Je vous déclare... attends quoi ? - Skavi

Encore les vestiges d’une soirée bien trop arrosées, bien trop de beaucoup de chose d’ailleurs. Réveil compliqué, le mal de crâne qui tape un peu trop fort, premier réflexe avaler un doliprane, boite toujours rangée dans le tiroir de la table limite une routine le matin au réveil tellement tes soirées se suive et se ressemble et par conséquent les matins aussi. Checker le smartphone répondre à deux trois messages, quelques mails par ci par là et couper la sonnerie pour le moment, pas envie de te faire agresser dès le matin. Comment ça il est 14h ? Désolé on ne m’a jamais vraiment prévenu à partir de quelle heure ce n’est plus le matin, je trouve que le début d’après-midi c’est pas mal pour se réveiller et commencer la journée, je suis de mauvaise humeur sinon.  Direction la douche et même pas le temps de profiter de l’eau chaude qu’au bout de cinq minutes on sonne à la porte, tu soupire, sors de la douche en hurlant un j’arrive à qui ose s’exciter sur la sonnette. Peignoir enfilé je vins ouvrir l’air grincheux, un recommandé que je signe en saluant la personne et fermant la porte trop fort. J’ouvre cette fameuse lettre m’attendant à un truc du boulot vu la taille de l’enveloppe. Mes yeux parcourent doucement le papier et j’ai l’impression que je vais faire un arrêt cardiaque sur place, marié... époux... qu’est-ce que c’est ses conneries encore ? @Vivienne Lexington c’est qui ce blaireau ? Et c’est quoi ce prénom !

Une date 21 Septembre 2021 à 4h35, deux signatures dont une est la mienne. Je m’assieds sur le canapé, tente de me remémorer la date, où j’étais ? Qu'Est-ce que j’ai fait ? Je ne parvins même pas à me souvenir du visage de l'homme qui est dénommé ici comme mon époux. Je parcours mon répertoire, espérant avoir un numéro, mais rien du tout. Je me creuse la tête, putain comment je vais le trouver ? Je tente alors d’appeler le destinataire de ce papier, arrive à obtenir une adresse en inventant un gros mensonge et promettant d’envoyer un jeux vidéo, rien n'est gratuit dans la vie.  

Je m’habit rapidement, embarque le papier et file à ma voiture conduit jusqu’à cette fameuse adresse. Une fois sur place je sonne à l’interphone “Euh... bonjour, je crois qu’on doit se parler vous et moi je suis... votre maris apparemment” y’a pas plus direct.

Mon assistant m'a regardé par deux fois. Merlans frits qui bullent dans le vide, la bouche se fait silencieuse. Les sourcils qui se froncent ; un sketch ? Mais j'ai quand même bien vu son doigt appuyer pour laisser la personne monter. Je lisse ma veste d'un gris anthracite, masse mes mains, me préparant à écouter l'audacieux ou l'audacieuse, de nos jours, on ne sait plus. Ce qui me posait davantage soucis était de me dire qu'un.e etranger.e allait fouler le sol de mon atelier. Et comment pouvait-il le savoir ? Je pose mon gracieux fessier sur un meuble, à l'entrée, iel n'ira pas plus loin. Bras croisés, main droite triturant ma barbe naissante, pied gauche qui tapote le sol. Et enfin ! l'ascenseur arrive. Les portes s'ouvrent et je toise .. un homme. Plusieurs allers-retours sur sa silhouette et rien de bienveillant. Il n'était pas laid, on pouvait lui concéder ce point. C'est mon assistant que se montre plus avenant, proposant même une boisson chaude tandis que l'inconnu me tend un papier, que je relis beaucoup trop de fois dans l'espoir de chercher la blague. Mais non, ça venait bien d'un notaire. Le cœur s'anime plus vite. La salive s'avale plus rapidement. Je me fais violence pour ne pas jeter le papier. Mais demeurer dans le déni, ne va guère régler cette épine de mon pied. Je le regarde une ultime fois. Vous avez appelé quand pour divorcer ?

Qu’est-ce que j’avais encore foutus putain ? Je regarde la date tente de me remémorer la soirée, mais rien le trou noir le vide total, des éclats de rire par ci par là, une silhouette face à moi, mais c’est tout ce que j’ai en tête. Faut vraiment que je fasse gaffe, c’est un coup à finir dans une cave à la Mercie d’une femme qui ne trouve personne pour rester avec elle. Voiture garée et porte de l’immeuble qui s’ouvre, je panique dans l’ascenseur à savoir à quelle sauce je vais me faire cuisiner. Je me fais intercepter directement à la sortie, je sens le regard jugeur, comment lui en vouloir je fais exactement la même chose. Au moins ce n’est pas un moche et il ne semble pas manquer de quoique ce soit. Alors qu’est-ce que je fou la putain. Je ne dis rien, me contente de lui filer le papier, la preuve de ce que j’avance il a dû me prendre pour une groupie ou que sais-je d’autre. Mains dans les poches, parce que je ne savais pas quoi en foutre, j’écarquille les yeux à sa question “Pardon ?” je rie nerveusement “J’ai reçu le papier ce matin, mauvaise surprise au réveil je vous assure j’attends au moins une explication d’où sort ce putain de mariage qu’est-ce qui vous a pris ??” Clairement il à du m’obliger d’une façon ou d’une autre.

Les bras m'en tombent à son accusation. Je lève mon index pour faire taire mon assistant. Je ferme les yeux, puise dans mes chakras pour me rester calme. Cinq profondes inspirations et rouvrir les yeux. Réduire la distance entre l'homme et moi. Paume levée et mouvement rapide pour claquer sa joue puis je me recule. Respirer pour pas trembler à lui remettre les neurones en place. Je croise les bras et continue de le dévisager et me racle la gorge après de longues minutes. Déjà, on va cesser de m'accuser d'abus de faiblesse. C'est de la diffamation ce que vous dites là, le spermatozoïde égaré. Ensuite, je n'ai pas souvenirs de vouloir m'unir avec qui que ce soit. Surtout sans avoir fait un contrat de mariage. Et comme je trouve cet acte d'une idiotie sans nom, cela mérite encore moins d'initiative de ma part. Mais qui sait, vous aviez tout à gagner en me piégeant ? C'était une théorie ridicule. Personne ne pouvait se douter de mon véritable visage et encore moins que je disposais d'une véritable fortune accumulée au fils des siècles. Ou j'ai véritablement été imprudent ? Ca m'agace de rien me souvenir. Enfin, si, je me rappelle de sa tête .. Mais pas des intentions de luxure et pire d'union durable. Mon ami ici présent va contacter un très bon avocat et vous allez être qu'une poussière dans ma mémoire.

Je crois halluciner face à son geste, mais pour autant je ne réplique pas, non je rie à la place. J’ai juste l’impression que je vais me réveiller pour de vrai d’un instant à l’autre et au point où on est je n’allais pas en rajouter une couche en lui foutant volontairement mon poing dans la gueule “Il s’agirais de se calmer sur la violence cher époux” violence était un bien grand mot quand j’avais eu juste l’impression de me prendre une caresse sur la joue. Je tire doucement sur ma veste pour la mettre en place “Je vois qu’on ne se prend pas pour n’importe qui... Ecoutez je n’ai aucune foutus idée de qui vous êtes et je crois...” je regarde autour de moi “Que je n’ai strictement rien à vous envier donc on va stopper cette discussion stérile” Je sors ma carte de visite de ma poche et la tend à l’homme en face de moi, aucune réaction je la donne alors à son assistant “Contactez-moi ou envoyez moi les papiers directement je me ferais un plaisir de signer rapidement.” J’appuis sur le bouton de l’ascenseur. Signe de tête adressé à l’assistant, tandis que je toise encore une fois ce Vivienne de haut en bas “Messieurs bonne journée” et je quitte le bureau sans avoir forcément plus de réponse de ce qui s'est passé cette fameuse nuit.

FIN