Schonwieder

Lonely rivers flow To the sea, to the sea To the open arms of the sea, yeah Lonely rivers sigh "Wait for me, wait for me" I'll be coming home, wait for me!

(Quelque part en Allemagne, 2022) Tout devrait bien se passer non ?
Il a tout préparé, il a même préparé les changements de plan au cas où si le plan initial ne marchait pas. Il y a passé quasiment une semaine là-dessus. C’est vraiment l’objet à voler dont sa valeur va se décupler au mois trois fois de sa valeur initiale. Cela pourrait être intéressant pour l’Ordre, mais Wayak’ n’a rien dit et ne les a même pas mis au courant. Non non, il doit rendre surtout cet objet-là à son propriétaire initial qui serait capable de donner bien plus que de l’argent. Oh oui. Qu’on laisse en paix une personne en particulier et qu’ils la libèrent surtout. Le Maya déteste clairement la situation dans laquelle il se trouve, c’est assez rageant pour lui parce qu’il déteste devoir voler quelque chose par lui-même dans une collection privée. Même si c’est plus facile qu’un musée ou un énorme bâtiment comme le Louvre, ça reste quand même casse bonbon avec tous les gadgets technologiques.

Pour un technophobe, il se débrouille pas trop mal pour désactiver les alarmes même s’il a trouvé ça bien trop facile. Cela n’aide pas à calmer sa paranoïa quand même. Il reste sur ses gardes quand même dans ce couloir qui expose fièrement tous les oeuvres dont la majorité ont été volée à des civilisations. Il reconnaît au moins deux objets dont Wayak’ ne peut pas s’empêcher de sourire par pure nostalgie. Il n’aurait jamais cru les revoir un jour, il pensait que c’était clairement perdu ou qu’ils étaient chez des particuliers. Erk non, c’est chez un collectionneur qui ne connaît pas la valeur réelle et qui aime montrer sa puissance en possédant tout cela.

Eh bien, l’idée de vouloir récupérer ces bijoux est très tentante, mais il ne faut pas qu’il dévie de son but principal. Puis bon, il ne fait pas du vol pour du plaisir (un petit peu mais bon) mais pour sauver une personne. Alors qu’il marche tranquillement, il ne s’attendait pas du tout à trouver une autre présence dans une autre pièce, isolée. Et ce n’est pas n’importe qui. C’est loin d’être un gardien dont la carrure ferait le double et qu’il ferait même le double de sa taille.

Ah non non, c’est la voleuse.

Celle qui a des réflexes digne d’un chat, qui est très agaçante et qui lui donne sérieusement envie de l’attacher et la laisser ici. Sauf que même en l’attachant, elle trouve toujours un moyen de s’en libérer. Une professionnelle en soit, comme lui. Mais en plus agaçante. Le Maya retient un soupir tout en se disant que quand même, cette femme est mortelle et il n’a juste qu’à la supporter pour au moins vingt ans, voire plus si elle décide d’être une commanditaire.

Ce n’est pas la première fois qu’il croise son chemin, évidemment.

Il ne saurait même pas compter pour dire. C’est terriblement agaçant. Wayak’ finit par se rapprocher d’elle, dans un geste plutôt blasé. « C’est une vitrine, à triple vitrage, la briser ne t’aidera pas et ça te prendra du temps à découper couche par couche… Le temps que l’alarme soit désactivée, la sécurité rapprochée sera déjà arrivée avant que tu ne puisses mettre la main sur ce médaillon. » Bonjour Keira oui. Le Maya dépose son sac sur le pied du support exposant vitré. Il a apporté de quoi décrocher tranquillement la vitre à partir des réactions chimiques dont il a appris depuis des siècles. « Qui t’a employé cette fois-ci pour voler ce médaillon ? » Comme s’ils parlaient du beau temps ces deux-là. À force de se croiser de cette façon, évidemment qu’ils se donnent de temps à autre des nouvelles.

You shout it out But I can't hear a word you say I'm talking loud not saying much I'm criticized but all your bullets ricochet You shot me down, but I get up I'm bulletproof, nothing to lose

(allemagne, 2022)
Il me le faut… Cet objet, qu’elle recherche depuis si longtemps, semble enfin accessible. Collectionneur sans âme, qui cherche à emplir sa maison vide de sens de tous ces artefacts volés à des siècles d’histoire. Voilà le propriétaire actuel de ce qu’elle recherche, de ce qu’elle veut ramener à la lumière. Cela pourrait lui rapporter une tonne d’argent, mais ce n’est pas ce qu’elle cherche. De toute façon, elle n’en manque pas et l’intérêt n’est pas là. Ce que la jeune femme désire, c’est restituer cette pièce à son pays d’origine, à sa civilisation d’origine. Une noble cause qui lui tient à cœur et qu’elle s’évertue à suivre au fil du temps en améliorant ses capacités de jour en jour. Devenir voleuse n’a jamais été dans ses objectifs de vie, pourtant à mesure que le temps s’écoule, cela lui semble une évidence. Elle calme sa conscience en pensant fortement que ça ne peut être du vol, si elle le fait dans le noble but de rendre l’objet à son réel propriétaire. De toute façon, elle ne dérobe que des bibelots historiques, rendus inestimables de leur rareté, qui n’ont leur place que dans des musées et pas n’importe lesquels…

Cette forte résolution en tête, la belle s’est introduite dans cette demeure allemande. Une belle baraque, d’une architecture incroyable, mais elle n’a pas le temps de s’en préoccuper. L’endroit est bien protégé… mais pas assez pour elle. Comme une balade dominicale, elle se balade tranquillement, quand elle se fige finalement. Magnifique vitrine, pour dissimuler un médaillon qui ne l’est pas moins. Son oeil avisé ne peut s’empêcher d’observer tous les détails, alors qu’elle active inconsciemment son esprit historique. Elle date, observe les technique de fabrication, les quelques rayures d’usure du temps et rapidement elle est comme hypnotisée, ne gardant qu’une oreille alerte pour lui indiquer une quelconque présence, mais se montrant incroyablement concentrée sur l’objet. Un oeil extérieur pourrait croire qu’elle essaye d’analyser la vitre trop épaisse, seulement ce n’est pas ça. C’est le bijou qui capte toute son attention et elle ne s’en détache que lorsqu’une présence se fait ressentir. Du coin de l’oeil, elle avise une silhouette et un sourire en coin salue l’arrivée du Maya.

Ce n’est pas un garde, elle n’a pas besoin de vraiment s’alarmer de cet homme. Non pas qu’il soit inoffensif, mais il est là pour la même chose qu’elle et non pas pour l’enfermer dans une cellule. Mais que ferais-je sans toi! Bonjour à toi aussi Bastian. Leur façon de se saluer est presque un jeu, perfectionné depuis des années à force de se croiser sur les mêmes cambriolages. A croire qu’ils ont une attraction similaire, une même attention sur ces bouts d’histoire dissimulés un peu partout dans le monde. La jeune britannique est certaine que si elle trouve un jour où cet homme habite, elle pourra remplir tous les musées du monde, avec tous ces artefacts qu’il dérobe sous ses yeux. Si elle s’évertue à les rendre à leur propriétaire légitime, elle doute sincèrement qu’il en fasse de même. Beaucoup d’objets apparaissent après des années de perdition, mais elle sait intimement que ce n’est pas de son fait. Je suppose que ton brillant esprit sait déjà comment ouvrir cette vitre n’est ce pas? La question ne s’est pas encore posée pour elle. Si elle se doutait bien que ce vitrage serait le grand obstacle de cette aventure, elle n’a pas vraiment eu l’occasion de se pencher sur la question. Préparation hasardeuse, qu’elle a surtout concentrée sur son entrée et sa sortie, plutôt que sur le moment fatidique de s’emparer de l’objet. Oh tu sais très bien que si je dois te donner le nom de mon commanditaire, je devrais te tuer ensuite. Je n’ai pas envie de me priver de ces si jolis yeux. Te croiser est toujours le meilleur moment de mes cambriolages. Elle se montre légère et taquine, quand elle est pourtant beaucoup plus agacée qu’elle ne le montre. La demoiselle refuse de perdre une fois de plus face à lui, surtout quand l’objet est si beau et l’enjeu si important. Le pays volé mérite de retrouver ce médaillon… et elle se battra bec et ongle pour le lui obtenir… quitte à se montrer un peu fourbe au passage. Tu es visiblement bien mieux préparé que moi pour te défaire de cette coque de verre. Je te le laisse. Pour l’instant…

Lonely rivers flow To the sea, to the sea To the open arms of the sea, yeah Lonely rivers sigh "Wait for me, wait for me" I'll be coming home, wait for me!

(Quelque part en Allemagne, 2022) Qu’est-ce qu’elle ferait sans lui ? 
Ah bah si c’est destiné à gonfler son égo, ça ne marchera absolument pas, parce que c’est surtout l’agacement qui ressort plus facilement sur ses traits. Oui oui, bonjour en soit, c’est surtout ça qu’autre chose, même si bon, il aurait bien aimé qu’elle ne soit pas là du tout. Elle va tout capoter comme toujours et il en a marre des plans qui ne se passent jamais comme prévu. C’est toujours aussi chiant, parce qu’à ce stade, il va juste se dire qu’il a encore la poisse. Pourtant, il a préparé une éventualité qu’elle soit là, donc, elle fait partie du plan K. Suivi d’un plan L. Juste au cas où…

Dans tous les cas, le médaillon, faut vraiment qu’il le récupère parce qu’il doit le donner à ce propriétaire et il ne cacherait pas son agacement à ce dernier, qui aurait eu le toupet d’avoir engagé cette femme. Autant les engager, les mettre au courant et les faire bosser ensemble hein ? Pas du tout, parce que de toute manière, là. Elle ne sert absolument à rien ! « Parce que toi non ? Ne va pas me sortir que tu m’attendais, je n’y croirai pas… » En même temps, il a bien expliqué tout à l’heure qu’elle n’arrivera pas à l’ouvrir juste comme ça. Mais bon, les apparences peuvent toujours être trompeuses, seulement… Il se permet de le faire parce qu’elle n’a pas de sac à dos bien plus chargé que le sien, au coup d’oeil. Mais il est vrai que ce serait pas surprenant qu'elle l'attende, vu le nombre de fois qu'ils arrêtent pas de se croiser eux.

En vrai, il ne ferait pas mieux de se fanfaronner sur s’il sait comment briser cette vitre ou pas, parce qu’il peut reconnaître qu’elle sait s’échapper. Sauf que cette fois-ci, Wayak’ ne va pas la laisser faire. Il sait aussi s’en sortir. Il lâche un léger rictus faussement amusé de sa réponse. « J’aimerai bien te voir essayer de me tuer… » Parce qu’il doute fortement qu’elle l’aie déjà fait, mais encore une fois, il juge sur les apparences tellement il est agacé, alors qu’il sort des ingrédients chimiques, de la poudre… « Tu as le sens de l’humour ce soir dis-moi, tu ne peux pas aller chercher à voler quelque chose d’autre que ce médaillon quand même, ça me rendrait service pendant que je travaille pour de vrai. » Et si elle se met à parler pendant qu’il commence à mettre la poudre autour de la vitre, il va soupirer longuement. « Non sérieusement, si ça se trouve on a vraiment le même commanditaire et comme j’ai posé la question en premier, tu peux juste me dire la première lettre de son nom et… » Il se fige dans sa démarche. Il semble avoir entendu quelque chose, des pas qui arrivent. Merde, ils ont trop parlé. Sans réfléchir, il récupère tout, laissant la poudre sur la glace, il met son matériel dans son sac, qu’il met tout de suite, tout en prenant Keira contre lui pour aller se cacher dans un coin bien plus sombre. Il a posé sa main libre sur sa bouche, comme pour lui faire comprendre qu’il y a quelqu’un qui passe. S’en fiche qu’elle doive pas aimer le contact.

La minute passe, mais on dirait que personne n’arrive. Juste que c’est dans quelques - longues - secondes, que ce gardien va arriver avec sa lampe sans rien remarquer de concret. Juste une ronde.