intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 Ce n'est pas la solution (Pv Alastair)

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(#) Ce n'est pas la solution (Pv Alastair)    Jeu 1 Avr - 15:02


Ce n'est pas ainsi que ça ira mieux
@Alastair O'Connor & Nevada Koad
Les arbres défilent avec une régularité plutôt agréable. Le regard pétille d'une malice somme toute commune alors que deux chiens te défient de les rattraper. Allongé la foulée pour rattraper les petits fuyards mais sans pour autant se fatiguer. Sourire encore et encore pour oublier le quotidien de cette vie. Sourire pour oublier la solitude. Sourire, tout simplement sourire est suffisant. Une fois au bout du chemin, tu halètes aussi bruyamment que les chiens, mais cela ne te déplaît pas du tout. Se poser dans ses retranchements fait aussi partie de la vie et si tu ne le fais pas, qui le fera à ta place ? Personne, c'est certain. Une fois le souffle repris, te voilà à récupérer la team pour rentrer et prendre une bonne douche avant d'ouvrir la boutique. C'est toujours avec le sourire que tu rentres, t'occupe de tes chiens avant d'aller prendre ta douche. Seulement, une fois seule à l'abri des regards, la solitude s'abat une nouvelle fois sur tes épaules. Tu arrives à l'oublier le temps de quelques pas de courses, tu arrives à l'oublier la plupart du temps. Combler tes clients, leur donner des conseils, pouvoir les voir sourire te rend profondément heureuse, mais cela n'empêche pas qu'en rentrant à la maison, il n'y ait plus que toi. Les murs ne cessent de s'imprégner de ces silences et ces non-dits que l'éternité ne fait qu'apporter, et te les renvoies quand tu n'es pas assez vigilante et depuis que Caïn est venu chez toi... Tu dois bien admettre que quelques trucs ont changé sans même que tu ne t'en aperçoive. Le front collé au carrelage de la douche, tu laisses aller la tristesse que tu ressens en ce moment, maudissant cette condition d'immortelle qui est la tienne. Tu aimerais tellement pouvoir avoir ce qu'Avery et Odin ont, mais clairement, ce n'est pas pour toi. Bon sang... Tu te détestes d'être jalouse de tes amis, de ta famille. Tu te détestes et ce n'est pas prêt de s'arrêter si tu ne cesses de te complaire dans cette solitude.

Un soupir s’échappe de ta bouche alors que l'eau embarque les dernières larmes sans même que cela ne se voit. L'eau à ce pouvoir étrange de purification n'est-ce pas Nevada ? C'est comme si elle pouvait embarquer avec elle toutes ces pensées et idées noires qui trottent dans la tête et dont personne n'arrive à se débarrasser. Secouant la tête, tu te fais l'effet d'être un chien qui s'ébroue alors qu'il est temps pour toi de te bouger pour aller prendre tes quartiers dans ta boutique. Après un solide petit déjeuner, te voilà enfin dans l'arrière boutique, concoctant les divers remèdes qu'on t'a demandés pour aujourd'hui. Tu t'enivres de l'odeur des herbes, te laisse porter par les différentes senteurs qui se mélangent ici, laissant même la porte de ton laboratoire ouverte pour laisser les essences des plantes filtrer. Cela fait combien de temps que tu n'as pas créer de nouveau parfum ? Peut-être serait-il temps que tu te remettes à cette activité, celle qui a toujours eu le don de vider ton esprit de toutes pensées parasites. Avisant l'heure, tu estimes avoir une bonne heure et demie devant toi, alors, délaissant les divers étals de plantes, tu te diriges plutôt vers ton laboratoire. Les différentes fragrances encore présentes dedans s'imprègne dans tes sinus et c'est un sourire extatique qui se pose sur tes lèvres. Tu te souviens encore de tes années d'études, de toutes ces années où tu t'es enivré des parfums des fleurs diverses et variées et où tu as pris plaisir à mélanger diverses fragrances pour en créer un parfum, unique et particulier à chaque odeur. Bien évidemment, ton odorat sur-développé te permet de discerner de nombreuses odeurs qu'un nez uniquement humain ne pourrait.

Cela te permet aussi de pouvoir t'adapter aux gens, à leur odeurs naturelles pour juste la sublimer. Tu te prends une fois de plus à mélanger gouttes après gouttes diverses essences, les combinant sous diverses formes pour créer de nombreux essais. Combien seront nécessaires exactement ? Tu n'en sais rien, tu te contentes de te faire plaisir et de tout oublier. Odin, Avery, Caïn, le monde. Tu ne cherches pas à t'enfouir quelque part, tu ne désir pas changer les choses, mais tu as envie d'un peu de calme pour quelques minutes, que tes pensées se mettent sur pause pour quelques heures seulement. Juste se faire plaisir. Alors tu crées, sans chercher à arriver à un résultat final. Tu crées simplement, t'enivrant des odeurs qui se dégagent des différentes éprouvettes que tu étiquettes avec frénésie sans même t'en rendre compte. C'est une voix douce qui te sort de ta torpeur. Comme d'habitude, tu t'es laissé happé par ce travail si particulier et tu en as oublié l'heure. « J'arrive madame Haversham. » La vieille dame qui vient te voir toutes les semaines à la même heure, réglé comme un papier à musique. Te sentant de suite plus légère, tu récupères la commande de la brave femme et tu l'apportes au comptoir. « Veuillez m'excuser, je faisais quelques tests et essais pour un parfum. » Elle te sourit avec douceur. « Quand est-ce que j'aurais le droit à une de vos concoctions ? » Un petit rire s'échappe de tes lèvres. « Il suffisait de le demander, je vous ferais ça pour la semaine prochaine ça vous dit ? Un essai pour voir de quoi je suis capable. »

Elle hoche la tête, récupère son sac et dépose l'argent nécessaire à sa commande avant de s'en aller. Secouant la tête, tu repars à l'arrière boutique pour récupérer les différentes commandes de personnes qui ne vont pas tarder quand la clochette retentit. « Une minute j'arrive. » Les bras chargés, tu te rends au comptoir, mais tu ne t'attends clairement pas à ce qui t'y attend. Les yeux grands comme des soucoupes, tu regarde le brun ombrageux en te demandant bien ce qu'il fait ici. Voilà longtemps que tu ne l'avais pas vu, mais d'un autre côté, tu aurais dû te douter qu'il n'était pas loin. Lui et Caïn sont inséparables. Ton sourire toujours vissé sur les lèvres, tu lèves le regard vers lui, te noyant presque dans ses pupilles où ne règne rien d'autre que les ténèbres. Tu t'es toujours demandé comment cela était possible, comment peut-on oublier la lumière ? Mais cela ne te regarde pas au fond, c'est à eux que cela appartient, certainement pas à toi. « Alastair. C'est étonnant de te voir ici. » Une petite phrase, toute petite avant d'ajouter finalement. « Que puis-je pour toi ? » Parce que tu doutes à une visite de courtoisie. Alors tu attends de voir ce pour quoi il est venu te voir, pressentant tout de même que ce qu'il désire ne va pas te plaire. Sait-on jamais, tu pourrais te tromper pour une fois...




Dernière édition par Nevada Koad le Mer 7 Avr - 18:30, édité 2 fois
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(#) Re: Ce n'est pas la solution (Pv Alastair)    Ven 2 Avr - 14:12


Ce n'est pas ainsi que ça ira mieux
Nevada & Alastair


Deux putains de siècles à fouler cette terre. Deux cents ans à seconder le diable en personne. Des années dans les flammes d’un enfer malsain qui m’a mené au sommet aux côtés de Cain, la seconde tête de Cerbère. Une tonne de décennies avec les griffes du Malin flanquées dans la moelle épinière. Une âme grouillante, colerique et nécrosée qui n’a fait que palier à l’ennui de l’immortalité. Dominer le monde, foutre à feux et à sang une planète entière, par vengeance haineuse, par plaisir pervers, par le goût du sang qui traîne dans ma bouche comme un vieil ami. Et il a fallu que ça vole en éclats. Il a fallu qu’elle se pointe et qu’elle trouve une cause à ma raison égarée. Une tornade, violente et éphémère. Une vague scélérate qui a tout rasé, dévasté jusqu’à la moindre humanité survivante de mon organisme. Rumeurs acerbes sous mon passage, fou, malade, meurtrier, le diable. C’est c’qui se chuchotait dans mon dos et pourtant…

La folie c’est aujourd’hui. La démence c’est maintenant. La perdition c’est en ce moment. Une ombre sauvage et titanesque, je suis l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête du monde entier. J’ai engloutis les ténèbres dans lesquelles je pavanais. Aujourd’hui, elles n’existent plus. C’est le néant, un vide obscur qui bat à la place de mon organe vital. Ceallach n’est plus qu’un mirage à chaque putain de coin de rue, à chaque foutu recoin de ma caboche. Un éclat, une voix, une crinière blonde, des yeux d’opale, puis l’écho d’un souvenir qui me scinde le myocarde. Elle est plus là, elle est morte, six pieds sous terre, poussière et l’image de ses yeux amoureux hantent mon putain d’esprit, collée à la rétine, m’écrasant encore et encore, depuis trente piges sous le poids de la culpabilité et de l’absence.

Et l’éternité n’est plus que mon châtiment d’avoir trop voulu jouer avec le feu, de m’être éloigné de Belzebuth en pensant que j’avais le droit de toucher du bout des doigts le salut d’une irlandaise. Foutaise, le mal c’est moi, le mal c’est eux et bien que leur sang macule mes paluches jusqu’à s’ancrer dans mes cuticules, rien n’allège mon crâne de cette satanée douleur. Et même les balles flanquées dans ma tempe, et même les lames enfoncées dans la carne n’y ont rien changé. Impuissant face à la malédiction, je renais sans cesse de mes cendres. Alors c’est vers les autres que je tourne cette colère : violence et hémoglobine purifiant ma carcasse morte à chaque pulsion hargneuse et cannibale. Le sang par le sang, la douleur par la douleur. Parce qu’après tout, comment tuer une ombre, hein ? Comment buter un satané fantôme ?

Et pourtant c’est dans sa boutique que j’me pointe. Nevada Koad. Blonde à la douceur urticante et à la compassion irritante. Réputée pour ses talents d’herboriste, voilà que l’idée gangrène ma cervelle depuis quelques temps. Clochette retentissante dans la petite boutique, des fragrances par dizaines viennent agresser mes narines, me valant une grimace qui tord ma tronche barbue. Mais c’est bien sa voix qui m’uppercut le flanc et comprime mes côtes. Une fraction de seconde, le temps de retenir ce timbre féminin et lointain. Voix calme et posée, vivante, vivante… et pas la sienne. Et j’pense à Caïn. Caïn et sa chance de bâtard qu’il n’a pas l’air de piger. J’en secoue ma face et avance de ce pas félin et lent, apparemment trop imposant pour cette minuscule shop. J’lui épargne la désagréable remarque devant sa surprise. Mais la beauté de la belle vaut bien un silence respectueux. L’immortalité lui va bien, à elle. « Nevada… », que j’articule finalement d’un timbre écorché et graveleux pour la saluer à mon tour. « Les affaires ont l’air de tourner. Comment vas-tu ? », simple formalité en désignant la porte d’un petit mouvement de tête, en pensant à la vieille que j’ai vu sortir. Et puis le reste, de la politesse, disons. Des années que je n’ai pas vu Nevada et que je ne cherche pas à la voir. Si je la connais c’est par le billet de cette famille d’immortels qui me colle aux bask’. Celle de Caïn, en l’occurrence. Et malgré toute la froideur dont je fais preuve, ouais… y a peut-être une infime partie de moi qui apprécie les… supporter ? Sûrement pour cette raison que j’garde un œil sur la tribu, une putain de promesse à Roseburn.

Et c’est toujours de cette arrogance tranquille que je meus, venant jusqu’au comptoir où la blonde vient de décharger ses bras. Qu’est-ce qu’elle peut faire pour moi, hein ? J’en grimace, déjà persuadé que cette idée est merdique quand je sais à qui je m’adresse. La bonté en personne. La menace m’a effleuré l’esprit, mais Caïn, bordel il ne me le pardonnerait jamais. Alors c’est un soupire que je siffle en faisant un tour d’horizon de mon œil noirci pour le planter à nouveau dans ses billes trop pures. « C’est ta came, sauver l’humanité tout ça, pas vrai ? », commençons par la prendre par les sentiments. La Terre ne se porterait que mieux sans Alastair O’Connor pour la faire saigner en faisant ressurgir le pire de sa race suprême. « Alors j’ai une sorte de mission pour toi. Parait-il qu’avec toute cette herbe tu peux concocter de superbes poisons… », le regard est incisif quand il pénètre le sien. J’veux qu’elle pige l’envergure du message. « Un qui tuerait un immortel serait le graal, tu peux faire ça ? ».

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(#) Re: Ce n'est pas la solution (Pv Alastair)    Mer 7 Avr - 22:17


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@Alastair O'Connor & Nevada Koad
Tu la sens comment cette journée, alors qu'Alastair se pointe dans ta boutique sans aucun préavis. Si tu devais lui donner un chiffre, peut-être bien que ce serait dix, en dessous de zéro, parce que clairement, il n'a aucun intérêt à venir te voir. Pas que vous vous détestez, c'est même pas ça au final, vous vous connaissez à peine finalement et peut-être que c'est ça qui te dérange réellement. Quelque part, tu aimerais mieux le connaître, parce qu'il est l'ami de Caïn, parce que tous les deux font partie de votre famille, qu'ils l'acceptent ou pas d'ailleurs. Est-ce qu'ils l'ont compris ? Peut-être pas tout à fait, mais d'un autre côté, vous imposer n'est pas votre genre, malgré tout, tu aimerais tellement pouvoir les aider d'une façon ou d'une autre. C'est quelque chose qui te tient réellement à cœur, mais que tu n'es pas certaine de pouvoir faire. Probablement à cause de leur passé, de votre passé à tous, mais aussi à cause de leur caractère. Si indépendant, si fort et si plein de haine. Tu n'as jamais trop compris pourquoi ils se laissaient tellement happer par les ténèbres alors que la lumière donne tellement plus envie. Après tout, les ténèbres ne cessent de te rappeler encore et encore toutes ces mauvaises choses que la vie te collent dans les dents. C'est comme si un serpent empli d'un venait te mordait encore et encore pour te garder sous son joug. Tu détestes l'idée qu'ils puissent être en proie à cela, mais d'un autre côté, tu ne peux rien faire. Et si tu cherches à sortir Caïn de tout ce bordel, tu sais aussi que Al ne se laissera pas faire comme le Roseburn. Un soupir s'échappe de tes lèvres alors que ton regard se tourne vers l'homme. Sa voix froide est quand même étonnamment douce pour quelqu'un de si violent.

Tu sais bien que voir en sa voix quelque chose de doux paraît... Stupide. Autant le dire tout de suite, il n'y a qu'à fixer son visage pour remarquer que la douceur et la gentillesse, ce n'est clairement pas son truc. Pourtant, il reste encore quelque chose en lui qui te dit qu'il pourrait être doux, avec les bonnes personnes. Enfin doux... Autant que cela soit possible pour quelqu'un comme lui. « Les affaires tournent depuis des années tu sais. Je vais bien et toi ? » Aller bien n'est pas tout à fait le terme approprié vu ce que tu ressasses chaque fois que tu es seule. Mais cela l'importe peu. Ce ne sont que des banalités d'usages qui sortent de ses lèvres. Un moyen, tu imagines, de ne pas être trop brut dans ses paroles. Peut-être fait-il ça parce qu'il sait que tu connais Caïn, peut-être par respect envers la constellation de sa sœur ? Tu n'en sais rien et ce n'est pas le sujet actuel. Utilisant les temps entre chaque phrase pour être utile, tu ranges par ordre de passage les compositions de tes clients quand finalement l'anglais reprend la parole. Ton regard se fixe alors instantanément sur lui, surtout vu la façon dont il dit les choses. « Effectivement. J'aime aider les gens au mieux de mes capacités. » Tu ne lui demandes pas pourquoi, tu sais déjà qu'il va reprendre la parole. Et bien évidemment, quand il reprend, c'est pour une demande à laquelle tu n'avais pas pensé. Pourtant, ce n'est pas faute de t'être dit que sa présence n'allait rien apporter de bon. « Alors pas avec toutes, mais bon, j'imagine que cela ne t'intéresse pas. Mais c'est vrai que mes connaissances me permettent de concocter des poisons assez violents si nécessaire. » Tu les crées uniquement pour en distiller les effets et créer des antidotes.

Est-ce que tu as déjà dit à quelqu'un que tu testais les poisons sur toi ? Non, clairement ce n'est pas une chose qui se dit et puis, tu sais déjà que tu te ferais taper dessus, mais d'un autre côté, comment créer des antidotes efficaces si tu ne sais même pas les effets qu'ont tel ou tel poison ? CQFD... Tu n'es pas certaine que d'autres répondraient comme toi. « Je peux faire ça effectivement. Par contre, je ne sais pas si ça tuera un immortel. Notre condition est... Particulière. » Bien évidemment, tu ne vas pas lui donner un poison à boire, clairement, ce n'est pas ton genre. Cependant, le lui faire croire n'est pas si mal, ça te permettra de lui filer une tisane pour apaiser ses nerfs. « Laisse-moi quelques minutes. » Une fois dans l'arrière boutique, tu mets l'eau à chauffer, récupère quelques feuilles de thé de plusieurs sachets que tu mets dans la théière avant d'y verser l'eau bouillante. Une pincée pour apaiser les nerfs, une autre pour détendre les muscles et une dernière pour lui filer un goût âcre, ça c'est parce qu'il t'a demandé de le tuer. Cinq minutes plus tard, te voilà revenu avec le breuvage et une boîte en métal que tu poses sur le comptoir. « Voilà pour toi. » Tu te demandes s'il y croit réellement, au fait que tu veuilles le faire mourir. D'un autre côté, il n'a pas précisé le poisons. Et il parle de toutes les herbes. Tu imagines bien que pour lui, une tisane est forcément un poison, ce n'est pas quelque chose qu'il boira de lui-même. Alors au lieu de dire quoi que ce soit d'autre, tu attends qu'il boive consciencieusement le contenu de la tasse. Vous avez de toute façon au moins trois bonne heures devant vous avant le prochain client, de quoi avoir une sérieuse discussion et comprendre pourquoi est-ce qu'il veut tant mourir.


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(#) Re: Ce n'est pas la solution (Pv Alastair)    Ven 30 Avr - 20:52


Ce n'est pas ainsi que ça ira mieux
Nevada & Alastair


Et toute cette fausse bienséance accrochée sur la tronche, cette éternelle rudesse et ce flegme qui tendent continuellement les traits de ma gueule, finissent par s’évaporer instantanément lorsque Nevada me tourne le dos et disparaît dans l’arrière boutique. Les quelques vitres me reflètent l’apparence d’un type fatigué, exténué, mort depuis un bail. Le front marqué par les rides à force de trop cogiter, les joues creusées qui laissent des angles saillants prononcer mon air revêche, et mes yeux tirés où les ténèbres n’y trouvent même plus refuge. Une carcasse vide qui n’demande qu’à sombrer. Et Ceallach qui grille un peu plus ma cervelle chaque jour qui passe, plus assassine qu’une lobotomie. Un mal que j’ai pris sous mon aile, un allié qui marche à mes côtés, qui me colle aux bask’ : l’ombre de ma douleur ne disparaît que lorsque ma démence me noie dans l’obscurité meurtrière.

Et malgré ce flou émotionnel qui me grignote, y a cette réflexion dans l’coin d’ma caboche qui me dit que Nevada n’a pas été bien difficile à convaincre. Grande sauveuse de l’humanité, éternelle optimiste qui cherche la lumière dans les coins les plus sombres, le scepticisme résonne dans ma boîte crânienne, comme si ma conscience elle-même se foutait ouvertement de ma trogne. Et pourtant c'est un soupire lourd qui s’échappe de mes lippes sèches, vite rejoint par ma paluche qui frotte faiblement ma face barbue jusqu’à pincer les coins de mes yeux. Cette émotion me hante depuis trois décennies : le désespoir, trente putain d’années à ne faire ressurgir que le pire pour pallier au vide du meilleur qui s’est fait la malle en même temps qu’une tornade blonde.

Rongé, c’est sur le comptoir que je dépose mes coudes et courbe l’échine. Assez pour que mes paluches glissent dans ma courte tignasse et arrachent mon cuir chevelu douloureux à force de trop penser. Et puis les mouvements perceptibles qui se rapprochent repoussent aussitôt la faiblesse. Mes traits se durcissent, mon dos se redresse et l’ombre de l’arrogance flotte à nouveau sur ma tronche. Le flegme renfilé, j’accueille la blonde d’un rictus sans joie, froid et distant. J’arque un sourcil face à la boisson qu’elle dépose sur la surface lisse et questionne d’un regard inquisiteur l’herboriste quant à la boîte de métal qui rejoint la tasse. « Ça te bouffe, pas vrai ? », entrée en matière quelque peu indélicate. Si je ne connais pas Nevada sur le bout des doigts, il est facile de deviner qu'aucune méchanceté ne se cache dans la douceur presque irritante de ses yeux : « Cette envie d’essayer d’aider le monde et d’voir que certains cas sont déjà désespérés malgré tout. Comme moi. ». Un rictus cette fois plus carnassier s’étire sur mes lèvres tandis que mes iris de zinc s’enfoncent dans ses prunelles. « Tu n’es pas mauvaise Nev’… », surnom jamais utilisé qui franchit pourtant la barrière de ma bouche venimeuse, la fausse sympathie ne témoigne que de mon doute concernant ses intentions réelles. Alors c’est la tasse fumante aux fragrances désagréables que je désigne d’un rapide mouvement de barbe pour continuer : « Et t’es bien coopérative pour quelqu’un qui se démène depuis des années à ramener un type vers la lumière. ». J’me marre, presque, d’un simple souffle moqueur qui s’extirpe de mes narines dilatées. Un type ? Évidemment que je parle de Caïn, mon acolyte, mon frère avec qui je sillonne les ténèbres d’un même pas conquérant et qui perd un peu plus la boule dès qu’elle est dans les parages.

Alors d’un doigt lourd et las, je pousse et fais glisser le mug en direction de la blonde juste avant de tapoter le bois. « Je t’en prie, tu vas pas m’laisser boire seul… Ça sera la dernière volonté du condamné. », léger sourire ironique de circonstance alors que mes billes remontent à nouveau se planter dans les siennes, c’est évident qu’elle se fout d’ma gueule. « Ton poison a l’air vraiment dégueulasse mais j’suis moins sûr de ses vertus mortelles. ». Cette fois, c’est une grimace sarcastique qui déforme ma trogne masculine et qui fait tiquer ma lèvre supérieure. Un reniflement fugace, nez qui se retrousse et narines qui se dilatent, je détourne mon regard tempétueux vers l’extérieur avant de le ramener sur l’herboriste. « C’était pourtant la chance à saisir. Personne ne t’aurait soupçonné… Alors pourquoi tu m’files une tisane à la con ? ». Ouais, pourquoi faut-il qu’elle s’acharne à pratiquer l’empathie ? Je saisie vite que la réponse m’importe finalement peu, parce qu’elle m’irritera plus que de raison. Alor je soupire sèchement et me résigne en poussant un grognement d’outre tombe. C’est un whisky qu’il me faut désormais. Un putain de whisky irlandais de vingt-et-un ans d’âge si possible. Mais il n’y a qu'un putain de faux poison qui me nargue. Et c’est bien suffisant pour coller l’amertume de mes ressentis à mon palais. Tasse que j’attrape finalement et attiré vers moi pour en sniffer les odeurs. Une réelle grimace tord mon visage dur alors qu’un second grondement résonne. « Ta bonté te perd déjà Nevada. », que j’articule enfin avant de boire rageusement une rasade de son remède dégueulasse et que je peine à garder en bouche. Souffle et grommèlement, j’avale difficilement l’infâme liquide brûlant qui pourtant ravive sombrement mes sens, et glisse entre mes dents serrées : « J’espère au moins que ça m’fera pioncer. ».

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(#) Re: Ce n'est pas la solution (Pv Alastair)    Lun 10 Mai - 12:14


Ce n'est pas ainsi que ça ira mieux
@Alastair O'Connor & Nevada Koad
Si quelqu'un t'avais dit qu'un jour tu verrais le grand Alastair dans ta boutique, franchement, tu lui aurais rit au nez. Honnêtement, qu'est-ce qu'il pourrait bien faire chez toi ? Qu'est-ce qu'il pourrait bien chercher chez toi ? Pas grand chose, soyons clair. Ici, il n'y a pas d'arme, et les poisons que je crée, je ne les vends pas vu que ce sont les antidotes que je vends. C'est peut-être bien pour cela que tu le regardes avec une tête d'ahuri quelques instants. Et puis la discussion commence, une discussion que tu ne pensais pas avoir et clairement, quelque chose te fait tiquer. Est-ce qu'il a les mêmes problèmes que Caïn avec son immortalité ? Ou alors est-ce autre chose ? Il semble ronger par un mal que tu ne peux pas atteindre. « Tu te trompes Al. Ce n'est pas parce que tu t'estimes déjà perdu que ça l'est forcément. Ce n'est pas parce que tu insistes pour être le diable que tu l'es forcément. Rien n'est réellement figé dans l'existence et c'est probablement pour ça que je continue à me battre pour toi, pour vous et que je continuerais encore, peu importe ce que cela me demande comme effort. » Idéaliste hein ? Étonnamment réaliste sur ces choses-là. Tu es persuadée que rien n'est réellement figé dans le monde, que rien ne le sera jamais. Tu es persuadée que les choses peuvent changer et les mentalités aussi. Pour toi, personne n'est réellement désespéré, ni même perdu, tant que tu n'as pas tout fait pour que cela change, alors, il reste de l'espoir. Un espoir ténu selon lui, mais un espoir tout de même que tu comptes entretenir, qu'importe ce que cela te demande. « Il paraît... » Tu n'affirmes, ni ne confirmes. Certes, aucune once de méchanceté ne parcourt ton corps, mais il t'es aussi arrivé de souhaiter la mort d'autres. Est-ce que cela fait de toi quelqu'un de mauvais ?

La façon dont les gens en voient d'autres est différente, si les gens autour de toi estiment que tu n'es pas mauvaise, ce n'est pas pour autant que tu ne peux pas l'être. « Ce type en question compte beaucoup pour quelqu'un que j'aime comme une sœur. Bien évidemment que je m'efforce de ramener un peu de lumière dans sa vie. Cela ne veut pas dire que je ne ferais pas de même pour toi. » Tu hausses les épaules, ils ne comprennent pas pourquoi, mais cela importe peu. Ta façon d'être ne changera pas parce qu'ils le décident, tu seras encore et toujours cette fille qui ne cherche qu'à sortir les gens de l'enfer dans lequel ils se mettent. C'est ainsi que sont les choses, et c'est bien pour cela que tu lui tends une tisane. Tu sais déjà qu'il va déceler qu'il n'a rien d'un poison. Alors à sa première phrase, tu hausses les épaules. Et à sa seconde encore plus. Qu'est-ce que tu pourrais dire d'autres de toute façon ? Par contre tu ne peux pas te taire à sa phrase suivante et c'est ton regard dans le sien que tu reprends. « Pourquoi ? Je vais te dire les deux réponses. D'une, il est hors de question que je t'empoisonne. Je ne sais pas pourquoi tu as tellement envie de mourir, mais je suis persuadée que tu ne peux pas être assez stupide pour te dire que je l'aurais fait volontairement. Quant à la seconde raison... » Est-ce que c'est une bonne idée de lui dire ? Bah de toute façon advienne que pourra. « Je crée effectivement pas mal de poison, mais uniquement pour en créer des antidotes. Et pour en connaître les effets, je les ai déjà toujours testés sur moi. Si un poison avait fonctionné, vous auriez été les premiers au courant. » Rien n'a pu te tuer. Enfin... Si, tu es bien morte, mais tu es revenue à la vie rapidement. Finalement, même le plus puissant poison du monde ne peut pas mettre fin à l'immortalité visiblement.

« Personne ne peut mourir tant que son heure n'est pas venue. » Tu le vois prendre la tasse et un petit sourire étire tes lèvres quand il fait une grimace. « C'est pour m'avoir demandé de t'empoisonner ! » Que tu répliques à l'odeur quelque peu désagréable de la mixture. « Peut-être oui. Ou peut-être suis-je déjà perdue. » Qui sait.. Les choses sont toujours compliquées, la vie en elle-même l'est totalement. Mais tu es étonnée qu'il boive le breuvage que tu as préparé. Toi, tu te serais méfié un minimum. Les gens comme toi ont des idéaux et surtout ils aiment aider plus que tout. Tu es étonnée qu'il n'ait pas pensé que ce breuvage puisse être plus qu'une tisane, alors quand sa phrase résonne dans la boutique, tu souris doucement. « Pas tellement. Cela va détendre tes muscles, te faire évacuer une partie du stress qui te contracte sans cesse et... » Tu souris d'autant plus. « Cela va te rendre plus coopératif pour répondre aux questions que je risque de te poser. En plus comme il y a un relaxant musculaire, tu ne vas pas trop pouvoir bouger comme tu veux, c'est parfait. » Tu le regardes doucement, aucune sournoiserie ne teint tes pupilles. Tu as juste envie de l'aider et la meilleure façon de savoir pourquoi il veut tant mourir c'est de le questionner. « Tu devrais venir avec moi dans l'arrière boutique. Y'a un petit lit de camp, tu devrais juste y passer. » Parce que certes, le relaxant musculaire ne fait pas dormir, mais il rend les membres très mous et tu doutes qu'il puisse rester debout, et même assis. Alors tu contournes le comptoir et malgré votre différence de taille, tu l'aides pour le déplacer jusqu'au lit de camp. « Reposes-toi un peu, je viendrais te voir dans quelques minutes. » La clochette teinte juste à ce moment-là et c'est avec un sourire recomposé que tu t'occupes de ta cliente avant finalement de revenir vers lui. « Alors Al, je n'ai qu'une question. Pourquoi veux-tu tellement y passer ? »


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(#) Re: Ce n'est pas la solution (Pv Alastair)    Mer 9 Juin - 11:36


Ce n'est pas ainsi que ça ira mieux
Nevada & Alastair


Les grommèlements s’entassent dans ma gorge, mais c’est uniquement un sourire crispé de crocs serrés que je dévoile à chaque répartie de la blonde. « Bordel Nevada, j’comprendrai jamais c'qui se trame dans ta foutue caboche… », nouveau grognement avant de reprendre d’un soupire insensible : « … encore faudrait-il que ça m'intéresse. ». Plus bas, j’en écrase la nuque pour tourner lentement mon regarde vide vers les vitres qui donnent sur l’extérieur. La vie continue avec ou sans des pourris dans mon genre, malgré mes efforts pour la faire disparaître de cette Terre. Mais elle a eu un semblant de sens quand Ceallach était à mes côtés, c’est sûrement pour cette raison que j’lui ai laissé du répit, que j’ai profité d’elle à mes propres fins. Y avait un infime espoir quand l’irlandaise s’insinuait dans mon espace et s’faisait une place sous mes côtés, dans chaque foutue fibre de mon corps d’immortel. Y avait une putain de lueur, quand elle posait ses yeux de glace sur moi et qu'elle me charmait d’un simple sourire provoquant mais ô combien désarmant…

Alors je bois cette putain de mixture dégueulasse qui agresse mes narines sensibles. Geste rageur qui ne réclame qu’à virer ces putains d’émotions de ma caboche. Si ce poison ne me tue pas, j’espère au moins qu’il me plongera dans une agonie terrible au point d’ne plus pouvoir véritablement penser. Parce que c’est ça qui me bouffe et qui me tue : ces saloperies d’souvenirs, ces satanées lames de rasoir qui écorchent un peu plus mon âme esseulée. C’est cette tête blonde et c'corps parfait qui m’font mal, c’est cette répartie cinglante et c'caractère de feu qui m’détruisent : parce que c’est vaporeux, c’est brumeux, faux, mort et insaisissable maintenant. Si la vie autour de moi n’avait déjà pas d’sens à mes yeux, aujourd’hui il n’est plus que l’ombre d'un passé détruit. Cette terre, cette existence là : ce n’est que les limbes dans lesquelles j’erre en attendant d'retrouver les flammes de l’enfer. Quoiqu’à y regarder de plus près, j’y suis ouais, j’y suis déjà au Bagne. Et seul l’sang sous mes doigts, la haine au corps continuent de combler ce vide destructeur.

J’crois que j’délire avec sa putain d’tisane. A juger un spectre blond et sulfureux sous ma rétine défaillante avant qu’il ne se déforme en une entité sombre à la faucheuse rutilante. J’me marre, de c’genre de rire faux et blanc, sans fond, sans vie. Juste la médiocrité d’mon existence et l’ironie d’ma vie qui y vibre salement. « Mon heure a déjà expirée depuis un bail, Nev’. On est des putains de zombies, tu piges ça ? », le regard de zinc qui s’visse aux billes trop douces de la blonde : ce qui j’y décèle est pire qu’une putain d’balle qui transperce un poumon. Ça comprime les alvéoles d’un coup sec et pervers jusqu’à m’priver d’mon souffle. La lumière qu’elle dégage est bien trop aveuglante pour un type comme moi qui joue dans les ténèbres depuis toujours. J’comprends Caïn d’un côté, même si j’pourrai lui tabasser le crâne jusqu’à c’qu’il craquelle et laisse une faille s’former pour glisser un rayon d’Nevada. Il est maudit d’une telle chance, et même lui n’sait pas quoi en faire. « J’retire c’que j’ai dit… t’es une foutue peste ! ». Parce que j’le sens, les effets qui commencent à s’pointer. Tout c’qu’elle m'énumère se passe,  commencer par mes bras qui s’alourdissent à vue d’œil et ma caboche qui tourne sans même bouger.

Y a même une fraction d’seconde où j’la vois Ceallach, m’sourire et m’appeler, me narguer et m’allumer. Puis la vision s’dissipe aussi vite pour tomber nez à nez avec une minuscule herboriste qui passe déjà sa silhouette sous ma carcasse imposante. « Bordel… », je grogne entre mes dents serrées, les babines retroussées tel un fauve contrarié. « Une satanée peste ouais…», que j’répète pour la forme en constatant qu’mes guiboles commencent à plier. Et un pas bancal devant l’autre, je n’fais que suivre la blonde sans réellement savoir pourquoi. P’t’être que j’espère encore que j’pioncerai sans jamais m’réveiller. « C’est un putain d’whisky que j’aurai dû te d’mander. », même ma mâchoire se disloque lentement. Foutu poison d’mes couilles. J’aurai dû continuer à m’exploser l’citron, à jouer à la roulette russe, ça aurait sûrement été plus rapide pour enchaîner les morts jusqu’à la plus fatale. Ça aussi, c’est dérisoire, c’est risible : au point où un éclat graveleux s’échappe de ma gorge à l’instant où j’me laisse tomber dans c’te foutue couchette de fortune. Un autre geste rageur bien que mollasson, j’m’arrache à la proximité de la blonde, l’air de dire que d’son aide, j’en ai clairement pas besoin. Et pourtant j’suis là, j’ai poussé sa saloperie d’porte pour lui réclamer un poison létal.

Et j’sais pas combien d’temps j’me suis assoupi, mais j’ai la gueule en vrac, les tempes qui tapent au ralenti et les membres ankylosés. Même le plafond tourne et tourne encore, dans c’te danse macabre et presque appréciable. « Alors Al, je n’ai qu’une question. Pourquoi veux-tu tellement y passer ? », c’te voix déglingue ma tête, compresse ma cervelle. Putain d’gueule de bois ! J’grimace, difficilement, mais encore une fois, c’est un grognement animal qui fait vibrer mes cordes vocales. « J’sais qu’t’es folle de lui… », rien d’mieux que d’lui balancer sa propre condition en pleine face. Et j’me bidonne, salement, vicieusement en continuant : « J’ai pas besoin d’te connaître pour savoir qu’t’as un grain pour autant t’y attacher. ». Est-ce qu’il faut vraiment que j’précise de qui j’parles ? Non… Nevada n’est pas stupide, pas vrai ? « Elle est six pieds sous terre. A cause de moi. Et elle m’a laissé qu’la précision d’son souvenir pour me rappeler la douleur qu’ça engendre... ». Grondement d’outre-tombe, j’essaie d’me redresser, mais en vain. J’relâche ma tronche contrariée, et la renfonce dans le matelas, allant pincer douloureusement l’arrête de mon nez. « C’était beaucoup plus simple quand on vous avez pas dans les pattes. Vous êtes des putains d’faiblesses. ». Mauvais, j’contracte mes mâchoires, broie mes molaires : parce que la faiblesse j’déteste ça, elle me rappelle à quel point elle nous rend vulnérable et pathétique. De p’tites merde impuissantes devant une éternité à gamberger et ronger son frein. « J’pourrai foutre c'te maudite terre à feu et à sang qu'ça m’suffirait plus… », et ça, j'le sais malgré moi depuis qu’le sang de tous ces fils de pute qui l'ont tué macule mes paluches.

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(#) Re: Ce n'est pas la solution (Pv Alastair)    Lun 12 Juil - 17:03


Ce n'est pas ainsi que ça ira mieux
@Alastair O'Connor & Nevada Koad
Ton regard se pose sur lui et un haussement d'épaule te prend au moment de sa phrase. « Je comprendrais jamais non plus ce qui se trame dans la tienne, même si ça m'intéresse. » Une façon de lui dire que tu tiens à lui malgré tout ? Peut-être un petit peu. C'est vrai, tu ne le connais pas réellement. Tu n'as pas appris à le connaître au final, trop focalisé sur Caïn ou alors tout simplement parce qu'il n'aime pas se laisser approcher. Il est pire qu'un animal effarouché, mais au fond, cela t'importe peu. Tu l'aimes bien quand même, malgré tout ce qu'il peut dire, tout ce qu'il pourrait faire, tout ce qu'il est, tout ce qu'il a fait et probablement tout ce qu'il fera. Ce genre de choses se font d'elles-mêmes, peut-être parce qu'il est immortel comme toi, ou plutôt parce que Caïn tient à lui. Un soupir léger t'échappe, tout se rapporte toujours à cet empêcheur de tourner en rond et ça t'agace par moment, mais peu importe. Tu attends qu'il boive la mixture et la grimace qu'il tire te fait presque sourire. Tu laisses la boisson faire son effet, heureusement, c'est assez rapide. « Je le sais, ça. Tu n'es pas le seul à chercher un moyen d'en finir. Mais toutes les connaissances du monde ne m'ont servi à rien. Le tic tac de notre existence ne nous appartient pas malheureusement. » Et ça ne te plaît pas, soyons honnête. Alors certes, cette immortalité te sert d'une façon unique, ne serait-ce qu'à tester des poisons virulents pour en créer des antidotes puissants. Malgré tout, tu espères un jour pouvoir décider de quand tu mourras. « Ah oui ? » Cette fois-ci tu souris de toutes tes dents alors qu'il commence à se ramollir, sans mauvais jeu de mot. Tu l'embarques donc à l'arrière de la boutique, le posant sur le lit de camp trop grand pour toi, mais juste assez pour lui.

« Au grand maux les grands remèdes. Parfois, il faut savoir être peste pour attraper un râleur de première. Et puis franchement Al, tu viens me voir pour que je te tue. Tu savais déjà que je ne le ferais pas. » Tu hausses doucement les épaules et sourit d'autant plus. « J'en ai un avec une petite touche très particulière qui vient d’Écosse. Une connaissance qui distille son propre whisky, il te plairait... Je pense. » Tu lui en donneras un verre lorsque la mixture se sera évanouie de son sang. Une fois revenu, tu vérifies que la suggestion fonctionne en ne posant qu'une seule et unique question. Seulement, tu ne t'attendais clairement pas à ce qu'il commence ainsi. Est-ce que cela t'étonnes réellement ? Au fond, tu ne devrais pas, tu connais son caractère têtu, son besoin d'avoir toujours le dessus sur tout. Mais là, devant lui, tu n'as pas envie de mentir ou de prétendre que tu ne vois pas de quoi il parle. « Je ne vais pas le nier. » Je sais qui est celui dont il parle, je sais aussi que personne n'est dupe, ou alors peut-être seulement nous deux. Peu importe. « Peut-être oui. Peut-être pas. Il y a des choses qu'on ne contrôle pas, celle-ci en fait partie. » Même si tu sais qu'il se fiche pas mal de ce que tu ressens. Ou peut-être qu'il s'y intéresse un minimum parce que c'est son pote ? Tu n'y crois pas réellement, mais tu ne fais pas de cas de tout ça. Tu préfères quand les gens se fichent pas mal de ta vie, c'est mieux comme ça. « Ah l'amour. Visiblement, je ne suis pas la seule à être un cas perdu. » Après tout, c'est son cas aussi. Qui aurait cru que le grand méchant Alastair en pincerait pour une femme. Cela te fait sourire, mais d'un autre côté, ça ne t'étonne pas plus que cela.

Derrière leur tête dure se cache un morceau de cœur qui sait aimer, tu le sais mieux que quiconque. Un soupir t'échappes à ses remarques suivantes. « Je comprends. » Parce que c'est la vérité. Il y a une chose que tu n'as jamais dit à personne et que tu tairas une fois de plus, mais même ton cœur de bisounours peut s'endurcir quand il le faut. « Je ne vais pas te dire que ça passera. Je ne vais pas te dire que ce sera plus facile avec le temps. Ça ne servirait à rien parce que même si ça le devient, tu n'oublies jamais et la douleur ne disparaît jamais entièrement. » Un léger soupir s'échappe de tes lèvres. Tu te souviens encore de Henry, de cette sensation qu'il faisait naître en toi. Rien à voir avec ce que Caïn allume dans tes veines chaque fois que vous vous rencontrez, mais tout de même. La douleur reste toujours fichée dans un coin de ton être, te rappelant avec une régularité constante que les pertes font mal. « Il y a des tas de choses que je pourrais te dire, mais tu t'en ficherais pas mal. Par contre, je trouve ça un poil minable de te laisser aller alors qu'elle a donné sa vie pour toi. » Autant utiliser un peu de ce qu'il distille constamment dans ses paroles. « Tu ne fais pas réellement honneur à sa mémoire. Pourquoi ne vis-tu pas pour faire vivre son souvenir, plutôt que de tenter de mourir pour oublier qui elle était ? » Tu le regardes intensément et reprends, autant en profiter tant que la suggestion est encore en place. « Parle-moi d'elle. S’il te plaît. »


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(#) Re: Ce n'est pas la solution (Pv Alastair)    Dim 29 Aoû - 1:53


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Les grognements sourds résonnent, traduisant le putain de désintérêt que je voues aux réponses de l’herboriste, reflétant pourtant l’écoute ridiculement attentive. Le bras est lourd lorsqu’il réussit finalement à retomber sur ma tronche, dissimulant mes traits blessés et presque paralysés dans ce sourire crispé de souffrance. Mes tympans saignent à écouter Nevada : elle ne nie pas, plaisante, charrie et je perçois même les sourires dans sa voix posée et douce. Et puis ces fameuses paroles, la pitié qu’elle dégoise de son calme olympien, imperturbable. A c’t’heure-ci j’me demande même lequel de nous deux est l’plus sensible à ne trouver aucune pique d’émotions dans ses vibratos réguliers. A tel point que j’penche ma trogne comme j’le peux, façon d’la guetter du coin d’mon œil morne et de m’assurer qu’elle n’est pas un d’ces foutus robots. Mais elle apparaît là, sous le zinc de mes iris fatigués, comme un ange entre les ombres, une auréole de sagesse et de bon sens. Tout ce que je hais, tout ce que je fuis. Mais elle reste inchangée, cette immortelle qui traverse les époques avec ses mêmes convictions et ses mêmes ambitions. Elle m’a jamais vraiment détesté, et pourtant j’ai bien tenté d’retourner le monde contre moi. A croire que Nevada vaut bien mieux que ça, à croire qu’elle veut voir aut’chose que c’qu’on lui montre.

J’m’en redresse légèrement, testant les limites de ma charpente endolorie. Accoudé dans le matelas, mon poids fait trembler mes biceps diminués que j’maintiens fermement en fondation. Et sous mes sourcils éternellement froncés, je dévisage la blonde, tente probablement de dominer l’échange et d’la restituer au rang d’apeurée. En vain. Elle maintient le cap, soutient le regard et ça m’enrage plus que de raison. Et le rire, tranchant, moqueur, avant d’retomber lourdement dans la couche : «  Tu m’comprends Nev’ ? T’as vu la seule personne que t’aimes s’faire transpercer la peau sous tes yeux ? Tu l’as vu s’vider d’son sang sans même avoir pu la rassurer pendant qu’elle te quitte ? Dis-moi tout Nevada, j’suis curieux d’savoir c’que ça fait… ». Parce que oui, la mort de Ceallach est restée coincée dans ma gorge, remonte la bile chaque fois que j’y pense, et transperce le cœur comme des putains d’aiguilles de Vaudou. Alors la langue claque et le tic est nerveux, sale quand j’reprends : « Ah mais non, putain !  J’sais c’que ça fait, en fait. Épargnes-moi tes leçons… ».

Le soupire railleur se suspend pourtant brutalement. Si la carcasse est sédatée, la cervelle s’allume et s’enflamme à l’instar du regard polaire qui s’embrase. Les crocs s’allongent alors que la bile remonte et feule : « Tu sais pas d’quoi tu parles Nevada, ferme-la avec tes putains d’morales. ». Le corps se redresse vivement, bien qu’entravé par le poison qui sillonne encore mes veines. Grimace, douleur, courbature : les muscles tiraillent et m’arrachent un grognement ravalé et sourd. « Qu’est ce que t’y connais en mémoire, hein ? Sorcière qui s’fout tous les poisons qu’elle peut dans l’gosier en espérant elle aussi crever ? J’me trompes ? Dis-moi vraiment si j’me trompes, Koad ! ». Et même si la langue est fielleuse, elle reste voilée par le venin que la sorcière m’a administré et qui peine à se dissoudre. Un soupire de plus, rageur, à chaud : « J’veux pas oublier qui elle est, j’veux la rejoindre plus rapidement ! Ça comble ta morale ? ». Merde ! Fait chier ! La bouche est pâteuse, la langue gonflée, la gorge sèche. Et le crâne retombe dans le matelas, une déglutition pénible qui rappelle à la douleur. Qui rappelle aux souvenirs. Qui rappelle à ma putain d’condition d’immortel et du fardeau dégueulasse que j’me paie. D’un myocarde incomplet et d’une dette de sang jamais vraiment assouvie. Les doigts calleux viennent à pincer l’arrête de mon nez, assez fort pour tenter d’enfoncer mes yeux dans mes orbites et qui sait, soulager la migraine dévorante. Pourtant… y a Ceallach qui défile toujours derrière les paupières : « Tu l’aurais probablement adoré, puisque t’aime tout l’monde. Voire même adulé. Elle était différente. Butée, révoltée, complètement barje… Elle était ouais… c’est ça son seul défaut. »
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