A brand new start | Annabelle & Francis

Un vent frais court entre les immeubles, ébouriffent les nombreux·ses passant·es et transportent la cacophonie d’une ville qui ne s’arrête jamais. Les nuages sont lourds et sombres dans le ciel, et laissent tomber quelques gouttes d’une pluie trop fine pour vraiment incommoder ses victimes.

Francis s’arrête un instant contre un mur et ferme les yeux, prend le temps de s’imprégner de cette atmosphère si familière et excitante. New York. Une de ces rares villes qu’il ne peut jamais vraiment quitter bien longtemps. Peut-être parce que comme lui, elle ne cesse de bouger, de changer, d’évoluer. Il y a toujours de nouvelles personnes à rencontrer, de nouveaux endroits à découvrir, de nouvelles aventures à expérimenter. C’est toujours un bonheur de revenir se perdre dans ce labyrinthe mouvant, d’autant plus que cette fois-ci lui permettra de retrouver Annabelle, une vieille amie de la famille, la seule personne qui ait connu sa mère et son frère avec qui Francis est resté en contact.

Puis Francis s’écarte du mur, se mêle à la marée humaine du trottoir, anonyme dans la foule. Le casque sur la tête, un air de Sinatra dans les oreilles, il descend la bouche de métro. C’était le dernier changement avant d’atteindre Harlem.

Une vingtaine de minutes et une conversation charmante avec deux vieilles dames bien sympathiques plus tard, Francis ressort des entrailles de la mégapole. La nuit commence à tomber, accentuant l’aspect hivernal de la ville. Les vitrines de boutiques troquent araignées en plastique et citrouilles de papier pour de la fausse neige et des paquets cadeaux vides. Halloween est passé, déjà remplacé par Noël, malgré un petit détour proche par Thanksgiving. Francis sourit. Peut-être passera-t-il ces fêtes de fin d’année avec ce qu’il a plus proche de famille. Ça fait si longtemps…

Il ne se perd que trois fois – malgré le GPS sur son téléphone – pour trouver l’adresse d’Annabelle. Il grimpe les quelques marches du perron et sonne à la porte d’entrée. Un dernier réajustement de son énorme sac à dos, un peu de souffle chaud sur ses doigts engourdis dans l’attente de son hôtesse.