nothing burns like the cold (LES ENFANTS DE PROMÉTHÉE)

(Oslo, janvier 2022) Si son épouse est frigorifiée, Lucian lui est cryogénisé. Toujours plus. Ah, il ne prendra pas une ride pendant ce voyage soyez-en sur. Il a hâte de décongeler tranquillement sur les plages chaudes de l’océan Pacifique, mais pour l’instant il se contente de slalomer entre les tas de neige et les passants, attentif à rattraper son épouse si elle a le malheur de glisser sur une plaque de verglas. Ce n’est pas un être humain qui pénètre dans le hall d’entrée de l’hôtel mais une pelote de laine vivante. Il ouvre son manteau sur un pull à torsades vieux rose, garanti 100% laine mérinos pour une journée de douceur et de chaleur, dessert un peu son écharpe XXL pour qu’elle ne lui forme plus un cache-nez, retire son bonnet et passe une main dans ses longueurs avant de finalement se délester également de ses gants. Dans le sillon de Rosalyn, il salue Eirik et Jung-Wan en écoutant d’une oreille très distraite la conversation. Enfants, cheveux blancs, rarement. Ça rime à ses oreilles sans faire trop de sens.

D’humeur un peu bourru, il parcourt la salle du regard et bientôt ses yeux s’arrêtent sur le visage amie d’Annabelle Annabelle Wright. Un large sourire vient éclairer son visage un peu fermé jusqu’à présent et il s’éloigne prestement après avoir déposé un baiser sur la joue de son épouse en disant au groupe qu’il revient, bientôt. Il échappe presque au murmure « Et quoi qu’il se dise aujourd’hui, pas un mot. » mais son ouïe surdéveloppé finit par entendre tout de même la consigne. Avec une exubérance discrète qui lui est proche, il enlace sa sœur d’adoption et l’embrasse sur une joue tout en clamant « Ca me fait tellement plaisir de te voir » et puis il ajoute « Je ne savais pas que tu serais là » C’est vrai qu’il ne vient pas souvent à ces réunions qu’il trouve habituellement longues et ennuyeuses à mourir mais cette année, il a fait une exception car il y a des choses à dire. A nouveau, son regard embrasse la pièce et il remarque la présence de deux autres connaissances Maïa Morreti et Charles Otago. « Oh, tu connais Maïa et Charles ? Viens je vais te présenter si tu veux ! » et il amorce un mouvement pour rejoindre les deux étoiles esseulées qu’il n’a pas envie de laisser seul. Il a l’impression qu’ils ne savent pas trop où se mettre dans cette réunion dont ils n’ont pas l’habitude.

actions de Lucian:

(Oslo, janvier 2022)

Les dernières années passées à Londres, puis New York, t'ont habituée au froid - et si le soleil de tes Caraïbes natales te manque par moment, surtout en plein cœur de l'hiver, tu es plutôt contente de ne plus y être autant habituée alors que la neige recouvre Oslo de son blanc manteau. A l'intérieur de l'hôtel qui vous accueille aujourd'hui, tu t'es permise d'enlever des couches, restant simplement en pull et jean. @Eirik Aaronson et toi-même êtes arrivé.e.s parmi les premier.ère.s et tu le cherches du regard lorsque d'autres personnes commencent à arriver, reconnaissante de l'avoir à tes côtés. Tu n'es pas particulièrement timide, Anna, mais c'est la toute première fois que tu assistes à ce genre d’événement et tu ne peux empêcher l'angoisse qui commence peu à peu à te dévorer l'estomac. En-dehors de ta constellation, tes ami.e.s immortel.le.s sont actuellement très rares, car tu n'as jamais eu l'habitude de te mélanger à elleux et tu ne sais pas vraiment à quoi t'attendre - ce qui ne t'a pas empêchée d'accepter lorsque Eirik t'a demandé de l'accompagner, la situation étant bien trop importante pour refuser.

Ton regard s'illumine cependant alors que c'est Lucian et Rosalyn que tu voies entrer dans la salle - vous n'en aviez pas parlé, bien trop dangereux par téléphone, et ta joie d'enfin revoir ton frère te fait sourire inconsciemment, un de ces sourires qui illumine tout ton visage. Tu l'étreins avec joie et te laisse embrasser, ton sourire ne diminuant pas d'un iota. « Je suis venue avec Eirik - vu la situation... » Tu ne t'attardes pas plus que ça sur ce que tu veux dire, vous aurez bien l'occasion plus tard. « Je te suis, je ne pense pas les avoir déjà rencontré.e.s. Tu sais, en-dehors de ma famille, de Rose et toi, je crois que j'ai juste passé trop de temps au milieu des mortel.le.s. » Tu le dis sur le ton de l'humour, parce que ça ne t'a jamais posé problème, bien au contraire. Et puis, tu n'as que deux-cent ans et quelque après tout... tu es toujours considérée comme jeune parmi celleux de ton "espèce" - même si tu sais que tes iris expriment souvent le contraire - tu as du temps encore pour réellement découvrir ce monde et celleux en faisant partie.

Tes iris observent les environs alors que vous traversez la salle pour rejoindre les ami.e.s de Lucian - captant le moindre mouvement qui vous entoure. Vous êtes entouré.e.s de couples, il te semble, et ta douleur qui ne partira jamais vraiment te donne la sensation de brièvement suffoquer - si seulement Maggie avait été immortelle, si seulement Maggie avait été immortelle, si seulement Maggie avait été immortelle - mais tu te ressaisis rapidement. Plus tard, ce n'est pas le moment. Ton sourire est peut-être un peu plus forcé alors que vous arrivez devant les ami.e.s de Lucian, mais depuis que tu as rangé ton épée et ton revolver, Anna, tu as constamment fait preuve de gentillesse et de chaleur. Cela ne changera pas.

Lorsque tes yeux se posent sur les fameux.ses Charles et Maïa, tu ne peux empêcher un rire amusé de passer la barrière de tes lèvres. « Le monde est définitivement trop petit, le nôtre particulièrement ! C'est un plaisir de te revoir Charles. » Ton sourire reste dessiné sur tes lèvres alors que tu te rappelles de cette rencontre où tu ne t'es pas illustrée au début, avant de serrer la main de Maïa, donc. « Enchantée de te connaître également, je suis Annabelle. » Tu ne connais pas vraiment les codes entre immortel.le.s, alors comme souvent, tu te bases sur ton instinct qui ne t'a jamais vraiment fait défaut. « Je fais partie de la constellation d'Eirik », ajoutes-tu donc, bien consciente que beaucoup de personnes ici semblent connaître ton frère. Tu trouves la présence de Maïa apaisante, tes sens se calquant inconsciemment sur les siens. Il y a quelque chose en elle qui t'appelle, dans lequel tu te reconnais, et cela te rassure. « Est-ce que vous avez déjà assisté à ce genre de... réunions ? C'est ma première. » Tu ne penses pas que demander l'âge de quelqu'un se fasse, mortel.le.s comme immortel.le.s vous semblez avoir les mêmes règles, mais au moins de cette manière tu peux avoir une petite idée de ce qu'il en est. Surtout parce que la situation de manière générale t'inquiète au plus haut point, alors que ta constellation en a déjà subi les conséquences.

Actions d'Anna:

(Oslo, janvier 2022)

Un dernier baiser déposé sur le front de ses enfants, puis sur les lèvres de sa moitié et Eirik rejoint Annabelle qui l’attendait dans le hall de l’hôtel. Si l’immortel n’est pas forcément ravi à l’idée de laisser sa famille dans un hôtel, qui plus est sans pouvoir rester à ses côtés mais il n’avait pas tellement le choix. Il se voyait mal les ramener en pleine réunion des Enfants de Prométhée. Alors pour une nuit, il était prêt à faire une exception – d’autant plus qu’il avait été très vigilant et avait vérifié l’hôtel avant qu’Astra et les jumeaux ne s’installent dans la chambre. La réunion avait lieu à cinq minutes d’ici, ce qui était également rassurant pour l’anglais. Retrouvant Annabelle, il lui offre un sourire avant qu’il ne se mette en route pour le lieu de rendez-vous. S’il aurait pu loger Astra dans le même hôtel que celui de leur réunion, il ne préférait pas prendre de risque. Si leur réunion était compromise, alors c’était tout le bâtiment qui serait en danger. « J’ai comme l’impression que cette réunion sera bien différente de celles que nous avons connu jusqu’à présent. » Il en avait la certitude, Eirik, alors que les immortels rencontraient de plus en plus de problèmes, que de nouvelles menaces semblaient prêtes à s’abattre sur eux au moindre instant. Habitué au climat polaire, il resserre toutefois sa veste autour de lui avant qu’il n’entre dans le grand hôtel devant les recevoir. Connaissant les lieux, ils se rendent ensemble vers la pièce où se déroulera l’assemblée des Enfants de Prométhée. Quelques membres sont déjà présents, qu’Eirik salue d’un signe de tête alors qu’il se débarrasse de son manteau. En apercevant Rosalyn, le blond ne peut que remarquer son ventre et ce que cela implique. « Je reviens ! » lance-t-il à Annabelle avant de faire quelques pas vers l’immortelle, déjà en route pour la rejoindre. Serrant son ancêtre contre lui, il ne peut qu’acquiescer. « Bien sûr. Astra sera ravie de te revoir, Lucian. Et puis… On dirait qu’on a quelques petites choses à se raconter. Félicitations à vous. » Un sourire sincère étire ses lèvres. Lui qui était père depuis quelques mois déjà considérait qu’il n’y avait pas plus grand bonheur et il était heureux que Rosalyn et Lucian puissent goûter à cette joie. Eirik salue à son tour Jung-Wan qui les rejoint bien que son sourire s’efface bien vite quand il comprend que les nouvelles à venir ne sont pas bonnes. Il n’était pas vraiment étonné mais l’entendre reste peu agréable. « Bien entendu. » s’empresse-t-il de répondre face à Rosalyn qui exige le silence sur ce secret qui les lie tous. « J’espère qu’on commencera assez vite, je n’aime pas laisser Astra et les jumeaux seuls. » L’aveu quitte ses lèvres sans réellement qu’il en ait conscience alors qu'il croise se sbras sur son torse. Au fond, l’inquiétude est toujours là, ce qui est plus que légitime après tout ce qu’ils ont traversé ensemble. N’importe qui serait inquiet à sa place, d’autant plus en ces temps troublés. « C’est différent cette fois, pas vrai ? » S’il interroge Rosalyn, il s’agit plus d’une question rhétorique qu’autre chose et il n’espère qu’une chose – qu’ils prendront des décisions qui permettront d’assurer la sécurité du plus d’immortels possibles.

actions d'Eirik:

(Oslo, janvier 2022)

En escale en Islande, j'avais quitté mon Japon pour me rapprocher au mieux de la Norvège. J'en avais profité pour passer les fêtes en compagnie de Hyun-Su, dans sa magnifique petite maison. De toute manière là-bas, tout est splendide. Même si on échange quasi tous les jours en ligne par les jeux vidéo, c'était fort agréable de retrouver la compagnie de celui que j'ai toujours considéré comme un grand-frère. Il m'aura fallu vingt-et-un jours pour rejoindre Oslo depuis la côte islandaise, à bord d'un voilier. Un jour de plus et j'aurais loupé la réunion des Enfants de Prométhée. Pourtant j'avais compté large, mais il faut dire que la météo n'avait pas été de notre côté. Arrivée en fin de journée, la nuit déjà tombée, je me suis pris une chambre dans un petit hôtel de quartier, préférant éviter celui rassemblant exceptionnellement trop d'immortels pour être parfaitement sûr.

Volontairement j'arrive sur le tard aux retrouvailles, ayant toujours eu un peu de mal à m'intégrer au sein des groupes. Une petite timidité qui ressort, l'appréhension de ce moment aussi peut-être. La dernière et première fois que j'y avais participé, c'était en compagnie d'Askhan le Sage. C'était rassurant d'y venir en sa compagnie, il connaissait tout le monde avec son vieil âge et c'était un homme respecté. Son absence déjà lourde se voit amplifié avec un tel évènement, cette sensation malaisante de porter de plus grandes responsabilités, sa voix éteinte trop tôt à mon goût. Retirant au vestiaire les couches qui me tiennent chaud dans ce temps glacial, j'apparais dans ma robe salopette en velours camel, avec un pull col roulé blanc aux brins de blé brodés. Certains visages me reviennent en mémoire, tous réunis en de petits groupes qui se connaissent. Ca me fait réaliser que je ne traîne peut-être pas suffisamment avec d'autres immortels. Mais ca ne m'a jamais bien dérangé. Après tout, je fais partie des plus jeunes ici à avoir moins de deux-siècles, bien que mes traits figés à vingt-quatre années ont tendance à faire oublier mon immortalité. Observant un moment en retrait, je finis par m'approcher du grand gaillard de l'assemblée, qui lui semble connaître bien trop de monde. Mes cheveux attachés en un chignon délicat, je dégage doucement ma frange de mes yeux. D'une main timide posée sur son bras, je l'interpelle un petit sourire aux lèvres. < Bonjour Lucian, ca faisait longtemps. C'est un plaisir de te voir ici, toujours aussi rayonnant. > Je lui dis bienveillante dans un anglais parfait au fort accent nippon, me penchant à peine par réflex pour le saluer.

actions d'Ayumi:

(Oslo, janvier 2022) Il sourit à Eirik et lui assure qu’il sera également ravie de revoir Astra avant de le remercier avec une fierté à peine dissimulée pour ses félicitations. En s’excusant, Lucian finit par se dérober et retrouver sa petite sœur d’adoption Annabelle. Retrouvailles inattendues et heureuses qui se ternissent lorsqu’il l’entend évoquer la situation et il répond, un poil préoccupé « Ha tu en as entendu parler … » Il n’est même pas sûr qu’ils parlent bien de la  même situation puisque celle-ci n’est pas précisément définie. Et puis bras dessus bras dessous, il l’emporte rencontrer de nouveaux visages en la taquinant lorsqu’elle affirme n’être pas bien sociable en compagnie d’immortels. « Tu sais, en-dehors de ma famille, de Rose et toi, je crois que j'ai juste passé trop de temps au milieu des mortel.le.s. », il répond tout en traversant la salle « Bah, faut se mélanger un peu. Rien de plus juicy qu’une petite immortal party ma p'tite Annau’i. » Sous son bras, son don de clairvoyance s’active et sans en comprendre complétement les raisons, il sent une pointe de mélancolie et de détresse émaner de sa sœur de cœur. Alors il tente de lui changer les idées, tout en lui frictionnant le dos dans un geste qui se veut réconfortant, il baisse le ton et lui désigne Vivienne qui vient d’apparaitre dans sa cape verte, il lui chuchote « Lui par exemple, bah c’est un serial fêtard. Tu lui répèteras pas, mais il organise ça plutôt bien. ». Puis sa voix s’éteint lorsqu’ils arrivent devant Maïa et Charlie, laissant place à un sourire. Il les salue à leur tour chaleureusement, agite la main pour indiquer qu’il ne s’offusque pas de celle que Charlie ne lui tend pas et constate sans surprise que certains se connaissent déjà. Plus rien ne le surprend de toute façon. La coïncidence chez les immortels tient de l’art de vivre. Avant que la conversation ne dévie, il tourne la tête pour apercevoir Ayumi qui vient le saluer, une main posée sur son avant-bras. < Bonjour Lucian, ca faisait longtemps. C'est un plaisir de te voir ici, toujours aussi rayonnant. > Un nouveau sourire et il accueille la nouvelle venue avec toujours le même enthousiasme. « Ha, tiens, ma sauveuse ! » Son regard rencontre celui de Maïa et penchant la tête il se reprend « Mes sauveuses. Quelle coïncidence. » Elles lui ont sauvé la vie, à la même époque, durant la même guerre et des mêmes dangers. Que de coïncidence, vraiment. « Je vous présente Ayumi, pour peu que vous ne la connaissiez pas … » indique-t-il aux autres, avant de décliner les prénoms de chacun à l’attention de la nouvelle venue. « Je vois que tu t’es bien équipé. J’ai l’impression que nous sommes tous… congelato.» le taquine Maïa en évoquant son équipement d’explorateur du grand froid et il hôche la tête vigoureusement « Ca fait deux cent ans que je milite pour des réunions sous les tropiques. Sans succès … » et puis la voix timide d’Annabelle les interroge « Est-ce que vous avez déjà assisté à ce genre de... réunions ? C'est ma première. ». Il répond « La centenaire, j’en ai fait qu’une, celui du dix-neuvième. » Et un sourire - un énième - le gagne en pensant aux circonstances de l’époque. Il n’était là que pour marquer des points auprès de sa future épouse. Agenda totalement intéressé. « Mais y'en a des plus petites, plus régulièrement. J'y accompagne Rosalyn des fois. » En parlant du loup, il l’a entendu ironiser sur son succès quelques secondes plus tôt et voilà qu’une petite main se niche au creux de son bras – encore faut-il en trouver un de libre – et que son épouse Rosalyn les rejoint. « Quel succès, je serais presque jalouse… ! ».  L’arrivée d’Hilmar interromps toutes les conversations et lorsque Rosalyn leur suggère d’écourter leurs retrouvailles pour commencer la réunion au plus vite, il s’exécute. La curiosité s’allume dans son regard en constatant que Jung-Wan et Hilmar sont en pleine conversation, il accompagne son épouse vers le canapé en faisant un signe aux autres qu’ils peuvent se joindre à eux s’ils le souhaitent. Il se poste juste derrière elle, debout appuyé contre le dos du sofa.

actions de Lucian:

(Oslo, janvier 2022)

Avoir Lucian à tes côtés est, comme toujours, une bénédiction. Il est probablement l'un de celleux qui te connaît le mieux aujourd'hui - aussi bien que ta propre constellation, envers qui tu n'as presque aucun secret. Son bras autour du tiens, son sourire et rire communicateurs, et ses explications sur qui vous entourent, te rassurent énormément et te permettent de repousser la vague de mélancolie qui t'a assaillie juste avant. Les présences de Charles et Maïa sont également agréables, et leur gentillesse te met entièrement à l'aise. Une jeune femme rejoint votre groupe et tu lui souris immédiatement, bien que tu ne la connaisses pas. Ta chaleur, tu ne peux t'en départir, même si celleux qui te connaissent savent ce qui renferme sous ce premier abord.

« Rose, » tu te contentes de sourire à ton amie, alors qu'elle rejoint son mari. Les paroles agitées qui vous parviennent aux oreilles ont ton attention, même si tu te forces à ne pas écouter ce qu'il se dit - malgré tes sens amplifiés - tout simplement par respect. Dans ce contexte, tu souhaites avant tout faire confiance aux personnes qui vous entourent. Tu acquiesces aux propos de Rosalyn et accompagne Lucian, te postant à ses côtés, ayant toujours préféré pouvoir te mouvoir librement. Tu cherches néanmoins Eirik du regard, un geste inconscient, alors que les événements de cette dernière année ont poussé votre constellation à toujours savoir où sont les autres. Ou presque, Santiago restant une exception. Lorsque d'autres ami.e.s de Lucian s'approchent de lui pour le saluer, tu acquiesces en forme de salut - et ne peut que laisser un sourire amusé de venir fleurir sur tes lèvres, vu la popularité de ton frère. Aucune surprise.

Ton regard se pose ensuite sur celui qui t'a été présenté comme le serial fêtard et tu glisses « Il est toujours comme ça ? » à Lucian, dans un murmure amusé à peine audible, bien consciente que ses sens développés lui permettront de comprendre sans soucis.

Actions d'Anna:

(Oslo, janvier 2022)

C’est un hochement de tête qui accueille la proposition de Rosalyn. Il est reconnaissant de pouvoir partir si la réunion venait à s’éterniser mais il espérait que ce ne soit pas le cas. Eirik croyait réellement en la cause défendue par les Enfants de Prométhée et, en plus de cela, il savait que les évènements récents allaient forcément mener à de nombreuses discussions qui soulèveraient bien des interrogations. Alors l’immortel comptait assister le plus longtemps possible à la réunion – même s’il savait que de toute façon, les décisions prises risquent de lui convenir au vue des membres participants et de leurs points de vue qui rejoignaient souvent le sien. « Merci mais ça devrait aller. Ils sont en sécurité. » Même si le risque n’était jamais totalement à zéro en raison des trop nombreuses menaces qu’ils devaient tous affronter, Eirik avait effectué moult vérifications avant de laisser son âme-sœur et ses enfants seuls et il était assez rassuré pour ne pas stresser du moins… pas trop. Son cœur se serre quand son aînée révèle le piège dont elle et Lucian ont souffert. Il ne peut qu’imaginer l’angoisse qu’elle éprouve en repensant à cette nuit et cette crainte de perdre l’être aimé, lui qui était passé par là quelques semaines plus tôt. « Et cet… Ami, où est-il désormais ? » L’anglais ne comprenait pas comment on pouvait si consciemment trahir un proche au point de lui faire perdre la vie. Ils étaient immortels, oui, sauf qu’à tout moment cette immortalité pouvait prendre fin sans prévenir. Pour celui qui n’avait recours à la violence que pour sauver sa vie ou celle de ses proches, il était même inconcevable le fait de volontairement blesser autrui pour ses propres desseins. Savoir qu’un traître était présent dans leur rang était plus inquiétant encore – rien de ce qu’ils diront ne sera véritablement secret, donc. Hochant la tête, Eirik laisse Rosalyn rejoindre son époux avec un léger sourire, avant d’examiner la pièce et ses occupants du regard. Dire que, peut-être, quelqu’un ici présent était un traître… L’idée lui fait grincer des dents alors qu’il reporte son attention sur Jung-Wan. « Je ne sais même pas par quoi nous allons commencer cette réunion tellement nous avons à discuter... » Ce qui n’était clairement pas une bonne chose. Il gardait quand même espoir qu’ils parviennent à trouver une solution, ou, au moins, un début, une esquisse qui leur permettrait de se défaire peu à peu de cette série d’ennuis dans laquelle ils se trouvent tous. Toutefois, toute conversation s’interrompt quand Hilmar fait son apparition, signifiant que la réunion ne tardera pas à commencer. Le saluant d’un signe de tête alors qu’il les rejoint pour échanger avec Jung-Wan, Eirik finit par s’excuser et prendre congés pour rejoindre Annabelle, situé à quelques mètres de lui. Il s’installe à ses côtés, impatient de débuter cette réunion. « Ça va ? » demande-t-il à l’immortelle, quand bien même ils étaient arrivés ensemble. Il savait toutefois à quel point ces réunions pouvaient être stressantes et a toujours à cœur de s’enquérir du bien-être des membres de sa famille. Toutefois, l’ancien viking se tait dès lors que le silence se fait, signe que désormais, tout allait commencer.

actions d'Eirik:

(Oslo, janvier 2022)

L'enthousiasme de Lucian ne fait qu'élargir mon sourire. Ca a beau faire quelques années, l'homme reste le même ; sociable au possible, un petit groupe s'est formé autour de lui. Un peu trop de personnes à mon goût pour que je puisse être suffisamment à l'aise. Toutefois je ne pouvais pas rester dans l'impolitesse à ne pas le saluer. Il me présente aux autres, des visages que je ne connais pas pour la plupart, sauf un : Charles. Habituellement j'ai du mal à retenir les visages, nombreux sont les mortels que je finis par oublier malgré moi. Mais lui… c'est différent. Le voir parmi nous me surprend une seconde, au bras d'une autre femme dont leur proximité est indéniable. A entendre son nom, Maïa, je réalise qu'elle est probablement une des rares étoiles de l'Antinoüs que je n'ai pas encore eu l'occasion de rencontrer. Sans m'imposer plus, je salue chacun dans un silence chaleureux et me retire tandis que les conversations reprennent. D'une oreille j'entends la femme de Lucian indiquer le lancement des festivités, même si le peu d'échos que j'ai pu avoir annonce des discussions pour le moins houleuses. Je me souviens de Rosalyn, lors de ma première réunion séculaire. A l'époque je ne faisais qu'accompagner le Sage, lui connut de tous et moi qui ne lâchais pas ses côtés. Une petite fée silencieuse qui n'a pas manqué un seul mot des échanges. J'ai d'ailleurs dans mon sac le carnet sur lequel j'ai retranscrit ce moment précieux, le faisait pour la première fois quitter sa cache au Japon. Je m'en vais m'installer sur un fauteuil, un peu isoler du reste. Je prends mes aises comme pour une session gaming, me positionne en tailleur, pose mon thermos de thé sur la petite table annexe et en remplacement du PC, sors un carnet vierge et un crayon. L'habitude de gribouiller sans baisser l'œil sur les pages blanches, un bout de mes pensées, une phrase que j'entends, l'esquisse d'un moment. Sagement j'observe les immortels s'installer et patiente l'ouverture du dialogue.

actions d'Ayumi:

(Oslo, janvier 2022)
< C'est donc de ça, dont il s'agit ? La question centrale de ce rassemblement du 21eme siècle, décider ou non de partir en guerre ouverte ? > Je m'étais vivement redressée sur mon siège, à entendre les paroles de Rosalyn. D'autant plus à la réponse tranchante de Hilmar apportée à Charles. Je n'avais pas réalisé jusqu'alors, que la situation en était arrivée à ce stade critique. J'en viendrais à m'en vouloir, d'avoir gardé mes distances avec les Enfants de Prométhée tout en poursuivant mes bonnes actions. < Nombreux sont ceux qui vivent et méritent la mort. Et certains qui meurent méritent la vie. > Je ne pourrais trouver meilleurs mots que ceux de Tolkien pour exprimer ma position. < Notre condition ne nous donne pas plus de droits que le moindre mortel. Simplement des devoirs. Défendre, se préparer à toute éventualité, oui. Attaquer, jamais. N'avons-nous pas eu suffisamment d'exemple parmi les mortels ? Des civilisations détruites, des populations ciblées, des villes effacées. Ne sommes-nous pas censés nous montrer plus sage ? La volonté de les protéger, nous protéger, ne se résout pas par la poursuite d'une guerre. Vous allez me dire qu'ils l'ont déjà initié mais qu'importe. Rendre coup pour coup n'est pas une solution. S'entretuer pour mieux s'anéantir, tous autant que nous sommes, les dits immortels. En voilà une bonne idée. > Je n'en reviens pas moi-même de ces mots qui s'échappent de mes lèvres, de l'emportement qui me gagne. Toute méditation foutue en l'air par quelques discours bien trop galvanisants pour de telles atrocités en prévision. Faire preuve de sarcasme m'est inhabituel tout comme afficher une opposition sans concession envisageable. Par ma voix je compte bien raviver la mémoire des autres, rappeler au bon souvenir cette étoile qui m'a été chère, sa mort ne signifiant pas sa disparation la plus totale. Il a bien trop foulé le monde durant ses cinq mille années d'existance, pour ne pas avoir marqué les consciences. < Beaucoup parmi vous connaissez le Sage, Askhan. Qu'importe la situation il n'aurait jamais opté pour une telle chose que la guerre. Je vous rappelle que la mort dans sa forme la plus banale nous touche aussi. > Immortel, ce terme n'a jamais eu grande signification à mes oreilles. Pas en ayant manqué de mourir définitivement plus d'une fois sous les bombes, les affres de la guerre justement. Pas après avoir perdu autant d'étoiles en un laps de temps si réduit. On me les a présenté pour m'accompagner l'éternité durant et voilà que 4 ont déjà rejoint la nuit. < Nous avons tous vécus des évènements aussi douloureux qu'incomparables. Si nos réactions n'y ont pas toujours été mesurées, elles doivent l'être aujourd'hui. Je ne dis pas de se laisser faire, mais simplement de ne pas avoir recours aux extrêmes. > Ces quelques mots sont plus à l'attention de Rosalyn et de Lucian. Ce qu'ils ont vécu est affreux et si je laissais ma clairvoyance prendre le dessus, j'en ressentirais probablement leur peine. J'ai conscience que ces mots sont désagréables à entendre ; je ne suis pas la mieux placée pour les prononcer. Mais il me semble nécessaire qu'ils soient dits.

actions d'Ayumi:

(Oslo, janvier 2022)

« Justement, nous ne sommes pas mortel·les. » Ta vois s'élève juste après Ayumi et tu n'hésites pas à venir trouver son regard. Tes iris sont douces, tout comme ta voix, mais elle ne tremble pas. Depuis plus d'un siècle, tu as rangé tes armes au placard et t'es tournée vers le pacifisme - amoureuse du monde et des peuples, amoureuse des cultures et de la vie. Néanmoins, la situation a changé et tu le mesures aussi bien que le reste des personnes présentes dans la salle - jamais tu ne sous-estimerais l'un·e d'elleux. « Cela ne nous rend pas meilleur·es ou supérieur·es, nous sommes tou·tes d'accord sur ce point, mais face à de tels événements, nous devons penser tel·les les immortel·les que nous sommes. » Tu comprends, sincèrement, les propos d'Ayumi - mais il y a un temps pour la paix et un temps pour la guerre, et celui de la paix est terminé.

« Nous ne pouvons nous contenter de réagir face aux actions de l'Ordre et jamais iels n'entendront raison - iels ne nous l'ont que trop bien prouvé, à de multiples reprises. La meilleure défense n'est pas l'attaque, c'est la défense - mais se défendre ne signifie pas simplement encaisser les coups, comme nous avons dû le faire depuis quelques temps. Il y a bien évidemment un juste milieu à trouver et j'ose espérer que la majorité des personnes ici ne cautionneraient pas des attaques comme nous avons pu nous-même les subir, » Ton regard se tourne inconsciemment vers Eirik, alors que ta main vient trouver la sienne. Le poids de sa capture pèse toujours sur les esprits de votre constellation - et aucun·e d'entre vous ne regrette ce que vous avez dû faire pour le sortir de là, les morts et blessés que vous avez laissés derrière vous, le sang que vos mains. « mais nous ne pouvons continuer notre passivité. Ce monde meilleur auquel nous aspirons, il ne pourra se faire que si nous agissons. La guerre est ouverte, qu'on le souhaite ou non, et nous devons nous adapter. Le temps du pacifisme est tout simplement passé. »

Actions d'Anna: