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 tell everybody i'm on my way (berlin, été 2014) • eirik

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(#) tell everybody i'm on my way (berlin, été 2014) • eirik    Ven 11 Déc - 22:53

Berlin / été 2014
'cause there's nothing like seein' each other again. no matter what the distance between and the stories that we tell will make you smile. (@Loan Nguyen & @Eirik Aaronson)

Une nouvelle année civile s'était écoulée. Pour la jeune immortelle et ses semblables, l'été était propice aux retrouvailles, à la réunion collégiale de fin d'année. Voilà plus d'une décennie que la constellation s'était installée en Europe, à la faveur de la curiosité toujours aussi insatiable de Loan. Bien que fortement liés l'un à l'autre, chacun des membres allait où le vent le portait, choisissant la ville qui lui convenait le plus pour assouvir ses ambitions personnelles. La petite vietnamienne avait pris le temps de visiter la Castille, avant de découvrir la Latium romaine durant – ce qui était sûrement pour elle, les cinq plus belles années de sa vie. À présent, Loan avait pris la direction du nord, goûtant au froid et à la pluie anglaise, au sein de la capitale londonienne. Elle venait de passer un an là-bas, à étudier la sécurité informatique au King's College. Malgré le prestige de l'institution et la teneur passionnante des cours en ligne, Loan devait s'avouer bien déçue de son expérience britannique. La chaleur de la méditerranée lui manquait, ses partenaires de constellation lui manquaient, mais par dessus tout, sa terre natale lui manquait.

La jeune immortelle crevait d'envie de retourner en Asie. L'expérience européenne lui avait bénéfique sur bien des choses, mais le vieux continent n'était pas fait pour une fille comme elle. Les mœurs asiatique et européenne étaient bien différentes, mais il y avait un point sur lequel elles se ressemblaient énormément et pas des moindres : la tolérance ou plutôt l'intolérance. Aussi vrai qu'elle pouvait se montrer elle-même intolérante envers certaines personnes, les américains particulièrement, Loan avait expérimenté le racisme ordinaire partout où elle était allée. Souvent, elle rêvait de pouvoir se promener dans des rues où tous les gens lui ressembleraient, où personne ne lui poserait de question sur ses origines, ni ne lui demanderait de rentrer chez elle, car elle serait chez elle. Loan ressentait un terrible besoin de retourner en Asie. Bien sûr, elle ne pouvait pas rentrer chez elle, dans son village, au Viêtnam. Certainement qu'elle ne reconnaîtrait rien là-bas. Trop de souvenirs traumatisant étaient encore inscrits dans sa mémoire, elle-même était terrorisée à l'idée d'y remettre les pieds. Néanmoins, la vie européenne n'était pas un choix. Loan avait suivi Eirik jusqu'ici, car c'était ainsi que les constellations d'immortels fonctionnaient. Leurs âmes éternelles étaient liées les unes aux autres, ce qui n'empêchait guère les différences de subsister entre ses membres. La jeune immortelle avait besoin de se reconnecter avec ses origines et tout l'amour qu'elle éprouvait pour sa nouvelle famille n'y changeait rien.

Est-ce qu'ils comprendraient son souhait ? Loan avait retourné cela de bien des manières dans son esprit, pétrie de peur d'essuyer un rejet ou de faire naître un sentiment de trahison dans le cœur de ceux qu'elle aimait comme la famille qu'elle avait autrefois chéri. Sans surprise, Eirik fût le premier auquel elle entreprit d'en parler. Elle le lui devait bien. Après tout ce qu'il avait fait pour elle, il lui aurait été inconcevable de se confier à un autre membre de la constellation avant lui. Et oui, plus que toute autre chose, Loan espérait avoir sa bénédiction. « Je te croyais déjà couché » fit remarquer Loan, en poussant la porte de la baie vitrée qui donnait sur un splendide balcon. Pour ses retrouvailles, la constellation avait loué un spacieux loft s'étalant sur deux étages. Refait à neuf dans d'anciens locaux industriels, celui-ci était doté d'une large terrasse aménagée sur le toit. Parfait pour observer les étoiles les nuits où la pollution laissait les rêveurs en paix. « Santi vient d'enfumer la chambre, c'est une infection. Heureusement que c'est temporaire le régime allemand » songea la jeune immortelle en éventant son nez d'un geste de la main. Elle referma la porte coulissante d'un coup sec derrière elle pour être certaine que l'odeur de choux fermenté ne la suive pas. Comme à son habitude, Eirik semblait perdu dans ses pensées. Un mélange de mélancolie et de sagesse se dégageait de cet immortel aux grands yeux bleus. Très peu de temps après leur rencontre, Loan avait fait de lui une figure paternelle protectrice et rassurante. Ce qui rendait sa confession imminente des plus crève-cœurs. « L'air est meilleur ici » se réjouit la jeune immortelle en s'avançant vers lui. Elle vînt prendre place à ses côtés sur l'une des chaises de camping au dossier légèrement incliné. Dans cette position, le ciel étoilé s'offrait à elle. « Eirik ? » osa-t-elle prononcer dans le silence de la nuit. « J'ai bien réfléchi et je pense que je vais arrêter les études. Il me reste un an de cours à suivre à Londres et ensuite, je veux enfin devenir adulte. Ne plus être étudiante. Ça fait trop longtemps » expliqua-t-elle en gesticulant comme une italienne. Elle avait gardé cette manie de ses cinq années d'études à Rome. Loan n'osait pas regarder l'anglais en face, même si du coin de l’œil, elle pressentait son regard se poser sur elle. « Je veux retourner en Asie » annonça-telle finalement, dans un grand soupir.

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(#) Re: tell everybody i'm on my way (berlin, été 2014) • eirik    Sam 19 Déc - 22:45

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Il ne comptait même plus les années qui s’écoulaient, Eirik. Elles lui donnaient l’impression de s’écouler tel des grains de sables coincés dans un sablier sans fin le poussant à questionner le but de son existence. Aider l’humanité ? Il faisait de son mieux, quand bien même il n’était pas forcément le plus actif des enfants de Prométhée. Mais au-delà ? S’il était constamment lié aux autres par ce lien si spécial les unissant, il ne pouvait empêcher ce sentiment de solitude de s’accrocher à lui, parfois. C’était pourtant bien là le fardeau pesant sur les épaules de quiconque devait vivre éternellement. Et il s’en veut, Eirik, d’être si égoïste alors qu’il a la chance d’être encore là, de profiter d’une vie prolongée à l’infini, quand d’autres rencontrent la mort bien trop prématurément. Alors il tait ses élans de nostalgie, les étouffe à coups de souvenirs heureux, bien souvent partagés avec cette famille façonnée par le destin. Heureusement qu’ils sont là, rendant l’éternité moins par le simple fait qu’il savait qu’il pouvait compter sur chacun d’eux, peu importait la situation. Il était conscient de sa chance, l’anglais, réalisait très bien que toutes les constellations ne bénéficiaient pas de leur entente. Il ne s’imaginait pas sans eux, et son cœur s’emplit nécessairement de joie à l’idée de les retrouver.

Quand ils se réunissent, c’est comme si rien n’avait changé malgré le temps écoulé, comme s’ils s’étaient quittés la veille. Le bonheur des retrouvailles avait laissé place au silence de la nuit, alors que tous s’étaient retranchés dans les chambres parfois communes. Si le loft loué était spacieux, ce n’était pas assez pour que chacun puisse bénéficier de sa propre chambre, conscient qu’un tel endroit devrait être plus grand encore et donc, qu’il serait loin d’être discret. Eirik avait choisi de passer quelques instants sur la terrasse. Verre de bière à la main, l’immortel était installé sur une chaise et observait les étoiles sans vraiment les voir, déjà loin, très loin. Il pensait à ce qui suivrait, au prochain continent à habiter, à la prochaine ville à découvrir. Il aurait pu remettre cela à plus tard et profiter de l’esprit festif qui régnait mais il n’y parvenait jamais vraiment. D’autant plus que la nuit n’était jamais très reposante pour celui qui réfléchissait trop, pour celui qui parfois, devait supporter ce don capricieux qui faisait des siennes quand la fatigue était un peu trop présente, l’incitant à lâcher un peu de son contrôle. Il entend au loin des pas se dirigeant vers lui – il reconnaît aussitôt ceux de Loan. Il a appris à les distinguer tous, même si cela n’avait rien de difficile. Les pas de Loan étaient aussi légers que ceux de Katia mais ils possédaient un certain entrain, un dynamisme supplémentaire qui les rendait uniques. Il lui offre un léger sourire quand elle apparaît enfin, cœur toujours plus léger en la présence d’un d’entre eux. « Je voulais profiter de ce moment de calme. C’est si apaisant. » Surtout à côté d’une journée passée aux côtés de Santiago, par exemple. S’il l’adorait, il reconnaissait bien volontiers qu’il pouvait être épuisant à la longue. Son torse se secoue sous les rires suite aux confessions de la jeune immortelle. « Tu peux être certain que, peu importe l’endroit de notre prochain réunion, Santiago trouvera la nourriture la plus difficile à digérer et en ingèrera une quantité improbable. » Un des apprentissages faits grâce à la vie en communauté. Il boit quelques gorgées de sa boisson tandis que Loan ne s’installe. Il écoute silencieusement ses quelques mots, la connaissant suffisamment pour savoir qu’elle voulait lui confier quelque chose qu’elle avait sur le cœur. Quelque part, le blond ne comprenait que trop bien ce désir d’être enfin traitée comme une adulte et non plus comme une étudiante, après tout ce temps passé dans cet environnement. S’il la protégeait parfois un peu trop, la couvant parfois, il était conscient qu’elle n’avait plus vingt ans, qu’elle avait vécu, grandi et avait désormais d’autres besoins. Il acquiesce mais se fige finalement face à ces mots mélangés en un soupir. Aussitôt, c’est l’inquiétude qui le gagne. Inquiétude de la voir si loin d’eux, sur ce territoire qu’il trouvait trop dangereux pour elle. « Je comprends Loan. Vraiment, je t’assure. » Ou du moins, il essaie de comprendre. Sans doute qu’il ne peut pas forcément réaliser ce qu’implique la présence de l’asiatique sur un continent autre que le sien, ce qu’elle doit alors endurer quotidiennement. « Mais tu sais à quel point c’est dangereux, pas vrai ? » Il tourne la tête vers elle, conscient que ses mots risquent de ne pas lui plaire. « Si c’est vraiment ce que tu veux, on pourra en discuter avec les autres. Prévoir ça pour dans quelques années, le temps que nous élaborions un plan plus sûr. » Le on qu’il utilise volontairement, l’anglais est décidé à prétendre, faire comme si elle parlait d’eux et pas d’elle. Pourtant, au fond, il sait. Il refuse simplement de l’accepter, volonté de la garder près d’eux, de lui, surtout, pour pouvoir toujours réagir rapidement si elle devait rencontrer quelques ennuis.  


   
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(#) Re: tell everybody i'm on my way (berlin, été 2014) • eirik    Dim 27 Déc - 14:13

Berlin / été 2014
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Guère facile pour la jeune immortelle de s'imposer face à une figure comme Eirik, de presque mille ans son aîné. Elle savait qu'il avait traversé les âges et les époques. Qu'il avait sillonné les continents et vus plus de contrés qu'elle n'osait elle-même l'imaginer. Il avait trépassé un certain nombre de fois, sans qu'elle ne sache réellement le nombre exact. L'admiration que Loan éprouvait pour l'anglais n'avait guère d'égal dans l'univers, ni dans leur constellation. Elle gardait de lui, l'image du sauveur venant la délivrer d'une éternité d'errance et d'ennui en Malaisie. Il avait été celui qui avait répondu à ses questions, celui qui avait su calmer ses peurs et apaisés ses traumas. Eirik l'avait rendu plus forte, fait d'elle une immortelle prête à s'adapter au monde extérieur, à la vie au sens infini du terme. L'anglais l'avait complètement changé. Aujourd'hui, elle n'était plus l'épave qu'elle était auparavant. A son contact et celui de la constellation, Loan avait tant appris. A présent, elle n'était que richesse et brillance. Le temps avait poli la roche autour du joyau. Eux, tous autant qu'ils étaient, avaient fait leur travail. Eirik, plus que les autres. Grâce à eux, elle avait pu réaliser des choses qu'une petite fille des campagnes du sud du Viet Nâm n'aurait même pas osé rêvé. Ils avaient éveillé en elle, un feu jadis timide et celui-ci ne demandait qu'à grandir et s'élever encore plus haut dans le ciel. « Quel plan ? » demanda-t-elle, illico. Son regard brun croisa celui de son mentor. De quel plan parlait-il ? De leur itinéraire de route ? D'un plan de voyage digne d'un tour opérateur ? Même si leur réunion actuelle pouvait porter à confusion, la constellation n'avait rien d'une colonie de vacances. Ils étaient liés par le destin, mais pas par la vie.

« Je ne te parle pas des autres Eirik, je te parle de moi. De ce que je ressens, ce dont j'ai besoin » tenta d'expliquer Loan avec une certaine difficulté. Malgré son apparence, elle n'avait plus rien d'une jeune femme de vingt-ans. Son esprit avait mûri et certaines choses ne lui étaient plus concevables, comme le fait d'être paternée. Elle était capable de prendre ses propres décisions. Avant d'être un membre de la constellation, elle était une personne à part entière. Avec un besoin d'indépendance. « Je ne veux pas imposer cela aux autres. C'est mon choix, mon désir » appuya-t-elle, en pointant une main vers sa poitrine. Eirik l'avait parfaitement formé. Elle était prête à se lancer dans la vie, la vraie. Elle le faisait déjà en Europe. A Madrid, à Rome, à Londres. Eirik et les autres n'avaient guère été derrière son dos durant toutes ces années. En quoi l'Asie allait être si différent de la situation actuelle ? Loan savait que l'anglais avait peur pour elle, mais ses craintes dépassaient le raisonnable. Ce n'est pas comme s'il pouvait lui arriver quelque chose de grave. Les pires malheurs du monde, elle les avait déjà connu. « L'Asie me manque. Les européens...vous n'êtes pas pareils » avoua-telle finalement en se levant de sa chaise, pour tourner le dos à Eirik. Elle vint s'accouder au rebord de la palissade et se mit à soupirer longuement, contrariée. Il y a des choses que l'anglais ne pourrait jamais comprendre. Un sentiment de perdition que des individus bien intégrés n'éprouveraient jamais, car ils s'adaptaient parfaitement au moule de la société occidentale. Loan avait le mal du pays.  

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(#) Re: tell everybody i'm on my way (berlin, été 2014) • eirik    Dim 3 Jan - 21:09

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Il pensait comprendre, Eirik, mais la vérité était plus compliquée que ce qu’il semblait percevoir. Lui, il ne s’était jamais senti chez soi dans un pays ou continent en particulier. L’Angleterre n’était pour lui qu’une terre lointaine, berceau de son enfance auquel il ne portait aucune affection profonde. Il ne s’imaginait pas ce que c’était, d’être loin de son foyer – il ignorait plus encore ce sentiment de ne pas être à sa place, d’être perçue comme ayant des origines différentes seulement en se basant sur l’apparence. Lui ne souffrait pas de regards en coin, de remarques déplacées. Partout où il allait, il passait plus ou moins inaperçu, ce qui n’était pas forcément le cas de Loan. Eirik ne le remarquait pas forcément et ne comprenait donc pas ce besoin de la jeune immortelle. Alors c’est tout naturellement qu’il fait de son mieux pour la convaincre de rester, pour retarder l’échéance le plus loin possible. Il hausse les épaules, conscient qu’il n’a aucune réponse concrète à lui accorder. « Je sais pas, on pourrait juste.. essayer de se retrouver sur ce continent. » Ce qui rassurait toujours le blond. Il aimait savoir qu’il n’était pas si loin que ça des autres, qu’il lui suffirait de prendre l’avion pour les retrouver en quelques heures si ils devaient rencontrer un danger. D’accord, les moyens techniques actuels lui permettaient d’être rapidement sur place, même s’ils n’étaient pas sur le même continent. Mais ils avaient toujours fonctionné ainsi, à quelques exceptions près, et savoir que Loan ne serait pas dans la même zone géographique que lui suffisait à affoler son palpitant. Le viking s’était toujours montré protecteur envers la plus jeune de leur constellation et cela ne risquait pas de changer.

Et il voit bien que sa réponse ne lui convient pas. Eirik se redresse, l’observe pour déceler les émotions peintes sur son visage. « En quoi est-ce si différent ? » Forcément, il ne pouvait pas comprendre mais il voulait essayer, pour elle. Même si quelque part, il se doutait que rien ne serait régler avec quelques mots. « Je ne cherche pas à te contrôler, ni à t’empêcher de faire quoi que ce soit. » Ça n’avait jamais été son objectif. Après tout, il avait toujours considéré qu’ils étaient tous libres d’agir comme ils le désiraient.  Peut-être qu’il était trop envahissant, sans vraiment en prendre conscience – lui, il n’éprouvait qu’inquiétude et affection profonde envers les membres de sa constellation. Il soupire, baisse les yeux un instant. « Je m’inquiète pour toi. » Vérité qu’il ne saurait cacher et qu’il n’avait jamais voulu masquer, de toute façon. Il relève les yeux vers elle alors qu’il tourne doucement le verre distraitement, liquide qui s’agite contre les parois. « Qu’est-ce que tu feras, si quelqu’un te reconnaît là-bas ? » La probabilité était faible, évidemment. Eirik faisait preuve d’une mauvaise foi évidente – s’il raisonnait dans la sorte, dans ce cas, il ne pourrait plus aller dans de nombreux pays qu’il avait déjà visité. A nouveau, il porte le verre à ses lèvres pour en avaler quelques gorgées avant de reporter son attention sur Loan. « Je veux pouvoir être là pour t’aider si tu en as besoin. Je ne te demande pas de ne pas y aller, je te dis simplement que t’aventurer seule là-bas est trop dangereux ! » Ce qu’elle savait sans doute – peut-être qu’Eirik la sous-estimait, qu’il la surprotégeait un peu trop. Sans doute était-ce là l’inconvénient d’être la dernière arrivée, d’être celle qu’ils veulent tous protéger, quitte à parfois l’étouffer sans même le réaliser.  

   
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(#) Re: tell everybody i'm on my way (berlin, été 2014) • eirik    Mer 6 Jan - 23:00

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Exister en tant qu'individu à part entière au sein d'un groupe de six êtres d'exception n'était pas une mince affaire. Petite étoile gravitante près des autres, tentant de briller dans le sillage des autres géantes au rayonnement aveuglant. Parfois, la très jeune Loan se perdait dans le trop plein de bienveillance de ses aînés, oubliant sa propre histoire et ses malheurs surmontés. Elle oubliait à quel point la vie ne l'avait pas épargné et s'endormait dans le confort que lui apportait cette nouvelle vie bien organisée. Autrefois, Loan avait des rêves et sa miséreuse condition lui avait interdit de les énoncer. A présent que le destin lui avait donner une chance de prendre son existence en main, elle ne comptait pas la laisser passer. Si elle devait vivre pour l'éternité, autant qu'elle se cogne à la vie comme il se doit. « Je sais » dit-elle dans un soupir. L'anglais s'inquiétait toujours pour elle. Dans le fond, elle savait qu'il ne l'empêcherait jamais de partir, qu'elle était libre de prendre le premier avion sans demander son reste, mais cela ne signifiait pas qu'il n'essayerait pas de la raisonner avant d'en arriver à de telles extrémités. De son côté, Loan souhaitait plus que tout au monde avec sa bénédiction. Fort était de constater qu'elle ne l’obtiendrait certainement pas et cela la blessait terriblement.

« Mon village entier a été massacré, Eirik. Qui pourrait me reconnaître ? » rétorqua-t-elle en le fusillant du regard. C'était bien indélicat de sa part de faire preuve d'une telle mauvaise fois. Loan adopta une position de retrait vis-à-vis de l'anglais. Elle bouda les bras croisés contre sa poitrine, baissant la tête pour cacher une larme naissante aux coins de ses yeux. Les probabilités pour que quelqu'un connu par le passé en Asie, la reconnaisse étaient très faibles. Au Vietnam, il n'y avait plus âme qui pouvait l'attendre ou la regretter. En Malaisie, c'était autre chose. Elle avait vécu un temps à Kuala Lumpur, avant d'être retrouvée par Eirik. A l'époque, elle s'était massée dans la foule des invisibles. Les séquelles de la guerre avait fait d'elle l'une de ces âmes perdues, désormais sans origines, déracinée et meurtrie. Elle n'avait guère noués de liens affectifs solides durant cette période. Elle doutait que quiconque, encore en vie cinquante ans après, se souvienne d'elle là-bas. « Et que pourrait-il bien m'arriver de si dangereux ? » demanda Loan avec incrédulité. Prétendre que les risques étaient nuls relevait de l'inconscience. A chaque migration, à chaque changement d'identité, le risque d'être démasqué ou simplement de se trahir par habitude demeurait constant. L'esprit de groupe tendait à rassurer les faussaires en cas de délit d'imposture. Tous se tenaient prêts à venir sortir l'un des compères d'une mauvaise posture, le tout avec une histoire bien ficelée. Cinq personnes étaient plus crédibles que zéro. En retournant seule en Asie, Loan devenait l'innocent petit agneau s'éloignant du troupeau. Un loup pouvait alors la croquer à tout moment. La jeune femme était parfaitement consciente de cela, mais tel le petit chaperon rouge, elle demeurerait en vie, même dans le ventre du loup. « Le pire, je l'ai déjà connu. Tu le sais bien » se défendit-elle, en toisant Eirik, le menton haut. La pire chose qu'il pouvait lui arriver, c'était d'être tuée. Fort heureusement, aucun journal n'annoncerait sa mort tragique, survenue au détour d'une ruelle sombre. Loan survivrait. Elle renaîtrait de ses cendres, en fière phénix qu'elle était. La mort était une compagne qu'elle rejetait à chacune de leur rencontre. Quant à la tristesse et au traumatisme liés à la perte d'êtres chers, elle avait déjà tout connu. Ceux qui avaient remplacée sa famille de sang étaient des êtres indestructibles. Cinq rocs inébranlables, qu'aucune lame, ni aucune balle ne pouvait arracher à son cœur. « Je ne trahirai jamais l'un d'entre vous, si c'est ce dont tu as peur. Jamais » jura-t-elle, avec aplomb. Second risque pesant dans la balance, celui de vendre les membres de sa constellation. Loan ne doutait pas que d'autres immortels n'auraient aucun scrupule à le faire, mais pas elle. Elle ne trahirait jamais les siens, ceux qui l'avaient sauvé d'une infinie errance psychique. La séparation ne serait que physique. Sa loyauté envers eux perdurerait, pour l'éternité. Elle espérait qu'Eirik ait conscience de cela.  

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(#) Re: tell everybody i'm on my way (berlin, été 2014) • eirik    Sam 23 Jan - 22:10

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Finalement, ce qui pousse Eirik à être si peu enclin à encourager Loan, lui d’ordinaire toujours présent pour supporter chaque membre de leur constellation, c’est la peur. Celle de la voir s’éloigner, au point de ne plus la voir si souvent. Ils ont tous leur vie, bien sûr… Mais ils s’arrangent toujours pour se voir au moins une fois par an, pour se réunir et profiter de cette famille trouvée. Et si progressivement, ils finissaient tous par s’éloigner définitivement ? L’idée fait naître une boule d’anxiété au sein de son estomac. Pire encore, il ne pouvait s’empêcher d’imaginer pire, d’imaginer ne pas arriver à temps pour la sauver si le conclave venait à s’emparer d’elle. Peut-être que les choses seraient plus faciles si l’anglais parvenait à mieux exprimer ses craintes et ce qu’il éprouvait. Toutefois, il s’agissait d’un terrain sur lequel l’immortel n’a jamais été à l’aise. Mille années n’avaient pas réussi à changer cela. Il essayait, pourtant, faisait des efforts, mais rien n’y faisait. Loan était première victime de son indélicatesse, ce qu’il réalise quand la jeune immortelle évoque le massacre de son village. « Ce n’est pas… Je sais, Loan. » Que pouvait-il bien répondre, de toute façon ? Elle avait souffert de la perte des siens, ce qu’il pouvait comprendre – après tout, les peuples vikings n’étaient plus là, eux non plus, quand bien même les choses étaient bien différentes. Elle avait dû assister à tout, alors que lui s’était éloigné sans regarder en arrière. Il pose le verre qu’il a à la main au sol, se tourne vers Loan. Eirik soupire, secoue la tête. Les risques étaient nombreux, contrairement à ce que Loan semblait croire. D’accord, les risques n’étaient pas plus élevés là-bas qu’ailleurs… Mais ils étaient tout de même présents. « Mais il y a tellement de dangers auxquels nous devons faire face et tu le sais ! » L’impression que finalement, ils ne faisaient qu’être coincés dans un cercle vicieux dans lequel chacun restait bloqué. « Et si tu le conclave s’en prenait à toi ? S’il t’emmenait dans un de leur labo ? » Ce qui restait sans doute la probabilité la plus effrayante. Chaque immortel se doutait de ce qu’il se passait, une fois prisonnier dans un de ces laboratoires. Tortures, expériences en tout genre… L’ingéniosité des hommes n’était plus à prouver quand il s’agissait de s’en prendre à des individus à cause de leurs différences. La science était trop facilement utilisée comme excuse à son goût. « Je sais ce que tu as vécu. » Là n’était pas la question. La mort était un évènement horrible par lequel ils étaient tous passés. « Mais mourir, encore et encore, de la main de ceux qui t’auront capturé ne me paraît pas être une alternative enviable. » Pupilles qui cherchent les siennes, ton qui monte progressivement. Finalement, l’anglais se relève et se tourne vers Loan. « Je n’y ai même jamais pensé ! » L’idée qu’elle puisse les trahir n’avait même pas effleuré son esprit. Eirik lui faisait pleinement confiance. « Je te connais, Loan. Jamais tu ne ferais quoi que ce soit nous mettant en danger. » Même si elle était elle-même en danger. Il savait qu’elle préfèrerait, comme chacun d’entre eux, mourir à plusieurs reprises que de donner des informations pouvant les mettre en danger d’une façon ou d’une autre. Finalement, Eirik baisse les yeux, confession qui fait progressivement son chemin. « Ce qui me fait le plus peur c’est que… » C’est trop compliqué, quand bien même c’est Loan qu’il a face à elle. C’est finalement justement parce que c’est elle qu’il se lance. « J’ai toujours cru que c’était mon rôle, de vous protéger tous. Si tu es si loin… Comment pourrais-je m’assurer que tout va bien ? Comment pourrais-je arriver à temps pour t’aider si tu en as besoin ? » L'inquiétude qui le rongeait vraiment, qui le poussait à perdre bien trop souvent le sommeil.

   
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