(2020, octobre) Aging better than old wine (or not ?) | Zyanya

@Rahim Gupta
Il aurait cru qu'il y avait quelque choses entre les deux, à voir les yeux de Rahim briller de milles feux, mais il doit bien admettre que c'est un défaut de partir du principe que deux personnes étroitement liées sont forcément unies par un lien romantique. Ce qui est plutôt ironique vu que quelques années plutôt, il était celui qui aurait balayé du revers de la main la possibilité avec Lupe. Maintenant, les cartes ont été redistribué. Il se souvient encore de sa première femme, puis de l'immortelle qu'il a rencontré et avec qui il a passé de belles années. Il se souvient aussi qu'après ces expériences dont l'issue n'a pas été toute rose, il n'a pas foncé tête baissé dans une nouvelle relation. Les flammes de l'amour finissent par s'épuiser après plusieurs siècles, survie et ambition ont prit la place. « Toutes mes condoléances. Perdre quelqu'un de cher ce n'est jamais simple, j'imagine que ça l'est encore plus quand on lui survit pour... plusieurs décennies de plus. Voir siècle. Il parait que pour faire le deuil d'une relation, il faut compter la moitié du temps passé ensemble. A cette allure, il ne fera jamais le deuil de la personne qu'il cherche, si il venait à ne rien retrouver. Zyanya passe son temps à être en retard. Je préfère que tu prennes ça à la rigolade. » Et non le faire pleurer.
Ce serait embrassant, vraiment.

Et toi ? Toute curiosité est un échange équivalent ; alchimie des relations. Rahim lui pose la question à laquelle il répond toujours en haussant les épaules. Il dit que l'amour de sa vie, c'est son âme soeur et que la famille, c'est ce qu'il a de mieux. C'est une partie de la vérité. « Coté coeur, tu veux dire ? A d'autres, il affirme qu'il en a pas. De coeur. Il connait une poignée de personnes qui confirmerait ses dires. Il entretient le mythe du connard arrogant qui n'aime personne sinon son propre reflet - et qu'Aurora est son reflet. C'est le type sur la photo. » Il lâche, en décidant qu'il n'ira pas plus loin dans ses explications. Il a déjà la sensation d'avoir largué une bombe. J'ai besoin de ces passeports parce que... Je n'ai plus de signe de vie. » Qu'il est rongé par l'inquiétude et qu'il doit avoir le coeur net sur certains détails. Même si c'est pour le retrouver ayant refait sa vie, même si c'est pour qu'on le rejette. « On se fera une bouffe à l'occasion, pour te remercier de m'avoir aidé. C'est un bon cuisinier. Zyanya sourit. A la fin de la deuxième tournée, il commande un café qui goûte la mélancolie. Je préfère ne pas abuser de la boisson. Quel est ton poison Rahim ? » Il hausse un sourcil en sortant son joint dans le plus grand des calmes. Ils en ont tous un.

Aging better than old wine (or not ?)

@Zyanya Sáenz

Zynaya n’est pas la première personne – et certainement pas la dernière – à penser qu’entre Yixi et toi, c’est autre chose qu’un lien profond et absolument pas romantique. Alors, la question n’est pas surprenante, même si elle te prend par surprise, pour la simple raison que tu ne l’as pas vu venir. Directement, tes pensées se tournent vers ta fiancée, qui s’est éteinte bien trop tôt et en toute honnêteté, tu ne te vois pas aimer une autre personne autant que tu l’as aimé elle. La partie la plus rationnelle de ton esprit a conscience que le concept même de jamais a une tout autre dimension quand on est immortel, puis c’est terriblement naïf aussi – ce que tu as conscience d’être, sur bien des points encore – contrairement à d’autres qui sont devenus désabusés de tout, tant ils ont vécu. Tu crains d’ailleurs d’en arriver là, un jour et la pensée te terrifie un peu, tu le reconnais. Mais trop de souvenirs te rattachent à elle. Souvenirs que tu n’as pas envie d’oublier. Tu adresses un hochement de tête à Zyanya, « Il y a de ça oui. La maladie l’a emporté » passant une main dans tes cheveux, la mâchoire serrée, « avant qu’on puisse se marier. » Et ça laisse des traces. Se raccrocher au passé, ça n’a rien de très sain, mais ça a quelque chose de réconfortant, parfois. Il ne doit pas y avoir de bonnes façons pour avancer, pas vrai ? Tu rassures l’autre homme d’un petit sourire, « Rassure-toi, c’est le cas. Tu n’es pas le premier à avoir pensé ça et il se peut qu’on en joue un peu, des fois. » Ton sourire se fait plus sincère, amusé même, au souvenir du pauvre agent immobilier qui ne savait pas où donner de la tête.

Il te paraît logique de retourner la question, aussi. Ça te semble légitime et tu ne penses pas que Zynya le prendra mal. Enfin, tu l’espères en tout cas. « Coté coeur, tu veux dire ? » Tu hoches la tête, curieux, « C'est le type sur la photo. » Pour conserver une si vieille photo et la garder avec sois tout le temps, tu mentiras en disant que la pensée ne t’a pas traversé, « Il est comme nous ? » Tu restes vague tout en sachant que Zyanya comprendra ce que tu veux dire. Même si, dans le fond, la question est terriblement stupide et tu adresses un sourire d’excuse à l’autre immortel, tandis que ce dernier continue, « J'ai besoin de ces passeports parce que... Je n'ai plus de signe de vie. » Oui, donc l’homme en question est comme vous, c’est une réponse en soi. « Je te souhaite de le retrouver, Zyanya. » De tout cœur, vraiment. « Si je peux t’être d’une quelconque aide ... » Ta phrase laissée en suspend, tu hausses les épaules. T’es sincère, Rahim, tout comme tu aimes aider, alors la proposition se fait de bon cœur. Quant à la mention d’une future bouffe, ça te tire un sourire plus grand, « Je te préviens, je n’oublie jamais ce genre d’invitation. » Tu n’y peux rien, si maintenant, la possibilité d’un repas est suffisante pour t’appâter. Tu blâmes Yixi, oh que oui. Il est temps de rhabiller les gosses, comme on dit et si Zyanya jette son dévolu sur un café, tu décides de prendre un chocolat chaud, refusant de goûter aux thés qu’ils peuvent proposer puisqu’il s’agit de sachet et non de thés en vrac et t’as de très mauvais souvenirs de ces derniers, dons décuplés oblige. Tu plisses d’ailleurs le nez, lançant un regard amusé à l’immortel, « C’est clairement pas que du tabac, ça. » Tu fais remarquer, la voix un peu plus basse. « Je suis pas un grand fan de poisons en général, » Ta grimace est équivoque, « c’est pas bon en plus d’être fatal. » Une fois de plus, tu maudis Bastian pour son sens de l’entraînement douteux. « Je sais pas trop quoi te répondre, honnêtement, » lâches-tu après quelques secondes de silence, « J’ai pas d’addictions en particulier et ma vie n’est pas très compliquée. » Peut-être parce que tu n'es qu’un jeune immortel, encore. T’es loin d’imaginer que ça changera dans très peu de temps. « C’est pas très intéressant, comme réponse, hein ? » La tête penchée sur le côté, tu ajoutes, « Peut-être que c’est ça, finalement, hm ? De ne pas avoir de réponse. » Ne pas prendre partie, rester dans l’ombre, vivre ta vie sans vraiment te soucier de ce qui se passe à côté.

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@Rahim Gupta
Il ne devrait pas le prendre en pitié, Zyanya sait que les gens n'en ont pas besoin, mais il ne peut pas s'empêcher de se sentir mal. Il s'imagine perde son compagnon avant d'avoir pu accomplir tout ce qu'ils voulaient - si déjà son compagnon veut de lui. Il ne renchérit pas pour ne pas plomber l'ambiance, bien il n'en pense pas moins. Quelqu'un de plus pragmatique trouverait à dire que c'est peut-être mieux ainsi, il l'aurait perdue d'une façon ou d'une autre et c'est peut-être un moindre mal. Personne ne veut entendre ça, il ne se permettrait pas de dire quelque chose qui pourrait se retourner contre lui. Si à l'inverse quelqu'un lui disait qu'il doit faire le deuil de sa propre relation, parce qu'il a raté sa chance quand elle s'est présenté. Il revoit maintenant toutes les fois où ils ont été plus proches que des amis.
Il est comme eux, et puis il est tellement plus.

« Tu es un sacré personnage toi. Il marmonne pendant qu'il se débat avec son briquet. Non ce n'est pas que du tabac. J'ai du mal à me détendre. » Pas besoin de lui faire un dessin. Il a la décence de se lever pour aller fumer sur la terrasse, invitant Rahim à le suivre. Il reste adossé à l'encadrement de la porte. Ce serait le moment idéal pour disparaître dans la nuit et faire comme si cette conversation n'avait jamais existée, qu'ils ne s'étaient jamais rencontré. Juste un rêve. « Je ne peux pas rester longtemps. » Mantra d'immortel. Impossible pour eux de s'éterniser quelque part, seul leur passage sur terre est proche de l'éternel à échelle humaine. Parfois il regarde autour de lui et se demande combien de ces gens sont comme eux, si ils le découvriront un jour, ailleurs que sur leur lit de mort. Qu'elle ironie de se découvrir immortel dans ses derniers moments. Il y a encore tant de choses qu'ils pourraient se dire, il faut garder un peu de mystère. « Bon, alors j'te file mon numéro et tu me donnes le tien comme ça on s'appelle pour une bouffe. L'immortel sourit, sa fierté retrouvée. Il pourrait remercier l'autre pour l'aide offerte, mais il a l'impression qu'il va devoir gérer ça seul. Avec moi, pas de nouvelles c'est bonne nouvelle. » Et un jour il débarque dans la vie de ses proches comme une tornade parce qu'il a une idée en tête ou quelque chose à régler, avant de s'évaporer. Finalement il s'en sort bien dans cette vie sans attaches.

Aging better than old wine (or not ?)

@Zyanya Sáenz

« Tu es un sacré personnage toi. » Tu clignes des yeux, la remarque t’intriguant. Tu n’as jamais pensé être sacré – ton immortalité acquise ayant été une façon plus qu’énorme de te faire ouvrir les yeux sur ceux que tu as été éduquer à vénérer. Alors, qu’on te dise être un sacré personnage, c’est intriguant et ça te fait hausser les épaules, « Je sais pas trop pour ça, seulement que je suis moi, c’est déjà pas toujours très simple. » Tu réponds avec un hochement de tête pour appuyer tes propos. Tu peux entendre les diverses descriptions à ton égard proférées par Yixi et certaines n’ont rien de très élogieuses. En même temps, celles que tu as pour cette vieille bique sont aussi très imagées. Qui aime bien, châtie bien, dit le vieil adage, non ?

Quant au tabac n’en étant pas vraiment, tu arques un sourcil, « Et ça fonctionne vraiment ? » Ta curiosité est aussi sincère que la question, « Avec l’organisme qu’on a ... » La précision n’était sûrement pas nécessaire, mais au moins ça peut te permettre d’éviter tout quiproquo. Le temps continue de s’écouler cependant, c’est bien là le point commun à tout être sur cette terre, qu’importe leur espérance de vie prolongée ou non, « Je ne peux pas rester longtemps. » T’as un petit sourire, Rahim, « Je sais. » C’est le cas pour chacun d’entre vous, après tout. Et tu sais que d’ici peu de temps, tu devras trouver un nouvel endroit où tout construire de nouveau, le tout accompagné d’un style différent pour brouiller les pistes et caméras. Tous ne possèdent pas ce don très pratique de métamorphose et en toute franchise, en cette ère où tout s’enregistre, tu les envies, ces immortels capables de passer entre les mailles du filet. « D’autant plus, que c’est tout chaud tout neuf, autant les utiliser à bon escient. » Ton sourire a une touche pleine d’humour. Bon escient sonne aussi ironique que sarcastique. Après tout, tu ne fais pas de faux papier pour décorer les sacs des gens, tout comme tu n’ignores pas avoir à faire à des criminels de temps à autre. Personne n’est parfait et tu n’as jamais eu la prétention de l’être.

« Bon, alors j'te file mon numéro et tu me donnes le tien comme ça on s'appelle pour une bouffe. » T’es déjà en train de gribouiller les numéros sur un morceau de papier, « C’est un bon plan. » Tu rétorques en lui tendant ton numéro, « Tu sais quoi en faire. » Un bon petit feu de joie pour réchauffer les cœurs. « Normalement je suis encore ici pour une année. » Tu l’informes à voix basse, si l’envie lui venait de passer à l’improviste. Même si, en vérité, il est possible que ça change du tout au tout en fonction de ce qui se passera dans ta vie. Tu as beau avoir un paquet d’années devant toi, tu n’es pas à l’abri des aléas de la vie. « Avec moi, pas de nouvelles c'est bonne nouvelle. » Tu réponds d’abord avec un reniflement amusé, « J’suis pas trop surpris, mais ça marche. » Puis tu souris plus franchement, « Si jamais, je risque de t’envoyer un message d’ici un an pour prendre de tes nouvelles, si on se recroise pas. » Tu as toujours été assez social, Rahim et ça ne t’embête jamais de contacter les autres. Tu es loin de te douter que tu reverras Zyanya quelques mois plus tard, ceci dit, sous le ciel grisâtre de l’Angleterre et sa pluie presque quotidienne.

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@Rahim Gupta
Zyanya sourit - un sourire sincère, vrai, qui lui réchauffe le coeur - pour la première fois depuis longtemps. Vraiment, il ne regrette pas la tournure qu'à prise cette soirée et si il était embarrassé au début, il n'en est plus rien. Son secret est en sécurité et au passage, il n'est pas là à se lamenter seul en attendant de pouvoir prendre son avion. Rahim est capable de faire la conversation pour deux, presque et il s'est rarement senti autant à l'aise immédiatement avec quelqu'un. Quand il fait le bilan, peu d'immortels sont dans son cercle. La constellation et Lupe. C'est suffisant. Enfin, c'est ce qu'il pensait. Il s'est toujours dit que, le moins en il en savait, le mieux c'était pour ses camarades, si il lui arrivait quelque chose. Pourtant, cette vie solitaire il l'a choisie plus par crainte qu'un véritable caractère introverti. Une fois qu'il est à l'aise, Zyanya sait se montrer sociable, il apprécie la compagnie, le rire et l'échange. Seulement, il a tendance à trop souvent se retrancher dans sa mauvaise humeur. Peut-être qu'il devrait faire un effort et vraiment rappeler Rahim. Il y croit à moitié en enregistrant son numéro dans ses contacts.
L'avenir lui donnera une bonne raison de lui tendre à nouveau la main.

Il y a encore tellement de choses qu'il pourrait lui dire sur ce qu'ils sont plus intéressantes que la capacité à supporter l'alcool et tout un tas de substances. Ce n'est pas les plus jeunes immortels qui se posent le plus de question, il a réalisé que plus le temps passe et plus de nouvelles interrogations sur soulèvent. Passé quelques années, c'est là que tout commence à devenir envahissant, qu'on tâtonne vraiment dans cette nouvelle vie, à comprendre ce dont le corps est capable et bien sur, les dons. Cela ne s'arrête jamais, avec toute son expérience, il y a encore des choses qu'il ne maîtrise pas ou des leçons qu'il peine à assimiler. « Ce sera avec plaisir. » D'ici un an, il ne sait même pas où il sera. Est-ce qu'il aura retrouvé la personne qu'il cherche ? Où vivra t-il ? Toutes ces questions n'ont pas de réponse. « Et si on ne se revoit pas d'ici là... prends soin de toi ok. » Il n'a pas envie qu'il lui arrive d'envie, il réalise, un peu sentimental. Il lui souhaite tout le bonheur possible. « Si tu passes par la Colombie un jour... j'ai toujours une chambre de libre. »

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