merry f*ckin christmas (ft. Gordon)

I stumble through the wreckage Rusted from the rain There's nothing left to salvage No one left to blame Among the broken mirrors I don't look the same I'm rusted from the rain

(LONDRES, 24 décembre 2021)
Et merde… Sous le porche de la maison de son père, elle jette un dernier regard vers la fenêtre, observant la silhouette de son père s’éloigner vers la cuisine. Leurs disputes sont si récurrentes, qu’elle ne se souvient déjà plus pourquoi ils se sont écharpés cette fois. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle doit s’éloigner au plus vite pour ne pas exploser. Elle hésite une seconde, sort son téléphone pour commencer à écrire un message à Bastian, mais l’efface aussitôt. Il est occupé avec sa famille, elle préfère le laisser profiter et ouvre une autre discussion. Don… La jeune femme se mord la lèvre, hésite une seconde, avant de lui envoyer un message. Ouais, au moins elle pourra sauver un peu de cette soirée déjà merdique. Une réponse plus tard, là voilà dans un taxi en direction du restaurant nommé… absolument pas habillée pour une soirée dans un grand lieu. Veste en cuir, jean et bottines, voilà qui n’est pas approprié pour traîner dans le monde, mais elle n’a pas la force de retourner chez son père pour enfiler quelque chose de plus adapté. Tant pis, ils s’en contenteront.

A l’arrière de la voiture, elle observe les lumières défiler, les larmes aux yeux en repensant à la dispute qu’ils viennent d’avoir. C’est toujours comme ça. Civilisés pour quelques heures avant de sortir les armes et se sortir des horreurs. Elle soupire en s’essuyant les yeux rageusement, avant de tenter de retrouver un visage neutre, presque froid pour sortir du taxi. Son regard s’écarquille un peu en voyant l’endroit dans lequel elle a rendez vous. Une seconde elle se sent petite et vraiment pas à sa place. Et puis elle hausse les épaules avant de s’avancer vers l’entrée. Je dois rejoindre quelqu’un. Mr McGowan? L’homme la regarde un instant avant d’hocher la tête pour l’inviter à le suivre. Bientôt elle aperçoit son dos de loin, un petit sourire décore son visage et puis elle vient devant lui, bloquant un peu le spectacle. Salut! Tu sais que tu me sauves la vie? J’apprécie vraiment que tu sois là. Ce n’est même pas un mensonge à cet instant… tout simplement parce qu’elle n’avait pas vraiment la force d’être seule. Elle s’installe bientôt à ses côtés en conservant son sourire, bien que ses yeux soient clairement le reflet de la tristesse qu’elle héberge ce soir.

(LONDRES, 24 DÉCEMBRE 2021) Un message envoyé il y a quelques jours à peine, une réponse qui s'est laissée désirée. Me voici finalement à Londres pour les fêtes, afin de retrouver Key. Enfin, peut-être. La dame n'a pas garantie sa venue, bien que la tournure de son message en indiquait de grandes probabilités. C'est ainsi que la minute suivante, j'ai réservé une suite dans l'un des grands hôtels londonien. Ce genre de lieu très classe n'est pas mon habitude personnelle, même si entre le Conclave et l'enfance que j'ai eu, j'ai l'impression de les avoir tous fait. Les fêtes m'ont semblé une bonne raison pour se laisser aller à ce luxe. Puis j'ai pris le premier avion vers l'Angleterre.

Grâce à mes relations au Conclave, j'ai réussi a déniché une table à la dernière minute pour le réveillon dans l'un des plus grands restaurant dîner-spectacle, dans le quartier le plus huppé. Un autre cadeau personnel. A défaut de pouvoir profiter de proches qui ne sont plus aujourd'hui, je m'offre des petits plaisirs. Passer les fêtes avec le paternel pour seule compagnie, non merci. Je ne suis pas comme Key à tenter le coup, j'ai assez donné. Ceux que je peux considérer comme de réels amis ont leur propre famille, aussi dysfonctionnelles soient-elle. Et à vrai dire, dans l'immédiat je ne pense qu'à Kaz ou Javier, qui doivent sûrement être ensemble. Je profite de mon dîner gastronomique et de cette belle bouteille de rouge, tandis que le groupe de jazz joue sur scène. Key finit par m'écrire et je m'en veux un peu, qu'un sourire se dessine sur mon visage tandis que sa soirée se déroule mal. Je lui indique ma position afin qu'elle me rejoigne, prévenant le serveur de sa venue et lui demandant de servir pour deux à l'avenir.

Une session jazz plus tard, Key arrive sur la fin de l'un de leur morceau. Elle se présente face à moi et je me redresse immédiatement, lui renvoyant son sourire. Elle a une petite mine que je lui ai rarement vu et à y réfléchir une seconde de plus, jamais en fait. < Salut! Tu sais que tu me sauves la vie? J’apprécie vraiment que tu sois là. > Naturellement j'enroule mes bras autours d'elle pour la réconforter, embrasse ses cheveux. La musique s'estompant, je me fiche bien de gêner la vue. < Je suis navré que ton réveillon ne se soit pas passé comme tu l'aurais souhaité. > Je lui souffle doucement, relâchant ma petite étreinte pour lui tirer la chaise à mes côtés. < Appelle et ton chevalier servant sera là. > J'ajoute avec une pointe d'humour dans cette vérité. Je m'installe à mon tour, tandis que le serveur rempli nos verres d'un peu de vin rouge. < Je t'ai attendu. > Je lui dis tandis que le dernier plat, le dessert, est servi aux autres convives. < Fromage français, chèvre et vache d'un artisan des Pyrénées. >

I stumble through the wreckage Rusted from the rain There's nothing left to salvage No one left to blame Among the broken mirrors I don't look the same I'm rusted from the rain

(LONDRES, 24 décembre 2021)
L’étreinte qu’il lui offre, elle l’apprécie plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Ce n’est certes pas la première personne qu’elle avait envie de voir ce soir, mais le fait qu’il soit là et qu’il lui offre un brin de tendresse qu’elle ne mérite pas une seconde, la fait s’apaiser juste un peu. Pas assez pour effacer la tristesse de son regard ou la rudesse de ses traits, mais assez pour faire passer la nausée qui s’était installée. Ce visage amical remplace celui indifférent de son paternel, aussi elle se force à sourire quand elle s’installe ensuite à côté de lui. Il est timide, étire à peine ses lèvres, mais à au moins le mérite d’être là. Bah… C’était prévisible. Je sais même pas pourquoi je continue à essayer. Elle est amère ce soir… Alors elle a très envie de boire un coup, même si ce n’est que peu dans ses habitudes. Perdre le contrôle, elle déteste ça, mais ce soir, elle n’a rien à cacher, rien à jouer. Gordon sera cet ami ce soir, celui qu’elle connaissait avant qu’elle ne sache qu’il soit au Conclave. Ce soir, elle ne sera que la combattante qu’il a rencontré un jour, la personne qui lui avait fait mordre la poussière avant qu’ils ne passent une bonne soirée. Voilà. Juste ces deux personnes, rien de plus, rien de moins. Merci. Dit elle finalement au serveur qui termine de la servir, et elle s’empare du verre, un peu malpolie, pour le vider d’une traite. L’homme est déjà reparti, peu importe… Il devrait revenir la servir bien vite de toute façon

Un soupir plus tard, elle porte enfin son attention sur son compagnon, les lèvres enfin étirées de façon un peu plus naturelle. T’es adorable tu sais. T’es quand même venu ici, sans être certain que j’allais me pointer. Je suis sûre t’as été un chevalier dans une autre vie. Elle est impressionnée malgré elle, se demandant une seconde les sentiments qui peuvent animer le trentenaire. Juste une par contre, parce qu’elle refuse de se sentir coupable de ses actes envers lui.  Wow! Cet endroit est incroyable. Je suis tellement mal habillée par rapport à vous tous. Même les serveurs sont mieux habillés que moi. Et puis ces fromages… même en vivant en France je les connais pas. C’est dingue. Une sacrée évolution par rapport à y’a une heure. Elle radote un peu, le poids dans sa poitrine est toujours là, elle a envie de se planquer quelque part… mais en même temps, elle veut profiter de sa soirée, alors elle s’efforce de se montrer un brin sociable et fini par poser sa main sur la sienne, serrant ses doigts doucement. Je suppose que toi non plus, ta famille est pas trop trop dans l’esprit des fêtes? Enfin… si tu veux pas en parler, on parlera d’autre chose mais… tu me connais, j’ai toujours plein de questions dans ma tête…

(LONDRES, 24 DÉCEMBRE 2021) La formidable Keira s'installe à mes côtés, dans un calme qui ne lui est pas commun. Une tristesse apparente aussi, que je lui ai rarement connu et qui me fait de la peine. Elle si éclatante, pleine d'entrain, forte, la discussion avec son paternel a vraiment dû mal tourner. Cette situation est loin de m'être étrangère et son constat, je me le pose souvent. Pourquoi continuer d'essayer, quand on sait pertinemment que c'est vain ? < Parce que tu tiens à lui, d'une manière ou d'une autre. > Les mots traversent ma gorge non sans difficulté, au vu de l'écho qu'ils ont pour ma propre relation père fils. Key s'empare goulument du verre qu'on vient de lui servir et d'un petit sourire, plus raisonné, j'en fais de même. Il semblait falloir au moins ca à la jeune femme pour chasser ses idées noires, se retrouver un peu plus dans l'instant présent. Son regard posé sur moi, je souris doucement à son compliment et baisse les yeux un instant. S'il était donné dans mes habitudes de rougir facilement, ce serait sûrement le cas présentement. Fort heureusement, mon teint de peau varie rarement, si ce n'est pour bronzer. Elle enchaîne en admirant les lieux, qu'elle estime trop prestigieux face à sa tenue. Je l'interromps bien rapidement, ne tolérant pas qu'elle se rabaisse ainsi. < Tu es magnifique Key. Tu serais venue en pyjama dépareillé que ca n'y changerait rien. Les autres ne sont que jalousie. > Rien de plus sincère. Il n'y a même pas l'ombre d'une ironie passagère. Et lorsque sa main se pose sur la mienne, serre mes doigts, je la retourne paume contre paume pour enlacer les siens, embrasser sa peau à défaut de ses lèvres. < Je suis content que tu sois là. Et que le menu te plaise. C'est vrai que c'est délicieux. > Je poursuis à déguster fromage et vin rouge, écoutant ses questions. Je souffle doucement, pas par agacement, plutôt parce que ca n'a rien de très plaisant. Passer les fêtes seuls, ca fait remonter tout un tas de souvenirs qui sont devenus déprimants avec le temps. < Si parler de moi peut t'aider à penser à autre chose, pose-moi toutes les questions qui te passent par la tête. > Je lui dis gentiment. Je ne suis pas habituée à parler de ma personne, mais avec elle, c'est comme un exutoire. Puis elle comprend, quand j'élude, que je veux juste passer à un autre sujet. < Les McGowan adorent Noël. Mais entre l'infime possibilité de passer un bout des fêtes avec toi, ou l'éventualité d'être entouré de toute ma famille, le choix est vite fait. > Au-delà des pertes, me retrouver seul avec père face aux cousins, oncles, tantes et grands-parents, grand Dieu non merci. J'ajoute avec un mince sourire : < Je me suis un peu servie de toi pour me dérober cette année… Ne serait-ce qu'insinuer passer ce moment en compagnie féminine leur a fait monter tout un tas de projection sur ma vie. Ils s'imaginent parce que je passe ce moment précieux à leurs yeux, avec une femme dont ils n'ont pourtant pas connaissance, signifie un engagement quelconque… Je suis convaincu que ca parle mariage et enfants. > Je lui fais une petite moue à peine désolée, buvant un peu plus de mon vin. Après tout, je n'ai jamais eu ces projets de vie. < Et toi… Tu veux en parler ? > De sa soirée, de son père, de ce qu'elle veut. Je n'ai pas envie de la mettre mal à l'aise, loin de là.

I stumble through the wreckage Rusted from the rain There's nothing left to salvage No one left to blame Among the broken mirrors I don't look the same I'm rusted from the rain

(LONDRES, 24 décembre 2021)
L’humeur lourde de la britannique s’allège juste un peu en l’entendant parler. Il a cette voix qui l’apaise et ces mots qui semblent résonner doucement dans son crâne. Elle tient à son père bien sûr, plus qu’il ne tient à elle, de cela elle est convaincue, mais elle n’en parle pas. La jeune femme hoche la tête doucement pour acquiescer à son analyse. Il a raison bien entendu et si elle fait des efforts, c’est pour se dire, au fond d’elle, qu’elle a tout fait pour arranger les choses, même si elle n’est pas responsable de ce que son père ressent pour elle. Oh vil flatteur. La prochaine fois que je me pointe dans un restaurant luxueux, tu verras que je peux faire beaucoup mieux. Son œil pétille un peu alors qu’elle fait cette promesse, bien consciente que ça n’arrivera probablement jamais. Peu importe, il n’a pas besoin de le savoir, même si la discussion qui s'amorce réveille une fois de plus cette petite pointe de culpabilité qu’elle ressent parfois en sa présence. Ce soir, elle est un peu vulnérable et elle a vraiment cette salive qui se fait un peu cendreuse, en pensant qu’il risque de tomber de bien haut, le jour où elle cessera de se servir de lui. Tu as eu le droit à quoi avant? Si le repas était à la hauteur de ces fromages, t’as dû te régaler. Elle sourit un peu, avant de se rendre compte qu’elle n’aurait probablement pas dû poser cette question.

La belle est d’ailleurs à deux doigts de lui dire d’oublier, lui dire qu’il n’a pas à répondre s’il ne le désire pas, mais il la devance en commençant et de nouveau elle essaye de l’empêcher de répondre, d’y penser, si ce n’est que pour la distraire de sa soirée pathétique. Elle n’a pas envie qu’il se mette mal, pour qu’elle aille mieux. Ca serait stupide de rendre deux personnes malheureuses de cette façon. Seulement il enchaîne rapidement sur la suite et elle attrape sa main, en remerciement. Il a délaissé sa famille pour venir la voir. Un sacrifice qui n’en est probablement pas un, vu ce qu’il ajoute, mais elle se sent flattée tout de même et cette aigreur continue à prendre de l’ampleur. Il s’ouvre à elle, lui partage un pan de sa vie et elle décide à cet instant, de cesser de réfléchir. L’homme n’est pas celui qu’elle espionne ce soir. L’homme est celui qui est là pour la consoler, lui faire passer une bonne soirée… et elle se montrera charmante, ne pensera plus à leurs statuts respectifs, et s’en voudra plus tard. Pas maintenant. Oh… Je dois aller acheter ma robe alors? Je ne vois pas la bague pourtant. J’aurais quand même pas loupé ta demande en mariage hein?

Elle éclate de rire ensuite. Son regard reste toujours un peu triste, mais elle parvient tout de même à se montrer joviale, alors que le poids sur ses épaules semble moins important. Pas vraiment. Mon père s’est montré cruel, j’ai l’habitude. Tout irait mieux pour lui si je disparaissais de sa vie mais… je suis bien trop têtue pour le laisser tranquille. Elle n’est pas mauvaise, mais d’un côté elle imagine bien la colère qu’il ressent quand il la voit. C’est cette rancune qui traîne depuis la mort de sa mère et qui reste là, dans un coin. Pourquoi tu as survécu alors qu’elle est morte? Parce que le problème est là finalement… mais elle n’a pas envie de l’expliquer à Don. C’est beaucoup trop personnel… et il pourrait l’utiliser un jour, lorsqu’il se rendra compte qu’elle se moque de lui… Oh et je te rassure tout de suite… Je ne suis pas enceinte. Elle repart sur l’autre sujet, sur sa famille bien trop enthousiaste, un mince sourire aux lèvres, avant de reprendre sa dégustation de fromage, quittant sa main par la même occasion. Je le redis mais… merci d’être là pour moi. Ca me fait vraiment du bien. Elle n’est pas seule au moins, dans une chambre pourrie à se demander pour la millième fois pourquoi son père la déteste tant. Maintenant dis moi ce que je peux faire pour toi en retour Charming. Elle se moque un peu en l’affublant du nom du prince dans Blanche Neige, son regard un peu plus pétillant et moins attristé.

(LONDRES, 24 DÉCEMBRE 2021) Plus on discute, plus sa petite mine semble s'amenuir. Même si je préfèrerais de loin qu'elle aille bien, ca me fait plaisir, de constater que ma présence lui fait du bien. Qu'au fond, elle n'est pas juste là parce que je représente son unique échappatoire. Ca pourrait très bien être vrai aussi, l'important reste elle. Partie à la hâte, je me doute que la tenue qu'elle arbore ce soir n'a pas nécessité grande réflexion. Des vêtements qu'elle pourrait porter pour un simple café, mais tout lui sied si bien. Déjà quand elle s'habille pour un dîner ensemble, elle est ravissante… Je n'imagine pas le jour où ce sera pour une occasion spéciale. < J'ai hâte d'en tomber de ma chaise… > Je lui glisse doucement, un brin d'enthousiasme dans ma voix. Puis poursuis avec la menu qui m'a été servi en ce dîner de fête. Qu'importe que j'ai été seul, cela me convenait bien mieux qu'une réunion de McGowan. Alors j'ignore cet air gêné qui traverse ses traits. < Huîtres, Saint-Jacques, poisson… Je ne te dis pas le nom exact des plats, ils étaient trop bien rédigés pour les énoncer sans les écorcher. Je t'en aurais bien gardé mais… non, c'était trop bon. J'aurais même pas partagé. > Je lui annonce avec un grand sourire sans honte. Surtout que, elle aurait été là, demandé à piquer dans mon assiette, j'aurais été incapable de le lui refuser. < Cela dit, ta part a sûrement dû être gardée dans les cuisines, si tu en as l'envie. > J'ajoute après réflexion. Après tout à l'origine, la réservation était pour deux personnes.

Son éclat de rire appelle le miens ; ca fait du bien de l'entendre. Content qu'elle ne court pas à toutes jambes à l'évocation du mot mariage. Pas que c'était un projet que j'avais en tête, oula non, jamais ! Au grand damne du paternel d'ailleurs, ca lui fait bien les pieds. Une seconde mon regard cherche sur la table ce qui pourrait faire office d'anneau et s'arrête bien rapidement sur le rond de serviette en argent, serti de perles. Je m'en saisis discrètement pour le ressortir sous les yeux de celle qui m'accompagne, ma main glissant pour tenir le bout de ses doigts. < Dame Keira… > J'amorce, le sourire de la connerie aux lèvres. < Me feriez-vous l'honneur ? … Comme je n'avais pas ta taille, j'ai pris grand, dans le doute. > Je lui explique l'air bête tandis que ce rond de serviette, aussi magnifique qu'une bague en réalité, pourrait s'enfiler sur deux doigts.

Cette légèreté passée, la conversation retrouve un peu plus de son sérieux. Key n'a pas envie de parler de sa soirée désastreuse alors j'acquiesce simplement, respectant sa volonté. Un père cruel, qui semble renier sa fille pour une quelconque raison. Je vois que ca la pèse autant qu'elle n'a pas envie de lui donner cette satisfaction de sortir pleinement de sa vie. Prenant soin de ne pas relancer, je passe une main brève dans son dos, retenant cette envie de la réconforter dans mes bras. Avec plus de légèreté, elle m'annonce ne pas être enceinte et j'avale de travers, toussant et riant à moitié. Manquerait plus que ca ! Je n'ai pas le temps de répondre, qu'elle me remercie d'être présent pour elle et ca me touche. Doucement je dresse mon verre de vin à son attention, un petit regard pour lui dire y a pas de quoi et… santé aux paternels catastrophiques. Décidément, la meilleure décision que d'être venu à Londres pour les fêtes. Pour elle. < Charming mmh ? A ce rythme, je vais finir la soirée avec des crampes aux joues. > Je lui avoue en essayant de retenir cet énième sourire, me mordillant la lèvre. < Tu peux… m'aider à finir ce délicieux vin… et ce délicieux champagne aussi… non, non, loin de moi l'idée de vous saouler, Princesse. > Je lui mens sans vergogne, l'affublant de ce surnom que je lui donne souvent, toujours avec tendresse. < Ensuite, il reste le dessert. Je parle évidemment de celui servi dans l'assiette, non de tes pensées mal placées… > Je précise l'air très sérieux alors qu'elle n'a rien dit, me rendant seul coupable de pensées impures. Le groupe de jazz s'installe de nouveau sur scène, commençant à jouer une musique plus rythmée pour clôturer la soirée. Une idée derrière la tête, une connerie comme j'y excelle tant, je finis d'une traite mon verre de vin et me lève alors. < Et en attendant qu'on s'en aille, tu peux danser avec moi. > La soirée ne s'y prête pourtant pas du tout, trop pompeuse, sans espace dédié, mais qu'importe. Main tendue vers celle qui m'a rejoint, j'ajoute patient avec un petit regard suppliant et affectueux. < Me laisse pas planté là, Princesse… >