until we go down (LE CONCLAVE ÉCARLATE)

(Paris, janvier 2022) Arrivé d'Italie la veille, j'ai pris mes propres dispositions pour louer un logement le temps du séjour sur Paris. Habituellement je laisse le Conclave gérer, par praticité. Mais cette fois, la réunion annoncée à la Tour Eiffel va faire rameuter tout le gratin de l'organisation. Sûr qu'ils vont tous les loger au même grand hôtel cinq étoiles et non merci les serrages de mains intempestifs et autres small talks politiques. Ca n'a jamais été mon truc, même si ma nomination en tant que Lieutenant les rend bien plus courant. Moins j'y ai à faire, mieux je me porte.

C'est dans un costume couleur lie de vin que j'arrive au restaurant le Jules Vernes. Ce n'est pas l'accoutrement que je préfère, peut-être parce qu'on m'en a fait porter avant même que je ne sache marcher… Naturellement je vais à la rencontre des membres du Conclave, me fait bien voir. J'ai beau ne pas être le plus confortable en société, j'ai toujours su détendre l'atmosphère. Le charme et l'humour ont fait oublier le jeune insupportable que j'étais. L'homme compétent que je suis devenu aussi. Malgré les petites piques acerbes que je ne sais toujours pas retenir. Rapidement je salue le paternel, plus par convenance sociale que réelle envie. Je préfère m'échapper pour rejoindre les deux emmerdeurs de service. Une main posée sur l'épaule de Boscari, je perçois ses dernières paroles. < Ah, facile à dire pour le mec planqué derrière son bureau ! > Je lance au Conseiller, un œil amusé vers Kaz. Une coupe de champagne à la main tel un accessoire, j'y ai à peine touché depuis le début des festivités. Alcool et port d'arme font rarement bon ménage. < Plus sérieusement, c'est déjà assez le bordel comme ca. Mais j'ai le sentiment que ca se confirme de plus en plus. Tout le monde est tendu. > Je conclus plus bas, ayant pris la température de la plupart des convives et en particulier des aînés. Je me demande bien ce qu'Ackerman nous prépare comme annonce.

actions de Don:

Don't know how much time has passed All I know is that it feels like forever But no one ever tells you that forever feels like home Sitting all alone inside your head

(PARIS, janvier 2022)
Devant le miroir, elle s’est observée pendant des heures, se demandant si elle devait porter cette robe beaucoup trop belle pour elle, avec ces décolletés et cette peau qu’elle montre un peu trop. Surtout qu’elle voudrait rester discrète, mais pour une fois, elle a une occasion de porter cette robe, cette magnifique robe que lui a un jour offert Jules. C’est d’ailleurs son visage, derrière son épaule, alors qu'elle l’essayait, qui est apparu et a achevé de la convaincre. Son sourire surtout. Ce fin sourire qu’elle n’a pas vu depuis longtemps, qui est parfois remplacé par un tout autre, mais ce n’est pas là qu’il faut y penser. Non, elle doit quitter ces toilettes qui l’accueillent depuis trop longtemps, pour retourner dans la salle de restaurant. Elle n’était jamais venue ici, dans ce restaurant si connu de la Tour Eiffel. Même le restaurant dans lequel ils ont été avec Don pour Noël n’était pas aussi classe et elle ne se sent pas à sa place, pas du tout même. Elle s’est alors planquée, mais elle sait qu’elle ne pourra pas passer la soirée ici. C’est important qu’elle cache son malaise derrière ce maquillage qu’elle s’est payée pour l’occasion et cette robe qui fait partie de sa stratégie pour la soirée. Si elle n’aime pas particulièrement utiliser ce qu’elle peut montrer, une soirée avec les pontes semblent être une occasion de plus de déroger à cette règle.

De retour au milieu du peuple, elle observe les personnes arrivées depuis qu’elle s’est cachée et remarque quelques visages familiers, tous regroupés au même endroit d’ailleurs. Ils se connaissent tous, elle les connaît aussi, au moins de nom pour certains, d’autres un peu… plus. Au loin, elle aperçoit Ioan et se demande une seconde comment agir en sa présence… Tous les visages qu’elle connaît ici, semblent être dangereux à aborder. Le mauvais mot, la mauvaise situation et elle pourrait se retrouver à dire la mauvaise chose à la mauvaise personne… Ce qui  serait rapidement dramatique. Son regard reste sur eux quelques secondes de plus, avant qu’elle ne se décide enfin à avancer vers eux, mais elle se détourne pour aller prendre un verre de thé glacé au bar… Non… Elle n’est pas encore prête… Avec un peu de chance, Don viendra la voir, ce qui devrait la détendre...

(Paris, janvier 2022) Un soupir quitte ses lèvres alors que Ioan patiente dans l’ascenseur supposé le mener au restaurant. Il se demandait quelles étaient les raisons poussant Ackerman à dépenser autant alors même que le Conclave traversait une grande crise mais ne s’en formalise pas plus que ça – après tout, si l’organisation pouvait se ruiner au point de ne plus pouvoir agir, il en serait ravi. Il n’aime pas être aussi loin de Valentina et Evie même s’il est habitué au fil des différentes missions réalisées à la fois pour le Conclave et pour l’ordre. C’est un équilibre précaire qu’il gère pourtant depuis des années et qu’il continue à assumer, quand bien même il risque sa vie à chaque instant. Ici, il sera entouré de nombreux membres pouvant le démasquer au moindre faux pas, ce qui pouvait être assez anxiogène. Toutefois, le roumain décide d’agir comme il l’a toujours fait. Il prétend que tout va bien, masque qu’il revêt avec facilité pour le porter depuis longtemps maintenant. Après tout, s’il arrive à ne pas se faire avoir par Valentina, qui le connaissait mieux que quiconque, il n’y avait aucune raison pour que les autres, qui le connaissaient à peine, parviennent à le démasquer. Prenant une grande inspiration, il pénètre dans le grand restaurant une fois que les portes s’ouvrent. S’il s’y attendait, il reste surpris par le luxe des lieux, lui qui était plutôt habitué aux fast-food et aux repas à emporter. Il fait quelques pas, se sentant un peu en décalage avec sa veste en cuir sans pour autant s’en soucier véritablement. Les apparences n’ont jamais véritablement compter pour lui et il avait mieux à faire que de s’inquiéter de ce qu’on pourrait dire de sa tenue. Il aperçoit Keira et s’apprête à faire quelques pas vers elle, rassurée de voir un visage familier et qui devait, sans doute, comprendre la légère inquiétude qu’il éprouvait à l’idée d’être démasquée. On l’interpelle toutefois alors Ioan rejoint le groupe déjà formé par d’autres membres du conclave. « Vous aussi vous avez l’impression de pas être dans votre élément ? C’est quand même assez…. Guindé. » dit-il, sans s’inquiéter à l’idée que peut-être, ils étaient habitués à un rythme de vie plus luxueux que le sien. Ioan passait la plupart de ses nuits sur le divan de son bureau alors le luxe était un mot qu’il connaissait peu et qu’il n’avait pas envie d’ajouter à votre vocabulaire. « J’peux parier ce que vous voulez qu’en sortant d’ici, on aura encore faim et on ira s’faire le premier mcdo qu’on croisera ! » Du moins, si ce qu’il connaissait des repas gastronomiques était vrai. Il lui semblait que l’apparence comptait plus que la quantité, ce qui était ridicule d’après lui – donnez lui donc un big mac et il vivra le meilleur repas de sa vie. Observant un peu les alentours, il se demande quand les festivités commenceront. « J’espère que ça traînera pas trop. On les connaît, les grosses têtes. Ca va encore durer 2 heures alors que ça aurait pu être réglé en cinq minutes. »

actions de Ioan:

(Paris, janvier 2022) Au fur et à mesure notre petit groupe s'agrandit. Je ne peux qu'appuyer les dires de Caleb d'un hochement de tête, tout à fait d'accord. Ses propos sur le dernier rassemblement me font presser très légèrement mon bras contre ce hostler d'épaule que je dissimule sous ma veste de costard. Un reflex un peu idiot pour vérifier la présence de l'arme. J'ai bien conscience que je dois remplir les cases du parfait cliché américain. Il n'empêche qu'on a dû renforcer la sécurité, entre ce passif et les menaces extérieures bien accentuées. Porter mon arme de service me semble plus que justifié; nécessaire. Le regard de Kaz se fixe brièvement derrière moi, précisant que nous devons faire peur. Je tourne légèrement la tête pour apercevoir cette femme que je connais trop bien. A sa vue je fige un peu, comme toujours, un mince sourire étirant mes lèvres. Puis à constater sa tenue osée, je réalise que trop de regards en font de même, certainement moins bien veillant. Sans trop réfléchir plus, je m'excuse auprès de mes camarades tandis qu'un autre homme nous rejoint. Je l'entends tout juste se plaindre que cette soirée est trop guindée. Un petit nouveau, assurément.

Je m'approche de Key, malgré qu'une autre personne me devance et pas n'importe laquelle. Malheureusement pour Keira. J'ignore quelque peu Shani et son commentaire désobligeant, me positionnant auprès de l'autre jeune femme. Je prends soin d'éviter tout contact physique, toute proximité qui pourrait mettre l'accent sur un lien plus intime entre nous qu'une simple relation de travail. Si je me serais permis une légère pique envers n'importe quel homme, jamais je ne les adresse aux femmes. Tel un tu sors tout juste du ring? ou encore il en fallait du cran pour porter ce 'genre' de tenue. Toutes deux déplacées et quoique partant d'une certaine innocence, mettraient mal à l'aise. Au lieu de ça, j'adresse à Keira ce qui a immédiatement traversé mes pensées lorsque mes iris se sont posées sur elle. < Tu es ravissante. > Ce soir, les autres jours, après un combat, toujours. Mais ca, ce n'est pas vraiment le lieu pour le préciser. Surtout avec cette compagnie. Mon attention dirigée sur la seconde femme, je poursuis dans ma lancée. Peut-être avec un poil moins de sincérité, plus cordial. < Toutes les deux, bien entendu. > Loin de moi l'idée de me faire bien voir avec ces compliments. Lécher les bottes n'a jamais été mon genre. Simple courtoisie. Cela dit, je profite de la présence de la fille Ackerman, accessoirement bras droit de notre organisation. Je dis accessoirement, parce que je n'apprécie pas particulièrement son ascension à cette position. Cette femme est vicieuse au possible. < Alors, qu'est-ce que nous prépare votre père ? J'imagine que nous sortir le grand jeu avec ce lieu exceptionnel va contribuer à faire passer les mauvaises nouvelles… >

Actions de Don:

Remarque pour Shani:

J'ai vu avec Renzo pour poster avant lui  

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(PARIS, janvier 2022)
Le verre qu’elle demande ne tarde pas à arriver… tout comme la compagnie, qui n’est pas celle qu’elle attendait. De tous ceux qui auraient pu venir lui tenir compagnie, il fallait que ça soit elle… Pourtant, elle lui offre un petit sourire poli, quand son coeur s’agite un peu trop vite à l’idée qu’elle soit là pour lui chercher des noises. La jeune femme est un peu trop nerveuse pour se montrer sous son meilleur jeu et elle craint aussitôt qu’elle puisse chercher à la percer à jour. Seulement, elle arrive malgré tout à conserver un visage neutre, presque agréable… en partie parce qu’elle voit Don arriver dans son champ de vision. Pas besoin d’être si polie. Après tout… j’en ai autant à dire sur cette tenue… Quitte à entrer dans son jeu, autant le faire sur son terrain. Son regard se porte légèrement sur ce que porte Shani, bien qu’elle n’ait rien à juger sur la question pourtant. La mode, Keira s’en fiche entièrement, aussi elle n’a pas vraiment à coeur de se défendre. Surtout que son regard, avant de se poser sur Gordon, s’échappe vers le reste de son groupe et l’effet semble fonctionner… au moins sur quelques-uns.

Un fin sourire décore son visage lorsqu’elle voit celui de Lorenzo avant qu’enfin elle ne pose toute son attention sur son chevalier servant, qui semble vouloir la secourir. Elle s’empêche de poser sa main sur son bras, consciente que ça ne servirait qu’à montrer une affection qui n’a pas lieu d’être, pour se contenter de lui faire un petit clin d’oeil en tournant la tête vers lui. Tu n’es pas mal non plus. Elle souffle un peu de le savoir proche d'elle, son palpitant se calme juste un peu. A peine en vérité puisque Ackerman, le père, semble enfin décidé à se ramener. Sa simple présence parvient à mettre Keira sur le qui-vive immédiatement, elle se tend et son regard le quitte pour venir sur Ioan, non loin. Elle s’inquiète pour lui autant que pour elle. Deux taupes, au même endroit, voilà qui n’a rien de rassurant après tout. Ses yeux reviennent sur Don, avant qu’elle ne lance à voix basse. On devrait probablement rejoindre tes amis? Quelque chose me dit qu’on devrait s’entourer avant que quelque chose ne se passe. Elle s’est renseignée sur les évènements de la dernière fois et elle sait pertinemment qu’un groupe ne l’aidera pas forcément en cas de problèmes mais… elle cherche à garder ses oeufs dans son panier… Lorenzo, Don, Kaz et Ioan entre autres… Elle fait un petit signe de tête à Shani finalement, avant de s’avancer vers la table qu’ils ont choisis, sans même demander leur avis aux personnes présentes. De toute façon, ils sauront bien lui signifier qu’ils ne veulent pas d’elle… le cas échéant.

Key's fact:

(Paris, janvier 2022) Il sait bien qu’il déteint un peu, Ioan, par son naturel à toute épreuve, par la maladresse de ses mots au cœur d’une situation pourtant plus que stressante. Il n’arrive toutefois pas à faire autrement. Il passe déjà son temps à mentir sur ses intentions véritables, il ne pouvait pas, en plus, changer totalement sa personnalité. Il finirait par se perdre, ce qui était déjà compliqué à éviter. Alors il se moque bien de ce qu’on peut penser de lui, du moment qu’on ne doute pas de son implication dans le Conclave. Un sourire étire ses lèvres quand il réalise qu’il n’est pas le seul à désirer une atmosphère plus détendue et, surtout, un repas plus copieux. Enfin, peut-être qu’il sera surpris, lui qui n’a jamais fréquenté ce restaurant auparavant. Peut-être qu’il sera différent des autres restaurants guindés qu’il a pu tester, même si ceux-ci étaient assez limités en nombre au vue de ses moyens. Il hocha la tête, confirmant les dires de Lorenzo. Il ne l’avait pas rencontré mais ça n’avait rien d’étonnant. S’il connaissait de vue Lorenzo parce qu’il était conseiller, l’inverse était tout à fait normal puisque lui n’était considéré que comme un simple agent. « Effectivement, nous ne nous sommes encore jamais vus. Ioan Andreescu, simple agent. Même si… Dit comme ça, j’me sens un peu comme James Bond. » Légère plaisanterie alors qu’il se repose sur l’humour, comme souvent, pour se sentir un peu plus à l’aise alors même qu’il était directement plongé dans la gueule du loup. Sourire crispé à la remarque de Caleb, il se doute bien qu’ils n’avaient pas été conviés ici pour discuter de la pluie et du beau temps. S’ils avaient pris la peine de dépenser autant d’argent pour les réunir, c’était que forcément, une annonce sérieuse allait être faite… Il ne restait qu’à découvrir de quoi il s’agissait et prier pour qu’il reste encore éloigné de tout soupçon. Toutefois, la réaction de son camarade de galère l’étonne, jurons qui lui parvient quand Ackerman fait son entrée, accompagné d’autres hommes. Il ne relève pas, toutefois, incapable de déterminer ce qui a pu causer un tel émoi chez l’homme. Ses paroles suivantes, toutefois, lui donnent froid dans le dos et ne présage rien de bon concernant la suite des évènements. « On devrait peut-être éviter de toucher à la nourriture, dans ce cas. On sait pas ce qu’ils ont pu y mettre. » Paroles lancées sur le ton de la plaisanterie mais était-il réellement éloigné de la vérité ? Le détective privé espérait bien que ce ne soit pas le cas. Si son envie réelle était de mettre un terme aux agissements du Conclave, ce n’était pas en éliminant les simples agents qu’ils étaient qu’il y parviendrait. C’était les dirigeants qu’il fallait viser et il le savait. Suivant le mouvement de foule générée par l’installation d’Ackerman à la table centrale, il file s’installer à côté de Caleb, regard rivé sur le dirigeant, cherchant le moindre indice concernant ce qui suivra. Fronçant les sourcils à la question étrange du membre du Conclave à ses côtés, il comprend alors que les hommes entourant Ackemarn étaient les pères des deux hommes à ses côtés. Visiblement, cette organisation était réellement une affaire de famille… Et c’était justement la famille qui le poussait à vouloir leur perte. « Il est mort alors j’espère pas, ou ce serait vraiment bizarre comme réunion. » lance-t-il en haussant les épaules avec nonchalance. « J’pense pas. Enfin, si c’était ça ils l’auraient sans doute déjà annoncé avant… non ? » Non pas qu’il sache vraiment quelle autre raison pouvait pousser à une réunion de cette envergure. Alors que les derniers membres s’installent aux différentes places libres, Keira prend place à leur table, accompagné d’un lieutenant du Conclave. Lui offrant un léger sourire tandis qu’elle prend place près de lui, il se penche légèrement pour pouvoir lui parler directement. « Alors, prête à savoir à quelle sauce on va être mangé ? » Léger sourire aux lèvres, il sait à quel point la phrase peut avoir un double sens pour eux même si, aux yeux des autres hommes présents, il ne s’agira que d’interrogations venant de simples agents concernant les agissements de leurs leaders. Enfin, le silence se fait tandis que face à eux, Ackerman semble prêt à prendre la parole.

actions de Ioan:

(Paris, janvier 2022) Le clin d'œil de Key ne m'échappe pas et je la sens plus apaisée à ma présence. Ou peut-être est-ce juste ce que j'ai envie de croire. Elle n'a pas nécessairement besoin de renfort, mais la compagnie est forcément plus appréciable lorsqu'il faille supporter Shani et ses remarques aiguisées. A peine eussè-je le temps de questionner la fille Ackerman, que le père nous honora de sa présence. A sa demande, ce qu'on pourrait considérer comme sa garde rapprochée a été exceptionnellement renforcée. Certes les circonstances s'y prêtent et pourtant, là n'est pas la première fois qu'un rassemblement est organisé dans un contexte tendu. Cela dit, notre rôle se résume à répondre à ses exigences, rarement à poser des questions. Chaque entrée est verrouillée, gardée et bien qu'ayant contribué à cette orchestration, je la trouve paradoxalement insuffisante et anxiogène. Comme si nous ne guettions pas le danger du bon côté. La douce voix de Key me décroche de mon analyse et j'acquiesce machinalement la tête à sa question. Les voix s'atténuent et dans un même mouvement, l'ensemble des convives prennent place. D'un œil j'observe le paternel s'installer au plus proche de la table dominant l'assemblée, comme à son habitude. Toujours flanqué avec ceux qu'il considère ses égaux et rarement ceux ayant une quelconque autorité sur sa personne (du moins, ca reste son point de vu). Pour notre part, j'abandonne mon champagne au bar pour rejoindre le groupe que j'avais précédemment quitté, revenant en compagnie féminine. D'une galanterie naturelle, je tire la chaise de Keira avant de m'installer à ses côtés, déboutonnant la veste de mon costume. A ma gauche, Kaz est déjà installé à notre table ronde et c'est plutôt appréciable de l'avoir ici présent. < T'inquiète, toi aussi t'as ta sécurité rapprochée. > Je lui glisse à demi-mot, surtout pour expulser cette tension qui s'est accrue à la simple présence d'Ackerman. Bien ancré dans ma chaise, je reste sur mes gardes, aux aguets de la moindre étrangeté. Je glisse une main dans ma poche pour en ressortir une petite oreillette de la sécurité, afin d'être tenu informé en continue. Avec habitude, je la positionne discrètement dans mon oreille droite ; tant pis si je perçois moins bien les mots de Keira ce soir.

Actions de Don:

J'ai vu avec Kaz pour poster avant lui  

(Paris, janvier 2022) Il ne faudra pas attendre longtemps avant que le silence ne se fasse, une fois Ackerman installé. L’air grave qu’il arbore indique que les sujets qui seront abordés n’auront rien de bien joyeux, Ioan en a déjà conscience. Le roumain se contente de fixe le leader du Conclave sans dire un mot, prêt à enregistrer la moindre information. Si la première partie de son discours lui arrache une certaine satisfaction en sachant que l’organisation peine à trouver ses marques depuis le changement de leadership imposé, le reste lui glace plutôt le sang. L’idée même qu’ils se concentrent tous sur la capture d’immortels n’était pas bon signe, loin de là. Cela signifiait surtout le déploiement de moyens importants et donc, de plus grands risques pris par les concernés. Toutefois, Ackerman ne s’arrête pas là et si Ioan pensait que c’était déjà assez, c’était en réalité loin d’être fini. Stellan continu et cette fois, le brun se fige une fraction de seconde. Des traîtres. Il évoque la présence de traîtres au sein du Conclave et s’il a pour réflexe de se tourner vers Keira, le mortel se fait violence pour ne pas céder et garder le regard rivé face à lui. Il ne fallait pas qu’il se trahisse, qu’il ait le moindre comportement suspect. Alors il feint l’étonnement – parce que c’est ce qu’il aurait du être, pas vrai ? Il aurait dû être surpris de voir que l’organisation pour laquelle il travaillait était infiltré. Cœur battant à la chamade, il réalise que cette double vie qu’il menait était encore plus dangereuse désormais que la présence de taupes parmi eux était connu. Si de nombreux membres restent silencieux, une voix raisonne quand Kaz prend la parole pour interroger Ackerman sur l’identité des traîtres. Avec un peu de chance, le leader n’avait pas de véritable pistes à ce sujet et ne faisait que lancer un appât dans l’espoir que quelqu’un ne se trahisse. Cela n’aurait rien d’étonnant, à vrai dire. C’était même plutôt classique comme technique. Pourtant, malgré lui, il réfléchit à d’éventuels indices qu’il aurait pu laisser mais il avait été aussi prudent qu’à l’accoutumée… Du moins, c’était ce dont il était convaincu. « Vous étiez au courant ? » dit-il en murmurant à l’adresse de ses voisins, essayant de voir si des rumeurs à ce sujet avaient déjà circulé avant qu’ils ne se réunissent. Attrapant son verre, il boit quelques gorgées pour se donner contenance, avant d’observer les différentes réactions tout en tendant l’oreille au cas où Ackerman avait d’autres informations à leur fournir à ce sujet.

actions de Ioan:

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(PARIS, janvier 2022)
Le jeu d’agent double, voire même triple dans son cas, n’est guère aisé. En compagnie de tous ces grands noms du Conclave, la jeune femme n’est pas à l’aise. Ses facéties légères essaient de la détendre elle plus que les autres et si elle est ravie d’être en présence de Don, elle n’oublie pas qui il est, ni ce qu’elle est. Une espionne, au service des immortels dans leur sens large. Pourtant elle se force à sourire à son prince charmant, lui offrant un sourire quand il l’aide à s’assoir, avant de lui répondre à voix basse. Tant que j’arrive à te mettre par terre, c’est plutôt toi qui a besoin d’une sécurité rapprochée. Un nouveau clin d’oeil et elle se tourne finalement vers Ioan, qu’elle ose enfin fixer quelques secondes, sans lui répondre autrement que dans un fin sourire. Les regards sont partout et viennent de tous, aussi elle ne veut pas montrer sa proximité à l’égard de l’homme, de peur de les trahir. De toute façon, elle n’a pas vraiment l’occasion de lui répondre que le silence se fait, pour accueillir le discours du chef actuel. Son coeur semble louper plusieurs battements durant ce monologue. Elle déteste l’idée de les voir s’enhardir, chercher à attaquer plus les immortels. Sa première pensée se fait colérique, elle aimerait pouvoir éclater au grand jour et taper du pied dans la fourmilière, comme pour les désorganiser et les faire cesser leurs imbécilités. Seulement la rage s’éteint de suite, remplacée par une panique interne qui se lit probablement dans son regard. Sa main se serre sporadiquement et elle se félicite de ne pas l’avoir posée sur la cuisse de Don, comme elle voulait le faire quelques secondes plus tôt. Nul doute que ce spasme aurait été très révélateur. A la place, elle préfère tendre la main de l’autre côté, pour toucher du dos la jambe de Ioan, comme pour le rassurer, pour l’apaiser… et lui montrer qu’ils seront là ensemble, pour le cas où les choses déraperaient. Son visage en revanche, est beaucoup plus fermé, ses yeux autrefois paniqués présentent désormais une incompréhension visible, avant qu’ils ne viennent sur Lorenzo. Non, elle ne dira pas à voix haute ce qu’elle sait de lui. Enfin, elle se tourne vers Gordon, comme pour lui demander silencieusement ce qu’il sait de cette histoire… et s’il se doute de quoi que ce soit à son encontre. Des traitres? Tu sais de quoi il parle Don? Elle n’ose pas hausser la voix, elle ne veut pas que l’attention se porte sur elle, sur Ioan non plus d’ailleurs. Cependant elle observe chaque membre de sa table, puis Shani plus loin, certaine qu’elle serait plus que ravie de pointer son père en sa direction. Vous êtes tous les trois des membres… disons héritiers du Conclave non? Je suppose que vous êtes… les derniers que l’ont pourraient suspecter non? Comme pour détourner l’attention d’eux, elle met les pieds dans le plat, balançant un sous entendu un peu mesquin.

Key's fact: