intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 Homemade dynamite (Antonin)

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(#) Homemade dynamite (Antonin)    Sam 2 Jan - 2:27


Apollonia pousse la porte des appartements d'Antonin sans même prendre la peine de toquer. Elle est chez elle, aucune pièce de cette villa est hors limites pour la blonde dont les talons claquent bruyamment sur le sol de marbre. Elle se dirige directement vers une fenêtre, dont elle ouvre grand les rideaux d'un mouvement théâtral.

« Debout ! Comme disent les mortels, aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie. Une vie très, très longue, du moins je l'espère. »

Elle s'arrête brièvement et se tourne vers le lit, posant un regard sur lui. Qu'il dorme nu, en caleçon ou en pyjama, elle s'en fiche éperdument : toute notion de pudeur l'ayant quitté il y a bien longtemps.

Incertaine quant à la marche à suivre avec ce fils inattendu, Apollonia chasse ses interrogations d'un mouvement d'épaule, faisant voltiger sa capeline en soie dorée.

« Avale rapidement quelque chose. Nous avons beaucoup à faire et je dois être rentrée pour demain midi, j'ai un rendez-vous important. »

En vérité, ce rendez-vous n'est pas si vital (rien n'est vital, quand on est immortel) mais elle tient à fixer ses règles. Elle l'a lu sur internet : si on laisse les enfants trop empiéter sur son temps personnel, ils se pensent ensuite légitimes à demander constamment de l'attention. Et c'est bien la dernière chose qu'Apollonia veut, avoir un jeune immortel collé aux basques. Elle laisse ce plaisir à Estienne, celui-ci semblant s'être trouvé une « passion papa » faisant rouler des yeux sa chère et tendre.

Pendant qu'elle parlait, un véritable régiment d'Adorateurs est entré dans la pièce à sa suite. L'un d'entre eux apporte un plateau petit-déjeuner couvert de mets délicieux confectionnés par un chef cinq étoiles. Deux autres tiennent plusieurs costumes et d'autres vêtements plus modernes, tous de créateurs, qu'ils s'approchent pour soumettre à l'attention d'Antonin dans un début de courbette.

Les deux derniers se tiennent en retrait, attendant les ordres d'Apollonia.

« Marisa sera ta garde du corps. Si tu vas quelque part, questionne la, elle connaît les régions moins accueillantes. Tu es encore trop jeune pour faire l'idiot sous le nez du Conclave - cela viendra bien assez vite. Rodrigue est homme à tout faire, tu peux l'utiliser pour tout ce qui te passera par la tête. Nettoyer derrière toi, conduire, porter tes bagages... »

Elle agite la main avec un soupire en énumérant la liste, comme si le simple fait de devoir lui expliquer tout cela l'ennuyait profondément.
Ne s'arrêtant de parler que pour respirer, elle fuit la pièce avant qu'il ait eut le temps de placer un seul mot.

« Rejoins moi quand tu es prêt, Rodrigue te montrera le chemin. »

Le bruit de ses talons s'éloigne. Apollonia traverse le couloir en soupirant à nouveau, secouant la tête. Qu'est-elle supposée faire d'autre ? Combien de temps va-t-elle réussir à ignorer l'éléphant dans la pièce ? Elle n'a jamais été mère. Donner naissance et être mère, ce sont des choses très différentes. Si elle est parfaitement honnête avec elle-même, il y a une très bonne raison pour laquelle elle ne voulait pas le garder : elle aurait sûrement été la pire mère qui soit, n'ayant pas même le moindre souvenir de la sienne. Et tout ça pour quoi ? Le voir mourir moins de cent ans plus tard ?

Elle entre dans la galerie et se met à faire furieusement les cents pas. Peut-être n'aurait-elle pas dû le tuer. La perspective d'avoir un enfant mortel dans la nature avait quelque chose d'insupportable, et sa fierté l'avait poussé à faire comme toutes les fois précédentes, mais elle réalise peu à peu à quel point elle a fait erreur.

Certains vœux ne sont pas fait pour être exaucés...

Autour d'elle, une vingtaine de statues se dressent, les plus vieilles datant de -200 av. J.C. Certaines sont des copies, mais la plupart ont été volées ou achetées au prix fort. Le voilà, son seul héritage à offrir : une tranche d'histoire méticuleusement rassemblée entre ces murs insignifiants, par une femme traitant le passé comme un détail parmi d'autres.

Face à ces œuvres, beaucoup se sentiraient minuscules. Pas Apollonia : elle s'inspire de cette grandeur pour se tirer vers le haut, s'imprègne de ces pauses élégantes pour forger sa propre légende. Tout pour éviter l'écueil de la médiocrité propre aux mortels et aux plus écervelés des éternels.
Face à ces dieux de marbre aux drapés magistraux, Antonin serait-il minuscule ou géant ? Peut-être est-ce encore trop tôt pour poser cette question.

Quand la porte s'ouvre, Apollonia se retourne dans un mouvement nerveux de jupe. Cette fois, elle reste silencieuse, le jaugeant d'un regard froid. Ce même regard qu'elle avait posé sur lui le jour où elle avait mis un terme à sa misérable mortalité. Elle se braque, se prépare à l'impact qui ne tarderait sûrement pas.
Il l'a évité en permanence ces derniers temps et si elle ne saisit pas l'ampleur de sa colère, elle devine les contours de ses préoccupations. Signe d'une trop grande humanité - comme son bien-aimé père - le garçon s'offusque de la « violence » des actes de sa génitrice. Comme si recevoir une balle dans la tête était la plus terrible des morts. Elle avait fait preuve de clémence, en vérité, en lui évitant le temps de réalisation précédant son dernier souffle.

Il lui faudrait simplement du temps pour comprendre. Par chance, du temps, il n'en manquerait plus jamais.
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(#) Re: Homemade dynamite (Antonin)    Lun 18 Jan - 16:05

Alpagué tel un stupide balai magique de Poudlard qui obéissait au doigt, à l’œil, et à l’ordre donné bien fermement surtout, Toto surgit des limbes des draps dans lesquels il cuvait une gueule de bois des enfers, et avant même de comprendre quoi que ce soit, accusait le choc de son ouragan de mère qui déblatérait avec une vitesse incroyable un flot continu de paroles qui laissaient se demander si seulement les immortels avaient des poumons fonctionnels ou si tels les vampires des contes, ils cessaient simplement de respirer. Il avait seulement réussi à cligner des yeux pour décoller ses cils chargés de larmes séchées de sommeil et les habituer à la lumière que les immenses fenêtres crachaient dans la piaule octroyée par son daron, que sa génitrice avait déjà disparu dans un froufrou de vêtements onéreux. Toto cessa d’offrir la blancheur de son cul rebondi aux domestiques et se retourna, bien évidemment dans la nudité la plus complète, les coudes plantés dans le matelas comme s’il avait été vomi par la tapisserie qui figurait le ciel de lit juste au dessus de lui. Ses yeux suivirent l’attroupement de ces gens qui, baissant les yeux en signe de respect, attendaient ses ordres.

« What the fuck ? » s’étrangla-t-il.


Une quinzaine de minutes plus tard, il s’était séparé du plateau repas vidé et de la plupart des gens qui avaient pénétré les lieux, n’ayant obtenu de Marisa et de Rodrigue qu’ils lui laissent un peu d’intimité en attendant dans le couloir juste derrière la porte ; cette pudeur qu’il avait pourtant boudée pendant les joyeuses décennies de sa vie mortelle semblait, maintenant qu’il avait passé l’arme à gauche, toute essentielle. Cela était certainement du au fait que l’avant-veille il avait été victime d’un guet-apens le présentant à sa constellation aussi brutalement que sa mère l’avait présenté à la mort.
On l’aura compris : Toto n’aimait l’immortalité que lorsqu’il pouvait en plaisanter, et quelques mois après ne s’y faisait a-bso-lu-ment pas.

Avec une curieuse idée de la décence, il traversa à son tour le couloir, flanqué des deux ménestrels octroyés par sa génitrice qu’il n’osait appeler mère. Il avait assemblé des pièces de tissu comme des insultes, présentant à sa daronne à son entrée dans la galerie un doigt d’honneur visuel au bon goût et à la mode, qui allait ma foi assez bien avec l’idée qu’il avait de cette femme. Il ne faisait toujours pas à l’idée que cette demoiselle, qui physiquement avait l’âge d’être une fille qu’il aurait eue très jeune, était en vérité celle qui l’avait enfanté, et traînait derrière elle deux millénaire d’existence aussi passionnante que mouvementée.
Pour l’instant il s’en fichait, clairement, et ne cherchait pas à la connaître.

« Ca t’a pas suffi de me buter ? Faut qu’en plus tu reviennes me casser les couilles ? » demanda-t-il, irrité.

Il avait bien compris au fil du temps qu’il s’entendrait beaucoup mieux avec son père, celui qui des deux, avait voulu son existence ; il aurait été plus respectueux de sa mère qu’elle foute le camp de sa vie d’immortel comme elle l’avait si bien fait de sa vie humaine.
Mais encore une fois, c’était bien mal la connaître.
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