeur que la mise de ma rivale. Et de cette allure dédaigneuse à souhait malgré les hallucinations qui effritent le sang-froid, je plonge dans un océan absurdement magnétique. J’y retourne, tel un drogué, un putain d’assoiffé, prêt à boire la tasse, conscient et avide de me perdre encore et encore chaque fois que je m’y risque. « Vous faites justement partie de ces mystères Ceallach… ».

L’œillade qui s’échappe en diagonale pour mater le jeton entre mes doigts calleux : je le manipule habilement entre mes phalanges pour finalement le lisser d’un pouce expert. Et c'est son corps à elle qui me revient violemment sous les doigts. Toucher de velours qui persiste sur la pièce ronde, je retourne contempler la belle en tirant sur le cigare, yeux plissés et front creusé, des volutes remontant déjà devant ma tronche. Lentement, les artères incendiées d’un nouveau foyer, je déshabille cette silhouette gracile et sulfureuse face à moi, palpant ce foutu jeton comme si je parcourais à nouveau ses satanées courbes hypnotisantes. Les sens aussitôt verrouillés, c’est bien à sa respiration chaude, à son myocarde brûlant et à sa peau moite que je reste attentif. Ses moindres réflexes câlinent ma réceptivité ultra sensible, m’abandonnant à une séance charnelle et spirituelle. Et d’une voix rocailleuse d’un désir non dissimulé, je continue de répondre à la douce : « Alors… sûrement un peu des deux. Même si, en ce moment-même, mes raisons n’ont vraiment plus rien de professionnelles. Mais vous l’savez déjà, pas vrai ? ». Humidification lascive de la lippe inférieure dans une inélégance sauvage, j’en contracte les mâchoires tout en caressant la pièce une ultime fois avant de l’abandonner finalement sur le pot commun pour égaliser la mise et suivre. La pulpe du pouce qui vient ensuite frictionner celle de l’index, l’action démente ne tend qu’à retrouver la sensation précédemment ressentie lorsque la blonde était sous ma coupe. Je furète mon esprit, sollicite mes cinq sens à la recherche de cette fervente agonie, mais en vain. Réitérer l’expérience est une idée à laquelle je songe plus ardemment que jamais. Et plus les minutes passent en compagnie de la sauvageonne, plus le concept vire à l’obsession.

Parce que de toutes les femmes qui ont croisé ma putain de vie, aucune d’entre elles n’a su aiguiser la curiosité de l'acariâtre que je suis. Sous mes yeux se dessine le seul cauchemar qu’un type de ma trempe redoute : le désir ardent, l’intérêt viscéral, l'obsession brûlante et la lueur d'un lendemain. Je me renfrogne à cette divagation, non sans laisser un grondement distrait faire vibrer ma gorge. Énième taffe tirée sur le cigare, appréciant la réalité de ses arômes boisées qui ricochent sur mes papilles, mes iris de zinc remontent dans ceux de Ceallach, soudainement curieux : « Si vous étiez si persuadée de me dévoiler aucune info, est-ce que j’dois en déduire que les raisons de votre présence autour de cette table avec moi, sont toutes aussi personnelles que les miennes ? ». Et à travers ma tronche revêche, l’ombre d'un sourire détend mes traits durs.
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Ven 16 Avr - 17:38

Bang bang bang

La lumière grésillante du néon sale s’éclate contre la paroi limpide de ses yeux éméraldine en éraflure diaphane, dévoilant ainsi un regard imbibé d’effervescence refusant obstinément de quitter son point d’ancrage dans ceux de l’autre. Quelques doigts posées sur sa clavicule glissent avec lenteur le long de ses bretelles jusqu’à camper ses ongles sur la naissance subjective de ses seins. Geste à l’esquisse débonnaire, et à la subtilité aussi silencieuse que l’effeuillage d’une rose. L’épiderme est encore hantée par la calligraphie de son index ici est là de ses courbes en une signature impérissable -  à vif sur sa peau laiteuse.
La pondération dont semble - d’apparence -  pourvu l’Homme, n’a jamais su, la concernant,  suppléer à ses turbulences. Polissonne dès son plus jeune âge, Ceallach a abandonné sa modération sur les bancs de l’école pour des genoux écorchés et des punitions intempestives suscitant réactions en inadéquation totale avec l’intempérance de son esprit. La parquer dans l’étroitesse de leur mœurs, de leurs volontés pompeuses : même en quarante ans, ils n’en ont jamais été capables  et aujourd’hui, l’insolente fillette a laissé place à une femme typhon irréductible. Alors, c’est avec cette même impétuosité que Ceallach s’acharne à rogner la suffisance de l’autre. Elle gratte et lacère chaque centimètre de sa silhouette par l’effronterie de son regard et la lascivité de ses gestes fignolée en une prestance sulfureusement létale ; De ces jetons caressés de la pulpe de ses doigts. De la moue faussement hésitante sur le visage qu’elle étire jusqu’à faire enfler la suspension de sa volition.  De cette expression véloce assiégeant le visage de l’anglais sans le ménager de son exaltation. L’instant est une intermittence suave et entêtée juxtaposée à la coercition de  l’indicible attraction silencieuse entre eux - de celles dont les secrets ne sont conférés qu'au contreseing de ses initiales. Un moment qui ne s’effilochent que par la résolution de la belle à talonner l’Homme à ce jeu dangereux.

La mise n’a vocation qu'à éployer sa présence et investir le jeu de sa poigne facétieuse. De quoi pourlécher les babines du prédateur - suffisamment pour feinter ses instincts primales et le pousser à revenir chasser sur son territoire sans toutefois rassasier sa faim carnassière. L’appâter du bout de ses lippes retroussée en un sourire animal pour mieux l’acculer au fin fond de ses prunelles décolorées de raisons. Et puis, l’Homme se risque à traquer la belle de perceptibles métaphores. De quoi réjouir la malice luisant en filament embrasé autour de ses pupilles : “ Et bien...J’espère que votre suite au Merchant Hotel est confortable, vous risquez d’y passer un moment. l’Irlande regorge de secrets à dénuder et à saisir si vous êtes assez téméraire pour vous y risquer. L’Irlande, ça s’incruste Alastair, un seul séjour ne vous suffirait pas à vous délecter de tous ses... paysages. ” L’image sous-jacente à peine voilée par la tenure de sa voix naturellement vibrante et spontanée, Ceallach sourit encore, sans s’encombrer de tous ces prétextes hasardeux que la bienséance exigerait de la gente de son sexe. Son éloquence brise les subtilités les plus ténues sans qu’elle n'ait à en rougir : ça a toujours été ainsi - Langue délestée de ses chaînes et volubilité sans tabou -  ça l’est avec bien plus de ferveur maintenant qu’elle se tient face à l’ombre de l’agitateur. Certains y verraient probablement un dévergondage luxurieux, l’Irlandaise, elle, ne réfère pourtant qu’a une liberté acquise par la seule force de son audace. Ce qu’elle veut, elle se l’approprie - sa libre loquacité aussi - et si elle vient à gêner les codes des uns et les morales synthétiques des autres, elle ne peut qu’en rire plus fort Ceallach. Et rire… C’est justement ce par quoi elle rétorque à la mine mutique de l’Homme dont elle froisse la surface épidermique à l’instant où il libère quelques volutes de fumées blanchâtres à l’odeur boisée de son bec.
Déliement de sa langue dans un claquage sous son palais tandis que son pouce s’agite sur les cartes devant elle, sans les retourner pour en rapporter la valeur à son esprit. Ceallach arbore l’expression conquérante de ces figures mythologiques que rien n'effraie ; ni les tics nerveux  - dont elle s’enquiert aussitôt -  sur le minois de son autre, ni l’intensité de la trame tissée de manière inflexible entre eux. Ses yeux en glaive inquisiteur sur les siens. Le choc est rude quoique captivant - de l’ordre du métempirique. Ses ongles roulent alors sur le velour du tapis pour y déposer son obole. Elle devrait pourtant prendre garde : l’ennemi n’a pas la forme d’une créature hideuse des bas fonds du tartare.  L’ennemi à l’apparence redoutable du guerrier à la flèche empoisonnée capable de fendre ses pensées les plus hermétiques. Il suffit de compter les spectres qu’il a semé sur sa peau ayant commencé à germer par delà la chair pour éclore sur son esprit afin d’en déceler les prémices d’une affliction qui ne la quittera plus jamais. L’intoxication est latente mais l’intoxication grouille déjà dans ses veines.  Et puis, il y a l’intonation de la voix de l’Homme caressant les syllabes de son prénom dans un aveu jusqu’alors tû entre ses canines. Elle emporte avec son sourire chatoyant, la victoire de la confession. Et sans un mot, la blonde laisse simplement les sensations  glissées par ses manipulations tactiles faire le reste de son œuvre dans ses idées.  C’est à sa réponse que Ceallach s’arrime lorsqu’il pose le jeton : le myocarde frénétiquement lié aux mots glissant hors des lèvres du britannique. Pas que ça l’émeut, mais ça émoustille ses sens - suffisamment pour dévorer l’intégralité de sa silhouette de ses iris enflammés. Nouvel éclat de rire, plus pur cette fois. Les grelots sonores teintent la salle d’un timbre argenté et ricochent sur les murs en milliers de carillons cristallins. C’est avec une impulsive fraicheur que la belle hausse les épaules en simple acquiescement à la révélation et laisse son rire mourir sur ses lèvres - insatiable pourtant de confidences bien plus intimes.
C’est sans relance, cette fois - se réservant - que Ceallach clôture le tour en se contentant de répondre à la question non sans braver une fois de plus l’insolence de ses expressions. Le doigt sur sa bouche, et le manque déjà infiltré au dessous, l’irlandaise esquisse un soupir qui n’a rien de lassé. “ Je constate que votre perspicacité est aussi bien taillée que votre barbe.” Le sarcasme s’accompagne du passage rapide de sa langue sur ses lèvres et de son index prenant place entre ses dents dans un mordillement lascif. “ J’vous ai bien dit, pourtant, que je déteste mélanger plaisir et affaires professionnelles.” Paume des mains ouvertes vers le haut et mouvement souple du buste qui se redresse, Ceallach joue les billes dérobées lors de leur première entrevue. Si elle ne s’est pas détourné une seule fois du chemin qu’elle a prit, l’irlandaise aime à accroître la mise de quelques taquineries supplémentaires.“... Surtout quand il est aussi tard. Mais ça… Vous le savez déjà, pas vrai ?” inflexion calquée sur ses paroles à lui. La malice scintillant en profondeur de ses puits bleutés. C’est pourtant avec une honnêteté aussi létale qu’impudique que la femme reprend son laïus, se pliant aux règles du jeu d’une impudente tentation. Le reste - relatif - de sa réserve abandonnée en même temps que son beretta et de son couteau à l’entrée de l’antichambre de l’enfer, se désagrège au moment même où elle argue .  “ Puis à vrai dire, ce soir, ce qui m'intéresse n’est clairement pas en rapport avec c’que vous me cachez de vos intentions. Vous vouliez voir si j’avais les reins solides sassenach ? Ils le sont suffisamment pour que vous puissiez imaginer tout ce que votre pensée a de plus inventif me concernant et dont vous avez eu un avant goût devant cette porte. La seule raison qui m’ a poussé à commencer ce jeu de bluff avec vous, c’est la certitude que quoi que le sort décide, j’en sortirais gagnante d’une manière ou d’une autre. Ne serait-ce que par la réjouissance que j’aurais eu à effriter votre saloperie de masque impassible.“ Elle se plait à laisser trainer ce que l'obsession suppose dans quelques murmures chahutés de son souffle corrosif. A cet instant où elle retourne flanquer son regard dans les billes émulsionnées de son adversaire, Ceallach se sait déjà piégée dans un maelstrom de sensations inavouables et les turpitudes d’une obsédante tourmente. Ce sont sur ses lippes qu’elle glisse une oeillade, incapable de s’en détourner d’un quelconque frémissement de paupière.“ Voyez… Je suis une femme qui s’ennuie vite, et les hommes de votre trempe capable de susciter mon interet se font de plus en plus rare..” Morsure de sa bouche et accélération cardiaque. C’est pour retenir ses propres pulsions, cette fois, que la femme épingle sa peau entre ses dents jusqu’a y laisser une marque douloureuse. Les images d’une histoire bien plus fantasque se profilent - l’idée de balayer d’un revers toutes ces pièces de plastiques inutiles pour ramper jusqu’à l’Homme lui perfore le crâne.“ Et vous, vous êtes particulièrement…” Les yeux toujours rivés sur les lippes, devenues obsessionnelle à sa vision, elle balance sa chevelure dans son dos. Qu’y aurait-il de mal à se faufiler en embuscade pour goûter à la tiédeur de sa langue ? Elle envisage consciencieusement d’abandonner là les vestiges de ses retenues et de se perdre, avec lui, entre les cartes  insignifiantes. Et puis, elle se fige. La piqûre de raison la rappelant au lieu dans lequel ils se trouvent tout : lui, elle, et les gardiens de cette étrange jeu - et la farouche volonté de les renvoyer à d’autres besognes que celle de cette surveillance des plus contraignantes. Soupir long avant de reprendre, ré enfilant expressement l’expression de la tentation. “ Mais si vous voulez la suite, va falloir miser, Ghraidh, j’ai largement dépassé les limites de la question.” Sans plus rien mentionner de ses préoccupations fantasmagoriques, et de cet air complètement détaché qui jure avec perfection à la moue provocante scellée à son visage, Ceallach retourne la nouvelle carte. Roi de coeur. Rictus amusé. L’ironie lui est encore inconnue et pourtant, elle en devine les contours à la simple vue de  la figure rouge. C’est qu’il le trouble, l’Homme. Il diffuse des nuées toxiques dans ses pensées jusqu’ici intactes d’une quelconque pollution. Et ça lui joue bien des tours - comme celui de retourner chercher sa main pour l’inciter à mieux la prendre.
Un jeton. Qui roule. Deux jetons. Qui roulent. Trois jetons. Qui roulent. Quatre jetons. Qui roulent. Cinq jetons. Qui s’entassent au milieu du tapis. Un à un sous le doigt voluptueux et lent de Ceallach prenant le temps de disséquer les mouvements de ses poignets. Et ça a le son de l’orchestre que fait la mitraille de balles lorsqu’elles viennent à plomber la chair. Ni lui, ni elle ne pourront sortir intact de cette partie de cartes meurtrière. Bang. “ Et donc… Actuellement. Quelles sont vos intentions ou vos pensées me concernant si elles ne sont plus d’ordre professionnel ?” Quitte à y laisser sa peau, autant l’entrainer avec elle.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Ven 30 Avr - 21:06


WHISKY’S GOOD PROOFING WATER
Ceallach & Alastair

« Finalement, ça vaut la peine de mourir, ça vaut la peine de tuer, ça vaut la peine d'aller en enfer. Amen. » – 1987
Flegmatique, le tressaut de la commissure de mes lippes trahit pourtant la légèreté et l’amusement troublants que la blonde me tire. Si l’Irlande regorge bien de mystères, c’est le sien qui burine ma carne. Énigmatique, violente et indélébile : sa marque s'incruste sous l’épiderme et  resserre dans son étau de secrets, un myocarde à l’affût. Intérêt et curiosité aiguisés sous les manières dévergondées de la blonde ; l’œil est attiré par la moindre de ses gestuelles langoureuses et calculées quand l’attraction est entretenue par sa langue volubile pleine de défi. Tout chez cette femme réveille un appétit soudain mais certain, surtout quand la spontanéité de son rire vient m’égratigner, m’irriter et me subjuguer. Et quand le Lion se repait du festin brut, l’Homme se délecte des garnitures affinées.

Parce que c’est indéniable et que le diable me l’a officiellement posé sur mon foutu chemin. D’une main de maître, il manipule l’esprit et matérialise la tentation même sous mes yeux tempétueux. Il joue, le malin, il joue avec mes nerfs et mon cœur, jusqu’à le tester face à une crinière d’or indomptable et deux océans déchaînés. Il magouille dans mon dos et me rappelle à ma condition d’homme errant depuis deux cents putains d’années à courir après le sang et la mort quand la vie se profile devant moi sous des allures rebelles d’irlandaise. La vie, c’est elle : elle le respire et le revendique. A tel point que ça en devient foutrement contagieux et que mes iris brûlent de la déshabiller avec autant de fascination. Plus d’un tour dans son sac, plus d’un argument dans la poche, deux semaines de réflexion et d’obsession pour piger que Ceallach est l’insaisissabilité propre de la Liberté . Et bordel, ça a le mérite de s’y essayer, pas vrai ? « Alors dites-moi pourquoi m’allumer autant, Ceallach ? Si vous n’aimez pas mêler boulot et plaisir, surtout à cette heure-ci… ». Coup d’œil appuyé sur ma montre pour renforcer la remarque, la question n’en est pas véritablement une. Rictus discret en témoignant tandis que j’remonte mes billes de zinc dans les siennes. Deux aimants bleus desquels je ne peux me détacher, et toute une multitudes de promesses qui y baignent fiévreusement. Tel le tabac qui rougie et crépite sous une aspiration de plus, ce sont les contours de ses prunelles qui s’enflamment et viennent à calciner les miennes avec un ardeur silencieuse mais suffisante pour laisser l’imagination faire le reste.

Léger grondement amusé qui vibre sous la glotte, je ne relève pas ses mots qui m’ont été utilisés, tendant plutôt l’oreille à son laïus. « Je vois… », que j’insinue finalement en miroir, attentif, d’une voix soufflée et grave alors que la belle se prête une nouvelle fois aux règles du jeu. Humidification machinale des lippes pour récupérer l’arôme boisée du cigare, ce sont ses propres lèvres pleines et irritantes de par leur tic incandescent, que je fixe avec rudesse. Puis l’ouïe le percute : ce palpitant énervé sous une poitrine délicate. J’entends presque les soupires langoureux qu’elle exulte dans les pensées indécentes qui lui traversent l’esprit et qui voilent le céruléum de ses yeux. Des brides, des flash alors que j’examine sans retenue sa silhouette jusqu’à ses lambeaux de peau dénudée soutenant un œil brûlant de désirs qui s’avouent à demi-mot dans sa confidence : elle sous moi, sa peau qui brille, sa gorge qui s’offre, sa bouche qui s’entrouvre, son regard qui révulse sous des paupières lourdes, ses reins qui cambrent, ses cuisses qui réclament, ses ongles qui griffent. Et des soupires, d’innombrables soupires licencieux, concupiscents glissés au creux de mon oreille. Mirage sybarite qui s’évanouie avec les volutes de mon cigare, sculptant les contours floutés de la pièce tamisée en une réalité lourde de tension. Retour sur terre, là où la blonde suspend finalement sa réponse, réutilisant de justesse cette audace provocante. Un nouveau grondement amusé et fugace qui résonne dans ma gorge. J’en détends lourdement ma nuque d’une simple inclinaison de ma tronche barbue avant de retrouver mon cigare de mes lèvres. « Et c’est pas c’que vous aimez faire, Ceallach ? Dépasser les limites ? », et j’me marre doucement, encore, en m’accrochant fermement à la nouvelle carte retournée pour dissimuler cet ébranlement brutal. Roi de cœur. La tronche rouge face à la Dame de pique. Deux opposées, deux contraires, deux forces, deux complémentarités. Deux foutues couronnes. Foutu hasard.

Je juge donc le tableau de quatre cartes d’un flegme retrouvé. Puis de biais, j’inspecte les jetons que la lionne balance comme une offensive. Et la curiosité domine. Ceallach se fait dangereusement inquisitrice. J’me demande si elle a raison, si elle en sortira véritablement gagnante. Ou si l’un de nous en ressortira simplement indemne. Parce que le jeu est lancé, les règles sont énoncées et ma saloperie de masque impassible commence sérieusement à s’effriter face à cette Aphrodite sulfureuse. « Vous vous méprenez sur une chose en revanche, c’est que je ne vous cache aucune de mes intentions. », remise au clair d’un aplomb irrité, alors que je glisse le premier jeton similaire au sien sur le Board d'un geste faussement innocent. Puis d’un index pointé sur le second, je le pousse de la même manière lente et lasse tandis que je tire sur mon cigare afin d’entamer ma part du marché : « Croyez-moi Ceallach que l’idée de poursuivre et même d’approfondir cette fouille au corps occupe ma foutue caboche depuis que la porte s’est refermée. ». Le jeton retrouve la mise de la blonde et de ce même index, je réitère le processus avec une troisième pièce en plastique tout en continuant de cette putain de placidité : « Voyez… Si je devais vous cacher quoique ce soit, j’serai sûrement pas en train de vous dire que l’idée de m’glisser entre vos cuisses m’obsède depuis quelques temps. Que j’me plais à vous imaginer jurer dans vot’langue étrangère pendant que j’teste par moi-même la solidité de vos reins que vous revendiquez tant. ». Quatrième jeton qui gagne le pot commun tout aussi lentement : « Alors, faute à vous, si mes intentions sont purement tournées sur toutes ces choses indécentes que j’vous ferez avec plaisir, juste pour revoir vos yeux se voiler, pour sentir vos ongles griffer… et surtout pour sentir c’palpitant s’emballer. ». Comme une confidence, les derniers mots sont chuchotés et décortiqués suavement pendant que je me penche insolemment sur la table de poker. Un plissement de paupières et un rictus, tous deux furtifs, pour appuyer la véracité de ma réponse en enfonçant mes prunelles ombrageuses dans les siennes, je dévale finalement sa gorge et la naissance de son décolleté en pourléchant mes babines avec fugacité.

« Mais j’dois admettre aussi que… », l’index capture le cinquième et dernier jeton nécessaire pour simplement suivre. Et il glisse, lui aussi, sur le velours. Le coude opposé s’ancre dans le bois alors que le majeur où est encore coincé le cylindre de tabac tapote ma tempe comme un mime. « … c’qui y a là-d’dans me trouble tout autant que l'enveloppe. Cette fâcheuse tendance à provoquer, à rétorquer. Cette satanée langue qui fuse d'argument et qui claque de défi me plaît.. Et c’est sûrement ça qui m’irrite le plus. », grimace de circonstance avant de l’effacer en rapportant le bâtonnet fumant à mes lippes, je me renfonce dans le dossier du fauteuil sans lâcher la belle sauvage de mes yeux plissés malgré le rideaux de fumée qui s’élève entre nous. Et puis je clos la réponse en posant ma propre question qui m’est due. Un flegme collé au corps, qui pourtant, abrite un incendie dévorant : « Alors j’vous en prie, continuez Ceallach. Je suis particulièrement, quoi ? ». Bien sûr, bien sûr que plus rien ne m’inspire plus que le jeu dangereux qui se déroule entre nous. Bien sûr que les raisons premières de cet entretien se taisent devant les signaux trop hurlants de nos desiderata. Bien sûr qu’elle m’a envoûté comme la sirène qui fait chavirer le marin. Et je coule, je sombre, dans ses putains d’océans.
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Sam 1 Mai - 13:13

L’intensité de son regard déboulonne un à un les attaches de titane autour de son esprit blindé.  Elle la sent, la minuscule fendille gercer son armure et fêler avec prouesse sa cuirasse d’airain ; La guerrière s’acharne pourtant à croiser le fer de son regard pugnace et à entailler ses initiales dans la chair ennemie de la rapière de son sourire. Et de tout le métal avec lequel elle est façonnée, elle ne pensait pas se fissurer aussi facilement que de la porcelaine pour quelques frissons cisaillés sur sa nuque. Mais l’estocade est là, vivace et opportune à la blesser jusque dans l’os à chaque frémissement de ses lippes porté en rictus incisif. Rendre les armes : Inenvisageable, plutôt subir la fronde de l’inquisiteur jusqu’à ce qu’il lacère son esprit de toute sa substance : son étendard, elle le portera au paroxysme de ses provocations dans un soupir chuchoté à ses lèvres.
L’excès est sa raison. Le risque sa mesure. Et si elle repousse tant les bornes ce n’est que pour mieux jouer les funambules sur le fil du danger. Transgresser les diktats, c’est aussi transgresser la monotonie. Alors elle s’échappe, puis elle revient cajoler les prunelles sombres de l’autre : ballotée dans les crépitements de ses yeux incandescents où le feu la lèche entièrement, elle ondoie comme une banshee venue accomplir ses désirs. Dans un bref soupir, dilapidé de sa bouche mauve, l’irlandaise s’accapare sa ligne rétinienne et y décalque d’autres couleurs que celles de son flegme monochrome - qui n’a, de toute façon,  plus sa place dans toutes les nuances qu’elle dépeint. Ceallach use de la tempête dans chaque geste qu’elle esquisse pour profaner encore les horizons du regard tumultueux posé sur elle. Le balayage cyclonique est indécent et rafle la contemplation sybarite de l’Homme ; elle largue là, sur l’expression éraflé de sa résistance, ses envies cataclysmiques de femme ouragan : ne lui laisse que les ruines de son indifférence. C’est ici, à la frontière de l’immoralité, qu’elle assure son règne puis fait danser ses prunelles d’une vindicative oeillade lorsque ses  coudes s’appuient sur la table et que ses mains viennent à se croiser sous son menton.  “ Je n’ai jamais dit que mon intérêt à vous suivre dans cette partie était d’ordre professionnel.” Qu’elle suçote d’un air taquin en roulant les syllabes sous sa langue comme s’il s’agissait de la meilleure des friandises dont elle puisse s’emparer goulument - rien cependant qui ne rassasie vraiment sa volonté à mordre dans la  lèvre juteuse que Alastair aromatise de son tabac. L’envie d’y racler ses canines s’imprègne avec insistance dans ses pensées les plus reculées de son encéphale. L’image est si bien tissée dans son esprit que Ceallach appose instinctivement un index sur ses propres babines - prise dans les filets d’une fascination grivoise. L’idée est insidieuse : elle enfle, s’étire, gonfle et éclate finalement en un frisson brûlant. Létal. Fatal. L’envie se solde par un besoin viscéral de mordre, de saccager, de ravager la peau de l’autre de ses griffes et de boire jusqu’à la lie les souffles éraillés de son plaisir - l’ultime tentation de voir le visage du mâle perdre de sa placidité en se déformant sous ses doigts habile et sa bouche chevronnée. Pulsion à peine jugulée par la présence des deux gardes de la pièce. “ Mes limites… Sassenach, sont aussi flexibles et malléables que la courbe de mes hanches.” De quoi aguicher ou taire ce rictus insolent qu’il ficelle à sa figure. Lequel Ceallach accompagne du sien bien plus limpide. C’est qu’il décoince certains rouages dans sa mécanique cardiaque - des trucs un peu rouillés, des engrenages oxydés : de ces choses qui ne se bride plus que par des manœuvres fallacieuses et des pièces de plastique qui roulent sur le tapis. Si l’incompréhension à certaines sensations naissante sous la carne se sont glissées en elle de manière aussi prenante que son imagination fertile à  force de le déshabiller du regard, la blonde entend bien ne rien laisser comparaître de tous le trouble s’opérant en elle. Elle mise et double l’enjeu. Aussitôt suivit dans ses intempérances par son adversaire qui a tout de redoutable : tant par sa faculté à l’affoler que par celle de la perturber. La rivalité est vorace : comme ses manières de fauve affamé à la déchiqueter des yeux. La rivalité est grisante : comme sa façon de mouiller les lippes de sa langue insatiable. La rivalité est entêtante : comme les fragrances de son cigare mêlées à celle de son odeur propre. Et ses souffles alanguis rejoignent le jeu de la teinte d’émois lascifs à chaque jeton qu’il traîne de ses mains lourdes sur le tapis. Mains, d’ailleurs, qu’elle préfère à imaginer aussi lentes sur la courbure de son bas ventre plutôt que sur cette putain de table qu’elle ne rêve plus que d’envoyer valdinguer contre le mur.

Elles tournent en boucle ses paroles. Elles percutent et cognent les derniers remparts de sa congruité - pas qu’elle ait été des plus retenues. L’impudeur à l’état brut nourrissant encore ses plus bas instincts, il l’asperge et l’éclabousse de toute les vérités séditieuses jusqu’ici informulées à voix haute et elle, elle s’englue volontairement dans le vice de son rictus. Très bien : les bêtes ne sont pas faites pour tourner en cage de toute façon. Le sourire étiré en un rire carnassier, elle bat à peine des paupières lorsque, à son tour, elle se penche pour grignoter l’espace entre eux. C’est que l’idée d’être portée en fantasme auprès du monsieur n’est pas sans ébranler sa décence. Deux doigts qui marchent jusqu’à la mise pour se poser naturellement sur le dos de la main de Alastair lorsqu’il y dépose l’une des pièces de caoutchouc.  C’est sa voix écorchée de suavité qui se fait basse tandis qu’elle s’applatie presque, féline, sur le velour - non par volonté de dissimuler aux gorilles les impuretés de ses propos mais par pur caprice à jouer de son ascendant sauvage et de son charme langoureux auprès de l’autre. “ Et bien, je vous laisserais volontiers me prendre ici et maintenant pour que vous puissiez juger de mes atouts ...Mais pas sûr que ces messieurs se contentent de se rincer l’oeil… Puis, Marlone tient particulièrement à sa table et je ne pense pas qu’elle soit assez robuste.” De sa main libre, la belle tapote la table de ses phalanges repliées et esquisse une mine faussement innocente. “Par contre si c’est une promesse que vous me faites, vous avez toute mon attention, Alastair. Mais pour ça, faudra faire les choses dans les règles. Et quand je parle de règles, je veux bien sûr parler des miennes. ” La voilà qui retire ses doigts avec langueur, laissant ses ongles égratigner l'épiderme rugueux de l’Homme. Le cobalt croisant la surface vaporeuse de ses billes, Ceallach prend le temps de sucer chaque mot émancipé de sa bouche.. “ Parce que… Si je dois courber l'échine entre vos mains et m'essouffler à hurler votre prénom dans toutes les sonorités de ma langue, j'aspire au moins à pousser votre obsession jusqu’à ce que vous en deveniez aveugle. ” Tête qui ballote sur le côté, désordonnant, par son mouvement naturel, quelques mèches venues cueillir la pulpe de ses lèvres qu’elle pince en une moue sensuelle. La blonde se redresse alors, altière, sur le dossier de son fauteuil.“ Cette révélation, elle est cadeau. j’vous fait grâce des frais de jetons. Pour la gêne occasionnée par vos fantasmes à cause desquels vous vous sentez probablement à l'étroit dans votre futal actuellement. Je m’en attribue un peu la responsabilité. Et j’en suis… Pas vraiment désolée.” Le libérer de son sevrage ne serait pas chose difficile - elle se risque à y penser. Elle même sent déjà poindre le doux poison du manque se distiller dans ses veines et ankyloser son palpitant d’un essoufflement cardiotonique transi. La violence, cette fois, prend la forme de sa passion griffée sur ses entrailles. Et ainsi devient -il, sans même qu’elle ne s’en aperçoive, sa maladie auto-immune. “ Alors j’avais raison. J’vous ai vraiment manqué. en fait.” Qu’elle taquine avant d’éclater à nouveau de rire comme ivre de cette machination émotionnelle dans laquelle elle se perd un peu. C’est à n’y rien comprendre. A cet instant  la seule certitude qu’elle établie, non sans une certaine appréhension. c’est que le nom de Alastair O’Connor s’est fossilisé sous son épiderme, venant à le réclamer plus fort encore. Et elle dépiaute sa silhouette. A chaque geste. A chaque mouvement. Y détaille des histoires osées, hachurant par la même, l’azur de ses iris.

La mise rétablie à son équilibre, Ceallach prend le temps de retourner l’ultime carte de son index. C’est un nouveau éclat de rire qui chevauche la tension palpable de la salle de jeu.  As de pique. Et piquée est son âme. L’ironie du sort n’en a définitivement pas terminé avec eux. Le menton de la belle se relève et avise avec témérité l’implacable Alastair d’une vocable translucide quoi que impudente. “ Particulièrement excitant.  Diablement désirable. foutrement captivant.” Et sans faire état de la combustion par laquelle elle perd sa lucidité, Ceallach joue d’un jeton entre les doigts de sa main droite. Elle la fait tourner. Pivoter. Glisser entre le majeur et l’index, puis l’index et le pouce. la jette et la reprend. L’oeil froissant toujours son adversaire avec défi. Et puis de sa main gauche, elle pousse le reste de son tas ; là au centre du jeu, dans un bruit de pièces qui s’entrechoquent. Ne reste en sa possession que le dernier des jetons dont elle manie avec élégance les voltiges. Sourire alambiqué et morsure sur sa bouche.  La transparence de son geste est claire : le pousser à tout risquer, et garder la pièce en simple gage à sa bonne foi. Le jeu en vaut bien la chandelle, n’est ce pas? “ Et moi, j’me demande… Ce que vous êtes prêt à parier, à miser, à perdre ou à gagner pour simplement continuer ce jeu-là avec moi? ” S’il veut renchérir, ne lui restera qu’une seule chose à faire. Un seule. Et elle s’entêtera à le suivre : parce que c’est désormais inscrit dans ses règles : la necessité de faire de vilaine chose avec lui.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Mar 4 Mai - 17:50


WHISKY’S GOOD PROOFING WATER
Ceallach & Alastair

« Finalement, ça vaut la peine de mourir, ça vaut la peine de tuer, ça vaut la peine d'aller en enfer. Amen. » – 1987
Réflexe sauvage d’une fine dextérité, ma paluche rugueuse s’empare des doigts fins de Ceallach à l’instant où ses griffes raclent ma peau. Et d’un pouce virtuose, c’est sa paume que j’explore sous ma pulpe calleuse. Un besoin viscéral, un désir surgissant des entrailles : on dirait que la belle arrive à ses fins quand elle réussit à tendre mes muscles et à faire réagir l'homme taciturne qui n’aspire plus qu’à toucher et goûter à la tornade blonde dans une obsédante tourmente. Et la friction est foudroyante, le contact symbiotique, et la confidence de la féline, grivoise. Ma tempête rétinienne percute le typhon de ses iris, ravageant toutes ses paroles licencieuses, ne laissant qu’une ardeur commune nous bouffer jusqu’à l’os. Et la gorge râpeuse d’une attirance éhontée, je confesse de la même langueur  : « Si peu de patience Ceallach… mais j’vous ferai oublier l’attente, c’est promis. ». Et d’un clin d’œil égrillard, bien que fugace, je force la pression de mon pouce au creux de sa paume avant qu’elle ne laisse elle-même ses ongles marquer ma peau de son sillage aguicheur en la retirant, tout autant que sa posture fauve et souple alourdit la tension qui se répercute jusqu’aux coutures de mon jean comme elle se plaît à le dire.

Et c’est un sourire bref et mutique qui accueille le reste de ses provocations tandis que je tire sur le cigare et ballotte légèrement ma tronche dans l’élan de mon amusement. Et ma paluche libre, restée abandonnée sur le tapis, fourmille encore et encore d'un contact tenaillant, déjà désireux et vorace d’un toucher plus destructeur, salvateur. Et par cette obsession, le pouce et l’index viennent instinctivement à se frictionner de nouveau sous le rire spontané et envoûtant de la belle. Léger plissement de paupière, propre à l’homme, la fascination dévore les contours de mes pupilles, froisse le flegme et griffe le myocarde qui se traduit dans un grondement bas et vibrant lorsque mon dos rejoint nonchalamment le dossier du fauteuil. L’As de pique rejoint le board, une simple œillade pour retourner contempler le réel enjeu de cette soirée croustillante. D’un index, je lisse le bouc dans un son rêche, refoulant l’ironie dans laquelle le jeu nous plonge. Un simple affaissement des coins de bouche, dans une moue sereine bien que l’incendie continue de se répandre dans chacune de mes cellules, j’acquiesce à sa réponse d’un aplomb presque arrogant ne serait-ce que pour malmener un peu plus la tension qui s’opacifie et nuance la salle de jeu.

Toujours cette sale manie à rengainer ce masque flegmatique et indifférent. Pourtant, la fêlure s’agrandit et la belle s’insinue dans les moindres failles qui aspirent précieusement sa lumière. Je sais d’ors et déjà la tournure de cette partie, parce que je l’influence tout autant que Ceallach et ses manies rebelles, audacieuses et libres. Je connais l’issue de ce tour, parce qu’il ne se résume qu’au désir qu’elle et moi entretenons dans un enchaînement de pas, de regards, de gestes et de tiques. La parole n’est qu’un bonus, qu’un subterfuge pour dissimuler l’absurdité de ce qui nous tombe sur la gueule. Et tandis que ça tergiverse sévère dans la caboche, la résignation habite mes billes assombries qui dévalent et détaillent l’instrument de ma torture sentimentale. Parce que je suis finalement avide d’en subir chaque sévices, depuis le premier soir. Au diable cette putain de retenue, au bagne cette foutue bienséance. Pas même ces deux garde-fous dissimulés dans l’ombre de la pièce ne pourront museler ce magnétisme étrange, brutal et indomptable qui gonfle sans aucune limite.

Et ce sont ces tintements de plastique qui me font relever le regard comme l’un de mes sourcils. Les entrailles tiraillent d’une violente envie de plus, bien plus. Cette nana brûle ma peau au point de vouloir éteindre ce putain d’incendie en succombant à mes moindres travers. La bête tapie là-dessous, sous la carne et le masque, sous l’indifférence et le silence, tourne et tourne encore, emprisonnée dans une cage qui se dégonde au fur et à mesure que le typhon blond en corrode les parois. Et ses dents sur sa lèvre me flinguent, et les mouvements sauvages de sa chevelure me happent, et ses yeux criant de provocation et de défis me giflent, et ses gestes souples et calculés me grillent, et son myocarde menteur me berce… et son contact, le manque de son satané contact me flanque déjà un genou à terre. Alors d’une pulsion vive, contraste brutale avec le calme dangereux qui me définit, je me redresse, poussant dans la foulée la totalité de mes jetons. J’imite la joueuse, je suis l’adversaire de taille. Résigné, résolu, l’aplomb demeure et persiste quand la bête se réjouit et jubile. Un grognement, un seul, pour répondre de sa mise et réagir à sa question.

« La vue, Ceallach », que ma voix bourrue reprend finalement de cet éternel aplomb quoique griffé par l’irritation de la véracité de mes propos. Alors je réitère, de ce timbre profond et chaud, en rebondissant sur mon aveuglement auquel elle aspire tant : « J’suis prêt à parier la vue, ma jolie. Tant qu’mes quatre autres sens restent intacts, j’aurai pas besoin d’mes yeux pour vous  dévorer. J’y perdrai à gagner, mais j’y gagnerai à perdre. ». Retournement de la paume, feintant une innocence insolente, un énième tirage sur le tabac crépitant, et un putain de regard soutenu et inébranlable. Puis un tic sonore, répercussion de ma langue contre mon palais à travers mes dents serrées. J’empêche la belle blonde d’agir à son tour, alors que mon coude s’appuie insolemment sur le bois de la table en mimant un stop de la paume. Puis je fouille rapidement ma poche et, coincé entre mon index et mon majeur tendus, je brandis le fameux carton de l’hôtel où l’esquisse d’une bouche pourpre est restée intacte. Comme Ceallach avec son dernier jeton, je joue avec la carte, la fait tourner et tournoyer, passer par-dessus mes doigts et la ramène finalement à sa place initiale avant de la lancer sur le tas de jetons au centre du velours. Échine qui se courbe, épaules qui se carrent, trogne qui s’incline ; la posture s'assouplie, périlleuse, tandis que le poing se ferme pour ne laisser que l’index tendu, afin d’enchaîner : « Une nuit… », que je renchérie enfin sans plus aucune fioriture, « Une nuit pour continuer ce jeu avec vous. Voyons si vos limites comme vos hanches sont aussi flexibles et malléables que vous l’dites, Ceallach O’Brien…  ». D’une lenteur suggestive, je me repais du goût et de la mélodie de son nom articulé, décortiqué et glissé sur ma langue. Pas une seule œillade au jeu, tout se passe au creux des prunelles céruléennes et sauvages de la blonde. Pas un seul frémissement, ni même de tressautement : la mise est aussi indiscutable que le désir qui brûle. Ouais, aussi indiscutable que l’issue de cette partie de poker. « … et ce que vous, vous êtes prête à miser, pour continuer avec moi, hm ? ».
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Jeu 6 Mai - 17:14

“ Et par attente, vous voulez dire la votre.” susurré entre ses lèvres écloses en bouton pourpre, bourgeonne déjà le serment de sa fièvre. D’un soupir lancinant, elle exhale l’image onirique de draps froissés, de bouches affamées et d’âmes enchevêtrées dans une houle de gestes haliteux et frénétiques. L’obsession est ourlée à ses paupières lorsqu’elle les bat lourdement sur la paroi brumeuse de ses yeux pour y piéger la silhouette de l’Homme ; et c’est dans la danse tumultueuse de sa décadence que l’ombre tortionnaire de la velléité trouve finalement son prestige.  
Les doigts bouleversent l’épiderme ; Un pouce qui file comme un rêve éphémère et tanne un mirage sur le vélin de sa main - il y a ce frisson s’émancipant de la surface de son échine qu’elle arque instinctivement. Et puis, un regard déjoué du sien sur le velours de ses iris bleus ; mais l’embuscade de l’Homme est belle, aussi belle que l’apocalypse de ses pupilles lorsqu’elles s’acharnent à éveiller le chaos dans sa chair. Sa bouche entrouverte, nacrée par le vertige. Les mots se fanent dans la gorge avant même de fleurir à la commissure de ses lèvres : il n’y a rien qu’elle puisse traduire de l’instant fantasque - et même sa langue sa plait à envisager d’user de son écume pour d’autres tentations que celle de la parole. Ainsi, dans le vestige du moment, le silence empourpré par la gestuelle se fait volubile.

C’est presque à contre cœur que Ceallach quitte le sillage des phalanges rugueuses dans un souffle souffreteux et une égratignure captative. Le tatouage sensible de ses ongles sur le dos de sa main s’incrustera par delà sa raison - c’est une évidence autant qu’un besoin -  car il est nécessaire de signer de son empreinte le pacte charnel qui les lie désormais. Lucidité avortée sur le tapis de jeu, Ceallach estime d’ une pensée brève que son acuité n’a plus rien de sagace et s’est muée en une intuition pure, une pulsion viscérale de s’abandonner entièrement à sa propre chute pour savourer la cérélité émotionnelle de son myocarde. Et chaque pulsation. Chaque palpitation. Chaque battement prend l’allure d’une transe véloce dépourvue de répit. Elle rit pour exulter son ivresse ; par delà la moelle, par delà ses os, par delà sa carne - C’est aussi ça vivre, trébucher sur l’inattendu et s’écorcher l’âme de nouvelles sensations. Alors elle compose avec le trouble ; elle laisse le grouillement engourdir ses sens et déguste la brutalité avec laquelle il l’obsède. De son oeil inquisiteur, Ceallach s’accapare d’ailleurs la suffisance de l’allure d’Alastair, émiettée par ses tics nerveux. Et elle se joue - avec mutinerie - de sa placidité mensongère et de son flegme venimeux ;  Avec souplesse, elle déploie sa gorge laiteuse pour étirer, de ses doigts souples, la kyrielle d’ondulations blonde qu’elle fini par laisser choir le long de son dos dans une orbe mordorée.  la rédhibition de tout contrôle incrusté dans chaque mouvement de sa silhouette et dans chaque oeillade appuyée de ses prunelles enjôleuses, Ceallach monopolise autant qu’elle taquine l’ attention masculine affûté d’indécentes délectations.

Et elle mâche et remâche ses soupirs au travers la ligne lilas de ses lèvres, dans l’accélération et décélération fébrile du palpitant, tentant de se nourrir de la saveur de cette rencontre à l’accoutumance redoutable. Tout chez l’Homme obnibule la femme ; De ce qu’elle discerne de ses propres yeux sur ses traits effilochés de désir, à ce qui reste cloisonné derrière la couenne de sa silhouette massive - si bien que l’idée de le tordre entre ses cuisses et congestionner son gémissement du sien, s’amplifient jusqu’à peupler l’intégralité de son esprit.

La respiration se juxtapose à la vision du jeu. Un dernier jeton entre la pulpe de ses doigts ; ne sert qu’un prétexte à prolonger la défiance. Faire la moue de ses lippes avec du papier de verre dans le regard, pour capturer encore sa fascination ; elle lui a promit, et Ceallach est de celles qui tiennent toujours leurs promesses. Sourire goguenard, l’irlandaise se régale la rétine à la vue de l’Homme suivant la démesure de sa mise. Sa férocité incisive à la traquer chamboule à nouveau ses intentions à se l’approprier lui, à la place des gains. “ Oh vous en faites pas… Si vous n’avez plus la vue, je saurais vous guider même dans le noir le plus absolu. L'expérience.”  Puis, cette envie furieuse de ne rien perdre des secondes qui défilent entre eux et d’en garder la substance vaporeuse mélangé au goût de la passion en arôme envoûtant. Du regard, elle ne la perd pas, cette carte dans la main de l’autre. Cette carte encore braquée sous son museau en guise de joker. Et il l’agite, s’en amuse, la tourne et la retourne avant de jeter celle-ci au reste des pièces de plastiques sous le regard de la belle, électrisée par la scène. Mains ramenées sous le menton, canines caressant la surface duveteuse de ses lippes, Ceallach jubile sans chercher à camoufler son plaisir à le voir chuter de son piédestal lymphatique - il se débat pourtant bien avec son masque, mais ça ne la trompe plus désormais : pas dès lors qu’il a prononcé ses licencieuses exigences. L’idée lui plaît - autant que la manière qu’il a de revenir cogner sa retenue sans prendre la peine de vernir son discours. Comme ça. A même le marbre de son désir. Tailler à vif son émoi lubrique.  La faire plier ; il y tient - sans même comprendre qu’elle avait déjà décidé de l’issue du jeu avant même qu’il ne prononce son vœu à voix haute. “ Une nuit….” qu’elle répète en suçotant la proposition. Innocence feinte dans un mouvement de tête ballotant sur la droite et un roulement d’yeux dans leurs orbites avant de se redresser, droite, sur le dossier de son siège. “ Oh Ghraidh… Dans la vie, si on est pas prêt à tout, on est prêt à rien.” voilà un credo adapté à la manière vindicative qu’elle a de remplir son existence. Sans sourciller, sans ciller : au fin fond de son regard brille une férocité irrépressible animée par la violence de ce tête-à-tête éruptif. Accompagnant la parole presque harassée d’un soupir latent, Ceallach fait lentement rouler le dernier jeton d’un mouvement de l’index. Ce n’est pas suffisant, bien sûr, pour suivre la mise, elle en convient. Alors, dans un mouvement d’indolence pure, l’irlandaise se relève et esquisses quelques pas jusqu'à l'Homme devant lequel elle s'assoit négligemment sur le rebord de la table. Silence. Proximité happée par l’ombre de la belle qui le surplombe en Reine de Coeur indomptable. Et puis, ce geste capricieux d’une nonchalance insolente lorsqu’elle retire avec pesanteur le reste de son haut pour dévoiler - sans pudeur aucune -  le balconnet de sa poitrine généreuse à peine retenue par quelques tissages en dentelle pourpre. On devine sans mal, au travers la filature légère et les coutures souples du tissu, la rondeur ferme d’une poitrine harmonieuse et voluptueuse... Quant aux secrets de ses courbes, ils restent soigneusement habillés de soie. Raclement de gorge derrière elle, elle les avaient presque oublié, les malabars. “Cad atá á dhéanamh agat *?!” Mais Ceallach ne se retourne pas. C’est toujours l’oeil flanqué sur la cornée de Alastair, à choyer chaque crépitation qui entoure ses prunelles, qu’elle tend la main vers l’arrière pour répondre d’un geste suffisant. Ná bí páirteach.**” Seules paroles qu’elle leur octroiera avant de reprendre le cours de sa délectable conversation. “ Si les deux cartes que je tourne de mon côté me décernent la victoire alors…” mains agrippant le textile froissé de son haut, elle se penche un peu plus près vers l’adversaire, et de ses doigts languissant, dépose l’étoffe autour de son cou - cou qu’elle tire d’un coup sec par l’intermédiaire du tissu jusqu’au sillon de son visage. Son souffle corrode l’espace entre leurs figures et anesthésie le temps de cette lasciveté souveraine dont seule leur attraction à le secret. Et déjà, Ceallach sent poindre l’excitation au creux de son ventre. “ Je choisis où, je choisis quand…. Et surtout…” chuchoté. Murmuré. Susurré. Elle se recule aussi soudainement qu’elle l’a accueillie entre ses griffes pour poser - de manière insoucieuse -  le pied sur la chaise de l’Homme, là, dans l’espace de son entrejambe. Cuissarde dont elle détache souplement les lacets avant de faire glisser, langoureusement, celle-ci le long de sa cuisse jusqu’à la retirer intégralement. Expérience que l’irlandaise réitère de son autre jambe - Elle, qui ne le quitte pas des yeux dévorant chaque particule de ses yeux, de ses lèvres, de ses réflexes pour s’en repaître indécemment.  “ Avant toute chose, je veux que vous me sortiez le grand jeu, Sassenach. J’veux que la nuit que vous aurez de moi, vous fasse oublier toutes les autres et pour ça...” Redressement à pieds joint sur le sol. Les manoeuvres sont alanguies, mais féline quoique provocatrices. Debout, face à l’autre, ses doigts dévalent pianissimo la courbure de son ventre dénudé pour se poser sur le haut de son jean.  Bouton qui saute et roulement de ses hanches en ondulation sensuelle pour faire glisser le pantalon jusqu’à ses chevilles. “ je veux un rendez vous, afin que je vous prenne cette vue que vous êtes prêt à mettre en gage.” Courbure de l'échine jusqu’à ramasser le bas et relevée ondoyante divulguant le vallonnement svelte et musclés de ses courbes. Le reste de sa croupe - et pas des moindres - restera drapé entre les fibres vaporeuses de sa lingerie. Retour en assise sur la table, Ceallach jette son pantalon sur la mise et vient à poser ses mains en appui sur la surface grenue du bois. Dans un sourire concupiscent, la belle argue encore. “ En revanche, si ce sont vos deux cartes qui raflent la mise. J’vous laisserais faire ce que bon vous semble de moi et de cette fameuse nuit.” Et elle pianote, de son index et de son majeur, sur les deux cartes dos retournés sur le tapis avant de se relever, d’attraper la veste négligemment posée aux côtés de Alastair et de l’enfiler autour de ses propres épaules pour finalement retourner à sa place, baignant dans l’odeur de l’Homme en étole olfactive sur ses pensées. " Alors?"



*Qu’est ce que tu fiches?
**T’en mêles pas
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité

[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach Empty
(#) Re: [TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach    Dim 9 Mai - 18:33


WHISKY’S GOOD PROOFING WATER
Ceallach & Alastair

« Finalement, ça vaut la peine de mourir, ça vaut la peine de tuer, ça vaut la peine d'aller en enfer. Amen. » – 1987
Et l’atmosphère s’alourdit, et la tension se charge d’électricité. La féline meut, souplement, quittant son fauteuil pour me rejoindre de près. Le duel visuel persiste, me menant à la déchéance dans les tréfonds d’un typhon envoûtant qu’elle entretient avec brio. Si la blonde joue allègrement, je défaille et me laisse happer par l’opacité lourde et écrasante du désir qui déchire ma carne. Des lambeaux de peau qui frissonnent à la vue des courbes parfaites de la lionne, de ses hanches qui roulent dans une danse charnelle et hypnotisante ; le spectacle fait vibrer mes sens sous une enveloppe inébranlable, bras appuyé nonchalamment sur l’accoudoir tandis que la contemplation se fait sous le mouvement distrait des doigts qui lissent le menton barbu. Et puis elle s'assoie, accrochant ce foutu sourire aguicheur et alléchant sur des lippes pleines dont l’onctuosité imaginée m’obnubile. Sous mes yeux plissés, c’est un sang-froid qui entraîne ma charogne dans un mutisme lourd pourtant criant de promesses. Je la déshabille d’un œil insistant et pesant : des billes luisantes d’un feu qui crépite violemment et qui trahit le flot bordélique d’émotions qui lamine un myocarde d’ordinaire gelé.

C’est qu’elle a renchéri, la blonde, de sa provocation allumeuse et de son dernier jeton dont elle se jouait entre ses doigts graciles. Une pièce ridicule qui m’a valu un renâclement arrogant à l’instant où elle rejoignait habilement la mise totale en roulant. Et si la curiosité a électrisé la matière grise, voilà que l’esprit se complet désormais à connaître les réelles intentions cachées derrière ce morceau de plastique. Le jeton n’est plus cette pièce ronde représentant une valeur définie par sa couleur associée, complétant un pot fictif. Non, sous mes yeux, il dévoile finalement plus de facettes qu’il n’en montre : celle qui orne la couleur écarlate de la passion et qui attise l’agressivité de la bête comme une muleta qu’on agite sous son museau. Celle de la dentelle qui épouse les rondeurs exquises d’une poitrine sulfureuse. Celle de la soie fragile qui souligne la beauté de ses secrets encore bien gardés. Celle des courbes féminines dénudées qui se dessinent impudiquement sous mes pupilles dilatées. Elle est ici, la mise, offerte à ma vue, sous ma rétine tempétueuse qui se régale de la peau diaphane de Ceallach, jusqu’à s’en pourlécher les babines lorsque son ventre plat et musclé chamboule mes instincts.

Trop envoûté sous ce flegme feint, bien trop pour accorder de l’importance aux témoins de ce contrat de chairs qui se manifestent. Non, l’œil est affamé de connaître chaque ligne parfaite de la belle, avide de sombrer langoureusement à leur découverte. Mais c’est dans le cæruleum des iris de la blonde que je remonte lascivement, cassant ma nuque à l’arrière pour mater celle qui me surplombe. Mouvement appuyé quand Ceallach le force de son débardeur enroulé à mon large cou. Un grognement entre mes mâchoires contractées qui fait vibrer ce dernier, tressauter la pomme d’Adam lorsqu’elle tire sèchement sur le tissu qui l’habillait il y a à peine une minute. Son rapprochement me vaut la sale manie du pire drogué. Humer la fragrance féminine et féroce de l’irlandaise qui se rapproche dangereusement. La victoire prend quelque peu un sens dans ce duel. Des conditions qu’elle me susurre de son haleine qui s’écrase sensuellement sur ma trogne éternellement fermée bien que fissurant de tous les côtés. Et la signature de ce contrat oral se manifeste par ma langue qui rapplique et pourlèche une fois de plus le coin de mes lippes.

Et elle se recule : trop vite, trop loin, faisant rager le prédateur qui ne fait que se torturer à chaque approche de la proie sans jamais l’attraper. Elle m’arrache à son emprise décalquante, ahurissante, me privant de sa bouille si proche et d’un espoir irritant de la dévorer de mes canines affamées, de ma langue assoiffée. Elle fait douloureusement louper un battement au palpitant, égratignant le flegme, faisant jurer la fierté. J’en grommèle en tirant le tissu de mon cou, le réduisant en une boule froissée au creux de mon poing. Et la pointe de la botte de la blonde avorte mon élan de sale maniaque prêt à sniffer la fibre cotonneuse, glissant à mon entrejambe, dressant sous mon regard de zinc, une cuisse ferme et aguicheuse. Ses lacets semblent aussi interminables que sa foutue jambe. Et elle réitère avec la seconde, toujours calée contre mes cuisses. Et j’incline ma tronche, l’ombre d’un rictus qui passe sur les lèvres  pour rétorquer avec provocation à son exigence : « Hm.. Ambitieuse ? Ou jalouse ?  ». Tique qui affaisse fugacement les coins de ma bouche, la remarque est vite reléguée au second plan quand ses doigts graciles dévalent ce ventre et me happent à nouveau jusqu’à la lisière de son jean. Déboutonné, ce sont ses hanches généreuses qui roulent sous la fringue qui ont raison de ma concentration. La tentation prend la même teinte que les braises de l’enfer, et m’y brûler ne ferait que me rendre plus vivant encore. Sa croupe pulpeuse aiguise le désir, martèle la torture charnelle et coupe le souffle. Une envie violente, viscérale que de la toucher dans toute sa féroce simplicité. Mes doigts fourmillent et resserrent son maillot dans mon poing alors qu’elle se redresse et jette son froc sur le tapis en misant un rendez-vous. Humidification des lippes, encore, lorsque mon dos quitte d'une pression, le confort de mon dossier, un sourire goguenard mais pas moins séduit sur la face.

L’offre est alléchante. Elle rajoute une nouvelle poignée d’heures en compagnie de la belle, peu importe les conditions. C’est clair, l’un comme l’autre peut sortir vainqueur de cette partie sans pour autant avoir en sa possession le jeu gagnant. Alors la réflexion assombrie mes traits, le regard gris qui divague sur un corps attrayant aux courbes voluptueuses. Rien ne m’échappe, pas même la dentelle fine qui épouse à merveille les aines creuses de la blonde, pas même son épiderme délicate dévoilée sous mon nez, pas même les mouvements délectable de sa poitrine et de son ventre rythmés par sa respiration. Et c’est sa cuisse que, distraitement et gravement, je rejoins d'une main lourde et désireuse. Linge entre les doigts, il se déplie et vient caresser sa peau lorsque je remonte souplement et las le tissu. Je suis les lignes de son corps, insinuant et glissant langoureusement son linge jusqu’à l’une de ses fameuses aines exposées. Puis finalement je contourne sa hanche, sa taille, toujours dans une réflexion qui n’en est pas véritablement une. Son tissu rejoint enfin le reste du tapis derrière Ceallach quand ma charpente se penche sur son corps pour le processus. Cigare qui retourne se coincer entre mes dents de ma main libre, je tire une taffe avant de recracher pénardement : « Reculer pour mieux sauter, alors… ». Ce n’est que ça, au fond. Elle comme moi savons l’issue de ce foutu jeu dangereux. On se froissera la fierté, le myocarde et l’esprit autant que les draps dans lesquels on terminera tôt ou tard. Et l’irlandaise n’en manie que le positif de ce défi charnel.

C’est dans ce même silence que mon cou se tord et se tend, suivant et se délectant des mouvements souples de la tigresse qui s’empare de mon blouson. Sans gêne aucune, les yeux glissent jusqu’à l’arrondi de sa croupe, mise en valeur par la fine guipure qui habille partiellement et pour mon plus grand plaisir le haut de ses fesses parfaites, avant que la lingerie ne disparaisse derrière le cuir de mon veston. Nouveau grommèlement d’approbation, il semble que la mise soit toute acceptée et la réflexion inutile. Chose que je lui confirme lorsque Ceallach s’installe à nouveau de l’autre côté de la table. De retour dans l’océan déchaîné de ses iris, encore une fois, les côtes se manifestent quand la vue de la blonde sous ma veste me gifle. Cigare entre mes lippes, je maltraite la fin du bâtonnet à coup d'aspirations enchaînées tandis que ma voix s’élève simplement entre les volutes : « Alors je vais au bout de ce que j’entreprends, Ceallach. J’suis pas du genre à faire marche arrière. Encore moins maintenant. ». Appui du regard qui découle sur sa belle silhouette à moitié nue sous mon veston. Et comme pour confirmer mes dires, je suis le premier à m’emparer de mes cartes pour les retourner fissa sous le nez de la journaliste.

Deux paires : une de dames, l’autre d’As. Mon sourcil se hausse alors qu’un rictus ombrage doucement mon air revêche. Les billes bleues de la blonde me rappellent, affrontant la jolie d’un nouveau silence cette fois, joueur. Je fume, encore, savourant les dernières arômes de tabac sur ma langue comme de l’attente du revirement de situation. Et la quinte de la demoiselle clos le débat à l’instant où elle retourne son jeu sur le velours d'un air tout aussi désinvolte. La suite l’emporte, en même temps que le goût de l’échec remplacé par mon rictus qui s’agrandit plutôt et par un souffle goguenard qui glisse hors de ma bouche souriante. J’en secoue ma tronche, pas assez déçu, à mon goût, de la victoire qui m’est arrachée. Mais la perspective d’une nouvelle entrevue avec Ceallach attise mon intérêt et mon désir : bien trop pour me soucier de la défaite cuisante. Alors je rengaine lentement le flegme, restant discret et distant sur l’issue de la partie. Coins de bouche vers le bas, j’abandonne la fumette en écrasant le cigare dans le cendrier non loin.

« Bien joué, Ceallach. On dirait que la chance vous colle à la peau. », peut-être un peu mauvais perdant finalement, mais le reste des promesses demeure intact dans l’esprit. Le départ est imminent, à moins que l’irlandaise se décide à me consoler à même cette table de poker… Alors la charpente se redresse, se hissant hors du fauteuil. Je déplie ma carcasse centenaire, venant frotter dans une manie personnelle mon bouc de mes doigts rugueux. Et je contourne la table, intention calculée sûrement mais avide manifestement, de me rapprocher et de la retrouver, de cet éternel pas lent et lourd. Et c’est dans son dos que je campe finalement, courbant l’échine et glissant déjà une paluche à l’intérieur de mon propre veston qui recouvre ses épaules fines. La chaleur retourne faire sauter ma caboche, sa proximité accélérant le myocarde, encore, toujours. Mes doigts effleurent déjà le galbe de sa lingerie pleine d’une poitrine ferme. Puis ils frôlent la peau délicate de son flanc quand ils glissent jusqu’à ma poche intérieure. Et sans contenir la manie maniaque, mes narines se dilatent déjà sous les fragrances que sa crinière dégage juste sous mon nez. Clés retrouvées sous la veste au niveau de ses côtes, j’y fais traîner mon pouce calleux par simple plaisir personnel tout en remontant hors de la fringue chaude, sens à l’affût de son propre cœur ébranlé. Satisfaction personnelle qui ne rend que plus douce la défaite. Claquement de ma langue contre mon palet, je m’empare certainement trop doucement de son menton fin, pour mieux écraser l’un des objets de mon obsession de mon pouce : sa lèvre inférieure, pleine et pulpeuse dont je lisse et presse l’onctuosité tant obsédante. « Gardez-la, vous pourriez attraper froid. Vous m’la rendrez à notre.. Rendez-vous. », que j’articule d’un timbre rauque et bas, aux intonations provocatrices, rappelant par la même occasion ma parole infaillible. « Vous savez où m’trouver de toute évidence. J’attends vos instructions, Miss O’Brien », et sous la politesse c’est l’encre de mes iris assombrie qui s’enfonce dans le sien comme un silence entendu. Et avant que le myocarde ne s’emballe davantage, la nécessité de lui tourner le dos se fait pressante. Voilà pourquoi, mes doigts la libèrent enfin, et que mon large dos ne se dessine sous ses prunelles céruléennes. Voilà comment je clos la partie, comment je m’incline un minima devant la fauve victorieuse et que je disparaît de son champ de vision en même temps que la salle tamisée. Pas un regard en arrière, jamais, à défaut de succomber violemment et passionnément à la tentation pour de bon…
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
 
[TW : sexe] WHISKY’S GOOD PROOFING water ft. Ceallach
Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant
 Sujets similaires
-
» — blood in the water (top)
» Ceallach - Running up that hill
» The die is cast | Mereben & ceallach
» Hella Good - Aonghas
» the water hears and understands (1872, dante)

AD VITAM AETERNAM :: rps
Sauter vers: