Bitter Sweet Symphony ☾ Rosalyn & mairead

“Do not let your fire go out, spark by irreplaceable spark in the hopeless swamps of the not-quite, the not-yet, and the not-at-all. Do not let the hero in your soul perish in lonely frustration for the life you deserved and have never been able to reach. The world you desire can be won. It exists.. it is real.. it is possible.. it's yours.” @Mairead Belacqua

Tous les chemins mènent à Rome. Après plusieurs semaines passées à Queenstown aux côtés de Lucian, Rosalyn s’est enfin décidée à quitter la paisible Nouvelle-Zélande pour retourner en Europe. Beaucoup de choses sont arrivées en son « absence » et une fois n’est pas coutume, l’Anglaise regrette amèrement de ne pas avoir été au cœur de l’action pour comprendre ce qui ne va pas. C’était pourtant sur une victoire des Enfants de Prométhée qu’elle avait quitté le continent. La Lance du Destin récupérée et cachée une fois de plus dans un endroit connu d’une poignée d’entre eux à peine ; hors de portée de l’Ordre de l’Hydre et surtout, du Conclave Écarlate. Mais les uns comme les autres n’avaient pas perdu de temps pour rebondir et faire tourner la roue en leur faveur une fois de plus. Suffisamment pour que l’Anglaise décide de reprendre du service après s’être accordé un peu de repos. Bien mérité selon Lucian et le reste de leur constellation mais rien n’y fait : elle a l’impression de toujours devoir être sur le qui-vive, prête à réagir et à agir au moindre méfait. Pourtant, Rosalyn n’est pas omnisciente. Pas plus qu’elle ne possède les dons de prescience ou de clairvoyance ; elle n’est pas non plus devineresse et encore moins capable d’être à plusieurs endroits à la fois. Son statut d’immortelle ne fait pas d’elle quelqu’un de divin. Et pourtant, elle se sent toujours comme « investie d’une mission divine », elle, la femme de peu de foi. La raison n’est pas bien compliquée à comprendre, c’est simplement que Rosalyn a besoin de trouver une utilité à son immortalité. Après près de mille cinq cents ans de vie, il lui semble avoir tout vu et tout vécu, le meilleur comme le pire. Et à présent qu’elle a retrouvé le dernier héritier d’Arthur… Elle va avoir besoin d’un nouveau but, d’un nouvel objectif pour combler le vide de sa vie.

Sa première étape européenne sera Rome : d’abord parce que ses contacts parmi les Enfants de Prométhée ont des informations importantes à partager avec elle, certaines d’entre elles seraient à propos de documents de la plus haute importance gardés quelque part au cœur du Vatican. On ne peut pas dire que Rosalyn porte la Cité-État dans son cœur, mais s’il faut y aller… Et puis, à Rome, il y a les Belacqua. Sans doute est-ce Ailsah qui saura lui apporter des précisions quant aux prochaines actions des Enfants de Prométhée. Les choses bougent, dans le monde secret des immortels, à tel point que Rosalyn a parfois l’impression d’être un pion sur un échiquier. Heureusement pour elle, si tel est le cas, c’est le rôle reine et non pas celui de simple pion qui lui est attribué. Une fois arrivée à la capitale italienne, l’Anglaise prend un taxi qui la conduit directement à l’adresse de ses amis. Elle ne dit pas un mot tandis que le paysage défile sous ses yeux, perdue dans ses pensées. Elle espère qu’Ailsah et Tobias sauront la mettre à la page, afin qu’elle puisse le plus vite possible passer à l’action. Ordre de l’Hydre ou Conclave Écarlate, pour elle cela ne fait aucune différence : les deux organisations sont aussi dangereuse l’une que l’autre, et menacent toutes les deux l’humanité – quoi que de façons bien différentes. Mais pour l’Anglaise, une menace est une menace, peu importe qu’elle soit mortelle ou immortelle.

Arrivée devant la demeure des Belacqua, Rosalyn récupère paye sa course, récupère ses affaires et se dirige vers l’entrée. Sa demeure est toujours merveilleusement assurée, les talons de ses bottes claquent sur les dalles romaines. Rosalyn fait partie des rares privilégiés à posséder une clé, ce qui lui permet d’entrer sans avoir besoin de s’annoncer. Ailsah le lui a dit, qu’importe le moment, elle est toujours la bienvenue chez eux. Néanmoins, l’Anglaise les prévient toujours de ses voyages en Italie, trop distinguée pour se passer de la plus élémentaire des politesses. Elle a tout juste le temps de refermer la porte derrière elle que déjà, elle entend des pas qu’elle reconnaîtrait entre mille à leur rythme enjoué, ceux d’une demoiselle enjouée dans la fleur de l’âge. Rosalyn a tout juste le temps de lâcher sa valise avant que Mairead ne saute dans ses bras. C’est volontiers qu’elle rend son étreinte à la jeune femme, avant de la relâcher en souriant. « Eh bien, je n’aime toujours pas les longs voyages en avion, mais je suis bien obligée de reconnaître que cette invention est bien pratique… J’imagine que ta mère n’a pas manqué de te parler de l’époque où il nous fallait des mois pour aller d’un endroit à un autre. » Rosalyn est bien obligée de l’avouer, les modes de transport modernes sont fabuleux. Même si, inutile de le nier, la « vieille époque » lui manque parfois… « Tes parents ne sont pas encore là ? Je suppose que tu ne sais pas ce que ta mère a de si important à me dire. Non pas que nos conversations habituelles ne soient pas importantes… Mais il y a du mouvement un peu partout, on dirait… Il n’y aurait pas quelques petites choses que tu pourrais me dire autour d’un café, par hasard ? » Rosalyn hausse un sourcil, et son sourire se fait plus malicieux. Mairead sait toujours beaucoup plus de choses qu’elle ne le devrait, mais comment pourrait-il en être autrement ? Elle n’est pas une enfant comme les autres, elle vit dans un monde dont beaucoup ignorent même l’existence.

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