ice cold revenge (HILMAR)

"She smiles at our husband as she moves, and he blushes, overcome by her beauty. But I know what her smile really means...Her smile is her revenge." @Hilmar Jónsson

Rosalyn est une femme compliquée. Personne ne le sait aussi bien que son âme sœur. Personne n’est mieux placé pour savoir combien l’Anglaise sait être impitoyable lorsque la situation l’exige. Elle sait être inflexible, froide et calculatrice. D’aucuns la diraient même acharnée. Voire vicieuse. Rosalyn est rancunière et ses ressentiments sont aussi tenaces qu’elle. Ce n’est pas un aspect de sa personnalité dont elle est particulièrement fière. Quand Ao’Ao lui reproche d’être trop vindicative, elle rétorque qu’il est trop indulgent. Ils ne s’entendront probablement jamais sur ce point-là, et c’est tant pis. Tant pis si elle doit mener sa revanche seule. Depuis Queenstown, l’Anglaise ressasse sans cesse leur soirée infernale. Et toutes celles qui ont suivi. Toutes ces nuits blanches, toutes ces nuits gangrénées par les cauchemars, toutes ces nuits passées à tenter d’apaiser les maux de son époux. Elle est en colère. Terriblement en colère. On a saboté leur bonheur. Ses dernières semaines de grossesse ne se sont pas passées dans l’enthousiasme tranquille, ils n’ont pas pu préparer l’arrivée de leur fille sereinement. Tout devra se faire vite et bien une fois qu’ils auront quitté Oslo pour rejoindre l’île de Molokai. Dans la quiétude hawaïenne, avec leur nouveau-né, peut-être sera-t-elle capable de mettre sa rancœur de côté… Peut-être. Mais en attendant, les démons de la vengeance tambourinent à sa porte et elle ne peut que la leur ouvrir. Agir seule, Rosalyn l’aurait fait si sa grossesse ne la forçait pas à la plus grande prudence. Épée en main, elle serait devenue valkyrie et aurait pourfendu tous ceux qui avaient osé s’en prendre à eux. Elle n’aurait épargné personne et aurait semé la mort derrière elle aussi sûrement que si elle avait été investie d’une mission divine. Alors, en fin de compte, ses ennemis peuvent s’estimer heureux. L’enfant qu’elle porte la force à devoir faire un tri parmi eux, à choisir ses cibles avec soin. Mais qu’ils ne se bercent pas non plus d’illusions : tout vient à point à qui sait attendre, et Rosalyn est aussi patiente qu’une lionne en chasse, capable d’attendre des heures – des années, dans son cas – que la proie se présente. Elle n’oubliera pas. Elle ne pardonnera pas. Elle a eu trop mal pour cela.

Mais, comme toutes les lionnes, Rosalyn a besoin de partenaires de chasse. Cette fois plus que jamais. Elle le sait, ce n’est pas à Ao’Ao qu’elle peut demander de l’aider. Les dieux soient loués, il n’a pas la vengeance dans le sang, ce n’est pas lui. Elle ne demandera pas non plus son aide à Eirik. Jeune père, il a plus important à faire que de l’aider à mener sa vendetta. Et quand bien même il se serait porté volontaire, elle l’aurait renvoyé auprès de ses enfants et son âme sœur. Quant à Jung-Wan, sans doute est-il trop attaché à son code d’honneur pour y faire entorse, même pour elle. Alors, vers qui l’Anglaise peut-elle se tourner ? La réponse s’impose dans son esprit au moment même où l’homme s’exprime pour la première fois face à leurs adelphes. Elle attend la fin de la rencontre, attend que toutes les opinions aient été exprimées. Et, une fois n’est pas coutume, elle profite du trop-plein d’affabilité de son âme sœur pour s’éclipser et rattraper son vieil ami avant qu’il ne quitte l’hôtel. « Hilmar. » Elle se saisit doucement de son bras pour l’entraîner à l’abri des regards et surtout, des oreilles indiscrètes. Encore que, peu lui importe si certains immortels captent leur échange. « J’ai besoin de ton aide. » En huit siècles, combien de fois l’a-t-il entendue prononcer ces quelques mots ? Pas assez de fois pour s’en souvenir, c’est certain. L’Anglaise prend une profonde inspiration. Elle est pâle, ses traits sont tirés, la fatigue sur son visage est évidente. Et sa grossesse n’y est pour rien. Elle le relâche et passe une main sur son visage, comme pour essayer d’en essuyer l’épuisement. « C’est à propos du traître. J’ai besoin que tu m’aides à le retrouver. » Avant que l’Hydre ne le fasse disparaître – d’une façon ou d’une autre. Un soupir, presque déçu, lui échappe. « Dans mon état, je ne peux pas me lancer dans une chasse à l’homme. J’ai déjà failli perdre mon bébé une première fois… Je ne peux pas, tu comprends ? Mais je ne peux pas non plus le laisser courir dans la nature. Libre. Impuni. Il doit payer pour ce qu’il nous a fait subir. » Trahir les Enfants de Prométhée par revirement idéologique, Rosalyn aurait peut-être pu le comprendre. L’approuver, certainement pas, mais le comprendre. Mais les trahir à des fins personnelles, à cause d’un ego de mâle bafoué… Les trahir, compromettre la sécurité de tous les leurs en Nouvelle-Zélande, accepter de faire tuer Ao’Ao, vouloir faire d’elle son trophée en échange de la Lance… Rien que d’y songer, l’Anglaise rougit de colère. « Tu es le seul à qui je puisse le demander, Hilmar. Tu es le seul qui me comprenne. » Marius doit payer pour Izel. Alexis et Hadrian doivent payer pour Ao’Ao. L’immortel de sa constellation, Rosalyn en fera son plat de résistance plus tard, quand le moment sera idéal. En attendant qu’il se présente, c’est la tête d’Hadrian qu’elle veut.

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"She smiles at our husband as she moves, and he blushes, overcome by her beauty. But I know what her smile really means...Her smile is her revenge." @Rosalyn Blackthorn

Je ne sais pas trop quoi songer de cette réunion. Enfin si.. Comme d’habitude, on s’est tous câliné la patoune.. Se Souhaiter les meilleurs vœux. Et encore une fois, on joue les attentistes se croyant meilleur parce qu’on ne verse pas le sang. Non, je ne suis pas pour perdre des immortels de mon camp mais merde quoi, à quel moment, il faut se féliciter d’être en Vie .. Je ne vais pas rejoindre le Valhalla de sitôt. Dans tous les cas, une décision a été prise.. Jusqu’à quand je vais la respecter, je ne sais pas encore. En attendant, il faut aller faire des risettes, prendre des nouvelles des gens et je me récompenserais avec une bonne bière et une lev.. Bref, passons.

Je me recentre quand une voix m’interpelle ..  Móðir*, que puis-je pour toi ? C’est assez étrange le ton qu’elle prend .. Elle semblait abattue .. Allait-elle me dire qu’elle passait chez les bisounours ? Manquerait plus que ça et le Ragnarök s'en suivra. Mais le sourire se dessine quand je connais sa requête.. Par Frigg, elle n’a rien perdu de sa superbe .. Juste son Truc qui lui pompe de l'énergie on dira. J’aime quand tu me dis des mots d’amour. Elle n’a pas besoin de me convaincre .. Je n’attendais que son accord pour déverser ma haine contre ce.. Déchet. Il a trahi, il doit être puni .. Je suis libre dans mes méthodes ? Et ton Papa Ours est d’accord ?  Ce que je doute franchement .. Il est sanguinaire mais faut lui chatouiller les bourses pour qu’il se bouge. Tu m’accordes combien de jours ?  

*Maman  

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La vengeance n’est jamais la meilleure des solutions, Rosalyn le sait. Mais il y a un mais. S’en prendre à elle, passe encore, elle y est depuis longtemps habituée. S’en prendre à sa famille, c’est une tout autre histoire, une histoire qui ne peut avoir qu’une conclusion sanglante. C’est trop personnel pour que l’Anglaise puisse accepter de laisser le traître s’en sortir à si bon compte. L’exclure simplement des Enfants de Prométhée, ce n’est pas suffisant. Une trahison de leur faction, elle aurait pu le comprendre. Pas le tolérer, pas l’approuver, mais il n’aurait pas été le premier à faire volte-face et à changer de camp. Mais cette trahison est personnelle. Il a trahi les Enfants, mais avant toute chose, il l’a trahie elle. Parce que son ego de mâle blessé ne tolérait pas qu’elle puisse en aimer un autre que lui. Il se fichait bien, en fin de compte, des différends opposant l’Hydre aux Enfants. Ce qu’il voulait, c’était se débarrasser de son rival et obtenir Rosalyn en guise de trophée. Bien mal lui en avait pris, il avait réveillé ce qu’il y avait de pire en elle et qu’Ao’Ao était parvenu à adoucir au fil des ans. Sa rancune n’est plus muselée, elle est prête à mordre à pleines dents dans la chair de l’ennemi. Et s’il y a bien une personne qui peut la comprendre, c’est Hilmar. Voilà maintenant près de huit cents ans qu’ils œuvrent ensemble, et ils n’ont pas toujours fait dans la dentelle – parce que parfois, l’Histoire ne le permet pas. Un petit éclat de rire, pourtant sans légèreté, la secoue quand il lui demande s’il est libre d’employer les méthodes qu’il veut. « Tu peux bien faire ce que tu voudras, Hilmar. Tout ce que je te demande, c’est de m’en laisser un peu. » Rosalyn n’est pas cruelle. Ou du moins, elle ne l’a jamais été jusque-là. Mais à chaque fois qu’elle revoit Ao’Ao mort dans ses bras et se souvient du désespoir qui l’avait envahie, elle songe à toutes les choses horribles qu’elle pourrait lui faire subir le jour où il se retrouvera entre ses mains. Son expression s’assombrit. [color=#D8BFD8 « Il sait, et il se moque bien de ce que je peux faire. »[/color] De ce qu’elle peut lui faire. Un soupir s’échappe de ses lèvres pincées et elle secoue la tête. « Prends ton temps. Ce n’est pas comme si je pouvais faire quoi que ce soit, en ce moment. » Elle pose une main sur son ventre rond. Si elle était entièrement honnête avec Hilmar, elle lui dirait qu’elle n’a pas envie de prendre la vie d’un homme alors qu’elle est sur le point de la donner. Aussi ridicule que cela puisse paraître, elle se sent comme salie depuis qu’elle a tué ces hommes à Queenstown, même s’ils ne lui ont pas laissé le choix et qu’elle ne le regrette pas une seule seconde. « Il s’appelle Hadrian. C’est son véritable nom. Aux dernières nouvelles, il se faisait appeler Hunter. Il n’a jamais été le plus prudent d’entre nous, je le lui ai souvent reproché. Mais j’imagine que cette fois, il ne se fera pas prier pour disparaître. Ou essayer, du moins. Je doute qu’il soit en odeur de sainteté auprès de l’Ordre, après tout sa petite traîtrise n’a mené à rien d’autre qu’une pile de cadavres. » La Lance du Destin, elle, est toujours soigneusement cachée, dissimulée là où personne ne la trouvera. « Mais je n’en mettrais pas ma main à couper. Ils vont peut-être lui trouver une autre utilité. Après ce qu’il a fait, il va certainement cracher tout ce qu’il sait sur les Enfants pour tenter de sauver sa peau. » Tentative qui sera vaine, cela va de soi.

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C'est avec une diligente attention que j'écoute Rosalyn m'exposer ses intentions. Je le perçois dans sa voix, dans son être, le sang est requis. Et vraiment, c'est là un merveilleux cadeau qu'elle m'offre. Toujours ce qu'il faut pour me mettre un os de qualité dans la gueule. Surtout avec cette réunion plus que barbante, même une danse de leprechauns possédés est nettement plus distrayant. Tu vas mettre bas quand ? Que je puisse avoir une vision du temps qu'il me faut pour agir. Ton quelque peu ennuyé, parce que je ne me remets toujours pas de ce bebe qui va arriver. Et je n'ai toujours pas trouvé de cadeau disons conventionnel, autre qu'une hache et une dague. Ca me donne un mal de crane pas possible. On ne se défend pas avec un doudou par tous les Dieux ! Bref, concentrons-nous. Parler de la mort d'un traitre, d'un ancien de la faction provoque une profonde rage.. Sentiment devant être assouvi. Oeillade sur la demoiselle, prenant le temps de formuler convenable ma question, j'ai pas spécialement envie de continuer à nourrir sa fureur, pas contre moi en tout cas. Mais j'aime savoir dans quoi je me lance. Quand bien même la nature de sa réponse, je sais que l'issu n'y changera rien. Il doit périr.  Quel est ton lien avec ce .. nuisible ? Faudra-t-il aller jusqu'à pénétrer dans des lignes profondément ennemi ? Connais-tu la nature de ses dons ? Un point faible ? A part toi. L'air de rien, chaque information m'aidera à me préparer.


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« Fais attention à ce que tu dis, Hilmar, je ne suis pas une pouliche d’élevage. » Rosalyn lève les yeux au ciel en secouant la tête et en réprimant l’envie de faire claquer sa paume contre sa joue. Doit-il vraiment toujours user de comparaisons au goût douteux ? Même en étant habituée à son caractère depuis de nombreux siècles, Rosalyn a parfois envie de le secouer pour lui remettre les idées en place. Mais elle ne se fait pas d’illusions, ce n’est certainement pas à mille ans passés qu’il s’assagira. Un soupir las lui échappe. « Pour répondre à ta question, je dois accoucher à la fin du mois de février. » Si tout va bien. Mais tout ira bien, n’est-ce pas ? Il le faut. Elle n’a de toute façon aucunement l’intention de faire quoi que ce soit à propos de l’Ordre avant d’avoir accouché – et profité de sa fille. Rosalyn est patiente, elle sait qu’ils ne paient rien pour attendre. Sa vengeance, elle l’aura d’une façon ou d’une autre. Tout se paie un jour, tout. « Ao’Ao et moi serons à Hawaï pendant quelque temps. Tu n’auras pas besoin d’y amener Hadrian, sa présence ne ferait que polluer les îles. Je ne doute pas que tu sauras quoi faire de lui avant que nous revenions sur le continent européen. » L’Anglaise fronce légèrement les sourcils à la question suivante d’Hilmar. Son lien avec le traître ? Elle préférerait le taire, mais à quoi bon cacher des choses au Viking ? Et puis, si cela peut l’aider à mettre la main sur Hadrian… Un nouveau soupir lui échappe et elle croise les bras sous sa poitrine. « J’ai connu Hadrian à peu près au moment où j’ai fait mon entrée chez les Enfants de Prométhée. Nous nous entendions plutôt bien, jusqu’à ce que je repousse ses avances. Il ne l’a pas admis, et mon mariage avec Ao’Ao a froissé son ego. Je crois qu’il faisait partie de la faction pour se flatter, pour avoir le bon rôle, celui d’un héros pour l’humanité… Il ne lui aura pas fallu grand-chose pour retourner sa veste. » Dommage pour lui, les choses ne se sont pas du tout déroulées comme il l’espérait. Au lieu d’une victoire, c’est un échec cuisant qu’il a présenté à l’Hydre. Rosalyn sourit en imaginant la mine déconfite de Marius et Alexis. « Il possède les dons de persuasion et ses sens sont surdéveloppés. Un conseil, fais-le taire rapidement… Peu importe comment. En revanche, je veux qu’il soit encore capable de parler quand je l’aurai en face de moi. Nous avons des comptes à régler. » Et ce n’est pas peu de le dire… « Je ne sais pas où il pourrait être à l’heure actuelle. Probablement terré dans l’un des repaires de l’Hydre, certainement sous surveillance… Après leur échec, je doute qu’ils l’aient laissé filer. Il a beaucoup d’informations à notre sujet… Je ne serais pas étonnée qu’il tente de se racheter auprès de Marius et Alexis en crachant tout ce qu’il sait à propos des Enfants. Hadrian fera n’importe quoi pour sauver sa peau. Ne lui fais pas de cadeaux. Tout ce que je te demande, c’est de m’en laisser assez. » Nul besoin de s’embarrasser de précisions.

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