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(#) (jottie) ♠ when it keeps following us    Dim 14 Fév - 19:53


“when it keeps following us” & @Dottie Sinclair - Il erre entre les branches. Certaines viennent fouetter son visage humide de sueur. Il se sent épuisé mais a pourtant les yeux bien ouverts. Cela fait déjà bien longtemps qu’il avance pour se contenter d’avancer. Aller tout droit. Continuer sur la même ligne le ferait forcément sortir de ce dédale de plantes qui n’en finit pas, n’est-ce pas ? Il trébuche, tête la première dans les rares feuilles mortes, fronce le nez de se retrouver face à l’un de ces nombreux insecte, se relève puis s’arrête un instant, baisse les yeux sur le mille-pattes et l’attrape sauvagement. D’un geste, il le frappe contre le tronc d’un arbre, a une grimace de dégoût, ferme les yeux, croque et avale. Mieux que rien. Il reprend sa route, sac troué sur le dos. Il avance encore et encore jusqu’à ce que la nuit ne commence à tomber. Plusieurs fois il chute, hurle, se relève et recommence. Encore et encore. Comme un éternel rituel qui ne s’arrête jamais. La forêt n’a pas de fin. Il s’enfonce toujours plus profondément peu importe ce qu’il décide de faire. Pas âme qui vive entre ces branches. Rien que la chaleur, l’humidité, le danger et la mort. Une fois. Deux fois. Trois fois. Chaque inspiration revient. Et il recommence. Il avance. Il s’arrête. Il hurle. Il avance. Il s’arrête. Il se frappe la tête avec une pierre. Il se réveille. Il hurle. Il avance…

Il ouvre grand les yeux dans une inspiration et se redresse dans le lit, main contre la poitrine. Son cœur bat derrière ses ongles qui serrent sa peau pour s’assurer qu’il est bien là, dans cette chambre. Des perles de sueur froide glissent lentement à ses tempes et il tremble comme une feuille. C’était la troisième fois cette semaine. James avait des périodes comme ça, où les souvenirs prenaient plus d’ampleur qu’à d’autres. En temps normal, il pensait réussir à gérer mais la réalité était toute autre. Il jette un coup d’œil à la silhouette féminine allongée à ses côtés et il calme sa respiration, soulagé qu’elle ne se soit pas réveillée en sursaut par sa faute. Se focaliser sur la réalité de sa présence entre les draps l’aide à s’apaiser, et il prend conscience de ses ongles qui s’enfoncent un peu trop dans sa peau. Relâchant la pression, il ne parvient toutefois pas à calmer ses tremblements compulsifs et glisse ses jambes hors du lit. Lorsque ses pieds se posent sur le sol froid, il accepte enfin de ne pas être perdu au milieu de cette forêt de plantes infernale. Soulagé de ne pas sentir de chaleur extrême ou même humide en ces lieux. Je suis à Budapest, nous sommes en 2021 qu’il se répète en boucle durant de longues secondes, coudes posés sur ses genoux et tête pendante entre ses épaules, le regard rivé vers le sol. James ne saurait dire combien de temps s’écoule ainsi, lui perdu dans une volonté farouche de ne pas céder aux vagues des images qui reviennent le hanter. Les nerfs à fleur de peau, lorsque le matelas s’agite et que Dottie se réveille à son tour en sursaut, James sursaute avec elle et en tombe par terre, fesses les premières. Dans la hâte, il n’est pas parvenu à s’emparer du drap et c’est donc nu comme un ver qu’il subit la morsure du froid. Néanmoins, aussitôt tombé, aussitôt relevé et il se reglisse sous les draps pour se rapprocher de Dottie. « C’est bon, je suis là. » qu’il murmure en venant poser une main contre son épaule pour ne pas lui faire peur. Il sait combien il est facile de se croire encore en plein cauchemar ou vision tout en ayant les yeux parfaitement ouverts. Une fois qu’elle paraît s’être habituée à son contact, sa main glisse lentement jusqu’à sa joue, puis, il se fige.

L’odeur du sang lui parvient jusqu’aux narines, aussi fort que lorsqu’il l’a vécu. Ce n’est qu’une illusion, mais elle paraît si réelle qu’il en frémit de l’intérieur. Pas encore. Il l’a tenu quelques secondes à peine entre ses mains, ce petit être, et le souvenir est toujours aussi vivace que la première fois, sauf que ce n’est pas le sien. Du point de vue extérieur, James s’est comme figé l’espace d’un instant, les yeux fermés. Un temps très court mais qui semble être une éternité pour lui. Non décidément, cette nuit était… Compliquée. Dans la précipitation, il voudrait retirer sa main mais ne le fait pas. Se force à ne pas le faire et à rouvrir les yeux. Des yeux brillants, emplis de douleur car ce n’est pas sa propre souffrance de ce jour-là qu’il ressent, mais belle et bien celle de la jeune femme qu’il est en train de prendre lentement dans ses bras. C’est comme avoir le souffle coupé, l’impression cuisante de se noyer. James manque d’air, inspire plus fort et finit par chasser les images. « Ce n’est rien. Ça va. » qu’il lâche d’une voix rauque, peu convaincante il en conçoit. Au lieu de faire demi-tour, il la serre un peu plus tout en veillant à ce qu’elle ne se sente jamais coincée dans ses bras. Il sait sa claustrophobie, et a bien conscience que par leur différence de taille elle pourrait se sentir un peu trop enveloppée de ses bras. « Prends ton temps Dott’, ça va passer. ». Il ne lui demande pas ce qu’elle a vue, car il sait qu’elle n’est pas souvent prompte à en parler. Voir jamais, en réalité. Ses iris se sont teintées d’un bleu plus foncé malgré lui, mais il n’en a pas conscience, focalisé sur la jeune femme entre ses bras. Car il n’y a qu’elle qui compte. Lui… Il saura faire avec.    



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(#) Re: (jottie) ♠ when it keeps following us    Mer 17 Fév - 22:03


“when it keeps following us” & @James Lawrence -

Trouver la photo était un accident.

Tombée sur le sol doucement, feuille morte en automne. L’image est saisissante et l’espace d’un instant Dottie est si surprise par sa découverte qu’elle manque de laisser échapper la pile de partitions d’où la photo s’est échappée.

L’image est ancienne, mais quelqu’un en a clairement pris soin. L’un des coins est légèrement plié, comme après avoir passé trop longtemps dans une poche, comme une chose précieuse que l’on garde près de son cœur, comme une chose aimée. Elle descend du tabouret sur lequel elle est montée pour atteindre les affaires de James, toujours trop hautes pour elle. Ses mains tremblent légèrement, lorsqu’elle se penche pour ramasser la photo. La femme est ravissante, son visage précieux et délicat. Dottie n’a jamais vu l’image, bien sûr. Mais elle sait, presque instinctivement, qui s’est assise dans ses plus jolis vêtements, pour le photographe. Est-ce que James était là, hors champ, à lui sourire ?

Elle sait que trouver la photo était un accident.

Pourtant, elle ne peut s’empêcher d’être légèrement honteuse, à contempler le visage d’Abigaïl. Comme un secret qu’elle aurait arraché à James sans lui en demander la permission, comme si voir son joli visage la rendait plus réelle. Tangible. Elle se saisit de la photo, doucement, pour ne pas l’abimer, avant de la glisser entre deux partitions de Rachmaninov. Elle demandera à James de lui donner ce qu’elle cherche. Il se moquera, gentiment, tendrement, de sa petite taille et Dottie prétendra ne jamais avoir vu la photo. Prétendra que l’image souriante de la femme que James a aimée n’est pas imprimée sur ses poumons, comme un négatif abimé et déformé qui l’empêche de respirer.

Parfois, Dottie rêve qu’elle se noie. Encore et encore. Ce ne sont pas toujours des souvenirs. Pas toujours la même peur panique de se réveiller dans le silence et le noir absolu, les oreilles douloureuses à cause de la pression, ses cris étouffés par l’eau, se débattement vainement avant que l’inconscience ne l’emporte. Ce soir, elle rêve d’Abigaïl. Elle n’est pas certaine, exactement, que la femme est Abigaïl. Mais les rêves sont ainsi faits, et Dottie sait que les pleurs qu’elle entend sont ceux de la femme sur la photo, même si elle ne la voit pas. Et la femme pleure, et la femme crie. Et il y a quelque chose de primal, que Dottie reconnait, qui résonne en elle comme une mauvaise symphonie, une mélodie coincée entre ses côtes. Il y a une qualité universelle, dans la douleur de perdre un enfant.

La première inspiration est toujours douloureuse. Comme pour lui prouver qu’elle est en vie.

Quelques secondes de confusions. La caresse de la peau de James contre la sienne. Un murmure dans la chambre faiblement éclairée par les lumières de Budapest, la ville endormie qui se dessine par la porte-fenêtre aux rideaux ouverts. Les mots rassurants qui se perdent au sommet de son crâne.

Il y a un endroit qu’elle aime plus que tout, une place qui semble faite pour elle, juste à la naissance de son cou, nichée contre sa clavicule. La peau délicate qu’il lui arrive de faire bleuir avec ses lèvres, comme une adolescente. La chaleur du sommeil ne l’a pas encore quitté, et elle se fond dans ses bras comme un gros chat paresseux. Elle dépose un baiser à la naissance de sa mâchoire, témoignage silencieux, pour le rassurer autant qu’elle. Il sent le savon, comme toujours et comme toujours cette idée la fait sourire. James, qui sent le savon et qui range toujours ses chaussettes dans le panier à linge. Sa main trouve à son tour son visage, un nouveau baiser déposé sur ses lèvres cette fois. Chaste et ensommeillé. Sa voix est rauque, encore engourdie par la nuit. « Ça va. Mauvais rêve. Pas une vision. Juste un mauvais rêve. » Elle passe une main dans ses cheveux, comme pour les ébouriffer encore un peu. Avant de glisser vers son nez et de s’arrêter quelques instants sur ses lèvres.

Elle repense à la photo. Au visage rond et heureux. À une femme qui elle aussi devait aimer ses cheveux, son nez, ses lèvres, qui devait avoir un endroit préféré sur sa peau, peut-être le même qu’elle, peut-être pas. Et soudainement Dottie veut savoir. Savoir si la peau d’Abigaïl était douce, si James aimait glisser sa main dans ses cheveux lorsqu’ils faisaient l’amour, jamais douloureusement, juste assez pour qu’elle gémisse son nom. Si elle aimait l’odeur du savon sur sa peau et les reflets dorés dans ses yeux.

Mais Dottie ne dit rien de tout cela. Dottie voudrait une bonne personne. Elle essaie. Elle essaie vraiment. Prends ses pensées, les verrouillent quelque part, là où elle garde toutes ses pensées monstrueuses et laides, cet endroit qui ne voit jamais la lumière et qu’elle lutte si fort, si fort à enfouir. Elle recule légèrement, jetant un coup d’œil aux lettres écarlates de l’horloge digitale. « Il est trois heures du matin, pourquoi tu ne dors pas ? »

Elle soupire. Trop éveillée à présent pour tenter de se rendormir immédiatement. À contrecœur, comme on s’extrait de la plaisante fraicheur de l’ombre un jour de soleil de plomb, elle se détache de James et de ses bras. Elle se tient nue, et la nuit semble soudainement être plus froide, plus sombre également. Dottie s’étire, ses bras d’abord, au-dessus de sa tête, puis ses jambes, sur la pointe des pieds comme pour atteindre le plafond, ballerine sortie de sa boite à musique. Sa robe de chambre est sur le sol, abandonné au pied du lit, la caresse de la soie contre sa peau. Un cadeau de Min-Ji, rare et précieux. Elle l’enfile sans un mot. Dans un coin de la pièce, Grace lève une oreille, mais semble décider que la distraction n’est pas assez intéressante pour la sortir de son panier. Ses pas sont silencieux, sur le sol en béton ciré, ses pieds nus, ses ongles vernis en bordeaux parce qu’elle trouve ça joli.

Elle ouvre la baie vitrée et sort sur la terrasse de leur chambre. Son paquet de cigarettes sur la petite table où il arrive à James d’écrire lorsqu’il n’arrive pas à dormir, témoin des matins paresseux où ils prennent leur petit déjeuner en faisant les mots croisés du New York Times ensemble. Elle allume une cigarette, accoudée à la rambarde. Le Danube brille comme un diamant, la ville est silencieuse et Dottie frissonne.

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Dernière édition par Dottie Sinclair le Jeu 18 Fév - 20:01, édité 1 fois
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(#) Re: (jottie) ♠ when it keeps following us    Jeu 18 Fév - 13:05


“when it keeps following us” & @Dottie Sinclair - Il y a des maux qui rongent. Des maux qui ne disparaîtront pas. Imperceptible mais pourtant bel et bien présents. Parfois ils sont criés avec force, parfois ils ne sont pas criés du tout. Simples images de glace, ton monocorde et calme plat. Trop de calme. Trop de silence. Chacun avait sa manière de les gérer. Après tout, ils étaient tous différents. D’un baiser déposé contre la ligne de sa mâchoire il sait ce qu’elle veut dire, le ressent d’autant plus parce qu’il la touche. Ainsi enveloppée dans ses bras sans que ses murmures ne viennent plus troubler le silence. Il laisse le temps au temps, la laisse s’éveiller convenablement, lentement. Sa main glisse contre sa peau annonciatrice de baiser volé et il s’autorise un léger sourire, rassuré par les mots. Pas de vision cette fois, juste un mauvais rêve. L’un de ceux qu’il aimerait être en mesure de chasser, mais parce qu’il en faisait lui aussi les frais, il savait la chose impossible. Il ne pourrait jamais la protéger de ça, ni elle, ni lui, ni même les autres. Il n’avait pas ce don-là. Et de toute évidence, cela ne serait pas une si bonne idée. Il en avait déjà fait les frais avec Iván. Plusieurs fois. Alors il accepte, James, se contente d’être là, lové contre elle en silence à la regarder de ses yeux clairs changeant souvent de couleur. Il ne dit rien lorsqu’elle ébouriffe un peu plus ses cheveux, ni ne dit quoi que ce soit à ses doigts contre ses lèvres. Pas un son, juste l’apaisement qu’il espère lui transmettre malgré l’angoisse qui noue encore son estomac. Sans qu’il n’en ait pris note toutefois, la jungle a disparu de la pièce. Ses branches et plantes ne le menacent plus. Pas depuis qu’il s’est focalisé sur elle.

Il ignore, les maux qui rongent Dottie en cet instant, réminiscences de la photo trouvée par accident. Il ne sait pas ce qui la trouble à ce point, mais quelque chose le fait, ça il le voit très clairement. Le sent via ce don qui est sien. Pas d’images pour le mettre sur la piste cependant. Pas même lorsque ses lèvres sont venus l’embrasser, ni lorsque leurs regards se sont croisés. Il est trois heures du matin, pourquoi tu ne dors pas ? Question légitime tandis que la jeune femme se libère de ses bras et se lève. Il y a soixante ans, James se serait encore retrouvé à rougir de la voir aussi à l’aise, à s’étirer ainsi nue hors du lit. Mais plus maintenant. Non pas qu’il ne sache plus rougir, au contraire, Dottie arrivait un peu trop bien à le faire rougir malgré tout. Mais ce simple geste, il s’y était habitué sans pour autant en détourner les yeux. Il n’en ratait jamais une seule miette, imaginant la manière dont il pourrait tracer ses courbes sur un carnet. Chose qu’il se refusait néanmoins, se cantonnant à ne dessiner que la faune et la flore. Jamais eux. Quand bien même il en crève d’envie. Notamment dans ces moments. Immortaliser l’image par le biais d’un crayon et non d’une photographie. Il y avait quelque chose de poétique dans le fait de sentir la mine glisser sur le papier, raccrocher parfois. Observer petit à petit le corps se construire, se détacher de la page blanche. Un moment éphémère où plus rien d’autre ne compte que cette envie de sublimer le sujet, la personne. L’âme.

Dottie s’échappe, sort sur la terrasse au beau milieu de la nuit noire percée des lumières de la ville endormie. James quitte les draps, enfilant un sous-vêtement et attrapant son propre peignoir. Pas en soie celui-là, rien de plus qu’un peignoir fonctionnel qu’il referme à la hâte pour sortir dehors à son tour. La fraîcheur de la nuit ne le surprend pas vraiment, en revanche, l’air qui s’engouffre sous son peignoir pour se rappeler à sa peau le fait frissonner. « Mauvais rêve. » qu’il lui répond enfin en venant s’accouder à côté d’elle, l’odeur de cigarette flottant jusqu’à ses narines. James dormait rarement une nuit entière. C’était comme si l’obscurité nocturne décidait de le torturer davantage lorsqu’il n’était pas occupé. Certaines nuits, il se mettait de lui-même sur cette terrasse, surtout en été, et il écrivait des pages et des pages. De recherches, de constats, de faits. Toutes sortes de choses, sauf sa vie. De temps en temps, il s’essayait à la poésie et Dottie pouvait retrouver une feuille déchirée de son carnet sous sa tasse de thé ou de café au petit matin accompagné d’une fleur fraîchement cueillie Dieu seul savait où. Il ne manquait jamais de petites attentions, avait appris à les peaufiner avec le temps. Mais cette nuit il n’y aurait pas de poésie, car Dottie était parfaitement éveillée et que leur sommeil semblait gâché. D’un geste, l’anglais vient passer son bras autour de la taille de la brune et la scrute en silence pendant quelques secondes. « Il y a quelque chose qui te tracasse… Qu’est-ce que c’est ? ». Se rapprochant d’elle, son nez vient presser doucement contre sa joue, son parfum se mêlant à l’odeur de nicotine. « Enfin… Si tu as envie d’en parler, évidemment. ». Les mots sont entrecoupés de silence, lèvres glissant à leur tour contre cette joue avant qu’il ne recule en se mordant la lèvre inférieure, retenant un sourire de percer à ses lèvres. Une des mèches foncées de Dottie était venue lui chatouiller le nez.    
 



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(#) Re: (jottie) ♠ when it keeps following us    Sam 27 Fév - 21:47


“when it keeps following us” & @James Lawrence -

Aimer James est facile. Parfois, Dottie à l’impression de l’avoir fait toute sa vie, de ne plus savoir comment était le monde avant James et sa présence. Aimer James est facile, car James est facile à aimer. Elle aime l’intensité avec laquelle il se passionne pour n’importe quel sujet, même les plus mondains, même lorsqu’il s’agit de savoir quel genre de lessive choisir et si la fleur de tiaré sera plus agréable que le jasmin. Elle aime sa manière de rougir jusqu’à la pointe des oreilles, ses joues brûlantes sous ses baisers, son éducation anglaise et puritaine qui donne à chacun de ses soupirs un goût d’interdit. Elle le connait par cœur, elle le connait si bien qu’elle a parfois du mal à distinguer ses émotions des siennes, du mal à imaginer sa vie sans lui.

Et c’était bien là le problème.

Elle ne se souvenait plus exactement, comment les choses avaient commencé. Elle était presque certaine que c’était elle, qui avait fini par l’embrasser, parce qu’il était trop poli pour le faire, trop précautionneux avec son jeune cœur d’immortelle. Peut-être qu’il avait compris, certainement, qu’il lui suffisait d’un rien pour la briser entre ses doigts. Et qui voudrait ce genre de responsabilité ? Mais James, sweet James, lui avait simplement souri en lui demandant si elle était sûre, vraiment sûre. Dottie n’était sûre de presque rien, pas plus aujourd’hui qu’il y a 60 ans. Mais elle était certaine qu’elle ne regretterait pas, même s’il finissait par se lasser d’elle, même si elle n’était rien d’autre qu’une distraction pour lui, quelque chose pour le détourner de sa solitude, occuper les années avec autre chose que des livres poussiéreux et ses conflits sans fin avec Iván. Elle pouvait faire ça pour lui, après tout ce qu’il avait fait pour elle.

À une époque, il n’y avait plus de lumière. Et Dottie était là, assise dans l’obscurité, épaisse comme la purée de pois. James avait été là. Il lui avait tenu la main jusqu’à ce que le jour se lève enfin, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus aussi terrifiée par la perspective de l’éternité. Ce n’était pas si grave certainement, si James était là, même juste pour un temps. Elle prendrait ce qu’il lui donne, elle arriverait à s’en satisfaire.

Elle se tourne légèrement vers lui, lorsqu’il la rejoint sur la terrasse. Le bout de ses orteils est glacé sur le carrelage, son nez également. Mais la fraicheur lui fait du bien, la peau de ses joues qui picote légèrement, le contraste avec la chaleur de son bras sur sa taille, de la solidité de son corps contre le sien. Elle fronce le nez, contrariée, mais peu surprise par sa sagacité sur son humeur. Elle pourrait lui mentir, il ferait semblant de la croire. Mais le mensonge ne va jamais très loin avec James et Dottie voudrait lui dire de ne pas s’en soucier, que ce ne sont pas des choses importantes. Elle ne lui répond pas immédiatement. Elle termine sa cigarette, qu’elle écrase dans le cendrier en forme de sabot, acheté dans une boutique de souvenir du centre-ville qu’elle avait trouvé si charmant qu’elle n’avait pas pu s’empêcher de revenir avec au loft. Rien que l’un des nombreux bibelots qu’elle accumulait, des bondieuseries de mauvais goût, les aimants en 3D pour son frigo et les tasses à messages ridicules où elle prenait un malin plaisir à servir leur café à Iván et Min-Ji juste pour voir leur tête.

Dottie aimait les objets, les choses qui lui rappelaient des endroits, des instants. Elle savait que les autres membres de leur constellation n’avaient pas le même attachement au matériel que celui qu’elle pouvait avoir. Min-Ji n’accordait d’importance qu’à sa collection de lames et Iván vivait dans une maison d’architecte en Suisse qui, d’après le site de l’agent immobilier où elle avait été fouiner, ressemblait plus à un mausolée qu’à un endroit habité. Peut-être que c’était pour cela, qu’elle insistait pour qu’ils aient leur chambre ici, même s’ils ne semblaient même pas s’en rendre compte ou y accorder la moindre importance. Elle changeait les draps toutes les semaines, mettait des fleurs dans la chambre de Min même si elle n’avait jamais fait aucun commentaire sur le sujet, jamais dans cette d’Iván de peur de contrarier son odorat sensible. Elle laissait simplement les sachets de lavande dans son placard, car il ne s’en était jamais plaint. Dottie aimait la domesticité, aimait l’idée d’un endroit à eux. Où Min pourrait enfin se poser, où Iván se sentirait chez lui, où James ne se réveillerait plus en sursaut la nuit et où Dottie pourrait veiller sur eux. Une idée stupide, utopie idiote pour laquelle ils lui riraient au nez. Pourtant, elle pouvait sentir l’absence brûlante, le manque qui ne dit pas son nom, murmuré parfois entre elle et James lorsqu’elle ose lui en parler.

Elle lui sourit, se fondant dans la chaleur de son corps dans la nuit silencieuse. Elle glisse ses mains entre les pans de son peignoir, les poses à la naissance ses hanches, n’importe quoi pour toucher sa peau. Avide et affamée de son contact, elle se met sur la pointe des pieds pour embrasser ses lèvres. Elles ont encore le goût du dentifrice et Dottie sourit contre sa bouche. Et Dottie prend et prends encore. Elle voudrait posséder et tout garder pour elle, égoïsme primaire qui lui donne le tournis. Elle voudrait plus, faire glisser son peignoir au sol, parcourir le corps de James jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien d’autre que lui et les étoiles au-dessus de Budapest, la fraicheur de la nuit sur ses cuisses et la friction du carrelage sur son dos. Mais cela ne serait pas juste. Pas quand James la regarde avec ses yeux honnêtes et son cœur en pâture.

Elle se détache à contrecœur, recule légèrement et soupire. « 60 ans et je n’ai jamais pensé à te demander si tu croyais au paradis James. » Elle enserre nerveusement ses avant-bras, pour se réchauffer, pour se donner du courage. « Est-ce que tu crois que ta femme est au paradis ? Est-ce qu’elle t’attend ? » Elle recule encore, détourne le regard. « Je ne t’ai pas non plus demandé, comme s’appelait ton fils » Elle tremble, légèrement à présent. Et elle refuse de céder aux larmes, refuse de céder à la panique. « Je sais même pas si c’était un garçon ou une fille. Moi, je sais même pas si mon bébé était un garçon ou une fille. J’ai pas voulu regarder, et Min est l’a emporté et j’ai même pas pris la peine de savoir, même pas pris la peine de lui donner un nom. » Elle s’assoit sur l’une des chaises, ses jambes faiblissant sous le poids de ses mots. « Si le paradis existe, tu crois qu’Abigaïl t’attend James ? Tu crois qu’elle t’attendra tout ce temps ? » Et qu’est-ce qu’il adviendra de moi, James, s’il n’y a personne pour m’attendre.


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(#) Re: (jottie) ♠ when it keeps following us    Mar 2 Mar - 14:03


“when it keeps following us” & @Dottie Sinclair -
Il ne brusque jamais, James. Pas lorsque cela concerne Dottie, car même si certains moments ne sont pas simples, il a toujours su comment faire. Elle n’est ni Iván ni Min. Avec elle, tout avait toujours coulé de source. De son bras lové délicatement autour de sa taille, à son corps qui se rapproche d’elle en silence. Il lui suffisait d’un geste, pour la sentir s’apaiser un peu. Mais cette nuit semblait différente, Dottie lui paraissait troublée par quelque chose qu’il ne pouvait apaiser. Un mal profond, de ceux qu’il connaissait bien. C’est dans ce silence qu’il ose l’interroger, l’odeur de nicotine venant chatouiller ses narines sans qu’il ne s’en offusque le moins du monde. Elle ne fumait pas assez pour qu’il ne se mette à la réprimander de trop consommer de cigarettes. Les secondes s’enchainent ainsi dans le bruit de la ville endormie, sans que jamais James ne s’impatiente. Il se contente d’être là, de regarder l’horizon comme il l’a déjà fait mille fois puis d’observer les traits de la jeune femme à ses côtés. La brise fraîche s’insinue sous son peignoir mais il ne dit rien. Il ne tarderait probablement pas à lui proposer de partager son immense peignoir pour qu’elle n’attrape pas froid, car il était comme ça. Il préférait attraper un rhume pour quelques heures plutôt que de voir la jeune femme être transie de froid. Il n’a cependant pas l’opportunité de le faire que Dottie se tourne vers lui, sourit et vient d’elle-même glisser ses bras sous le tissu pour y trouver la chaleur de son corps. Lui rendant un sourire, il referme les pans du peignoir sur elle, les enfermant ainsi tous les deux un instant en déposant un baiser sur son front. Nul besoin de mots dans ce genre de moments, il ressentait absolument tout, de ses propres émotions à celles qui enlaçaient tristement la jeune femme.

Il sentait l’envie, la lutte intérieure qui faisait rage en son sein. Des émotions contradictoires. Il répond à ses lèvres posées sur les siennes en un tendre baiser, en dépose un autre au coin de son sourire sans la quitter des yeux. Oui, avec Dottie c’était aussi simple que compliqué, mais de la même manière qu’avec les deux autres. Les rares problèmes qui les prenaient au corps étaient ceux du passé ou des banalités propre à n’importe quel couple. De ceux qu’il avait pu connaître avec Abby, au moins un temps car il n’avait été guère présent en fin de compte. Abby à qui il ne pensait pas en cet instant, jusqu’à ce que Dottie ne recule soudainement, se détachant de lui et de son peignoir. Il l’observe une seconde, haussant un sourcil interrogatif à son encontre, posant la question muette qu’est-ce qui ne va pas ? Pour la seconde fois. James la regarde s’écarter, croiser les bras contre elle pour se réchauffer. Cette fois il fait tomber le peignoir pour le lui glisser délicatement autour des épaules, tandis qu’elle ne se décide enfin à parler. L’anglais l’écoute en silence, revenant prendre place contre la rambarde et tournant le dos à la ville. Les premiers mots le surprennent, il ne comprend pas ce que la mention du Paradis vient faire ici mais respectueusement, il l’écoute. Il entend chaque parole, chaque syllabe qui quittent ses lèvres et montrent un peu plus son trouble. Il est évident, les émotions qui l’assaillent par vagues à être trop près d’elle. Il n’y a que ses vagues à elle qu’il tolère sans gants ou protections. Qu’il respire à pleins poumons. Est-ce que tu crois que ta femme est au paradis ? Est-ce qu’elle t’attend ?  A la mention d’Abby, James se raidit instantanément, totalement pris au dépourvu. Ils avaient déjà parlé d’Abigail, de leurs vies respectives d’antan. De leurs drames. James étant capable d’être assailli d’images au moindre toucher, il s’agissait d’une condition exposée dès l’instant où ils avaient décidé de vivre ensemble. Un peu plus de soixante ans, oui. Déjà… Tant de temps pour le commun des mortels, ceux desquels ils ne faisaient plus partis. Abby longtemps partie, probablement au sein de ce fameux Paradis.  Je ne t’ai pas non plus demandé, comme s’appelait ton fils. James a l’impression de se prendre un deuxième coup de marteau sur la tête. Il n’aimait guère se rappeler ce qu’il avait perdu, ce que son cœur avait longtemps réclamé, endeuillé jusqu’à l’os. Son cercueil vide toujours enterré aux côtés des siens, à Londres. Comme une trace envolée. Il allait toujours entretenir les tombes, pour que jamais ils ne disparaissent. Il y allait à chacun des anniversaires d’Abby, comme un pèlerinage. Comme une façon de se punir sûrement aussi. Son regard se baisse un instant sur le sol alors qu’il essaie de refluer un trop plein qui le prend aux tripes, de la même manière que Dottie essaie de refluer les larmes. Parasité entre deux émotions trop fortes. Moi, je sais même pas si mon bébé était un garçon ou une fille.

James sent une boule se former dans sa gorge, des images défiler devant ses yeux et qui le ramènent tantôt au visage ensoleillé de celle qui a été sa femme, puis vers ce jour dramatique où Dottie avait perdu son enfant. Assassinée par un homme que James aurait fait souffrir au centuple juste pour qu’il paye de ses offenses. j’ai même pas pris la peine de savoir, même pas pris la peine de lui donner un nom. Cette fois il ne peut retenir ses yeux de briller, sans doute trop sensible James, trop touché par les mots qui s’envolent des lèvres de la jeune femme à cet instant. Sûrement trop focalisé sur ce qui a été, ce qui ne reviendrait jamais. Sa souffrance, elle lui éclate au visage, fait trembler ses membres et son cœur, à moins que cela ne soit le froid qui l’envahisse peu à peu. Il ne bouge pas, incapable de faire quoi que ce soit, cherchant les mots pendant qu’elle va au bout des siens. Si le paradis existe, tu crois qu’Abigaïl t’attend James ? Tu crois qu’elle t’attendra tout ce temps ?  La question fatidique, celle qui fait mal. Indiciblement mal. Bouleversante question légitime. Etait-ce cela son mauvais rêve ? L’avait-il ramenée jusqu’à des souvenirs douloureux ? Une plaie ouverte qui ne guérirait jamais ? Tout juste à peine refermée. Tout au plus. Mais infectieuse à jamais. Sans doute se passe-t-il un temps trop long, pendant lequel il jette des coups d’œil à Dottie assise à quelques pas. Pendant lequel il cherche encore ses mots, s’obligeant à ne pas trop penser, juste à… Se confier. C’est probablement à la seconde même où il accepte de ne rien contrôler, pour une fois, que les mots semblent alors lui échapper…

« Lila. » qu’il commence d’une voix timide, presque trop basse, véritable murmure dans la nuit étoilée. « Lila, c’est le nom que je lui ai donnée. ». Il ose se mettre en mouvement, se rapprocher pour venir se mettre à genoux contre le carrelage froid, juste devant elle. Comme s’il était prêt à faire pénitence, en quelques sortes. Pour ce qu’il s’apprêtait à lui révéler. « On associe cette fleur à l’amour. Si l’on offre des lilas à quelqu’un cela veut dire mon cœur t’appartient. C’est le nom que j’ai choisi pour ta fille avant que Min ne l’emmène. ». Il l’avait tenue dans ses bras, un bref moment, très court car pressé par Min-ji. Il se souvenait toutefois l’avoir regardée avec attention, les larmes aux yeux, avant de la baptiser intérieurement et d’embrasser tendrement ce petit être sur le front comme il l’aurait fait avec son fils. S’il avait été là. Puis il avait remis son visage de circonstance sur ses traits, avait donné l’enfant à Min pour s’occuper de Dottie. Il ne l’avait plus quittée depuis. « Tu as eu une fille, Dott. ». Aux souvenirs, ses yeux bleus se sont assombris et une larme vient rouler lentement sur sa joue, sans doute de n’avoir été que trop longtemps contenue, ou bien simplement soulagé d’être capable, enfin, de le lui avouer. Il prend alors une lente inspiration. « S’il y a bel et bien un Paradis, j’espère sincèrement qu’Abby ne m’attend pas… ». Il a un léger rire, plus rictus douloureux qu’autre chose. « Ce n’est pas ce que j’ai imaginé pour elle. Ni pour lui. Ils ont passé trop de temps à m’attendre pour que je ne souhaite leur infliger cela… ». Il sent son cœur se serrer au creux de sa poitrine, douleur sourde qui ne s’en ira jamais. « Oui, Abby a été ma femme, il y a maintenant si longtemps… Et je ne l’oublierai jamais, mais… Je l’imagine plutôt sereine, en train de lire dans le petit salon tout en cajolant notre fils. Elle ne m’attend pas, elle vit, simplement. Je ne suis pas dans ce décor ni dans cette maison mais… Cela ne fait rien. Car ce n’est pas ce qui compte. Elle est heureuse, ils sont heureux, parce qu’ils n’ont plus à attendre après un fantôme. C’est ce pour quoi j’ai longtemps prié en vérité. Que s’il existe un Paradis, elle m’ait oublié. ». Peu importait que lui, n’oublie pas. « Il s’appelait Thomas. J’ai su qu’elle avait décidé de l’appeler ainsi grâce aux inscriptions sur… Sa tombe. Thomas James Lawrence. ». Il déglutit, incapable d’en dire plus. Incapable de la regarder à présent, non plus. Du moins pendant plusieurs secondes, le cœur criant après le silence, martelant sa cage thoracique à grands coups. Lorsqu’il repose ses yeux redevenus bleus sur elle, il vient attraper l’une de ses mains glacée dans la sienne et la serre. « S’il y a un Paradis, Dorothy Sinclair, j’espère que nous irons ensemble. ».          



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(#) Re: (jottie) ♠ when it keeps following us    Dim 14 Mar - 0:08


“when it keeps following us” & @James Lawrence -

Quelque part Dans les rues désertes de Budapest, la sirène d’une ambulance brise la tranquillité de la nuit. Dottie sursaute légèrement, surprise par l’incursion du monde extérieur, les quelques secondes de silences qui suivent, qui lui semblent s’étendre, indéfiniment, suspendues dans la respiration qu’elle retient. Quelque chose de douloureux, prends naissance en sa poitrine, une tache d’encre qui s’étend, imbibe ses organes d’un suc nauséabond.

« Lila. »

Le prénom s’échappe de ses lèvres, avant qu’elle n’ait eu le temps de le retenir. Il flotte, quelques instants entre eux, prend forme et gonfle, gonfle comme une bulle de savon avant d’éclater. « Lila. » Un murmure étranglé, deux syllabes dans un souffle. Elle ne fait pas confiance à sa voix, ne fait pas confiance à ses mots pour exprimer ce qui menace de déborder.

Elle inspire. Expire.

Le premier sanglot est douloureux, silencieux et éprouvant. Elle ne prend pas la peine de compter les suivants, les vagues qui l’engloutissent, qui lui coupe le souffle jusqu’à l’hébétude. Ses mains qui cherchent à nouveau ses avant-bras, n’importe quoi pour se raccrocher à l’instant présent, pour que la sensation de vide disparaisse. Elle se griffe certainement, un petit peu, ses ongles qui s’enfoncent dans sa chair brûlante. Et elle se demande si la souffrance sera suffisante pour ne pas sombrer, si elle peut transpercer la peau jusqu’au sang, des demi-lunes sanglantes et suintantes pour purger la douleur. Sortir le miasme qui se propage dans ses veines, qui brûle tout sur son passage. Elle peut le sentir, remonter jusqu’à son cœur, gangréner ses entrailles. Elle serre un peu plus fort, la brûlure de ses ongles qui lacère son épiderme, seul moyen de s’ancrer dans la réalité qui vacille, qui s’étiole devant ses yeux emplis de larmes. Le froid ardent sur ses joues mouillées.

Chaud. Quelqu’un attrape sa main tremblante, serre.

Dottie la retire, vivement, brutalement. Son regard bute sur lui, happé dans le moment présent, arrêt brutal qui lui abime les cervicales.

Il y a un battement contre sa tempe. Douloureux. Elle s’humidifie les lèvres, déglutit, mais sa bouche reste désespérément sèche. Elle inspire.

James est à genoux, pénitent en quête d’absolution. Orant de chair et d’os, vulnérable, lui montrant sa nuque comme s’il n’avait rien à craindre d’elle. Comme si elle ne pouvait pas le détruire si elle le souhaitait. Elle pourrait lui arracher le cœur et il lui dirait merci. Il la regarde comme si elle était quelque chose de précieux, de délicat. Elle mord, parfois, gentiment. Pousse les limites de sa perception d’elle, pourtant terrifiée qu’il se rende compte qu’elle n’est pas celle qu’il voudrait qu’elle soit.

Elle n’est pas naïve, Dottie. Elle ne joue pas n’importe comment avec ce pouvoir qu’il lui a donné. Il y a une pureté chez James, que même les années et la souffrance n’ont pas réussi à lui retirer. Quelque chose de tendre, et de presque enfantin, dans sa manière d’aimer le monde, de tendre l’autre joue comme si les chiens qui mordent pouvaient se repentir autrement qu’avec un tir de carabine derrière la grange. Il a une manière de croire encore James, qui donne à Dottie la force de contempler l’éternité, qui l’enserre dans une étreinte réconfortante. Si James n’avait pas été là, si elle avait dû se débrouiller seule, sans même la mort comme issue, elle sait que les choses auraient été différentes. Pas besoin de rêver les possibles pour en être certaine. Dottie n’est pas faire pour vivre seule. Elle s’épanouit dans le bruit et la musique, dans les draps encore chauds d’un corps étranger, dans la certitude qu’on la regarde, qu’on l’aime et qu’on l’admire.

Parfois, elle se demande si James reste avec elle parce qu’il se sent responsable. Si Dottie avait pu être une autre, un autre lieu, une autre époque. Parce qu’Iván l’a déposé dans ses bras, dégoulinante de sang et d’eau, comme on abandonne un paquet encombrant. La laissant aux bons soins de qui en voudra. Parce que James a connu la solitude et que pourtant il reste bon, lumineux et doux comme un soleil d’hiver. Que sa lumière attise la sienne, qu’il est toujours là pour la rattraper lorsqu’elle trébuche. Égoïstement, Dottie sait qu’elle ne le mérite pas. Mais, tout aussi égoïstement, elle continue de se l’approprier. Et à vouloir plus, toujours plus. Créature de vide, tonneau percé des danaïdes, jamais remplie, jamais rassasiée, jamais satisfaite de l’amour qu’on veut bien lui donner.

Et elle voudrait être en colère. Elle voudrait lui dire qu’il n’avait pas le droit de s’attribuer sa peine, pas le droit de s’immiscer dans sa douleur pour se l’approprier. Mais elle n’est pas assez stupide pour ne pas voir, pour ne pas déchiffrer les lézardes sur le miroir brisé. Que James, Min-Ji et Iván portent tous les mêmes marques qu’elle. Différents, mais semblables.

Et elle savait, bien sûr, pourquoi James s’absentait parfois pendant des jours, il ne l’avait jamais caché. Parce que James n’était pas comme elle, James était sincère et loyal. Fidèle à une défunte. À un idéal qu’elle ne pourra jamais atteindre. Et Dottie qui l’y arrache, qui enfonce ses doigts dans son âme y laisse des marques charbonneuses et indélébiles. Affliction qui touche et se propage, une idée comme une graine, une plante grimpante et invasive.

Elle le regarde enfin.

« Sorry. » Elle s’excuse, ne sait pas pourquoi. Pour avoir rejeté son affection, pour ses questions intrusives, pour n’être pas à la hauteur. « Sorry. I’m sorry. »

Elle glisse à ses côtés sur le sol, posant son front contre le sien. Elle a besoin de le toucher, besoin de sentir sa présence, contre elle, en elle. Le carrelage est glacial, ses jambes tremblent encore. Il y a des larmes sur le visage de James, qui font échos aux siennes. « Don’t cry. » Et elle respire son souffle, embrasse ses joues humides de sel et d’eau. « Don’t cry, babe. Shhh, don’t cry. I’m sorry. » Elle l’enlace, elle l’enserre. James, James, James. Elle embrasse son front, la courbe de ses pommettes, ses cils humides contre ses lèvres. Dottie n’était pas certaine, de croire encore au Paradis. Condamnée à l’éternité, le concept semblait un peu redondant, presque accessoire. Elle ferme les yeux, cherche les liens, tire, doucement, pour ne pas les affoler, pour se rassurer. Ses mains cajolent, rassurent, caressent. « Shhh. »

I love you. Don’t cry.

Elle ne dit rien.


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(#) Re: (jottie) ♠ when it keeps following us    Mer 17 Mar - 20:30


“when it keeps following us” & @Dottie Sinclair -
Il n’y a sûrement pas pire douleur que celle-ci. Celle qui martèle sa poitrine avec rage au rythme des images invisibles qui défilent devant ses yeux humides. Il revoit sa fille, celle de Dottie qu’il a tenue dans ses bras juste avant que Min-ji ne l’emmène définitivement hors de leurs vues. A se souvenir, James ne peut que déglutir et il se passe un temps probablement trop long avant qu’il ne daigne reposer les yeux sur les traits de la jeune femme assise en face de lui. Il a si mal James, mais soulagé un peu aussi, de lui avouer ça. Il n’avait jamais rien caché, un accord tacite entre eux deux, mais Dottie n’avait jamais osé poser de questions ni n’avait abordé le sujet jusque-là et il avait respecté son choix. Malgré tout, il ne pouvait s’empêcher de sentir une pointe de crainte vis-à-vis de ses aveux concernant sa fille. Elle retient tout Dottie. Elle essaie et il la voit faire, tout comme il sent et assiste à la crispation de ses doigts contre sa peau. Elle serre à s’en faire mal et James ne peut pas la laisser continuer. Alors ses doigts viennent attraper les siens, doucement, avec la délicatesse dont il sait faire preuve malgré ses grandes paluches.

La réaction est instinctive. Fugace. Violente.
Dottie retire sa main de la sienne avec force. Un geste qu’elle n’avait encore jamais eu à son encontre et sa gorge se serre aussitôt. La douleur l’envahit de l’intérieur et son souffle se coupe un instant. Bref moment, figé dans la contemplation de ses traits figés dans la souffrance, sillons salés creusant les joues de la jeune femme. Et ça lui fait mal. La panique s’insinue au creux de ses veines tel un serpent venimeux et il craint de n’avoir mal fait. Il n’aurait probablement pas dû s’octroyer le droit de la nommer, mais il pensait que Dottie ne se pardonnerait pas d’avoir laissé son enfant sans nom, tel un anonyme qui ne connaîtrait pas la vie. Encore une erreur de sa part, car c’était visiblement la seule chose qu’il savait faire, et à présent, il allait la perdre elle aussi. Tout ça parce qu’il avait trop pensé. En silence, James replie les doigts et déglutit, revient plutôt la poser bêtement contre l’une de ses cuisses. Il demeure cependant à genoux, larmes ruisselant sur sa peau, partageant sa peine et ne la sentant que trop bien. Un véritable raz-de-marée qui l’assaille sans qu’il ne puisse rien y faire, la douleur et la tristesse mélangées aux siennes. Il n’ose plus bouger, laisse tout le temps qu’il faut car il est ainsi fait. Bien sûr, comme tout le monde il a certains travers, mais malgré ce qui s’était produit dans la jungle James avait toujours cherché à quitter cet écho de lui-même, ce qu’il était devenu au creux de toutes ces plantes. Alors il faisait du mieux qu’il pouvait depuis lors, sans doute un peu trop. Trop ceci ou trop cela. Volonté farouche et inconsciente de coller à certains stéréotypes anglophones. Probablement même qu’il en était un, de stéréotype en réalité, mais une chose était sûre cependant, jamais il ne considérerait Dott comme sa propriété ou un vase fragile à épauler. Parce qu’au fond il savait que des deux, c’était elle la plus forte. Qu’elle l’admette ou non. Et pour l’heure, James avait désespérément peur de la perdre. Il ne bouge donc pas, statue parfaitement immobile qui se transit de froid en sous-vêtements à même le carrelage de la terrasse. Le courant d’air s’étend, prend possession de son corps tout entier.

Jusqu’à ce qu’elle ne glisse à ses côtés.
Jusqu’à ce qu’elle le touche.
Jusqu’à ce qu’elle le regarde.

Il papillonne lentement des yeux quand elle s’excuse car il ne comprenait pas pourquoi. Si quelqu’un devait s’excuser c’était lui. Il n’aurait pas dû, il l’avait compris. Triturant nerveusement ses longs doigts, les yeux à nouveau baissés, il tente de calmer ses larmes. Pleurer n’avait jamais été un tabou pour lui, quand bien même un temps il avait failli se laisser convaincre du contraire. Cette image persistante qu’un homme ne devait pas pleurer, autant qu’une femme se devait uniquement d’être présente aux fourneaux. N’importe quel homme était parfaitement capable de pleurer dans la jungle, tout comme sa femme était capable d’être plus qu’une somptueuse poterie – comme avaient osé le dire certains. Elle était intelligente, Abby, cultivée et curieuse comme lui. Ce qui l’avait empêchée de l’accompagner ce n’était pas ses préjugés de mari, mais la maladie. C’était cette dernière qui lui avait tout pris. Et Dottie ? Que lui avait-on pris ? Un talent, une envie d’indépendance et un enfant. Une vie. On lui avait pris toute une vie, et James comprendrait qu’elle lui en veuille. Il comprendrait, vraiment. Pourtant elle est là, Dott, agenouillée à son tour elle couvre sa peau de baisers. Elle s’excuse, elle murmure et elle le serre contre elle. Ses larmes s’apaisent au rythme de ses attentions tout comme son propre pouce passe doucement sur sa joue pour en balayer celles qui roulent également sur ses traits. Une consolation mutuelle, des souffles entrecoupés de tristesse partagée. Son bras libre passe autour de sa taille, pour mieux l’enlacer à son tour, front qui revient se poser contre le sien tandis que les larmes salées ne roulent plus, retenues à ses cils et envolés par ses baisers. « C’est moi qui suis désolé. » qu’il énonce d’un murmure éraillé. « Je.. Je ne voulais pas que tu t’en veuilles de ne pas avoir… ». Si les larmes ne roulent plus, les mots sont encore coincés dans sa gorge serrée. Il est persuadé qu’elle lui en veut malgré tout. Malgré ses paroles et ses gestes. Il n’aurait pas dû se permettre, il n’en avait pas le droit. « Je suis désolé Dottie… ». Il ne lui aurait souhaité ce drame pour rien au monde, ne pouvait imaginer la souffrance ressentie. Elle qui était une mère. Ses mains viennent se poser avec lenteur sur les joues de la jeune femme, pouces caressant ces dernières. Son regard se pose dans le sien, d’un bleu vif, et avec amour il dépose un baiser sur ses lèvres. Elle aurait été une mère merveilleuse, il le savait, mais ce n’était pas quelque chose qu’il se sentait le droit de dire en cet instant. Alors il se tait, repasse ses mains dans son dos et la serre contre lui, un baiser déposé dans ses cheveux sombres qu’il aimait entortiller un peu plus autour de ses doigts. Comme pour la taquiner. Les émotions le prennent tout entier mais il ne bouge pas, frissonne de froid contre sa chaleur. Mais malgré ses doutes, Dottie est toujours là. Elle n’est pas partie.

« J’espère que tu me pardonneras… ». Un seul murmure pour énoncer sa peur à haute voix.
   



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(#) Re: (jottie) ♠ when it keeps following us    Dim 16 Mai - 21:06


“when it keeps following us” & @James Lawrence -
Son corps est chaud contre le sien, solide. Malgré le froid de la nuit, le carrelage glacial sur lequel ils sont assis, elle ne bouge pas. Il l’a prise dans ses bras, attiré à lui. Elle ne sait pas, qui il essaie de rassurer, lui ou elle. Elle renifle dans son cou, ferme les yeux, inspire. À quoi bon réfléchir à ça ? Elle est là, il est là, c’est tout ce qui compte. Plus de sanglots, peut-être qu’elle est trop fatiguée pour cela, peut-être qu’elle n’a plus la force. Elle sait qu’elle pleurera encore, mais pas maintenant. Maintenant, elle respire son propre souffle humide et chaud, James qui sent encore vaguement le savon et le sommeil au creux de sa mâchoire. Il passe ses mains sans ses cheveux, le geste familier, intime. Elle aime la voix de James, le timbre rassurant qui résonne dans sa poitrine comme un bruit d’orage. Mais ses mots tremblent dans l’air statique, un murmure douloureux qui la fait frissonner. I’ve hurt you, haven’t I. Elle ne lui répond pas, pas tout de suite. Elle laisse le silence s’installer, lourd et épais. Elle ne peut rien lui promettre, rien de plus que de rester contre lui, peau contre peau.

La pluie commence à tomber, fine et glaciale. Une goutte glisse entre ses omoplates. Les larmes ont séché sur ses joues, le sel irritant sa peau. Elle lève la tête, on ne voit pas les étoiles en ville, à cause de l’éclairage public, elle le sait pourtant. Le ciel est livide, pâle et orange. Dans quelques heures, le jour finira par se lever. Elle recule, prends le visage de James entre ses mains, embrasse son front, lisse ses cheveux, tente un sourire qui n’est pas aussi douloureux qu’elle l’aurait imaginé.

« We will be ok. »


Sa voix est sereine.

Certitude. Peut-être pas tout de suite, mais ils finiront par s’en sortir. Le temps est une commodité, ils en ont à revendre. We will be ok. Répétition, emphase, mantra. Il faut que James y croie autant qu’elle. Elle ne peut pas continuer sans lui.

Bientôt, il faudra se lever et rentrer. S’allonger ensemble, entre les draps défaits. Le lit choisit sur catalogue, un grand lit dans lequel ils dorment serrés l’un contre l’autre, comme s’ils avaient conscience que l’espace restant n’était pas leur à combler. Ils n’y réfléchissent pas, pourtant, pas en ses termes en tous cas. Incapable de vocaliser le manque, habitués à le remplir par la présence de l’autre.

Elle se lève, n’est pas tout à fait à l’aise sur ses jambes engourdie. Ses genoux craquent, son dos est douloureux. Elle a quelques cheveux blancs, ayant renoncé à tenter de les colorer, n’ayant plus la patience pour ce genre de vanité. Elle se demande parfois, à quoi elle aurait bien pu ressembler, si elle avait vieilli avec grâce, si l’âge lui avait donné un air d’autorité. Elle pense parfois à la perte de ses opportunités, à toutes ces choses qui lui ont été volées et qu’elle ne pourra jamais récupérer. Toutes ces vies parallèles qu’elle aurait pu vivre, ses instants qui ne seront rien d’autre que des mirages. Elle a fait son deuil, il y a longtemps. Elle n’a plus de colère, juste de la tristesse qui s’étiole. Elle n’a même pas la nostalgie du passé, lève les yeux au ciel quand James se plaint de la qualité des vêtements actuels et parle avec envie du temps où les journaux n’étaient pas numériques. Ses regrets sont ailleurs.

Elle lui tend la main pour l’aider à se relever. Il pleut encore, doucement, plus un crachin qu’autre chose. « I’m cold, let’s get inside. I’ll draw us a bath. »


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(#) Re: (jottie) ♠ when it keeps following us    Lun 5 Juil - 18:01


“when it keeps following us” & @Dottie Sinclair -

Il reste serré contre elle, avec la ferme volonté de ne pas la lâcher. La douleur sourde qui le consume tout entier semble suivre le mouvement de vagues invisibles, tantôt refoulées vers Dottie, tantôt de retour en son être. Elle ne se tait jamais vraiment, cette souffrance, ni les images qui reviennent inlassablement. Aussi bien les siennes que celles de la jeune femme qu’il garde entre ses bras. Ce n’est pas faute d’avancer, mais en de pareilles occasions, lorsque des aveux sont faits et que les souvenirs se mêlent au quotidien, il n’y a rien à faire. Elle revient toujours, sempiternelle douleur vouée à les accompagner jusqu’à ce que l’univers en ait assez. Assez d’eux deux et de leurs carcasses jeunes pour de trop longues années. La sienne, James pensait pouvoir la garder, et il donnerait tout pour que Dottie en soit préservée. Malheureusement ce n’était pas ainsi que les choses s’étaient passées. Il la revoit encore, à peine posée dans ses bras sans qu’il n’ait rien à dire. Iván avait pris la fuite. Ce qui s’était produit ensuite, ils le savaient tous deux, nul besoin de ressasser cette partie de l’histoire qui ne changerait jamais. Ne demeurait que ce secret dorénavant révélé. Le petit bout de vie de Dottie n’était pas partie de ce monde sans un nom. we will be ok. Peut-être finiraient-ils par l’être oui, mais James se sentait rarement bien lorsque les souvenirs étaient évoqués, d’autant plus qu’il était encore ébranlé mais compréhensif de la réaction de la jeune femme à son égard. Evoquer le sujet de son enfant n’était pas chose aisée, et il ne l’avait jamais brusquée à ce propos. Ni même n’avait tenté d’en parler. Alors il ne lui en voulait pas, tout ce qu’il pouvait espérer, était qu’elle lui pardonnerait cette liberté prise à l’égard de sa fille. Si tant est qu’elle lui en veuille.

La pluie se met lentement à tomber, faisant à peine de bruits, bien trop fines pour réellement troubler le silence installé. Ses doigts toujours sur ses joues, il caresse lentement sa peau, ferme les yeux aux baisers qui se veulent réconfortants. James profite de la pluie à effet glace pour se remettre d’aplomb. Il déglutit avec lenteur, frisson lui parcourant l’échine d’être toujours à demi-nu en pleine nuit fraîche. C’est elle qui se redresse en premier, lui reste à genoux encore un instant, jusqu’à ce que la main ne lui soit tendue. L’explorateur s’en saisit sans plus tarder, car lui aussi n’a pas très chaud malgré son corps de géant. Il ne rechigne pas à l’idée d’un bain et essuie de sa main libre l’eau qui ruisselle de ses cheveux sur son visage. Le crachin a toujours été un effroyable traître, encore plus humide que le reste. « Tester un bain en pleine nuit, c’est une chose que nous n’avons pas encore essayé… » qu’il tente avec un brin d’humour maladroit, se risquant à esquisser un sourire en coin pour se convaincre personnellement de mettre les paroles de Dottie en action. We will be ok. Ils n’avaient pas le choix de toute manière, et s’il y avait bien quelqu’un à qui il ne voulait pas faire défaut, c’était bel et bien elle. La rattrapant, il se penche pour déposer un baiser sur sa tempe et lui ouvre la porte menant à la chambre. « Sèches-toi tranquillement, je m’en occupe. ». Il ne lui laisse pas le temps de protester, horribles manies de gentleman, et c’est complètement trempé qu’il prend la direction de la salle de bain, non sans se rendre compte que grâce à la pluie, porter aucun sous-vêtement n’aurait fait absolument aucune différence.

Il effleure les différents bocaux contenant toutes sortes de sels de bains qu’ils ont eu l’occasion de ramener de leurs voyages. Pendant un instant, tandis que l’eau chaude commence à couleur, il se demande quelle fragrance convient le mieux à un bain nocturne. Quitte à sentir la fleur, autant privilégier les senteurs qu’il sait réconfortantes pour la jeune femme. Alors il suit son instinct, évite avec soins les senteurs exotiques pour se focaliser sur des fragrances de saison et légères, quoi que peut-être un soupçon épicées afin de réveiller les sens. Toujours est-il que cinq bonnes minutes plus tard, l’eau a pris ses teintes légèrement colorées et les odeurs embaument toute la salle d’eau. Coupant le robinet, il passe la tête par la porte, cherche Dottie du regard et lorsqu’il la trouve… « Le bain de Madame est avancé, en espérant avoir bien choisi le thème olfactif de cette nuit… ». Il sent ses joues rosir un tantinet tandis que ses yeux se teintent d’un orangé gêné. Il veut toujours bien faire. Sans doute un peu trop d’ailleurs…    

   

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