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(#) Jötunheim - Eldrid    Lun 29 Mar - 17:11

Le regard fossilisé par le froid. Le visage tanné par le vent. Elle reste là, suspendue aux sons du ressac de l’eau venant à percuter lentement la bordure du canal. Les embruns iodés se distillent dans les airs jusqu’à venir remplir chaque alcôve de ses poumons d’une fragrance salée. L’atonie. L’atonie en seul mantra dans son crâne et les idées en bruine sur sa conscience ; elle connaît ce sentiment sans pour autant pouvoir mettre un mot dessus. Il y a le manque qui la grignote de part et d’autre de sa cage thoracique. Il y a cette nostalgie inconnue qui la ronge pourtant jusque dans sa chair - ankylosant son esprit d’une irréductible sensation d’indigence. Les souvenirs sont desséchés dans sa tête, stérile de cette vie d’avant dont elle ne grappille que des fragments. Une vacuité bien difficile à remplir, même pour une guerrière de son espèce. Qu’est ce qu’elle cherche ? ou est-ce qu’elle va ? Que lui reste-t-il ? Des vertiges. Des vestiges. Des voltiges.
Alors elle sature les vides comme elle peut, Ceallach ; à grand renfort de rencontres hasardeuses, d’aventures éphémères et de périples périlleux. Mais tout ça, ne comble jamais très longtemps l’âme baroudeuse qu’elle transporte. Si bien que même le danger ne suffit plus à approvisionner son système nerveux d'épinéphrine.
Le nouveau millénaire à peine entamé, elle se demande combien d’autres elle en verra. Ses yeux cobalt froissant la ligne d’horizon bercée par les dernières lumières du jour - dans des teintes rose pâles et orangées - l’irlandaise s’interroge sur le sens de son immortalité. 12 ans se sont écoulés maintenant, depuis ce fameux jour où recrachant la terre de ses bronches, Ceallach arracha sa mort de la tombe de feuilles mortes et de boue dans laquelle on la jeta. L’amnésie comme seule compagnie. Et l’errance comme seul secours. Elle a parfois l’impression que c’était hier. Que l’aube est à peine consumée dans sa nouvelle existence - à l’image d’une cigarette dont on tire la première taffe salvatrice pour en libérer les volutes. C’est vrai, A son échelle, elle n’est qu’au matin de son ère, elle le sait bien.  Et pourtant, la voilà déjà lasse de cette pérennité dont elle ne sait que faire, ni avec qui la partager.

Alors elle fonce toujours tête baissée. En proie à une animosité spontanée. La férocité comme seul recours à ce qu’on s’efforce - en vain - de juguler chez elle : la liberté. l’âme bravache et revêche sous un minois de ruses et d’impertinence ; de la dynamite humaine à peine corsetée en habit de femme. Bien plus dévastateur qu’une attaque atomique. Bien plus radioactive qu’une explosion nucléaire. Parce qu’elle se fait à l’idée selon laquelle quitte à vivre par delà les lois naturelles, autant le faire jusqu’à s’en brûler les os. Elle se redresse et arrange sa capuche sur sa tignasse blonde avant de déambuler encore un peu dans les rues de la ville, s’imprégnant de l’atmosphère sybilline des artères. Quelques badauds traînent des pieds, d’autres chantonnent quelques refrains de musiques dans leurs langues qu’elle a bien du mal à décortiquer - bien qu’elle en ai appris le langage sommaire afin de communiquer. Elle a fini ses recherches depuis la veille, pour autant elle n’a pas encore trouvé la volonté de quitter le pays. La fascination pour les paysages glacés - probablement- l’envie de s’ancrer un peu plus à l’instant présent sans avoir à songer à demain - surtout. Ceallach n’aime pas avoir ce sentiment de ne faire que passer pour finalement se faire engloutir au milieu de tout ce fourmillement humain. Ceallach trouve sa satisfaction à apposer une empreinte, aussi minime soit elle, dans chaque endroit qu’elle explore. Que cela soit un souvenir intense ou un échange fugace - quelque chose pour rassasier son impression viscérale d’avoir compté un jour.

C’est devant un salon de tatouage qu’elle s’arrête, prompte à suivre ses pensées titillant ses pulsions avec vélocité. D’un coup d’oeil, elle avise la devanture et se laisse cajoler par cette indescriptible attraction qui en émane. Depuis son retour à la vie, Ceallach s’est vu flanquée d’une intuition surdéveloppée instigant certaines de ses décisions, la poussant souvent à prendre de nouvelles directions. Et elle n’est pas le genre de femme à lutter contre ses instincts, l’irlandaise, ni contre sa propension d’ailleurs. C’est donc sans vraiment d’hésitation qu’elle pousse la porte du salon pour entrer à l’intérieur beaucoup plus accueillant que la pluie commençant à tomber à l’extérieur. Tout en se dirigeant vers le comptoir, Ceallach scrute les murs et ôte sa capuche, captivée par l’ambiance. “ Y’a quelqu’un ?” qu’elle hèle dans un danois écorché de son accent. “ Bonjour. J’sais bien que vous allez probablement fermer mais… Je me demandais si vous accepteriez de me laisser un peu d’encre sous la peau. je dois partir demain et ....” Et de se stopper net à l’entente de sa propre demande - qui lui semble aussitôt insipide. D’ailleurs, elle ne sait même pas si elle se fait correctement comprendre et entendre parler seule au comptoir, fouillant des yeux l’arrière salle dans l’espoir de voir apparaître une silhouette “ … Ouais c’est trop con. Vous devez entendre ça tous les jours. Pour l’originalité on repassera. ”  Puis en plus, elle sait même pas quoi se graver sur l’épiderme. Question tourisme, on a fait mieux.






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(#) Re: Jötunheim - Eldrid    Ven 2 Avr - 22:53


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▬ ft. @Ceallach Heathcliff

Le froid rassemble les gens, oui, mais seulement s’il y a un feu au milieu.

Un dernier coup de gaze imbibée d’antiseptique sur la zone que tu viens de terminer de tatouer, posant enfin ton dermographe de l’autre main et tu finis par déclarer à ton client que tu en as fini. Pour aujourd’hui en tout cas car tu as encore quelques heures de boulot devant toi la semaine prochaine pour terminer son dessin mais pour le coup, cela reste un soulagement autant pour lui que pour toi. Tu as déjà un peu plus de 5 heures avec lui pour commencer la grosse pièce qu’il t’a demandé le mois dernier qui lui prend le bras droit en entier quasiment, même si tu n’as fait que 50% du dessin environ aujourd’hui. Il soupire encore de soulagement de savoir que ça en est fini pour aujourd’hui quand tu enlèves tes gants avant de te lever enfin de ce putain de tabouret que tu maudis depuis une heure environ à te faire autant mal au cul. Franchement, il faut vraiment que tu demandes à faire changer vos tabourets pour des boulots aussi longs !

Tout en continuant à discuter avec ton client, tu le raccompagnes jusqu’à l’avant du salon de tatouage. Une fois au niveau du comptoir, tu lui rappelle encore les consignes de soins pour la première partie de son tatoo tout frais et vous prenez rapidement rendez-vous pour la deuxième partie. Encore un peu de blabla entre vous et il finit enfin par partir, te permettant de lâcher un long soupir avant de rejoindre Lars, ton collègue, dans la salle de pause à l’arrière. Odin merci, il t’a déjà servi un café que tu trouves largement mérité pour le coup. La journée est presque terminée et dehors le soleil est déjà en train de se coucher. Vous n’avez pas d’autres rendez-vous pour aujourd’hui et alors que vous êtes tranquillement en train de discuter de tout et de rien, tu finis par dire à Lars d’y aller, que tu t’occupes de fermer le salon dans une vingtaine de minutes.

Ton collègue partit – après beaucoup de remerciements pour que cela reste supportable – tu retournes dans la pièce de travail où tu étais quelques minutes avant pour ranger tout le matos que tu as laissé en plan au profit de ton café. Tu es encore en train de démonter et ranger ton dermographe quand tu entends la porte d’entrée du salon signaler l’arrivée de quelqu’un. Assez vite suivi d’ailleurs par une voix féminine avec un accent clairement étranger demandant s’il y a quelqu’un dans un danois assez écorché. Une chose qui te fait sourire alors que tu prends quand même le temps de finir de reboucher les bouteilles d’encres encore ouvertes. La jeune femme à l’accueil continue de parler, toujours en écorchant ta langue avant que tu ne te décides enfin à bouger, toujours avec ce sourire en coin amusé sur les lèvres. Quand tu arrives enfin sur le pas de la pièce d’accueil et que tu découvres la blonde, plutôt agréable à l’œil il faut bien l’avouer, juste à côté du comptoir, tu as toujours ce sourire amusé en coin.

- Votre danois est vraiment merdique.

Lances-tu alors en anglais – que tu parles mieux que l’étrangère ne parle danois heureusement – et de but en blanc tout en croisant les bras au niveau de ton torse et en appuyant ton épaule contre la séparation entre l’accueil et les espaces de tatouage du reste du salon. Oui, bon, tu reconnais aisément que le patron de ce salon ne t’a pas vraiment embauché pour amabilité infaillible envers les clients. Au contraire, dès qu’il peut t’éloigner du comptoir quand le client n’est pas un habitué, il le fait. Mais pour le coup, il n’était pas là aujourd’hui et voilà dix minutes maintenant que Lars est parti, te laissant donc comme seule employée encore présente au salon.

- Je parle anglais, vous fatiguez pas. Je sais que notre langue n’est pas la plus simple.

Enchaînes-tu assez rapidement, et toujours en anglais et avec ton sourire amusé au coin de tes lèvres. Bon, vu que tu t’exprimes déjà dans cette langue, elle a dû comprendre que tu savais le parler mais autant préciser quand même que tu gères plus qu’une phrase. Les joies de l’immortalité… Et de l’aménagement de Citlalli à New-York aussi, même si ça, c’est une autre histoire. Et oui, tu te permets même de plaisanter un peu sur ta langue, mais d’un autre côté, tu n’as pas tout à fait tort sur le fait que le danois n’est pas des plus simples à apprendre. Et dire qu’à l’écrit, c’est encore pire…

- Mais sinon, oui, je ne devrais pas tarder à fermer, oui, j’entend ça quasiment tous les jours et pour le tatouage, tout dépend de ce que vous voulez faire. Si c’est une grosse pièce, désolée mais je sors à peine d’une réalisation qui m’a pris 5h alors…

Finis-tu enfin par répondre à ses questions tout de go et toujours avec ce petit sourire amusé en coin. Si tu laisses ta dernière phrase en suspens, tu fais comprendre quand même d’un geste de la main que tu ne comptes pas te lancer dans quelques choses qui va prendre beaucoup de temps à cette heure. Tu finis pourtant par te détacher du mur pour avancer un peu et te placer enfin derrière le comptoir, histoire de quand même essayer d’accueillir un peu mieux ta potentielle cliente surprise du jour.

- Une idée de dessin ? Ou je vous laisse regarder les modèles qu’on a ?

A peine ta question terminée, tu sors déjà de derrière le comptoir deux classeurs que tu poses devant la belle blonde. Bon, il y a aussi les différents modèles au mur, dont les tiens occupent une bonne partie du mur à ta gauche, mais tant qu’à faire, autant tout lui sortir. Au moins, on ne pourra pas lui reprocher de ne pas laisser de choix à Miss Surprise.

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(#) Re: Jötunheim - Eldrid    Jeu 8 Avr - 17:43

Le rire de l’irlandaise se fait rauque lorsqu’il ricoche sur les murs saturés d’estampilles pour parsemer l’atmosphère de résonances cristallines. Le bagout de la brune s’interpose à sa maladresse verbale et titille déjà le sens provocateur de la blonde ; et la réaction ne se fait pas attendre, lorsque d’une voix fraiche, elle répond dans son anglais familier. “ On peut pas m’enlever l’effort d’essayer. Et ça, vous devez pas en voir souvent d’la part des touristes qui se contentent de vous demander de leur tatouer Mjöllnir sur le derche parce que c’est troooop cool d’avoir un souvenir viking. ”  Articulation ironique et bien trop aiguë sur la fin de la palabre pour ne pas paraître cinglante. La réplique est aiguisée, autant que le sourire qu’elle arbore avec dérision de tous ces flâneurs en quête d’un peu d’exotisme sans en connaître le moindre sens - non pas qu’elle soit une connaisseuse absolue de la culture scandinave, mais Ceallach a au moins la prétention de se plonger à même la civilisation dès lors qu’elle pose pieds à terre sur un autre sol que le sien. Ses yeux céruléens vadrouillant entre l’expression de tatoueuse et la pièce à l’atmosphère intimiste, Ceallach admet volontiers les fautes que sa verve étrangère dépiaute jusqu’à en écorcher la syntagme ; Après tout, ses réels talents de langues n’ont absolument rien à voir avec la linguistique, au final. mais peut-être que le moment est mal choisis pour suggérer un tel trait d’humour. Alors, elle préfère aviser en premier lieu son interlocutrice ; jolie avec ses yeux aussi glacés que le pays qu’elle représente. L’ébauche de sa silhouette sous ses prunelles incite l’irlandaise à gratter sur la surface revêche de la femme.

Haussement d’épaule amusé. “ ma langue natale non plus, et pourtant toute la beauté des choses est dans leur complexité.” Qu’elle argue, l’air mutin sur le minois solaire. C’est au gaëlique qu’elle fait référence et non à cet anglais rude, pourtant parfaitement policé sous sa langue - héritage d’un empire auquel elle n’est pas sûre d’appartenir véritablement. Car de toutes ces choses qu’elle traîne au travers sa mémoire entachée, elle ne retient que ses origines beaucoup  trop tannée sur sa peau pour s’en défaire - même après l’amnésie lui ankylosant la cervelle. Ceallach, et l'émeraude dans la chair. Ceallach et son île en repaire. L’irlande pour animer la valve de son myocarde vibrant d’une liberté exaltée. Alors, bien sûr, elle peut aisément accepter l’idée que la brune ne soit pas réceptive à sa prononciation élimée de son langage. “ J’ai pas d’idée prédéfinie. Généralement je me contente d’écouter des histoires qui me percutent et me les faire encrer sous la peau, pour que ça ait un vrai sens.” Les coudes sur le comptoir, le sourire vermeil sur la bouche, la blonde zieute la tatoueuse se rapprocher du comptoir. C’est ce qu’elle est, Ceallach ; une impulsion vivante qui ne se modère jamais de limites ou de frontières à chaque désir qui la transcende. L’instant lui paraît bien suffisant à remplir son existence d’un fourmillement de sensations intenses sans qu’elle n’ait à se préoccuper de ce qui viendra après les tumultes du présent. Même son immortalité ressemble à un éphéméride dont la temporalité s’effeuille au rythme des battements de son coeur. “ Vous essayez de me refourguer un papillon ou un signe chinois?” Qu’elle taquine avec malice lorsque la femme lui propose des modèles prédéfinis - pas de quoi titiller suffisamment sa convoitise mais suffisamment interessant pour qu’elle lutine la brune de son entrain piquant. “ Le talent est certain, j’en conviens, vous êtes très douée de vos doigts ça ne fait… Absolument aucun doute….” qu’elle susurre entre ses lippes en poinçonnant chacune des syllabes, un doigt posée sur sa moue polissonne. “ … Mais j’aspire à quelque chose de plus personnel, j’dois admettre.” Alors, c’est avec un regard embrasé par une flamme indicible que la blonde penche la tête sur le côté pour flanquer ses yeux dans ceux de la belle. “ Et vous? Est ce qu’il y a un truc, une histoire que vous aimeriez raconter sur… La peau de quelqu’un ?” Parce que c’est viscéral pour elle. Vital, même, que de se marquer des fragments de récits, des lambeaux des autres. de tout ce qui est laissé dans les silences et les oublis.
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(#) Re: Jötunheim - Eldrid    Sam 1 Mai - 18:34


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Le froid rassemble les gens, oui, mais seulement s’il y a un feu au milieu.

Heureusement, tu ne sembles pas être tombée sur le genre de femme susceptible au possible qui t’aurais fait un scandale pour avoir osé lui dire que son danois était pourri. Au contraire, la blonde de l’autre côté du comptoir semble plutôt bien le prendre et en rit même. Tant mieux d’un côté, cela t’évite d’avoir une discussion désagréable avec cette blonde qui ne l’était pas du tout à regarder. Et tu te mets même à lui sourire quand elle finit par te dire qu’au moins, tu ne peux pas lui enlever le fait qu’elle ait fait l’effort d’essayer de parler dans ta langue. Ce qu’elle dit avec un sarcasme qui te plait bien est loin d’être faux en plus vu le nombre de touristes étrangers que vous voyez passer et qui sont prêts à se faire tatouer à peu près n’importe quoi, même ce qu’ils ne savent pas dire correctement, tant que ça fait un peu viking, "parce que c’est trop classe"…

- C’est vrai, j’vous accorde ce point… Surtout que certains n’arrivent même pas à dire Mjöllnir correctement.

Plaisantes-tu à moitié quand tu finis par lui répondre, préférant taire cependant le nombre réel d’étrangers que tu dois reprendre sur la prononciation de certains noms emblématiques de la culture de ton peuple. Si cela fait parfois mal aux oreilles de tes collègues, tu dois te retenir parfois de lui dire que toi, ça te fait plus que mal aux oreilles mais aussi au cœur en tant que véritable viking de naissance. Mais ceci reste un autre débat, un secret bien gardé, qui n’a pas sa place ici. Et comme pour bien te le faire savoir, la blonde en face de toi reprends assez rapidement la parole pour laisser sous-entendre que l’anglais n’est pas sa langue natale, comme pour toi.

- Ok, maintenant, c’est moi qui ait l’air conne. Vu votre niveau en anglais, je pensais que c’était votre langue natale.

Un sourire toujours au coin de tes lèvres, tu avoues sans le moindre problème ça, t’étant laisser piéger. Tu te retiens pourtant de te montrer plus curieuse que ça et de lui demander d’où elle est originaire, te doutant bien que de toute façon, vous aurez encore le temps de parler de ça pendant que tu lui mettras de l’encre sous son derme. Ce qui te fais revenir à la raison de la présence de cette belle blonde dans le salon de tatouages, en profitant même pour lui demander si elle a une idée du motif qu’elle veut se faire dessiner sur la peau. Si elle te répond presque au tac-au-tac qu’elle n’a pas d’idées prédéfinies, tu commences à t’avancer vers le comptoir pour lui proposer déjà des dessins de bases, histoire de voir dans quelle direction partir pour lui proposer quelque chose qui lui conviendrait. Surtout que la suite de ses paroles te plaît plutôt bien pour le coup, te rassurant un peu sur le fait que tu n’as pas à faire à une de ses bimbos qui ne prennent pas plus que ça les tatouages au sérieux, se contentant de se faire noircir la peau du premier dessin qui passe et leur plait sans chercher à en comprendre la signification alors qu’elles le porteront sur elles tout leur vie. Enfin, à moins de faire appel au laser mais cela laissait quand même une marque au final.

Un nouveau rire assez léger t’échappe quand elle te voit sortir les classeurs de dessins prédéfinis et qu’elle te demande si tu ne vas pas essayer de lui refourguer un dessin bateau comme n’importe qui d’autre pourrait lui faire si elle aimait ce genre de conneries. Comme quoi, tu as bien de ne sortir que les tiens et pas ceux de tes collègues.

- Il ne manquerait plus que je vous fasse un signe chinois que je ne comprends pas pour immortaliser votre séjour au Danemark.

Lâches-tu toujours dans un léger ricanement pour bien lui montrer que tu n’es pas vraiment ce genre de personne. Au contraire, tu l’aurais sans doute viré du salon si elle avait fait l’erreur de te demander ce genre de chose après t’avoir dis vouloir un souvenir de son passage ici. Surtout après ta session de tatouages de cet après-midi, il faut bien l’avouer. Passer autant de temps sur un dessin, ça peut mettre ta patience à rude épreuve et ce malgré ton âge certain et insoupçonné par tous ceux qui t’entourent ici. Relevant enfin le regard vers la blonde, tu réalises alors qu’elle est bien plus proche de toi que tu ne le pensais, tes sens aiguisés semblant s’être mis en sommeil. C’est vrai qu’il n’y a plus que le comptoir maintenant entre vous deux et vu la façon dont elle s’appuie dessus, cela semble soudainement la déranger. Mais tu restes tout de même concentrée sur ce que tu étais en train de dire avant de te faire surprendre de cette façon, comme si tu cherchais à prouver que tu es une vraie pro. Et balayant mentalement aussi la voix de ton collègue dans ton crâne te disant encore tout à l’heure que tu devrais t’amuser un peu plus.

- Non, je laisse ces conneries à mes collègues. Je suis bien trop fière de la culture de mon pays pour m’écarter des dessins liés à ça. Ca se voit un peu sur mon corps je crois.

Enchaînes-tu finalement, ton regard toujours ancré dans celui de la blonde en face de toi et en désignant d’un geste rapide de la main ton tatouage assez visible au cou. Bien sûr, ce n’est pas le seul que tu arbores sur ton corps, comme tu l’as laissé sous-entendre avec un sourire en coin mais tu portes un haut à manches longues aujourd’hui, t’empêchant de montrer celui à ton avant-bras gauche qui reste le deuxième plus visible en tant normal. Mais bon, tu te connais suffisamment pour savoir qu’elle le verra quand même quand vous passerez à la partie tatouage car tu ne pourras pas t’empêcher de relever tes manches jusqu’aux coudes. Tu t’apprêtes pourtant à revenir au présent, pour lui demander si elle préférait partir plutôt sur des runes ou sur un dessin quand elle reprend la parole, une expression joueuse sur le visage quand elle commence à parler de ce que tu sais faire de tes doigts. Et voilà que tu entends encore Lars dans ta tête te dire de t’amuser alors que le léger sourire que tu avais au coin des lèvres commence à gagner légèrement du terrain. Au moins, elle te fait clairement comprendre ce qu’elle veut, encore un peu pour elle concernant ta patience. Si bien que tu finis presque par te faire joueuse à ton tour, légèrement charmeuse, mais pas si facile pour autant.

- Je doute que vous soyez partante pour que je vous fasse le même tatouage que celui que j’ai fait à mon ex.

La voix un peu plus basse que quelques instants auparavant, tu te montres quand même taquine à ton tour à ce sujet. Un léger pincement au cœur te prend pourtant, sans réelle surprise pour toi, quand tu parles de façon détournée de Mithra, te rappelant encore ce tatouage que tu lui avais fait justement. Même si tu ne comprends pas pourquoi l’image de Xandra t’est apparu également l’espace d’une demi-seconde. Ok il vous est arrivé de coucher ensemble quelques fois toutes les deux, quand tu dérapais, et tu lui as déjà fait un tatouage aussi mais en quoi cela est en rapport avec ce que tu dis à la blonde en face de toi ? Comme quoi, tu es vraiment en plein déni sans même t’en rendre compte…

- Mais je connais bien d’autres histoires qui pourraient faire l’affaire pour vous…

Reprends-tu à l’adresse de la blonde une fois l’image de l’autre petite blonde chasser de ton esprit, et toujours de façon assez joueuse pour le coup. Tu prends à ton tour appuie sur le comptoir, tes mains de chaque côté de ce dernier et ton visage se retrouvant alors à quelques centimètres seulement de celui de la blonde.

- Vous avez un thème de prédilection ?

Ta question n’est plus qu’un murmure taquin à ce niveau-là, le léger sourire que tu affiches ne faisant que renforcer ce côté joueur que semble avoir réveillé cette blonde chez toi. Après tout, on t’a dit que cela te ferait du bien de t’amuser un peu non ? Alors pourquoi s’en priver quand une femme comme ça semblait aussi partante que toi à le faire ?

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(#) Re: Jötunheim - Eldrid    Sam 12 Juin - 13:19

L'atmosphère trônant dans la boutique lui plait. Ses instincts la pousse à y déceler une histoire singulière - n’est ce pas en raison de cette femme qui se tien là devant elle ? - elle dégage quelque chose de fort, quelque chose qu’elle ne sent pas avec la plupart des mortels. Sa clairvoyance : c’est encore un talent qu’elle a bien du mal à maîtriser mais qui se juxtapose avec efficience à ses intuitions primaires déjà fortement intégrées à sa condition. Ceallach se fit avant tout à ça : à ses pulsions parfois poussées à leurs comble, à ses palpitations cardiaques - puisque son coeur bat encore malgré le sceau de la mort ayant scellé son sort - à ses pressentiments la menant toujours à explorer tous les secrets que les autres s’évertuent à dissimuler sur une épaisse couche de goudron et de ténèbres.
L’électron est libre. Mais manque considérablement de quoi s’épanouir intégralement depuis que sa mémoire défaillante a capitulé. C’est peut-être pour ça, Ceallach, qu’elle comble les vides comme elle peut ; toutes ces intermittences silencieuses où elle se trouve confrontée à l’écho de sa vie à essayer, en vain, de retrouver ces voix inconnues hurlant dans sa caboche sans qu’elle ne puisse en découvrir les visages.

Et elle aime bien cet endroit. Ces contrées froides, sauvages, où l’air y est marqué par l’embrun d’une grande histoire. Elle y admire la civilisation, la culture, la beauté des paysages - se fond dans l’ambiance ankylosée de mysticisme et de force. C’est pour toutes ses raisons que Ceallach assume sa volonté à emporter un brin de ce pays avec elle ; pas à la manière touristique ni à celle des ignares - mais avec son engouement naturel pour les mystères. “ C’est parce que je suis Irlandaise. Ma langue natale… ça restera toujours le gaëlique irlandais, pas la langue la plus facile à dégoiser j’vous l’accorde. Mais oui, je parle l’anglais tout aussi bien.” Sourire affable sur ses lèvres qu’elle étire avant de sonner en rictus souple.  Un détail auquel elle tient, malgré son usage de l’anglais, dès lors qu’elle retourne sur ses terres, s’il n’y a pas lieu à user de l’héritage de l’empire britannique, Ceallach claironne ses palabres dans d’autres teintes. A ce jour, le conflit ayant encombré ces dernières décennies entre les anglais et les irlandais ne peut avoir échappé à quiconque ; Ceallach en est morte, un jour - du moins le pense -t-elle, après avoir appris avoir jouer un rôle dans ces affaires politiques par le biais de sa plume caustique. Mais, elle n’en a jamais su plus. Et peut-être, est ce pas si mal. Cependant, ses racines, elle les arbore fièrement. Se refuse à abandonner ça aussi dans les méandres de sa vie perdue.

Elle aime l’unicité Ceallach ; pas qu’elle ait la prétention d’être particulière ou singulière au point d’imaginer être un élément essentiel à un schéma universel bien strict - non, elle sait bien que cette foutue planète continuerait de tourner tout aussi bien si elle venait à s’en effacer, là n’est pas son orgueil à la belle. Anticonformisme lui correspond bien mieux. Parce que il y a toujours ces zones d’ombres qui perturbent les pensées de Ceallach ; celles dans lesquelles elle a l’impression d’être à l’étroit dans les codes qu’on tente de lui instiguer. Elle ne s’y résoud que rarement, d’ailleurs, à les endosser. Les bras croisés, la blonde avise la femme - son air sérieux, le bleu glacial de ses yeux ; l’expression rocailleuse de son visage. ça lui plait, ce genre de personnes dégageant naturellement une certaine force, et une armature en fer solide. “ Et il y a de quoi. J’ai lu la völuspá en venant ici. J’pense que votre culture a absolument rien à apprendre aux autres.”

C’est peut-être par envie de creuser le minois de la belle que Ceallach se montre alors bien plus joueuse. C’est que le tatouage autant que la tatoueuse lui paraissent interessants désormais - si bien qu’elle pousse un peu plus loin dans ses retranchement afin de voir jusqu’où elle peut écailler la solide armure de la viking. Sourire mutin, oeillade pétillante. l’irlandaise referme machinalement les estampilles pré établies et replonge dans les yeux céruléens de l’artiste. “ ça dépend, ça me porterait chance?” qu’elle susurre en faisant glisser la taquinerie entre ses dents retroussées sur ses lippes. L’intêret est piqué à vif - d’autres histoires ? Voilà que la blonde s’intrigue, se fascine désormais. Doigt sur la bouche, tête penchée sur le côtée, appuyée sur le comptoir, Ceallach décortique la brune avec une avidité singulière. “ D’autres histoires? Lesquelles ? Qu’est ce qui vous vient ?” La proximité, loin de la gêner enjôle le caractère spontané de la femme. Peut-être est-ce du à tout ce qui se dégage de cette femme au caractère bien trempé de ce qu’elle peut en juger, où son don de clairvoyance qui la pousse à titiller un peu plus celle-ci d’en l’espoir d’en déceler d’autres mystère - mais quoi qu’il en soit, à cet instant, Ceallach apprécie ce simple échange. C’est un souvenir peu commun qu’elle gardera dans un coin de sa mémoire : elle en est certaine.

Alors, lorsque la brune rentre dans ce jeu quelque peu cajoleur dont elle s’est faite initiatrice, la blonde poursuit ses approches. Mains sous le menton, réflexion de quelques secondes durant lesquelles elle égraine un léger filet d’air entre ses lèvres et la voilà qui hausse innocemment les épaules. “ Les voyages. Les plaisirs de la vie. Mais je suis pas sûre qu’on puisse tatouer ça... avec de l’encre du moins.” Sous entendu à peine maquillé par son minois insolent. C’est dans un soupir que Ceallach amorce un nouveau sourire. “ Je crois que je vais devoir me contenter d’un symbole runique non?” provocation amusée plus qu’autre chose. De toute évidence, la tatoueuse ne semble pas être moins disposée qu’elle à rester sur le simple plan artistique, à moins bien sûr que ses sens ne la trahissent. Et quand bien même, se contenter du tatouage, elle prendra tout de même.
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(#) Re: Jötunheim - Eldrid    Jeu 17 Juin - 22:20


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▬ ft. @Ceallach Heathcliff

Le froid rassemble les gens, oui, mais seulement s’il y a un feu au milieu.

Si ton oreille ne reconnait aucun accent flagrant dans l’anglais de la blonde qui te fait ça, tu te laisses facilement berner par le fait que l’anglo-saxon est sa langue maternelle. Une chose que tu avoues sans réel problème et même avec un léger sourire alors qu’elle te corrige déjà, te parlant alors du gaélique irlandais. Ton sourire en coin s’élargit alors un peu, aussi amusé qu’approbateur pour le coup. Des plaines émeraudes de l’Irlande aux côtes glaciales du Danemark, vos deux peuples partagent cependant des choses en commun que personne ne peut leur retirer : leur fierté, leur culture aussi riche que passionnante et l’amour de leur civilisation. Et si elle ne laisse rien transparaître plus que de raisons dans ses paroles, ton don de clairvoyance te permet pourtant de sentir tout l’amour qu’à cette sulfureuse blonde pour son pays natal, la fierté qui entoure ses origines. Oh, comme tu peux la comprendre pour éprouver le même pour le tien, pour tes origines et pour cette culture dans laquelle tu es née, tu as grandi et pour laquelle tu es morte la première fois. Si on parle souvent des Vikings comme de redoutables guerriers, tu ne te rappelles que trop bien de la férocité des Irlandais les quelques fois où tu as posé un pied qui s’espérait conquérant, colonisateur, ou au moins pillard, sur cette île à la verdure hypnotisante. Et ne l’ont-ils pas prouvé encore une fois, à leur façon, il y a encore peu en arrachant dans la douleur et le sacrifice leur indépendance aux anglais ?

- Je vois.

Finis-tu simplement par souffler à voix basse, toujours avec le même sourire aux coins de tes lèvres. Une pensée fugace te revient alors, vieille de plus de onze siècles maintenant, te ramenant quelques brides de souvenirs, un peu confus et effacé par le temps pour certains, de tes quelques séjours dans le pays d’origine de la belle, mais il y a de cela bien longtemps. Tu préfères donc ne pas lui dire que tu as déjà eu la chance d’aller plusieurs dans son pays toi aussi, car cela remonte à bien trop longtemps pour que tu puisses répondre à ses éventuelles questions sur les coins que tu as visitées. Certaines villes ont changé de noms depuis, d’autres ont tout simplement disparues ou ont été fondés. Des forêts dans laquelle les locaux avec qui tu avais tissé des liens et qui voulaient te faire découvrir leur culture druidique ont été rasées, des plaines dans lesquelles tu as chevauché au galop ont été envahi par le béton urbain… Peut-être devrais-tu prévoir d’y retourner un jour, au moins en souvenir des ces quelques irlandais et irlandaises qui avaient marqué ta vie pour que tu te rappelles encore au moins partiellement d’eux 1100 ans plus tard…

Tu finis pourtant par être arrachée de tes pensées et ramener à la conversation par la voix de la blonde face à toi. Vous en revenez alors au motif premier de la présence de la jeune femme dans le salon de tatouage où tu travailles et que tu es sensée fermer bientôt pour la journée. Si vous plaisantez l’une comme l’autre sur le fait de finir par faire un dessin bien bateau sur le corps de la blonde en souvenir de son séjour dans ton pays, tu ne tardes pas pourtant à lui faire comprendre que tu laisses tout ça à tes collègues. Ton truc à toi, ce qui te fais réellement vibrer quand tu encres la peau d’une autre personne, ce sont tous les motifs qui viennent de ta culture de naissance. Que cela soit les runes ou des dessins liées à la religion dans laquelle tu as grandi – et dont certains noircissent même ton propre corps – tu ne peux t’empêcher de toujours y revenir à un moment ou un autre. Une chose que semble d’ailleurs bien comprendre l’Irlandaise, citant finalement le titre du poème en vieux narrois le plus célèbre de ta culture de naissance à travers le monde moderne.

- La danoise que je suis ne peut qu’approuver ce choix de lecture.

Annonces-tu d’un ton effectivement approbateur alors que ton sourire s’étire encore un peu. Décidément, cette femme semble savoir comment s’y prendre avec toi pour te dérider un peu, ce qui enchanterait clairement au moins un de tes collègues s’il était là pour assister à ce véritable jeu de chat et de la souris dans laquelle vous semblez lancer toutes les deux. Et qui se poursuit d’ailleurs alors que tu parles sans même vraiment réussir à te retenir de Mithra, évoquant simplement le tatouage que tu avais apposé sur sa peau peu après le début de votre relation. Si tes pensées pour ta perse furent parasitées par l’image de Xandra, sans doute parce que tu l’avais tatouée elle aussi, tu ne vois que cette explication, ce sont finalement les paroles de l’autre blonde, bien présente et face à toi elle, qui te tire totalement de tes songes.

- Ça dépend pour quoi.

Ta réponse est aussi simple que vague alors que tu ne réagis pas plus que cela au contact fugace et rapide des mains de la blonde avec les tiennes lorsqu’elle referme le classeur entre vous deux. Si ton regard est toujours accroché dans le sien, un océan en rencontrant un autre, ton timbre de voix se fait pourtant plus lointain l’espace d’un instant, légèrement plus froid même, comme si tu commençais déjà à faire marche arrière, à te refermer, à laisser de nouveau l’armure que tu t’es forgée tout au long de ta vie entre elle et toi. A croire que quatre siècles ne t’ont toujours pas suffi pour la pleurer… Mais tu sais à quel point elle serait la première à venir te mettre un coup de pied au cul de te voir agir comme ça face à cette blonde qui se fait autant qu’elle se veut joueuse avec toi. Si bien que tu finis par te reprendre, par te remettre dans cette ambiance qui plane dans cette pièce depuis quelques instants, pour finir par évoquer d’autres histoires possibles. Voyant que tu sembles avoir touché juste, tu te contentes pourtant de lever simplement un sourcil de façon mutine, un sourire joueur et amusé se dessinant sur tes lèvres en guise de réponse quand elle te demande quel genre d’histoire te vient.

Pour être honnête, les premières histoires qui te viennent résonnent des échos de champs de batailles, des ordres criés de chaque côté, du fracas des armes se heurtant entre elles ou rencontrant un bouclier. Des légendes et des souvenirs qui collent tant à ta vie de guerrière passée. Mais elle t’a parlé de la völuspá, de ce monologue d’une voyante à l’adresse d’Odin, faisant alors remonter en toi toutes les histoires liées à tes dieux qui ont aussi bien bercés ton enfance que les soirées de fêtes avec les tiens une fois adulte. Mais il y en a tant, tu peux tellement partir dans toutes les directions, que tu préfères quand même revenir avant tout à la blonde face à elle, à ce qui lui correspondrait le plus. Après tout, c’est elle que tu vas encrer, pas toi. Et encore une fois, sa réponse a le don de te faire sourire, t’arrachant même un léger rire.

- Vous pourriez être surprise.

Laisses-tu échapper dans un souffle, te faisant à ton tour un peu plus joueuse en faisant exprès de ne pas préciser si tu parles de l’encre ou non. Vu la proximité de plus en plus flagrante entre vous deux et de la tension qui envahit peu à peu la pièce, tu sais parfaitement qu’il est facile de s’imaginer que tu es sur le point de céder. Ou qu’elle le fasse en premier, peu importe au final, le résultat serait le même. Il ne manque sans doute qu’une étincelle pour embrasser l’air autour de vous, et pourtant, une petite voix au fond de toi n’a pas envie de l’allumer aussi facile. Envie de jouer un peu plus avec la blonde te faisant face, de ne pas te faire aussi facile à atteindre qu’elle pourrait le croire, ou simple rétropédalage dans ta façon de te comporter ce soir avec cette belle inconnue ? A vrai dire, toi-même tu n’en as pas vraiment une idée précise mais tu préfères tabler sur le fait d’avoir envie de donner un peu plus de fil à retordre que ça à cette tentatrice irlandaise pour te rassurer. Si bien que tu finis par te redresser soudainement, te reculant ainsi pour sortir de cette bulle que vous sembliez vous être construites inconsciemment ces derniers instants, alors que tu sors dans le même geste une feuille vierge d’un cassier installé sous le comptoir entre vous deux, ton regard se concentrant sur la page blanche.

- Mais on peut effectivement en rester à des runes si vous préférez.

Reprends-tu d’une voix plus sérieuse que quelques secondes auparavant, comme pour te refaire soudainement parfaitement professionnelle alors que ton autre main attrape déjà un stylo. Tu aurais pu prendre un crayon à papier ou même un fusain, également à portée de mains, mais tu sais déjà parfaitement ce que tu veux dessiner et tu ne connais que trop ce symbole pour te tromper dans sa réalisation. Transpirante de cette assurance naturelle que tu sembles avoir acquise au fil des siècles, tu te mets alors à tracer les premiers traits d’un dessin qui ne ressemble pas à grand-chose au départ.

- Un classique mais qui fait bien le travail, c’est le symbole de Vegvisir. Vu que vous parliez des voyages… Les Vikings avaient l’habitude d’en dessiner un sur la coque de leur navire quand ils partaient pour leurs raids. Logique quand on sait que c’est le symbole d’un compas – ou une boussole si vous préférez – pour ne jamais se perdre.

Tu simplifies les choses, histoire de ne pas avoir l’air de ne connaître que trop bien la culture viking et ce symbole que tu finis de dessiner durant tes explications. Quel âge avais-tu déjà la première fois que tu l’as gravée sur la coque du drakkar de ton père ? Douze ou treize ans il te semble. Et dire que onze ou douze ans plus tard, tu l’avais sculpté dans la coque de ton propre drakkar… Et c’était sans compter le nombre de fois où tu l’avais dessiné ailleurs, ce signe du guide à travers le destin des tiens. Tu avais même appris à tes neveux à le tracer dans le sable quand ils étaient gamins. Donc oui, tu le connaissais et le maitrisait suffisamment pour pouvoir le dessiner directement au stylo feutre sur cette feuille sans trembler ou hésiter une seule seconde, et sans la moindre erreur. Tu finis pourtant par redresser enfin ton regard pour accrocher celui de l’autre jeune femme, de nouveau avec un léger sourire en coin.

- On le trouve parfois entouré par un cercle contenant d’autres runes, plus simples. Qu’on peut facilement personnaliser du coup pour ce dessin si l’idée vous tente.

Achèves-tu dans la continuité de cet instinct professionnel que tu sembles soudainement avoir retrouvé. Même si le léger sourire en coin mutin que tu adresses à la blonde pourrait facilement te trahir si elle ne s’est pas laissée totalement dérouté par ton recul soudain. Mais après tout, comme le dit si bien le proverbe, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Alors autant ne pas lui faciliter trop les choses, non ? Et si tu lui laisses effectivement la possibilité de se faire un peu plus sérieuse sur le tatouage qu’elle était venue demander en premier lieu en débarquant dans ton salon, en parlant de cette personnalisation possible du motif que tu viens de dessiner, tu finis pourtant par raviver un peu cet espoir de réussir à faire s’enflammer l’air entre vous. Pour cela, tu te penches de nouveau sur le comptoir, les deux coudes appuyés dessus, pour retrouver cette proximité qu’il y avait entre vos visages avant que tu ne te mettes à dessiner.

- A moins que vous préférez passer pour ce dessin et partir sur autre chose ?

Souffles-tu, de nouveau joueuse, sans préciser de ce que tu as en tête concernant le "autre chose". Là encore, tu lui laisses le choix de choisir la voie sur laquelle elle veut s’engager, même si tu ne serais pas contre le fait d’allier l’utile à l’agréable en commençant par le tatouage avant de s’amuser un peu plus. Mais bon, peut-être que la belle blonde a d’autres projets que ça en tête….

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