Very Bad Trip - Zya

Les jours se suivent et se ressemblent, routine qui s’installe un peu trop à ton goût et c’est mauvais tu le sais, c’est dans ses instants que tu deviens le moins clairvoyant et que tout part beaucoup trop en vrille. Direction Seattle aujourd’hui, une des dernières réunions pour le lancement de ce nouveau jeu que vous avez mis des mois à réfléchir, à élaborer, concept d’un tout nouveau genre, une prise de risque certaines, mais toi tu es confiant et tu arrives tant bien que mal à rassurer tes collègues qui ont tendance à stresser pour un rien. Aujourd’hui tu n’es pas concentré du tout, tu t’ennuies au milieu de tout ce blabla et ils sont bien trop difficile à dérider, d’habitude tu y arrive facilement, mais là leurs stress respectifs a pris le dessus et clairement toute parole hors contexte du sujet tu te fais rappeler à l’ordre, alors tu ne dis plus rien, consent à tout ce qu’ils disent. La vérité t’écoute d’une oreille, t’as pas envie d’être là tu griffonne sur ton carnet de note, t’attends que le temps passe pour pouvoir partir, mais un mot retient ton attention, enfin pas un mot une ville New York, tu te redresse sur ta chaise devenant soudain plus attentif à ce qu’il passe, divers rendez-vous, première interview forcément les regards sont braqués sur toi, parce que tu sais que est le visage principal de la boite, les autres ayant une sainte horreur d’apparaitre devant les objectifs. Tu ne te fais pas prier, t’accepte de partir le soir même, ça t’arrange qui plus est t’auras peut-être la chance de capter le producteur que tu dois voir pour ton projet de film.

Réunion qui se termine enfin, tu prends les dernières infos et direction ton appart pour récupérer tes affaires, l’avions tu dois le prendre dans quelques heures, tu adore quand les choses se déroule rapidement comme ça. Arrivés sur place assez tard tu file directement à la chambre d’hôtel, épuisé par tous ses voyages tu ne mets pas longtemps à t’endormir. Les rendez-vous du lendemain s’enchainent rapidement et tu gère ça comme un chef, tu finis la journée avec le producteur, prenant des notes sur la marche à suivre pour ton projet perso, tu le remercie chaleureusement pour ses conseils et retourne à ta chambre. T’as pas envie de sortir dans la grosse pomme, l’impression de connaitre tout par cœur alors allongé sur ton lit tu parcours ton répertoire à la recherche d’un ou d’une sauveuse, rien ne te donne envie, même si tu restes un trop long moment sur ce prénom qui a rejoint récemment tes contacts, Vivienne ton doigt glisse sur le prénom, celui qui te perturbe un peu trop et tu finis par raccrocher rapidement, hors de question d’être faible à ce point. Tu continues jusqu’à trouver ton bonheur Zya, visage qui s’illumine et tu n’attends pas pour appeler, aussitôt qu’il décroche tu l’assène de question “Je m’ennuie mon chéri ! Faut que tu me sauve ! T’es où ?” tu le laisse te répondre “J’arrive ! Je serais là demain soir t’a intérêt à me faire rêver je te préviens !” dès que tu raccroche tu réserve le premier avion, bien trop excité à l’idée de ce qui pouvait arriver le lendemain soir. C’est le lendemain en fin de journée que tu poses ton pied à l’aéroport de Medellin à la recherche de ton coéquipier du jour, @Zyanya Sáenz .

HJ:

@Skander Khalil cw : cigarettes, alcool

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Quand Zyanya venait passer ses congés à Medellin, Aurora s'arrangeait toujours pour venir elle aussi. Congé étant un grand mot, il a toujours plus ou moins travaillé en freelance et ces "vacances" sont surtout un retour aux racines, l'occasion de reboot et repartir vers de nouvelles vies. Il repense à toutes ces années où ils ont profité, où ils n'avaient pas à inventer des excuses et personne ne serait venu les chercher. Ils ont ensuite étendu la ville, construit plus de maisons et maintenant il n'y a plus vraiment de secret. Les choses se perdent. Ils faisaient un tour en ville, parlaient du beau temps, puis il conduisait - comme un écervelé - jusqu'à la plage pour qu'ils puissent profiter d'un moment paisible et agréable. C'était quelques heures de route qui en valaient la peine. Durant leurs siècles de vie commune, il y a eu des ruptures qui ont mit fin à ce rituel, des années creuses où voyager n'était pas une option. Ils avaient parfois des choses à faire qui étaient plus importantes que leur badinage. Jamais l'ambiance n'a été aussi glaciale cependant et l'absence de son âme soeur a un arrière goût amer. Il comprend sa réaction et le besoin de prendre de la distance. A sa place, il aurait fait pire, il n'aurait pas supporté qu'elle soit avec quelqu'un d'autre. Par respect, Zyanya n'a pas embarqué Lupe avec lui dans ses folles péripéties de l'autre coté de l'Atlantique. Son compagnon lui manque et il admet qu'à la veille de la réunion avec les enfants, il aurait préféré être dans ses bras. Il aurait aussi aimé pouvoir toucher deux mots avec Aurora et s'expliquer, mais elle reste évasive et ne veut pas connaître l'histoire.
Il est là à attendre, avachi dans le canapé. La visite de Bastian lui a suffisamment remonté le moral pour que, quand son téléphone vibre, l'immortel y jette immédiatement en oeil. Ce n'est pas seulement un message, mais un appel de Skander qui lui fait part de son ennui. Et déjà, un sourire s'étire sur les lèvres de Zyanya qui crève d'envie d'aller se dégourdir.

Il s'est occupé le reste de la journée à faire le ménage pour que l'endroit soit présentable, ainsi que quelques courses. Le jour J, Zyanya prend le temps de choisir ses vêtements. Il reste un long moment sous la douche pour faire disparaître la fatigue et la mélancolie de la semaine passée, il ne reste plus qu'à attendre l'heure d'aller le chercher. Zyanya roule toujours trop vite et sans faire attention aux panneaux - certains lui sont totalement inconnus, pas évident quand son permis datent de quelques décennies.
Sur le parking de l'aéroport, il fume une cigarette en attendant l'arrivé de Skander et ses valises. Dès qu'il le voit, Zyanya lui ouvre le coffre et ses bras pour l'accueillir. « Dit donc toi, t'étais vachement pressé ! » Zyanya a rencontré Skander il y a quelques temps de cela, leur intérêt mutuel pour la vie nocturne les a rapproché. Et si lui ne partage pas forcément l'attrait aux plaisirs de la chair, c'est volontiers qu'il lui paie un verre et s'assure qu'il passe une bonne soirée. « J'espère que tu n'es pas trop fatigué, parce que j'ai prévu une soirée de dingue ! » Zyanya grimpe dans son véhicule et démarre. « Tu veux passer à la maison d'abord ou on file au bar ? »