intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 waking up (maïa)

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(#) waking up (maïa)    Dim 17 Jan - 20:47


Au moment où il ouvrit les yeux, Lazarus Fawkes réalisa que la vie n’aurait guère pu lui paraître plus cruelle et injuste. Ses yeux fatigués se posèrent sur les murs blancs et immaculés de la minuscule chambre dans laquelle il s’était endormi seulement quelques heures plus tôt — ou était-ce quelques jours plus tôt? En face de son propre lit, très inconfortable soit dit en passant, se trouvait un lit semblable dans lequel ronflait un homme entre deux âges, les jambes suspendues au plafond, toutes deux dans le plâtre. Il ne se souvenait pas de sa présence lorsqu’on l’avait emmené dans cette chambre, son colocataire de chambre devait être arrivé pendant qu’il dormait. C’était la seule différence notable dans la pièce : le même téléviseur collé contre le mur, la même fenêtre sale qui donnait sur le stationnement bondé, la même plante verte en plastique dans un coin… De quoi avoir envie de guérir en un claquement de doigts pour sortir d’ici le plus vite possible. Lazarus poussa un long soupir. Il baissa les yeux sur sa jaquette bleue d’hôpital, qui puait le détergent de basse qualité, puis sur son bras dans le plâtre. Les souvenirs, humiliants et douloureux, remontèrent à la surface, mais il les fit taire d’un claquement de langue agacée. Il ne voulait pas y penser, il ne voulait pas y penser, il ne voulait pas y penser…
Dans le corridor adjacent à sa chambre, un membre du personnel ou un visiteur passait à intervalles irréguliers. Lazarus pouvait comprendre leur hâte : personne ne voulait s’attarder dans ce lieu gris et déprimant. D’ailleurs, lui-même ne comprenait pas réellement pourquoi on le retenait ici. Avant qu’il ne sombre dans les bras de Morphée, un médecin était passé le voir pour lui expliquer qu’il valait mieux qu’il passe la nuit sous leur surveillance étroite, juste au cas où. Trop fatigué pour protester, Lazarus avait obtempéré, mais maintenant qu’il sentait ses forces revenir, il avait hâte de rentrer chez lui. Ou du moins, dans l’immeuble que louait en permanence le Conclave Écarlate en sol parisien, pour les déplacements de l’un ou l’autre de ses membres. Il comptait rester un peu à Paris, le temps de se remettre de son échec en Russie et de préparer sa prochaine offensive. Son échec. Non. Il avait peut-être perdu cette bataille, mais la guerre n’était pas encore terminée. Astra et Eirik avaient réussi à lui glisser entre les doigts, mais ce n’était que partie remise. Lazarus s’en fit la promesse solennelle sur son lit d’hôpital. Il tourna la tête vers le mur derrière lui et aperçut une horloge en plastique qui indiquait midi et quelques poussières. Il se demanda si on lui servirait bientôt son déjeuner — qui serait sans nul doute exécrable — avant de se rappeler que les Français mangeaient leurs repas à une heure avancée, si on les comparait à leurs cousins outre-Atlantique.
Nouveau soupir. Il ne se sentait plus tellement fatigué, pas assez en tout cas pour se rendormir séance tenante, et se demandait bien ce qu’il pouvait faire pour occuper son temps libre. Il jeta un œil blasé à l’émission de télévision. Un jeu-questionnaire. Si Cordelia le voyait en ce moment… Il eut un rictus à la pensée de sa femme, elle aussi à l’étranger en ce moment. Il espérait que la chance serait au rendez-vous pour ses projets; on ne pouvait en dire autant des siens. Soudain, quelqu’un entra dans la chambre. Une jeune infirmière, un plateau repas dans les mains. En la voyant s’avancer vers lui, le visage de Lazarus s’illumina. « Et moi qui croyais devoir attendre quelques heures encore avant de manger, » commenta-t-il en français, son accent américain trahissant ses origines. Il voulut s’asseoir dans son lit avant de grimacer malgré lui sous l’effort. Son agresseur n’y était certes pas allé de main morte et Lazarus n’osait même pas imaginer à quoi devait ressembler son visage en cet instant. Un amalgame de bleu, violet et noir, supposa-t-il avec humeur. Il observa le repas qui lui était destiné. Une soupe à la texture douteuse, un jambon sec, des pommes de terre cartonneuses et un jus de pommes. Bon appétit, ironisa-t-il in petto. L’infirmière s’apprêtait à quitter sa chambre quand Lazarus la retint non sans condescendance, de la même voix qu’il empruntait pour s’adresser à ses subalternes : « Excusez-moi, mademoiselle, mais comment voulez-vous que je coupe mon jambon, avec mon bras? » Il la regardait avec insistance, s’attendant à ce qu’elle se plie aux exigences de son patient. Il désigna la chaise libre à côté de son lit. « Je suis sûr qu’à force de courir d’un côté, puis de l’autre, vous ne refuserez certainement pas de vous reposer pendant quelques minutes. » Il se saisit du couteau de sa main valide et la lui tendit dans les airs, comme s’il savait d’avance qu’elle acquiescerait à sa demande.
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Maïa Moretti
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(#) Re: waking up (maïa)    Dim 31 Jan - 10:21


Le son lui semble réconfortant. Il apaise les moindres de ses doutes dans la mesure où il lui rappelle ce pourquoi elle délègue son existence : l’altruisme. Les mœurs ont changé depuis ses années d’apprentissage, long processus d’évolution grâce auquel les blessures d’antan auraient très bien pu s’amoindrir voire être complètement soigné dans ce nouveau millésime. La charge mentale diffère elle-aussi, délaissant pour beaucoup ce que nombre appelle comme dévotion au profit d’un individualisme marqué par l’humanisme débordant. Tout a changé et pourtant rien n’est si différent. L’adrénaline grimpe aux mêmes instants, le désir d’opérer au mieux, de sauver une vie, de soulager des peines, de panser des plaies. Tout demeure intact dans le fond et rassure pour beaucoup la jeune fille qui foule ces couloirs depuis quelques mois déjà. Les sirènes annonçaient l’arrivée imminente, la tension n’en devenait que plus palpable au fur et à mesure que les battements des cœurs de chacun des participants augmentaient sous l’effet de l’excitation. L’immortelle s’est trouvée une nouvelle fois encore, dans les mailles d’un filet aux tissages trop épais pour qu’elle ne réussisse à s’en extirper. Néanmoins, elle y parvint à mesure que les instructions lui furent données. Se calquant aux émotions ressenties par le médecin, le calme lui revint rapidement. Et puis tout retomba enfin au moment où les plaies furent pratiquement recousues, au moment où ce même médecin annonçait que l’état du patient était stable. Ne lui restait qu’à finir de le nettoyer, reprendre ses constantes dans la salle d’urgences avant d’appeler un brancardier pour l’amener dans une chambre. Maïa terminait son service dans les urgences pour être affectée le surlendemain à l’étage des traumas, comme surnommé dans le jargon.

Ses pas l’entraînent vers le service, l’occupent aux détours de beaucoup de soins qu’elle se doit de prodiguer. La réalité l’effraie dès que l’occasion se présente au sujet de ce manque de manutention dans ce domaine pourtant si riche. La vocation ne touche plus les âmes comme avant, ne leurs confère plus ce sens du devoir auquel elle se raccroche aujourd’hui. Parce qu’elle désire perpétuer cet héritage au nom de son frère disparu. Alors, elle sourit devant les remarques acerbes, essaie de témoigner de son empathie durant les excès de colère et d’impatience, rassure dès lors que les questions affluent et demandent de l’attention. En fait, son rôle l’assimile à celui d’une aide-soignante puisqu’elle ne fait aucune différence entre les deux professions. Si ce n’est une seule : prodiguer des soins. Ainsi, elle accourt dès lors qu’une sonnette retentie, s’empresse de reprendre les constantes du patient concerné et agit en fonction de ce qu’elle pense juste. Elle ne peut donner d’avis médical et ce même si ces décennies d’expériences lui ont donnés quelques acquis. Non, elle se tait et reste discrète en raison de sa condition. La matinée se déroule comme elle aurait pu le penser et déjà l’heure des repas des patients est annoncée. Les chariots engorgent les couloirs, se vident en suivant un rythme plus ou moins effréné. L’infirmière en dépose quelques-uns afin de participer, mais également pour effectuer une surveillance sur des patients dont les états sont plus difficiles. Sa collègue l’informe rapidement que le patient de la dernière fois s’est éveillé. Le sourire imprègne déjà l’embrasure de ses lèvres, soulagée d’apprendre une telle nouvelle. Ses doigts se rapprochent du plateau, Maïa s’en saisit avant de demander à cette même collègue d’en récupérer un autre pour la seconde personne de la chambre.

«Heureuse d’entendre votre voix. » ne tarde-t-elle pas à répondre à l’homme au visage encore déformé du choc. Elle se rassure de parvenir à reconnaître un accent, signe que sa mâchoire n’est pas touchée. Elle sait qu’il pourra se nourrir. De son côté, les intonations de son propre accent devraient lui rappeler le soleil dissimulé bien haut dans les nuages. Le ciel parisien est si éloigné de celui de ses origines. La distance lui octroie l’occasion de s’attarder un peu plus sur les ecchymoses en quelques secondes, elle sait qu’il faut qu’elle aille chercher de quoi nettoyer les sutures qui ont suppurés. Aussi, elle s’exécute sans attendre, mais se trouve retenue par cette demande qui lui paraît légitime. Ses yeux admirent le bras à peine cité, sa main reste toutefois accrochée sur la poignée de la porte. Ce n’est pas à elle d’effectuer une telle tâche d’ordinaire, mais elle conçoit l’appel à l’aide et ne peut se résoudre à laisser l’homme se débrouiller par lui-même. « Ce n’est pas à moi de vous aider dans cette entreprise, mais vous avez raison. » La poignée se redresse, signe de sa fermeture avant qu’elle se ne saisisse du couteau tendu et donc de l’invitation à peine énoncée. « Un peu de répit est bienvenue. » Ses noisettes admirent plusieurs longues secondes les turquoises abîmées de l’homme. Et puis, s’incrustent volontiers au détour de cette tâche à peine entreprise. « C’est bon signe que votre appétit s’éveille. » Son commentaire se veut gratifiant, encourageant dans la mesure où la reprise de ses forces lui comptera parmi ses meilleurs remèdes. « Sentez-vous des douleurs injustifiées ? » Bien entendu l’interrogation révèle de sa profession, de son désir d’apaiser au mieux ou plutôt de s‘interroger sur des séquelles qui leur étaient inconnues jusqu’alors. « Dans tous les cas, ne ressentez aucune gêne à nous appeler pour vous aider. Plus vous vous reposerez et plus vous gagnerez des forces pour vous rétablir au plus vite et nous quitter pour retrouver votre vie à l’extérieur. » Ses yeux abandonnent le morceau de jambon pour croiser ceux de l’homme. « Je sais à quel point vous rêvez de sortir d’ici. » Tente-t-elle sur une pointe d’humour afin d’accommoder un peu le brun et lui offrir une attention particulière.

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(#) Re: waking up (maïa)    Dim 21 Fév - 21:48


Un sourire se dessina à la commissure de ses lèvres en voyant la jeune femme lui obéir sans rechigner, bien que cette tâche ne fasse pas partie de son travail habituel. Qu’importe, elle veillait au bien-être de son patient et s’octroyait au passage une courte pause. Elle serait bien sotte de ne pas en profiter un peu. Il ne pouvait qu’imaginer les longues heures, toutes pénibles sans l’ombre d’un doute, pendant lesquelles elle courait d’un bout à l’autre de l’hôpital pour prendre soin de la centaine de patients sous son égide. Encaisser les récriminations, feindre la bonne humeur, avec parfois que des remerciements imaginaires pour ne pas baisser les bras. Non, Lazarus n’exercerait pas ce métier pour tout l’or du monde — et considérant son appât du gain, cela en disait beaucoup sur le dédain qu’il éprouvait pour le gagne-pain de la demoiselle. Servir plutôt qu’être servi? Jamais de la vie. Pas lui. Même en tant que simple professeur d’université, il ne s’abaissait pas à se placer sous la domination d’autrui : son verdict sur les dissertations et autres travaux de fin de trimestre dépendait de son appréciation de chaque étudiant.e et tout ce beau monde faisait des pieds et des mains pour être apprécié.e du professeur Fawkes. L’hypocrisie estudiantine contre un A+ ou une recommandation. Ainsi tournait le monde. Celui de Lazarus, en tout cas. Il tenait à garder le contrôle en tout temps, en toutes circonstances.

Seulement, le contrôle, il le perdait parfois. Il n’était qu’un être humain, après tout.

Et voilà comment il se retrouvait aujourd’hui entre les quatre murs d’une chambre d’hôpital. Il avait mal calculé le périmètre de l’épineux problème se présentant à lui et son enveloppe charnelle en payait le prix. Il supposait qu’il devrait se montrer reconnaissant envers ses bourreaux de l’avoir épargné alors qu’il se trouvait à leur merci. Deux immortels qui auraient donné cher pour le faire souffrir comme Lazarus les avait fait souffrir par le passé. Astra et Eirik. Eirik et Astra. Il les retrouverait un jour, il s’en était fait la promesse. Il les retrouverait et les annihilerait sans la moindre merci, sans le moindre remords. Pour avoir levé la main sur lui, pour l’avoir humilié comme un moins que rien, lui, Lazarus Fawkes. Mais chaque chose en son temps. Il fallait commencer par reprendre des forces. Il jeta un œil méfiant sur la nourriture posé devant lui. Ce n’était certes pas de la haute gastronomie, loin de là, mais au moins, ça ne puait pas (trop). Il observa la jeune femme, dont la gentillesse ne semblait étrangement pas feinte. Comme si elle prenait un réel plaisir à l’aider à découper son jambon. Curieuse créature.
Il releva son regard ancré dans le sien, peut-être une ou deux secondes de trop. Il voulut hausser les épaules à sa remarque, mais grimaça en sentant ses côtes vivement protester face à cet effort soudain. « Rassurez-vous, je n’ai pas l’intention de me laisser dépérir, si c’est ce que vous sous-entendez. » Peut-être cherchait-il midi à quatorze heures, peut-être souhaitait-elle simplement faire preuve d’empathie à son égard? L’empathie. Lazarus n’avait jamais compris ce mot, encore moins ce qu’il signifiait en pratique, au-delà de sa définition. Il s’esclaffa doucement à sa question, l’hilarité triomphant de la douleur ressentie dans ses côtes pendant un instant. « Des douleurs injustifiées? Vos supérieurs ne vous ont pas expliqué ce qui m’était arrivé, je suppose? » Il marqua une pause. « On m’a sauvagement attaqué alors que je ne faisais rien de mal. Pouvez-vous croire, mademoiselle, qu’il existe en ce monde des êtres capables d’une telle monstruosité? Enfin, ils ne perdent rien pour attendre. Je les aurai. » À ce stade, il ignorait s’il s’adressait à l’infirmière ou à lui-même, sa voix claire devenant un murmure plein d’hostilité à la pensée de ses ennemis, quelque part en liberté, là, au-dehors. Il baissa les yeux vers son repas, prêt à être mangé. Il attrapa sa fourchette de sa main valide et s’en servit pour piquer un premier morceau, qu’il engloutit avec appétit. Il secoua la tête. « Vous ne savez rien de moi et ne commettez pas l’erreur de croire le contraire. » Il s’interrompit, soudain conscient de la brutalité de ses propos vis-à-vis de cette pauvre femme. « Mais il est vrai que je me passerais d’un long séjour entre ces murs somme toute assez déprimants. Il ne vous est jamais venu à l’esprit d’en changer la couleur? Un peu de rouge, peut-être. Ça a toujours été ma couleur préférée. Quoique, les murs ne seraient alors plus déprimants, mais agressifs. » Il mastiqua la viande tendre, son regard ne lâchant pas celui de la jeune femme. Maïa Moretti, à en croire l’étiquette épinglée sur sa veste. « Vous avez souvent à traiter de cas comme le mien, mademoiselle Moretti? » Il répugnait à l’admettre, mais il n’avait pas envie qu’elle s’en aille; sa présence lui changeait les idées. Entre manger son déjeuner en compagnie d’une jeune femme et un jeu-questionnaire télévisé, le choix était vite fait.
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