intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 already gone (ALMA)

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Rosalyn Blackthorn
Rosalyn Blackthorn
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(#) already gone (ALMA)    Sam 23 Jan - 22:37

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Rosalyn se lève avant le soleil. Rosalyn se lève avant Lucian. Rosalyn se lève avant que la petite ville de Queenstown ne s’éveille. Elle quitte la maison, un peu isolée, au bord du lac Wakatipu, et elle marche. Sans réelle destination, sans but. Elle marche pour se vider l’esprit, pour chasser les pensées et les idées noires qui tournent en boucle et sont de plus en plus insidieuses et vicieuses. Elle devrait y être habituée, pourtant. Tous les ans, à la même époque, son humeur s’assombrit et le peu de lumière qu’elle possède encore s’éteint. Soufflé aussi facilement que la flammèche d’une bougie. Pendant un temps, Rosalyn se sent vide, vide au point qu’elle n’a même plus l’impression d’être humaine. Et après, c’est un maelstrom qui la submerge et l’emporte, et peut-être que si elle n’avait pas été immortelle, elle se serait noyée une bonne fois pour toutes. Dans ses heures les plus sombres, elle y a songé. Elle s’est demandé si, peut-être, elle ne pourrait pas faire du lac sa dernière demeure, d’une façon ou d’une autre. Elle ferait alors une bien lugubre dame du lac et c’en est presque comique. Presque. Mais Rosalyn n’a pas encore cédé à l’appel de ces sirènes. N’est-ce qu’une question de temps ? Elle n’en sait rien et au fond, elle sait qu’il vaut mieux qu’elle évite d’y songer de trop près. Alors, elle continue à marcher. Le soleil se lève, les températures de l’été néo-zélandais sont encore clémentes rendent sa virée agréable. Rosalyn est bien obligée de le reconnaître, le paysage est apaisant. Sans doute est-ce l’une des raisons pour lesquelles ces marches sont devenues rituelles après que Lucian et elle se soient installés en Nouvelle-Zélande. Elle n’a pas eu besoin de beaucoup de temps pour tomber amoureuse des somptueux paysages du pays. Et de ses habitants, lorsqu’elle est capable de mettre de côté ses vieilles habitudes de solitaire. Mais aujourd’hui, Rosalyn n’a envie de voir personne. Même pas Lucian, et pourtant Dieu sait à quel point il lui serait bénéfique de passer cette journée auprès de lui. Mais c’est plus fort qu’elle, elle n’y arrive pas, ou plus. Parce qu’à chaque fois qu’elle le regarde, elle voit leur fille, leur petite Viviane. L’espace d’un instant, ses traits devenus pourtant si flous dans son esprit redeviennent nets et ça lui est parfaitement insupportable. Alors elle prend la fuite. Elle n’est jamais très fière d’elle, une fois la journée terminée, mais cela fait déjà cent vingt ans que cela dure et elle ne fait rien pour que les choses changent.

Le soleil est haut dans le ciel lorsqu’elle se décide à s’arrêter, au bord du lac. Toujours au même endroit, des années plus tard. Rosalyn fronce les sourcils et se demande si elle devrait s’inquiéter ou non de ses manies. Puis elle hausse les épaules et décide que c’est un problème pour un autre jour, un jour où elle aura un peu de courage. Elle va s’agenouiller au bord de l’eau pour se rincer le visage et se rafraîchir. Et puis… Voilà, c’est tout ce qu’elle aura la force de faire avant de s’asseoir sur un coin d’herbe, à l’ombre des branches les plus basses. Il lui aura suffi de marcher quelques kilomètres pour s’éloigner du cœur de Queenstown. L’avantage qu’il y a à vivre dans cette petite ville, c’est qu’on s’en échappe très vite, pour se retrouver au beau milieu de la nature sauvage et apaisante. Il n’y a aucun bruit, si ce n’est celui de l’eau et le chant de quelques oiseaux timides. C’est apaisant. Pendant un instant, l’éternité semble supportable. Pas agréable, mais supportable. Comme souvent, Rosalyn perd la notion du temps, elle ne fait plus vraiment la différence entre les secondes, les minutes et les heures, tout est du pareil au même pendant sa rêverie. Ce n’est que lorsqu’il lui semble entendre le moteur d’une voiture qu’elle est tirée de ses pensées. En d’autres circonstances, elle serait probablement levée pour s’en aller, mais son instinct lui intime de ne pas bouger – pas encore. Tout son corps se tend, comme la corde d’un arc, elle est prête à bondir au moindre élément suspect. Mais elle s’apaise et se détend lorsqu’elle reconnaît naturellement la personne qui se rapproche d’elle. Elle ne bouge pas, ne relève pas la tête, c’est tout juste si elle prend une petite inspiration. « Le lac Wakatipu est l’un des plus purs au monde, tu le savais ? L’un des guides m’a dit que l’eau est si pure qu’elle ne conduit même pas l’électricité. Enfin, pour être tout à fait honnête, je ne me suis pas risquée à tenter l’expérience. Non pas que je risque grand-chose, même s’il se trompe, mais l'électrocution... » Elle soupire. Laisse encore quelques secondes s’écouler avant de se décider à lever les yeux vers Alma. Elle est tellement jeune, songe-t-elle en laissant son regard s’attarder sur la jeune immortelle. « Vingt-deux heures d’avion, rien que pour moi. Je suis flattée, mais… C’est Lucian qui t’a demandé de venir, ou tu as enduré ce supplice de ton plein gré, rien que pour mes beaux yeux ? » Rosalyn est touchée, vraiment. Dommage, cela ne se voit pas sur son visage, figé en une expression aussi impassible que mélancolique.

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(#) Re: already gone (ALMA)    Sam 20 Fév - 22:59


Elle va le tuer. C’est sûr, elle va le tuer avant que l’avion ne se pose. Les idées sont déjà nombreuses. La question est plutôt : quelle méthode employer ? Elle pourrait entourer son cou de ses mains et serrer, serrer jusqu’à le vider de tout oxygène… Ou alors, elle pourrait le poignarder avec le stylo à plume qu’il s’amusait à mordiller de temps en temps... Les idées se bousculent et lui permettent presque d’oublier, l’espace de quelques instants, l’enfer qu’elle vivait. Elle regrette, Alma. Pas d’avoir pris l’avion, non, Rosalyn valait bien tous les supplices endurés. Elle regrette d’avoir opté pour la classe éco quand elle aurait pu s’offrir la première classe – dépense qu’elle avait jugé inutile au moment de l’achat du billet alors que maintenant, cela lui paraissait vital. Pour ce qui lui semble être la vingtième fois du trajet, elle sent un coude s’enfoncer dans ses côtes alors que l’homme s’agite encore. Agacée, la cubaine se tourne vers l’homme, visiblement dans la quarantaine, qui la regarde alors d’un air surpris. « Si vous m’foutez encore votre coude dans les côtes, j’vous brise le bras. » Ses yeux s’écarquillent tandis qu’il esquisse un mouvement de recul, même s’il n’a clairement pas l’air de la prendre au sérieux. « WOOW du calme ma p’tite dame ! Faut pas faire la tronche comme ça, j’suis sûr qu’tu serais encore plus jolie avec un p’tit sourire ! » Respire. Calme-toi. Il y a des témoins, trop de témoins… Tant de pensées lui permettant de se retenir de ne pas le tuer ici, sur le champ. Elle le fusille du regard, tandis qu’il détourne les yeux, murmurant des mots à peine audibles même si elle comprend bien qu’ils n’ont rien de bien gentils. Le reste du trajet est plus calme, son voisin ayant visiblement décidé de s’agiter moins souvent.

Une fois sortie de l’avion, Alma s’empresse de récupérer le sac qu’elle a emporté avant de sortir et de louer une voiture. Elle sait exactement où elle doit se rendre. Elle connait Rosalyn pour savoir où elle se réfugie lors de cette période terrible qu’elle traverse. Si la perte de son jumeau a créé un vide chez Alma, ce n’est en rien comparable à ce que son amie vit. Perdre un enfant devait provoquer une douleur inimaginable, une souffrance que personne ne devrait endurer. Toutes ces épreuves qu’elle a traversées, tout ce qu’elle a été forcée de vivre… Tant d’éléments qui faisaient de la blonde, aux yeux de la cubaine, la personne le plus forte qu’elle connaissait. Cela ne signifiait pas pour autant qu’elle n’avait jamais besoin de qui que ce soit. Elle savait qu’elle ne lui demanderait rien, alors c’est tout naturellement qu’Alma a pris le premier avion pour la rejoindre. Elle marque un court arrêt dans un petit magasin avant de rouler sans s’arrêter, jusqu’à ce qu’enfin, elle ne trouve Rosalyn. Aussitôt, l’immortelle se gare, sort en prenant avec elle son sac. La robe enfilée vole légèrement sur l’effet de la brise légère. La brune fait quelques pas, dépose le sac en écoutant Rosalyn qui l’a facilement reconnu, quand bien même elle n’a pas levé les yeux vers elle. « Si tu veux, on fait venir Connor et on tente l’expérience avec lui. Ça le dérangera pas, j’suis sûre ! » plaisanterie légère – malgré les tensions pouvant exister entre eux, elle n’irait pas jusqu’à tuer un membre de sa constellation. Du moins… pas volontairement. Elle arque un sourcil avant de s’asseoir en tailleur à côté de Rosa. « Comme si Lucian pouvait me faire venir ici si je ne le voulais pas. » Regard amusé – si Lucian est presque littéralement un géant, il connait suffisamment les femmes de leur constellation pour savoir qu’il ne valait mieux pas les pousser à faire quoi que ce soit contre leur gré. Elles pouvaient toutes se montrer redoutables, et leurs caractères explosifs poussaient bien souvent les hommes à la désertion. Alma observe le paysage face à elle, admirant bien volontiers la beauté de l’endroit. « C’est vraiment paisible, ici. » Trop à son goût, même si elle ne le dit pas. Elle a besoin que ça bouge, Alma, que tout s’agite pour étouffer le tumulte de ses pensées. Il n’y a qu’en s’activant en permanence qu’elle parvient à oublier et à avancer. Ce n’était pas pour rien si elle choisissait bien souvent des grandes villes quand elle s’installait dans un nouveau pays. Néanmoins, si cela signifiait aider un minimum Rosalyn, elle était prête à endurer le calme quelques temps. « Je n’étais encore jamais venue en Nouvelle-Zélande alors on peut dire que j’en profite pour visiter un peu. » Sauf qu’elle avait sauté dans la première voiture pour la retrouver au plus vite. Enfin, elle tourne la tête vers son aînée, tente de déchiffrer ses traits pourtant impassibles. « Je sais que… Que c’est une période compliquée. Je ne suis pas là pour te forcer à parler de tes émotions si tu n’en as pas envie, surtout que nous savons toutes les deux qu’il s’agit probablement de l’un de nos points faibles. » Rire qui lui échappe face à l’euphémisme. Elles étaient toutes deux peu à l’aise avec les émotions, même si Alma estimait que Rosalyn s’en sortait toujours mieux qu’elle. « Mais… Je veux que tu saches que je suis là. Peu importe ce dont tu as besoin. » Discuter, attendre ensemble dans le calme, casser pour se défouler – quoi qu’il s’agissait plutôt d’une activité idéale pour la cubaine -, tant de choses qu’elle était prête à faire pour elle. Puis, elle se penche, tire le sac vers la blonde avant de l’ouvrir. Au-dessus des vêtements qu’elle avait emporté pour le voyage se trouvaient de nombreuses bouteilles d’alcool, celles achetées en arrivant. « Et j’suis pas venue seule. » amusement certain – même si Rosalyn n’était pas d’humeur à s’enivrer, elle était sûre d’en faire bon usage plus tard. Peut-être qu’elle avait un peu exagéré sur la quantité mais après tout… Il en fallait beaucoup pour leur faire de l’effet, dans bien des domaines.



 
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(#) Re: already gone (ALMA)    Sam 6 Mar - 20:56

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Tous les ans, depuis exactement cent-vingt ans, Rosalyn revit les cinq étapes du deuil. Le déni, la colère, le marchandage, la dépression, l’acceptation. C’est toujours la dernière étape qui est la plus difficile. L’acceptation. Comment accepter la mort de son enfant ? Ce n’est tout bonnement pas possible. Alors Rosalyn reste coincée là, incapable d’aller plus loin, comme si la route s’arrêtait tout à coup. Son deuil, elle ne le fera jamais complètement et après plus d’un siècle à pleurer sa fille, elle a fini par se faire une raison. Une mère n’accepte pas la perte de son enfant, elle apprend juste à vivre avec, à faire avec la douleur qui l’accompagne où qu’elle aille. Mais cette date… Chaque 22 janvier est un calvaire. Elle a l’impression qu’on lui arrache le cœur, qu’on le piétine et qu’on la force à avaler les morceaux, quitte à ce qu’elle s’étouffe avec. Une journée, rien qu’une journée, elle s’autorise à baisser la garde, à ressentir la peine qu’elle s’efforce de taire le reste de l’année. Si Rosalyn a été bénie dans bien des domaines, elle n’est pas la mieux armée lorsqu’il s’agit de faire face à ses sentiments, lorsqu’il s’agit de contrôler ses émotions. Plus que tout, elle déteste avoir l’impression d’être faible. Ce n’est pourtant pas une faiblesse que de s’avouer faillible, imparfait, humain. Mais Rosalyn doit garder la tête haute. Pour Lucian, pour leur constellation, pour les Enfants de Prométhée. Il lui arrive parfois de se demander si c’est ainsi qu’Arthur ressentait les choses, si c’est ça de porter une couronne peut-être un peu trop lourde. Les têtes couronnées sont rarement les plus heureuses. Alors Rosalyn continue à repousser le moment où elle fera face au dernier descendant d’Arthur, qui est également le sien. Elle l’a retrouvé, après tous ces siècles, mais elle hésite encore. A-t-elle le droit de bouleverser à ce point sa vie ? A-t-elle le droit de lui cacher celui qu’il est vraiment ? Et au fond, n’est-ce pas sa propre personne qu’elle essaie de préserver ? Excalibur est devenue comme une extension de son bras. Elle est aussi ce qui la relie encore à Arthur. Quinze siècles plus tard, ne serait-il pas temps d’enfin couper ce lien, d’accepter de le laisser partir ? Il vaudrait certainement mieux. Laisser le passé derrière elle, une bonne fois pour toutes… Rosalyn n’a jamais été très doué pour ça. C’est souvent ce que Lucian lui reproche.

« Tu n’as pas répondu à ma question. » L’ombre d’un sourire apparaît sur son visage. Lucian n’a peut-être pas forcée Alma à venir en Nouvelle-Zélande, certes, mais lui a-t-il demandé de les rejoindre ? À elle, à Connor, à Nour et à Takoda ? Ça lui ressemblerait bien, en tout cas. Pour lui-même aussi, peut-être. Parce que cette période n’est pas plus simple à traverser pour lui qu’elle l’est pour elle et Rosalyn le sait, elle peut se montrer… Égoïste. « C’est paisible, oui. Tu finiras par apprécier le calme, tu verras. » Un petit rire la secoue. « Tu fais vraiment une piètre menteuse, Alma. Queenstown a beau être une ville touristique, elle n’est généralement pas la première destination d’un voyage… Il y a beaucoup de choses à voir, entre ici et Auckland. » Rosalyn n’est pas dupe, elle sait pourquoi Alma est venue et elle ne voit pas l’intérêt de prétendre ne pas l’avoir compris. Elle secoue doucement la tête lorsque la jeune immortelle finit par lui avouer les véritables raisons de sa présence. En effet, Rosalyn n’est à l’aise lorsqu’il s’agit de parler de ce qu’elle ressent. Ce n’est que l’un de ses nombreux points communs avec Alma, et même si ce n’est pas le meilleur, elle est heureuse que ce soit le cas. Lucian, lui, a bien du mal à supporter le silence et les secrets de son épouse. Rosalyn étouffe un éclat de rire quand Alma lui met l’alcool qu’elle a apporté sous le nez. «  Tu sais que les effets de l’alcool sont moindres sur nous, n’est-ce pas ? À moins que nous ne passions des heures à boire… » Pendant une seconde, Rosalyn caresse cette éventualité. S’égarer un moment, laisser l’alcool l’anesthésier… Mais ce serait accepter de laisser quelque chose d’étranger prendre le contrôle, et c’est tout bonnement hors de question. Ça ne l’empêche néanmoins pas d’attraper une bouteille de rhum blanc, dont elle boit une longue gorgée. Une grimace déforme aussitôt ses traits. « Bon sang, même à mon âge, j’ai encore du mal à m’y faire… ! » Seconde puis troisième gorgée. Elle prend une profonde inspiration, le regard toujours posé sur le lac, à peine troublé par une onde légère.

Pendant de longues minutes, Rosalyn reste silencieuse, presque immobile. Elle ne sait pas ce qui, finalement, la pousse à s’exprimer de nouveau, à se confier. « J’ai eu une autre fille, avant Viviane. C’était il y a longtemps, à Camelot. Avec Arthur. » Arthur, Arthur, Arthur. Elle a parfois l’impression de n’avoir que ce prénom là à la bouche, toujours sur le bout de sa langue, toujours sur ses lèvres. « Je ne lui ai même pas donné de prénom. Nous avons décidé de la confier à des amis, dans le plus grand secret. C’était plus sûr. C’était mieux pour elle. Elle n’a jamais rien su, mais elle a été heureuse. Oui, elle a été heureuse… » Rosalyn l’avait observée et protégée, de loin. Sans jamais s’approcher d’elle. Elle l’avait vu grandir, fonder sa propre famille, vieillir et mourir. C’est ainsi que vont les choses pour les gens comme eux. Mais cette enfant là avait vécu, aussi bien que l’époque le lui permettait. Sa mort avait été… Naturelle. Vivian, elle, avait été emportée par la maladie prématurément et si on ne lui avait pas refusé des soins, peut-être aurait-elle vécu longtemps elle aussi. Au lieu de ça, elle s’était éteinte dans les bras de ses parents. Rosalyn avait serré son petit corps froid pendant des heures, elle avait prié pour qu’elle se réveille, et elle avait attendu… En vain. « Je crois que Lucian aimerait avoir d’autres enfants. Mais je ne sais pas… Je ne sais pas si je serais capable d’affronter ça une troisième fois. » Elle soupire une fois encore, avale une nouvelle gorgée de rhum. « Il faut croire que le cœur ne se régénère pas aussi bien que le reste du corps. »

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(#) Re: already gone (ALMA)    Mer 17 Mar - 22:17


Elles étaient peu nombreuses, les personnes qu’Alma appréciait. Son cœur était un organe difficile, sans doute parce qu’elle faisait au mieux pour le protéger. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, le problème n’était pas qu’Alma n’aimait pas… Mais plutôt qu’elle aimait trop. Elle aime comme elle vit, avec force et en faisant preuve d’une passion sans limite. Alors quand elle finit par perdre l’objet de son affection… Elle s’en remettait bien trop difficilement. La perte de son jumeau reste une cicatrice qui ne se refermera jamais et elle n’est pas sûre de pouvoir en supporter d’autres. Alors la jeune immortelle fait de son mieux pour tenir les autres à distance. Elle repousse, encore et encore mais parfois, ça ne suffit pas. Parfois, le cœur faiblit et se prend d’affection, comme c’est le cas pour les membres de sa constellation. Tout n’est pas parfait et il lui arrive régulièrement d’avoir des envies de meurtre mais ils restent les exceptions, celles qui sont parvenues à coup de patience et d’années, à la faire flancher. Alma ne montrera pas son affection ; elle n’est pas tactile et ne s’épanche jamais dans de longues déclarations larmoyantes. Elle préfère agir et aime à sa façon, aussi étrange que cela puisse sembler. Alors quand Rosalyn traverse une période si compliquée, elle n’hésite pas et met sa vie entre parenthèses pour l’aider, ou du moins, pour essayer. « Il ne m’a rien demandé. » Lucian n’avait pas besoin de lui demander quoi que ce soit. Si elle était la dernière arrivée dans la constellation, elle avait appris à les connaître tous à différents degrés. Elle n’avait pas forcément tout saisi au début – Rosalyn était parfois peu loquace. Mais les autres avaient comblé les vides, expliquant à demi-mots. Elle rit légèrement avant de hausser les épaules. « Je dois avouer que le mensonge n’est pas mon point fort… Ce qui est un comble, vraiment, puisque nous sommes tous obligés de mentir constamment pour survivre. J’ose espérer que ça ira mieux d’ici…. Deux cent ans, peut-être. » Ou en tout cas, ça ne pourra pas être pire. Quand Alma lui montre les bouteilles achetées, elle remarque une certaine forme d’amusement chez la blonde, ce qu’elle considère comme une victoire infime. Elle pose ses mains sur la terre, s’appuyant sur celles-ci. « Oh tu sais, je n’avais rien de prévu pour le reste de la journée alors si jamais… J’ai tout mon temps. » Elle lui offre toutefois un sourire amusé face à la grimace tirée par son aînée, avant de fouiller le sac à la recherche d’un rhum brun d’origine cubaine… Du moins c’était supposé être le cas. Il lui faudra deux gorgées pour réaliser qu’il s’agit plutôt d’une infamie. « C’est une insulte au rhum cubain… » marmonne-t-elle, sourcils froncés.

Alma n’a cependant pas le temps de vociférer plus longtemps à l’égard de ce rhum de pacotille. La révélation la surprend quelques instants avant de se dire que, finalement, elle ne pouvait pas tout savoir de Rosalyn. Elle avait déjà tellement vécu… Sa vie n’était qu’un grain de poussière en comparaison, alors il n’était pas étonnant qu’elle en apprenne encore à son sujet. « Et tu sais si elle a eu des enfants, elle aussi ? » Si elle avait nécessairement fini par perdre la vie, peut-être qu’elle avait des descendants avec lesquelles elle pouvait être en contact. La cubaine reporte son attention sur la blonde et si elle n’a jamais eu d’enfant, elle ne comprend que trop facilement les craintes qui l’envahissent. Perdre non pas un, mais deux enfants… Comment pouvait-on s’en relever ? Comment pourrait-elle ne pas perdre la tête, si elle venait à perdre un troisième enfant ? « Tu sais, je ne comprends pas grand-chose à tout ce… tout ce bordel qu’est l’amour. Mais si je peux affirmer une chose, c’est que Lucian est fou de toi. » Ce qu’il dissimulait très mal – à moins qu’il ne cherchait pas à le dissimuler ? Alma ignorait ce qui était la norme ou ne l’était pas, convaincue que montrer ses sentiments étaient une faiblesse. Elle avale d’autres gorgées du rhum infâme avant de poursuivre. « Alors je suis persuadée que si tu lui en parles, il comprendra. » La discussion serait peut-être compliquée mais elle lui semblait nécessaire, quand bien même elle n’était pas forcément la mieux placée pour parler. A coup sûr, à la place de Rosalyn, elle aurait opté pour la fuite elle aussi – ou alors, elle aurait choisi la violence, les seules options qu’elle maîtrisait véritablement. « Et t’inquiètes, s’il comprend pas, j’peux lui régler son compte. Il fait peut-être trois mètres, mais on sait toutes les deux que je gagne haut la main. » Légère taquinerie alors qu’elle appuie son épaule brièvement contre la sienne dans un mouvement complice. Son regard se pose à nouveau sur le lac face à elles, surface paisible, trop à son goût. Elle sait d’avance qu’elle ne supporterait pas l’endroit plus que quelques jours. De nouvelles gorgées du rhum la poussent à soupirer une nouvelle fois, avant de porter son regard vers Rosa. « C’est pas possible. Vraiment pas. Promis, un jour, on ira à Cuba et là, tu verras ce qu’est un vrai rhum cubain. » Rien avoir avec cette injure que l’immortelle consommait. Enfin… Pour cela, il faudrait encore qu’elle retourne dans ce pays qui l’avait vu grandir et mourir, ce pays qu’elle fuyait par crainte de ce qu’elle pourrait éprouver si elle venait à y retourner un jour. Mais si Rosalyn le lui demandait, elle était prête à mettre ses démons de côté, pour elle.




 
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Rosalyn Blackthorn
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(#) Re: already gone (ALMA)    Jeu 8 Avr - 19:42

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D’ordinaire, c’est Rosalyn qui prend soin des siens. Pas l’inverse. Rarement l’inverse. Même avec Lucian, c’est parfois compliqué. Elle a toujours l’impression de commettre une erreur lorsqu’elle baisse sa garde, lorsqu’elle laisse son époux – son époux ! – prendre soin d’elle. Rosalyn n’a jamais cessé de penser et d’agir comme une guerrière, même avec les membres de sa constellation. Sans doute parce que la disparition d’Omondi l’a marquée plus qu’elle ne l’a jamais dit. Elle ne l’a pas pleuré comme Nour, Takoda et Connor. Non, Rosalyn a serré les dents jusqu’à en avoir mal aux mâchoires et elle n’a laissé les larmes couler que lorsqu’il n’y avait personne pour la regarder. Et elle s’était promis que plus jamais elle ressentirait une telle douleur, elle s’était promis que plus aucun membre de leur constellation ne mourrait ainsi. Seconde plus âgée après Nour, c’était pourtant elle qui avait pris la place de matriarche, c’était elle qui avait repris les rênes de la constellation et en assumait la responsabilité. Cela avait duré longtemps ainsi, jusqu’à ce qu’elle ne soit bien obligée de se faire une raison, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus continuer à fuir et à nier son amour pour Lucian, pour cette âme sœur que le destin avait posé au milieu de sa route sans lui demander son avis. Pendant un temps, elle s’était assagie. Elle n’avait pas apprécié la société londonienne du dix-neuvième siècle, à l’esprit bien trop étriqué à son goût, mais elle avait aimé les moments de quiétude qui l’avait accompagnée. Et puis, Viviane était née. Elle était magnifique leur petite poupée, avec ses boucles sombres et ses grands yeux bleus… Combien d’heures s’étaient écoulées après qu’elle se soit éteinte, avant que Lucian ne parvienne finalement à la convaincre de la lâcher ? Rosalyn secoue la tête. Chaque souvenir est aussi douloureux qu’un coup de poignard en plein cœur. Et tous les ans… Tous les ans, c’est la même mascarade. Elle s’effondre une journée, rien qu’une journée, à l’abri des regards, puis elle se relève et fait comme si rien n’était jamais arrivé. Il le fallait, pour que le chagrin ne l’abatte pas une bonne fois pour toutes. Une nouvelle grimace déforme ses lèvres, et elle avale une nouvelle gorgée d’alcool. Un bien mauvais alcool, à en juger par l’expression outrée d’Alma. « Il faudra que nous retournions à Cuba, alors. Pour que tu puisses me faire goûter un rhum digne de ce nom. » Et par la même occasion, retourner chez elle. Retourner sur les lieux de sa première mort n’est pas toujours facile pour un immortel. Encore moins lorsque celle-ci a été aussi violente que celle d’Alma. Rosalyn, au contraire, serait restée à Camelot pour l’éternité si Omondi et Nour n’étaient pas parvenus à la convaincre d’abandonner les ruines.

Elle ne sait pas vraiment ce qui lui a pris de parler de sa fille aînée à Alma. Ce n’est pas un sujet que Rosalyn aime aborder. Même Lucian sait que c’est un sujet qu’il vaut mieux éviter d’évoquer, sous peine de voir son épouse se replier sur elle-même et se taire pendant des jours. Cette enfant, Rosalyn l’a si peu connue qu’elle a toujours l’impression de parler d’une étrangère. Et peut-être l’est-elle bien, en fin de compte. Elle ne se souvient même pas des traits de son visage. La Britannique prend une profonde inspiration, puis elle soupire lentement. « Elle a eu une belle vie. Elle est morte assez âgée, pour l’époque. Elle a eu des enfants, qui ont eu des enfants, qui ont eu des enfants… »Elle se mord la lèvre, hésite un instant avant de poursuivre. « Et puis en 968, l’une de ses descendantes a donné naissance à un garçon. Figure-toi que cette demoiselle avait épousé un Viking… C’est drôle. Arthur a passé des années à repousser les Saxons et les Scandinaves… » Rosalyn avale une nouvelle gorgée de rhum, comme pour se donner le courage de continuer. Cela fait bien longtemps qu’elle a cessé de croire en l’existence d’un Dieu quelconque, mais elle a pourtant l’impression d’être en train de se confesser religieusement à Alma. « Je lui ai transmis mon gène, à ce garçon. Il s’appelle Eirik, Eirik Aaronson. Je l’ai retrouvé, il n’y a pas très longtemps, presque par hasard. Il ne sait rien, bien sûr… » Il ne sait sans doute pas non plus que toute la descendance que sa fratrie a pu avoir s’est éteinte lentement, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que lui aujourd’hui. L’unique héritier d’Arthur encore en vie. « Je ne l’ai pas encore dit à Lucian. À vrai dire, je me demande encore ce que je suis censée faire. J’ai passé des siècles à chercher le dernier descendant d’Arthur, pour lui remettre Excalibur… Mais quoi, ensuite ? Ce garçon est théoriquement le Roi d’Angleterre légitime, mais je ne peux tout de même pas lui dire d’aller détrôner la Reine Elizabeth ! D’autant plus que je commence à me demander si elle ne serait pas des nôtres, elle aussi. » Un petit rire secoue Rosalyn, avant qu’elle ne se tourne vers Alma. « En fin de compte, je ne sais pas si je ne ferais pas mieux de le laisser tranquille… Imagine un peu ! Une inconnue débarque chez toi, t’annonce qu’elle est ton ancêtre, que tu es le descendant du Roi Arthur et au passage, te remets Excalibur. S’il me traite de dingue et me claque la porte au nez, je ne pourrais pas lui en vouloir. » Et puis, elle a perdu sa trace après Saint-Pétersbourg, elle ne sait pas où sa belle et lui ont bien pu filer. Cela lui laisse au moins le temps de se décider sur la stratégie à adopter. Ou au contraire, à décider de ne rien faire du tout.

Le regard de Rosalyn se perd sur l’immensité du lac lorsqu’Alma évoque l’amour que lui porte Lucian. Son expression se fait triste, tout à coup. « C’est beau, l’amour. Même si c’est douloureux. Même si c’est incompréhensible. Toi aussi, tu finiras par trouver la personne qui te rendra folle. Dans tous les sens du terme. Qui sait, peut-être que le destin va mettre une âme sœur sur ta route au moment où tu t’y attendras le moins. » Un petit sourire étire ses lèvres. Alma ne prendrait sans doute pas très bien la chose, indépendante comme elle était, et quand bien même les âmes sœurs ne sont pas toujours unies par un amour romantique. « Crois-en mon expérience, ça fait… Un drôle d’effet. » Un bel euphémisme que celui-là. « Tu sais, j’ai passé des années à fuir Lucian. À fuir les sentiments que j’éprouvais pour lui. En fin de compte, je n’ai fait que reculer pour mieux sauter. » Rosalyn se relève, et tend la main à Alma pour qu’elle l’imite. « Viens, marche un peu avec moi. » Leurs bouteilles ne partiront pas en courant. Elle prend la jeune immortelle par le bras, et l’entraîne à marcher à ses côtés sur la rive du lac. « Les choses ne sont pas aussi simples que tu le penses. Et l’amour… L’amour ne fait pas tout. Tout a toujours été… compliqué, entre Lucian et moi. Et je ne suis pas certaine qu’elles soient s’arrangent de sitôt… C’est de ma faute, je le sais. Je ne suis pas une épouse modèle. Je ne suis pas très douée, lorsqu’il s’agit de communiquer… Lucian était un père exemplaire pour Viviane. Vraiment, c’était même… Pas inattendu, mais presque étrange. Quant à moi, j’admets que ces années ont été les plus belles de toute ma vie. Alors je ne sais pas… Je ne sais pas au nom de quoi j’aurais le droit de lui refuser de revivre ce bonheur. » Lequel d’eux deux serait le plus égoïste ? Elle, en lui refusant des enfants et une vie de famille ou lui, en attendant d’elle qu’elle mette au monde un enfant qu’ils risqueraient de voir mourir une fois de plus ?

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Alma Moreno
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(#) Re: already gone (ALMA)    Dim 16 Mai - 21:37


Elle n’a pas l’habitude de voir Rosalyn si abattue. Et pour cause. C’était elle qui l’avait sorti de la sphère de violence dans laquelle elle était enfermée à son premier réveil, cercle vicieux qui aurait probablement mené à sa perte. C’était vers elle qu’elle se tournait naturellement quand rien n’allait – et quand bien même elle ne verbalisait jamais ses émotions, elle se contentait de chercher sa présence et Rosa comprenait. C’était sans doute ça qu’elle appréciait tant chez la blonde. Elle n’avait pas besoin de s’épancher pour qu’elle ne la comprenne. Et surtout, elle l’acceptait comme elle l’était. D’accord, il lui arrivait parfois de lui conseiller de calmer ses élans de violence… Mais elle ne pouvait pas l’en blâmer, consciente de ses propres défauts. Un sourire amer étire ses lèvres quand Cuba est évoquée. Elle y retournera forcément un jour, mais pour l’instant, elle s’est efforcée d’éviter le retour au pays. Trop de souvenirs, de cauchemars qui sont nés là où elle avait vécu sa première vie. Elle se contente d’acquiescer – si elle peut retarder le moment, elle le fera bien volontiers, Alma. Un sujet bien plus sérieux est abordé, alors que Rosalyn lui parle de cette fille aînée dont la cubaine ignorait encore l’existence quelques minutes plus tôt. Elle tourne la tête vers elle, l’écoute attentivement. Sa force de caractère l’impressionne encore une fois. Elle sait bien, la journaliste, qu’elle n’arriverait pas à raconter un tel évènement, pas de cette façon là. Elle lui offre un sourire encourageant quand elle semble hésiter. Et plus cette histoire avance, plus Alma se dit que le destin a une drôle de façon de faire les choses. Qu’elle parvienne à suivre la trace de sa fille aînée et, surtout, retrouver l’héritier qu’elle avait si longtemps cherché… Elle ne peut que comprendre son dilemme, entre volonté de se débarrasser du fardeau qui est le sien depuis trop longtemps, et crainte de chambouler la vie d’un homme qui n’a rien demandé, si ce n’est vivre sa vie sans se douter de ce qui pourrait lui arriver. Elle ignore ce qu’elle ferait, à sa place. Elle ne sait pas ce qui l’emporterait entre son sens du devoir et sa volonté de préserver les siens. « Wow c’est vraiment… Une histoire hallucinante. » Léger rire qui lui échappe. C’est le moins que l’on puisse dire. « Rosa.. J’peux changer de couleur de cheveux à volonté et plus encore. J’peux me prendre un train et me relever une heure plus tard pour faire un marathon. Alors… J’pense vraiment que ce qui est fou, ou non, est plutôt à relativiser dans notre situation. » Après tout, qui pouvait s’imaginer que certains êtres étaient capables de mourir et de ressusciter encore et encore ? Qui pouvait s’imaginer que des femmes, des hommes, possédaient des dons incroyables et inexplicables ? Alors qu’en plus de cela, on apprenne que certaines légendes étaient plus ou moins vraies… Cela n’avait rien d’étonnant.   « J’pense que… Tu devrais lui en parler. Parce que tu vas passer l’éternité à te demander comment il aurait réagi. Et même s’il décide de t’envoyer bouler, c’est son choix. Mais il a le droit de savoir, lui aussi. » Et si Alma ne pensait pas être la personne idéal pour conseiller qui que ce soit, elle faisait de son mieux parce qu’elle sentait que c’était ce dont son aînée avait besoin.

Une grimace déforme ses traits quelques secondes. L’idée même qu’on puisse l’aimer véritablement lui semble incongrue. Elle, si difficile à supporter, si tempétueuse et insolente, laissant qui que ce soit l’aimer totalement ? Inconcevable. « Peut-être mais Rosa… J’souhaite ça à personne. J’veux dire… Tu me connais. T’imagines un peu ce que devrait subir cette pauvre âme en peine ? » Si elle rit, elle reste pourtant convaincue d’être dans le vrai. Elle ne fait pas partie de ces âmes qui savent aimer correctement, amoureusement en tout cas, elle en était sûre. Et peut-être, qu’au fond, l’idée l’effraie plus qu’elle ne veut l’admettre. Rosalyn lui confie sa propre expérience et elle ne peut qu’imaginer à quel point ça devait être compliqué pour elle. Elle le voyait encore aujourd’hui, réalisait à quel point il était difficile de se laisser aller, même auprès de son époux. Alma s’empare de sa main pour se relever, prenant place à ses côtés et l’écoutant avec une attention toute particulière. Elle lui partage ses doutes, ses inquiétudes, mais aussi ses interrogations sur cet enfant que Lucian voulait. Et à écouter son amie, elle avait l’impression qu’elle aussi, elle désirait connaître à nouveau cette joie. Se mordant la lèvre inférieure, peu sûre de ce qu’elle avance, Alma tente tout de même de lui donner son point de vue. « Tu sais, à t’entendre… J’ai l’impression que toi aussi, tu veux cet enfant. » Regard tourné vers la blonde alors qu’elle continue. « Et j’sais que tu t’inquiètes. C’est normal. Bon sang, si j’étais à ta place, j’aurais probablement tout abandonné depuis bien longtemps. » Elle reconnaît volontiers la force de son aînée, admiration qu’elle n’avait jamais caché. « Oui, il y a des risques. Rien ne peut garantir qu’elle ou il héritera  de votre immortalité mais… Mais les risques sont présents partout, continuellement. C’est toi qui doit juger si ça en vaut la peine. » Elle s’arrête, se tourne vers la blonde. « Mais surtout, Rosa… Tu dois décider, pour toi. J’sais que tu veux penser à Lucian, mais il faut avant tout que tu penses à ce qui est le mieux pour toi. » Qu’elle se préserve, qu’elle pense à elle avant toute chose. Alma, elle, sera là peu importe sa décision.



 
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(#) Re: already gone (ALMA)    Mer 23 Juin - 22:06

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De tous les êtres de leur constellation, Alma et Rosalyn sont certainement les moins susceptibles d’avoir une discussion à cœur ouvert. Rosalyn, tout particulièrement, aussi sincère soit-elle, est une femme de peu de mots. On pourrait même dire qu’elle en est avare, et elle le sait, c’est agaçant pour ses proches. Principalement pour Lucian, qui est son parfait opposé et qui contrairement à elle, n’a pas sa langue dans sa poche. Trois siècles d’isolement n’ont pas aidé Rosalyn à s’ouvrir, et personne ne l’y a jamais vraiment forcée avant Lucian… Et Alma. Alma a une place toute particulière dans le cœur de Rosalyn. Peut-être parce qu’elle l’a recueillie comme on recueille un oisillon blessé, à ceci près que la cubaine n’a jamais rien eu de fragile, elle a toujours fait preuve d’une force de caractère impressionnante – parfois un peu inquiétante, pour une jeune immortelle tête brûlée et obstinée. Mais d’une certaine façon, Rosalyn se reconnaît en elle. Alma non plus n’acceptait pas les règles de la société dans laquelle elle était née, et cela lui avait valu bien des déconvenues… Alors peut-être qu’en fin de compte, elle est la confidente parfaite pour Rosalyn. « Il a le droit de savoir, oui, tu as raison… À sa place, je le voudrais aussi. C’est juste que… » Elle soupire longuement, comme agacée. « Je place tellement d’espoirs en lui. Peut-être… Sans doute beaucoup trop. Je ne m’attends pas à retrouver une copie parfaite d’Arthur, non, bien sûr que non, mais… Je ne sais pas. J’attends de trouver un homme bon, tu vois ? Je compte lui léguer Excalibur… Cette épée est spéciale, tu sais. Elle n’a pas qu’une histoire, elle est… Spéciale. » Rosalyn secoue doucement la tête. Après quinze siècles, elle peine à s’imaginer sans cette épée. Excalibur a été une fidèle compagne, une alliée des moments les plus difficiles… Et surtout, elle est son dernier lien direct avec Arthur – avec son passé. Est-elle enfin prête à couper le cordon ? Difficile à dire. Elle aimerait le savoir, pouvoir prédire ce que cette rencontre si spéciale lui réserve, mais elle ne possède ni le don de prescience, ni celui de clairvoyance. Avec Eirik, Rosalyn va se jeter droit dans l’inconnu et c’est une chose qui a une forte tendance à lui déplaire.

Un petit rire la secoue et elle retrouve son sourire à la remarque autocritique d’Alma. « Oh, Alma ! Tu n’es pas si terrible que cela, tu es comme tout le monde, tu as tes qualités… Mais elles sont comme les miennes, il faut creuser un peu pour les trouver. » Elle rit de plus belle, la main d’Alma dans la sienne. « Et un jour, je te promets que quelqu’un va prendre une pelle et creuser pour les trouver, aussi profondément qu’elles puissent être enfouies ! Je veux dire, regarde-moi… Lucian est bien arrivé à les trouver et pourtant je t’assure qu’elles étaient bien cachées. S’il avait dû creuser un peu plus, je crois qu’il aurait fini par trouver du pétrole ! » Le moins que l’on puisse dire de Lucian, c’est que c’est un homme patient et déterminé. Combien de fois Rosalyn s’est-elle enfuie, combien de fois a-t-elle prétendu n’avoir aucun sentiment pour lui ? Trop de fois pour les compter… Elle l’a fait se languir pendant des années, puis elle a attendu dix ans avant d’accepter sa demande en mariage… Et surtout, elle a disparu quarante ans après la mort de Viviane. Et malgré tout, il l’a attendue et s’est gardé de lui faire le moindre reproche. À sa place, Rosalyn n’aurait eu ni sa patience ni sa clémence.

« C’est… Compliqué, Alma. Très compliqué. Avant de songer à avoir un autre enfant ou non, il faudrait peut-être que je commence par m’excuser d’avoir disparu. Je l’ai abandonné. Je vous ai tous abandonnés. Sans même me retourner, je suis partie… À quel point ai-je été égoïste pour agir ainsi ? Ma peine n’excusait pas tout. Je n’étais pas la seule à avoir perdu son enfant. » Un soupir lui échappe, accompagné d’un petit haussement d’épaules. « Il n’a jamais rien dit. Il ne m’a jamais rien reproché, il ne s’est jamais mis en colère, pas une fois… Je crois que j’aurais peut-être préféré, tu sais. Je sais que je lui ai brisé le cœur et quelque part, j’ai l’impression de ne pas le mériter. Étrange, n’est-ce pas ? Je l’ai fui pendant des années, je ne voulais pas d’une âme sœur et en fin de compte, aujourd’hui je serais bien incapable de me passer de lui… Mais je ne lui dis pas assez. C’est comme si les mots restaient bloqués au fond de ma gorge. Je suis loin d’être une épouse parfaite. Et il faudrait peut-être que je le devienne, avant de songer à devenir mère de nouveau. Alma… C’est l’anniversaire de la mort de notre fille, et je ne suis même pas avec lui ! Je me suis faufilée hors du lit en prenant garde à ne pas le réveiller. »Une grimace déforme ses traits. Sa gorge se serre, elle se mord la lèvre avant de poursuivre. « C’est trop dur, ce jour-là, je n’arrive pas à le regarder… Viviane lui ressemblait tellement. Les mêmes yeux, les mêmes boucles indisciplinées… Elle était tellement parfaite… Et nous n’avons rien pu faire. Rien… Et je suis partie. » Alors au fond, si Lucian veut fonder une famille, qui est-elle pour le lui refuser ? Pourquoi en aurait-elle le droit ? Lucian a une patience d’ange, mais rien ne dit qu’elle soit infinie et qu’il ne finisse pas par se lasser de ses comportements. « Tu sais, pour être tout à fait honnête, je ne pense pas être la mieux placée pour décider ce qui est le mieux pour moi. C’est peut-être pour cette raison que le destin m’a envoyé un géant hawaïen aussi patient que tête de mule. »

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(#) Re: already gone (ALMA)    Lun 20 Déc - 21:52


Si Alma était un minimum honnête avec elle-même, elle avouerait qu’au fond, elle avait besoin de Rosalyn. Elle adorait les autres membres de sa constellation – sauf Alexis qu’elle aurait volontiers poignardé elle-même jusqu’à s’assurer qu’il ne reste mort – mais Rosalyn était celle qui l’avait trouvé et qui l’avait sauvé d’une perdition certaine. Elle était celle qui l’avait aidé alors que tout chez elle réclamait la vengeance et qu’elle ne voyait rien d’autre. Elle lui avait offert une perspective différente, une vision nouvelle de ce futur qu’elle imaginait pourtant tellement sombre. Alors la cubaine ne pouvait que vouloir être là pour elle, même si cela impliquait se confier, faire des efforts pour l’écouter et essayer de la conseiller. Elle n’était probablement pas la mieux placée pour ça, mais sa démarche était sincère. « N’espère pas trop. C’est un homme… Tu les connais. » lâche-t-elle alors en haussant les épaules. L’opinion qu’elle avait des hommes était peu reluisante. Comment pouvait-il en être autrement avec tout ce qu’elle avait vécu et tout ce qu’elle pouvait encore voir dans ce monde qui, en dépit de l’évolution qu’il devait connaître, continuait à être dominé par le sexe masculin ? Toutefois… Elle avait appris, au fil des années, à faire quelques exceptions. Lucian, par exemple, en était une. Elle l’appréciait réellement et il n’était pas le seul. « Mais… Il n’est peut-être pas comme ça. Rien ne t’empêche de le rencontrer histoire d’en apprendre davantage sur lui. Et seulement à ce moment là, tu pourras décider de lui confier, ou non, l’épée. » Elle n’était pas obligée de tout lui confier dès la première rencontre. Alma ne pouvait qu’espérer qu’il soit à la hauteur des attentes de son aînée, volonté qu’elle ne soit pas déçue et, également, que le fardeau qui lui incombait avec la garde d’Excalibur, soit allégé. « Et si jamais c’est un connard fini, tu peux me l’envoyer, j’serais ravie de m’en occuper. » Léger sourire amusé étirant ses lèvres, la brune plaisante peut-être mais au fond, Rosalyn savait qu’elle était tout à fait capable de s’en prendre à quiconque viendrait décevoir ou blesser l’immortelle. Le sujet change toutefois radicalement vers un terrain que la cubaine maîtrise encore moins – l’amour. Elle doit avouer qu’elle peine à s’imaginer amoureuse et elle a encore plus de mal à concevoir qu’on puisse l’aimer véritablement. Et au fond… Elle ne sait pas si elle en a vraiment envie. Elle se sent bien comme elle est, Alma. Indépendante. Libre. Capable de faire ce qu’elle veut, quand elle le veut, sans jamais avoir de compte à rendre. L’amour lui donnait l’impression qu’on l’emprisonnerait, qu’on la pousserait à porter des chaînes dont elle ne voulait pas. Alors, elle repoussait l’idée, l’écartait pour se protéger et conserver cette vie qui lui convenait. Riant légèrement face aux mots de Rosalyn, elle devait avouer que celle-ci aussi était une véritable forteresse et que Lucian avait eu bien des difficultés à se frayer un chemin jusque son cœur. « D’accord… J’admets que c’est un très bon exemple. J’suis pas sûre qu’il existe d’autres hommes aussi patients que lui mais j’veux bien accepter qu’il y ait…. 5 % de chance pour que ça arrive un jour. » lance-t-elle en souriant tandis qu’elle continue à marcher aux côtés de Rosalyn. C’était peu, mais c’était mieux que rien, pas vrai ?

Tout redevient pourtant sérieux quand l’idée d’une nouvelle grossesse est prononcée. Elle n’ose pas imaginer ce qu’elle aurait fait, Alma, si elle avait été à sa place. Elle n’est même pas sûre qu’elle aurait pu survivre à tant d’injustice, à tant de tristesse. La brune tend l’oreille, l’écoute attentivement et sent son cœur se briser face à tout ce que Rosalyn éprouve et endure. Elle ne mérite pas ça. Quand bien même elle pouvait avoir un caractère compliqué, elle restait une personne avec un cœur plus gros qu’elle ne voulait bien l’admettre et elle ne pouvait imaginer la souffrance qu’elle devait ressentir. Fronçant les sourcils, elle ne dit rien toutefois et laisse l’immortelle terminer. « Tu ne dois pas t’en vouloir. » Peut-être qu’elle disait cela car elle ignorait ce que ça pouvait faire que de partager sa vie avec quelqu’un, d’être lié par des sentiments aussi forts que ceux de Rosalyn et Lucian. « Rosa, ce que vous avez traversé…. C’est tellement compliqué et douloureux. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réaction face au deuil. Peut-être que c’était un peu égoïste, mais t’isoler était ce dont tu avais besoin alors tu as eu raison. Lucian le sait. » Et c’était sans doute pour cela qu’il ne semblait pas en vouloir à l’aînée. « Malgré tout, votre couple a survécu et ce n’est pas rien. Tout n’est pas parfait, évidemment, mais…. Vous êtes toujours là, ensemble. Et après ce que vous avez traversé, c’est déjà beaucoup. » La force dont ils avaient fait preuve tous les deux était remarquable. Portant son regard sur Rosalyn, elle continue, tentant au mieux de faire preuve de compassion dans ses propos, elle qui n’était pas réellement habituée. « Parle lui. Retrouve Lucian, dès que tu t’en sens capable et parlez. Partez vers je ne sais quelle destination romantique à en vomir et prenez le temps donc vous avez besoin pour vous reconstruire. Il n’y a que comme ça que vous pourrez avancer. » Et n’était-ce pas drôle, finalement, que ce soit elle qui prodigue de tels conseils alors même qu’elle aurait été incapable de les appliquer dans leur situation ?



 
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