immortality is not a gift

TW: suicide, guerre, mort, maladie, incendie, mention de chasse.

[1649-1688] Naissande Nobuko, elle n’aura jamais connu sa mère qui est décédée quelques jours après suite à une violente fièvre et une infection post-accouchement. Son père est un samouraï ronin, sans aucune allégeance. Il y voit un potentiel chez Nobuko, une femme à marier et qui pourrait fonder une famille assez importante. Il lui aura empêché d’apprendre à se battre, à se défendre et l’aurait éduquée dans les préceptes d’être une femme japonaise, bonne à donner des héritiers. Nobuko avait un tempérament de feu et ne se laissait pas facilement faire. Sa relation avec son père restait assez houleuse… Elle se retrouve mariée à un seigneur, d’une bonne famille. Seulement, elle n’arrive pas à lui donner des enfants et pense qu’elle a un problème. Elle apprend quelques années plus tard qu’il est parti voir ailleurs et elle laisse cela faire. Elle sait qu’elle amène la déception pour son père, ce n’est pas grave. Elle aura essayé quand même dans le fond. Nobu se découvre être une bonne maitresse de maison et maitrise la parole pour faire taire quelques langues trop confiantes.

[1688] Incendie accidentel… Nobuko se retrouve à être une des victimes. Elle s’est réveillée entourée des flammes durant la nuit, elle a tenté de s’en sortir comme elle peut mais elle s’est vite retrouvée avec une jambe écrasée par une poutre qui lui est tombée dessus. Elle meurt brûlée vive. Sa vie aurait pu se terminer comme ça, toute sa vie s’est écroulée, sa maison, son mari, les domestiques… Il n’y reste plus rien. Seulement, elle se réveille ailleurs, dans de la terre. Elle réussit à revenir à la surface. Elle essaye de croire qu’elle est dans un cauchemar sans fin, qu’elle est punie pour ne pas avoir réussi à remplir le rôle qui lui est donné depuis le début.

Elle retrouve sa maison réduite en cendres. Elle se retrouve complètement à la rue et comprend qu’elle ne peut pas rester ici, surtout quand tout le monde qu’elle connait est persuadée de sa mort. Ça a été très compliqué pour elle et surtout flou. Elle a dû prendre la fuite pour s’isoler de l’autre bout de l’archipel.

Au fur et à mesure que le temps passe, Nobuko découvre qu’elle peut faire taire les gens par le ton de sa voix. Elle ne le fait pas exprès. Elle vit mal aussi le fait qu’elle se réveille avec beaucoup trop de cheveux, cela n’arrête pas de repousser quoiqu’il advienne, quoiqu’elle fasse. Elle aura beau les couper, jusqu’à s’en faire mal, ça revient toujours. Elle cherche de l’aide autour d’elle, pour la guérir de ce mal inconnu. Elle remarque également d’autres choses: elle ne prend pas une ride, elle ne vieillit pas du tout. Elle a la sensation d’être figée dans son âge, d’autant plus que ses plaies cicatrisent anormalement. Elle n’arrive pas à trouver le sommeil, face aux visages des personnes qui la hantent, ces voix et ses ressentis. Non, il n’y a rien qui va et c’est terrible. Elle s’est donné la mort, espérant y trouver la paix.

Nobuko réalise qu’elle se retrouve dans un cauchemar perpétuel et que c’est sa condamnation.

[1696] Rencontre l’homme qui va devenir son mari, tous les deux très solitaires, ils apprennent des choses l’un pour l’autre. Ils s’isolent pour vivre au fond de la forêt, à chasser, à apprendre à se battre. Nobuko retrouve enfin la paix pendant ces quelques années, elle se sent même accepté avec cet homme qui n’est pas effrayé par sa malédiction. Elle est restée avec lui jusqu’à sa mort. Elle a pu mourir avec lui mais elle s’est réveillée seule après cela. La solitude, elle fait bien plus mal qu’elle ne l’aurait pensé. Elle apprend à mieux la supporter quand elle comprend qu'il vaut mieux ne pas s'attacher à quelqu'un. Alors c'est ce qu'elle fait, elle reste seule, mange seule, dort seule, s'occupe d'elle seule. Il n'y a que sur elle-même qu'elle peut compter.

[1717-1738] Des années d’errance avec le sabre de son feu mari. Beaucoup la prennent pour une ronin. Beaucoup la dénigrent et la sous-estiment. Nobuko commence à se faire respecter comme elle peut, à vivre d’un minimum tout en voyageant dans l’archipel avant d’être recrutée pour de bon. Elle dort peu, mais se débrouille toujours comme elle peut. En 1738, elle croise la route des deux immortels au nom de Matheus et Lova. Cela se passe un peu mal, étant trop énervée contre eux: elle les prend pour responsable de sa malédiction, de son cauchemar sans fin. Elle ne veut plus les revoir.

[1742] À force de trainer trop longtemps dans son pays Natal. Nobuko finit par partir en Chine. Elle ne s’attendait pas à rencontrer Yixi dont elle envoie également bouler. Elle veut rien à voir avec cette histoire de constellation et des liens qui devraient être important. Elle ne les a pas choisi et elle ne les choisira jamais. Elle passe son temps en Chine jusqu’en 1845 où elle retourne au Japon. Elle s’est montrée très discrète, vendant des articles japonais, étant une petite commerçante sans renom. Elle attend juste que la mort vienne la prendre, mais elle continue toujours de l’ignorer.  

[1853-1868 ] Après avoir suivi une formation d’assassin pendant quelques années, Nobuko opère pour des clients qui sont contre le commerce avec l’Occident. Ils veulent à tout prix que le traité du commodore Matthew Perry soit signé. Elle se battra pendant longtemps, empochant les primes de ses contrats et les mérites. Seulement cela ne suffira pas parce que le traité aura été signé et cela se termine sur une nouvelle Ère, Meji. Nobuko serre les dents et va devoir faire ainsi.

[1877] Seulement la goutte était de trop durant cette année. Elle a complètement quitté le Japon pour aller vivre en Corée du Sud. Elle a été fichée pour avoir pris part à la révolte qui interdisait le port des sabres, elle ne voulait pas se séparer de celui de son mari. Hors de question. Elle se prend déjà un choc culturel avec ce nouveau pays, elle a du mal à se faire une place mais elle fait de son mieux.

[1910] Le Japon colonise la Corée. Nobuko sait qu’elle est encore fichée pour la révolte des sabres. Elle s’en va s’exiler en Chine. Elle est assez fatiguée de devoir s’enfuir à chaque fois, mais elle n’a pas le choix. Elle attend toujours que la mort vienne la prendre. Ça commence réellement à faire long.

[1934-1945] Onze ans de guerre, où elle ne s’est pas arrêtée. Nobuko en a été morte plusieurs fois et elle s’est toujours réveillée. Elle espérait pouvoir être en paix, mais cela est une option pour elle. Elle y a perdu sa dignité, son humanité, sa confiance, même le katana de son mari pendant un moment. Elle a dû le chercher dans les décombres, entre les corps. Elle n’a jamais arrêté de voyager, de se battre pour se sauver. Elle a tout vu, de ce que les mortels peuvent faire les uns contre les autres et ce depuis le début. Elle ressent une énorme fatigue, une énorme démotivation quand elle a vu les Américains gagner la guerre en lâchant les deux bombes les plus meurtrières qu’elle ait jamais vu. Traumatisée, plus jamais Nobuko ne retouchera les armes pour une cause belliqueuse. Elle s’en servira plus pour des causes personnelles ou pour les chasses.

[1985] Elle l'a ressentie alors qu'elle était tranquille en train de dépecer un animal qu'elle vient de chasser. Elle a senti la mort d'une nouvelle étoile, qui vient tout juste de rejoindre cette constellation qu'elle maudit et ignore au mieux. Elle les voit  dans ses rêves, qui agissent comme un rappel de corvée, à les revoir pour que ça s'arrête. Bonjour, au revoir et c'est fini. À partir de la chute du Mur de Berlin, elle peut voyager dans l'Ouest. Elle ne s'est pas particulièrement présenté à Rahim, mais elle le croise de temps à autre sans vraiment s'annoncer.

[2021] Elle ne s'attendait pas à autant de douleur en ressentant la mort d'une étoile. Nobuko s'est mise en colère, trouvant injuste le fait que ce soit Yixi qui soit décédée et pas elle. Au moins, c'est sûr qu'elle, elle ne manquerait à personne alors que Yixi... Bon. Elle a clairement coupé les ponts avec tout le monde en changeant de numéro et de pays pour partir en Lituanie. Elle reste introuvable pour un moment jusqu'à que Lova et Matheus la repère. Évidemment. Elle reste toujours dans son coin, à ne pas trop se mêler de tout le monde, vivant sa vie dans la plus grande solitude qui lui va très bien.