intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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(#) the discussion •• la team tendue     Dim 14 Nov - 20:38

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(VICTORIA, 30 OCTOBRE 2021) — C’est un territoire neutre oui. 
Il n’y a pas d’Adorateurs, il n’y a pas de membre du Conclave et c’est une ville un peu paumée, mais qui n’est pas loin d’une ville appelée Duncan (wink à vous les filles). Bastian connaît ces villes-là parce qu’il y stocke souvent les tableaux ou autres objets d’art avant de les mettre en sécurité. Là, il y est pour une autre raison, même s’il a profité ces deux derniers jours à préparer les transferts des tableaux, des objets… Cela n’a pas été évident du tout à organiser, vraiment pas et il se doute bien que tout cela n’arrivera pas à destination avant la date qu’il voudrait. Bastian a vraiment un mauvais pressentiment face aux messages froid de Rosalyn, face aux messages blasés et moroses de Lucian.

Encore Rosalyn, ça va, il en a l’habitude avec elle parce qu’elle est juste comme ça. C’est sa manière d’être et de communiquer, même si ça le blase plus qu’autre chose tout comme il la blase avec sa manière d’être. Mais Lucian, c’est celui qui a toujours un fond d’optimisme et le voir à peine rebondir sur l’idée du braquage du Monet, c’est que ça ne va vraiment pas.

En même temps, Bastian peut comprendre s’il se mettait à leur place. Dans la belle maison en Nouvelle-Zélande, à attendre l’enfant venir pour apprendre dans la seconde suivante qu’ils vont se faire attaquer par l’Ordre… Bastian grimace et soupire. Il n’y pense que maintenant, lui qui a été trop occupé à gérer sa mort, la traque avec Fabio, le malentendu de Keira, puis les oeuvres à sauver. Non, c’était beaucoup trop à gérer pour y penser sincèrement, malgré l’amitié et le respect qu’il éprouve à l’égard des Blackthorn. Il sait qu’il a vraiment merdé du début à la fin, sur plusieurs choses dont à force, il n’arrivait plus à gérer.

Bastian leur a donné l’adresse, mais il ne sait pas à quelle heure ils vont arriver. Alors il est à cette maison qu’il avait acheté il y a… cinq six ans ? Il les attend juste, un peu trop nerveusement. Il a pourtant tâté le terrain avec Lucian, mais le fait qu’il lui dise qu’elle est silencieuse, muette comme une… non trop tôt. Il boit nerveusement son maté qui peut être le dernier, tout en pensant à vive allure. Qu’est-ce qui pourrait bien se passer ? Une conversation assez froide à la limite oui. Qu’elle le menace avec un couteau ? Non, elle ne le ferait pas avec Lucian qui est présent et qui saurait la tempérer. En vrai, il s’attend à tout, mais à rien à la fois. Pourtant, le maya a un mauvais pressentiment et il sait que généralement il ne se trompe pas là-dessus.

Il ignore d’où ils viennent, s’ils ont voyagé longtemps, mais il sait une chose: ils ne resteront pas longtemps. C’est loin d’être une visite amicale et il doit leur donner quelques informations pour qu’ils comprennent comment cela a pu arriver, d’autant plus qu’il ne pouvait pas leur expliquer par SMS, car c’était trop dangereux. Il ne comprend pas comment ça a pu échapper à Rosalyn qui elle est souvent au taquet des dernières informations dans sa propre faction… Bastian dépose sa calebasse dans la cuisine, où il s’est adossé contre la porte du réfrigérateur quand il entend du bruit dehors. Il regarde rapidement par la fenêtre et voit que c’est eux, qu’ils sortent pour aller à la porte.

Ils sont arrivés.

Alors il n’attend pas plus longtemps que ça pour s’activer, abandonner son maté pour de bon, aller vers la porte qu’il ouvre avant qu’ils ne sonnent ou ne toquent dessus. Montrant qu’il était quand même là à les attendre depuis le début de la journée. Sans dire un mot, il fait un geste de la tête et s’écarte pour les laisser entrer. Il remarque les mines graves et l’ambiance n’est pas là pour qu’il puisse leur demander s’ils ont fait un bon voyage. Il sourit légèrement à Lucian qui passe et lui fait un signe de Shaka qu’ils font habituellement pour se saluer. Ils vont dans le salon, là où le silence est pesant et la tension fait que Bastian ne peut pas naturellement accueillir les Blackthorn. Il voit Rosalyn dans un humeur qui lui rappelle et lui ramène surtout en 1905, où elle était vraiment prête à tuer tous les êtres vivants à San Diego… Il lâche un petit soupir et fait un geste de la main vague vers la cuisine.

« J’ai de quoi faire du thé ou de quoi manger si jamais. » Il hausse les épaules, légèrement insolant mais surtout fidèle à lui même « Et pas de risque que ce soit empoisonné… »

Oh non, il ne prendrait pas ce risque et encore moins à les balancer à l’Ordre en ce moment même. Il a fait de sorte que personne ne se doute de rien. Mais il ne va pas leur dire cela, même s’il se doute qu’ils ont dû vérifier les alentours pour ne rien trouver. Bastian peut être dans l’Ordre, mais sa fidélité va à sa constellation en premier lieu et aussi à ses amis.

« Bon, maintenant que nous sommes tous là pour en parler... Par où doit-on commencer ? » demande-t-il sérieusement, cachant au mieux sa nervosité de la situation.


   

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Rosalyn Blackthorn
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(#) Re: the discussion •• la team tendue     Mer 17 Nov - 23:26

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@Lucian Blackthorn & @Bastian Trujillo

tw ; deuil, mort, utilisant du don de persuasion (avec consentement de la joueuse concernée).

Tic-tac. Leur passage à Pékin est bref. Deux jours, à peine le temps de reprendre leur souffle. Ce n’est pas en Chine qu’ils se remettront de leurs émotions, ni même qu’ils profiteront d’un repos durement mérité. À peine arrivés, ils sont accueillis par des amis et alliés de Rosalyn, des personnes de confiance qui les mettent rapidement à l’abri. Fidèle à elle-même, l’Anglaise prend les choses en main et ne laisse rien paraître du cataclysme émotionnel qu’elle affronte. Elle feint de se porter à merveille, donne des consignes aux uns et des informations aux autres, elle s’active comme une abeille ouvrière dans sa ruche, c’est tout juste si elle prend le temps de se reposer un peu. Les quelques heures de repos qu’elle s’impose ne sont pas pour elle, elles sont pour le bébé. Pour Ao’Ao, aussi. Lui, elle ne peut pas le tromper. Impossible de jouer la comédie, peu importe à quel point sa performance est convaincante. Le lien qui les unit rend toute tentative de mensonge ou de dissimulation impossible. Il sait qu’elle fait semblant d’aller bien, il le sent. Alors pour lui aussi, elle se fait violence pour dormir un peu et lui épargner des contrariétés supplémentaires. Rosalyn a très bien conscience de ce qu’elle est : une bombe à retardement. Elle ne sait pas encore quand elle surviendra, mais l’explosion est inévitable. Même pour elle, c’est l’épreuve de trop. Juste après qu’elle ait pris la décision de s’écarter un peu des activités des Prométhéens, pour se consacrer entièrement à Ao’Ao et à la famille qu’ils ont décidé de fonder. Ce doux rêve a à peine eu le temps de voir le jour avant de partir en fumée sous ses yeux impuissants. S’il est hors de question d’y renoncer à cause d’un tyran et ses sbires, accuser le coup n’est pas aussi simple qu’elle l’aurait cru. Parce qu’elle aurait pu perdre Kailani et surtout, parce qu’Ao’Ao est mort. Elle a beau essayer de ne pas y penser, à chaque fois qu’elle ferme les yeux, elle revoit son corps sans vie gisant dans ses bras. Elle ne peut pas y échapper, cette vision cauchemardesque la poursuit.

Tic-tac. Rosalyn a besoin de réponses. Elle a besoin de savoir comment l’Ordre de l’Hydre est parvenu à entrer sur les terres de Queenstown, sûres depuis des siècles. Elle ne se demande pas pourquoi. L’homme qui est parvenu à la maîtriser n’a laissé aucun doute sur le sujet : c’est à propos de la Lance du Destin. Marius la veut et de toute évidence, il est prêt à tout pour l’obtenir. En laissant d’autres faire le sale travail à sa place car, naturellement, il évite de se salir les mains depuis longtemps. Mais pourquoi pensaient-ils qu’ils avaient la lance à Queenstown ? Cela, Rosalyn l’ignore. Aussi important que puisse être son rôle chez les Enfants de Prométhée, elle est loin d’être la seule à diriger les opérations importantes. Contrairement à l’Ordre, il n’y a pas de meneur désigné chez eux, personne qui ne se comporte comme un monarque tyrannique. Elle n’est qu’une femme parmi une myriade d’individus. Alors, pourquoi les prendre spécifiquement pour cibles, Ao’Ao et elle ? C’est vrai, elle était à Athènes et faisait partie de ceux qui ont récupéré la Lance du Destin au nez et à la barbe des immortels missionnés par Marius. Mais personne ne l’avait vue, personne à part celles et ceux qui l’accompagnaient… Se pourrait-il qu’un traître se cache parmi eux ? Rien que d’y songer, Rosalyn en a le cœur au bord des lèvres. Impossible, essaie-t-elle de se convaincre. Mais elle n’est plus sûre de rien ni de personne, hormis Ao’Ao, Nour, Takoda, Alma et Eirik. Elle s’est d’ailleurs empressée de les prévenir, pour qu’ils restent sur leurs gardes ou se mettent à l’abri le cas échéant. Et puis… C’est tout. Pour la première fois depuis ce qui lui semble être une véritable éternité, Rosalyn ne sait pas ce qu’elle est censée faire. Protéger les siens, oui, mais comment faire sans toutes les pièces pour compléter le puzzle ? Il faut qu’elle commence par apprendre la vérité, toute la vérité, sur ce qu’il s’est passé. Ensuite… Ensuite, quand son état le lui permettra, les têtes commenceront à tomber. Peu lui importe le temps que cela lui prendra, elle les coupera toutes jusqu’à ce qu’elles ne repoussent plus, jusqu’à ce que l’Hydre ne soit plus qu’un mauvais souvenir et qu’Héraclès en pâlisse de jalousie. Bien involontairement, Marius et les siens ont réveillé ses vieux démons, ceux qu’elle était parvenue à mettre en cage. Oh, c’est qu’elle a l’âme vengeresse, l’Anglaise. S’en prendre à elle c’est une chose, mais s’en prendre à lui… Ils n’auraient jamais dû.

Tic-tac. Cette visite à Vancouver, Rosalyn s’en serait volontiers passée si elle ne représentait pas pour eux l’opportunité d’apprendre exactement le déroulement des événements, de l’ordre donné par Marius jusqu’à l’attaque de leur maison néo-zélandaise. Wayak’ – ou Bastian, comme il se fait appeler ces temps-ci – est peut-être la seule personne à pouvoir leur apporter des réponses à leurs questions avec une prise de risque minimisée. Mais ne possédant pas l’optimisme naïf d’Ao’Ao, Rosalyn n’accepte de mettre les pieds à Vancouver qu’une fois certaine qu’ils pourraient en ressortir sains et saufs. À sa demande, Alma se rend sur place avant eux et s’assure qu’ils ne risquent rien. Ou du moins, rien qui ne puisse leur faire courir un véritable danger. Rosalyn sait qu’elle peut faire confiance à la jeune Cubaine, alors elle finit par consentir à se rendre à l’adresse que Wayak’ leur a donnée. Ao’Ao insiste pour conduire et elle le laisse faire sans chercher à discuter. Le trajet est silencieux, ni l’un ni l’autre ne prononce le moindre mot. Elle ressent son inquiétude de la même façon qu’il ressent la sienne et s’il est plutôt morose, Rosalyn est d’humeur carrément lugubre. Lorsqu’ils arrivent à l’adresse indiquée, elle prend une profonde inspiration avant de descendre de la voiture. Les températures basses lui arrachent un frisson, alors elle se presse aux côtés de son âme sœur pour entrer dans l’immeuble.

Tic-tac. Wayak’ ouvre la porte et ils entrent. Sans un mot de la part de Rosalyn. Instinctivement, son regard parcourt tout l’appartement ; elle repère les entrées, les sorties, les éventuels endroits où se cacher ou cacher quelque chose… Les sourcils légèrement froncés, elle entre dans le salon à la suite d’Ao’Ao et s’assoit sur la chaise qu’il tire pour elle. Elle aurait préféré rester debout, mais inutile de nier sa fatigue. « Nous ne sommes pas venus ici pour une fucking tea party. » Elle est glaçante, Rosalyn. Ao’Ao doit la voir serrer le poing, puisqu’il vient prendre sa main dans la sienne. Elle se fait violence pour se détendre, mais elle est comme une corde d’arc trop tendue : prête à céder. Par où commencer ? C’est tout juste si elle parvient à se retenir de rire. Hésitante, elle lance un regard à son époux. Elle l’observe pendant de longues secondes et finalement… Boom. « Assieds-toi. » Ses deux mots claquent dans la pièce et pour les oreilles de Wayak’, c’est comme un coup de fouet. Sans qu’il n’y puisse rien, il tombe assis sur la chaise devant lui. Persuasion. « Je veux tout savoir. Tout ce qu’il s’est passé à partir de la seconde où Marius a donné l’ordre jusqu’à celle où son équipe de lâches nous a attaqués. Je veux savoir pourquoi il pensait que nous avions cette maudite lance. Je veux savoir qui le lui a dit et comment il est parvenu à percer nos défenses. Tu vas me dire absolument tout ce que tu sais. » Sans avoir le choix. Froisser son ego, elle s’en moque bien. Le blesser, elle s’en moque bien. Ao’Ao est mort dans ses bras.  

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Lucian Blackthorn
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(#) Re: the discussion •• la team tendue     Jeu 18 Nov - 23:35

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les paroles en anglais et en italique sont prononcés en hawaien ou en pidgin - (le créole hawaien) ou dans un mélange des deux quand il part en live Arrow

Ces sept derniers jours, c’est à croire qu’un esprit malin s’amuse à contrarier sa bonne humeur légendaire. Il semble déterminer à la faire disparaitre définitivement. Tout ce qu’il n’aime pas s’est donné rendez-vous et il passe ses journées à grommeler dans sa barbe en roulant des yeux. Un peu plus de trente-quatre heures d’avion cumulés, une mare de sang dans son salon, une escale calamiteuse dans la ville la plus polluée du monde, une épouse qui se défile dès lors qu’il essaie de la faire parler de son ressenti. Et pour couronner le tout, à l’instant où il pose le pied sur le tarmac de Vancouver, il réalise qu’il a quitté l’hiver de l’hémisphère sud pour retrouver celui de l’hémisphère nord. Une bordée de juron lui échappe dans un mélange peu glorieux d’hawaïen, de pigdin et d’anglais alors que les bourrasques projettent ses cheveux contre son visage. Il porte les valises en trainant des pieds, claque le coffre et les portières de leur voiture de location puis prend place derrière le volant. Il n’est même pas question de négocier qui conduira leur carrosse, depuis qu’il a appris qu’elle était enceinte il n’a plus laissé Rosalyn approcher un volant en sa présence. Un peu rageux contre les souffles éoliens qui lui ont fait manger ses cheveux, il noue sa tignasse en chignon lâche en grommelant des imprécations contre Pakaa, le dieu du vent hawaïen.

La route défile dans un silence pesant et plus le GPS se rapproche de leur destination, plus le visage de Lucian s’assombrit. Il a l’impression qu’il bouillonne de colère et que rien ne peut l’apaiser. Il est furieux contre l’Ordre de toute évidence, puisque ce sont eux qui leur ont envoyé des foutus mercenaires au milieu de la nuit. Mais pour être tout à fait partial, il en veut également aux Enfants qui les ont mis dans cette situation sans même garantir leur sécurité. A vrai dire, même Rosalyn n’est pas à l’abri de son ressentiment. Il s’exaspère de la voir faire semblant d’aller bien. Il sent bien que ça ne va pas, le lien qui les unit ne lui permet de mentir sur ça et pourtant elle garde la tête haute. Et puis, lui non plus ne va pas très bien, il aurait bien besoin d'en parler mais comment s'ouvrir à quelqu'un qui se ferme ? En ce moment, la fichue fierté de son épouse lui passe par-dessus la tête, mais il est bien trop conscient de la mince corde de funambule sur laquelle ils dansent un macabre pas de deux pour le lui faire savoir, alors il rumine et retient son amertume en attendant des jours meilleurs.

Finalement, la voiture se gare devant la maison que leur a désigné Bastian et ils sortent de la voiture. Un silence lourd les accompagne jusqu’à la porte qui s’ouvre sur son ami avant même qu’ils n’aient à toquer. C’est qu’il les attend de pieds fermes. Alors qu’il suit leur hôte à l’intérieur, Lucian effleure le bois de la porte de sa main, ouvre son don et laisse la demeure lui communiquer ses secrets. Il ne s’amuse habituellement pas à ce genre d’exercice qu’il juge plutôt désagréable, mais c’est un réflexe purement sécuritaire. La bicoque serait bien incapable de lui cacher un danger et comme il ne perçoit rien de tel, il se détend d’un poil et répond de manière un peu automatique au shaka de Bastian. En tout normal, il l’aurait gentiment taquiné que le geste polynésien n’est jamais complétement naturel dans la main de ceux que ne le sont pas, mais aujourd’hui il n’a même pas le cœur à cette éternelle plaisanterie. « J’ai de quoi faire du thé ou de quoi manger si jamais. » Menton qui se lève avec un soupçon d’intérêt « Et pas de risque que ce soit empoisonné… » Regard qui fait les gros yeux à Bastian, avec le nez qui se fronce et qui semble dire no kidding mate. Mais c’est la voix sèche de Rosalyn qui les ramène sur Terre. « Nous ne sommes pas venus ici pour une fucking tea party. »  Si Rosalyn semble accueillir la proposition de manière un peu abrupte, Lucian lui ne dit pas non. Il secoue la tête et cette fois accorde ses gros yeux à son épouse « Heu, merci, parle pour toi oui. » qu'il marmonne dans sa barbe pour lui même sans se soucier de savoir si on le comprend, avant de dire clairement « Je vais prendre un café, perso. ». Il lui serre l’épaule doucement de la main, appelant au calme, autant pour elle que pour lui qui se sent sur le point de vriller devant cette atmosphère pesante.

Puis il adresse un signe de la main à Bastian se faisant et ajoute « Bouge pas, je vais me servir. Vous avez des trucs à vous dire, je crois. » bien content de s'éloigner de cette ambiance trop tendue pour son petit coeur tout mou. Et il se dirige vers la cuisine, ne se souciant pas de la distance qu’il met entre eux, parfaitement conscient qu’il lui suffit de tendre l’oreille pour entendre la conversation comme si ils se trouvaient assis sur les sofas avec eux. Il ne sent pas dans son dos le regard pensif de Rosalyn qui l’observe alors qu’il s’éloigne. « Assieds-toi. » Sur le point de quitter la pièce, l’ordre claque dans l’air, et bien qu’il y soit imperméable, ses poils se hérissent sur son bras alors que son toucher sensible perçoit les vibrations de la volonté de Rosalyn dans l’air. Il se fige une seconde à mi-chemin entre la cuisine et le salon. Il n’aime pas du tout ce premier ordre, mais sa foi, s’il ne s’agit que de s’asseoir, tente-t-il de se convaincre en occultant sa conscience.

Toutefois, son espoir est vite contredit par Rosalyn qui ne s’arrête pas là. « Je veux tout savoir. Tout ce qu’il s’est passé à partir de la seconde où Marius a donné l’ordre jusqu’à celle où son équipe de lâches nous a attaqués. Je veux savoir pourquoi il pensait que nous avions cette maudite lance. Je veux savoir qui le lui a dit et comment il est parvenu à percer nos défenses. Tu vas me dire absolument tout ce que tu sais. » Cette fois, ce n’est pas une chair de poule qui le parcourt mais un long frisson qui le parcourt de haut en bas, agitant sa carcasse d’un courant électrique désagréable. Il déteste ce don. Il y est imperméable, mais c’est probablement ce qu’il apprécie le moins dans tout ce qui peut définir un immortel. Soustraire un individu à son libre-arbitre est ce qui lui parait le plus impitoyable et inhumain. Il associe cela aux peuples oppresseurs, cela lui rappelle beaucoup trop l’histoire de sa culture, des hawaïens qui ont dû se soumettre à la volonté des Américains sans avoir la force de résister. C’est probablement la première fois qu’il entends Rosalyn user de son don ainsi, de manière si marquée.

Il se retourne et ouvre grand les bras avec colère, une colère qu’il couve depuis une semaine, qui s’adresse au monde entier et le barrage cède d’un seul coup. En hawaïen pour éviter de la contredire de manière trop évidente, il l’apostrophe avec une voix vibrante de désaccord quant à la méthode « Are you fuckin’ kiddin’ me ? You could have at least give him the chance to tell you by his own. ». ll regarde d’un air un peu désespéré son ami qu’il craint de voir agir comme un pantin et secoue la tête d’un air désapprobateur. Il se retourne et se dirige vers la cuisine en tapant des pieds et en maugréant « Je vais me chercher mon putain de café, ne comptez pas sur moi pour tremper dans dans vos putains de magouilles dammit Et on l’entend qui ouvre et ferme rageusement les placards et fait bouillir de l’eau en marmonnant des imprécations dans toutes les langues qu’il maitrise. « Y’a tout qui part en putain de live avec vos shitty stories là, c’est insupportable. Gimme some fuckin' peace . » Quelques minutes plus tard, il les a déjà rejoints, une tasse de café fumante dans les mains. Il n’a pas perdu une miette de ce qui s’est dit dans le salon en son absence.


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(#) Re: the discussion •• la team tendue     Ven 19 Nov - 3:52

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(VICTORIA, 30 OCTOBRE 2021) — C’est lourd.
C’est oppressant, comme si des murs s’écrasaient contre lui… Il aura beau essayer de les pousser, de les taper, de les écarter. Il y reste impuissant contrairement à d’autres personnes qui ont tenté de l’écraser de cette manière. Il n’y arrive juste pas et il aura beau hurler, on ne l’entendra pas.

« Wayak’ ? »

Il cligne les yeux et reprend vite conscience qu’il est en réunion. Qu’étrangement, les murs ont vite disparus.

Oh non…

27 septembre — Washington DC, QG de l’Ordre.

« Wayak’ ? » Il cligne les yeux et secoue la tête, complètement médusé par ce qui se planifie. Dans une réunion, où il y a presque tout le monde. La présence d’Alexis et Marius dans la même pièce le surprend énormément après tout ce qui s’est passé. Il a attentivement écouté tout ce qui s’est dit. Cette réunion s’est organisée à la dernière minute, qui a presque pris tout le monde par surprise et ce, pour une bonne nouvelle quand même. Tout est parti du fait qu’ils ont enfin une taupe dans les Enfants de Prométhée et que pour l’instant, ils refusent de donner l’identité. Cela reste une source sûre car elle sait où est la lance et qu’elle pourrait la leur donner, cet arme artefact qui fait toute une obsession pour les immortels de l’Ordre qui cherchent à désarmer les Enfants pour mieux les exterminer.

Alexis a l’adresse des Blackthorn en Nouvelle-Zélande, le maya s’est retenu de dire qu’il la connaissait aussi. Il a également donné l’information que Rosalyn est enceinte, que c’était le moment de l’attaquer ou jamais. Chacun a donné son avis et la plupart sont tous partants pour l’attaque, que cela a assez duré. Bastian en sent son coeur se serrer à l’idée qu’elle puisse mourir sous leur attaque, elle pourrait revivre, mais son enfant…? Elle ne doit pas le perdre.

« Qu’est-ce que vous en pensez ? » demande une personne lambda dans la réunion, qui demande enfin l’avis de Bastian en dernier. Parce que c’est le conseiller et il a toujours des remarques qui peuvent sonner justes.« Que c’est un terrible plan. » lâche le maya, la main sur la joue, accoudé à la table, il est complètement médusé et dépité à la fois qu’il ne peut pas s’empêcher de ricaner tellement c’est ridicule. « Pourquoi trouvez-vous cela drôle ? » « Oh non, je ne trouve pas ça si drôle. Je trouve que c’est tout bonnement inconscient Dahlia. » dit-il tout d’un coup en reprenant son sérieux, et il montre le nombre de ses doigts. « Il y a des failles dans ce plan. Le premier, c’est pourquoi on ferait confiance à cette taupe dont on n’a aucune information ? » « Doutez-vous de Marius ? » Oh évidemment… Quand c’est Marius qui détient l’information c’est qu’elle est absolument sûre. Il ne prendrait pas un tel risque en plus non ? Surtout quand il s’agit de la Lance dont il rêve d’avoir depuis une éternité. Ça fait un moment qu’il part à la chasse des armes artefacts et Bastian se sent assez mal à l’aise dans le fond. Il essaye de faire entendre raison, s’appuyant des gestes de ses mains « Non. Je ne doute pas de sa parole, je doute surtout de cette taupe qui peut très… Bon peu importe, j’ai compris. La taupe s’est directement adressée à Marius, donc c’est une source sûre. Je m’excuse sur ce coup-là… Mais je préfère m’en méfier quand même parce que fonder un plan aussi risqué pour une personne qui a décidé de trahir les Enfants… Il faut être sûr que ce n’est pas un piège et s’assurer que ses raisons sont valides. La seconde chose, c’est que nous parlons quand même de Rosalyn Blackthorn… Je ne sais pas pour vous, à part pour toi Alexis… Je l’ai vu de mes propres yeux en 1905 et elle a bien et bel failli exterminer toute une population entière de San Diego. Elle peut utiliser son pouvoir de persuasion assez facilement sur deux mortels, voire plus et je doute qu’on puisse envoyer nos immortels comme Santiago en Nouvelle-Zélande pour l’attaquer. Ils ne feront pas le poids. » « Alexis a parlé de ses techniques de combat, ses faiblesses... Si on recrute des anciens soldats des agences secrètes, nous aurons une chance et elle est enceinte. » Oh dios mis, il n’en peut plus de cette femme qui le soule sérieusement. Depuis ces derniers mois, elle prend de plus en plus de place et tout ce dont il rêve: c’est ne plus entendre sa voix, voire même sa respiration. « Ce qui m’amène justement au troisième point Dahlia. Elle est enceinte. Les femmes enceintes dans les derniers mois, elles sont sujettes à de gros changements d’humeur. » « Êtes-vous médecin Trujillo ? À ce que je sache: non. » Bastian regarde la jeune femme blonde qui n’arrête pas de le contredire et détruire ses arguments un par un. « Il y a aussi son mari, impossible de les séparer et ils savent assez bien se battre ensemble. » « Suffit de l’isoler et de le tuer. Ce ne sera pas compliqué. Ils sont dans leur petit nuage, en train d’attendre leur enfant et en train de préparer leur parentalité surtout. »

Bastian secoue lentement la tête, pourquoi il a l’impression d’être en minorité avec deux trois personnes présentes dans la réunion face à cette décision suicidaire.

« De quoi avez-vous peur Wayak’ ? »  

« D’une nouvelle guerre contre les Enfants alors que nous avons le Conclave dangereusement à nos basques depuis le début du mois. Vous ignorez mes rapports de ce qui s’est passé à Toronto. »

Là où sa fidélité à l’Ordre s’arrête, c’est quand ça touche sa constellation. La majorité de ses membres sont tous des Enfants et si jusqu’ici, Bastian s’en fichait et laissait les Étoiles faire ce qu’ils veulent, être fidèles à eux-même. Il se retrouve coincé. S’il laisse l’Ordre s’en prendre à Lucian et Rosalyn, il ouvre la porte pour la suite des attaques dont ses membres de sa constellation. Il n’est pas comme Alexis, qui lui, est clairement prêt à faire tuer ses membres s’ils ne partagent pas les mêmes idéaux.

Et puis merde, ce sont ses amis. Il y a déjà le sabre à récupérer au Japon au lieu d’aller chercher la merde chez les niños de Prométhée là.

18 octobre — Pisté, dans la voiture en direction de sa maison, pied à terre.

Il est très tenté d’ignorer les messages de Lucian, de faire son technophobe. Mais bon ça fait trois jours qu’il l’a laissé sans réponse et il sait qu’il va devoir repasser au QG en rentrant du Mexique. Puis il va s’inquiéter Lulu, que Wayak’ ne réponde pas… Bon là, il est occupé, il doit vérifier de quel genre d’individu il a affaire dans son pied-à-terre… Ce contretemps l’agace un peu.

Bon au moins, il est plutôt content que Lucian ne soit pas parti tout seul dès qu’il a vu qu’un Monet faire son apparition chez Christie’s. Un Monet dont le Maya a fait réapparaître sur le marché, connaissant l’amour de Rosalyn pour ce peintre. Une mission donné par Marius en personne…

Wayak’ voit que Lucian en parle dans ses SMS et il sent son excitation et l’envie de braquer la collection privée, juste pour récupérer ce tableau là. Il est vraiment agacé et soulagé à la fois qu’il aie évité de partir du jour au lendemain pour acheter ce tableau-là. Mais ce qu’il veut surtout, c’est y aller pour braquer avec Wayak’.

Puis il y a eu cet imprévu. La rencontre avec son fils biologique, Fabio qui l’a tué d’une balle en plein coeur.

22 Octobre — Washington DC, QG de l’Ordre.

Oh ses sens vont largement mieux, mais il se sent vraiment bousculé. Wayak’ doit toujours répondre à Lucian qui l’a encore relancé et c’est ce qu’il fait, mais il a tellement ce goût amer de devoir mentir à son ami qu’il se contente de lui écrire tout simplement très drôle. Il ne peut pas faire ce coup-là. Il ne peut pas l’isoler de Rosalyn, il peut pas être celui qui doit le tuer. Ce serait mettre une cible sur le dos pour le restant de sa vie, mais d’un côté, ce ne serait pas si mal que ça… Il pourrait définitivement rejoindre Tal et être en paix pour de vrai. Il a toujours ces genres de pensées après s’être réveillé de la mort. La faim qui n’est pas du tout au rendez-vous, l’estomac qui se replie tellement en lui-même, à ressentir les marques de la famine.

Non, il ne veut pas être responsable de la mort d’un autre enfant qui n’est même pas né, de détruire une famille. Il ne veut pas d’une mort comme Tal. Il ne peut pas leur infliger ça.

Pendant que je te boudais Pendant qu’il était mort plutôt et qu’il se remettait de ses dons, qu’il prenait l’avion pour revenir à Washington surtout oui…!  Je me suis renseigné sur cette vente et du nouveau propriétaire. Il est au Danemark. Le propriétaire est plutôt un membre des Adorateurs plutôt oui. Tout est calculé. et comme tu l’as dit: cela va être facile à voler. Et j’aime pas ça. Il déteste cette mission et il ne peut pas la faire comme ça.

Il récupèrera le Monet par un autre moyen. Sans Lucian, il peut essayer ça non ? C’est ce qu’il essaye de proposer par messages, mais il insiste pour venir. Bastian grogne en levant les yeux au ciel…! Il finit par lâcher qu’il ne devrait pas quitter Rosalyn. Il lui rappelle de sa visite en début du mois.

La visite dont il a prétexté voir un membre de sa constellation, Charles, comme pour l’attirer vers l’Ordre. Que nenni, il en a profité pour faire connaissance avec lui et visiter le pays… Et passer chez les Blackthorn pour les prévenir. Apparemment, Lucian a encore pris les choses à la légère. Il ne peut pas lui en vouloir pour avoir ce côté optimiste et de voir de l’amusement par moment.

« Alors Mr. Trujillo ? Ça donne quoi pour le mari Blackthorn ? » demande la jeune femme blonde qui est arrivée par derrière. Le maya pose le téléphone contre son coeur pour pas qu’elle puisse lire les messages. « Il n’a pas mordu à l’hameçon. Il ne peut pas laisser sa femme toute seule même pour chercher un Monet, je vous l’avais dit… » soupire-t-il en levant la tête pour observer cette jeune femme. Elle peut bien tenter d’entrer dans sa tête, elle n’y arrivera pas. Ils se dévisagent tous les deux. Elle finit par hausser les épaules de façon assez nonchalante.

« Bon tant pis. »

Elle finit par sortir de cette pièce. Le maya soupire et commence à alerter les Blackthorn, ayant quand même un mauvais pressentiment. Il ne peut pas leur dire ouvertement qu’il avait une mission d’isoler Lucian avec le Monet. Non, il préfère insister qu’ils devraient s’en aller avant qu’ils n’arrivent. Il ne peut pas trop donner de détail, ayant cette désagréable sensation d’être observé depuis qu’il s’est fait tué au Mexique, comme s’ils se doutaient qu’il essaye de leur faire perdre du temps depuis le début. Comme si le fait d’avoir une taupe chez Prométhée pouvait ouvrir à la possibilité d’avoir une taupe dans l’Ordre… Les soupçons commencent à faire surface.


En même temps, c’est une mauvaise idée toute cette mission, et ce depuis le début.

23 octobre — Washington D.C, QG de l’Ordre

Il l’a remarqué cette personne.
Voilà cette taupe, un immortel tout comme eux. Il est assez âgé, les milles ans dépassé en plus. On lui a enfin donné des informations sur cette personne qui s’est clairement montrée fiable et qui a su donner des conseils pour entrer en Nouvelle-Zélande sans se faire repérer. C’est cette même personne qui a parlé de la Lance de Destin et qui a dit savoir son emplacement. Bastian boit son maté avec un ami immortel qui lui fait le topo de l’avancée de la mission. « Oh tu sais, après avoir fait tuer le grand Blackthorn, on lui ramène la femme en échange de la Lance du Destin. Il y aura un groupe qui l’accompagnera dans la ville où la Lance est cachée et puis l’autre groupe, depuis la Nouvelle-Zélande ramènera la femme. » Wayak’ grimace et fait du bruit avec sa bombilla. « Ouais, je sais, on sait tous les deux que ça ne se passera pas comme ça: ils vont la tuer, tout comme il vont le tuer une fois qu’ils auront la Lance. » « On sait surtout que cela ne se passera pas comme ça. C’est quoi leur plan vraiment pour les attaquer ? Ils vont juste toquer à la porte avec un panier aux fraises et dire « surpriiiise ? » Et faire un pique nique avec eux ? » Et ce sera pour quand surtout ?

Il aurait aimé en parler à Chiranth, mais ce dernier est vraiment fâché contre lui et évidemment que cela ne va pas du tout. Il est vraiment seul à Washington, contre tous. Évidemment que Wayak’ n’a pas plus de détails que ça que son ami dût partir pour une réunion. Il déteste être mis à l’écart comme ça… Il s’est un peu tiré la balle dans le pied, il devrait peut-être commencer à assurer ses arrières… Notamment dans le trafic non ?

24 octobre — Washington D.C, QG de l’Ordre

Il était en train d’écrire sur son ordinateur, pour communiquer avec ses contacts pour le trafic quand il entend une conversation qui l’intéresse subitement. Un nouveau immortel dans l’Ordre qui se vante qu’une grande attaque va avoir lieu et qu’il va avoir une mission à faire à Londres. Il a vraiment hâte en tout cas de l’avoir, cette femme dont il rêve. Bon en même temps, il a terminé ce qu’il avait à faire sur son ordinateur qu’il le range et prend son sac pour marcher dans une autre pièce… Il rejoint donc un petit groupe de jeunes immortels qui écoutent attentivement un nouveau.

« J’ai dit de venir avec des armes et donc de tirer toute leur artillerie à distance. Qu’ils doivent éviter le corps à corps. De toute manière ils sont comme nous et plus leurs corps est criblés de balles, plus ils mettront du temps à se régénérer. » il continue d’expliquer, à se la péter et Wayak’ aurait pu passer son chemin si ce nouveau ne s’était pas mis à expliquer comment ils pouvaient passer en Nouvelle-Zélande tout en étant inaperçu. Il s’est figé quand il a réalisé qu’il faisait face à la taupe. « Excusez moi, c’est quoi déjà votre nom ? » « Hunter. » « Ah, Bastian. Conseiller de l’Ordre. » dit-il en bougeant la main comme pour le saluer assez rapidement, sans lui dire qu’il est enchanté parce qu’il ne l’est pas du tout. Les traitres, c’est tout ce qu’il déteste clairement. « J’ai entendu la discussion depuis l’autre pièce, vous êtes notre fameuse taupe de Prométhée ? » Hunter ne dit plus rien, il se contente d’hocher la tête à peine et la tension dans cette pièce est papable. Les autres immortels ne savent pas comment se positionner sur le coup avec le changement d’ambiance… « Est-ce que je pourrai savoir pourquoi, du jour au lendemain vous avez décidé de trahir votre propre camp ? Qu’est-ce qui me dit que ce n’est pas un piège huh ? » Parce que oui, il ne sent vraiment pas toute cette histoire et si ça se trouve, il se fait embobiner depuis le début par les Blackthorn. Par les Enfants de Prométhée. « C’est une longue histoire… » « Oh ça tombe bien, j’ai du temps. » Oh que non, il n’en a pas. Bastian ne se gêne pas pour demander à un des immortels plus jeune que lui de libérer la place du fauteuil. Après s’être assis, il regarde le traitre, se demandant pourquoi il n’est pas surveillé. Est-ce que c’est fait exprès ? Forcément… « On va faire simple. Pourquoi voulez-vous Rosalyn Blackthorn ? » Qu’est-ce qu’elle a de plus qu’un artefact ? Il hausse les épaules, montrant bien qu’il est comme on le dit: au courant de tout. Il est resté quelques jours dans le QG et il a pu avoir des oreilles qui trainent, qu’il a pu entendre de ces conversations, tout en restant prudent bien sûr, malgré ce drôle de sentiment qui le traine depuis quelques jours. Hunter le dévisage pendant un long moment et se contente de dire nonchalamment « Parce qu’elle a des dettes à me rendre. »

La discussion n’est pas allée si loin que ça.

Alors il a laissé tomber et il est plutôt allé voir ce qu’il y avait à faire comme missions, du moins pour lui. S’il a quelque chose à se renseigner, alors qu’en vérité… C’est pour se renseigner sur ce qui peut bien se passer en Nouvelle-Zélande et c’est là qu’il a découvert que l’attaque avait lieu ce jour même, à l’heure actuelle ou dans quelques minutes, une heure, deux ? Il a dû partir du QG pour commencer à prévenir les Blackthorn, en espérant qu’ils voient tout de suite le message même s’il fait nuit chez eux.

27 octobre — Vancouver, chez Bastian

Il s’est enfermé dans sa chambre, le dos contre la porte. Il a laissé Keira dans le salon, laissant un peu d’intimité pour elle, mais surtout pour lui. Passer ensemble avec une mortelle pendant une journée et demie, à parler. C’est fatiguant. Il discute avec cet ami de l’Ordre qui lui envoie un rapport. Wayak’ peut enfin le lire et découvrir l’étendue des dégâts, le témoignage d’une personne qui a réussit à fuir le carnage. Et bien sûr, Hunter a réussi à fuir le QG sentant que c’était pas bon pour lui. Il a mis la main devant la bouche et soupire de soulagement. Il pose la tête contre la porte et regarde le plafond. Il ferme les yeux quelques longues secondes, avant de les réouvrir et soupirer encore une fois de plus.  

Ils s’en sont sorti. 

Mais les conséquences seront terribles et Wayak’ sait qu’il n’est pas totalement blanc dans cette histoire. Chiranth le lui avait dit en Irlande et il l’a répété lors de sa mission à Toronto. Garder autant de secrets comme ça, ça finira toujours aussi mal pour lui. Qu’est ce qu’il cherche vraiment Wayak’ à faire tout cela ? Une vraie mort ? C’est si égoïste…

30 octobre — Victoria, planque de Bastian

Toujours ces murs aussi oppressants. Il peut entendre la voix lointaine de Lucian, mais il ne peut pas réagir. Il est juste là, assis sur la chaise tel qu’elle l’a demandé. Il a tout raconté du début à la fin, sans omettre les détails. Tout est parti d’une trahison, d’une taupe qui a retourné la veste. Je ne pouvais pas le dire par messages. Il a surtout préféré le dire en vrai, prêt à assumer les conséquences. Tout sauf de la persuasion dont il essaye toujours de repousser ces murs aussi étroits qui lui compriment vraiment le crâne… Cette pression est vraiment énorme pour lui qu’il a dû faire un geste de la main, de son propre chef pour la première fois depuis de si longues minutes. Ce geste a eu au moins le mérite de repousser ces murs aussi vites, pour qu’il puisse enfin respirer et retrouver ses propres pensées. L’odeur est de retour, mais ses oreilles sifflent toujours de cette voix qui reste encore dans sa tête. La gorge sèche ayant trop parlé lui fait avoir une voix assez rauque « Stop. » réussit-il tout de même à dire. Le crâne est trop douloureux, au bord de l’explosion même. Il ne veut pas qu’elle recommence ça à nouveau. Pas pour sa constellation. Pas pour elle et le bébé. Pas pour Lucian qui est là, avec son café.

   

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Lucian Blackthorn
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(#) Re: the discussion •• la team tendue     Ven 19 Nov - 16:39

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@Rosalyn Blackthorn & @Bastian Trujillo



Personne ne juge bon de vous prévenir, mais une rupture amicale peut être aussi douloureuse et assourdissante qu’une rupture amoureuse. La colère qu’il ressentait depuis plusieurs jours est retombée comme un soufflé sous l’effet des confessions de Bastian. C’est une douche froide. Le choc de la trahison lui enlève toute volonté destructrice. Il se sent vide. Vide et Idiot. Il se fiche royalement que l’Ordre ai mis leurs têtes à prix. Ne les étaient-elles pas déjà d’une manière ou d’une autre ? Non, la bombe c’est le rôle qu’à pris Bastian dans le plan d’exécution. Du haut de sa jeune immortalité, l’amérindien est probablement l’un de ses plus vieux amis en dehors de sa constellation. Il n’attend pas que le vieil immortel accorde la même signification à leur amitié, il n’a pas cette arrogance – il se doute bien qu’il a eu le temps d’en nouer bien d’autres au cours de son millénaire d’existence. Toutefois, il imaginait qu’ils partageaient à peu près la même définition de la loyauté.

Il est figé dans le salon, sa tasse éparpillée en morceaux à ses pieds, le café brulant ébouillantant le cuir souple de ses chaussures. Il dévisage son ami – peut-il encore seulement le considérer comme tel ? – avec la bouche entrouverte et les mots lui manquent. Il n’est même pas sûr d’avoir bien tout compris. C’est le dénis qui prime dans un premier temps. Qu’Alexis ai balancé leur adresse n’est pas une surprise, loin de là. En revanche que Bastian ai tendu un piège élaboré à son encontre dans le but précis de l’attirer loin de Rosalyn et que des pantins de l’Ordre puisse les tuer séparément est particulièrement perfide. La déception est ce qui transparait sur le visage de l’hawaïen actuellement. Il se rappelle un sms qu’il a reçu quelques jours plus tôt et finit par prendre la parole, d’une voix blanche avec un rictus sarcastique sur le visage « Si je résume bien, il y a deux jours tu m’as demandé d’empêcher ma femme de te tuer momentanément alors que ça fait un mois que tes potes et toi vous fomentez des plans très pointus pour nous tuer définitivement ? Et vaguement pris de remords, mais surtout inquiet que notre mise à mort lâche les chiens sur ta propre constellation, tu as fait marche arrière. Super définition de l’amitié, trou-du-cul. ».

Il se sent passablement idiot, à lui écrire quelques jours plus tôt que ce n’était pas sa faute. Bien sur que si. Ça l’est au moins en partie. Et qu’on ne vienne pas lui dire qu’il a essayé de les prévenir. Il aurait dû les prévenir en leur disant la vérité, pas en faisant miroiter un danger possible et en faisant semblant de pas trop savoir de quoi il s’agissait exactement. Il reprend sans élever d’une once sa voix, toujours froid et sec. « Tu ne pouvais pas le dire par message, mais tu t’fous de nous ? Tu vas quand même pas me faire avaler que tu peux organiser des casses pour voler des œuvres à des millions de dollars mais que t’es pas foutu d’envoyer un message crypté ? T’as un putain de réseau mais personne qui n’est loyal qu’à toi seul, sur qui tu peux compter ? » Il secoue la tête, sa bouche se plisse dans un rictus réprobateur, jette un regard de mépris à Bastian « Les traitres, c’est tout ce que tu détestes, hein ? Bah regardes-toi dans un putain de miroir. » Il s'arrête un instant, reprend son souffle et ferme les yeux en haussant les sourcils. « Ton organisation de merde, là tu crois que tu viens de faire quoi ?  Tu les as pas trahi p’t-être ? T’es vraiment con. Tu te mets à dos à tout le monde, mais qu’est-ce que c’est que c’bordel. Tu vas faire quoi, maintenant ? Te terrer dans un coin en attendant que ça passe ? »  Il s’interrompt en réalisant qu’il est entrain de lui passer un savon et qu’il s’inquiète un peu trop du sort d’un mec qui vient lui aussi de le trahir. C’est qu’une amitié pour Lucian c’est important et qu’il a du mal à la rayer immédiatement de sa tête. Il râle contre lui-même en passant une main sur son visage « Putain, mais j’m’inquiète pour toi en plus, quel con. » Il effectue quelques tours sur lui-même en en fermant les yeux et en se malaxant le visage de sa main à nouveau « Trop bon, trop con, comme d’habitude. Vous m’faites chier, putain ». Ca y est, il reprend progressivement ses esprits et il y a un petit accent de rage qui commence à pointer le bout de son nez dans sa voix.

Mais il n’aime pas du tout ce qu’il devient lorsque la colère le domine. Il se souvient encore de la figure défoncée près de la table basse, c’est trop récent. Il préfère partir avant de s'énerver. Il n'y a rien à tirer de la colère ici, aucun danger à éliminer. Il veut faire le deuil de cette amitié qu’il a toujours porté en grande estime au calme. Être loin d’ici lorsque la phase de colère commencera. Il jette un regard suppliant à Rosalyn et lui demande avec des intonations brisées dans la voix « Viens, on s’en va. J’reste pas ici, moi. Tu as eu tes réponses, on y va. J’veux plus en entendre parler, c’est pas bon de rester là, ça n’apportera rien. S’il te plait. » Ha oui, sa formidable capacité à faire l’autruche. Petit défaut parmi tant d’autres. La vérité c’est qu’il aurait préféré de jamais savoir. Ils n’avaient pas besoin de tous ces détails, juste le traître cela leur aurait suffi.  Il se répète faiblement, d’une voix un peu dépressive et la tire par la manche « On y va ? ». Il veut digérer les informations loin d’ici, allez déprimer, rager, récriminer et bouder dans son coin.  


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Rosalyn Blackthorn
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(#) Re: the discussion •• la team tendue     Dim 21 Nov - 21:51

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@Lucian Blackthorn & @Bastian Trujillo

tw ; deuil, mort, menaces.
les dialogues en italique sont en hawaïen.

Rosalyn est sonnée. Elle a l’impression d’avoir été percutée par un train lancé à pleine vitesse. Elle est heureuse d’être assise, car elle sent des fourmillements dans ses jambes. Elle a la tête qui tourne et pendant quelques secondes, sa vision se trouble. Elle a écouté le récit de Wayak’ sans dire un mot, sans l’interrompre. Si elle n’avait pas utilisé son don de persuasion, il ne lui aurait rien dit de tout cela. Ou du moins, sans doute se serait-il gardé des précisions les plus incriminantes. Si elle ne lui a jamais fait entièrement confiance, l’écouter décrire en détail le plan fomenté avec son aide pour les séparer, Ao’Ao et elle, les tuer et la livrer à l’Ordre lui donne la nausée. Elle est assommée par la colère – non, la fureur – qui l’envahit progressivement, par vagues. Elle sert les poings, tout d’abord incapable de réagir autrement. Il faut qu’elle assimile ce flot d’informations, qu’elle les digère, aussi. La trahison d’Alexis ne la surprend pas. Elle est douloureuse, mais elle n’a rien d’inattendu. Leur dernière conversation s’était soldée par un échec, elle ne comprenait pas son obsession pour le pouvoir et il n’était pas question qu’elle l’aide à renverser Marius. Une toute petite part d’elle-même avait naïvement continué à espérer qu’il réalise faire fausse route, mais il avait porté le coup de grâce au reste d’affection qu’elle éprouvait pour lui en révélant non seulement l’emplacement de leur demeure néo-zélandaise, mais surtout en apprenant sa grossesse à ses pairs. Tout ce qu’Ao’Ao et elle voulaient, c’était un peu de paix pour accueillir leur bébé. Ironie du sort, s’il n’avait rien dit, rien fait, ils seraient restés hors de son chemin. Comme Nour, Takoda, Alma et elle-même, Alexis a senti Ao’Ao mourir. Il sait ce qu’il leur a fait subir. C’est impardonnable… Impardonnable ! Et puis, il y a Hadrian. Hunter, comme il semble se faire appeler ces derniers temps. Rosalyn ne comprend pas immédiatement ce qu’il vient faire au milieu de cette histoire. Elle ne comprend pas pourquoi l’un des leurs les trahirait de cette façon. De quelles dettes parle-t-il ? Et puis, quand elle comprend, elle devient encore plus pâle qu’elle ne l’était déjà. Elle avait repoussé ses avances insistantes à de nombreuses reprises, des années auparavant. Elle pensait que c’était de l’histoire ancienne, qu’il avait compris qu’il n’y aurait jamais, ô grand jamais, rien entre eux. Mais, de toute évidence, Hadrian n’avait pas digéré cet affront, il n’avait pas supporté qu’elle en choisisse un autre que lui. Pour une question d’ego, il avait balancé ses idéaux aux orties.

Et puis, il y a Wayak’. Wayak’ qui savait tout depuis le début. Wayak’ qui a accepté d’aider l’Hydre à monter un plan de toutes pièces pour attirer Ao’Ao loin d’elle, en lui faisant miroiter un Monet qu’il pourrait lui offrir pour la naissance de Kailani, comme il l’avait fait pour celle de Viviane. Pendant un instant, des émotions contraires s’affrontent dans la psyché de Rosalyn. Elle est touchée par ce que son âme sœur s’apprêtait à faire par amour pour elle, simplement pour lui faire plaisir. Elle lui lance un regard bouleversé, avant de regarder de nouveau Wayak’. La fureur reprend la place qui est la sienne. Il savait très bien ce qu’il faisait. Elle se moque bien qu’il ait été pris de remords à la dernière seconde. C’est du pareil au même. Il avait choisi de garder le silence jusqu’au dernier moment, alors que cela faisait des semaines que Marius, Alexis et leurs pions fomentaient leur plan terrible. Il avait eu des milliers d’occasions de leur dire la vérité, au lieu de faire comme si tout allait bien, au lieu de les prévenir vaguement que l’Ordre gardait un œil sur la Nouvelle-Zélande. Les excuses qu’il se trouve ne suffiront pas à lui faire trouver grâce à leurs yeux. Une grimace de dégoût déforme les traits de Rosalyn, qui aurait pu lui sauter à la gorge si elle n’avait pas été enceinte. Le dernier mot qu’il prononce achève de la scandaliser. « Stop… Stop ? Comment oses-tu ? Tu n’es pas en position d’exiger quoi que ce soit… » Elle secoue la tête, rouvre la bouche pour parler, mais Ao’Ao la devance. Ce n’est que lorsqu’elle repose les yeux sur lui qu’elle réalise que la colère qui s’est emparée d’elle n’est pas uniquement la sienne. À cette colère se mêle la tristesse d’avoir été trahi par un homme qu’il considérait comme un véritable ami. Rosalyn le laisse évacuer son amertume, peut-être que cela le soulagera au moins l’espace d’une minute ou deux. Rien qui ne suffise pour lui faire avaler la traîtrise et la lâcheté de Wayak’, mais au moins, il lui aura dit tout ce qu’il a sur le cœur.

Lentement, comme si elle craignait de ne pas tenir debout, Rosalyn se lève et rejoint Ao’Ao. Elle pose une main sur son bras pour essayer de le rassurer, en vain. Quand il lui demande de partir, son regard fait l’aller-retour entre Wayak’ et lui. Ses supplications lui brisent le cœur, mais elle ne peut pas immédiatement accéder à son souhait. « Une minute… Donne-moi une minute. » À son tour, elle le supplie d’un regard. Elle non plus ne peut pas partir sans rien dire, ça la rongerait. Et Wayak’ ne mérite pas de s’en tirer à si bon compte, oh non. « Après, nous partirons loin d’ici. Tout ira bien, je te le promets. » La douceur de sa voix contraste avec le ton glacial qu’elle emploie lorsqu’elle s’adresse au Maya. « Tu as sa mort sur la conscience et notre sang sur les mains. Tu ne t’en débarrasseras pas facilement. » Au contraire, elle espère qu’à chaque fois qu’il regarde ses paumes, il les voie teintées d’écarlate. « Tu n’es pas juste un traître. Tu n’es rien d’autre qu’un lâche. Un petit homme qui ne vaut rien du tout. Ta conscience t’a rattrapé ? Tant mieux. J’espère qu’elle te tiendra éveillé un long moment. Mais je n’y crois qu’à moitié. Après tout, tu as joué la comédie pendant des semaines. Je suis obligée de te reconnaître au moins ça : tu es très bon acteur. » Un petit rire sinistre secoue sa poitrine. Elle le dévisage, le regarde de haut en bas. Elle le jauge, le juge. « Tu aurais pu nous prévenir. Tu as eu des semaines pour le faire. Tu n’as rien fait. Je ne sais pas ce que tu te dis pour essayer de te persuader que tu as fait de ton mieux, mais tu as tort. Tu es juste un lâche. » Les Enfants de Prométhée auraient pu l’aider. Elle aurait pu l’aider. Qu’il se le tienne pour dit : elle va s’assurer qu’il ne sente plus jamais en sécurité nulle part. Contrairement à l’Ordre, les Prométhéens sont parfaitement capables de différencier les individus des constellations entières. « Un lâche doublé d’un imbécile. Tu brandis ta constellation en bouclier devant toi, mais tu sais qui vos petits copains auraient trouvés chez nous, à quelques jours près ? Charles et Camille. Tu crois qu’ils auraient été épargnés ? Tu crois que les balles les auraient évités, qu’ils n’auraient pas été taillés en pièces ? » Elle secoue la tête. Des excuses, des excuses, rien que des excuses. « Tu as mis des cibles sur leur dos. Toi, et personne d’autre. » Elle le toise, dégoûtée par ce qu’elle voit.

Les poings toujours serrés, elle s’éloigne d’Ao’Ao de quelques pas et se rapproche de Wayak’. « Il y a longtemps, un roi m’a dit : « Ne déclare jamais une guerre à moins d’être certaine de pouvoir la gagner. » Tu n’as pas l’air très sûr. » Un rictus de colère fait trembler ses lèvres et tout à coup, elle frappe du poing sur la table. Un électrochoc de couleur remonte le long de son bras, mais elle ignore. « Est-ce que tu as la moindre idée de ce que cela fait de sentir son âme sœur mourir dans ses bras ? Non, bien sûr que non ! Je pensais savoir tout ce qu’il y avait à savoir à propos des âmes sœurs et puis, la mienne est morte dans mes bras ! Il est mort et mon existence entière a volé en éclats ! J’ai attendu qu’il se réveille, sans savoir si cela allait arriver… Son cœur s’est arrêté et le mien… Le mien aussi ! » Elle tourne le dos à Ao’Ao, mais Wayak’, lui, ne peut pas ignorer l’étincelle de fureur qui fait briller ses yeux. Rosalyn n’est pas seulement rancunière, elle a l’âme vengeresse. « Personne ne s’en prend à ma famille sans en subir les conséquences. Personne. » Elle s’écarte de nouveau du Maya et prend une profonde inspiration, comme pour retrouver sa contenance. « Tu vas dire à Marius, Alexis, Hunter et tous tes petits amis narcissiques avides de pouvoir que je vais tous vous chasser comme du vulgaire gibier. Il n’y a pas un endroit dans l’univers où je ne vous trouverai pas, pas un endroit où vous pourrez vous cacher de moi. Alors à ta place, je me trouverais un trou dans lequel ramper. Il se peut que je décide de venir pour ta tête plus vite que tu ne le crois. Tu ferais mieux de faire la paix avec tes dieux, qui qu’ils soient. Tu les rejoindras bientôt. Profite bien du reste de ta vie. Il sera très court. » Elle lance un bref regard à Ao’Ao et son expression s’adoucit avant de s’assombrir de nouveau. « Si tu oses t’approcher de lui ou ne serait-ce que le recontacter, je te jure que je t’écorcherai vif. » Elle ouvre la bouche pour lui dire d’aller en enfer, mais elle se ravise. Il y est déjà. Elle fait volte-face, attrape la main d’Ao’Ao et l’entraîne à sa suite, vers la sortie de l’appartement. Elle ouvre la porte à la volée, laisse son âme sœur passer en premier et lance un dernier regard vers Wayak’. « Une dernière chose : oublie que nous sommes venus ici. » Ce n’est pas une suggestion, c’est un ordre. Rosalyn claque violemment la porte derrière elle et se dirige rapidement vers l’extérieur. Son cœur tambourine furieusement dans sa poitrine, sa respiration est haletante. De l’air, elle a besoin d’air, elle a l’impression d’étouffer.

Elle ne sait pas exactement comment elle se retrouve appuyée contre leur voiture, tremblant de tous ses membres. Elle porte une main à son visage, qu’elle trouve inondée de larmes. Un hoquet la secoue, puis un second, un troisième, jusqu’à ce que les sanglots soient trop nombreux pour qu’elle puisse les compter. Rosalyn tâtonne, sa vision troublée par ses larmes, à la recherche d’Ao’Ao. Un petit soupir de soulagement lui échappe quand elle sent ses bras se refermer autour d’elle et la serrer avec force. Ses doigts s’accrochent à ses vêtements et elle se blottit contre son torse en sanglotant. Elle ne peut plus en supporter davantage, pas après tous ces jours à se faire violence pour garder la tête froide et organiser leur fuite, leur disparition, leur protection. Elle ne s’autorise pas à perdre pied, mais elle n’arrive plus à tout garder pour elle. « Je t’ai senti mourir… Je t’ai senti mourir… Je t’ai senti mourir… » Elle répète ces quelques mots comme une litanie sinistre, incapable de s’exprimer plus clairement sur son traumatisme. C’est trop pour son esprit, trop pour son corps. Ses jambes cèdent sous son poids et il n’y a qu’Ao’Ao pour la retenir et l’empêcher de s’écrouler. Mais même lui ne peut pas empêcher l’étourdissement, l’évanouissement, quand rester consciente devient trop difficile pour Rosalyn.   

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(#) Re: the discussion •• la team tendue     Dim 5 Déc - 20:50

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c/t. warnings : //
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No matter how good you are to them, doesn’t mean that they will treat you the same. No matter how much they mean to you, doesn’t mean that they’ll value you the same. Sometimes the people you love the most, turn out to be the people you can trust the least.


   
(VICTORIA, 30 OCTOBRE 2021) — Oublie que nous sommes venus ici.

Encore cette pression dans la tête et elle disparait aussitôt qu’elle est venue. Mais les mots ne partent pas, ils sont bien là, bien présents. Il les entend parler dans sa tête, Lucian, puis Rosalyn. Des messages à son encontre, des messages à l’encontre des dirigeants de l’Ordre.

Est-ce que tu as enfin trouvé ce que tu cherches Wayak’ ?

Cette voix féminine traine aussi dans sa tête, et elle ne ressemble pas du tout à celle de l’anglaise. Il balaye cela d’un geste de la main mentale avant de commencer à observer autour de lui. Il sait la date, le trente octobre, il sait qu’il est censé retrouver quelqu’un et il voit bien par la trace du café par terre, les éclats de cette tasse, qu’il a vu quelqu’un. Lui-même ne boirait pas du café alors qu’il a son propre équipement de maté ici…

Puis il se rappelle encore de ces mots, d’une voix de Lucian. T’es pas foutu d’envoyer un message crypté ? Il sait très bien que Wayak’ ne fait absolument pas confiance à la technologie, il sait bien des choses Lucian et encore il est jeune et ne sait pas encore à quel point une amitié est difficile quand l’un et l’autre est d’une faction différente à l’autre. Il s’attendait à quoi en vrai ? Qu’est-ce que Rosalyn s’attendait aussi ? Wayak’ se rappelle de ses mots. De ce qu’il a pu leur dire avec un léger rictus amer malgré son mal de crâne. Un message crypté ? Le fait que je sois venu en prenant un risque assez gros chez vous n’a pas été assez évocateur ? Vous saviez que je ne viens quasiment jamais en Nouvelle-Zélande juste comme ça. Que j’ai mentionné par message si vous aviez eu le projet de bouger prochainement ? Ce n’est pas de ma faute si vous aviez pas su comprendre ce que cela voulait dire: bougez vous un peu plus vite que ça. Vous avez eu l’arrogance de croire que c’est un pays sécurisé et qu’aucun de l’Ordre ne viendrait. L'arrogance qu'il n'existe pas de traitres dans votre propre camp. Spoiler: la sécurité n’existe pas. C’est facile de dire que je devrais envoyer quelqu’un de confiance et qui m’est loyal vous prévenir quand on sait que les gens à qui je parle sont ensuite surveillé. Tu ne sais vraiment rien. Ah oui, il se rappelle d’avoir répondu ça à Lucian… Wayak’ se rapproche des éclats de tasse et s’abaisse pour récupérer les morceaux. Prends comme tu le veux Lucian, mais ne prends pas comme si je t’avais ouvertement invité à venir braquer cet oeuvre, je t’ai même repoussé, même empêché de faire cette connerie au nom de notre amitié. Et ce qui m’arrive avec l’Ordre ne te regarde absolument pas, c’est mon problème. Autrement dit, Lucian devrait plus s’inquiéter pour Rosalyn, que Wayak’ devrait plus s’inquiéter pour lui et sa constellation. Il sait très bien quelles sont les conclusions à tout cela: la mort ou les excuses qu’il doit présenter à l’Ordre, en faisant une action qui finira par lui faire mal. Du moins, il espère. Parce que la douleur, elle est rien comparé à la douleur du deuil qu'il subit depuis toutes ces années.

Ce qu’il n’avait pas prévu, c’était la présence de Charles et de Camille chez eux. Il se souvient de ces mots de Rosalyn là-dessus. Il se rappelle de comment il s’est senti tendu mais qu’il n’a pas quitté son regard, de comment il a serré la mâchoire. Il se rappelle même de lui avoir dit mot pour mot quand elle a parlé de la mort de son âme soeur. Au moins, il s’est réveillé. Elle ne devrait pas s’en plaindre là-dessus et encore une fois, c’est la faute à leur arrogance et leur naïveté à croire que la Nouvelle-Zélande est un territoire protégé. Pour lui, il a fait ce qu’il devait faire et s’ils le prennent comme ça, soit. Il ne peut rien faire de plus pour eux. Il en a déjà assez fait et rien que le fait qu'il soit là, seul en est une preuve: imprudence ?

Tu avais même soupiré devant Rosalyn Wayak’, tu as voulu qu’elle te tue de suite ou quoi ?

Le maya soupire en entendant la voix de sa femme morte, Oak’ya. Il lève les yeux au ciel et soupire alors qu’il met les éclats de café dans la poubelle. Ces morceaux-là, au moins, elles existent contrairement à ce qui lui reste du coeur. Pourquoi a-t-il fait tout cela ? Il a voulu mourir pour de bon ? Il se met à réfléchir en même temps qu’il se prépare du maté, balayant le pourquoi il a fait tout cela, parce que ce n’est pas le moment. Il ne peut pas rentrer chez lui du tout. Du moins, pas de suite mais il faudra qu’il récupère les affaires… Il faut qu’il transmette le message à l’Ordre aussi, sans vraiment mentionner le fait qu’il les ai aussi trahi. Il lâche un petit rictus amusé dans le fond, en pensant à quel point il est dans un souk monstrueux et que le seul moyen de s’en sortir, c’est vraiment d’en mourir ?

La guerre vient de commencer, elle restera silencieuse pendant un moment avant qu’elle ne fasse énormément de bruit.

Et il a une guerre bruyante à mener, qui est dans sa tête en entendant toutes ces voix qui deviennent de plus en plus nombreuses. Elles ne s’en iront jamais en vrai.


   

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