(Alexis) - La mort, archiviste, je la vois comme une porte. Lorsqu'elle se ferme, une autre s'ouvre aussitôt.

Aller on se met dans l'ambiance ♫♪

[18 juillet 1420] Premiers cris dans les salles fraiches d'une petite résidence de pierre de Chinon. 4e enfants d'un couple de la petite noblesse, il n'hériterait de rien mais assurait la descendance d'un nobliaux de la région. Loin de l'opulence, il représentait tout de même une bouche de plus à nourrir et un investissement.

[1429-1431] Un aîné déjà mis au clergé, il sera placé comme futur page auprès d'un chevalier arrivant de Lorraine : Jean de Metz. 9 années et plutôt grand pour son âge, il développera des compétences certaines à l'équitation et dans le maniement de la lame. Alors qu'il rencontrait son maitre, il fit une autre rencontre des plus décisives : Jeanne d'Arc. Si jeune et si influençable, il fut subjugué par le charisme de la jeune femme qui se posait en sauveuse. De 10 ans son ainée, il la suivit avec son maitre chevalier durant cette année épique. Ce fut d'elle qui acquit l'idée qu'un individu pouvait changer le monde, guider les autres et les sauver. Sa capture fut un drame, tout comme sa condamnation.

[1456] Devenu chevalier depuis de nombreuses années, il emboîta le pas de son idole en fondant sa compagnie libre, indépendante de la couronne, mais rendant des services au Royaume de France. Il se maria par convenance et pour adhérer aux principes de l'église catholique qu'il suivait à la lettre, persuadé d'être un élu de de Dieu. Il participa à la réhabilitation de son idole lorsqu'un nouveau procès se mit en place. Son témoignage avec d'autres permis de reconnaitre la Pucelle d'Orléans comme une envoyée de Dieu.

[12 décembre 1462] Alors qu'il voyageait avec de nouvelles recrues, il se rendait à Reims quand il reçut un premier coup de poignard dans le dos, le mettant à terre. Ses assaillant se trouvaient être ses nouveaux frères d'armes, mercenaires payés par un seigneur Bourguignon qui voulait réunir un maximum de chevalier français morts. A peine eut-il les explications qu'un des assassins, pris de pitié et de remords, lui trancha la gorge pour une mort plus rapide. Son corps fut laissé dans un ravin. Et ce fut quelques heures plus tard, qu'il se réveilla sous une fine couche de neige, la gorge en feu et le souffle difficile. L'âme meurtrie face à l'avidité des Hommes, il ne comprit pas tout de suite ce qui a pu lui arriver. Persuadé depuis qu'il est un élu, il supposa que ce fut ce Dieu qu'il vénérait à l'époque qui lui redonna une chance de guider tous ces pécheurs.

[1462 - 1693] Pour n'éveiller aucun soupçon, il dut néanmoins faire profile bas. Le procès de Jeanne lui ayant rappelé que la frontière entre le divin et les démon fut mince comme du papier, tout dépendait de ses interlocuteurs. Il fuit le royaume qu'il avait toujours servi et s'inventa de nouvelles identités, vendant sa lame aux plus offrant. Il était devenu ceux qui l'avaient réduit au silence pour la première fois. Mais il se jura que tout cela aurait un but, un moyen de survivre et de grandir pour faire de plus grandes choses. Ce fut quelques années après cet épisode traumatique, il rencontra les membres de sa constellation. Cette rencontre fut des plus étranges, et au-delà de comprendre l'origine de ses rêves étranges, cela fissura une des certitudes ancrées en lui. Il n'était pas unique. Dieu ne l'avait pas choisi, lui. Et pourquoi toutes ces personnes et pas son envoyée de la guerre de 100 ans. De trop nombreux doutes l'assaillirent et finalement, cette rencontre se solda avec un goût amer. Pourtant, il apprit à les connaitre et à s'attacher, même envers l'Anglaise qui l'observait toujours avec ce regard maternel. Omondi se trouva être un véritable guide à ses yeux.

[1693-1701] Une fois son nom oublié, il revint sur ses pas pour retrouver le Royaume de France. De son petit pécule, il se trouva un nom, de part sa longévité et ses connaissances, il s'offrit de l'influence. Le Roy cherchait à peupler la Nouvelle-France et y envoyer de hauts dignitaires. L'immortel se laissa séduire par les promesses de découvertes et d'aventures. Ainsi commença son périple vers le Nouveau Monde. S'établissant à Québec, il participa à l'établissement de la ville de Montréal en arrivant avec des troupes. Les tensions avec les autochtones rendait cet établissement difficile, mais de part sa condition d'immortel, Alexis participa à l'établissement d'un grand traité de paix avec les peuples amérindien de la région des Grands Lacs. Contrairement à ce que l'Histoire retint, l'établissement de ce traité ne se fit pas dans la douceur du côté des coloniaux et Alexis s'assurant que les opposants disparaissent dans la nature. De toutes façons, la France ne pouvait tranquillement s'épanouir dans la région en étant en conflit ouvert avec les locaux.

[1701] Ce fut l'établissement de ce traité et l'intervention d'Alexis qui convainquit des membres de l'Ordre de l'Hydre de l'approcher. Déjà dans le collimateur de l'organisation, il venait de franchir un pas en participant activement à l'histoire de l'Humanité. Et cela, de façon plutôt efficace. Alexis les connaissait déjà, sa constellation n'ayant cessé de lui rabattre les oreilles par la "dangerosité" de leurs dessins et tout ce baratin. Mais aux oreilles d'Alexis, tout ceci sonnait faux. Celui l'approcha profita de cette défiance pour finir de le convaincre qu'eux seuls étaient dans le juste. Que les immortels se devaient de guider, de diriger ces pauvres erres mortels et cela de façon active. Que se cacher n'avait finalement que peu de sens, vu que leur immortalité leur conférait ce statut supérieur de droit. Les échos de ses convictions passées resurgirent comme trop longtemps gardées au fond de lui et Alexis adhéra pleinement à cette idéologie. Il ne pouvait en être autrement après tout. Tout cela ne devait pas être vain, vide et sans but. Mais l'Ordre avait besoin de lui pour d'autres missions. Ses réussites diplomatiques lui offrit les faveurs de la couronne et le placer comme Ambassadeur fut un jeu d'enfant. De cette manière, il pourrait oeuvrer pour son Ordre sur toutes les terres connues d'Occident. Il devait désormais faire ses preuves auprès de son organisation et ses talents de persuasion et d'assassin feraient parfaitement l'affaire. Il executa quelques ennemis de l'Ordre durant ses voyages tout en concluant des alliances de l'autres.

[1710] Jusqu'à ce que ses pas ne le mène en Russie. Délégué comme conseiller de l'ambassadeur français à Moscou, il oeuvra pour le compte de l'Hydre qui cherche des soutiens politiques et monétaire dans la région. Dans leurs quêtes, ils attirent l'oeil d'une famille de noble, les Volkov, qui leur cause quelques ennuis. Néanmoins, Alexis finit par trouver leur point faible : Ekaterina Volkova. Des rumeurs sur ses origines circulent et il ne tarda pas à faire une pierre deux coup : une épouse bafouée serait prête à assurer un soutien financier conséquent à son organisation pour sa disparition. Un avertissement et de l'argent, que demander de plus ? Alexis se met donc en chasse. Et quelle chasse ! La belle se trouva difficile à approcher, proche de la tsarine, fille Narychkine, il ne pourrait l'abattre sans réellement l'approcher. Profitant de sa position dans l'ambassade, il se décida à l'aborder. Et qui est pris qui croyait prendre. Des yeux de biche qui papillonnent à son approche, le teint aussi frais que la rosée et le sourire touchant de celle qui désire si ardemment être aimée. Reflet ardent de sa propre envie d'exister aux yeux du monde, Alexis se retrouve piégé par ses propres sentiments. La lame met du temps à s'abreuver du sang de la jeune femme, retenue par les doutes de l'immortel qui veut offrir à Ekaterina ce que lui n'a jamais vraiment eu. Chaque moment passé avec elle suspendu dans le temps. Mais l'horloge tourne inexorablement et les premiers rappels s'imposent à lui. Qu'espérait-il vraiment ? Elle finirait par s'éteindre comme toutes les autres âmes autour de lui. Car rien ne dure jamais vraiment. Elle n'aurait jamais eu la chance de le voir vieillir à ses côtés, de construire quelque-chose, une vie, celle-ci s'étant suspendue une journée d'hiver 1462. La lame glissa alors sur la gorge blanche offerte en cadeau. Un cri étouffé par les larges doigts du violoniste, un dernier soupire qui ne retient pas la larme qui coula sur les pommettes saillante de l'assassin. Mission remplie. Quelqu'en soit le prix, l'Hydre étendrait son influence jusque dans les bras de la mère Russie.

[1790] Alexis continua de prouver son allégeance à son Ordre, tout en gardant pour lui cette allégeance à sa constellation. Pourtant, il espéra encore essayer de leur parler, de les convaincre. Mais son pouvoir de persuasion n'a aucune prise sur eux, creusant inexorablement sa frustration. Ils ne comprenaient pas. Aveugles à la violence des hommes, à leur rejet de tout ce qui est différent de leur pathétique vie de mortel éphémères. S'abreuvant du sang de leurs semblables et de ceux trop différents. Mais le lien qui les unissait restait et il voulait tellement leur faire comprendre, il les aimait à sa façon, il voulait les sauver aussi. Pourtant, quand Omondi rendit son dernier souffle, il n'y put absolument rien. Malgré la paix qui régnait dans les prunelles pales du plus ancien d'entre eux, l'idée même de sa disparition révulsait Alexis. Le vide laissé dévastait tout sur son passage. La peur de la mort, finalement présente, le saisit en plein coeur. Son incapacité à l'empêcher, cette Terreur, se mua en un sentiment de rage calme. Une énergie déversée par le sang des français et des guillotines qui fendirent l'air. Son allégeance à l'Ordre éclata à la figure de sa constellation quand quelques ennemis de l'Hydre passèrent sur le billot du bourreau. Ces Enfants de Prométhée incapables de défendre et de protéger les leurs, des incapables. Des immortels pitoyables tous autant qu'ils étaient.

[1850] Londres à l'apogée de l'époque Victorienne. Elle fourmille d'activité alors que la machine à vapeur remplace les bras des hommes. Des promesses de renouveaux, de révolutions dans la technologie. Et pourtant, le français n'arrivait pas à se réjouir de toutes ces nouvelles constructions, de cette ancienne ville ennemie qui grandit inexorablement. Un soupir lâché dans la brume anglaise alors qu'il se trouve sur Trafalgar Square, dans l'attente d'un contact de l'Ordre. Un scientifique attirait l'attention de son organisation dans ses recherches sur l'évolution. Ce Charles Darwin risquait de bouleverser la vision du monde, et ses connaissances pourraient être une arme à retourner contre leurs ennemis. Pourtant, ce contact se fait attendre et l'immortel commençait à perdre patience. Son regard balayait la foule des badauds qui se pressaient dans leurs multiples activités. Jusqu'à ce qu'un regard ne harponne le sien. Ses yeux. Son regard de biche. Apeurée. Des boucles blondes cascadaient sur son visage qui n'avait pas changé d'un pouce. Le fantôme de ses remords matérialisé à quelques mètres de lui. Le coeur d'Alexis manqua un battement alors que son visage n'exprimait que la stupéfaction. Ekaterina ? Et alors qu'il sortit de sa stupeur pour faire un pas vers l'apparition, un passant cacha cette étrange vision qui s'évanouit dans la nature. Son cerveau lui jouait-il des tours ? Sa conscience finissait-elle par se réveiller ? Pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ? De trop nombreuses questions laissée en suspens alors que le contact finit par le tirer par la manche, laissant cette apparition sur le compte de la fatigue ...

[1948] Pourtant, il la revit quelques temps plus tard, dans d'autres lieux. Cela ne pouvait n'être qu'une simple coïncidence. A chaque fois, elle disparait subitement ou il ne la reconnait plus. Fantôme ? Immortelle ? Il devait en avoir le coeur net. Depuis cette époque, il utilise les ressources à sa disposition pour la retrouver. Pendant près d'une cinquantaine d'année, il fit choux blanc, jusqu'à ce que des archives ne lui parviennent. Une couturière parisienne dans une maison prestigieuse correspondait à sa description. Première piste qu'il suit depuis dans cette nouvelle chasse qu'elle lui offre. L'excitation mêlée à la peur des retrouvailles s'entremêlent dans son esprit. Mais une chose est certaine : il doit la retrouver.

[1968] Depuis son adhésion à l'Ordre de l'Hydre, il fit ses preuves, missions après missions. Imperturbable, son ambition dévorante lui offrant l'énergie nécessaire. Son but passe au-dessus de tout et il se construit doucement un réseau. Jusqu'à se faire marquer par leur leader, Marius. Impressionné par ses capacités, son ingéniosité et son implication dans l'organisation, il en fait son bras-droit alors qu'il ne fait même pas parti de sa constellation. Une réelle réussite pour le français, qui sait pourtant qu'il mérite mieux, qu'il pourrait apporter tellement à l'Ordre en le remettant dans le droit chemin. Il construisit son réseau, se faisant de solides alliance, tout en continuant de guider son organisation pour le compte de Marius. Un sursaut, un complot qui s'organise contre son leader et pourtant, son intuition lui intime la prudence et il décide de ne pas y participer, d'attendre de voir son évolution et d'en profiter si cela servait ses intérêts. La trahison est déjà présente vu qu'il ne prévient pas Marius, mais il ne se mouille aucunement. Dans toutes ces batailles internes, il y a toujours des dommages et un duo paient alors les pots cassés : Lova et Matheus. Ce dernier se retrouve d'ailleurs piégé et perdu, sa constellation fracassée alors qu'il ne meurt pas. Le stratège y voit une opportunité à ne surtout pas manquer : Matheus étant l'âme soeur de Lova, cette dernière se trouvait être une proche de Marius. Il participa financièrement aux recherches et offrit de l'aide matérielle, jusqu'à ce que l'immortel soit sorti de l'eau de la mer des Caraïbes. Toujours aussi exposé, Marius le laissant à la vendetta des immortels assoiffés de vengeance, ce fut Lova qui dirigea Matheus vers Alexis. Le plan prenait place comme prévu et le bras-droit offrit sa protection à celui qui fut loyal à Marius. Une pièce de plus sur l'échiquier et il serait pour Alexis.

[Septembre 2021] Toujours dans l'optique de gagner en influence, Alexis tenait dans ses mains une occasion en or. Risquée. Horriblement risquée. La Lance du Destin se trouvait entre les mains des Enfants de Prométhée et des membres de sa propre constellation possédait sa localisation. Il n'avait pas choix. Le français élabora un plan pour récupérer Rosalyn, occuper ou tuer Lucian, et la forcer à lui révéler l'emplacement de l'arme. Pour cela, il réussit à retourner un membre des Enfants, lui promettant de lui remettre Rosalyn une fois Lucian rayé de la carte et une équipe d'assassin met les pieds en Nouvelle-Zélande. Pourtant, Lucian ne mord pas à l'hameçon et les plans doivent changer. Son équipe se décide à les tuer dans leur sommeil. Pendant toute l'élaboration de ce plan, Alexis est tiraillé. Un dilemme moral s'imposait à lui. Allait-il vraiment s'en propre à sa propre constellation ? Les tensions au sein de l'Hydre se faisaient de plus en plus forte et il devint finir de convaincre ses partisans de son allégeance. Et au-delà de tout cela, la Lance était le seul moyen de descendre Marius, de l'éliminer une bonne fois pour toute et qu'il puisse guider l'Hydre vers son destin. Il n'avait pas le choix. Et en même temps, pourquoi ce bourrin de Lucian n'était-il pas gentiment parti à cette foutue exposition d'art ? Le coeur qui se sert, le souvenir d'Omondi s'impose à lui. Alexis se saisit de son téléphone avant l'irréparable et prévient sa constellation. Malgré cela, l'intervention tourne au vinaigre et Lucian est tué momentanément lors que Rosalyn fait un massacre. Le seul survivant de l'attaque revient bredouille et Alexis sait que sa constellation ne lui pardonnera pas cet acte de trahison. Tout cela ... Pour rien.