intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 Berlin, 1943 | Angel of Small Death (Hilmar) +18

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(#) Berlin, 1943 | Angel of Small Death (Hilmar) +18    Mer 16 Déc - 2:55

TW : Violence, allusions sexuelles.

Une vibration. Courte mais suffisante pour réveiller l'immortelle. C'est le bruit d'un bombardement imprévu, aucune sirène n'ayant averti les dormeurs.

Elle se débat brièvement avec les draps, dérangeant ses deux voisins de lit. Justinia, son adoratrice du moment, et un mortel rencontré la veille. Des bruits d'explosion continuent de résonner dehors. D'autres sons inquiétants leur arrivent des étages inférieurs, brisant la quiétude de cet hôtel luxueux de la périphérie berlinoise ; des coups de feu et des cris d'alerte, se rapprochant peu à peu de la plus grande suite du bâtiment.

Apollonia s'extirpe hors du grand lit, attrape sa robe de chambre puis les deux pistolets posés sur un fauteuil. D'un sifflement, elle finit de réveiller Justinia. La jeune femme se redresse à son tour, attrape le flingue que lui lance la blonde et sans avoir besoin que sa maîtresse le lui ordonne, tire une balle dans la tête du dernier occupant du lit. Mieux vaut avoir du nettoyage sur la planche que des témoins en cavale.

Les bruits continuent de se rapprocher mais la grecque ne s'alerte pas vraiment. À vrai dire, elle a sa petite idée de qui pourrait être assez idiot pour la traquer jusqu'ici, derrière les lignes allemandes. Ces couloirs sont remplis de soldats, dont certains spécialement assignés à la protection de Frau Trumbauer, mécène de la recherche allemande en matière de nouveaux armements et précieuse alliée du Troisième Reich.

C'est d'ailleurs un de ces soldats qui traverse soudain la porte de la chambre, son crâne lui ouvrant un passage expéditif. Deux autres hommes entrent dans un grand fracas et comme elle s'y attendait, Apollonia reconnaît Einar aux prises avec un second soldat. Il ne tarde pas à l'envoyer au tapis, mais l'immortel semble en piteux état, le sang maculant ses vêtements et son visage. Saisissant l'avantage, l'immortelle lève son Walther P38, vise la jambe de son ennemi et tire une première fois.

« Un peu d'intimité, c'est trop demander ? Justinia, ferme la porte et va monter la garde dehors. »

L'adoratrice obéit sans ciller, contournant la montagne de muscles.

Une nouvelle vibration. La blonde baisse les yeux sur Einar et une moue lui étire les lèvres. Il guérit vite, le bougre. Elle ne devrait pas être surprise. Non seulement il est immortel, mais en plus, il est doté d'une constitution impressionnante. Elle se souvient parfaitement de son endurance et de sa force.

« Tic, tac. Narquoise, elle agite son arme de droite à gauche, mimant une horloge tout en zieutant le plafond. Tu crois qu'on est les prochains ? Ce serait drôle. Alors, mon vieil ami, on vient pour une petite sauterie ? Il aurait suffi de toquer à la porte. »

Jusque là, elle a gardé ses distances. Il est affaibli mais elle n'est pas stupide ; il en faut bien plus pour l'achever. Peut-être devrait-elle lui coller une ou deux autres balles dans le corps pour le calmer davantage. Non, ce n'est pas le meilleur moyen de le mettre d'humeur. Avec l'extrémité du pistolet, elle écarte les pans de sa robe de chambre et lui offre son sourire le plus aguicheur. Sa voix se fait lascive, ses dons inhumains rendant son invitation d'autant plus difficile à refuser.

« J'adore être... « prise par surprise ». Je sais, c'est un peu old school. Que veux-tu, je suis comme ça, j'aime les bonnes vieilles histoires salaces. Et les hommes déterminés. Encore, après toutes ces années ? Quel entêtement... »

Son arme se pointe à nouveau sur le nordique, surtout pour se protéger. Elle sait que cela ne suffirait pas forcément à l'arrêter, s'il décidait d'ignorer ses grossières avances pour en finir comme souvent : à coups de poings et de rage destructrice. Il est puissant, elle est rapide. Il semble incapable de mettre un terme à cette traque insensée l'ayant mené mainte fois à sa mort, en même temps que celle de sa proie. Et cette dernière ne s'en lasse pas non plus. Rares sont ceux osant encore lui coller aux basques de la sorte, la rumeur de son fratricide ayant secoué les plus audacieux.

Une nouvelle secousse fait légèrement trembler les murs de l’hôtel. Le sourire d'Apollonia s'agrandit, l'excitation brillant dans ses grands yeux.



Dernière édition par Luciana Di Pasqua le Sam 2 Jan - 1:00, édité 3 fois
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(#) Re: Berlin, 1943 | Angel of Small Death (Hilmar) +18    Mer 16 Déc - 18:26

angel of small death

Berlin, 1943

Markus Haussegger ft. @luciana di pasqua, alias frau Trumbauer


TW : violence

”La der des der”, ça le fait bien rire. “Putain de guerre” qu’ils disent une fois qu’ils se retrouvent sur le front, aujourd’hui au fond des tranchées. Pourtant, depuis des millénaires, l’être humain n’a que deux constantes : baiser et se foutre sur la gueule. Et si certains n’ont pas la chance d’expérimenter la première au cours de leurs petites ou longues vies, la seconde, elle, n’a jamais épargné personne. Elle frappe n’importe où, sans prévenir, sur les forts comme les faibles, et personne n’est à l’abri. Depuis plus de mille ans que l’islandais foule Midgard, il n’a connu aucune civilisation qui soit passée entre les mailles du filet, aucune génération qui n’ait connu que la paix. Il ne le sait que trop bien car, depuis plus de mille ans, il n’a de cesse que d’y prendre part parce que, depuis bien plus longtemps, l’Hydre qu’il y retrouve.
Sans surprise, plusieurs membres de l’Ordre ont été identifiés dans le camp allemand par les Prométhéens. Sans surprise, il en a rencontré sur le front, dans les gares, chez ces pourritures de SS. Ce à quoi il s’attendait moins, en revanche, était d’avoir l’occasion de venger un ami en retrouvant celle lui ayant ôté l’immortalité. Apollonia. La succube avait été repérée aux côtés de hauts gradés, à participer à des soirées mondaines comportant tout le gratin de la pourriture actuelle qu’elle mettait à ses pieds d’un claquement de doigts. À l’évocation même de son nom, celui qui se fait aujourd’hui appeler Markus Haussegger en a fait une affaire personnelle, défendant à quiconque de se mettre en travers de son chemin. Après l’avoir perdue de vue pendant des années, le voilà qui enfile à nouveau le rôle du chasseur traquant sa proie.

Ses traits et sa carrure faisant de lui un allemand crédible, quoiqu’en dise le Führer, c’est dans l’armée qu’il a trouvé une place comme vulgaire fantassin tout juste bon à mettre en première ligne, gardant un oeil sur ces foutus nazis pour mieux y trouver l’ennemi. Parce qu’en soi, les guéguerres entre mortels ne l’atteignent plus. Quand ses frères et soeurs persistent à choisir le camp du bien pour lutter contre le mal, lui choisit de frapper plus haut. Il se fout bien de l’avenir de l’humanité, tant que l’Ordre n’en fait pas partie. Et, ce soir, c’est l’une de ses dignes représentants dont il a retrouvé la trace jusqu’à cet hôtel de luxe en plein centre de Berlin.
Vêtu de son uniforme, il entre sans aucune difficulté dans l’établissement, se voir même salué par quelques membres du personnels dégainant leurs bras plus rapidement que leurs ombres. Lui se contente de grogner et passe son chemin, concentré sur cette odeur qui guide ses pas jusqu’à l’immense escalier menant aux chambres. Son parfum, il l’a trouvé sur un mouchoir qu’elle a égaré aux mondanités de la veille, où il s’était contenté de l’observer de loin. Tissu lui caressant les naseaux, il relève la tête vers quelques bonnes souriant bêtement en pensant voir un soldat venu retrouver sa bien aimée, se demandant si elle pouvait être cette dame si élégante logeant dans la chambre au bout du couloir. Leurs gloussements et leurs spéculations se veulent discrets, mais pas assez pour l’ouïe de l’immortel dont le regard se braque dans la direction de la chambre, gardée par trois hommes. Une première détonation se fait alors entendre, faisant vaciller les luminaires et hurler les femmes de chambre qui, mains au dessus de leurs têtes, partent en courant.

Les gardes sortent de leur torpeur, saisissent leurs fusils par réflexe plus que par utilité, et s’avancent dans le couloir pour tenter de voir ce qui se passe par une fenêtre donnant vers l’extérieur, tandis que l’un d’eux frappe à la porte de celle dont ils ont la responsabilité. À cet instant, les murs vibrent de nouveau autour d’eux, alors qu’un second garde enfin la présence de l’immortel marchant droit vers eux. Il l’interroge de loin, lui crie de se mettre à l’abri, puis, lorsque le voilà plus près d’eux, distingue ce feu dansant dans ses yeux. Braquant son fusil vers lui, il ne se rend compte que trop tard qu’il aurait dû s’y prendre plus tôt, l’homme en face de lui en saisit le canon pour le lui arracher des mains et en envoyer la crosse dans sa mâchoire qui se brise sous l’impact. Ça gueule, ça braque, ça tire. Halfdan a tout juste le temps d’en neutraliser un second qu’il prend une balle dans l’épaule par le dernier qui n’a pas le temps de recharger que le viking lui saisit déjà le visage pour lui fracasser le crâne contre la porte qu’il traverse. Le corps du malheureux heurte enfin le sol après qu’Halfdan l’en ait retiré pour pouvoir l’enjamber et retrouver, enfin, cette fragrance qu’il traque depuis la veille. Elle emplit la pièce et son esprit, est son obsession depuis des heures qu’il s’est fait chien pisteur. Et, enfin, il croise le regard de la femme plus importante pour lui que cette guerre qui traumatisera le monde entier, sans en être pour autant la dernière.

Nouvelle douleur, à la jambe cette fois-ci. Halfdan en insulte la responsable sur qui il pose un regard empli d’une folie meurtrière. La succube courbe ses lèvres, ordonne à sa suivante de sortir, ce qu’elle fait en prenant soin de faire un détour inutile autour d’Halfdan qui n’a plus d’yeux que pour celle qui soutient son regard meurtrier. N’importe-qui de mortel, et sain d’esprit, prendrait sûrement peur en le voyant ainsi, l’épaule, le cou et le visage tachés de son propre sang. Mais elle, elle sourit, connaisseuse qu’elle est. Elle le nargue tandis qu’il s’avance d’un pas en armant le Luger P08 récupéré sur l’un des gardes, elle joue avec le canon du sien autant qu’avec l’esprit du viking qui la sent s’immiscer dans son esprit, profitant de l’affaiblissement que génère sa blessure à l’épaule. Les sourcils froncés, Halfdan lutte en sentant cette attraction qui l’attirerait à elle si il s’y abandonnait. La chaleur de son sang se mêle aux frissons lui descendant l’échine, la haine envers cette femme épouse la lueur lubrique qui brille dans son regard posé sur cette peau qu’elle dévoile du bout de son arme. Douloureusement, il fait un pas vers elle, et s’arrête lorsque sa voix résonne à nouveau contre les parois de son crâne, comme le chant d’une sirène dont le pistolet braqué sur lui veille à ce qu’il l’écoute. Halfdan sent qu’il n’a pas de temps à perdre, et braque le sien à son tour et vise le ravissant visage. L’index écrase la détente, le coup de lui vrille les tympans et les murs tremblent, encore. Puis la mâchoire du viking se crispe lorsqu’il ne voit s’étendre le sang que sur l’épaule de l’immortelle dont la persuasion a eu raison de lui. Pour l’instant.

« Que veux-tu ? C’est l’effet que tu me fais. » Toute cette hargne, toute cette haine, toute cette rancœur, c’est bien elle qui les lui inspire, pour faire partie de l’Ordre et pour avoir tué Ansgar. Elle est l’archétype même de l’immortel qu’il traque depuis un millénaire, représente tout ce qu’il abhorre, tout ce qu’il s’est juré de rayer de la surface du monde. S’il doit la tuer cent fois, il le fera, dusse-t-il mourir cent fois avec elle. Ça n'en serait jamais que cent de plus. « Et tu sembles toujours aussi enchantée de me voir, je vais finir par croire que tu commences à aimer ça. À moins que t’aies juste hâte que ça en finisse, dans ce cas laisse-moi te coller une balle entre les yeux à chaque fois que tu les rouvres, ça nous rendra service à tous les deux. »
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(#) Re: Berlin, 1943 | Angel of Small Death (Hilmar) +18    Jeu 17 Déc - 23:45


Apollonia accuse l'impact en reculant d'un pas alors qu'une douleur, vive mais familière, éclate dans son épaule. Son sourire s'agrandit. Il n'a même pas été capable de viser correctement, trop déconcentré par la tentatrice. Elle ne baisse pas les yeux sur la blessure, serrant simplement la mâchoire pour passer outre la sensation désagréable de la balle qui tente lentement de se frayer un chemin à travers sa chaire se refermant.

Une minuscule part d'elle voudrait avoir peur. Peur de la mort définitive, celle qui pourrait surgir à tout moment. Elle en a vu quelques uns, des camarades rencontrant finalement une fin définitive. Mais cette petite voix est étouffée par une autre, trop puissante pour se laisser dominer, lui intimant d'écouter une seule et unique vérité : les vrais dieux ne meurent jamais.

« Bien sûr, que je suis ravie de te voir. Après 2000 ans, on apprend à apprécier toutes les visites, même les plus houleuses. Allons, inutile de se faire la guerre plus longtemps alors qu'il y a de fortes chances qu'on crève tous les deux ici. Tu auras bien d'autres chances de te débarrasser de moi. Et surtout, qui chasseras-tu, une fois ton haut-fait accompli ? »

Par la fenêtre, des cris s'élèvent de la rue. Les berlinois de ce quartier tentent de passer entre les bombes et d'évacuer au plus vite.

« Autant en profiter un peu... Je n'en ai pas connu beaucoup, des immortels dans ton genre. En vérité, je devrais t'appeler Héraclès. Elle change subitement de langue, abandonnant l'allemand. Le grec ancien roule agréablement dans sa bouche. Et que suis-je ? L'Hydre de Lerne ? La biche de Cérynie ? Oh non, je sais... l'une des juments de Diomède, prête à ruer sous le poids du héros. »

La comparaison enchante l'immortelle, qui se pare d'un regard espiègle. Sans lui laisser le temps de se forcer à tirer de nouveau, elle s'approche assez pour que l'arme du nordique vienne s'appuyer entre ses seins.

« Tu peux tenter de me dompter sans m'offrir la chaire de mes maîtres, si tu n'as pas peur que je croque dans la tienne... »

Elle laisse glisser sa propre arme au sol. La blonde ne compte pas uniquement sur ses dons de persuasion, qui ne sont au final que la cerise sur le gâteau. D'un douloureux mouvement d'épaules, elle fait tomber sa robe de chambre à ses pieds. La balle, enfin extirpée de la plaie, claque au sol dans un tintement singulier alors que dehors, les détonations continuent. De la poussière tombe d'un des coins de la pièce, sans vraiment perturber les deux entités se faisant face.

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(#) Re: Berlin, 1943 | Angel of Small Death (Hilmar) +18    Mer 23 Déc - 13:28

angel of small death

Berlin, 1943

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TW : violence, nudité

Si l’immortalité regorge d’avantages, elle n’en possède pas moins des défauts que l’on découvre au fil du temps, au fil des siècles. On se retrouve forcé de subir chaque époque, de faire face à l’absurdité de ce monde et de s’en rappeler jusque dans les moindres détails. On hésite à engendrer ce que l’on verra incontestablement vieillir et devenir poussière. On s’empêche d’aimer pour ne pas souffrir du deuil qu’amène la grande faucheuse en vous passant devant sans daigner vous prêter attention. Et, pour peu qu’on ait été doté d’une sensibilité exacerbée à chacun de nos sens, on n’en ressent que mieux la douleur de ce qui ne nous tue pas. Il a l’habitude, pourtant, grand guerrier qu’il est, de se faire trancher la chair et briser les os. Mais le supplice demeure le même, bien qu’il ait simplement appris à n’en laisser rien paraître, les siècles passant. La balle dans son épaule s’en extrait tout juste, rebondissant puis roulant sur le parquet verni de la suite de luxe qui ne sera bientôt plus qu’un tas de débris, comme tout le reste. L’autre balle, elle, continue sa progression dans la cuisse de l’islandais qui transfère la douleur de l’avancée en feu de joie dans ses billes grises brûlant celle qui s’y reflète.
Il la sait satisfaite de son tir manqué, le voit à ce sourire plaqué sur son visage sans imperfections, l’entend à sa voix doucereuse évoquant déjà leur mort prochaine. Autour d’eux, les murs continuent de trembler sous les vibrations des bombardements qui semblent se rapprocher. Au-dessus d’eux, le plafond s’effrite. Au dehors, une sirène résonne, couvrant à peine les cris d’une population civile paniquée n’ayant sûrement rien fait pour mériter ce qui leur pend au nez. Elle a raison, ils mourront incessamment sous peu, il est bien trop tard pour échapper à la folie meurtrière de ceux qui les survolent en se pensant héros. Il devrait pouvoir s’en contenter, se satisfaire d’un coup de grâce qu’il n’aurait pas à porter et, pourtant, c’est sous sa main qu’il veut la voir pousser son dernier souffle, avant qu’un nouveau ne prenne la relève.

« Je ne laisserai pas ces bombes à la con m’ôter le plaisir de te buter encore une fois. » Parce-que ça ne serait pas la première, ce jeu du chat et de la souris durant depuis plusieurs décennies. Plusieurs fois, il l’a achevée. Et tout autant de fois elle lui a rendu la pareille, adversaire redoutable qu’elle est. Il a, depuis longtemps, appris à ne pas la sous-estimer, son don de persuasion vieux de deux millénaires ayant trop souvent eu raison de son efficacité meurtrière. Il n’y a donc qu’en mourant avec elle qu’il la rapprochera de sa mort définitive.

La rudesse de l’allemand laisse place au grec ancien, le viking fronçant les sourcils en entendant ce dialecte qu’il comprend sans le maîtriser pour autant, ne l’ayant pas pratiqué depuis la mort de Sanja. Et la voilà, elle, cette tentatrice qui choisit ses mots avec une précision redoutable, qui fait de nouveau son chant contre les oreilles qui ne peuvent s’empêcher de l’écouter. Les sous-entendus à peine dissimulés dans les propos de sa proie font mouche, tendent le guerrier dont la main se serre sur la crosse du pistolet qui bute contre le giron qu’elle dévoile soudain, comme tout le reste. Le regard haineux ne peut s’empêcher de se baisser sur les formes vertigineuses, tandis que le canon glisse sur l’avant-coeur ensorcelant, le doigt tremblant sur la gâchette le suppliant d’en finir une bonne fois pour toutes plutôt que de la laisser gagner du terrain dans son esprit déjà embrumé.

« Ne te donnes pas autant d’importance, j’ai suffisamment de quoi m’occuper avec de la vermine dans ton genre. » Le métal froid de l’arme s’enfonce contre un sein dont il a un mal de chien à détourner le regard pour le planter sur celle qui s’apparenterait davantage à Circé. Mais il ne lui fera certainement pas le plaisir de la comparer ainsi à la plus mystique des femmes fatales, pas plus qu’au mythique lion de Némée. Mais l’image de la tentatrice en cette cavale qu’elle a fait naître dans son esprit y danse sans vergogne, l’attirant davantage à elle, l’arme descendant son canon jusqu’à son abdomen alors qu’il la maintient entre leurs bustes éloignés de quelques centimètres, à peine. « Tu n’es rien d’autre qu’une harpie, un nuisible que j’aurai plaisir à exterminer jusqu’à ce que ta carcasse soit trop ruinée pour te ramener parmi nous. » Il le pense, sincèrement, du plus profond de ces tripes qui se tordent à la seule vue de l’immortelle. Et, pourtant, la gâchette que caresse encore son doigt reste inexpiablement immobile.
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(#) Re: Berlin, 1943 | Angel of Small Death (Hilmar) +18    Sam 2 Jan - 0:52


Qu'ils sont beaux, les héros de Prométhée. Nourris de crédulité et d'espoirs vains, ils s'entourent d'illusions avec la naïveté des enfants. Même les plus âgés d'entre eux ne sont que cela : des dieux aux yeux bandés, des gamins n'ayant jamais quitté les couches de leur mère. La férocité et le courage mal placé d'Einar a quelque chose d'excitant, pour la blonde ayant trop souvent fait face à des lâches ou des incapables. Il est le protagoniste dont elle se passerait seulement à contre-coeur. Ses accès de rage et ses muscles saillants sont une valeur ajoutée, un contrepoids face aux plans impitoyables d'Apollonia. En comparaison, les mortels sont ridicules d'ennui, ne présentant qu'un défi mineur.

Pense-t-il que ses insultes ont une chance de la toucher ? Il ne sait pas où frapper, de toute évidence, la pensant dotée d'un égo assez fragile pour laisser la vulgarité d'un ennemi l'affecter. Bien sûr, il existe des moyens de la secouer par les mots, mais il faut s'être blotti dans ses bras plus d'une fois, et être doté d'une infinie patience, pour commencer à les percevoir.

Toutefois, sa moue satisfaite se fait contrite ; elle feint l'agacement à la perfection, pour le simple plaisir de pouvoir renvoyer la balle.

« Ne sois pas offensant, trésor. T'ai-je jamais manqué de respect ? Nous sommes bien plus similaires qu'il te plaît de l'admettre. »

Elle est retournée à l'allemand, voyant bien qu'il ne percevrait pas toutes les subtilités de son discours si elle continuait d'utiliser le grec.
Le contact du pistolet contre son sein, puis son ventre, lui arrache des frissons qu'elle ne cherche pas à réprimer. La voir réagir ainsi devrait lui plaire ; peut-être est-ce même ce qu'il attend pour craquer. Qu'elle flanche face à lui, se mette à genoux... Oui, il en rêve à n'en pas douter, derrière ses simagrées.

« Les nuisibles sont là, dehors, en train de bombarder cette ville et, tout à la fois, de fuir ses rues. Que préfères-tu, être comme eux ou comme moi ? Contrairement à eux, je protège les miens. Même si cela veut dire que je dois arracher les mauvaises herbes, celles prêtes à détruire leurs frères et soeurs d'âme pour des histoires de mortels. »

Cette mauvaise herbe, c'était Ansgar. Apollonia n'a pris aucun plaisir à le tuer et considère ne pas avoir eut le choix. Du moins, c'est ce dont elle tente encore de se convaincre... Une légère grimace apparaît brièvement sur son visage juvénile, avant de disparaître aussi vite. Elle n'aime pas parler de lui - mais la comparaison s'y prêtait. Vite, dévier le sujet.



« Tu auras le plaisir de me buter encore une fois dans quelques instants. Pourquoi te priver ? Tu n'as rien à perdre, seulement à y gagner. »

Et pourtant, il a tant à y perdre. Tant de belles valeurs nauséabondes, dont Apollonia peine à se souvenir.
Son intégrité, sa parole. Le respect de toutes ces croyances auxquelles il s'accroche comme un noyé à sa planche. Combien de règles, dites ou non-dites, est-il prêt à transgresser pour un plaisir aussi effréné qu'éphémère ? Y repenserait-il souvent, après avoir mis sa morale au placard juste pour une paire de seins et la satisfaction puérile de la jeter sur ce lit, à présent couvert de poussière ? Se détesterait-il ? Le voilà, le Graal qu'Apollonia effleure du bout des doigts : la perspective qu'il culpabilise après coup est absolument délectable. Combien de temps lutterait-il avec la graine du doute ?

Relevant vers lui des yeux emplis d'un désir non feint, elle hésite brièvement à utiliser sa persuasion une nouvelle fois. Mais après tout, saurait-il vraiment faire la différence ? Ce sont des artifices, une excuse qu'il se donnera sûrement pour se justifier, s'il en vient à céder...

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(#) Re: Berlin, 1943 | Angel of Small Death (Hilmar) +18    Mar 5 Jan - 17:04

angel of small death

Berlin, 1943

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Dehors, des cris, des sifflements, des grondements à n’en plus finir tandis que l’autre bout de la ville se fait dévaster et que leur heure approche, encore. Le pantin qu’a fait sortir la vipère n’a plus à guetter quoi que ce soit, ce qui peut arriver dans cette chambre est le cadet des soucis des mortels alentours. Elle a peut-être d’ailleurs déjà déguerpi, préférant sa propre survie à celle de sa maîtresse, ou, après un coup d'œil dans cette pièce où la tension est presque visible, a jugé qu’elle semblait avoir d’autres ambitions que celle de fuir la ville et ses bombes. Ou peut-être est-elle encore là, elle pourrait être dans l’encadrement de la porte défoncée qu’Halfdan ne se soucierait pas plus de sa présence, son obsession pour sa proie et l’emprise de celle-ci sur son esprit affaibli par le sang perdu retenant son attention toute entière sur le corps nu devant lui, silhouette immaculée se découpant sur le vert sombre de son uniforme, s’y fondant presque tant la distance entre eux disparaît un peu plus chaque seconde.

Le brasier dans ses yeux paraît flamber toujours un peu plus à chaque mot qu’elle prononce de cette voix résonnant contre les parois de son crâne, dont il ne sait plus s’ils enflamment sa haine ou ce désir pour elle qu’il réprime autant qu’il le peut, enfonçant plus encore le canon de son arme contre l’abdomen souple de l’hellène qui se risque à leur trouver des points communs.

« Plutôt mille morts que partager la moindre similitude avec toi. » Siffle-t-il entre ses dents, visage baissé vers elle et corps tendu sous l’uniforme terni par la pluie poussiéreuse qui les entoure et qui a teint de gris ces cheveux coupés relativement courts pour mieux le fondre dans les rangs allemands. Rien d’étonnant à ce qu’il soit parvenu aussi aisément à se faire passer pour l’un de leurs trouffions, sa carrure et ses traits lui donnent tous les airs que le Führer voudrait voir sur ses sujets. Tatouages dissimulés sous l’épais tissu vert, il ferait un parfait modèle de propagande pour ce régime qu’il combat, davantage pour les hydres et les écarlates qu’il pourrait y trouver que pour les idéaux qu’il véhicule. C’est qu’en mille ans, il a eu son lot de souverains aux ambitions de grandeur, et celui-ci n’a rien à envier à ces prédécesseurs. Le véritable danger réside ailleurs. Le véritable danger lui offre ses courbes vertigineuses. Le véritable danger distille son venin, espérant sûrement l’attirer à son bord.



Ses yeux meurtriers se plongent dans ceux qu’elle lève vers lui, y reconnaissent ce qu’ils y voient, ce qu’il chasse alors brusquement de son esprit, sentant l’emprise de celui d’Apollonia s’estomper et lui rendre son libre arbitre. Le doute s’estompe et la raison de sa présence face à elle resurgit, lui faisant lever une patte puissante qui enserre le cou délicat alors qu’il la plante contre le mur voisin, sa paluche serrant toujours plus son étau, prenant le relai de celle qui n’a pas réussi à appuyer sur la détente et qui n'a pas quitté sa place.

« Ta cause est aussi pathétique que celle des hommes qui ont ordonné ce bombardement et de celui qu’ils disent combattre. Vous ne servez que vos propres intérêts pour asseoir vos culs sur un trône qui ne vous rendra pas plus honorable pour autant. Protéger les tiens ? Les protéger de quoi ? Des vilains petits mortels qui t’ont fait du tort ? Ouvre les yeux ma belle, la gangrène persiste dans l’immortalité. »


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(#) Re: Berlin, 1943 | Angel of Small Death (Hilmar) +18    Mer 20 Jan - 1:31

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(#) Re: Berlin, 1943 | Angel of Small Death (Hilmar) +18    Lun 25 Jan - 14:10

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(#) Re: Berlin, 1943 | Angel of Small Death (Hilmar) +18   

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