A very tiring training

20 octobre 2012, New-York Gordon est parti
Et c’est évidemment Kaz qui a pris la relève. Il s’occupe de l’entrainement de Lydie, à la demande de son oncle, Laszlo. Kaz n’a vraiment pas que ça à faire, mais bon, cela peut l’aider à surmonter la peur qu’il a développé à l’idée d’aller sur le terrain. Il s’en fiche complètement, il n’a plus envie d’y retourner. Il préfère largement rester devant les ordinateurs, aider ses équipiers en backup même s’il en a un qui lui casse vraiment les pieds, ça fait quelques mois qu’ils collaborent et ils ne font que se marcher sur les pieds. Kaz se dit qu’au final, c’est pas plus moi qu’il gère l’entrainement avec Lydie, ça lui changera les idées et ça lui permettra de se défouler. Nina lui a dit d’aller quand même doucement, parce que l’entrainement Lindeberg est bien connue pour ne pas être des plus tendres. Mais bon, ça fait déjà quelques semaines qu’il prend en charge la jeune femme et elle n’arrête pas d’en redemander quand même.

Si son oncle et le père McGowan pensent que Kaz retournera sur le terrain, devienne lieutenant ils se fourrent la main profonde dans les yeux. Cela n’arrivera absolument pas. Il préfère parier sur Gordon par exemple, lui, il serait parfait. Ou … Ouais non, pas Lorenzo, lui, il est plus du genre à avoir les épaules pour être conseiller. Kaz n’a aucune ambition, il veut juste être… Tranquille ? Il veut élever ses enfants dans son coin, se tenir le plus loin possible du Conclave dès qu’il en a l’occasion, mais ce n’est pas si aisé que ça.

En tout cas, il est arrivé à la salle d’entrainement, habillé pour l’occasion. Il s’étire un peu les bras, puis les jambes en attendant l’arrivée de Lydie. Il n’a aucune idée de ce qu’il pourrait lui faire entrainer aujourd’hui, parce qu’elle se débrouille plutôt bien et il n’a pas envie de lui faire du mal. Il se rappelle de la dernière fois qu’il a fait l’entraînement avec son oncle, c’était avec les armes à feu, dont il y avait de vraies balles dedans. Kaz a été à deux doigts d’en être mort. Mais au lieu de ça, il a juste une éraflure. Peut-être travailler sur le désarmement ? Ça peut être pratique de pouvoir revoir les bases.

Puis il entend la porte, il se retourne vers la direction du bruit. Il espère que ce n’est pas son coéquipier qui est venu beugler qu’il s’emmerde et qu’il a besoin de traquer un immortel ou un adorateur. Kaz n’a clairement pas le temps pour ses babillages et en fait, il remarque vite que ce n’est que Lydie. Il lâche un soupir soulagé en vrai, bon c’est bien, il ne va pas être de mauvaise humeur sur le coup avant le début de l’entrainement. « Salut Lydie ! Comment ça va aujourd’hui ? » En espérant que ça va mieux par rapport à la semaine précédente où il ne l’avait pas trouvée en forme. « Aujourd’hui, on va essayer de travailler sur le désarmement. Je me demande si tu as déjà des connaissances là-dessus ou alors là, pas du tout? » Demande-t-il assez curieux, mais surtout prêt à vouloir en découdre.  

20 octobre 2012, New-York L’échec n’a plus sa place pour la famille McGowan. C’est ce dont Lydie a cru comprendre depuis que son père l’encourage à prendre un relai qu’elle n’avait pas anticipé. A vrai dire, elle n’aurait eu à avoir cette place si seulement Gordon était resté. Mais visiblement, il fallait qu’un membre de cette famille se sacrifie et ce bon vieux Ramson a jugé bon de l’infliger à sa fille. Coupable de son absence au moment où leur mère a décidé d’attenter à ses jours, la petite blonde a su répondre présente pour celui dont elle espère secrètement rendre fier à sa manière. Beaucoup songerait au syndrome de Stockholm avec ce qu’elle a pu vivre, mais comment ne pas vouloir admirer la fierté d’un père ? La jeune fille s’est complètement isolée, s’est complètement perdue afin de devenir celle qu’il désirait qu’elle soit. Une femme forte dont les intérêts ne peuvent être divergents que ceux que la famille a souhaité pour elle. Elle est le sexe faible et ce doit donc d’acquiescer et répondre aux ordres qu’on lui donne. Du moins, ceux de son père. Elle aurait tant voulu que son frère puisse lui répondre, aille dans son sens. Mais il a plutôt préféré vivre sa vie comme il l’entendait, la laissant ainsi seule avec eux. Lui en vouloir ? Si dans les mauvais jours, la blonde peste contre le grand gaillard, il n’en reste pas moins qu’elle ne lui souhaite aucun malheur mais plutôt le bonheur auquel il peut aspirer. Et ce bonheur est forcément loin de tout cela.

Sa tête se redresse doucement devant ce constat, elle essaie d’oublier les quelques mots qu’elle avait pu entendre de la part de celui qui insiste énormément. Elle sait qu’un jour elle lui collera une bonne trempe pour qu’il arrête, mais en attendant que ce dernier n’arrive, elle se renferme à ce sujet. Seule face à des démons, elle tente pourtant de toujours garder la tête haute et faire bonne figure pour que personne ne la suspecte d’être trop faible. Heureusement, Kaz se révèle être l’ami, le frère qu’il lui faut. Toujours présent dès qu’elle ose l’appeler pour lui demander conseil, même si elle tait sans vergogne l’enjeu de la menace qui plane sur elle, il n’en reste pas moins qu’elle sait qu’elle peut compter sur lui. Et rien que cela est beaucoup. Alors ils s’entraînent ensemble, apprend de ses techniques pour savoir se défendre au cas où. Au moment où on lui assignera une mission seule et où, elle le sait très bien, elle se devra de faire ses preuves. Elle ne désire pas décevoir son père, mais d’un autre côté, elle rebute l’idée de faire du mal à quelqu’un. La dichotomie est trop grande. Faire semblant est une solution qu’elle maintient.

A peine arrivée, la voilà accueillie par le jeune homme qu’elle considère comme son second frère. « Salut Kaz ! » Elle lui offre un sourire angélique et finit par hausser ses épaules devant cette question anodine. « On fait aller, comme tout le monde. » Elle sait que cela ne sert à rien de lui mentir, parce qu’il lit en elle comme dans un livre ouvert. « Et toi comment va ? » Elle s’avance vers lui et dépose une bise sur sa joue, signe de sa véritable affection avant de se détourner pour entendre sa réponse mais également pour déposer son sac contre l’un des murs de la salle. Elle sait qu’il est lui aussi sous pression, ce Conclave aura raison d’eux. Mais ils n’y peuvent rien et se doivent simplement de redresser la tête et d’agir sans montrer le moindre signe de faiblesse. Elle s’enlève sa veste, dévoilant le débardeur ajusté à son corps alors que le planning tombe. « Euh… Est-ce que désarmer son adversaire en escrime compte ? » tique-t-elle tout en lui lançant une mine faussement coupable d’avoir été prise sur le fait. « Non parce que là, tu vas rien m’apprendre. » Elle rit, pour essayer de détendre l’atmosphère mais surtout pour lui montrer qu’elle est toujours motivée en matière d’apprentissage. « Allez vas-y je t’écoute, maître Yoda. » Son sourire s’agrandit devant cette boutade, puis elle se rapproche poings déjà serrés en garde prêts de son visage. Sa silhouette s’adapte à la défense, elle sait qu’elle va enrichir ses connaissances, mais surtout qu’il ne l’épargnera pas dans ses coups. Ce qu’il faut, c’est qu’elle vide sa tête.
 

20 octobre 2012, New-York Lydie est arrivée.
Alors les choses sérieuses peuvent commencer. Sauf que Kaz préfère quand même vérifier si elle va bien. Gordon lui a demandé de veiller sur elle et c’est ce qu’il fait, à sa manière. Il se doute bien que ce n’est pas facile en ce moment avec son père, pauvre jeune femme… Il peut compatir un peu Kaz, il a vécu cela avec son oncle avant de réussir à prendre son indépendance et se sentir… Un peu près bien non ? Presque, parce qu’il repense à son cousin Frantz, qu’il a clairement laissé mourir… Juste comme ça. Il pose la main sur l’épaule de la jeune femme, avec un sourire. Il est reconnaissant au fait qu’elle vienne le saluer à la manière des Européens. Son pays lui manque déjà, pour sa culture… « Ça fait aller aussi, comme toi… » Un petit message codé entre eux, qui savent très bien ce que cela veut dire. Deux enfants du Conclave, forcés à devoir faire ces activités qui ne leur plaise pas forcément en vrai… Bon, il fait au mieux d’en choisir une qui pourrait intéresser. Kaz se met à ricaner et secoue la tête. Il garde le petit sourire amusé à l’idée qu’elle l’appelle Yoda. « Ah oui, non. On ne va pas utiliser les armes typiques McGowan… Surtout du désarmement à main nue, je parle. Les désarmement armes contre arme un autre jour on verra ça… » Kaz ou comment détendre l’atmosphère en parlant comme le maître Yoda comme Lydie vient de l’appeler. Il soupire un peu en la voyant prendre la posture de combat, en mode défense. Il secoue la tête comme pour lui dire qu’il ne l’attaquera pas parce que voilà. Mademoiselle a oublié une chose importante à faire…

Il croise les bras avant de faire un geste du doigt silencieux, comme pour lui dire de faire les étirements parce que oui. Il refuse de s’entrainer avec elle si elle ne s’étire pas. Il n’a pas envie de la blesser ou lui casser un os. Ce n’est pas envisageable non… Il est vrai que dans la vie de tous les jours, on n’a pas le temps de s’étirer, mais là, ce n’est pas la vie de tous les jours: c’est un entrainement. Kaz reste intransigeant là-dessus. « D’ailleurs ta posture de défense que tu as fait à l’instant, ça ne marche pas. Tu protèges bien ton visage, c’est vrai que c’est un des points faibles, la tempe, le menton, la base du cou. Mais tu oublies le plexus, le ventre et les genoux. » Une pause. Il commence à marcher, pour lui tourner autour alors qu’elle s’étire. « En plus, l’impatience est ce qui risque de causer ta défaite. Tu veux déjà encaisser mes coups, foncer tête baissée peut-être ? » Il essaye de la provoquer oui, il teste également son insensibilité. Il est vrai qu’il a tendance à répondre un peu à la provocation Kaz, sur la longue. Mais il a bien appris de son oncle, foncer tête baissée, pourrait lui faire perdre la vie.