intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 vanishing point. (zya & aurora)

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(#) vanishing point. (zya & aurora)    Ven 18 Déc - 21:14

Izel a bien réfléchi, tourné le problème dans tous les sens, mais rien n'y fait. Pour passer inaperçue, pour ne pas qu'on puisse la tracer ou la retrouver, il n'y a pas d'autre option que de lui demander de l'aide à lui. Il a des moyens. Il a des contacts. Ils ont un passif. Peut-être même qu'elle peut déterrer ce qu'il leur reste de confiance, ou de complicité ?... Ont-ils un jour été complices ? Elle ne se souvient pas tellement de l'époque. Mais il lui a semblé que oui. A vrai dire, Izel possède encore ce vague sentiment, à son égard. Et des regrets. De l'amertume.

Elle savait qu'il était dans les parages. Il ne lui a pas fallu longtemps pour trouver son adresse. Une maison en bordure de Medellín. Quasiment un voisin. Elle ne sait pas combien de temps elle est restée planquée là, derrière cet arbre, à peser le pour et le contre. Une minute, ou cent.

C'est une mauvaise idée.

Et la pensée ne fait que s'accentuer au fur et à mesure des pas qui la rapprochent de la baraque. Lui, s'est bien installé. Lui, s'est adapté. Il a un métier, une maison, sans doute une famille. Pour sa propre conscience, Izel s'est toujours persuadée qu'après ça, il avait eu une jolie vie. Une bonne vie.  

Son doigt s'écrase contre la sonnette, puis ses jointures toquent à la porte. Elle se surprend à espérer qu'il soit là et qu'il ne soit pas là. Elle n'est pas assez optimiste pour ne pas s'être préparée à cette future rencontre. Mais elle n'est pas non plus assez pessimiste pour se figurer qu'il ira jusqu'au meurtre. De l'eau a coulé sous les ponts, non ?... Que peut-il arriver de pire ? Quelques échanges de coups ? Elle est prête à les donner et à les recevoir, si il accède à sa demande.
Les intérieurs s'agitent, le cœur gratte désagréablement contre les côtes. Jusqu'à ce que la porte s'ouvre, Izel déglutit, peut-être même qu'elle s'arrête de respirer.

Quand la porte ne s'ouvre toujours pas, le doute s'immisce. A rebours, elle se rend compte de l'absurdité et de la dangerosité de cette visite. Surtout maintenant, surtout dans sa condition. Est-ce qu'elle est vraiment entrain de venir lui demander son aide ? Son argent ? Son temps ? Et qu'elle espère, en plus, un sourire ? Un pardon ? Une rédemption ? Pour quoi va-t-il la prendre, après toutes ces années ? Après ces siècles ? Là, avec ses guenilles, son vieux jean troué et son t-shirt d'un blanc fracassé par la crasse. Entrain de mendier. Entrain de prétendre que tout va bien. Entre eux.

Voila deux minutes qu'elle aurait dû tourner les talons. Qu'elle comptait le faire. Au lieu de quoi, sa réflexion la cloue trop longtemps sur le porche. Assez pour qu'on vienne lui ouvrir et qu'elle ne puisse plus s'échapper.
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Zyanya Sáenz
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(#) Re: vanishing point. (zya & aurora)    Dim 20 Déc - 17:13


Il émerge de son sommeil en sursaut et tend la main pour attraper un couteau sur la table. Il ne dort plus sans une arme à proximité. L'espace d'un instant il se revoit quelques années plus tôt, les hommes de Pablo qui l'attendant au pied de son lit pour l'envoyer dans un sommeil bien plus profond et bien moins reposant. La promesse de fracasser sa porte si il ne vient pas ouvrir en personne. Il se souvient encore de l'humidité de la tombe et de la terre dans sa bouche. Il soupire, exténué. La nuit a encore été courte. Le cadavre d'une bouteille au pied du canapé lui rappelle les événements de la veille.
Il n'a aucune idée de qui peut bien frapper à sa porte, peut-être une voisine qui a encore un putain de problème à la con et il est le seul couillon du quartier qui prétend être apte à rendre des services. Il lui foutrait bien son sourire de petite vieille hautaine dans son cul, mais il paraît qu'il faut être poli et ne pas faire de vague. Qui que ce soit, le réveiller de sa sieste n'était pas une brillante idée. Il cahote jusqu'à la porte, les cheveux en bataille. Les bras de Morphée tentent de le retenir dans son monde de songes, il baille sans glamour, la poignée en mousse sous sa poigne endormie. « J'arrive ! » Où est Aurora ? Occupée, trop pour s'en charger elle même.

La lumière l'aveugle. Il voit d'abord une ombre, féminine à en juger ses courbes, au beau faciès. Puis, l'information parvient à ses neurones.  Peut-être est-il encore en train de rêver, mais il sait à quoi ressemble ses cauchemars et ils ne sont pas odorants. L'aura qui émane d'Izel est quelque chose qu'il n'est pas capable d'oublier. C'est la première femme qu'il a aimé de toute sa vie, la première personne à s'être fait une place dans son coeur sélectif. Il n'y a eu personne après. C'était une expérience très parlante, représentative de ce que sont toutes les relations. Vouées à l'échec. Aimer un autre immortel peut paraître plus simple, la mort ne devient plus une barrière.
C'est la vie qui devient un obstacle.

Lorsqu'il lui fait face, Zyanya se retient de lui cracher au visage. « J'en ai vraiment marre de ces cabots qui viennent chier sur mon paillasson.  » Il lui claque la porte au nez, le front collé contre le bois vernis. Izel. Chaque battement de coeur en accéléré se calque sur la cadence d'un  prénom unique qui l'a obsédé pendant des décennies avant qu'elle ne disparaisse dans les brumes d'un océan bien trop grand pour qu'il puisse l'y retrouver. Leurs chemins se sont séparés d'une manière brutale et la suite de l'histoire il la connait. Les envahisseurs débarquent et lui prennent tout ce qu'il possède. Lui ainsi que son peuple. La tenir pour seule responsable du carnage est irrationnel, mais il a encore l’amertume de son abandonne. Sa déesse évaporée avec une part de son coeur. Que reste t-il du petit dieu prétentieux à l'aube de sa vie ? Plus grand chose, il a changé et il y a de grandes choses qu'elle aussi.
Il n'a pas changé en mieux, il y a autant de chances qu'il en soit de même. Elle a mit trop longtemps à revenir. Pourquoi maintenant ? La curiosité le pousse à lui accorder une chance.

La porte s'ouvre à nouveau au bout de quelques instants, le temps de calmer le tremblement de ses mains. Ce n'est pas de la peur ; c'est de la rage à l'état pur. Des éclairs dans les yeux, il la dévisage avec mépris, la moue de travers et le dégoût au bord des lèvres. « Ça alors, tu es toujours vivante. » Sa langue claque contre son palais, un accent lointain qui ressort des tréfonds d'un passé oublié. Il a balancé au chiotte la couverture du Dieu adoré, plus personne ne prie aujourd'hui. Il n'y a que les catins du quartier pour se mettre à genoux. Il se retourne, à l'intention de sa colocataire. «   Prépare le café Aurora on a de la visite. » Le rire qui s'échappe de sa gorge n'a rien d'agréable. Il veut voir son visage se décomposer, il veut la rendre jalouse encore aujourd'hui. Elle l'a blessé. Le sait-elle ? Il est bien des choses, bien des défauts qui façonnent sa réputation. Bien trop possessif pour aimer raisonnablement. Des siècles n'ont rien changé à cette étincelle de sentiment qui brille encore dans l'ombre, mais le brasier qu'elle pourrait allumer n'a rien de passionnel.
Elle est véritablement chanceuse. Il n'a jamais aimé se salir les mains et il n'a pas envie de changer de tapis.
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(#) Re: vanishing point. (zya & aurora)    Dim 20 Déc - 20:35

Jessie J s’égosille à travers l’enceinte portable, Aurora aussi. Le pommeau de douche dans la main, elle donne sa meilleure représentation. Surement que Zyanya lui fera encore une réflexion à la fin du mois sur le montant exorbitant de la facture d’eau, mais tout à son concert imaginaire, la brune n’y pense pas une seconde. « Forget about the priiiice tag! » Elle crache son cœur dans son substitut de micro devant une foule imaginaire en délire et s’en donne à cœur joie, se trémoussant dans l’immense cabine de douche comme si elle se trouvait sur scène. Même lorsqu’elle se résout enfin à couper l’eau, le show continue tandis qu’elle s’enroule d’une serviette moelleuse – son colocataire à des gouts de luxe, et entreprend de se démêler les cheveux. La brune sait apprécier les petits moments de détente qui rendent l’immortalité supportable, c’est surement pour ça qu’elle claque ses meilleurs mouvements devant la glace. Pas qu’elle chante particulièrement bien soit dit en passant, ni même qu’elle soit spécialement gracieuse, mais personne n’est là pour la juger. Les petits plaisirs, c’est important : une bonne bière fraîche quand la chaleur estivale devient insupportable, manger les frites avec les doigts et s’essuyer sur le jean de Zyanya après lui avoir collé une branlée sur Fifa, renverser le popcorn en sursautant devant une énième rediffusion d’Alien ou simplement finir la brique de lait avant de la remettre au frigo l’air de rien.
C’est finalement la sonnette qui met fin à son spectacle improvisé et elle jure dans sa barbe en trottinant jusqu’à sa chambre. En tout état de cause, Zyanya doit être en train de cuver son vin quelque part dans la maison malgré l’heure avancée et il est peu probable qu’il daigne se lever pour accueillir un visiteur impromptu. La serviette s’envole pour retomber en boule sur un coin de lit et elle attrape des fringues à la va-vite. Culotte, check. Soutien-gorge, check. Chaussettes roses avec des chatons dessus, check. Elle saute dans son jean et manque de trébucher en essayant de choisir un haut. Elle doit surement être la seule femme sur terre incapable de faire deux choses à la fois. Dans la précipitation, elle attrape le premier vêtement qui lui passe sous la main et l’enfile sans vraiment y prêter attention. Nécessité fait loi. C’est donc dans un magnifique pull estampillé "be my valentine, it’s not gonna suck… itself" qu’elle déboule hors de sa chambre une serviette à la main pour tenter d’éponger ses cheveux sur la route. Visiblement, son colocataire l’a pris de vitesse et se trouve déjà à l’entrée au rez-de-chaussée. Génial. Elle va en entendre parler pendant des heures. Lorsqu’il prend la parole, Aurora hausse un sourcil, interloquée. Si elle est capable de reconnaître entre mille sa voix des mauvais jours, pour le coup il semble carrément furieux.

D’un pas prudent, l’immortelle entame la descente de l’escalier. Lorsqu’il est dans cet état-là, il vaut mieux prendre la température avant de s’approcher. Elle jette un coup d’œil prudent par-dessus la rampe comme si une foutue grenade dégoupillée se trouvait au milieu du salon. « Qu’est-ce que tu racontes ? Qui est à la porte ? » Sa réaction est étrange et met les sens de la brune en alerte. Les visiteurs impromptus sont rarement annonciateurs de bonnes nouvelles. Du genre à débarquer avec des fourches pour vous coller sur le grill ou avec des fusils pour vous pendre à un arbre du jardin. Charmant tableau. Cela dit, généralement, ils ne frappent pas à la porte avant d’entrer. Pas de danger donc. Pourtant, toute la communication non-verbale de Zyanya dévoile son malaise. Elle ne se souvient pas l’avoir déjà vu dans cet état-là, et cela suffit à faire monter son anxiété d’un cran supplémentaire tandis qu’elle continue de progresser dans l’escalier. Dire qu’elle a la trouille serait l’euphémisme du siècle. Il suffirait probablement d’un courant pour faire claquer une fenêtre pour qu’elle remonte les marches quatre à quatre et s’enferme à double tour dans sa chambre. Maigre protection s’il en est, mais la jeune femme n’a jamais vraiment été du genre à prendre des risques. Son colocataire se plait à lui rappeler régulièrement qu’elle est un aimant à balles perdues – ou à emmerdes lorsqu’il est en colère contre elle.
Finalement, il ouvre la porte à nouveau et la tension s’envole petit à petit des épaules d’Aurora. S’il y avait vraiment une menace dehors, il n’aurait pas agi de la sorte. L’ayant probablement entendue arriver, il se tourne vers elle et lui demande d’aller préparer du café. Pas de s’il te plait, pas de merci. La belle affaire. Elle lui jette un regard courroucé en s’approchant de la porte, prête à l’envoyer sur les roses dans les règles de l’art. « Dis donc, tu m’as pris pour une domestique ou q – Nom d’un chien ! » Impossible de continuer sa phrase ou d’enchaîner sur quelque chose d’intelligent quand ses yeux tombent sur le visiteur. Qui se révèle en fait être une visiteuse. Elle est dans un état déplorable et fait clairement peine à voir. Ses fringues ont clairement fait leur temps et il lui faudrait une douche de toute urgence. Pas de blessures apparentes, c’est toujours ça de pris. De toute évidence, Zyanya la connait, et vu la tête qu’il tire, cela n’augure rien de bon. Aurora ne l’a jamais vue, et en déduit donc qu’il s’agit d’une connaissance de son passé. Ce passé dont il ne parle quasiment jamais. « Il va nous falloir quelque chose de plus fort que du café je crois. » Et si l’immortel continue de se montrer aussi grossier, elle ira probablement se servir dans sa réserve personnel d’alcool hors de prix.
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(#) Re: vanishing point. (zya & aurora)    Dim 20 Déc - 22:12

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Dès que le bois dévoile la silhouette de Zyanya, son souffle se coupe de manière irrégulière et hache ses poumons. Izel ne se rend pas tout de suite compte qu'on lui referme le battant au nez, trop accaparée par les vieux souvenirs qui vont de paire avec l'homme. Qu'est-ce qui s'est passé entre eux ? Elle peine à y mettre des mots, préfère certainement ne pas voir qu'elle l'a abandonné. Elle ne l'a pas abandonné. Ils n'avaient plus rien à faire ensemble. Et pas le même destin, certainement. Deux faces d'une même pièce, qui se sont rencontrées inopinément. Contre toute espérance.

Et puis, la porte se rouvre, et cette fois, Izel discerne très nettement la fureur qui comble les crevasses des traits. Il a beau l'attaquer verbalement qu'elle ne trouve rien à lui répliquer. S'il savait. Elle pourrait. Et ça serait inutile. Alors si ça le soulage, qu'il fasse. Qu'il hurle. Qu'il l'insulte. Qu'importe. Tant que ça passe. Tant que son cœur arrête de gratter douloureusement contre les côtes.

Son visage ne se recompose que lorsqu'il annonce la présence d'une autre personne en ces lieux. Le monde se rappelle brutalement à elle : il n'y a pas de place pour cette vulnérabilité, pas de place pour ces reproches... Alexius l'attend. Ou un piège. Elle oscille toujours. Se concentrer. Sur autre chose que cette douleur lancinante qui gangrène la cage thoracique. Un linceul d'impassibilité et de flegme recouvre son corps. Ses gestes deviennent sensiblement plus mesurés, et ses yeux évitent soigneusement de rencontrer Zyanya. Pourtant, c'est bien lui, qu'elle vient voir. C'est bien lui, dont elle a besoin.

« J'ai bes- »

Izel s'interrompt au moment où son regard tombe sur la fameuse Aurora. C'est elle. Son attention bifurque rapidement vers Zyanya, comme happée par quelque chose de plus grand que sa gêne primaire.

« Où tu l'as trouvée ? Lui demande-t-elle dans une langue qu'elle n'avait plus eu tout à fait l'occasion de pratiquer. »

Elle paraît choquée, peut-être outrée. En tous les cas, elle ne tarde pas à s'inviter à l'intérieur. La voila qui dissèque le profil d'Aurora sous toutes ses coutures. De loin. Comme si elle voulait d'abord se persuader que ce n'était pas une énième de ses visions. Et dire que depuis tout ce temps, c'est Zyanya qui l'avait sous sa garde...

« Elle m'est apparue en rêve. C'est un fragment du cœur de la montagne, Zya. Tepeyollotl. »

Tepeyollotl, l'équivalent de son Dieu-Jaguar chez les aztèques. Izel descend les yeux vers les chaussettes en forme de chaton. Un signe. Ca ne peut être qu'un signe. La pensée d'Alexius et de Rana lui fait secouer la tête et serrer la mâchoire. Si Aurora a été placée là, maintenant, sur son chemin, c'est que ça annonce quelque chose. C'est qu'elles devaient se rencontrer. Une chape de sang-froid semble lui retomber sur les épaules. Rationnaliser. Compartimenter. Hiérarchiser. Son regard tente de se planter dans celui d'Aurora. Brièvement. Avant de dévier à nouveau vers Zyanya.

« J'ai besoin de toi, mon amour. » 

Désespérément. C'est trop tard. Elle le sait. Elle le sent. Déjà, elle regrette. Non ce qui s'est passé, car ça devait se passer, tout comme sa venue ici était prédite. Mais ça. Ce qu'il y a, là. Ce surnom d'un passé compliqué. Ce surnom vétuste et obsolète qui ne veut certainement plus rien signifier d'autre qu'une vieille peine de cœur entre eux.  
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Zyanya Sáenz
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(#) Re: vanishing point. (zya & aurora)    Dim 20 Déc - 23:00

Zyanya subit l’enchaînement de circonstances. Aurore apparaît de sa chambre, toujours vêtue avec autant de classe. C'est une agression visuelle alors qu'il revêt une chemise en lin hors de prix. Elle et ses fringues aux inscriptions aussi ridicules que sulfureuses, on dirait une ado qui découvre pour la première fois de sa vie les sites de shopping en ligne, la porte ouverte à la décadence morale. Ça le fait rire à l'occasion, mais l'ambiance ne se prête pas à se genre de réjouissances et il garde pour lui une réflexion amusée. Seul un coup d'oeil en sa direction trahit ce qu'il pense de son accoutrement. « S'il te plait chaton, est-ce que tu peux nous amener quelque chose à boire ? Tu peux te servir dans la cave. Merci mon ange. » Il minaude, insolent. Lorsque son regard passe d'Izel à Aurora il s'assure de l'apaiser, de faire comprendre à sa moité qu'elle n'est pas la raison de sa tourmente. Elle subit des dommages collatéraux comme des éclats de shrapnels. La présence d'Izel large une sacrée bombe. Elle ne peut pas comprendre. Il ne lui a pas raconté cette histoire là, gardant pour lui ses petits secrets. Sa vie privée, des aventures mieux protégées que des codes de balises nucléaires. Elles pourraient faire leur petit effet si ça se savait.

C'était il y a longtemps et Zyanya a naïvement pensé que le monde était assez grand pour que jamais leurs chemins ne se croisent à nouveau. Il a fait le deuil de ce qui a été et ce qui aurait pu être. Elle n'est plus qu'un souvenir douloureux qui le rattache à une période dont il ne tire plus aucune fierté. Quel genre de Dieu fait-il si il ne peut protéger ceux qu'il aime ? L'anonymat est désormais une bénédiction. Zyanya veut qu'on le laisse tranquille, elle débarque de nulle part avec ses phrases énigmatiques et ses histoires de dieux qui sont mort. « Tu crois encore à tout ça ? » Il lui répond dans leur dialecte obsolète. Les mots sont hésitants, lancinants, il viennent de l'abîme. Pas totalement oubliés encore, le manque de pratique est évident. L’intérêt qu'elle porte à sa protégée le braque. Elle revient des morts pour ensuite faire une fixette sur Aurora ? Ah. Vraiment, quelle vue. Son ex d'une vie et sa petite soeur.  Il n'aime pas qu'on s’intéresse à elle comme ça, il n'aime pas le ton de sa voix, et les implications cachées derrières. Une vision ? Aurora est aussi capable d'en avoir, il a cru comprendre, au fils du temps. Elle voit des choses avant qu'elles ne se produisent. Il se sent comme le seul couillon qui ne comprend pas ce qui se passe. « Ce n'est même pas l'une des nôtres ! » Il n'a pas halluciné la pâleur de ses traits.

Où il l'a trouvée ? Dans ton cul , il pense, pince ses lèvres et referme la porte enfermant le petit comité à l'intérieur de la maison. Il retourne s'asseoir sur le canapé, récupère au passage son couteau de poche et la bouteille allongée sur le flanc. Il y a une tâche de vin sur le tapis maintenant. « Aurora je te présente Izel, une connaissance de longue date. Izel voici Aurora, ma soeur de coeur, elle appartient à ma constellation. » Les présentations faites, il peut croiser les bras et se fermer définitivement. Il fait front contre l'audace de cette femme. Sa femme, il fut un temps. Mon amour, a t-elle prononcé. Mon amour comme une manipulation, un moyen de le toucher, parce qu'elle sait qu'il porte une certaine importance aux sentiments. Pense t-elle réparer les pots cassés ? Il dout qu'il y a une telle volonté derrière ce discours mélodramatique. Quand on cherche Zyanya c'est qu'on a une bonne raison de le trouver, rares sont les idiots qui recherchent sa compagnie pour ce qu'elle a à offrir.
Elle n'a pas tort sur ce point. Le cœur de l'immortel est grand, dévoué à l'amour qu'il porte à Aurora et aux autres membres de sa constellation. Sauf que l'amour entre eux est mort, six pied sous terre et rien ne pourra lui redonner un souffle de vie. Il est mort quand les conquistadors ont transpercé son coeur avec leurs fers. L'amour n'est pas immortel, traversant le temps sans une égratignure, il saigne encore et les blessures peuvent être mortelles. Cet amour est mort pour la simple est bonne raison que Zyanya est passé à autre chose. Il pourrait l'insulter, s'énerver et lui cracher tout cela au visage, mais il n'en fait rien. Il l'ignore. Une bien meilleure idée derrière la tête, une vengeance plus cruelle. Pour eux, un couteau dans le dos ce n'est qu'un contretemps, mais les mots ? « Que me vaut l'honneur[ de ta visite ma tendre ?. Tu m'as l'air bien soucieuse. Tu as mal quelque part ? Tu sembles si fatiguée ma pauvre... » Fatigué, lui aussi. Sa présence le dérange. Éveille en lui des émotions qui font battre son coeur plus fort et plus douloureusement. Un écho lointain.
Si elle était revenue plus tôt... il ne se moquerait pas de sa vaine tentative d'en appeler à des sentiments qu'elle a balayé sans l'once d'un remord.
Zyanya ne pardonne pas.

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(#) Re: vanishing point. (zya & aurora)    Lun 21 Déc - 15:39

Un seul regard de Zyanya sur sa tenue lui fait comprendre qu’il désapprouve, pas besoin d’ouvrir la bouche pour formuler le reproche à haute voix, elle le connait par cœur. Elle lui jette un regard entendu, le genre qui veut dire "tu crois vraiment que c’est le moment de passer en revue mes goûts vestimentaires alors qu’il y a une sans-abri à la porte ?" et qui justifie qu’elle se passe d’explication ou de justification. Avec les décennies qui défilent à vive allure, ils n’ont pratiquement plus besoin de se parler pour se comprendre, c’est à la fois une bénédiction et une malédiction. Une bénédiction car cela leur permet régulièrement d’agir de concert sans à avoir à préparer de plan en amont. Une malédiction car le moindre regard de travers peut mettre le feu aux poudres et déclencher une scène de ménage aussi ridicule qu’inutile. Parfois, il y a aussi des couacs. Elle pense qu’il veut dire quelque chose alors que c’est tout le contraire et elle se retrouve à faire n’importe quoi tandis qu’il la regarde d’un air dépité. Il surinterprète ses réactions et déboule parfois l’arme au poing dans le salon tel un foutu soldat souffrant de stress post-traumatique comme si la maison était attaquée alors qu’il n’en est rien. Ils s’aiment autant qu’ils se fatiguent l’un l’autre, et les années n’arrangent rien. Ça serait même plutôt l’inverse. Etonnant qu’ils ne soient pas déjà entretués au moins une fois. Le duo est improbable, mais il a fonctionné jusqu’ici sans réelles anicroches. Plus depuis Jørgen en tout cas.
Les débordements de son immortel de frère, elle peut les gérer. Mais lorsque le regard de l’inconnue se pose sur elle avec insistance comme si un œil lui avait poussé sur le front pendant la nuit, elle se sent soudainement mal à l’aise et se recule de manière imperceptible derrière son colocataire. La femme n’est pas une menace – elle semble clairement sur le point de s’évanouir sur le perron ou de vomir ses trippes sur le paillasson, mais cela n’apaise pas pour autant Aurora. Le malaise augmente d’un cran lorsqu’elle se met à parler une langue qu’elle ne comprend pas. Elle n’est même pas capable d’en devenir l’origine, et pourtant elle en parle elle-même quelques-unes. Cette langue étrange ne ressemble à rien de connu. La situation est surréaliste. Encore plus lorsque la visiteuse se met à dévisager ses chaussettes. « C’est la police de la mode ou quoi, j’hallucine… » qu’elle marmonne entre ses dents si faiblement qu’elle n’est même pas sûre que Zyanya ait pu l’entendre. Terriblement gênée par l’inspection minutieuse dont elle est victime, elle baisse subitement les yeux lorsqu’elle croise à nouveau le regard de l’inconnue. Zyanya reprend la parole, en espagnol cette fois – il faudra qu’elle note de le remercier pour l’effort, et lui demande d’aller chercher à boire. La formulation est tellement polie, tellement mielleuse qu’elle ne peut s’empêcher de lui jeter un coup d’œil suspicieux. Elle n’aurait pas été plus surprise s’il s’était soudainement mis à danser le french cancan déguisé en meneuse de revue.
Trop contente d’avoir une excuse pour se soustraire à cette espèce d’interrogatoire visuel, elle ne se fait pas prier pour obtempérer.

Même si elle brûle d’envie de filer ventre à terre, elle tente de conserver un peu de dignité et s’éloigne de l’étrange tandem d’un pas qu’elle espère tranquille et naturel. Le poids du regard de l’invitée surprise pourrait lui percer un trou dans le dos, elle en est persuadée. Arrivée devant la porte menant à la cave, enfin hors de vue, elle prend quelques secondes pour rassembler ses esprits et retrouver une certaine contenance. Elle ne peut s’empêcher de tendre l’oreille, mais tous ce qu’elle perçoit, ce sont des échanges dans cette fichue langue sortie de derrière les fagots. La tension est quasiment palpable entre eux et c’est à n’y rien comprendre. Zyanya a toujours été quelqu’un de profondément secret, et cela n’avait jamais dérangé l’immortelle plus que cela. Après tout, chacun avait le droit de cultiver son jardin secret ; Le fait qu’ils vivent ensemble depuis plusieurs siècles n’impliquait pas qu’ils soient dans l’obligation de tout se dire. Mais là… Là c’est différent. Les problèmes d’Aurora, eux, ne débarquent pas au milieu du salon en guenilles sans prévenir. Parce qu’il est clair que la Cendrillon qui vient de débouler dans leur maison a dépassé la permission de minuit dans les grandes largeurs. L’originale serait au moins venue avec une pantoufle en verre et des souris qui parlent, celle là ne semble être venue qu’avec des problèmes. Tandis qu’elle descend dans la cave et laisse ses doigts glisser sur les bouteilles qui s’y trouvent rangées avec soin, elle se dit que finalement, c’est peut-être Zyanya l’aimant à emmerdes, pas elle.
Distraitement, elle s’empare d’une bouteille de whisky avec des fleurs sur l’étiquette et passe sa main dessus pour retirer la pellicule de poussière qui s’y trouve afin de pouvoir la lire : Bowmore Samaroli bouquet 1966. Aucune idée de la qualité de la boisson, mais si elle se trouve dans la cave de Zyanya, c’est forcément que c’est bon parce qu’il n’est pas du genre à boire de la pisse d’âne. Rassemblant le peu de courage qui lui reste, Aurora remonte l’escalier à pas feutré pour revenir jusqu’au salon où les deux drôles d’oiseaux sont venus s’installer. Son frère fait les présentations et la brune adresse un signe de tête polie à Izel accompagné d’un sourire un peu crispé qui tient plus de la grimace qu’autre chose. « Tu as une drôle de façon de traiter tes connaissances de longue date. » Qu’elle déclare d’une voix ou transparait une pointe de reproche tandis qu’elle sert trois verres de whisky. Le premier pour Zyanya, parce qu’il ferait surement un scandale en bonne et due forme si jamais elle avait l’outrecuidance de ne pas le faire passer en priorité. Le second pour Izel, qu’elle lui apporte d’un pas mal assuré, le déposant face à elle sur la table basse. « Tenez, vous avez l’air d’en avoir besoin. » Elle ne se rend même pas compte que la phrase est impolie, trop impressionnée par l’allure fantomatique de l’invitée.
Lorsqu’elle revient finalement vers son frère, elle s’installe à ses côtés et trempe ses lèvres dans son verre. Y a pas à dire, c’est de la bonne came. Sans se départir de son sourire crispé, elle reprend en français. « Pourquoi j’ai l’impression que tu vas m’annoncer que c’est ton ex-femme et qu’elle vient te réclamer une pension alimentaire ? Je dois m’attendre à voir d’autres coureuses de dotes débarouler chez nous à l’improviste ? » Elle masque son inquiétude comme elle peut, mais le résultat est peu concluant.

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(#) Re: vanishing point. (zya & aurora)    Lun 21 Déc - 17:57

Légende : espagnol - nahuatl - français

« Ne sois pas si méprisant. C'est précisément ça qui t'a offert la vie que tu mènes aujourd'hui. Assène-t-elle d'un ton plus impérieux. » 

Son immortalité. Son destin. Tout. Qu'est-ce que l'éternité, sinon un cadeau de forces qui les dépassent ?

[...]

Izel comprend à rebours qu'elle passe présentement pour une désaxée, et reprend des allures plus brossées. Plus mortelles. Combien même sont-ils tous les deux immortels et, de surcroît, d'une constellation commune. Une pointe lui fouille les artères du cœur, peut-être qu'elle pâlit également de quelques teintes, comme si la simple mention du mot ramenait avec elle les fantômes de ses propres étoiles. De son âme-sœur. Est-ce qu'Aurora est ce genre de sœur ? Le regard d'Izel jalonne son élue, alors que l'impulsion du moment les fait visiblement tous s'installer dans le salon. Si elle lorgne sur le fauteuil qui fait face à Aurora et Zyanya, elle ne s'y pose pas. Alexius est encore bien logé dans le fond de son crâne, et désormais, le reste de sa constellation avec.

« Je ne bois plus, merci. » 

Izel s'est rendue compte que son organisme tient beaucoup moins l'alcool, depuis qu'il a arrêté de se régénérer. Comme la drogue, les médicaments, et tout le reste. Elle n'est pas chez Zyanya pour se prélasser, ou pour fêter leurs retrouvailles, combien même voudrait-elle au moins résoudre leurs différends avant de disparaître à nouveau... Peut-être pour de bon. Elle n'a pas besoin de paix. Mais lui oui, pour toutes les années qui suivront.

« Je suis son ex-femme... En quelques sortes. Et j'ai effectivement besoin d'argent. Commence-t-elle d'un français aux accents du monde (ils se mélangent tous, à un certain stade). Un des membres de ma constellation a disparu. » 

Tous, ont disparu. Mais lui est simplement perdu. Une des choses qu'elle doit aussi régler avant de partir pour de bon. Cette dernière année, elle les sent s'accumuler, ces choses à faire. Ses dernières volontés. La perspective lui fait tout drôle.

« Si j'avais n'importe qui d'autre vers qui me tourner, je le ferai. Mais je ne peux pas me permettre d'être retrouvée par qui que ce soit. Et tu es le seul qui ne fasse plus... Partie de mon monde. »

Sa voix se brise un peu. Les derniers mots demeurent tus. Izel est trop consciente d'être en terrain miné. Elle ne souhaite pas le blesser. Elle ne souhaite pas remuer le couteau dans la plaie. Ou le moins possible. Elle l'a aimé. De tout son cœur. Et si cet amour s'est tari, l'affection qu'elle lui porte n'est, elle, pas morte. Dans une autre vie... Peut-être qu'il aurait pu en être autrement. Peut-être qu'elle ne serait pas partie, ce fameux jour. Et peut-être qu'ils seraient encore ensemble. Mais c'est un futur qui n'est pas arrivé, et des autant d'erreurs qu'elle se sent à présent le devoir de rectifier. Maintenant qu'elle se sait à la porte du trépas.

« Tu es le seul à qui je peux accorder ma confiance pour ça. Rectifie-t-elle trop tard. » 

Et cette fille... Cette fille est destinée à de grandes choses. Comment peut-elle partir à la recherche d'Alexius quand le destin d'une partie du monde repose très certainement sur ses épaules ? 

« Je vais mourir. S'il-te-plaît. Je sais que tu ne me dois rien. Mais j'ai besoin de m'assurer qu'il aille bien avant... » 

C'est la première fois qu'Izel le mentionne à haute voix. La mort lui paraît soudainement très réelle, presque palpable.
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Zyanya Sáenz
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(#) Re: vanishing point. (zya & aurora)    Mar 29 Déc - 22:53

Zyanya se serait bien passé de ces retrouvailles. Il n'aime pas les imprévus et ça, ce n'était pas sur sa liste. Pardonner Izel doit se trouver en toute dernière place sous un label moins sympathique ; se venger oui, lui rendre la pareille, mais certainement pas enterrer la hache de guerre. Il est un guerrier après tout, même si cette rage s'est essouflée des siècles plus tôt aux profits des statégies plus mesquines digne des assassins. Juste rétribution. C'est ce qu'on appelle le Karma et Zyanya applique le sien sans attendre de coup de pouce divin. Sa foi s'est érodée.
Il ronge son frein, enfoncé dans le canapé. Il pense à tout un tas de choses et rien en particulier, dans l'attente de la suite bien qu'il soit déjà arrêté sur la question. La remarque d'Aurora peine à le faire sourire. Il la remercie d'un hochement de tête et trempe ses lèvres dans le whisky. Elle ne s'est pas gênée pour prendre une de ses meilleurs bouteilles, mais vu l'invitée il ne peut pas lui reprocher. Dommage que l'autre immortelle ne soit plus portée sur la boisson. Elle ne sait pas ce qu'elle rate.
Tant pis, ça en fera plus pour lui.

Il fait tourner l'ambre dans son verre. Il pense à Izel et ce qu'ils ont vécu, cette part de lui qui l'aime encore sous l'épaisse couche de haine. Elle a fait partie de sa vie, il ne peut prétendre que ça n'a pas compté pour lui, il peut juste faire semblant de ne pas être atteint par l'inquiétude qui habite ses traits. Aurora ne cesse d'insister sur son apparence misérable ; ce n'est pas la déesse dont il est tombé amoureux. Il a l'impression qu'elle a vieilli, comme une humaine, elle a prit un coup de vieux. Une claque, ou alors ses défauts sont plus visibles maintenant qu'il ne l'observe plus au travers du spectre de la passion. Une ex-femme, vraiment ? C'est ce qu'elle était ? Se considérait t-elle assez fidèle pour porter ce titre ? Il a été son mari, d'une certaine manière. Il lui aurait été loyal jusqu'à la fin des temps, avant qu'elle ne trahisse son cœur naïf. Next.
Il ricane.

« Amour de jeunesse ma douce Aurora. On passe tous par là avant d'apprendre mieux. » Il attaque sans pitié. C'est aussi pour cette raison qu'il n'a jamais bien vu l'idylle entre sa soeur et ce noble français. Il sait très bien comment ça se termine, les histoires d'amour. Il n'a pas l'occasion de se montrer plus désobligeant. Elle sait trouver les mots, presque touché qu'elle ait pensé à lui après tout ce temps. Cela veut dire qu'elle ne l'a pas totalement oublié et il espère qu'elle a passé toute sa vie à s'en vouloir, qu'elle portera cette culpabilité encore très longtemps tout comme lui traîne ses vieilles ires.

Elle va mourir.

Fatal couperet qui lui tombe dessus. Si le ton de sa voix ne s'y prêtait pas, il aurait cru à un beau jeu d'acteur, ne manquent que les larmes factices et les suppliques, tout ça pour un peu d'argent. Le whisky lui tombe sur l'estomac. Il a peur d'avoir mal entendu , elle ne peut pas mourir. Il y a des années de ça, il ne l'aurait pas cru. Sauf qu'il sait maintenant que même l'éternité à une limite, il sait qu'Izel n'est pas une fiéffé menteuse. « Qu'est-ce que-Quoi ? » Il vient tout juste de la retrouver et elle va mourir. Ce n'est pas juste. C'est trop facile pour elle. Elle lui joue qu'il est sa seule chance, elle flatte son égo exactement là où il aime pour mlarguer ce genre de bombe. Elle ne peut pas lui faire ça. « Qu'est-ce que tu racontes ? » Il n'ose pas regarder Aurora, mais sa main se pose sur son genoux qu'il maintient fermement. Il pourrait s'effondrer, ébranlé par cette annonce qui n'a rien de singulier. Son teint a viré au gris, comme si il avait vu un fantôme ; Izel est en quelque sorte un fantôme, en sursit. Bientôt, elle appartiendra définitivement à son passé, elle sera irrécupérable. Tout ce qu'il restera d'elle seront des os et des souvenirs qui tombent lentement mais surement en poussière. Elle ne peut pas lui faire ça. Apparaître et disparaître. « Comme c'est romantique de ta part de faire ta tournée d'adieu. Je dois mettre le chèque à quel nom ? » Ironise t-il. Ses mots manquent cruellement d'empathie, mais c'est qu'en son for intérieur il n'en mène pas large et l'immortelle n'aura aucun mal à déceller l'urgence dans son intonation plus aigue.

Il hésite. Maintenant, il ne peut plus la mettre à la porte. Nier sa venue.
Une chose qui le fait céder. Si il était à sa place, et il l'est d'une certaine manière, il ferait n'importe quoi pour retrouver quelqu'un. Il se force à se mettre à sa place, si il était le mourant attendant son heure, ne voudrait-il pas pouvoir dire au revoir à Lupe ? Elle a ce droit. Il se mordille la lèvre nerveusement, Aurora qu'il ne lâche pas. Son ancre dans cette vie qui continue de tout lui prendre. « Il a l'air de beaucoup compter pour toi, n'est-ce pas ? » L'amertume est palpable. Lorsqu'elle est partie, il s'est retrouvé livré à lui même et elle ne s'est pas montrée aussi déterminée pour le retrouver passé une poignée de décennies. Dire qu'elle la laissé crever comme un rat aux mains des Espagnols, qu'elle a continué tranquillement sa petite vie. Tout ça pour venir le dégoter quand elle a besoin d'argent. On reproche souvent à Zyanya de n'agir que par intérêt, mais quand il se trouve dans ce genre de situation l'immortel à la conviction que c'est le cas de tout le monde. Sauf que certains essayent de s'acheter une conscience et déguisent leurs intentions derrière une amitié.
Il préfère encore qu'elle soit honnête.

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(#) Re: vanishing point. (zya & aurora)    Dim 17 Jan - 17:02

Lorsque l’invitée surprise lui répond dans un français plus que correct – quoiqu’à l’accent écharpé, Aurora se tasse légèrement dans son canapé, sentant le rouge lui monter aux joues. Dire qu’elle ne s’y attendait pas serait bien en deçà de la vérité. La fin de la tirade de son interlocutrice la désarçonne encore davantage. « Désolée, je ne voulais pas être… » La voix s’étrangle dans sa gorge et elle se retrouve incapable de terminer sa phrase. Elle ne sait même plus vraiment ce qu’elle voulait dire. Être quoi ? Impolie ? Parler devant quelqu’un de manière négative dans une langue étrangère détient surement la palme de l’impolitesse, alors à quoi bon prétendre qu’elle ne pensait pas à mal. Sarcastique ? C’est surement ce qui ferait le plus sens au vu de la situation, mais la brune ne peut s’y résoudre. Pas avec la douleur muette qui vient lui tordre le cœur à l’entente des mots d’Izel. Et finalement, ce ne sont pas tant les mots qui la heurtent en plein visage, mais le désespoir absolu qui transparaît derrière ceux-ci lorsqu’ils s’échappent des lèvres de l’immortelle. Inconsciemment, la main d’Aurora vient s’enrouler autour de l’avant-bras de Zyanya, comme pour se rassurer. Parce qu’il est de ces émotions que la brune est incapable de gérer. Parce que la peur de voir un jour disparaître son âme sœur la paralyse et la réveille parfois en sursaut la nuit, trempée d’une sueur glacée. Parce que le souvenir de Jørgen est encore présent dans sa mémoire comme si le drame s’était déroulé la veille. Alors elle s’accroche à lui, presque désespérée, comme si cela pouvait l’empêcher de disparaître à jamais. Lui, sa lumière dans l’obscurité, son obscurité dans la lumière.

Mais déjà, Izel reprend la parole. Elle s’explique de manière un peu confuse sans jamais réellement donner de détail, mais l’urgence de la situation apparaît pourtant de manière claire à Aurora qui ne peut s’empêcher de gigoter tout en jetant des coups d’œil furtif à Zyanya, mal à l’aise. Son visage est froid, dur comme une pierre, et surement que si un regard pouvait tuer, la brune au milieu du salon serait déjà raide morte depuis longtemps. Elle ne peut s’empêcher de se demander ce qui les a menés à ce genre de confrontation aujourd’hui. Elle n’aime pas ce qu’elle croit deviner. Elle n’a pas envie de l’accepter. Le temps qui passe et les différends transforment l’amour et l’affection en hostilité, et dans le pire des cas, en indifférence. L’inéluctabilité de cette prise de conscience accable Aurora encore un peu plus. Elle se demande ce qui aurait pu se passer si elle n’était pas revenue dans l’étreinte protectrice de son frère il y a de cela bien des années. Aurait-elle pu se retrouver à la place de cette Izel ? Quémandant de l’aide en ayant si peu d’espoir de l’obtenir ? L’idée lui tord l’estomac. Zyanya ne pardonne pas la trahison, pas plus qu’il ne laisse de seconde chance. Lorsque l’on perd sa confiance, c’est définitif. En serait-il de même pour elle ? Le désespoir d’Izel semble glisser sur lui sans jamais l’atteindre, et la froideur qu’il affiche aurait de quoi la rendre malade. Mais elle ne peut pas le juger aussi sévèrement. Elle ne connait rien de leur histoire commune.
Elle ne connait rien de la vie de Zyanya avant son arrivée dans son existence.

Elle se sent de trop. Elle a l’impression d’assister à un moment intime qui ne le regarde en rien et l’envie de quitter la pièce en invoquant n’importe quelle excuse la tenaille férocement. Elle n’en fait rien pour autant, préférant se faire violence. L’impression que sa seule présence dans la pièce évite encore un drame lui est chevillée au corps. A chaque fois qu’elle cligne des yeux, elle s’attend à voir Zyanya bondir de son siège comme un diable de sa boite pour réduire l’invitée en pièces, et peut-être même que cette dernière n’aurait besoin de l’aide de personne pour s’effondrer sur elle-même. Mais l’atmosphère dans la pièce est si lourde qu’Aurora la sent peser sur ses épaules. L’ambiance est suffocante et un dernier regard en direction de son frère lui confirme que ça n’est pas près de s’améliorer. Elle se râcle la gorge, les yeux rivés sur le sol, et se lève du canapé. « Je – Je vais aller préparer – » Elle ne prend même pas la peine d’essayer de trouver une excuse crédible, persuadée de toute façon que personne ne se rendra compte qu’elle a quitté la pièce.
Elle n’a pas le temps de s’éloigner du canapé.

La phrase tombe comme un couperet et la fige sur place. Elle retombe sur le canapé, une main plaquée sur la poitrine, et lance un regard de biche prise dans les phares d’une voiture en direction de celle qui n’est aujourd’hui plus une immortelle. D’ordinaire si loquace, elle se retrouve pourtant à court de mot, incapable même de savoir comment réagir face à cette révélation. Elle ne connait cette femme ni d’Eve ni d’Adam, et pourtant elle ressent son désarroi aussi vivement que s’il s’agissait du sien. Elle va mourir. Il n’y a rien que l’on puisse faire pour changer ça. Aurora ignore depuis combien de temps Izel foule cette terre, mais cela n’a finalement que peu d’importance. Qu’elle soit âgée de deux siècles ou d’un millénaire ne rendra pas la nouvelle plus facile à accepter. A côté d’elle, Zyanya est en ébullition, et elle pourrait presque entendre les rouages de son cerveau cliqueter pour assimiler correctement l’information si elle tendait l’oreille. Elle sent sa main venir se poser sur son genou et elle vient immédiatement la couvrir de la sienne, nouant ses doigts aux siens. Veine tentative de lui apporter un peu de réconfort. Elle n’a même pas besoin de le regarder pour savoir que son beau visage a perdu toutes ses couleurs et elle se sent soudaine accablée par l’immensité de son impuissance. Il n’y a rien qu’elle puisse faire. Ni pour Zyanya, et encore moins pour Izel. Elle est de toute façon trop déboussolée pour réfléchir correctement. Parce qu’elle le vit finalement comme un affront personnel à sa propre immortalité.
La mort est une idée aussi attrayante qu’elle est effrayante.

Finalement, la voix de son frère la tire sa torpeur et elle coule un regard dans sa direction. L’ironie et le dédain qui transparaissent de ses mots la frappent comme un uppercut à l’estomac et elle retire sa main de la sienne comme si le contact l’avait soudainement brûlé. « Zyanya ! » Le regard épouvanté qu’elle lui jette est sans équivoque. La rancœur et la déception ne sauraient justifier qu’il tienne ce genre de propos, surtout pas avec une telle froideur. Ça ne lui ressemble pas. Ou en tout cas, ça ne ressemble pas au Zyanya qu’elle connait. Celui qu’elle suivrait au bout du monde et qu’elle défendrait au péril de sa vie. Ce qu’elle admire et qu’elle contemple parfois comme un foutu dieu réincarné. Le voir comme ça est presque physiquement douloureux pour la brune. « Comment est-ce que tu peux dire une chose pareille ? » Il y a une tristesse dans la voix, une sorte de déception, comme s’il s’était adressé personnellement à elle. Elle n’ose même pas couler un regard en direction d’Izel, suffisamment blessée pour deux. Et peut-être qu’elle prend les choses trop à cœur, mais elle ne peut définitivement pas s’en empêcher. Parce que ses mots sont laids, et que l’espace d’un instant, lui aussi le devient à travers le regard d’Aurora.
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