{Adriani} - Un petit verre et l'inquiétude s'envole

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(Suède, la mi-automne 2010) – Les jours s’écoulent et pourtant rien ne semble changer. Le temps passe, mais rien n’avance et pourtant les grains de sable continuent de tomber. Et Adrian sent son inquiétude grossir un peu plus chaque jour où les réponses à ses questions restent inexistantes. Peut importe où il se rend, il fait face, soit à un silence soit à un désintérêt, ce qui ne l’aide en rien à faire taire cette inquiétude quant à la disparition de sa sœur et l’état de son appartement. La police, non plus, ne trouve rien – ou ne veut rien trouver, mais il n’en est pas encore là, à crier à la conspiration. Ils ont tout de même pris le portrait qu’il a donné d’Eirik, puisque ça lui paraît être la piste la plus plausible, compte tenu de la disparition de ce dernier également. Il est loin de se douter de toutes les machinations concernant le blond et à laquelle sa sœur – enfin, ses sœurs et leur père – se retrouvent liées, d’une façon ou d’une autre. Le choc de ces révélations aura lieu bien plus tard, presque un an après qu’Astra a disparu. Au moins, peut-il compter sur Chiranth, ne serait-ce que pour l’écouter s’épancher sur la profondeur de son inquiétude et ses peurs sur ce qui aurait pu se passer. L’autre homme a toujours été de bon conseil, quand il met de côté ses airs de branleur.

Mais il n’est pas question de Chiranth, ni de lui, mais de son autre sœur, Shani qui l’a appelé pour qu’ils se voient. S’il ne s’attendait pas à cet appel, il en est à la fois ravi, mais aussi interloqué, puisque durant leurs précédentes conversations elle n’a pas montré une quelconque inquiétude quant à la disparition de leur sœur. Demi-sœur, a-t-elle insisté à plusieurs reprises quand elle a appris qu’ils partageaient uniquement le même père, encore que, elle lui a également bien dit qu'il n'était pas son frère, tout simplement, mais passons. Enfin, là n’est pas le sujet non plus et il s’est afféré la veille pour donner un coup de ménage à son appartement, lui permettant pendant un temps de penser à rien. Il a terminé aujourd’hui, en rentrant de la galerie, rangeant la vaisselle de la veille dans les placards et a pris le soin de préparer deux cakes, un salé et un sucré ainsi qu’une salade, si jamais sa cadette désirait manger quelque chose. Il a eu le temps de se doucher et a opté pour une tenue plus simple, une paire de jeans sombre et un pull simple orange foncé. La sonnette raisonne alors qu’il cherche, pour la énième fois, des informations sur son ordinateur – sait-on jamais – et il ferme ce dernier avec les sourcils froncés, le laissant sur la table basse avant de rejoindre l’entrée. Le temps de vérifier de qui il s’agit, il a pris une grande inspiration pour éviter d’avoir l’ait trop inquiet, même si les poches sous ses yeux doivent parler d’elle-même, « Shani, » la salue-t-il en ouvrant la porte et se décalant sur le côté, « Je t’en prie, entre. » Il referme derrière la jeune femme, « Je te demanderais juste d’enlever tes chaussures. » Le parquet est neuf et il préfère éviter de l’abîmer. « Par ici. » Lui dit-il ensuite pour la guider jusqu’au salon, « Comment tu vas ? »

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(New York, juillet 2021) – Tu l'as ignoré un bon paquet de fois, alors oui, tu te dis que cette fois-ci, tu peux sans doute faire l'effort de faire le premier pas dans sa direction, n'est ce pas ? Oui, tu peux faire ça, sans doute qu'il n'en sera qu'agréablement surpris, non ? Il le sera, et peut être que tu pourrais en tirer plus que tu ne le pensais, à voir, ce n'est pas tellement un problème quoiqu'il arrive puisque tu restes persuadée qu'il ne sait absolument rien de tout ce qui se trame dans son dos, puisqu'il a toujours été l'ignorant de la famille et qu'il le restera encore après ton passage dans son appartement. C'est vrai que tu pourrais faire l'effort de venir le voir plus souvent, mais tu n'en prends clairement pas le temps, il faut dire que tu n'en as pas l'envie non plus, mais aujourd'hui, tu te dis que c'est le bon timing pour savoir s'il est éventuellement sur une piste ou s'il n'a vraiment rien du tout sous le coude. Tu optes déjà pour la dernière option, mais on ne sait jamais. Ainsi donc, tu arrives chez lui bien trop rapidement. Et dire que vos appartements ne sont pas très loin l'un de l'autre, la grandeur de la ville fait en sorte que vous ne vous croisez jamais, même par hasard, et ça, c'est quelques choses que tu sais apprécier. Après tu n'es pas en permanence sur New York mais tu y passes quand même le plus clair de ton temps. Tu restes plantée devant son interphone pendant un temps que tu ne saurais réellement juger sur sa longueur, peut être bien une ou deux minutes comme si finalement, tu allais te défiler et lui dire que tu annulais ta venue, mais bon, tu es là, autant y aller jusqu'au bout, n'est ce pas ? Alors tu sonnes et il t'ouvre pour que tu puisses monter à son appartement. Tu arrives à sa porte et il est déjà là pour t'accueillir ou pas. Tu pensais que ça serait le cas mais il ne semble pas si pressé que ça de venir t'ouvrir alors tu sonnes à nouveau à sa porte, il t'observe à travers le judas au cas où ce serait un extraterrestre qui soit là et il t'ouvre finalement alors que tu as ta bouteille à la main pour ne pas venir les mains vides. Il a l'air incroyablement fatigué mais pour le moment, tu n'en dis rien. Tu te doutes qu'il doit rechercher Astra dans tous les coins et les recoins de la ville alors qu'il ne devrait pas s'en faire, tu as juste fait en sorte de la tuer pour te rendre compte qu'elle était immortelle, une peccadille en somme. Bref, tu ne vas rien dire à ton frère à propos de tout cela bien entendu, alors tu entres et tu enlèves tes chaussures comme il te le demande. Tu gardes ta bouteille en main alors qu'il te demande comment tu vas.

" C'est un plaisir d'être là Adrian. Je me porte bien comme tu peux le voir, toi, tu as l'air fatigué, faut que tu arrêtes de faire des heures supplémentaires au boulot, tu vas jamais tenir à ce rythme là. "

Tu te doutes bien que ce n'est sans doute pas ça, mais voilà, tu essayes de faire en sorte que la conversation ne dérive pas immédiatement sur son leitmotiv depuis des mois à savoir Astra.

" Je peux te déposer la bouteille quelques parts peut être ? Je sais pas si t'as prévu qu'on mange un bout ensemble ? "

Vu l'heure, tu penses bien qu'il a prévu mais tu préfères demander avant quand même, c'est un minimum même s'il reste ton frère, enfin ton presque frère, disons les choses comme ça.
 

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(Suède, la mi-automne 2010) –Adrian ne s’attendait clairement pas à avoir sa soirée de prise de cette façon et il reste encore surpris du coup de fil qu’il a reçu pour mettre en place ce dîner. Rien de bien exceptionnel, il n’a pas la tête à ça, de toute façon, mais de quoi suffisamment rassasier. Il invite donc Shani à entrer chez lui, « C'est un plaisir d'être là Adrian. Je me porte bien comme tu peux le voir, toi, tu as l'air fatigué, faut que tu arrêtes de faire des heures supplémentaires au boulot, tu vas jamais tenir à ce rythme là. » Il hoche la tête, « T’as l’air en forme, effectivement. » Il n’ajoute rien quant à la fatigue bien trop visible sur son visage, autant éviter de jeter de l’huile sur le feu, alors il se contente d’un, « Quand on aime ce qu’on fait, difficile de s’arrêter. » Ce n’est pas vraiment un mensonge, il aime son travail, Adrian et il peut y passer plus de temps au point que ça en devient difficilement raisonnable. « J’espère que tu te ménages un peu. » Ajoute-t-il avec un léger sourire tout en lui faisant signe d’avancer dans le salon.

Il a bien vu la bouteille dans la main de sa cadette, mais il serait impoli d’en faire la remarque et comme si la pensée suffisait à obtenir une réponse, « Je peux te déposer la bouteille quelques parts peut être ? Je sais pas si t'as prévu qu'on mange un bout ensemble ? » Il hoche la tête, « J’ai préparé une salade composée et des cakes. Salés et sucrés. » Répond-il avant tout sur la question du dîner. « J’espère que ça te conviendra. » Il continue, espérant que ses choix ne seront pas un autre sujet de discorde. « Pour la bouteille, on peut l’ouvrir maintenant si tu veux, le temps que le vin s’aère un peu. » Il commence à avancer avant de se stopper, « Tu peux t’asseoir si tu veux, par contre. C’est comme tu préfères. » Il n’est pas forcément nécessaire qu’ils soient deux dans la cuisine, alors il préfère lui donner le choix. Quel qu’il soit, de toute façon, il finit par ouvrir la bouteille de vin et le mettre en carafe, préparant deux verres à côté et revient dans le salon avec le tout. « Alors, dis-moi, » commence-t-il alors qu’il s’assoit, « comment ça se passe le travail ? »

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(New York, juillet 2021) – Il faut bien l'avouer, la famille c'est particulier chez les Ackerman, mais en dehors de ton père, tu n'es pas très proche des autres même si la perte de ta mère a été compliquée quand même pour toi. Mais les choses sont ce qu'elles sont, tu continues de vivre ta vie pour trouver ce qui pourrait convenir à tous pour que ce gêne soit éternel pour ceux qui le mérite, et qu'il ne soit pas présent par ici de manière disons random même si nous ne sommes pas dans un jeu vidéo mais l'idée est là. Tout cela te semble si aléatoire, mais voilà, ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier. Tu aurais voulu que ta soeur parte la première mais non, elle ne partirait pas de sitôt, et il y avait de fortes chances qu'elle te survive durant des décennies. Mais tu n'allais pas être avec elle aujourd'hui, mais plutôt avec une autre partie de la famille, ton frère en ce mois de juillet 2021. Alors tu arrives chez Adrian et rapidement, il t'invite à l'intérieur. Tu essayes de rendre l'atmosphère la plus légère possible malgré tout, mais on dirait bien que de son côté, ce n'est pas la forme. Il se fait sans doute bien trop de soucis pour Astra, mais bon pour ça, tu ne vas pas pouvoir faire de miracles. Tu parles d'heures supplémentaires, et c'est peut être le cas, ce qui ne doit faire qu'accentuer cette sensation de fatigue et de désespoir qu'il possède en lui. D'un hochement de tête, il te confirme cela, en te trouvant en forme, contrairement à lui donc. Il espère que tu te ménages un peu, et tu en souris, parce que comme lui, tu ne sais pas faire. Chez les Ackerman, le travail est quelques choses de sacré. Alors tu ne dis rien de spécifique à cela, parce que non, tu ne te ménages pas. Tu ne connais la définition du mot vacance clairement, parce que tu n'en prends que rarement, à courir le monde à la poursuite d'immortels. Même si tu es devenue le bras droit de ton père au conclave, tu vas encore énormément sur le terrain parce que c'est ce qui te plait le plus, c'est ce que tu aimes c'est en quelques sortes ta raison de vivre, enfin presque. Ainsi donc, tu ne sais pas quoi faire de ta bouteille, et une fois de plus il hoche la tête, pas par rapport à la bouteille, mais au fait qu'il a préparé à grignoter, une sorte d'apéro dinatoire comme on dit pour faire genre et avoir quelques choses dans le ventre, au lieu de seulement se bourrer la gueule. Et donc, il propose d'ouvrir la bouteille maintenant.

" T'en fais pas, ça ira très bien oui, histoire d'avoir quelques choses dans le ventre. Et oui, si tu veux on peut l'ouvrir maintenant, je te laisse faire ? "

Tu t'attends à ce qu'il te prenne enfin cette bouteille qui commençait à devenir un peu embarrassante dans tes mains mais non, il te propose juste de t'asseoir si tu le désires. Tu ne vas pas rester debout toute la soirée, surtout si vous vous mettez à manger un peu à un moment. Tu ne vas pas manger la salade debout, encore moins avec les doigts et même s'il dépose deux assiettes, des couverts et des verres sur une table basse tu ne resterais pas debout. Tu sens qu'il n'a pas l'habitude de recevoir du monde, encore moins sa soeur non adorée et encore, entre vous deux, ça va, ça passe, pour le moment, mais si Astra venait à arriver, tu es persuadée qu'elle s'en irait immédiatement en te voyant ici. Oui, c'est l'amour fou quoi. Alors tu prends place dans le salon, sur le canapé alors qu'il arrive avec la bouteille et deux verres pour commencer. Il te demande alors comment ça se passe le boulot. Tu souris légèrement.

" Tu sais, je pense que comme pour tout le monde, c'est parfois compliqué, même si je ne me plains pas, j'ai de quoi faire vraiment. J'ai encore tout un tas de dossiers qui m'attendent sur mon bureau. Mais je suppose que pour toi, c'est pareil vu la tête que tu te payes. Tu sais, la nuit, ça sert à dormir, faut parfois mettre son esprit sur off pour ça. "

Oui, on peut le dire, c'est l'hôpital qui se fout de la charité, parce que tu étais au moins à son niveau, si ce n'est pas pire que lui, mais cela se lisait moins sur ton visage pour le moment, peut être que le peu de maquillage que tu avais sur celui-ci sauvait plus les apparences que tu ne le pensais, mais oui, Adrian semblait réellement exténué.

 

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(Suède, la mi-automne 2010) – S’il a conscience que leur relation est quelque peu tendues et loin d’être aussi simple que celle qu’il partage avec son autre sœur, Adrian se demande s’il doit vraiment indiquer à Shani qu’elle peut s’asseoir sans ce qu’il le lui fasse savoir. Soucis de bonnes manières, ou simple incertitude sur comment agir, il n’en sait rien. Quoiqu’il en soit, le destin du vin est sur le point d’être réglé en même temps que le repas du soir et du fait qu’il l’informe que s’asseoir est dans le champ des possibles. il finit par apporter le tout quelques instants plus tard, déposant les cakes, la salade ainsi que les verres de vin et la carafe sur la table basse. « T'en fais pas, ça ira très bien oui, histoire d'avoir quelques choses dans le ventre. Et oui, si tu veux on peut l'ouvrir maintenant, je te laisse faire ? » Il hoche la tête, « Ça marche. » Et avec un petit sourire il lui prend la bouteille de vin et s’occupe de l’ouvrir. Ce n’est, ni sa première bouteille et ça ne sera certainement pas la dernière, alors il l’ouvre sans problème, le versant ensuite dans la carafe. « Il lui faudra combien de temps, selon toi ? » Il n’est pas fin connaisseur, alors peut-être que Shani sera mieux renseigner. « En fonction, je peux te proposer du whisky ou alors, » il pointe du doigt la vitrine où se trouve ses différents alcools et s’y dirige pour l’ouvrir. Les bouteilles sont bien présentés et il y en a pour tous les goûts et les petites lumières permettent d’y voir clairement à l’intérieur, « un de ceux-ci. » Il en a une vaste variété, libre à sa sœur de choisir ce qu’elle souhaite en attendant que le vin s’aère suffisamment. « J’ai quelques jus de fruits, aussi. » Il l’informe avant de se rapprocher, attendant son choix. « À la tienne. » Il lève son verre avant d’en boire une gorgée.

Suite à quoi il l’interroge quant à son travail, si tout se passe bien pour elle, « Tu sais, je pense que comme pour tout le monde, c'est parfois compliqué, même si je ne me plains pas, j'ai de quoi faire vraiment. J'ai encore tout un tas de dossiers qui m'attendent sur mon bureau. Mais je suppose que pour toi, c'est pareil vu la tête que tu te payes. Tu sais, la nuit, ça sert à dormir, faut parfois mettre son esprit sur off pour ça. » Il arque un sourcil, Adrian, « Tu sais, je crois que je ne sais toujours pas ce que tu fais vraiment. » dit-il distraitement, alors qu’il coupe quelques parts de cakes, déposant les premières dans l’assiette de Shani puis les autres dans la sienne. « Quant à moi, disons que bien différent de ce que je faisais quand je travaillais dans l’immobilier. » C’est le moins qu’on puisse dire. Cela dit, le carnet d’adresse est toujours à sa disposition et en toute franchise, ça l’a pas mal aidé. « Ma fatigue n’est pas uniquement liée à mon travail. » Il lui lance un regard lourd de sens, mais s’abstient de continuer sur le sujet.

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(New York, juillet 2021) – C'est vrai qu'il a l'air tendu, peut être pas autant qu'un string mais il est quand même bien tendu, mais bon, c'est ton frère, c'est une habitude chez lui, enfin une habitude que tu as crue constatée, qui n'est peut être pas réellement réelle. Il est fatigué tu le vois bien, plus que toi encore, c'est presque dingue parce que tu parcours le monde à la recherche d'innombrables immortels et que donc, tu as plus de raisons que lui d'être fatiguée, mais si tu l'es, ça ne se voit pas tant que ça sur ton visage malgré tout. La bouteille de vin sera donc ouverte pour que vous puissiez en boire et il la verse dans une carafe. Il te demande combien de temps il faudrait attendre pour que le vin soit assez chambré, mais sans doute que ça ne sera pas très long. Il te propose alors du whisky, pour compenser l'attente. Il veut que tu finisses complètement bourrée ou quoi ? Tu ne sais pas, tu ne penses pas que ça soit intentionnel en vérité, il essaye de bien faire simplement, tu le vois bien, mais il n'a pas l'habitude de recevoir du monde, encore moins sa soeur pas vraiment adorée. Mais tu essayes de notifier les efforts dans ton esprit, et de la jouer assez cool malgré tout.

" D'ici quelques minutes ce sera bon, je ne l'avais pas mis au frais avant de venir de toute façon. "

Il te propose donc toute une ribambelle de bouteilles qui sont juste là, et c'est très bien présentée, plus que tu ne l'avais observée de prime abord. Il te dit aussi qu'il a des jus de fruits, au cas où tu voudrais du sans alcool.

" Tiens, si tu me servais un Spritz, ça fait des lustres que j'en ai pas bu, et je vois la petite bouteille juste là. "

Oui, tu n'étais pas retournée en Italie depuis la dernière fois, autrement dit, depuis un petit moment même s'il est évident que tu peux en boire partout dans le monde à présent, c'est un alcool italien, bien spécifique, qui s'est finalement répandu même s'il ne se trouve pas partout non plus, mais ici à New York, il est possible d'en trouver quelques bouteilles. Puis, il te demande pour le boulot, et tu restes bien entendu évasive. Ce n'est pas sa question suivante qui lui donnera plus de détails à ce sujet là. Tu souris presque bêtement à sa constatation, mais c'est pour son bien, enfin, tu penses que c'est pour son bien qu'il ne connait pas les détails. Il coupe des parts de cake, alors tu commences à en manger un bout pendant qu'il parle. Il te dit alors que sa fatigue n'est pas dû qu'à son boulot et son regard veut tout dire. Alors, même si tu sais le pourquoi du comment, tu mets les pieds dans le plat.

" Ah oui ? Qu'est ce qui te préoccupe tant que ça mon frère ? "

Tu sais ce qui le préoccupe, votre soeur Astra, mais tu fais comme si tu ignorais tout cela, tu ne devrais peut être pas mais peu importe, pour voir s'il va y aller un peu plus, ou s'il sait que le sujet est dangereux, glissant, et qu'il faudrait mieux discuter d'un autre. Tu verras très vite s'il a envie que la soirée se passe bien ou pas si bien que ça même si tu ne vas pas l'incendier et tout.

 

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(Suède, la mi-automne 2010) – La question du vin, si on souhaite le déguster de la meilleure façon possible, est importante et Adrian a ce souhait de servir chez lui le mieux possible. « D'ici quelques minutes, ce sera bon, je ne l'avais pas mis au frais avant de venir de toute façon. » Il hoche la tête, « Parfait, alors, ce serait regrettable de ne pas en profiter pleinement, après tout, non ? » dit-il, mettant la carafe un peu plus sur la droite de la table basse afin de laisser de la place au reste. Il faut néanmoins trouver de quoi boire en attendant, alors il ne perd pas une seconde pour faire la présentation de ce qu’il possède comme alternative, en ouvrant son mini bar. « Tiens, si tu me servais un Spritz, ça fait des lustres que j'en ai pas bu, et je vois la petite bouteille juste là. » Un choix somme toute inattendu, ça lui fait réaliser qu’il ne connaît pas les goûts de sa sœur, « Et un Spritz, un. » lance-t-il avec un petit sourire et il lui tend le verre avant de s’occuper de sa propre boisson, à savoir un verre de whisky. Rien de bien original, mais du moment qu’il en aime le goût, c’est ce qui compte. « À la tienne. » Une fois assis, il lève son verre pour trinquer et enfin boire une gorgée.

La suite, c’est une tentative de faire la conversation qui n’est pas vraiment concluante. Son invitation à élaborer sur son métier reste ignorer et il se demande distraitement si la jeune femme le pense stupide au point de ne pas s’en rendre compte. Après tout, Stellan lui a bien partagé son énorme déception à son manque de brillance – ou du moins, c’est ce qu’il a compris, plus jeune et rien ne lui a laissé entendre le contraire de puis – alors ça ne le surprendrait pas que ce soit le cas de son autre sœur, qui a vécu aux côtés de leur père, contrairement à Astra et lui. Il se contente simplement d’arquer un sourcil, pour lui faire comprendre qu’il a bien saisi son manège. S’ils ne peuvent même pas parler de ça, les sujets de conversation vont rester difficiles à trouver, d’autant plus qu’il y en a un, bien plus important que tout, qu’il prend soin d’éviter, mais une dernière remarque sur son état de fatigue, le fait froncer les sourcils. Il veut bien faire autant d’effort que possible, Adrian. Il accepterait même qu’on le prenne pour un imbécile, mais il ne faut pas non plus autant abuser, « Ah oui ? Qu'est ce qui te préoccupe tant que ça mon frère ? » S’il y a un bien une chose qu’il regrette, c’est cette ressemblance avec Stellan quand ses traits se figent, expression distante, voire froide sur son visage, « Oh je sais pas. » Ce je-m’en-foutisme de sa sœur n’aide vraiment pas avec ses nerfs à fleur de peau. « Ça pourrait le stresse pour une prochaine exposition d’un grand photographe, » c’est facile, de laisser le sarcasme couler à flots, «Ou, alors, c’est minime, j’imagine, mais la disparition d’un membre de cette, » il lui est difficile de contenir son reniflement, mais il y a parvient, « famille, laissant derrière lui une scène macabre. » Il hausse les épaules avec nonchalance, bien loin de ce qu’il ressent vraiment, « Non, vraiment, je me demande. »

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(New York, juillet 2021) – Tu ne veux pas te montrer trop désagréable trop rapidement, mais il pose les questions qu'il ne faut pas à propos de ton travail que tu souhaites bien volontairement garder mystérieux, parce qu'il ne doit pas savoir, qu'il ne peut pas savoir, sinon, tu te devrais de le tuer, et tu n'en as pas spécialement envie, tu sais qu'il pourrait te servir prochainement. Mais pour le moment, vous êtes en train de parler boisson, que le vin sera bientôt à la bonne température, qu'il sera assez chambré pour être pleinement déguster, sauf si tu n'en as pas l'occasion, de le boire, car il t'aura mise à la porte tout simplement. Tu n'espères pas que tout cela en arrive là, mais ce n'est pas impossible. Tu sais déjà qu'Astra n'aurait pas voulu de toi chez elle mais le soucis est différent ici, ailleurs. Tu optes donc pour du Spritz avant de passer au vin et au petit repas, ou apéro dinatoire qu'il a préparé comme si finalement, tu n'avais pas suffisamment d'importance pour qu'il t'en prépare un vrai. Bien entendu, tu n'as pas précisé que tu venais pour manger, mais il aurait du le comprendre. Tu ne lui demandais pas de te vendre du rêve mais bon deux cakes et une salade ce n'est clairement pas terrible. Tu ne t'en es pas formalisée pour autant, l'important n'est pas là, l'important est ailleurs, bien au delà de quelques mets échangés sur une table basse. Ainsi donc, il semble étonné de ton choix de boisson, mais il te sert le verre malgré tout et porte comme un toast alors tu lèves ton verre et tu en bois une première gorgée. Il s'essaye à un semblant de conversation donc, mais tu bottes en touche concernant ton boulot et tu vois que ça l'agace légèrement à ce froncement de sourcils presque imperceptible, à ces poils de barbes qui se froissent sous le déplacement très léger de la mâchoire, des mouvements que l'on ne maitrise pas réellement, instinctifs, mais qui en disent long quand on sait les voir et les analyser. Et sans aborder de manière trop frontale le sujet, il te parle d'Astra, sans la citer, et là, la colère se lit d'avantage dans ton regard quand tu fais ton innocente à ce sujet là. Il se braque, il se montre nerveux, il fait son Adrian en somme. Il cache pourtant le gros de ce qu'il ressent, tu le vois bien alors que pourtant, ça lui ferait du bien d'extérioriser d'avantage tout cela. Tu manges alors un bout de cake, avec quelques feuilles de salade dans le plus grand des calmes. Alors, tu vas t'amuser à mettre les pieds dans le plat.

" Tu sais que la police est sur le coup, qu'elle fait son boulot ? Pourquoi est ce qu'on devrait s'inquiéter d'avantage que ça ? On ne peut pas faire de miracle malheureusement. Si Astra est encore en vie, elle donnera des signes dans ce sens là. Sans doute même que tu seras le premier au courant, je doute qu'elle m'appelle en premier. "

Vu que tu étais sur place ce jour là, il est certain que ce n'est pas toi qu'elle appellera et qu'elle cherchera à t'éviter comme la peste et le choléra, mais ça, il n'avait pas besoin de le savoir puisque sa connaissance vis à vis des immortels était au niveau du néant même si tu te doutes qu'il n'en sera pas éternellement ainsi.


 

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(Suède, la mi-automne 2010) – Il sirote son apéritif et coupe un bout de cake avec le côté de sa fourchette qu’il met en bouche aussitôt. Il y a quelque chose de nostalgique à manger ce dernier, recette qu’utilisait Ayelet – un mélange de poisson fumé et de poireaux – il y a de cela des années. À défaut d’un lien fort les unissant, il espérait – probablement à tort – que Shani l’apprécierait. L’autre qu’il a fait est au jambons, chèvre et noix, quelques épices et de miel pour un peu plus de saveurs – Chiranth lui a bien faire comprendre l’importance d’apporter des épices dans sa cuisine et il a pris ces leçons à cœur. La salade, quant à elle, est du mesclin accompagné par quelques légumes frais, des noix et fruits sec, sa sauce dans un bol à côté pour assaisonné comme on le souhaite et un reste de feuilles de salade dans un petit saladier, au cas où. Enfin, pour le dessert, le cake est bien sûr un bon vieux kadaddkaka, à voir s’ils arriverait jusque là. S’il n’a pas eu le temps de faire un repas élaborée, il est certains qu’ils ne devraient pas mourir de faim. Sauf si on décide de faire la fine bouche, mais là, Adrian ne peut rien y faire. Ça paraît compromis, puisqu’il a bien essayé d’éviter de parler des sujets qui se montrent plein de tension – pour une raison qui le dépasse, soit dit en passant – mais il a fais des efforts, Adrian, bien qu’il lui semble être le seul à avoir fait ainsi.

La mention d’Astra, sans pour autant la nommée, ne tire aucune autre réaction qu’un semblant de désintérêt qu’il ne parvient pas à comprendre, « Tu sais que la police est sur le coup, qu'elle fait son boulot ? » Il arque un sourcil, toujours aussi composé, « Qu’est-ce que tu en sais, aux dernières nouvelles tu n’as pas montré d’intérêt particulier. » Et quand il appelle, pour prendre des nouvelles, on ne lui a jamais mentionné qu’un autre Ackerman a fait de même. « Pourquoi est ce qu'on devrait s'inquiéter d'avantage que ça ? » Pourquoi ? Il a réponse plutôt simple, « Parce qu’elle reste ta sœur, l’air de rien ? » Non pas que ça ait une quelconque importance, il le sait, mais ça reste un fait, que ça plaise à Shani ou non. « On ne peut pas faire de miracle malheureusement. » Il renifle, ayant bien conscience de ce fait. Si les miracles étaient possible, sa mère serait toujours parmi eux. « Si Astra est encore en vie, elle donnera des signes dans ce sens là. Sans doute même que tu seras le premier au courant, je doute qu'elle m'appelle en premier. » Ce qu’il ne faut pas entendre. « Encore faudrait-il qu’elle soit dans la capacité de donner des signes de vie. Pour ce qu’on en sait, elle pourrait être séquestré à l’autre bout du monde. » S’il n’a pas tort sur leur éloignement géographique, Adrian apprendra bien plus tard qu’Astra n’a pas été séquestrée.

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(New York, juillet 2021) – Le cake est très bon, il n'y a rien à redire là dessus, pour le reste, tu vois bien qu'il a tenté de faire des efforts, mais non, il ne peut pas s'empêcher de mettre les pieds dans le plat, parce que finalement, vous n'avez pas grand chose en commun à part un peu de sang qui coule dans vos veines, et encore ceci pourrait être remis en question si on y regarde de plus près. Tu n'es pas là pour ça néanmoins, tu voulais tenter quelques choses, tenter de passer un bon moment avec Adrian, mais tu comprends vite que ça ne pourra pas être le cas même si bien entendu, tu resteras calme comme tu en as l'habitude malgré la pression sur tes épaules, malgré tout ce que tu dois analyser comme données, malgré un boulot incroyablement important. Tu ne vas pas l'ennuyer avec ça, même si tu pourrais lui dire que tu analyses des données et que bien souvent, tu dois te rendre sur place pour te rendre compte de la pertinence de celles-ci. Oui, tu aurais pu lui dire ça, mais c'est trop tard, il a embrayé sur le sujet le plus fâcheux depuis plus de six mois, depuis que tu as tenté de mettre un terme à la vie de ta sœur, que tu l'as tuée par procuration parce que ce n'est pas toi qui a enfoncé cette lame mais quelqu'un d'autres. Il ignore tellement de choses Adrian, tellement, que cette conversation n'a pas réellement de sens à tes oreilles mais tu vas t'efforcer de faire ce qu'il faut pour que tel un chat, tu retombes sur tes pattes.

" Tu sais Adrian, même si nous avons eu de nombreux différents depuis des années, je tiens à ma soeur. Je me tiens au courant de l'avancée des recherches, je reste discrète là dessus voilà. Nous sommes bien limités à notre échelle pour faire mieux que la police. "

Faux, avec le conclave tu as des moyens sans doute bien moins limités que ceux de la police, mais tu vas bien te garder de le lui dire, de lui en faire la remarque parce que ce n'est pas le moment de lui apprendre quoique ce soit à ce niveau là.

" Nous sommes des Ackerman, elle trouvera un moyen ou un autre de nous contacter. Jusqu'à preuve du contraire, il n'y a pas de raisons à croire au pire vis à vis de ce qui a été trouvé dans son appartement. De ce qu'on a bien voulu me dire, il n'y avait pas 4 litres de sang appartenant à Astra sur le sol de sa cuisine, juste quelques centilitres à peine. Je ne sais pas si c'est fiable, mais je crois en ce qu'on me montre. Essaye d'avoir foi Adrian, notre soeur nous sera rendue, je t'en fais le serment. "

Oui, elle fera surface à un moment ou un autre, c'est une certitude certaine. Quand ? Tu ne peux pas le savoir mais cela arrivera, il le faut, car comme toutes les autres, tu te dois de traquer les immortels, et c'était ce qu'elle était devenue, par ta faute, ou peut être grâce à toi, tu ne saurais dire. Pourquoi est ce qu'il n'en avait pas été le cas pour votre mère ? Tu le regrettes tellement, mais qui sait, peut être qu'un jour tu réussiras à la faire revenir à la vie ...

 

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(Suède, la mi-automne 2010) – Il est fatigué, Adrian. Fatigué sur de nombreux points, autant professionnel que personnel, il y a des points qu’il aimerait éclaircir ou ne comprend pas forcément, tandis que d’autre, il s’agit simplement d’un aspect de travailler pour lui-même qui apporte son lot de travail, comme la comptabilité et toute autre joyeuseté. Il ne s’en plaint cependant pas, Adrian, les concessions ça le connaît après tout, autant dans sa vie privée que professionnel. L’image du serpent qui se mort la queue n’est pas vraiment loin de la vérité, s’il y réfléchit deux minutes. Le problème, c’est qu’il ne peut pas être le seul à faire des concessions, Adrian. Il fera du mieux qu’il peut, comme il a toujours fait, mais il faut qu’on lui donne un coup de main et là, avec la visite de sa sœur et l’absence de sujet sur lesquels ils peuvent discuter, ça devient pensant et, forcément, il est question d’Astra, de sa disparition dans des circonstances horribles. Il ne s’en plaint cependant pas, Adrian, les concessions ça le connaît après tout, autant dans sa vie privée que professionnel. « Tu sais Adrian, même si nous avons eu de nombreux différents depuis des années, je tiens à ma sœur. Je me tiens au courant de l'avancée des recherches, je reste discrète là-dessus voilà. Nous sommes bien limités à notre échelle pour faire mieux que la police. » Ses sourcils se froncent, voilà qui est bien curieux, puisque la personne en charge de mener l’enquête ne lui a absolument rien dit à ce sujet, quand il l’a appelé dans la journée. Ensuite, les paroles de Shani le laissent assez perplexe, puisqu’il n’a pas le souvenir de l’avoir entendu proférer de telles paroles à l’encontre d’Astra. Alors, soit elle se paie sa tête, pour une raison qui lui échappe, soit elle est vraiment inquiète. Il choisit la dernière option, malgré les doutes qui pèsent dans son esprit. Plus tard, dans quelques mois, il comprendra à quel point il s’est fourvoyé.

Shani n’en a pas terminé, cependant, « Nous sommes des Ackerman, elle trouvera un moyen ou un autre de nous contacter. » Être un Ackerman, dans l’immensité du monde, ça ne veut strictement rien dire, mais Shani a toujours eu une grande fierté à porter ce nom, donc il n’est pas surprise d’entendre ces paroles, dans le fond, « Jusqu'à preuve du contraire, il n'y a pas de raisons à croire au pire vis à vis de ce qui a été trouvé dans son appartement. De ce qu'on a bien voulu me dire, il n'y avait pas 4 litres de sang appartenant à Astra sur le sol de sa cuisine, juste quelques centilitres à peine. » Pourquoi n’a-t-il pas été alarmé par cette description très précise ? Il se posera la question aussi. « Tout dépend d’où elle a été touchée. » Il s’entend rétorquer, la mâchoire serrée, il sait comment les artères focnctionnent, si elles sont perforées, par exemple. Il s'est suffisamment documenté sur le sujet, en plus d'avoir questionné un ancien client chirurgien. « Je ne sais pas si c'est fiable, mais je crois en ce qu'on me montre. Essaye d'avoir foi Adrian, notre sœur nous sera rendue, je t'en fais le serment. » Il arque un sourcil à nouveau, quelque peu perplexe, « On sait tous les deux avec quelle facilité ce genre de promesses peuvent voler en éclats. » Un serment, ça reste une promesse et ce ne sont jamais des paroles à prononcer dans le vent. Quel que soit leur différent, il sait que Shani était fortement attachée à leur mère, alors il s’attend à ce qu’elle comprenne qu’il sous-entend. Il passe une main dans ses cheveux en soupirant, « On sait pas ce qui a pu se passer, » enfin, d’eux tous, c’est lui qui ignore tout, « alors fait attention à toi aussi, d’accord ? » L’ironie ici est énorme, autant qu’elle lui échappe.

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(New York, juillet 2021) – Tu sais bien que tu le fatigues à ignorer les choses à propos d'Astra, sauf que toi tu sais tout de ce qu'il s'est réellement passé, et tu ne vas pas t'amuser à le lui dire de but en blanc, sinon, tu ne sais pas ce qu'il pourrait faire, sans doute qu'il te virerait de son appartement avant de te faire comprendre que tu étais un monstre, et dans les faits, tu l'assumais totalement. Mais jamais tu n'aurais pensé qu'elle deviendrait immortelle, jamais, et dans un sens tu l'enviais tout comme tu n'aimerais pas être à sa place toutefois, parce qu'elle ne pouvait plus être celle qu'elle voulait être et rien que pour ça, tu jubilais intérieurement. Bon, peut être pas à ce point là mais quand même, elle n'avait eu que ce qu'elle méritait. Enfin c'est un débat intérieur que tu avais déjà eu avec toi-même ça, et tu n'allais pas l'avoir à nouveau ce soir. Tu essayais donc de te rattraper aux branches presque inexistantes de cet arbre nu qui existait entre lui et toi, entre ta soeur et toi-même. Depuis un certain nombre d'année, le courant qui ne passait déjà pas énormément, était devenu encore plus inexistant, comme si dans le fond, il y avait ton père et toi, et les autres, presque comme si vous ne faisiez pas partis de la même famille. Tu vois bien qu'il est perplexe l'Adrian, à propos de ton implication dans l'enquête, mais tu te tiens au courant oui, c'est normal, même si tu ne le fais pas en personne, même si tu ne passes pas forcément par la personne qui est pleinement en charge de cette enquête là, tu veux garder ta discrétion, juste pour pouvoir mettre des bâtons dans les roues si nécessaire, s'il s'approche trop de la vérité, pour le mener vers d'autres fausses pistes et tout. C'est un jeu presque drôle à vrai dire même s'il est d'une dangerosité extrême évidemment. Mais c'est une habitude que tu as pris, et ça te manquerait presque si jamais il y avait des éléments qui tombaient entre de mauvaises mains. Tu sais que tôt ou tard, Astra finira par se manifester, tu en mettrais ta main au feu, quelques choses dans ce genre là, parce que tu sais que tu as raison, ça rentre dans la logique des choses. Tu lui donnes de quoi moudre, quelques petites graines, notamment sur les litres de sang qu'il n'y avait pas sur la scène de crime, détail qu'il ne doit pas connaître, que l'enquêteur n'a pas pu lui révéler parce que ce n'est pas à divulguer évidemment. Adrian se demande où elle a été touchée, que ça pourrait avoir été grave, que même si elle ne s'est pas vidée sur place, elle a pu se vider de son sang ailleurs. Elle a été touchée en plein coeur, si tu savais, elle n'a pas pu s'en relever, sauf que tadam, cela a réveillé son gène d'immortelle, mais tu n'y connais rien mon frère, alors tu resteras dans l'ignorance. Ainsi donc, tu lui fais un promesse Shani, du vent, et si tu pensais qu'après ton petit discours il allait y croire, c'était raté. Tu avais tenté le coup, qu'est ce que tu avais à perdre en fin de compte ? Pas grand chose clairement, mais voilà, tu essayes de faire de ton mieux pour garder contenance, et tu y arrives avec trop de facilité, c'est presque effrayant.

" Même des éclats ça peut se recoller Adrian, et pour elle, je suis persuadée que ça pourra être le cas. Mais tant que l'on ne retrouve pas de corps, tant qu'il n'y a pas de signes qui prouvent qu'elle n'est plu, alors il ne faut pas y penser. Mais promis, je ferais attention à moi. Ton cake est très bon en tout cas, il passera bien avec le vin qui doit être à la bonne température maintenant. "

Et voilà, ça devrait passer comme une lettre à la poste, finalement, le sujet sensible devrait être relégué à un second plan, mais peut être que tu devrais essayer de lui décrire un peu plus le boulot que tu fais, sans rentrer dans les détails mais les grandes lignes qui expliquent le pourquoi tu voyages à travers le monde malgré tout. Tu vas quand même voir ce qu'il dit alors que tu prends une nouvelle bouchée de cake alors que ton verre apéritif se termine.  

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(Suède, la mi-automne 2010) – Tout ne se passe pas vraiment comme prévu, rien de bien inédit quand ils se retrouvent, en toute franchise. Trop de non-dits planent entre eux et il ignore sur quoi ces derniers reposent, Adrian. En réalité, il ignore tant de choses que ça n’est même pas drôle. Ça ne le sera toujours pas quand il apprendra que le monde est bien plus vaste et combien il a été ignorant des années durant. Dans l’immédiat, s’il reconnaît certaines paroles plutôt rares étant exprimées par sa cadette, il est trop épuisé et transi d’inquiétude pour s’en formaliser. Plus tard, peut-être qu’il se repassera certaines de ces incohérences en tête, mais à quel moment pourra-t-il jamais suspecter que sa propre sœur (quoi qu’en dise cette dernière) puisse avoir quelque chose avec la disparition de leur autre sœur ? Seulement quand il l’entendra de la bouche de l’une des principales intéressées. Quant au pourquoi … Eh bien, il ne peut pas encore se prononcer, puisqu’il ne sait rien de toutes ces machinations. Là, la seule qu’il sait, c’est qu’Astra a disparu dans d’étranges et sinistres circonstances et que, malgré les paroles de Shani, il semble être le seul à réellement s’en inquiéter.

Le détachement dont fait preuve Shani reste tout de même assez déstabilisant, « Même des éclats ça peut se recoller Adrian, et pour elle, je suis persuadée que ça pourra être le cas. » Il aimerait bien y croire, il y envie d’y croire, il se fait juste beaucoup trop de sang d’encre pour être aussi optimiste – mais est-ce vraiment de l’optimisme de la part de Shani, ça, il n’en sait rien – alors il se contente de hocher la tête, « Mais tant que l'on ne retrouve pas de corps, » Il a une légère grimace. Shani brille par son tact, voilà une certitude, « tant qu'il n'y a pas de signes qui prouvent qu'elle n'est plu, alors il ne faut pas y penser. » Vraiment, c’est presque un talent à ce stade, « Mais promis, je ferais attention à moi. » Il lui offre un petit sourire, finalement, « Parfait. » Se contente-t-il de répondre, loin de savoir combien Shani est bien plus prudente que lui sur un bons nombres de points, bras droit d’une organisation qu’il ne connaît pas, oblige. « Ton cake est très bon en tout cas, il passera bien avec le vin qui doit être à la bonne température maintenant. »

Tu clignes des yeux face au changement de sujet quelque peu abrupt « Oui bien sûr. » Il sait reconnaître une demande quand il en entend une et il ne perd pas une seconde pour remplir leurs verres de vin respectifs, « Je suis content que le cake te plaise. Je me suis dit que, celui-ci, au mois, serait une valeur sûre. » À défaut d’avoir des points communs vous rapprochant, il y a au moins cette recette de famille. « J’ai fais un kadaddkaka, en dessert, aussi. J’espère que tu aimes toujours ? » Peut-être aurait-il dû envoyer un message pour poser la question. Pour sa défense, il a l’esprit un peu ailleurs, ces derniers temps. Juste un peu. Ayant également terminé son verre d’apéritif, il se rince le gosier avec un peu d’eau, avant de lever son verre de vin, « Merci d’être venu. » Ils sont loin de se douter que ça risque d’être la dernière fois. Enfin ça, seul le futur leur dira.

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(New York, juillet 2021) – Est ce que ça aurait pu être pire ? Oui, bien entendu que ça aurait pu être pire. Est ce que ça aurait pu être mieux ? Oui, tu aurais pu faire mieux Shani, mais dans l'absolu, tu trouves que pour le moment, c'est un équilibre précaire, mais c'est un bon équilibre, n'est ce pas ? Oui, c'est votre équilibre habituel, puisque tu connais toute la situation derrière mais que lui est un total ignorant, et il vaut mieux qu'il le reste, parce que ça pourrait faire clairement plus de mal que de bien. Il le saura un jour sans doute, quand Astra daignera donner un signe de vie, tu le sais très bien que c'est lui qu'elle contactera en premier avant toi, avant tous les autres même si ça doit le mettre grandement en danger, mais tu ne t'occuperas pas de cette situation là, soit tu la laisseras à ton paternel, votre paternel, soit tu la laisseras en surveillance parce quelques sbires dans ta poche. Tu verras le moment venu, parce que là, tu essayes de le rassurer. Est ce que ça marche ? Non, pas vraiment, mais tu lui sors ta plus belle langue de bois pour que ça fonctionne à minima comme depuis toujours en fait, c'est presque ça le plus terrible. Mais ton monde n'est pas le sien, ça ne sera jamais le sien, la faute à tellement de choses, c'est comme ça, tu ne peux pas revenir en arrière, tu ne crois pas que cela puisse être possible malgré tout. Tu aimerais bien changer certaines choses de ton passé, mais pour le moment, vous n'avez pas la bonne formule magique pour ça, peut être que vous ne l'aurez jamais mais tu ne perds pas de vue ta quête principale. Il voit bien que le sort de ta soeur ne t'inquiètes pas autant que ça le devrait, mais tu as toujours été ainsi, ce n'est pas nouveau mais lui, ça ne lui plait pas, pas vraiment, mais ça, tu ne pourras pas le changer. Ainsi donc, tu lui dis que tant qu'il n'y a pas de corps de retrouvé, elle est toujours en vie, il faudra même la tuer un paquet de fois pour retrouver un jour un corps. Tu n'as pas en tête le record de morts pour un immortel avant qu'il ne donne son dernier souffle, mais ça doit être largement supérieur à une centaine de morts, en gros vous avez le temps d'être six pieds sous terre avant qu'Astra ne rende son dernier souffle. Tu lui dis donc que tu feras attention à toi malgré tout, et ça semble lui convenir. C'est peut être là le plus gros mensonge du lot, mais bon, si ça peut le rassurer, alors tu peux le lui dire, il gobera la chose, presque comme s'il était en train de gober un oeuf dur. Enfin, vu sa tête, tu dois faire plus attention à ta santé que lui en vérité, mais ça c'est un autre détail que tu ne relèveras pas évidemment. Tu changes donc de sujet de façon très peu subtil, mais vous avez fait le tour de la question astrale, alors pourquoi revenir encore sur le sujet. Alors tu te concentres sur la nourriture, c'est bien, non ? Et ça fonctionne puisqu'il te sert un verre de vin, disant que pour les cakes, il avait misé sur des valeurs sûres, familiales. Tu lui souris.

" Ne t'en fais pas pour ça, c'est très bien, ça me convient à merveille. Je crois que ça fait au moins deux éternités que je n'en ai pas mangé pour tout te dire. "

Tu t'amuses avec les mots, parce que c'est ta façon de faire, mais pourquoi parler de deux éternités quand une seule pourrait largement suffire ? Parce que tu sais que tôt ou tard, tout cela fera écho dans son esprit, que peut être il se repassera vos conversations en boucle, et qu'il comprendra des choses, même s'il sera déjà bien trop tard. Alors il porte un toast à ta venue, un geste que tu n'attendais pas vraiment à vrai dire mais qui te plait mine de rien.

" Merci, à notre avenir le plus radieux possible également. "

Tu ne sais pas si ce toast a vraiment une signification, mais peu importe, tu te dis que tôt ou tard tous les non dits finiront bien par te sauter à la gorge, te péter à la figure, mais pour le moment, tu t'en sors bien, et ceci depuis des années à vrai dire, encore plus depuis que tu aides de très près ton père en étant son bras droit. Et tu bois une gorgée de ton verre de vin, il est très bon, avec le cake ça passe bien même si ça aurait pu être bien avec une belle viande rouge également, mais tu ne vas pas faire la fine bouche, ce serait très mal venu.