el stupido y el tarado amigos

El stupido y el tarado amigos
@Zyanya Sáenz

3 mai 2021 — Il fait un peu tard le soir, c’est vrai. Tard pour un professeur comme Bastian qui traine dans les rues. Normalement il devrait être en train de corriger les épreuves, lire les analyses faramineuses des étudiants. Mais son esprit est trop focalisé sur autre chose, il a cette sensation assez étrange, cet instinct qui lui dit de sortir de chez lui et de faire un tour. Et ça fait depuis des semaines que Bastian fait ça. Qu’il traine dans les alentours, en faisant toujours le même chemin, avec la cigarette à la bouche de temps à autre - ce soir il ne l’a pas prise parce qu’il n’a pas eu la foi de se racheter un briquet. Beaucoup trop de pensées l’envahissent et il essaye de comprendre encore et encore, mais beaucoup de détails l’échappent par rapport à la mort de Tal. Elle devait le savoir, qu’elle n’était plus immortelle non ? Elle devait pas s’interposer dans ce cas-là entre lui et le Conclave non ? A-t-elle fait ça parce que dans le fond, pense-t-elle qu’il n’est plus immortel dans le fond ou est-ce que c’est parce qu’il a un nombre de mort limitée ? Mais surtout, ils avaient rien à gagner pour Tal, contrairement à Bastian qu’ils pourraient l’emmener, inconscient à leur QG. Il a vraiment une cible sur le dos et c’est tout autant dangereux de sortir dehors comme ça, en ayant l’air d’être sans défense. Pourtant, il compte sur ses dons pour le prévenir d’un moindre danger. Ses oreilles sont à l’affût et trient les sons, ça aurait été compliqué pour lui s’il avait six cents ans en moins, c’est sûr…

Avec son âge, son expérience a fait qu’il est un maitre dans l’art de la fuite et de disparaître. Il ne se fait pas trop remarquer pourtant, il n’a jamais pris des métiers qui le mettent sur le devant de la scène. Enfin, sauf une fois en 1700 et quelques, quand il a voulu s’investir dans la musique classique. Il adorait cela et il aurait pu continuer davantage s’il n’était pas immortel. Ça aurait pu être sa nouvelle vie, sa résurrection après le colibri. Qu’est-ce que Hunabku attend vraiment de lui de sa vie immortelle ? Est-ce que lui avoir retiré Tal est une punition, parce qu’il s’était détourné du but principal ? Pourtant Bastian a tout fait pour répondre aux désirs des Dieux, mais est-ce qu’il s’est trompé ? Il n’en sait rien. Le mois de mai est un mes obscuridad. Cela faisait maintenant deux ans qu’elle est décédée. C’est terrible que voir que le temps passe, que le monde continue de tourner sans elle. Une punition cruelle pour montrer à quel point que même les immortels peuvent paraître insignifiant. Qu’il peut paraître insignifiant lui aussi.

Il aurait pu continuer dans ces pensées noires, mais il a entendu un bruit assez suspect. Cela ressemble tout à fait à un clic d’une arme à feu dans le coin, des pas qui s’accélèrent, presque en sa direction… Ah non, ça tourne à gauche, donc ils s’éloignent de lui. Bastian n’aime pas ça, il aurait pu continuer le chemin, mais son instinct lui dit de venir en aide à cette personne qui semble être en difficulté. Ce n’est pas une femme en tout cas, il n’a pas entendu des talons claquer contre le sol… Enfin il croit que ce n’est pas une femme, parce que toutes ne portent pas forcément des talons quand même ! Bon, il va aller aider cette pauvre personne. Peut-être que ça va l’aider à sortir de ses pensées un peu trop noires pour la personne rayonnante et calme qu’il est censé être.

Bastian entend la personne être coincée dans ce qui semble être une impasse, une conversation s’engage. C’est comme s’il entendait une toute dernière conversation, et puis, il y a des coups. Une bagarre ? Ah non, il n’a pas signé pour rejoindre la baston lui quand même. Allez, hop demi-tour. Mais au moment de faire demi-tour, la personne armée fait son apparition en se cognant contre un mur… Bastian le regarde, tout comme l’agresseur le regarde dans les yeux et puis sans hésiter, l’immortel l’attrape par les cheveux pour lui faire baisser sa tête d’un coup contre le couvercle de la poubelle. Le son se fait distinctif: un nez qui craque et il est bon pour aller dans les bras de Morphée pendant un petit moment. Hop là. Bon débarras.

Bon tant qu’à faire, il va aller s’assurer que la personne va bi… « C’est une blague. » lâche-t-il dans sa langue Maya en voyant la personne en face de lui qui sort de l’impasse. « Mais pourquoi à chaque fois que j’entends des coups ou qu’il y a des problèmes pas loin où je passe, c’est toujours à cause de toi ? » Il est vraiment exaspéré et cela s’entend très bien à son débit de parole face à Zyanya qu’il n’a pas vu depuis un long moment. Oh qu’est-ce qu’il aurait aimé que ce soit lui qui se cogne contre le mur et qu’il le frappe sans ‘’faire exprès’’.

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@Bastian Trujillo mention de bagarre, de blessure, zyanya toujours aussi poli.
Une maladresse l'a conduit dans cette fâcheuse posture où Zyanya court pour sa vie. Il est toujours passé entre les mailles du filet, l'immortel sait faire profil bas. Après tout, c'est son art, la fourberie. Peut-être n'est-il pas le plus intelligent, le plus fort, mais il se faufile entre les veines du temps comme un rat. Insaisissable ? Pas tellement. Il se félicite d'avoir remarqué dès sa sortie de l'aéroport qu'il était suivi, ça lui évité une débâcle aux yeux de tous. Dans ce genre situations, il se réjouit d'être prisonnier d'une foule parce que personne n'osera l'abattre en public. Pour le reste, c'est de sa faute, il ne devait pas retourner à Toronto de si tôt. Il a fait une erreur et c'est tout naturellement qu'il en assume les conséquences. Maintenant, il est en train de faire du tourisme en accéléré dans les rues de Vancouver. Il court pour sa vie et cette sensation, il aurait aimé ne jamais la retrouver. Ses sens sont en ébullition, grâce à son don, il a mit en déroute deux personnes, mais la troisième le talonne de près. Il s'est fait tirer dessus -deux fois- et ne connait pas l'état de ses blessures. Tant qu'il continue d'avancer, c'est qu'il n'est pas mort. Il aura l'éternité pour se reposer après.
La douleur, c'est dans la tête.
Il pense, en grinçant des dents quand il prend un virage un peu serré, rasant le mur. Putain, ils ont vraiment que ça foutre de le courser comme un amant prit la main dans une culotte ? Ils ne peuvent pas le laisser tranquille ? Un arrière goût de déjà vu lui brûle la gorge et le poumons. Pas de bol pour lui, il est dans une impasse et nulle part où grimper pour disparaître sur les toits. Il entend le bruit de course se rapprocher. Zyanya est trop fier pour l'admettre mais à ce moment là, il est commence à réaliser qu'il ne va pas peut-être pas pouvoir sans sortir. Il n'est même pas armé et n'irait pas miser sur sa victoire au corps à corps. « Allez, tu es coincé, laisse tomber. Je veux juste discuter avec toi. » Rassurant. Zyanya fait volte face juste à temps pour le désarmer en lui envoyant son poing dans la figure. Le type titube mais se remet sur ses jambes et le pousse contre le mur. Son front rencontre violement le parpaing et le monde tangue l'espace de quelques secondes, juste assez de temps pour que son assaillant revienne à la charge. Le deuxième impact lui fait voir des étoiles.

L'instinct de Zyanya se remet en marche comme une piqûre d'adrénaline, il se décale pour éviter de se manger le mur une troisième fois et attrape le type par le col pour le balancer en arrière avant de se remettre à courir car c'est tout ce qu'il peut faire. Fuir et espérer qu'il finira par être semé. Le course poursuite s'achève cependant brutalement quand il sort de la ruelle et qu'il entend son agresseur s'écrouler par terre dans un grognement douloureux. « Putain de merde. » Bastian ou plutôt Wayak'.
La joie de retrouver son ami est très rapidement rattrapée par toutes les tensions qui nouent leur relation. Leur amitié n'est pas au beau fixe, une longue collaboration sur la déclin depuis que de trop nombreux désaccord se dressent entre eux. Il a l'impression qu'un rien pourrait mettre le feu aux poudres. « Je t'ai manqué ? » Il minaude, niant en bloc les accusations. Zyanya a toujours été un ouragan à lui tout seul qui laisse des décombres derrière lui ; et des nez cassés entre autre dommages. L'immortel reprend son souffle, il a passé la soirée à échapper à ces types et c'était le dernier qui lui collait aux basques. Heureusement que l'autre était là pour faire le sale boulot, Zyanya déteste se salir les mains. Il pourrait se casser un ongle. « Que veux tu, je suis si irrésistible je manque même aux ennuis. » Il le défie du regard, en s'adossant contre le mur. Il ne faut pas qu'ils restent ici, sinon le Maya sera rapidement impliqué dans ses ennuis de manière plus violente. Dans sa grande mansuétude, le Toltèque ne cherche pas à plonger ses amis dans ses sales affaires. Il voudrait éviter à Lupe de faire la route pour venir le chercher et lui infliger de l'inquiétude. « Dis, t'habites dans le coin ? Tu pourrais pas me filer un coup de main ? Comme tu peux le constater, je suis un peu dans la merde. » De bout de son pied, il désigne ce qu'il imagine être un agent du conclave écarlate. Par dessus le marché, Zyanya tremble comme une feuille, il n'est pas habitué aux températures et si ses blessures sont guéries maintenant, il est encore secoué.

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@Zyanya Sáenz

3 mai 2021 — « Je t'ai manqué ? »
Bastian lâche un rictus dédaigneux et secoue la tête. Oh pas du tout, il ne lui a pas du tout manqué. Mais bon, ce serait un peu de la mauvaise foi de sa part, il n’y peut rien si Zyanya est très chiant et qu’il ne fait qu’enchainer les mauvais choix tout du long. Comme se faire poursuivre dans Vancouver par un membre du conclave ? Encore ? « Que veux tu, je suis si irrésistible je manque même aux ennuis. » « Tu racontes n’importe quoi, courir t’a fait perdre tes facultés. Les ennuis sont tes concubins, ils t’accompagnent partout où tu vas. » répond le maya qui dévisage Zyanya. Il le jauge assez rapidement, il a l’air d’être essoufflé comme s’il avait fait un marathon de 20 miles, s’il avait été blessé, il s’est régénéré, mais il n’est pas couvert et il n’a pas d’affaires. Il va passer une mauvaise nuit dehors s’il n’a pas d’argent pour un hôtel, mais ça semble être une mauvaise idée aussi.

Puis Zyanya lui demande un service et pas des moindres. Bastian le regarde assez blasé avant de soupirer au bout de trois secondes. Il avait déjà pris sa décision bien avant qu’il ne le demande et s’il ne dit rien, le Toltèque devrait bien le connaître pour comprendre qu’il lui dit oui d’une manière ou d’une autre. Bastian bouge un peu et sort son téléphone pour se rapprocher de l’homme étendu par terre, toujours inconscient. Du pied, il le bouge pour mieux voir son visage, Bastian le prend ensuite en photo et se met à pianoter sur son téléphone, jaugeant à nouveau l’homme pour y écrire des caractéristiques. « Ok, c’est bon, on y va. » dit-il à l’attention de Zyanya. Il espère juste que cet homme ne se pose pas de question, parce que c'est bien évident que Bastian a pris la photo et a envoyé à l'Ordre un nouveau membre du Conclave ou une vérification sur cette personne. Le Maya aimerait savoir à qui il a affaire et surtout il prie qu'il ne vive pas à Vancouver lui aussi. Il espère aussi que ce mortel n'a pas vu son visage, parce que sinon, il serait vraiment embêté et il n'a pas envie de changer son lieu de vie alors qu'il vient à peine de s'y installer... Et là, Zyanya, il serait un homme mort.

Il se met à marcher avec lui, dans un silence au début un peu tendu et gênant à la fois. Il le voit trembler de froid, ou de choc, ou des deux. Bastian n’en sait rien. Il le trouve quand même dans une petite forme depuis la dernière fois qu’il l’a vu. « Tu vas me dire un moment ou un autre ce que tu fiches ici ? » Demande-t-il en espagnol. « Parce que Vancouver, c’est pas ta destination de prédilection. Il fait si froid, la nuit tombe rapidement, ça parle dans un anglais canadien assez particulier. Y a rien de ce que tu pourrais aimer ici. » Il marche les mains dans les poches, il aurait dû prendre son paquet de cigarettes ça aurait pu aider Zyanya à décompresser.

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@Bastian Trujillo
Les raisons qui l'amènent ici ? Hm, c'est un secret bien gardé. En réalité, cette fois, il n'y a pas de quête brumeuse, d'embrouille tentaculaire, juste un mauvais karma, une décision de merde. Du Zyanya tout craché, remâché, la même rengaine. Il débarque quelque part et ça tire dans tous les sens. Si vous le cherchez, suivez la fumée et les impacts de balles. Zyanya se trouve toujours là où il ne faut pas. Il est déjà à une époque où il ne devrait pas être. « J'ai raté mon avion pour la Chine, il fallait bien que j'aille quelque part. Pas de bol, c'est tombé sur toi. Ils me suivent depuis Toronto. Il évoque, évasif, en retrouvant le confort de l'espagnol qui glisse avec douceur sur sa langue. Il a toujours été doué, ça et le français. Vraiment aucun charme, cette ville n'est-ce pas ? Pas même toi pour renouveler le niveau, uh~? » Ce n'est qu'une moitié de vérité, il va devoir surveiller les prochains vols pour se barrer d'ici avant que d'autres ennuis lui tombent dessus. Il est ravi d'avoir un toit sur la tête ce soir, mais ça ne remplace par les bras de son amant et après la dérouillé qu'il vient de se prendre, il aurait bien besoin de se blottir contre son compagnon.
Et ça, il se voit difficile l'expliquer à Bastian puisque la dernière fois que le sujet a été évoqué, il lui a soutenu dur comme fer qu'ils partageaient le même point de vue sur la chose. Ce n'est pas vrai, il a menti, Zyanya ment comme il respire. C'était plus simple de nier en bloc, plus simple de lui dire ce qu'il voulait entendre. Au final, ils auraient mieux fait d'avoir cette conversation dès le début, il aurait dû à l'instant où il a réalisé que quelque chose venait de changer. Ce n'est pas le sujet mais l'immortel peine à faire comme si de rien n'était alors que ce n'est pas le cas, il y a de son coté un soupçon d'ambiguïté dont il voudrait se débarrasser au plus vite. Les mains dans les poches, il trace sa route, sûr de lui, le regard fixé droit sur le chemin qui mène au logement de Wayak'. Alors comme ça, c'est ici qu'il s'est établi ? Pas terrible comme coin.
Pas vraiment le bon moment pour lui révéler que bientôt, ils auront une raison supplémentaire de se faire la gueule. L'hydre n'a pas gagné le coeur du colibri, même si personne n'aurait parié sur l'altruisme de Zyanya. Tout les opposes ces derniers temps.

Il se passe de commentaire, talonnant l'autre immortel tout en vérifiant machinalement qu'il n'est plus en train de se vider de son sang. Il fait taire son angoisse et accélère quand il se rend compte que Bastian ne va pas l'attendre s'il traîne de la patte. « Tu vis ici maintenant ? » Bien sur, la question est rhétorique. Il ne s'attend pas à ce que Bastian lui réponde que non, il a juste prit une nuit d'hôtel parce qu'il a que ça a foutre. En le disant, Zyanya réalise que c'est maladroit, d'autant plus qu'aujourd'hui c'est tu. Pas vous.
Quand il pense à l'histoire de Wayak', il ne peut pas s'empêcher de faire la parallèle avec ce qu'il vit de son coté. Il serait incapable de continuer sans Lupe. Il voudrait s'arracher le coeur et le pire c'est qu'il sait qu'en le faisant, il ne trouverait pas le répit qu'il recherche. Est-ce qu'il plongerait dans une colère noire et vengeresse ? Son meilleur ami lui dirait probablement qu'il possède des ressources dont lui même n'a pas conscience. C'est plus facile de croire qu'il s'effondrera tout bêtement. « Je suis pas là pour te faire chier personnellement tu sais. Demain, j'aurai disparu. Comme ce matin là. Je sais me faire tout petit. » Juste une nuit, juste le temps d'un soupir.

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@Zyanya Sáenz

3 mai 2021 — « J'ai raté mon avion pour la Chine, il fallait bien que j'aille quelque part. Pas de bol, c'est tombé sur toi. Ils me suivent depuis Toronto. » Depuis Toronto ? Bastian retient cette information dans le coin de la tête, sans se douter qu’elle lui sera utile à l’avenir et qu’elle va lui sauver la vie. Mais bon, aujourd’hui, il est plutôt un peu agacé à l’idée de devoir partager son chez lui avec Zyanya. Mais il n’a pas le choix, avec tout ce qu’ils ont vécu dans le passé et par solidarité des civilisations disparues, Bastian préfère le savoir en sécurité chez lui qu’ailleurs. Il espère juste que cela ne se passera pas une seconde fois… Même si de toute manière, il y a très peu de chance que cela arrive, parce que ce n’est réellement pas le moment. L’un est dans le deuil, l’autre est sous le choc de la soirée. « Vraiment aucun charme, cette ville n'est-ce pas ? Pas même toi pour renouveler le niveau, uh~? » « C’est pour mieux te faire casser d’ici et que tu ne reviennes pas ici. » Ah non, que Zyanya ne compte pas sur Bastian pour lui faire changer d’avis. Ça vaut mieux qu’il ne traine pas dans Vancouver. Mais bon, le maya réalise quand même qu’il est un peu trop rustre. « Pas ton genre de coin préféré, il y fait trop froid. Un peu trop loin de la nature quand même, puis la nourriture, ce n’est pas trop ton genre. » explique-t-il en haussant les épaules. Il se rend compte qu’en listant tout cela, Bastian a aussi des raisons de ne pas rester dans cette ville. Il a toujours détesté le froid, il a toujours détesté la nourriture chimique canadienne, et il en a marre d’utiliser la voiture pour aller se rendre dans les forêts… Mais cette ville-là, Tal l’aimait beaucoup.

Ils arrivent enfin à la rue de Bastian, l’immeuble même. « Tu vis ici maintenant ? » Le maya grimace, mais transforme cela en un sourire maladroit… Heureusement qu’il est de dos que Zyanya ne voit pas. Et heureusement qu'il a presque dépassé le stade de colère pour pas qu'il lui en mette une. Santiago est déjà passé par là... « Non je suis SDF. » Ce qui en soit n’est pas véritablement faux. Il n’a pas vraiment son chez lui, son véritable chez lui. Même s’il a une maison au Mexique, il n’y va quasi jamais parce qu’il ne peut pas rester longtemps. Il ne peut pas être à un endroit pendant plus de cinq ans. Il ne peut juste pas Il aurait aimé donner le conseil à Zyanya de ne pas vivre avec quelqu’un, mais bon. Il est plutôt fâché avec lui, et il n’est plus trop bien placé pour lui donner des conseils maintenant ou à en écouter de nouvelles. Il sort son badge pour ouvrir la première porte de l’immeuble. Puis la seconde porte, tenant ces portes à chaque fois pour que Zyanya entre. « Je suis pas là pour te faire chier personnellement tu sais. Demain, j’aurai disparu. » « Je n’en doute pas. » « Je sais me faire tout petit. » « Ça j’en doute. » il lâche le rictus Bastian à Zyanya, malgré lui. Il appuie sur le bouton d’appel de l’ascenseur. Il se retourne vers son ancien ami. « Tu ne sais pas te faire tout petit, tu n’as jamais su faire ça. Tu as toujours eu besoin de compenser ta petite taille par les mots qui sont véritablement devenu tes armes. Tu trouveras toujours un moyen de répliquer et me contredire. Ce sera plus fort que toi Zy’.» Et les portes d’ascenseur ouvrent pour qu’ils entrent. Il appuie sur le numéro de l’étage: 5. « Tu voudras prendre une douche ? » Demande-t-il en désignant les vêtements en sang de Zyanya, même si ses blessures semblent être guéries, il aimerait probablement être propre de tout ça, avoir la chaleur de l’eau lui couler sur la peau.

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@Bastian Trujillo
Zyanya soutient le regard de Bastian dans l'ascenseur. Il a raison, il trouvera toujours le moyen d'avoir le dernier mot, c'est un réflexe brutal qui lui assure de remporter toutes les batailles. Parce qu'il aime trop la victoire, le pouvoir et être dans le contrôle, plus que pour l'aspect guerrier. Oui, il a été un guerrier, aujourd'hui il est surtout un survivant. Il n'aime pas quand ce statut lui colle à la peau, il est bien plus que ça, pourtant il voit bien dans la moindre de ses réactions le fil rouge qui le ramène aux grandes tragédies, à tous ces instants qui l'ont façonné. Si il est qui il est aujourd'hui, c'est bien parce qu'il a eu ce chemin de vie. Il se demande avec le recul comment ils ont pu être amis depuis aussi longtemps, tant il est évident dans leurs échanges récents qu'il n'ont rien en commun. Il se demande comment il a pu coucher avec lui. Comment il a pu se montrer aussi vulnérable auprès de quelqu'un qui visiblement ne voit toujours en lui qu'un petit merdeux. Et c'est sa faute, il l'a cherché, il n'a jamais donné une meilleure image de lui. Malgré tous ses défauts, il n'est pas un assassin. Il n'est pas un monstre.
La réponse, il la connait. Il y a quelque chose Bastian qui a du lui rappeler ce qui lui manquait, il est plus intelligent que lui. En bien des points, il ressemble à Lupe. Ce serait par dépit alors. A quoi bon. Il ne doit pas y penser, le passé c'est le passé.

Zyanya à l'impression que quoi qu'il fasse ou dise, il ne pourra empêcher le fossé de se creuser. L'éloignement est une fatalité à laquelle il doit se confronter, mais malgré les piques régulières de son ami et les divergences d'opinions, sa loyauté prend le dessus. Pendant des années, il a été un repère, un allié, quelqu'un avec qui il pouvait partager un peu de ses connaissances perdues. Il est difficile pour le toltèque de faire une croix dessus. Que Bastian soit autant engagé dans l'Hydre n'est pas une raison suffisante pour baisser les bras et l'abandonner, qu'ils aient franchit une ligne qu'ils n'auraient jamais franchir, non plus. « Je reviens. » Il s'éclipse pour prendre sa douche et retirer toutes les traces de la bagarre. Le sang séché sur sa peau et sur ses vêtements. Il trouvera le moyen de les jeter et de se trouver une nouvelle tenue avant de repartir. Ce n'est pas ce soir qu'il lavera la panique de sa peau. Il ne supporterait pas d'être enfermé à nouveau. Zyanya retourne au salon avec une chemise qu'il a emprunté à Bastian pendant que ses vêtements sont en train de sécher. « Quoi de neuf ? » Il s'affale dans le canapé, fatigué. Si il fermait les yeux, il piquerait peut-être du nez en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, mais il est encore vif. Bien éveillé. « Est-ce que tu me détestes ? » Il demande, presque sur le ton de la rigolade et en même temps... pas tellement.
Parce que ça tourne en boucle et il ne supporte pas cette sensation. Comment en sont-ils arrivés là ?

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@Zyanya Sáenz

3 mai 2021 — Je reviens.
Bastian hoche la tête. « Fais comme chez toi. » dit-il tout simplement avant d’aller dans la cuisine, laissant de l’espace à Zyanya… Ou plutôt, il laisse plutôt l’espace pour lui-même. Il n’a pas besoin de dire plus à cet homme, qu’il peut prendre la serviette, se servir de ses vêtements… Parce que même s’il disait non, Zyanya irait quand même le faire, il serait tenté quoiqu’il en soit. Il est juste comme ça: fidèle à lui-même jusqu’au bout.

Bastian se prépare le maté, puis il a envie de se frapper intérieurement à cette idée qu’il se devait lui préparer cette boisson aussi. Il ajoute une touche de miel, une cuillerée en plus du maté, bien le laisser infuser deux minutes de plus que le sien. Non, il se rappelle assez bien comment faire un maté comme Zyanya l’aime. Il ne pensait pas passer sa soirée en la compagnie de cette personne, qu’il n’a pas vu depuis un bon moment. Ça fait combien de temps déjà ? Ah oui, la fin de l’année 2019. Bastian arrête tout ce qu’il fait en ce moment-même. Il regarde même son téléphone portable qu’il a posé pas loin, il pourrait très bien prévenir les Adorateurs, les membres de l’Ordre. Qu’il a un Prométhée chez lui. Il pourrait très bien faire ça, mais il ne bouge pas la main du tout, il n’en fait rien du tout parce qu’il entend Tal, il sait ce qu’elle en dirait même.

Mais bon, non, il a préparé les matés et il en a laissé sur la table basse devant le canapé. Bastian est assis sur son fauteuil en train de boire un peu, il regarde par la baie vitrée et il entend Zyanya couper l’eau de douche. Son ouïe s’est encore plus affutée qu’auparavant, il a l’impression d’entendre tous ces sons bien désagréables venant de cette personne. Ou est-ce que c’est le fait qu’il existe, qu’il soit chez lui qui rend tout désagréable ?

Il l’entend fouiller dans sa chambre probablement à la recherche d’une chemise, un nouveau pantalon, forcément. Il l’entend un peu trop bien. Il a bien entendu le fait qu’il s’est un peu trop frotté. Énormément même pour retirer le sang de sa peau. Le maya se reprend un peu quand il l’entend arriver. « Quoi de neuf ? » Zyanya s’affale sur le canapé, Bastian ne répond pas. Qu’est-ce qu’il y a de neuf ? Concrètement ? Rien. Ah si. « J’ai récupéré durant un trafic certains objets des civilisations du temps postclassique, Toltèques, Aztèques, Mixtèques, les Tarasque et les Huastèques. » dit-il comme s’il parlait du beau temps, mais sans en dire plus, il ne parle même pas des nuages, il parle comme si c’était juste un soleil qui brille un peu trop… fort. Souvenirs... Je t'en aurais bien donné quelques uns, mais je savais pas que tu étais de passage

« Est-ce que tu me détestes ? » « À ton avis ? » Bastian retourne immédiatement la question à Zyanya en fronçant les sourcils. Il détourne le regard de la baie vitrée pour le regarder pour de bon, avec un air bien sérieux au visage. « Bon, ça a apporté des tensions le fait que je sois de l’Ordre, après tout c’est normal, tu as des penchants pour Prométhée… Enfin, je sais vivre avec ça. J’ai des amis qui sont dans des factions différentes de la mienne, j’ai des membres de ma constellation aussi… » dit-il en gesticulant avec les mains, comme pour ponctuer avec ses mots. Oui, il sait gérer avec ses connaissances qui sont des factions différentes, contrairement à d’autres. « Donc, ça ne m’a pas tant dérangé que ça. On se rentrait dessus, bien sûr, pour la forme. » Il secoue la tête, non en vrai, il ne le détestait pas, c’était leur relation qui évoluait juste comme ça et c’était tout à fait normal, c’est leur manière de communiquer. Il soupire, parce que oui, il y a un mais. « Mais j’ai un peu mal pris le fait que mon ancien meilleur ami se soit retrouvé, par hasard, à une fête de presque-fin d’année 2019 de merde alors que j’avais eu besoin de lui quelques mois avant, pour au final parler des actions de l’Ordre, me les reprocher en pleine figure. J’ai dû te rappeler ton passé et bien sûr, avec un peu trop d’alcool dans le sang, on est un peu allé trop loin dans le débat Prométhée-Hydre. » Il hausse les épaules, prenant un air plutôt détaché. Bien sûr qu’il parle du fait qu’ils ont couché ensemble, dans l’action, sans réfléchir aux conséquences après. « Et puis, le lendemain, on a accepté de faire comme si rien n’était et tu as re-disparu pour un bon moment, injoignable, impossible de te retrouver. » Une pause de quelques secondes avant qu’il ne soupire. « Je me suis senti comme une merde Zyanya. Après avoir réalisé que j’aimais Tal, seulement à sa mort, je couche avec toi, qui t’en va, cette décision qu’on a prise de ne pas réellement en parler a creusé davantage la distance entre nous qui fait que nous en sommes là: à se détester sans pouvoir réellement se détester. » Il boit quelques gorgées de son maté avant d’ajouter une dernière fois. « Ça répond à ta question j’imagine. »

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@Bastian Trujillo
Le plus dur dans tout ça, c'est que Zyanya est persuadé qu'il n'y a pas de haine entre eux; des désaccords, une communication qui n'est clairement pas au rendez-vous. Ils se fixent consternés par ce que l'autre devient ou les changements qui n'ont pas opérés, comme si soudain ils ne parlaient plus la même langue. Il est agréablement touché et surpris de voir que Bastian lui a préparé un maté. Juste comme il aime, il réalise en le portant à ses lèvres. Ce sont des détails qui font leur petit effet, il s'en veut d'avoir été désagréable et d'être encore envahissant. « Merci...» Il souffle, avant que l'autre ne réponde à sa question. Une question pertinente dont la réponse ne va pas lui plaire, honnête au moins. Il s'y est déjà préparé. L'immortel serre les dents.
Ce qu'il en pense ? Que si il était tous les autres ça ferait longtemps qu'il aurait jeté l'éponge. Parfois il se demande ce que Lupe lui trouve ; et son compagnon lui dresse la liste de toutes ces choses qu'il trouve merveilleuse chez lui, et ça le fait sourire. Le sentiment de malaise ne s'efface jamais complètement. Peut être que personne ne peut haïr Zyanya autant que lui se déteste. Alors il n'a pas peur d'eux, il préfère se méfier des compliments.
Il fait des efforts pour Lupe, minimes. Dommage qu'il soit trop tard pour montrer son autre visage à Bastian.

Ça l'aurait étonné que Bastian ne revienne pas sur leur aventure-et quelle aventure- parlons-en. L'autre lui reproche d'être parti comme un voleur, Zyanya se souvient avoir eu ce ressenti en claquant la porte. Rester lui donnait la nausée, mais il est vrai qu'il aurait du rassurer Bastian, lui donner des nouvelles. Ne pas faire le mort, ne pas faire de cette erreur leur dernier contact. L'immortel baisse les yeux, s'avouant vaincu. C'est juste que la piste de Lupe est devenue plus précise et un an s'est écoulé comme le battement de cœur qui lui avait été arraché, en une fraction de secondes. Bastian... Bastian serait fou de rage si il découvrait ce qui s'est passé pendant son deuil. « On peut en parler maintenant. » Il n'y a pas la provocation habituelle dans sa voix, juste un constat désagréable qu'il aurait peut être fallu être plus explicite. Zyanya l'a écouté. Faire comme si de rien n'était ? Il est fort à ce jeu là. Avant, il lui aurait rétorqué quelque chose de mauvais- pour avoir le dernier mot, tu veux toujours avoir le dernier mot . Parce que c'était clair pour lui que le sujet ne devait pas être abordé. Lui aussi il s'est senti con, il s'est senti sale, il s'est senti comme le dernier des idiots. Sauf que pour lui, à la différence de Wayak', ce n'était pas déjà trop tard. Sa solitude n'a duré qu'un an de plus.
Il reprend son souffle. Lupe lui a apprit à mieux s'exprimer. Ça devient évident que quelque chose a changé. Parce qu'il ne s'énerve pas, au contraire il prend sur lui et se concentre, il lui démontre qu'il peut parfois être quelqu'un de mieux. « Je suis désolé. » Il s'excuse même. « Tu regrettes d'avoir couché avec moi ?» Des questions, toujours. Ses doigts s'occupent en malaxant un coussin. « Qu'est ce que ça aurait changé qu'on se parle ? Non parce que je me demande comment on en est arrivé là pour une histoire de cul. »

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@Zyanya Sáenz

3 mai 2021 — Il est très calme, bien trop calme même dans sa voix qui est plutôt posée, même s’il entend un tremblement montrant qu’il est peut être mal assuré… Ils peuvent parler oui, de ce qui s’est passé, de ce qui a fait qu’ils sont là aujourd’hui. Il s’attendait à quelque chose Bastian, quelque chose de différent. D’un Zyanya qui le regarde de travers, qui lui réplique une phrase à chaud, sans réfléchir. À ce qu’il l’interrompt, qu’il montre qu’il a raison, qu’il peut avoir le dernier mot. Pourtant, rien de tout ça. Il le surprend et Bastian le cache à peine. Il suffit de voir à la manière dont il hausse les sourcils et qu’il arrête de tournoyer la calebasse. Il ne s’attendait pas à ce que Zyanya s’excuse calmement et ce n’était même pas des excuses en l’air, elles avaient l’air sincères. Est-ce qu’en parler, ça fait du bien ? Il n’en a aucune idée, mais parler calmement oui, ça fait du bien. « Tu regrettes d'avoir couché avec moi ? » « Très honnêtement ? » Bastian grimace un peu, c’est bien d’en parler, mais c’est quand même difficile dans le fond. Parce que le dire haut, ce qu’il pensait et ruminait tout bas, c’est douloureux. Il voit que Zyanya a aussi du mal, il le voit à sa manière de maltraiter son coussin… Bastian passe la main sur son front pour le masser assez rapidement, mais c’était un geste qu’il a quand il est mal à l’aise. « On sait très bien que je ne suis absolument pas attiré par les hommes. De plus, on l’a fait pour les mauvaises raisons et regarde où est-ce qu’on en est. » dit-il en se désignant lui-même et Zyanya avec un geste de la main. Oui, ils sont là, à être dans une gêne pas possible. À se retrouver par hasard grâce au Conclave, le monde qui marche à l’envers ! Dire qu’avant, ils s’envoyaient des messages codés, qu’ils se retrouvaient et filaient tout de suite pour boire et faire la fête tout en discutant. C’était une belle vie auparavant, ils aimaient bien voler dans les musées ou chez les personnes possédant des collections privées pour les rendre aux véritables propriétaires. Et ils sont là, assis tous les deux, face à face, à parler de cette soirée qui a probablement tout brisé. « Qu'est ce que ça aurait changé qu'on se parle ? Non parce que je me demande comment on en est arrivé là pour une histoire de cul. » Une histoire de cul. Bastian grimace encore une fois de plus. « Tu m’aurais peut-être fait moins sentir comme un plan cul. Non ? La communication aurait été plus facile et tu m’aurais plus facilement demandé de l’aide quand tu étais en difficulté tout à l’heure malgré nos différences. On a été là l’un pour l’autre d’une certaine manière… » Répond-t-il un peu blessé. « On en est arrivé à cette soirée parce que je gérais très mal mon deuil, et toi tu gérais très mal quelque chose dont je n’ai jamais su et que je ne saurai probablement jamais. On était malheureux à ce moment-là et on était là, là où il fallait pas qu’on soit là. » Mauvais moment, mauvaise période, mauvais endroit, mauvaise tension. Mauvais en tout… « Que s'était-il passé à ce moment là ? » Demande-t-il calmement, comme il l’a été tout du long, bien que mal à l’aise.

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@Bastian Trujillo
L'immortel ne pensait pas que ça lui pincerait le cœur de l'entendre à nouveau. Il sait très bien que Bastian n'est pas attiré par les hommes, il a été clair là dessus. Si il avait encore des doutes, c'est à ce moment là que tout a basculé de son côté. Pour ça, il devrait presque le remercier. Sans lui, il n'aurait jamais retrouvé la force nécessaire de poursuivre ses recherches. Sans lui, même une fois devant Lupe, il n'aurait pas eu le courage de lui dévoiler ses sentiments. Ils seraient encore là, à le dévorer de l'intérieur. « Tu pouvais te contenter d'un oui.» Il préfère remuer le couteau dans la plaie. « C'est toi qui en fait toute une histoire au final, je suis passé à autre chose. C'est facile de me faire porter le chapeau. T'avais qu'à rappeler aussi. » Il aurait répondu.
Enfin. Ce qui est fait est fait, leur futur se joue réellement maintenant. Dans le choix des mots employés et leur venin. Zyanya a comme l'impression qu'ils n'en ressortiront pas indemne. Si quelque chose doit se briser, c'est pour ce soir. Leur amitié est comme un fil tendu. Il arrive au bout de ses limites.

Sans le savoir, Bastian l'a peut être même franchie.
Ce qu'il s'est passé ? Zyanya ouvre la bouche pour répondre quelque chose mais il se reprend. Comment aborder le sujet sans que la vérité soit cruelle pour Bastian ? Comment lui dire la vérité sans dévoiler des années de mensonges. D'omissions, plutôt. Lupe son secret bien gardé, son "ami". C'était vrai à l'époque, il n'y avait rien de particulier entre eux si ce n'est leur fraternité fusionnelle- bien qu'avec le recul, ils ne sont jamais regardé comme de la famille. Il a juste fallu du temps pour que le feu prenne dans ses reins et c'est un brasier qui ne peut s'arrêter. Ses yeux en pétillent, du souvenir, des retrouvailles, d'une joie dont Bastian est éternellement privé. Il ne peut pas le préserver de certaines choses. « C'est de la tendresse que tu aurais aimé, que je joue un rôle ? Tu me connais. De toute façon je n'étais pas elle et toi tu n'es pas-» Lupe. Il n'était pas. Lupe. Et c'est Lupe qu'il avait dans sa peau, qu'il voyait danser derrière ses paupières fermées, c'est sa voix qu'il essayait d'entendre. Il n'était plus là, il était introuvable et Zyanya était tout aussi perdu. Sans repère. « C'est arrivé on était pas dans notre assiette. Tu es mon ami, je ne veux pas te perdre. » Il croise les bras sur sa poitrine en signe de défense. « C'est compliqué... Y avait... Tellement de trucs dans ma tête. J'étais désespéré aussi, fatigué. Je n'ai jamais voulu me servir de toi pour compenser quelque chose. » C'est au bord de ses lèvres et son cœur lui dit Crache le morceau, retire ce poids de ton cœur« Je venais passer... Plus d'une trentaine d'année à chercher quelqun sans savoir si je cherchais encore un homme ou... » Un tombe.

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@Zyanya Sáenz

3 mai 2021 — Zyanya est quand même quelqu’un qui ne sera jamais content quoiqu’il advienne. Quelque soit la réponse qu’on lui donne, c’est soit trop peu, soit c’est trop. Bastian peut le comprendre, parce que dans le fond, il est un peu comme lui. « Dois-je te rappeler que si je disais oui. Tu m’aurais regardé d’une manière à me demander de développer mon oui. » répond Bastian qui hausse les sourcils, et il l’entend dire être passé à autre chose. Outch, ça fait mal d’entendre ça. L’entendre dire qu’il est passé à autre chose… Il l’a mérité dans le fond parce qu’il lui a bien dit qu’il n’était pas vraiment attiré par les hommes, c’est comme s’il a rejeté en bloc et renié ce qui est arrivé entre eux, comme s’il rejetait l’identité de Zyanya. Il fait un geste de la main pour s’excuser en silence. « Je l’ai fait. Deux fois. » Mais il n’a jamais laissé de message et bien sûr, il avait changé de numéro entre temps comme toujours tel un paranoïaque qu’il est. Et bien sûr Zyanya ne peut pas facilement le croire, parce que c’est bien trop dur à prouver ça, s’il efface le journal des appels… Bastian soupire et finit par boire son maté. À quoi bon de discuter de tout ça ? Si Zyanya est passé à autre chose, tant mieux. Bastian aurait dû l’appeler et lui demander de ses nouvelles au lieu de rester dans le silence à se faire du mal, avec ses voix de démons intérieurs. Tous les deux sont dans le tord, tout simplement. Le maya secoue la tête quand son confrère parle de tendresse, non, tout ce qu’il cherchait et attendait de lui, c’était un ami. Mais il ne pense pas plus que ça qu’il l’entend parler d’elle et d’une autre personne ? Bastian fronce les sourcils l’air de l’encourager de continuer à parler, mais il passe vite à autre chose. « Moi non plus. » Ni Zyanya, ni Bastian n’ont envie de perdre leur amitié qui s’est beaucoup fragilisée. Et il n’a jamais voulu se servir de lui, mais pourtant c’est la sensation qu’il lui a donné pendant tout ce temps-là et même maintenant jusqu’à qu’il prenne la douche. Mais le fait de l’entendre dire ça, ça le rassure un peu et dissipe cette sensation-là. « Je venais passer... Plus d'une trentaine d'année à chercher quelqun sans savoir si je cherchais encore un homme ou... » Il ne termine pas la phrase, que Bastian penche la tête sur le côté, fronçant les sourcils. « Cet homme que tu allais me comparer tout à l’heure après t’être comparé à Tal ? » Le maya observe son ami qui semble avoir du mal à lâcher la vérité, comme s’il avait peur de quelque chose venant de Bastian. « Tu l’as retrouvé au moins ? » Demande-t-il, alors qu’il aurait pu lui demander pourquoi il ne lui avait pas dit avant, pourquoi il ne lui en a pas fait part pendant ces trente années ? Zyanya a bien ses raisons qui lui appartiennent et qui semblent être compliqué pour lui de les expliquer encore. « En vrai, tu allais abandonner ce soir-là, mais au final, tu n’as pas baissé les bras après m’avoir vu dans le plus grand regret concernant Tal, c’est ça ? » Il est étrangement calme Bastian, bien trop calme, mais il gratte nerveusement la calebasse.

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@Bastian Trujillo
Zyanya ne rentre pas dans ce jeu, à compter combien de messages sont restés sans réponse, les répondeurs, inconnu à cette adresse. Vraiment, il n'ira pas le juger pour être celui qui ne relance jamais, il n'est pas mieux de son coté. Il peut se passer des années sans nouvelles, sans un mot et il n'y fait pas attention. Il se comporte comme un solitaire, il n'y a que pour sa constellation qu'il rapplique à toute vitesse. Ce sont les seuls en qui il peut avoir confiance. Le reste demeure hors de portée, il est hors de portée. Tout seul, il s'isole, l'armure est lourde mais c'est lui qui a décidé d'en porter une. De bâtir des murs infranchissables, pour se protéger. Parce qu'au fond, il a peur. Il a toujours eu peur. Même maintenant, caché derrière son assurance, il est effrayé à l'idée d'être vu.
Que Bastian puisse lire en lui, voir ses secrets, tout ce qu'il cache au monde.
« Tu as raison, on aurait du en parler dès le début. On avait beaucoup à se dire. Je ne regrette pas parce que c'était toi, tu sais... » Il est rassuré au moins de savoir qu'il y a de l'espoir. Il veut juste passer à autre chose, retrouver leur complicité et ne pas ressasser une erreur qui dans le fond n'est pas si dramatique. Ce serait plus simple, si il ne continuait pas avec ses questions. Le malaise est apparent sur son visage quand Bastian prononce le prénom de Tal. Il ne lui a même pas fait de remarques sur la violence de ses mots. Il ne l'a pas vu s'effondrer et pourtant, l'immortel se doute qu'il est toujours en souffrance.

Au moins, ça, il peut lui confier sans avoir l'impression de vêtir la réalité d'un tissu de mensonge. Lupe et lui se sont retrouvés. « Oui. Il y a quelques mois. » C'est un poids qu'on a retiré de sa poitrine quand il a enfin été réuni avec son meilleur ami, qui aujourd'hui est bien plus que ça. Non, jamais il n'aurait abandonné, pas avant d'avoir obtenu des preuves, quitte à chercher un fantôme pendant des siècles, pour ne jamais rien retrouver. Zyanya ne sait pas si l'autre homme aurait fait la même chose pour lui, ce n'est pas une question qu'il se pose souvent. Il sait pourquoi il a fait les choses, pourquoi il s'est accroché. Ca lui appartient. « Bastian, jamais je n'aurai abandonné. » Ce soir là, c'est devant autre chose qu'il a baissé les bras. Il a cessé de se battre contre lui même, de renflouer ses émotions. Il s'est laissé complètement submergé. Même dans l'état où il était, il n'aurait pas permit à Bastian de le voir aussi vulnérable, sans être un minimum confiant. « Je n'aurais jamais baissé les bras, mais peut-être qu'inconsciemment, moi j'ai aussi j'ai fini par... réaliser mes sentiments ce soir là. » C'était encore différent quand Aya l'a surprit, devant leur appartement. Elle fait partie de sa constellation, c'est sa confidente et l'immortelle adore les histoires d'amour. Le dire à Bastian, en plus avec ce qui s'est passé entre eux, en sachant qu'il a perdu cette personne qui représentait son monde...
Il lui planterait un poignard dans le coeur que ça ne changerait pas grand chose. « Je suis... Je suis tellement désolé. Pour toi. Pour Tal.
Pour ce qu'il confie à demi mot. J'ai quelqu'un. »

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@Zyanya Sáenz

3 mai 2021 — Zyanya cherchait un homme et il l’a retrouvé.
Bastian n’est pas idiot pour comprendre que c’est à cet homme qu’il allait être comparé. Il n’est pas idiot pour comprendre que s’il a cherché cet homme pendant plusieurs décennies, c’est parce qu’il l’aime, ou que c’est une autre émotion qui s’y approche clairement à de l’amour. Bastian ne dit pas un mot après avoir posé ses questions, il laisse son ami y répondre, qu’il l’aide à comprendre ce qui s’est réellement passé ce soir-là. C’est parce qu’il a réalisé ses sentiments, même s’il ne regrette pas, même si. Beaucoup de si, beaucoup de pensées et de douloureuses réalisations qui prennent sens. La fuite de Zyanya, ce n’est pas parce qu’il n’assume pas, non, c’est parce qu’il a réalisé ses sentiments, pas pour Bastian, mais pour cet homme. Qu’il a fui pour aller le chercher, pour le retrouver coûte que coûte, avec une détermination plus forte qu’auparavant. Et inconsciemment, le maya l’a aidé là-dessus. Ce maya là, assis en face du toltèque, gratte et tourne la calebasse qui est dans ses mains, tellement il est nerveux.

Parce que penser est une chose, mais l’entendre dire en est une autre.

« Je suis... Je suis tellement désolé. »
Entendre Zyanya dire désolé, c’est si étrange. Il n’a pas l’habitude du tout Bastian, non, il n’a pas l’habitude que ça lui bloque un peu la gorge. Mais il regarde toujours son ami, comme pour l’encourager à le dire, à ce qu’il arrête de se torturer lui-même, de les torturer même. Pourquoi est-il désolé ? C’est la vie, ce sont les dieux qui l’ont décidé ainsi. Le murmure que Bastian entend que trop bien, arrive à ses oreilles, telle une caresse brûlante.

« J'ai quelqu'un. . »

Le silence.

Des secondes ou des minutes, Bastian n’en a aucune idée. Mais il est là, à rester silencieux, à comprendre que s’il a perdu Tal, Zyanya lui, il a trouvé quelqu’un à cette année de merde qu’était 2019. Il serre la mâchoire et hoche la tête, en silence. Cela devient un peu plus dur d’encaisser maintenant, un peu trop même. Il soupire Bastian, avant de poser la calebasse sur la table basse.

Ça n’en finira jamais cette douleur, lui qui pensait qu’elle était presque derrière lui. Non, elle est toujours là, aussi vive. Il finit par se lever de son fauteuil et marche jusqu’à la baie vitrée, pour observer la ville et surtout tourner le dos à Zyanya. Il croise les bras contre son torse et essaye de détendre sa mâchoire, pour être capable de dire un mot. Parce que oui, il faut qu’il parle Bastian, mais c’est vraiment dur.

« Je déteste Vancouver aussi. Parce qu’il fait vraiment froid, je déteste ça, j’ai constamment besoin de soleil et puis, les gens ici, je ne les aime pas non plus. » Il hausse les épaules, il a réussi à parler de ça, il a réussi à se débloquer même si ce n’était pas facile. « Mais Tal aimait cette ville et c’est là où elle y est morte. Je suis ici parce que je dois récupérer ses collections d’art et ce n’est pas si facile que ça. » Parce que la majorité des oeuvres sont très vieilles, il ne peut pas juste les prendre comme ça et les exporter ailleurs aussi facilement. Non, il y a un véritable travail de conservation à faire en plus…Bastian soupire et sourit maladroitement face à la vitre. Pourquoi les dieux sont-ils cruels avec lui ? Qu’est-ce qu’il a vraiment fait de mal dans sa vie de mortel, ou même d’immortel, qu’est-ce qu’il a fait de travers ? S’il ne comprend pas maintenant, c’est parce qu’il comprendra peut-être plus tard. Mais cette attente est douloureuse. « Je sais que Tal est partie, définitivement et euh… Je sais que tu n’es pas elle, tu es unique dans ton genre, tout comme elle l’était et sincèrement… Je suis content pour toi Zyanya, même si je ne le montre pas particulièrement. Je suis content de savoir qu’au final, tu n’es plus si seul que ça, que tu as trouvé quelqu’un, cet homme qui te rend heureux et qui te donne une raison de vivre. » Il a mal, c’est sûr, ça fait vraiment mal de réaliser ça, mais au moins, il pourra avancer. Bastian ne s’énerve pas auprès de lui, parce qu’il tient à son ami, à leur amitié et il sait qu’elle est déjà fragilisée. Il se pince les lèvres et se serre davantage les bras contre son torse, avec cette pensée de ne pas craquer. Bastian pose la tête contre la vitre et ferme les yeux, à penser en boucle que la vie est injuste, pourquoi les autres peuvent et pas lui? Juste pourquoi.

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@Bastian Trujillo
Zyanya a envie de lui dire que Bastian n'aime pas grand monde et qu'il ne pourra pas, tant qu'il n'aura pas fait son deuil. C'est comme voir le monde à travers un filtre en noir et blanc, il n'y a rien de rationnel là dedans, le bonheur des gens qui devient une douleur, les couchers de soleil qui n'ont juste plus cette saveur. Une souffrance invisible, personne ne sait, personne ne voit et pourtant c'est comme une plaie ouverte, qui saigne constamment, et personne ne voit. Il voudrait lui dire que cette colère, il peut la comprendre parce qu'il a passé toute sa vie a en vouloir au monde, à en vouloir à l'existence, à s'en vouloir même d'exister, de vivre après chaque mort tout en s'y accrochant comme un marin en pleine tempête. Incapable de savoir s'il veut se noyer ou implorer le flot constant de la vie de l'épargner. Cette rage, elle continue d'être alimentée, lui même ne sait trop comment. Elle est là, elle bouillonne dans ses veines, elle fait partie de lui, il ne pourra jamais s'en défaire. Il ne s'attendait pas à ce que Bastian saute de joie.
Il est reconnaissent, presque, de ne pas le voir se confondre d'hypocrise, lui dire qu'il est heureux pour lui, qu'il a ce qu'il mérite, comme certains disent - parce que de toute façon il ne pense pas mériter un tiers de l'amour que Lupe lui donne. Ne pas mériter son estime, ne pas mériter ses caresses et ses mots doux. Ne pas mériter d'être traité de la sorte après tout ce qu'il a pu faire. Il voudrait se voir à travers ses yeux pour savoir ce qu'il y a de si lumineux quand lui n'a jamais vu que la noirceur, qu'un tunnel dans lequel il avance parce qu'il faut bien le faire. Parce qu'il ne peut pas abandonner. Entêté, hargneux, même quand il doit se battre contre ses propres démons. Dans la bouche des autres, on dit qu'il est fort. Et peut-être qu'il l'est oui, entouré de tous ceux qui tiennent à lui.
Bastian a t-il seulement cette chance ? Depuis que Tal est partie, il n'est plus le même. Il a toujours été sérieux, mais c'est pire. C'est différent. Zyanya a senti la rupture, c'est ce qui l'a encore plus éloigné de l'immortel. D'amis, ils se retrouvent presque comme des ennemis, ils attendent juste de savoir ce qu'ils se reprochent pour larguer les bombes. Il vient peut-être de lui donner un argument de plus.

Zyanya se lève. C'est peut-être une mauvaise idée. Très bien, sa marque de fabrique. Il se rapproche de Bastian pour poser sa main sur son épaule. Il hait le voir ainsi, il voudrait tellement pouvoir le soulager, ramener celle qu'il a perdue. « Je peux t'aider. Si tu veux. » Il ne sait pas en quoi, ce sont des paroles presque vaines. Récupérer les affaires de Tal ? Il ne voit pas en quoi d'autre il lui sera utile. Il ne pourra pas combler le vide qu'à laissé la femme qu'il aimait. Même si il l'avait voulu, c'est impossible. Il voudrait lui dire que ce n'est pas aussi simple, ce qui serait déplacé. Pour une fois, il se retient. A sa place, que ferait-il ? Si effectivement, il avait bien trouvé la tombe de Lupe et non le professeur ? Il ne sait pas. Il serait mort de chagrin, et la mort ne l'aurait pas délivré, alors il aurait continué d'errer. L'autre n'aurait jamais su. Personne n'aurait jamais su. « Je ne te demande pas de te réjouir pour moi, j'ai toujours trouvé ça con comme réaction. En revanche, je vois bien que tu souffres. » Et c'est ma faute. « Ce qui t'es arrivé, je ne le souhaite à personne. Je suis désolé Bastian. Si je pouvais changer les choses, au moins je resterai avec toi ce matin là. Je n'ai jamais voulu... que tu penses que je te rejetais, je ne veux pas que tu penses que tu n'as été qu'un tremplin. » Même si quelque part.
C'est vrai.

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@Zyanya Sáenz

TW: mention de deuil, dépression

3 mai 2021 — Tant de questions qui restent sans réponses. Pourquoi c’est arrivé et qu’est-ce qu’ils attendent de lui ? Qu’il débarque dans un QG du Conclave et fasse tout exploser jusqu’à qu’il ne reste plus une personne de réellement vivante ? Qu’il réduise la population de moitié ou bien ? Qu’est-ce que ces dieux attendent de lui ?

Il aimerait bien s’énerver, extérioriser cette haine sourde qui pèse son coeur. Surtout qu’il apprend que Zyanya a fui pour aller retrouver la personne qu’il aime. Mais il n’y arrive pas. Pourquoi ? Au moins, ça, il y a une réponse. Parce que c’est Zyanya, une personne qui a vécu dans un amour-propre terrible, il se déteste tellement et qui n’a jamais su apprécier les belles choses de la vie, pour de vrai. Au moins de connaître le véritable amour qu’il est probablement en train de vivre en ce moment. Ce serait hypocrite de vouloir l’y enfoncer dedans, dans cette noirceur et souhaiter qu’il n’en ressorte pas. Pourtant, c’est ce qu’il devrait faire, pour pouvoir retrouver Tal, sauf qu’elle ne reviendra jamais. Oui il tient à lui aussi, il y a ça. Mais il y a aussi le fait qu’il ne pourra jamais en vouloir à Zyanya de vivre une histoire d’amour alors que Bastian, lui en a eu l’occasion pendant des centenaires, à ses côtés en plus. Et ni l’un, ni l’autre n’en ont profité. Peut-être à leur manière, mais ce n’était pas suffisant car il y a ce goût de manque. Un manque terrible, qui troue son coeur, qui lui fait si mal.

Il respire longuement et bruyamment, la tête contre la vitre. Les yeux fermés où il ne voit que du noir. Rien que du noir et c’est peut-être pour ça, que Zyanya s’est éloigné: parce qu’il est trop dans cette noirceur qui le transforme petit à petit et qui le pousse à faire de ces conneries inimaginables. Ce n’est quand même pas juste, parce que Bastian a été là pour Zyanya avant, même s’ils n’ont pas été doué pour communiquer, ils faisaient de leur mieux, mais ça s’est cassé.

Tout est cassé.

Il serre un peu ses bras et sa mâchoire, et il aurait aimé être capable de détendre son épaule quand il sent la main de Zyanya se poser dessus. Mais il n’y arrive pas. Lui qui était assez tactile, il l’est toujours, mais un peu moins maintenant… Il n’arrive pas à se détendre au contact de Zyanya, surtout quand il se rappelle de ce dernier contact qui remonte à la dernière fois qu’ils se sont vus. « Je peux t'aider. Si tu veux. » À quoi ? Il avait eu besoin de son aide avant, mais il n’a pas été là. Bastian aurait pu lui dire que c’est trop tard, mais il ne dit rien du tout. Qu’est-ce qu’il y avait à dire surtout ? « Je ne te demande pas de te réjouir pour moi, j’ai toujours trouvé ça con comme réaction. En revanche je vois bien que tu souffres. Ce qui t'es arrivé, je ne le souhaite à personne. Je suis désolé Bastian. Si je pouvais changer les choses, au moins je resterai avec toi ce matin là. Je n'ai jamais voulu... que tu penses que je te rejetais, je ne veux pas que tu penses que tu n'as été qu'un tremplin. » Il déteste tellement ce mot-là, mais c’est tellement vrai dans le fond. Bastian décolle son front de la vitre et ouvre les yeux, pour retrouver l’obscurité de la ville. Rien ne change à part le fait que ses yeux le piquent et quand il tourne son regard, c’est un regard brillant qu’il lui lance. « Dans le fond je l’ai été. Sinon tu ne m’auras pas dit qu’à cette soirée-là, tu aurais réalisé tes sentiments. On a été des tremplins l’un et l’autre d’une manière ou d’une autre parce que dans le fond on en avait besoin, pour réaliser. Tu t’en es mieux sorti. C’est un fait. » Il essaye de sourire comme il peut, respirer ça devient difficile et dès le moment qu’il a envie de se gratter l’oeil, la larme commence à naître. « Tu sais très bien ce que c’est, d’être dans le noir, absolu et que tu n’arrives pas à t’en sortir. Pourtant, tu as beau avoir du monde autour de toi. J’ai ma constellation, qui franchement, est géniale, j’ai des amis aussi pour qui je ferai tout, je m’occupe comme je peux mon esprit, mais dans le fond… » Dans le fond, c’est douloureux de dire ça, parce que ça dévalorise les personnes qui ont été et qui sont là pour lui depuis le début, il a l’impression de les repousser et à se dire ce qu’il ressent n’est pas valide à force. Et que ce deuil dure trop longtemps, bien trop longtemps… « … Tu es seul. Même quand tu es avec les gens, que tu aimes tant. Tu es seul. » Rien que dire ces mots là font tomber les larmes sur les joues et il soupire, pour détourner du regard et observer à nouveau la ville, il passe la main sur sa bouche. Il est même dit que le deuil peut durer le temps d’une relation qui a duré. Comment dire que cette relation a duré presque sept cents ans…? Et qu’il ne peut pas attendre sept cents ans pour que le deuil s’en aille. Elle a été la première immortelle qu’il a rencontré et avec qui il y a voyagé. Il renifle et soupire, regardant maintenant le sol. « C’est con comme réaction je sais, ce que tu as dit tout à l’heure, de me réjouir pour toi. Je ne devrais pas, mais… Très sincèrement, je suis vraiment content que tu l’aie retrouvé parce que je sais ce que ça fait maintenant… » d’être dans ce noir constant et dans cette colère sourde, profonde et surtout dangereuse. Dans cette colère où il veut faire payer ces personnes-là, d’exister tout simplement et de détruire tout ce qu’il y a autour d’elles.

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Zyanya n'a rien à lui répondre. C'est la loterie. Lui a décroché le gros lot, même si ça n'a pas été de tout repos. Il n'a pas claqué des doigts, cette évidence telle qu'il la retranscrit, il a aussi eu le temps de la retourner dans tous les sens. Les faits pourtant sont là, lui aujourd'hui est heureux alors que Bastian s'enfonce dans ses ténèbres. L'immortel ignore ce dont son compère est capable quand il n'a plus rien à perdre et ne sait pas si il a envie de le savoir. Il ne peut pas oublier son engagement auprès de l'Ordre de l'Hydre. La vengeance ne dure qu'un temps et une fois qu'on s'est vengé, demeure le même appétit. C'est ça le problème avec tous les vices, avec la colère, c'est l'impossibilité de combler le vide parce qu'au lieu de le remplir, tout ce qu'on fait c'est creuser un peu plus profondément. Zyanya en sait quelque chose, La seule chose qui l'apaise c'est la présence Lupe, c'est sa constellation qui l'aide à garder la tête hors de l'eau. Même si il a toujours été en équilibre sur un fil, Zyanya sait de quel coté penche la balance. Il est capable de beaucoup de choses et incapable de certaines.

Il n'a aucun réconfort à lui apporter. Si il essaye de se mettre à sa place, il cesse de respirer. L'immortel soupire et retire sa main de son épaule. « Oui, je sais que ça fait. » Il a failli y croire quand ils lui ont dit que Lupe était mort. Il a vu toutes les étoiles s'éteindre. Zyanya sait qu'il ne peut s'arrêter de vivre parce qu'une seule personne lui manque. Il l'a reproché à Aurora, il l'a jugé pour ses sentiments, pour la faiblesse de son coeur. Il a joué les durs. C'était sans doute plus facile d'agir de la sorte. « Il y a des gens qui sont fait pour être ensemble et je pense que c'était le cas pour vous. » Et il ne parle pas forcément d'âmes sœurs. Il y a deux rencontres qui ont bouleversé sa vie, celle de son âme-soeur, d'Aurora, de sa moitié. Et celle qui l'a mené jusqu'ici. « C'est difficile de s'imaginer sans la personne que l'on aime le plus au monde. » Peut-être que ça a toujours été plus facile pour lui de ne pas y penser, car il est persuadé qu'il sera le premier à partir. « Je devrais probablement te dire que cela ne fera pas avancer les choses, de se venger, mais ce serait te reprocher quelque chose que je ferais sans même y réfléchir. Je ne sais pas ce dont tu as besoin Bastian, mais je te souhaite de trouver la paix un jour. »

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@Zyanya Sáenz

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3 mai 2021 — Cela tambourine si fort, qu’il peut en avoir l’impression que son coeur se déchire. Quand est-ce que cela va-t-il s’arrêter ? Quand il ne ressentira plus de douleur ? C’est comme ça que les choses vont se passer donc ? Il ferme les yeux quelques secondes et lâche un très gros soupir, au moins l’image de Tal n’apparaît pas quand il ferme les yeux comme ça contrairement à l’année où il l’a perdue. Mais il entend perceptiblement Zyanya, il sent même sa main sur son épaule qui a été là pour lui apporter du réconfort. Bien qu’il l’a retiré, il sent toujours cette chaleur qui y reste. Dans le fond, il n’est pas si seul que ça, quand cet vieil ami est là, dans cette pièce, chez lui. Il est là à lui dire qu’il sait très bien ce que ça fait. Il repense à son entourage, sa constellation, ses amis dans l’Ordre et Lucian… Ils sont tous là en vrai. « Il y a des gens qui sont fait pour être ensemble et je pense que c’était le cas pour vous. C’est difficile de s’imaginer sans la personne que l’on aime le plus au monde. » Bastian lâche un gros soupir et finit par ouvrir les yeux pour regarder Zyanya. Inutile de dire à quel point il peut avoir le sentiment que tout autour, n’a plus aucune importance. C'est douloureux d'entendre dire de quelqu'un d'autre qu'ils étaient fait pour être ensemble et de réaliser qu'ils en ont rien fait. « Je devrais probablement te dire que cela ne fera pas avancer les choses, de se venger, mais ce serait te reprocher quelque chose que je ferais sans même y réfléchir. Je ne sais pas ce dont tu as besoin Bastian, mais je te souhaite de trouver la paix un jour. » Le maya lâche un petit rictus amusé, assez crédible pour cacher sa douleur, mais bon, il fait ça à la personne qui le connaît un minimum. Bastian secoue doucement la tête. « Oh Zyanya… Si tu savais… Je n’ai pas été en paix avant sa mort et ce ne sera pas après que je le serai. » une pause. Ce n’est pas faux, il n’a jamais été en paix avec tous ces emmerdeurs du Conclave, de ces guerres incessantes entre les factions d’immortels, entre les conneries des mortels… Il y avait vraiment volonté à ce que personne ne soit en paix. « On sait très bien tous les deux que le seul moment où je pourrai trouver la paix, c’est quand je ne serai plus de ce monde. » explique-t-il en posant la main sur le bras de Zyanya comme pour le papater avant de se mettre à bouger pour récupérer sa calebasse vide tout en passant ses mains sur son visage. Il se retourne à demi vers Zyanya, la mine grave. « Je l’aurais, cette personne qui l’a tuée. » Sachant pertinemment bien que ça ne lui apportera rien de faire ça. Si ce n’est qu’accentuer la guerre entre le Conclave et les immortels.

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@Bastian Trujillo
Être en paix. Il se demande à quoi cela ressemble, qu'elle sensation ça fait, de ne pas être en colère contre l'univers, de ne pas avoir cette énergie constante dans ses veines et tout aussi épuisante. C'est comme une drogue, il ne pourrait pas s'en passer, il en a besoin pour avancer, il a passé toute sa vie - une très longue vie - à entretenir cet état. Lui n'a jamais fait l'effort de s'apaiser, il considère sa colère justifiée et il ne voit pas pourquoi il arrondirait les angles. Elle est ce qui le maintient vivant.
« Je vois Bastian. » Clair comme du cristal. Et à cet instant, il retrouve presque leur complicité perdue, ces éléments qui les ont fait se rapprocher plutôt que se séparer. A un détail près, Zyanya ne pense plus que seule la délivrance pourra lui apporter la fameuse paix intérieure qu'ils recherchent tous. Parce que cette sensation, il la connaît déjà. Quand il rentre chez lui, qu'un sourire l'accueille. Là, il est en sécurité, il est aimé. Peut-être que c'est juste ça au final. Laisser l'amour vaincre ses démons. Accepter qu'il ne pourra jamais retourner en arrière, récupérer ce qu'il a perdu. Et c'est vrai. Il s'est beaucoup apaisé, plus qu'il ne veut le voir. Ne serait-ce que dans son regard. C'est trop tôt pour Bastian. Ou trop tard, trop tard pour envisager quelqu'un d'autre.

Il le comprend. Dans toutes leurs similitudes et différences. Parfois il aimerait défier l'ordre de Lupe et retrouver celui qui lui a fait du mal, même si pour ça il doit aller jusqu'en enfer. Son compagnon ressent encore de la culpabilité, mais Zyanya n'en a pas pour lui ; il a eu ce qu'il méritait. Et parfois, souvent à ses yeux, les monstres devraient avoir ce qu'ils méritent. « Je ne te jugerai pas. Peut-être qu'il devrait justement, si il était un bon ami, et ne pas encourager Bastian a poursuivre le cycle de la violence, lui dire que ce n'est pas ce qu'elle voudrait (qu'en sait-il ?). Non seulement il ne possède pas ce pouvoir, surtout, il ne partage pas la morale de certains. Et si ça fait de lui quelqu'un de mauvais dans le fond, il ne s'est jamais attardé sur l'avis des autres. Il n'existe pas pour être approuvé par les autres. « Moi aussi si je pouvais retrouver le connard qui a fait du mal à Lupe je le tuerai une centaine de fois. » Le nom de l'autre immortel lui échappe sans même qu'il ne s'en rende compte. C'est uniquement lorsqu'il croise à nouveau le regard de Bastian qu'il réalise qu'il vient de se vendre. Pas de doutes possibles, vu la conversation qu'ils viennent d'avoir, l'immortel est assez intelligent pour tirer tout seul les conclusions. Zyanya se mord la joue, ce n'est pas dans son habitude de baisser sa garde comme ça. D'abord il se fait repérer par le Conclave et maintenant il lui balance le scoop de l'année. Du siècle peut-être. Mais bon, il n'y a pas de quoi être surpris. Lupe et lui ont toujours été fourrés ensemble. Ceux qui connaissent Zyanya l'ont soit vu avec Aurora, soit l'autre homme. C'est juste que maintenant toutes les pièces s'assemblent et qu'il arrive à voir les choses telles qu'elles ont toujours été. Ils se sont probablement toujours aimés. « Bref, tu vois ce que je veux dire. » Et sur ce il se ressert quelque chose à boire, la gorge sèche.
Cette soirée est interminable.

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3 mai 2021 — Zyanya ne le jugera pas.  
Tant mieux parce qu’il n’est clairement pas bien placé pour cela. Bastian le connaît assez pour savoir qu’il aurait dit exactement la même chose, qu’il aurait même peut-être consacré le reste de son existence à traquer cette personne qui aurait tué la personne qu’il tenait tellement. Il le regarde après avoir récupéré la calebasse, il hausse les épaules sans dire un mot et se dirige vers la cuisine. Qu’est-ce qu’il y a à dire de plus clairement ? Et puis quand il y pense, le maya n’a aucune preuve, aucun moyen de retrouver cette personne qui a tué Tal. C’est assez compliqué, c’est clairement prise de tête même, puis avec tout ce qui se passe en ce moment, il n’arrive pas à trouver le temps. Alors qu’il marche vers la cuisine, sans forcément inviter Zyanya à le suivre, il ne s’attendait pas à ce qu’il en rajoute et entende le véritable prénom de Zeev ressortir. Le maya s’arrête et se retourne à moitié vers le toltèque, l’air moitié surpris et moitié blasé. Il voit la tête de son ami, qui semble s’en vouloir de s’être trahi juste comme ça. En plus, il ne l’avait pas fait exprès et s’il a bien réussi à tenir l’information cachée de Bastian… Cela ne dure pas longtemps, ça n’a jamais duré longtemps avec eux. Les informations se lâchent juste comme ça, parce qu’ils étaient des amis avant que ces factions, leurs idéaux ne gâchent tout. Il lâche un long soupir, si Zyanya et Lupe viennent tout juste de se mettre ensemble, ils n’iront pas loin s’il lâche des bombes comme ça. Surtout à un conseiller immortel d’une faction ennemie… « Lupe donc. Ça fait une éternité que je n’ai pas entendu son vrai prénom.» Commente-t-il avant de marmonner un imprudent dans son dialecte tout en allant dans la cuisine pour aller déposer sa calebasse et prendre un verre, laissant Zyanya faire comme si c’était chez lui - ce qu’il fait depuis le début. Il sort d’un placard une bouteille de Pisco. « Soit prudent quand même, bien que tu n’aies rien à t’inquiéter venant de moi - je vais faire comme si je n’ai rien entendu. Le malheur peut vite arriver, sans que tu ne t’y attendes. » dit-il en débouchant la bouteille et il verse un peu l’alcool dans son verre. Il aurait dans un temps normal utilisé ce genre d’information contre les immortels des Enfants, mais il n’en a pas vraiment le coeur à ça, pas parce que c’est Zyanya qui est son ami depuis des centenaires. Parce que quasi rien n’a du sens pour lui. Il tente un maigre sourire, comme pour essayer de se reprendre mais c’est un échec qu'il sait d'avance. « D’ailleurs, comment il va ? Lupe. Il lui est arrivé quelque chose pour avoir disparu autant de temps…? » Cet homme qui a clairement disparu pendant des décennies, qui a rendu fou Zyanya de désespoir. Bastian l’a bien vu en tout cas et il en a fait indirectement les frais. Il sait qu’il a fait d’office de tremplin, peut-être nécessaire pour qu’un couple puisse se retrouver. Il glisse un peu la bouteille vers son invité improvisé, si jamais il veut boire autre chose que du maté ou de l’eau évidemment.

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@Bastian Trujillo
Il connait la chanson, on s'étonne toujours d'entendre à nouveau le prénom de Lupe qui a disparu pendant plus de trente ans. Assez pour alimenter les rumeurs chez les immortels, quand soudainement il n'y a plus de nouvelles ce n'est pas forcément une bonne nouvelle, contrairement à ce que veut dire l'adage. Son évasion dans la nature, c'est là même l'élément déclencheur qui a poussé Zyanya à sortir de sa grotte et se mettre activement à sa recherche, au gré des rumeurs fondées ou infondées sur un potentiel décès. Avec cette crainte au fond de lui que ce soit définitif et qu'il arrive une fois de plus trop tard. Il aurait alors connu une fin similaire à celle de Bastian, errant par delà le monde avec pour seul but de se venger. Son fidèle compagnon n'avait pas envie d'être trouvé et la tâche n'a pas été simple, plusieurs fois il a songé à abandonner et respecter cette décision qui lui brisait le coeur. Cela valait le coup de s'acharner, mais il n'est pas certains que l'autre veuille que la rumeur se répande. Il a fait une boulette et tente de garder son calme quand Bastian se permet d'être moralisateur et lui rappelle d'être prudent. Non, sans déconner. Il a été prudent pendant huit cent ans, peut-être qu'il peut s'accorder une légère faiblesse ? Un peu d'euphorie maintenant qu'il a le sentiment d'être heureux, réellement. « Heureusement que c'est toi oui. » Il marmonne. Il n'aime pas ce que Bastian implique, que si ils n'étaient pas proche il aurait peut-être attendu que Zyanya parte pour prévenir les membres de L'Ordre et lancer à la poursuite de l'immortel. Tous ces conflits à la con entre les deux factions... Il a choisi de les rejoindre uniquement pour protéger les immortels des hommes, pas d'eux même, pas pour jouer à la guerre d'influence et le concours gigantesque d'ego.« Je t'ai pas donné son adresse ni la taille de son slip non plus alors calme ta parano Bastian. Je suis pas assez con pour rentrer directement à la maison après m'être fait courser, je suis pas mort hier. » Il encaisse moins d'années d'expériences en la matière, mais il a gouté une fois à la prison et aux supplices, ce n'est certainement pas pour devenir rat de laboratoire ou envoyer son compagnon dans un autre enfer. Il revient déjà de loin. Ce qu'il ne compte pas relater à Bastian, parce que ça ne le regarde pas et Lupe lui a suffisamment fait confiance pour parler du traumatisme qu'il a vécu.

« Tu lui demanderas toi même si tu as le plaisir de le croiser. Ce qu'il a bien pu faire ces dernières années je m'en tamponne. » Ce n'est pas vrai. Pas totalement. D'un coté, oui, il n'a pas l'intention de juger son ami, il possède son libre arbitre et si il a décidé de disparaître, ça le regarde. Zyanya l'aurait accepté même si on lui avait annoncé qu'il avait refait sa vie avec quelqu'un d'autre. Sauf qu'il sait des choses, trop pour paraître sincèrement détaché de la situation. « Il va bien, comme toujours, il n'y a pas plus optimiste que Lupe. » Ils ont vécu des moments difficiles, mais tout ceci les a rapproché et ils ont un bon équilibre maintenant. Ce dont Zyanya a constamment peur quand quelqu'un apprend la nouvelle, c'est qu'on lui fasse remarquer à quel point il est n'est pas bon pour l'autre. Lupe est apprécié, respecté, c'est un érudit, il connait beaucoup de choses, il est tempéré, diplomate et ce n'est pas une tête brulée. Il est tout l'inverse et se traîne beaucoup de casseroles. Il n'est pas exactement le compagnon idéal qu'on peut imaginer pour quelqu'un de droit. Il finit par accepter le verre de Bastian même si il ne compte pas s'amuser à descendre la bouteille à toute vitesse. « Toi tu as l'air d'en savoir des choses, ce qui est normal vu que ce tu fais avec l'Ordre. Je te jure que si j'apprends qu'un seul de ces types à touché un des cheveux de Lupe, je trouverai le moyen de rendre ta vie un peu plus infernale qu'elle ne l'est déjà. Il lui rend le verre vide, l'air de dire, à ton tour.

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@Zyanya Sáenz

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3 mai 2021 — Heureusement que c’est lui oui.
Que ce n’est pas Lova, que ce n’est pas Alexis, que ce n’est pas qui ce que ce soit qui est dans l’Ordre qui aurait absolument pas hésité à trahir Zyanya dans la seconde qui suit, qui aurait pris l’occasion de prévenir le lien qui lie entre les deux immortels. Qu’ils auraient pu attraper Zyanya pour attirer Lupe, extraire les informations. Non, Bastian n’est pas ce genre de personne, d’autant plus qu’il est ami avec Zyanya et Lupe. Il n’a pas envie de trahir ses amis, et il a juste dit de faire attention. Et bien sûr, ça ne plait pas au toltèque qui ne manque pas une seconde de plus pour réagir plus directement que dans un murmure. « Désolé d’être maintenant aussi parano qu’avant, tu vois bien où j’en suis pour ne pas l’avoir suffisamment été. » réplique-t-il en haussant les épaules alors qu’il sert les verres. Zyanya sait très bien ce qu’essaye de dire Bastian. D’autant plus le maya aurait peut-être réagi différemment si son ami n’avait pas montré à son expression qu’il avait balancé l’information sans faire exprès.

Il lâche un rictus amusé et lui lance un regard l’air de lui dire tu t’en tamponnais bien à l’époque toi Il secoue la tête et ne répond pas du tout, le rictus en a fait déjà assez. Il a bien vu dans quel état était Zyanya et comment ils ont fini ces deux-là. Il lâche un soupir et finit par servir le verre en le faisant glisser sur le plan du travail vers son ami. « Il a toujours gardé son optimisme ? » C’est une question qui ne demande pas de réponse, Bastian lâche un petit soupir sûrement en train de se demander comment Lupe fait. Après toutes ces années d’immortalité, toutes les horreurs que Bastian et Zyanya connaissent, que Lupe a pu connaître. Il récupère le verre, et se sert cette fois-ci après que le toltèque se soit énervé, en revenant sur l’Ordre évidemment, avec une belle menace qui ne fait pas froid dans le dos de Bastian. « Bon courage. » dit-il de façon assez insolente, mais aussi las avant de lever les yeux au ciel et boit cul sec. Il est vrai que depuis la mort de Tal, il est bien difficile pour Bastian de voir qu’il peut y avoir pire. La pensée vient rapidement à sa constellation, mais il préfère ne rien laisser paraître face à Zyanya. Il finit par poser le verre sur la table et il secoue le doigt, gardant son calme malgré tout. « Ne rejette pas sur moi ta colère de t’être fait trahir pour une petite erreur qui aurait pu avoir de grosses conséquences si c’était quelqu’un d’autre. » Il le regarde dans les yeux et soupire encore. « Ou tout simplement tu reviens encore une fois de plus à cette colère et incompréhension de ma part d’être dans l’Ordre ? » Ça peut être ça aussi. Évidemment, ces deux amis qui sont abîmés par les années passées, incapables de pouvoir se réjouir tout simplement ou faire la fête, discuter autour d’un feu comme au bon vieux temps. Ils se sautent dessus sur la moindre incompréhension, surinterprétation.

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@Bastian Trujillo
Zyanya ne dit rien. Tout d'un coup, il se tait, il fixe son verre et réalise que Bastian a raison. Non, si, il projette sa colère. Bastian est un miroir qui lui renvoie tout ce qu'il déteste et n'est pas, cette force tranquille. Les deux. Il s'en veut de s'être trahit parce qu'il aime leur secret, mais un secret est difficile à garder. Au moins, celui-ci ne lui fait plus mal, c'était pire quand il devait bien se garder de dire aux autres que l'homme qu'il aimait le plus au monde avait disparu et qu'il ne pouvait pas, n'arrivait plus à continuer sans savoir ce qui lui était arrivé. Maintenant, ils ont cette relation, qu'il trouve belle et intime. Alors il veut que ça le reste. « Je ne veux pas que ça se sache, mais tu sais, parfois, j'aimerai pouvoir le dire. Je n'ai jamais été heureux comme ça et je sais qu'à l'instant où j'en parlerai il appartiendra aussi aux autres. » Il ne veut pas le partager, il ne veut pas leur dire que Lupe est tendre avec lui, qu'il arrive à panser toutes ses plaies. Il ne veut pas briser la magie.
Pourtant, il voudrait que ça se sache, qu'il est plus fort que jamais. C'est une force ce lien qu'ils partagent. Et tout le monde sait que c'est à double tranchant. Zyanya aime se vanter de ses victoires.

Toujours cette incompréhension. Pourquoi Bastian qui lui paraît être quelqu'un de censé et bon traine avec l'ordre. « Qu'est-ce que ça t'apporte ? Qu'est-ce que vous auriez fait avec la Lance ? C'est quoi votre plan ? C'est ça que je comprend pas Bastian, tu ne m'as pas l'air d'un chef de guerre alors qu'est-ce que tu fous avec ces barbares ? » La guerre peut avoir deux effets, elle peut soit vous dégoûter ou soit vous faire réaliser que rien ne sera jamais réglé avec des jolis mots et des beaux discours. Tous les deux sont des guerriers, ils ont apprit à se battre pour leurs convictions. Zyanya se fiche des humains et du conclave tant qu'il peut mener son existence tranquille. Pour le recruter, il aurait fallu venir le voir trente ans plus tôt. « Un jour, on sera peut-être amené à se retrouver tous les deux sur le champ de bataille et je n'en ai pas envie. » Parce que, oui. Huit cent ans plus tard, après s'être caché, avoir joué de tout le monde sur tous les tableaux et n'avoir pensé qu'à sa gueule, il a fait son choix. Ce n'est pas Bastian qu'il suivra, ce n'est pas à ses cotés qu'il a décidé de se battre. Le maya sait très bien qui se trouve du coté des Enfants, qui peut avoir assez d'influence sur Zyanya pour le mettre sur ce chemin. Lupe est là clé de voûte. La réponse à tout. Il n'a même pas besoin de lui dire officiellement qu'il est avec l'autre faction. « Je déteste que soit foutu entre nous et que tout nous sépare, mais j'ai passé l'âge de chialer pour ça. C'est le Zyanya qu'on connait, qui prétend ne pas avoir de coeur et certains pourraient le confirmer. Ni un ange ni un démon. Il se situe quelque part entre les deux. Il s'est passé trop de choses dans nos vies respectives. »

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3 mai 2021 — Bastian écoute Zyanya qui se calme un peu. Il voit à quel point il y tient, à ce que tout se passe bien entre lui et Lupe, qu’ils gardent leur petit cocon de bonheur intact, qu’il n’y a rien qui vienne les perturber. Le maya peut très bien comprendre ça, il peut comprendre qu’il puisse lui-même représenter une menace pour eux. Dans le fond, c’est un peu blessant d’être celui qui peut tout gâcher en disant tout cela à l’Ordre alors qu’il est un des amis avant tout. Mais il comprend vraiment. Après tout, ils sont dans des factions opposées et il faut être réaliste: ils n’ont quasiment plus rien en commun pour être des amis. « Je comprends. » dit-il en réponse avant d’hocher la tête pour appuyer ses propos, oui oui, il comprend vraiment. « Honnêtement, si j’étais toi, je ne dirais rien jusqu’à que les autres apprennent par eux-même. Tout se sait un jour. » dit-il en haussant les épaules. Il sait à quel point il a raison: tout se sait un jour et c’est ce qui est arrivé récemment avec Chiranth et Rahim qui ont appris l’existence de l’artefact, le sabre d’Alexandre que le maya a en sa possession. Parlant d’artefact, Zyanya vient là-dessus en mentionnant l’Ordre. Il cherche à savoir le but, ce qui se passe et pourquoi. Pourquoi Bastian y est ? Parce que je suis trop vieux. Si à une époque, il y avait parfaitement sa place là-bas, aujourd’hui il y reste parce qu’ils ne le laisseront pas aller dans la nature, prenant le risque d’être vulnérable face aux Enfants. Lui qui connaît toutes les planques, tout le monde dans l’Ordre, presque tous les infiltrés, les plans. Non non, ils voudront plutôt l’enfermer ou le tuer s’il veut quitter l’Ordre comme ça. Mais qu’est-ce que le maya va répondre face aux questions de son ami ? Il sourit un peu et regarde la bouteille de Pisco, il finit par se resservir. « Je ne répondrais pas à ces questions dont tu n’es absolument pas prêt à entendre les réponses pal. Tu n’as aucune idée de ce qui se passe là-bas, encore moins de mon rôle. » Il n’était pas là Zyanya, quand Bastian a dû calmer Marius sur sa folie des bombes nucléaires qu’il rêve d’utiliser. Qu’il a dû sauver comme il a pu tous les témoignages qui entrent dans la catégorie d’art. L’Ordre a tellement de moyens que les Enfants en soit… « Je ne te pose pas la question sur ce que tu fais chez les Enfants, ni votre plan et je ne le ferai pas. » ajoute-t-il. Clairement, ce soir il n’a pas la tête à ça. Il boit une gorgée avant de poser le verre sur le plan du travail et il le regarde. « Ça arrivera bien un jour oui. J’y pense depuis des décennies tout en me posant des questions, est-ce que ce sera une guerre ouverte ou une guerre silencieuse… » Il hausse les épaules, qui sait ? Bastian verra bien mais il sait une chose: il ne participera pas à cette guerre. Il ne sera probablement plus de ce monde ou qu’il a trahi l’Ordre.

Il lâche un petit rictus quand Zyanya lui lâche qu’il déteste que ce soit fichu entre eux, mais bon, il ne va pas non plus en pleurer. « Oh, tu sais… » soupire Bastian qui regarde le toltèque dans les yeux avec un léger sourire. « On a quoi ? 1150 ans et 820 ans ? C’est long… C’est plus de dix vies humaines au moins. C’est évident qu’un moment donné, ça se casse parce qu’on prend deux chemins différents. Mais c’est une occasion de voir si l’expression prend vraiment son sens: tous les chemins mènent à Rome. Si ça se trouve, dans deux ans cents, quand tu auras atteint le millénaire, on sera là… Après avoir quitté nos factions respectives parce que les guéguerres nous aurons fatigué et n’ont absolument aucun sens. On sera là à siroter nos matés et à se rappeler du passé comme si rien n’était. » Ou l’un des deux ne sera plus là et Bastian ne se parierait pas pour être vivant même s’il essaye d’être optimiste.

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@Bastian Trujillo
Tout se sait un jour, les secrets sont fait pour exploser. Des bombes à retardement, voilà ce qu'ils sont, avec un décompte invisible, un peu comme les immortels. Alors, allez mélanger secrets et immortalité. Ca pourrait très bien durer longtemps ce petit jeu, toute leur vie ou au contraire, ça pourrait très mal se finir. Zyanya y a songé un jour, si Lupe devait partir avant lui, ce que cela ferait de pleurer quelqu'un qui n'a jamais existé pour les autres. Il assumera plus tard les conséquences de ses actions. Il verra. Et bien sur, Bastian ne refuse de lui donner des réponses, ce qui n'est pas étonnant. « Oh. Pour l'instant je prends le thé et je me touche la nouille en attendant que ça passe. Il ricane. Très bien, tout se sait. » Il lui renvoie la balle. Cette histoire de Lance l'inquiète tout de même. C'est une bonne chose que lors des recherches dans les ruines, ce soit sa faction qui ai pu mettre la main dessus. Mais voilà, comment peut-il être certain qu'ils font la bonne chose ? Le bien et le mal est plus complexe que le camp des gentils et des méchants. Il n'a aucune certitude que tous les immortels de sa faction sont sensé.
On pourrait croire qu'il serait le premier à s'en servir, belliqueux comme il est, mais il a ses limites. Une arme qui peut ôter la vie de manière aussi définitive lui fait juste froid dans le dos et le dégoûte. Sur quels critères peut on se baser ? L'immortel déglutit.

Bastian lui cloue le bec juste après, faisant taire toutes ses interrogations. Il ne trouve rien à redire parce que c'est vrai, ça lui passera. Comme tout lui est passé, comme la mégalomanie du jeune dieu lui est passée après avoir mené à sa perte son peuple, comme son obstination a précipété la chute de Jorgen. Il ne se pardonnerait pas si à cause de lui, Lupe devait à nouveau vivre un quart de ce qu'il a subit mais dans les mains du Conclave cette fois. Et pourtant, c'est tout ce qu'il attire, un échantillon de chaos et le chaos vient à lui comme attiré par la lumière d'un phare dans la nuit. Un aimant à problèmes voilà ce qu'il est. Incontrôlable, impulsif. Un jour, il sera sur cette chaise, dans plusieurs années si ils sont toujours vivant, si ils sont toujours brisés. Ils se regarderont dans le blanc des yeux et il saura que tout ceci n'a mené à rien. Tout est un cycle, on ne sait juste jamais où on se situe, si c'est le début où la fin d'une époque. « Sans doute, je l'espère. Il leur souhaite, pour le mieux. Il a juste du mal à croire que ça se passera comme ça. Pas vraiment convaincu qu'il y a un happy ending. Juste des fin amères et des histoires inachevées, comme lui et Tal. Wayak'... Il ne sait pas exactement ce qu'il allait lui demander, si il allait lui demander quelque chose, s'il voulait juste goûter son nom sur ses lèvres, où invoquer l'immortel qu'il a connu avant de connaitre Bastian, comme deux entités différentes. Lui il n'y a toujours eu que Zyanya et tous les autres avant. Ces inconnus, quand il ne se connaissait pas lui même. Tout passe son regard, sa haine et sa reconnaissance envers l'autre. Je suis fatigué, je vais aller me coucher. » Il suppose qu'il ne saura jamais.

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@Zyanya Sáenz

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3 mai 2021 — La manière dont Zyanya a appelé par son vrai prénom l’étonne. Il en retire même la main du verre pour observer son ami dans les yeux, il fronce légèrement les sourcils et lui demande du regard. En vrai, il ne sait pas ce qu’il demande, est-ce que sa question c’est un oui ? Ou est-ce que c’est un qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi tu m’appelles par mon prénom ? Non, il ne demande rien de plus quand il comprend ce qu’il y voit. Il hoche tout simplement la tête et ferme les yeux une seconde un peu près avant de détourner le regard. Il regarde son verre qui n’est pas terminé et lâche un petit soupir. « Bien sûr, je vais te laisser. Tu sais où sont les couvertures et l’oreiller pour le canapé. » dit-il tout simplement en faisant le tour du plan de travail. Il prend la bouteille de Pisco avec lui et le verre, certain qu’il ne reverra pas Zyanya quand il sortira de la chambre parce qu’il sait qu’il trouvera un moyen de partir vers les cinq à six heures du matin. Bastian ne dort jamais, ou trop peu. « Fais attention à toi. » dit-il dans le dialecte de Zyanya avant de partir.

Alors il s’en va dans sa chambre et ferme la porte derrière lui. Il lâche un très gros soupir et regarde immédiatement par la fenêtre. Il enjambe les quelques cartons pour aller s’asseoir sur la chaise. Il pose la bouteille par terre et s’appuie contre le dossier, puis il se met à regarder les lumières de la ville. Pourquoi Zyanya l’a appelé par son vrai prénom ? Était-ce un adieu ? On dirait bien que ce sont des adieux avant qu’ils ne se retrouvent sur un champ de bataille, ou quand il sera mort. Tu ne va pas mourir Wayak’ arrête d’être aussi fataliste. Il balaye mentalement cette voix, elle n’a rien à y faire là.

Il restera là, sur cette chaise perdu dans les pensées, à repenser à la conversation qu’il a eu avec Zyanya. Au fait qu’il sorte avec Lupe qui est finalement ressorti de son trou après trente ans… Qu’il a servi de tremplin, douloureux constat mais… Bon. Que peut-il dire de plus hein ? Il a perdu au jeu de la vie Wayak’, il n’a pas le droit à la seconde chance. Il repense à toute la collection qu’il a hérité de Tal, qu’elle a tout planqué dans cette ville… Peut-être trouver un moyen de contacter Lupe pour l’aider et mettre les histoires de leurs factions de côté pour l’amour de l’art… Tout comme mettre de côté le fait qu’il y a permis de créer cette relation amoureuse entre ces deux-là.

« Ma’alob » murmure-t-il en levant son verre vers la fenêtre avant de tout boire d’un coup.

Tout en espérant que tout ne se sait pas aussi rapidement pour eux.

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