intrigue en cours Entre les Enfants de Prométhée et l'Ordre de l'Hydre, la guerre semble à présent inévitable. Les uns comme les autres se préparent à l'affrontement. De son côté, le Conclave Écarlate peine à se faire à l'absence des Fawkes et au nouveau leadership des Ackerman. À moins que les laboratoires d'Amaranth Pharmaceuticals ne fassent de grandes découvertes dans peu de temps, ou que le Conclave ne mette la main sur un immortel, il se pourrait bien que ces tensions coûtent cher à l'organisation... Et après être longtemps resté dans l'ombre, un vieil ennemi s'apprête à refaire surface.
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 Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]

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(#) Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Jeu 3 Déc - 20:17


Trigger warning pour tout le RP : Mots violents, sexualité, drogue.

San Francisco. Indéniablement l'une des plus belles villes des U.S.A, alliant modernité et vieilles pierres avec une déconcertante aisance.
C'est peut-être là ce qui agace Apollonia à San Francisco. Tout est un peu trop... réussi. D'apparence, trop parfait. La diversité y est célébrée et la hache de guerre depuis trop longtemps enterrée par les mortels. Le savant mélange de racisme, de consumérisme extrême et d'inégalités, n'y est pas aussi exacerbé qu'ailleurs.

À n'en pas douter, la ville est le refuge parfait des artistes et autres marginaux. Et tous les immortels sont des artistes, d'une manière ou d'une autre - du moins en est-elle convaincue. Après une poignée de siècles, difficile de ne pas développer un minimum de sensibilité à l'art. À moins d'être un parfait imbécile...

Quant à savoir si Lowen est un artiste, en vérité, elle ne s'est jamais posée la question frontalement et ne se la pose pas non plus aujourd'hui, alors qu'elle atterrit à l'aéroport de San Francisco après un vol en première classe. Un bagagiste et son chauffeur l'attendent, elle et son garde du corps, pour l'amener jusqu'au SUV qui la conduit jusqu'à l'appartement de Samuel Howe.
Quand la porte s'ouvre, elle entre sans attendre en jetant son manteau en cachemire sur le premier meuble qui passe - le bagagiste s'occupera de le ranger, ainsi que le reste de ses affaires. Quand elle débarque chez Lowen, c'est au moins pour deux jours. Bien entendu, elle ne peut pas se passer d'une très grande partie de sa garde-robe, même deux jours.
Elle s'agite à travers l'appartement, ses talons claquant au rythme des mots qu'elle balance à son frère de constellation.

« Je sais que je te l'ai déjà dit cent fois, mais il est temps que tu prennes quelque chose de plus... digne de ton rang. Seule la vue est correcte. »

Elle s'arrête devant la vue en question, une légère moue tordant ses lèvres. C'est acceptable, mais rien à voir avec la Vénétie ou le Péloponnèse. Elle-même ne s'attarde de ce coté de l'océan que pour les affaires, fuyant son pied-à-terre de Los Angeles la majorité du temps.

« Si c'est un problème de fonds, tu sais, ça peut s'arranger ! »

Sur ces paroles pleines de mépris, elle se retourne vers son hôte et un large sourire étire ses lèvres. Ils ne sont pas vus depuis quelques mois - il faut dire que les derniers conflits ayant éclaté en Afrique la gardent particulièrement occupée.
Ouvrant les bras, elle s'avance pour l'étreindre. Ses élans d'affection ont rarement la sincérité qu'on pourrait leur prêter, mais avec Lowen, ils recouvrent toujours un fond de vérité.


Dernière édition par Luciana Di Pasqua le Dim 13 Déc - 3:37, édité 4 fois
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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Jeu 3 Déc - 20:50

 « Merde, merde, merde ! Con de chat, dégage de là ! Je t'ai déjà dit... putain arrête de piquer ma bouffe ! C'était mon petit-déjeuner ! »

Une serviette de bain autour de la taille, Lowen essaya, d'une main, de chasser le chat de la voisine du dessus, tandis qu'il tâchait de sauver son petit-déjeuner de l'autre. L'animal, comme à son habitude, cherchait simplement à lui piquer sa bouffe en passant par la fenêtre ; la voisine du dessus, une quadragénaire mal baisée, ne cessait de l'envoyer là-bas. Parce qu'elle aimait pas Lowen, pourrait-on penser. Mais non ! C'était tout le contraire. Elle espérait ardemment que le jeune homme viendrait en personne lui parler, et alors elle l'entraînerait dans un piège sexuel.

Il l'avait vue faire la semaine passée. Mais très peu pour lui.

L'animal chassé, il regarda l'heure. 8H36. Il avait encore une bonne heure avant qu'Apollonia n'arrive, et il pouvait donc se permettre de glander encore un peu avec ce qu'il restait de son...

 « Sérieusement ? Ok, même pas je mange ça. »

Le félin avait mordu dans les toasts, et il préférait éviter de manger ces germes à la con. Il jeta la nourriture par la fenêtre, avant de mettre l'assiette dans l'évier de l'appartement. Il passa à la salle de bains, s'admira un peu dans le miroir pour vérifier que tout allait bien physiquement – Apo était toujours au taquet sur ce genre de choses – puis il s'habilla et se fit un thé. Pas un café, un thé. Il était né dans l'Angleterre actuelle, il était hors de question qu'il sacrifie le thé au profit du café. Sauf peut-être si un jour, il y avait une pénurie de thé dans le monde.

Par pitié, qu'il n'y ait jamais de pénurie.

Le temps passa, tranquillement, calmement, sans que le chat ne vienne l'emmerder de nouveau, ou les voisins d'en face parce qu'il aurait fait du bruit la veille (ça arrivait un jour sur deux), ou encore le propriétaire des lieux, qui aimait bien venir et rappeler à Lowen qu'il n'était pas le bienvenue car on l'avait forcé à céder l'appartement. En un sens, ça pouvait se comprendre, personne n'aimait qu'on se fasse forcer la main. Mais eh, il aurait du se sentir honoré d'avoir un immortel chez lui.

Enfin, Apollonia arriva, alors qu'il était en train de préparer un thé ; pour deux personnes cette fois.

 « Bien sur, moi aussi je suis ravi de te revoir ma chère. Je t'en prie, prends place, fais comme chez toi. »

Formule de politesse noyée dans l'étreinte qu'elle lui servit ; il aurait du y être habitué, bien sur, car ce n'était pas la première fois qu'il sentait ce contact contre son torse. Mais Apo étant une très belle femme, il était difficile de s'habituer vraiment à ses câlins.

Il lui tendit un thé, aussitôt.

 « Tu sais bien que j'aime avoir mon petit confort mais pas trop de luxe. Vu mon boulot, ça foutrait la merde si j'avais une villa entière. Promis, la prochaine fois, j'prendrai un vrai palace, avec une grande piscine, de grands lits et tout ça. Après, là, ce qui est bien, c'est que les murs sont épais donc en principe, on entend pas grand chose des voisins. N'en déplaise aux connards d'en face. »

Il lui adressa un sourire peinaud, conscient qu'elle se foutait probablement de ses histoires modestes.

 « Alors, prête à bosser sur un tout nouveau projet sensationnel ? »
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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Sam 5 Déc - 0:45


Bien entendu, l'immortelle a parfaitement conscience de l'effet qu'elle peut provoquer. En revanche, elle n'y prête pas vraiment attention - à part quand il s'agit d'obtenir quelque chose. De Lowen, elle n'a rien à obtenir, hormis de la compagnie de qualité et un excellent auteur pouvant mettre en valeur son prodigieux talent d'actrice. Une rareté propre à certains membres de sa constellation, tous ses autres contacts n'ayant le plaisir de la voir apparaître qu'à la condition de pouvoir lui être utiles.

Prenant la tasse tendue, elle commence à en siroter le contenu sans vraiment y prêter attention. En bon anglois, Lowen n'a jamais pu se passer de ce breuvage. Elle n'améliorera pas ses choix culinaires en une journée, ni même en une année...

Ses histoires de voisinage sont d'ailleurs aussi fades que ce thé.
Son expression, jusque là désintéressée, s'éclaire à peine a-t-il mentionné le « projet sensationnel ». Vidant le reste de sa tasse d'une traite, elle l'abandonne sur un meuble et part s'avachir dans un sofa, sa jupe colorée s'étalant sur les coussins alors qu'elle lâche un long soupire dramatique.

« Justement, le projet ! J'étais en train de repenser à la pièce qu'on a fait en 2002, je ne sais pas si tu t'en souviens. Deux de nos rôles secondaires s'étaient entretués sur scène à la fin du second acte ! Trois fois d'affilée ! C'était du génie, même si ça n'était pas prévu. »

Elle tapote le sofa à ses côtés pour lui faire signe de s'installer, l'air pensive. D'entre ses seins, elle extirpe un petit sachet transparent contenant quelques cachets blancs. Elle en attrape un entre ses doigts et se redresse.

« Un peu d'inspiration solide ? lance-t-elle avec un sourire taquin. »

Qu'il accepte ou non, elle approche ses doigts des lèvres de Lowen pour y glisser le cachet, tout en continuant de déblatérer à propos de la pièce.

« Je me disais qu'on pourrait en faire une à propos de l'incapacité des mortels à être vraiment loyaux, même avec les immortels. Je devrais pouvoir avoir quelques acteurs mortels, le genre que personne ne réclamera. À la fin, on découvre leur grande trahison... et le rôle principal les pourfend ! »

Ses yeux brillent d'excitation. Du vrai sang, sur une scène de théâtre : ce n'est pas la première fois qu'elle a ce genre d'idées, en vérité, ça n'est qu'une énième variante de différents scénarios qui l'excitent toujours autant. Grandeur, illusions, chute puis punition. Une autre se serait déjà lassée. Pas Apollonia.

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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Sam 5 Déc - 11:01

Comme toujours, Apollonia aimait jouer avec les gestes et la violence. Elle ne s’embarrassait que très rarement des considérations pour les autres, et il fallait admettre que parfois, ça avait un côté diablement sexy que Lowen aimait bien. Mais là, elle partait directement dans une idée remplie de sang et de mépris, de violence gratuite et d'immortels meilleurs que les mortels. En somme, un cocktail explosif (parfois littéralement) qu'elle adorait et qui, à chaque fois, était vraiment excitant.

Assis à côté d'elle, le jeune homme n'avait évidemment pas le temps de parler, tant sa partenaire parlait vite et monopolisait la conversation. Elle alla même jusqu'à, dans un geste de pure provocation taquine, retirer de la drogue de sa poitrine pour la lui fourrer entre les dents. Et lui, comme à son habitude, se contenta de sourire légèrement, avant de retirer délicatement ce petit bonbon dangereux.

Peut-être espérait-elle qu'un jour, il plongerait tête la première dans de la coke ?

Pas demain la veille !

 « J'aime l'idée, et je t'avoue que je me souviens parfaitement de cette pièce de 2002. Mais peut-être qu'on pourra se passer de ce genre de scène, pour ce nouveau projet, surtout si on utilise des mortels. Je veux dire, si tu te rappelles bien, on a eu aussi trois rôles secondaires qui, en pleine impro, ont décidé de baiser réellement sur scène. Excitant, mais nuisible à l'oeuvre. »

Un calepin et un stylo à la main, il se mit à noter rapidement, et efficacement, tout ce qui était dit, suggéré et retiré. Ce n'était pas la première fois que ces deux-là travaillaient ensemble, et bien sur, ils avaient des habitudes qui venaient facilement. Apollonia aimait le contrôle, être au-dessus des autres, et elle lançait souvent beaucoup d'idées. Lowen avait assez d'intelligence pour savoir qu'il valait mieux ne pas la contredire ; mais il était en général écouté quand il apportait des corrections artistiques. Et il savait prendre l'initiative aussi pour apporter ses propres talents.

Pour dire, il avait plusieurs fois réussi à convaincre Apollonia de laisser le rôle principal !

 « Donc... une histoire sur la loyauté... mortels soumis mais déloyaux. Hmm. Ok, je vois déjà la distribution ! Toi dans le rôle principal, clairement : une duchesse, qui vit dans l'opulence mais également dans la paranoïa d'être trahie à tout moment. Ensuite, disons... huit ? Non, dix serviteurs, tes conseillers personnels, ta suite, tous des mortels à l'exception d'un seul : ton bras droit, fidèle caniche qui te désire mais que tu ne daignes satisfaire car il est trop épris des mortels. »

Avec un sourire malsain, Lowen nota tout cela, puis poursuivit :

 « Peut-être qu'on va éviter le trop grand nombre de personnages ; essayons quelque chose de simple, mais efficace ! Un décor médiéval, peut-être ? Ou époque moderne ? Les tenues médiévales sont plus jolies, mais les corsets de l'époque moderne mettent en valeur tes formes, donc à toi de décider ce que tu veux nous montrer. Ou on peut partir sur une autre époque encore. »

Il nota deux-trois trucs supplémentaires.

 « On doit absolument avoir un bouffon aussi. On peut prendre Weinstein pour le rôle ? Ou il est déjà mort, je sais plus ? »
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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Sam 5 Déc - 19:43


Nuisible à l'oeuvre ? Apollonia l'observe du coin de l'oeil, une moue dubitative aux lèvres. Techniquement, oui, la pièce avait fortement dévié des intentions de son créateur - intentions dont elle a d'ailleurs les plus grandes peines à se souvenir. Mais l'art, c'est aussi cela, non : l'imprévu, le spontané, la découverte !
Tout ce qui peut donner des émotions au public. Le voilà, le véritable objectif créatif de l'immortelle : la course à l'émotion.

Lowen ne semble cependant pas l'entendre de cette oreille.
Haussant les épaules, elle passe rapidement à autre chose. C'est lui qui écrit, après tout, et tant mieux. Elle n'a pas la patience pour ces choses là, préférant la réalisation à la réflexion. Quand il l'annonce en rôle principal, ce n'est guère une surprise mais un sourire lui étire quand même le coin des lèvres. La blonde coule un regard ravi dans sa direction... Il pourrait presque l'entendre ronronner de satisfaction.

« Mhhh... Plutôt moderne. Avec une robe à crinoline... ou bien à tournure... 1860 ou 1880, peut-être ? »

Elle n'a clairement pas autant prêté attention aux autres questions soulevées par Lowen. C'est tout juste si elle réalise, un peu tardivement, ce qu'il vient de lui demander.

« Aux dernières nouvelles, il est vivant. »

Elle balaye le sujet d'un mouvement d'épaules indifférent. Quelle importance, les acteurs des seconds rôles ?

« Un bouffon, c'est une fabuleuse idée ! Et un bras droit qui... »

Elle se fige soudain et fronce les sourcils. Un fidèle caniche la désirant mais trop proche des mortels ? Quoi qu'Estienne ne soit plus « épris des mortels » (elle y a veillé), le parallèle reste troublant. L'a-t-il fait exprès ? Se levant du sofa, elle s'étire longuement - personne n'aime les voyages en avion et leurs effets secondaires, même les immortels - avant de se retourner vers Lowen.

« Et donc, qui serait le traître dans cette histoire ? Les mortels qui montreront enfin leur vrai visage, en se vendant à un autre immortel ? Le bras droit trop naïf pour voir la réalité en face ? Ou bien encore le bouffon, en vérité prophète d'un culte obscur ? »

S'approchant de l'anglais, elle lui prend doucement des mains calepin et stylo pour les poser plus loin. Cela fait de trop longues minutes qu'elle n'est plus au centre de l'attention, un sort cruel pour la malheureuse Apollonia. Elle s'installe à califourchon sur ses genoux, le regardant d'aussi haut que sa taille dérisoire le lui permette.
Mimant la réflexion, elle croise les bras et se tapote le menton.

« Ce sont peut-être tous des traîtres, même... Ce qui donnerait raison à cette duchesse paranoïaque. »

Et ce qui lui permettrait de prendre un peu de distance avec ce scénario. Après tout, Estienne n'a rien d'un traître, contrairement aux personnages de cette histoire.
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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Sam 5 Déc - 20:10

Peu surpris par la tournure des événements, Lowen essaya quand même de rester concentré. Une chose qui, évidemment, n'était pas aussi facile que ça à faire, sachant qu'il avait, à califourchon sur lui, une très belle femme. Certes, c'était loin d'être la première fois qu'ils avaient ce genre de posture ou de gestes entre eux, et ce ne serait sans doute pas la dernière. Mais difficile, quand quelqu'un vêtu aussi légèrement se pose sur vous et agite presque ostensiblement sa poitrine devant vos yeux, de rester impassible. Et Apollonia avait une très belle poitrine.

Mais avec le temps, au moins, Lowen avait un avantage : il savait travailler dans des circonstances très particulières. Il se souvenait d'ailleurs, avec Apo, d'une certaine semaine, lointaine désormais.

 « Tout ceci me rappelle beaucoup une semaine de décembre 1944. Toi et moi, en train de bosser sur l'une des dernières œuvres qu'on a fait durant la Seconde Guerre Mondiale. Quelle semaine ! Mais je crois me souvenir que tu étais brune, à ce moment-là. Et moi... un homme chanceux. Ce qui me fait penser... »

Il se penche en avant, juste assez pour pouvoir attraper le calepin et le stylo, tout en plongeant sa tête dans le creux des seins d'Apollonia. Il y déposa un baiser tout en griffonnant à l'aveugle une note :

 « Et encore, peut-être qu'on peut pousser le drame jusqu'au bout. Imaginons : dix conseillers et serviteurs, tous des traîtres, souvent vus parlant en messes basses avec le bras droit. Cet immortel n'est pas au-delà de tout soupçon, car cette duchesse, ô combien tendue... » D'un geste qui accompagne ses mots, Lowen commence à retirer le haut d'Apollonia. « …n'a aucune idée de qui peut être contre elle. »

Il lui adresse un sourire taquin. Ces jeux, ces moments, où le plaisir se mêlait au travail, où l'utile se joignait à l'agréable, où tous les deux entraient – souvent à l'initiative de la blonde – dans ce jeu sexuel qui n'avait qu'un seul but : leur permettre de rendre le moment plus intime et plus unique. Mais qu'importe : ils savent depuis longtemps comment continuer de travailler tout en faisant cela.

Et à dire vrai, il était même possible qu'ils travaillent bien mieux ainsi.

 « Mais tu as raison, qu'en est-il du bouffon ? Est-ce lui le cerveau de toute cette machination ? Est-ce lui qui, de l'ombre insoupçonnée où il est, tire toutes les ficelles ? La duchesse, dans sa paranoïa, imagine tour à tour chaque serviteur, chaque conseiller, puis son bras droit, puis le bouffon... et elle ne sait pas quoi choisir ! Car il peut y en avoir un, deux, ou même tous ! La pression est forte... et il faut agir vite, car le bras droit, fidèle malgré les soupçons, vient l'avertir du complot. »

Une de ses mains se glisse sous la jupe, caressant la cuisse, et remontant doucement.

 « Et c'est là que surgit une péripétie supplémentaire ! Car la duchesse, paralysée par la paranoïa, veut tour à tour en tuer un, ou deux, puis tous à la fois. Et finalement, après en avoir saigné un à mort sans résultat convaincant, elle finit par apprendre une rumeur ; le bouffon aurait une femme, en secret. Et cette femme... serait avide de pouvoir. Avide de sang, celui de la duchesse immortelle, car elle s'imagine qu'en devenant la duchesse, elle deviendrait elle aussi immortelle. »

Alors que leur jeu continue, Lowen ne se laisse pas griser par l'instant. Parce qu'il en a l'habitude, évidemment (sans toutefois que cela devienne une banalité peu plaisante car c'était toujours un immense plaisir qui jaillissait entre eux), mais aussi et surtout parce qu'il sait qu'avec Apollonia, il est difficile de parler d'émotions. Froide et sardonique, ses instants de chaleur réelle sont rares, et ils ne sont pas pour lui. Qu'importe.

Ils sont immortels, et ils se connaissent bien. Le reste n'a pas d'importance.
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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Dim 6 Déc - 1:13


Oh oui, elle s'en souvient très bien. La Seconde Guerre Mondiale, le moment où ses investissements avaient fait un soudain bond et où littéralement tout était devenu possible. C'était dans ces années là qu'elle avait compris le nouveau monde : l'argent pourrait lui ouvrir toutes les portes et lui offrir tous les plaisirs. Aucune règle, surtout écrite par un mortel, n'étoufferait ses aspirations et ses folies.
Cette semaine là avait marqué l'apothéose d'une année de débauche dans les établissements les plus huppés de plusieurs pays, pendant que le monde était à feu et à sang.

Apollonia s'extirpe de ce souvenir en sentant les lèvres de Lowen se poser dans son décolleté. Lâchant un léger rire, elle fait mine de le repousser sans y mettre la moindre force, comme si sa simple attitude n'était pas une invitation à faire ce genre de choses.

Son attention cette fois bien concentrée sur lui, elle l'écoute tisser son récit tout en la déshabillant. L’immortelle hausse un sourcil moqueur au mot "tendue" mais ne commente pas. Elle pose un instant ses mains contre son torse, laissant ses doigts menus glisser le long du tissu, avant de s'attaquer aux boutons de sa chemise qu'elle défait sans se presser.

« La femme avide de pouvoir serait donc l'antagoniste ? La question n'a rien d'innocente, bien sûr ; elle s'accompagne d'un sourire défiant. Je présume qu'elle pourfend la duchesse puis, persuadée de l'avoir terrassée, s'accapare ses privilèges... »

D'un geste à la vitesse surnaturelle, Apollonia arrête la main de Lowen glissant le long de sa cuisse. Elle referme les doigts sur son poignet et pousse celui-ci contre le dossier du sofa. Son autre main finit d'écarter les pans de sa chemise et dessine du bout des ongles quelques formes sur la peau désormais offerte de son ventre.

« Pour découvrir avec effroi que nul en sa demeure ne veut lui être loyal. Ni les conseillers et serviteurs, avides de son or et de sa beauté, ni le bras-droit pleurant toujours son aimée, ni même le bouffon devenu duc ; son but atteint, ce dernier ne manque plus de lui rappeler la place d'une femme en ce monde. »

Sa voix descend d'un octave tandis qu'elle expose sa version de la pièce. Il ne serait sûrement pas de cet avis et apporterait des modifications, mais qu'importe. C'est cette histoire qui l'inspire, là, tout de suite.

« À quoi bon jalouser le royaume d'une autre, quand on est incapable de le porter sur ses épaules ? »

Sa main se pose sur l'attache de son pantalon et elle entreprend de la défaire, toujours sans précipitation. Ses yeux avides guettent un premier signe d'excitation ou mieux, d'impatience, dont elle se délecterait comme au premier jour de leurs jeux.
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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Dim 6 Déc - 11:20

Oui à quoi bon ? A quoi bon essayer de désirer une femme aussi froide que peut l'être Apollonia, se demande Lowen en entendant ses derniers mots. Comme souvent, elle prends l'initiative, le repousse légèrement pour faire durer le suspens, pour s'assurer qu'il sera fin prêt et assez excité pour suivre sans attendre ce qu'elle veut de lui. En vérité, en l'écoutant parler tout en défaisant son pantalon, il ne peut pas s'empêcher d'avoir une pensée, particulièrement malsaine, pour Estienne.

Non seulement ce mec allait avoir une place peu enviable dans la pièce qu'ils écrivaient, mais en plus de cela, il n'était même pas l'égal de cette femme. D'un côté, certes, il était difficile de l'être, car Apollonia avait un caractère froid et hautain qui ne laissait pas beaucoup de place, mais de l'autre, le gars n'avait pas non plus fait grand chose pour ça. Lowen, n'ayant jamais particulièrement désiré cela, préférait se contenter de pouvoir, de temps en temps, se taper l'une des plus belles femmes du monde.

Sans mauvaise pensée. Simplement parce qu'il ne désirait pas Apollonia comme Estienne pouvait le faire. C'était un jeu, entre eux.

 « Et c'est alors que cette nouvelle duchesse, bien incapable, se met elle aussi à douter des autres ! Car comme tout mortel, elle est incapable de comprendre le sens de la loyauté, et après avoir trahi, elle se rend compte que tous peuvent l'avoir fait avec elle aussi. »

Sans impatience, il laissa la blonde lui retirer ses derniers vêtements, et il fit de même avec la jupe. Tous les deux nus, et visiblement bien prêts à entamer la suite, Lowen laisse ses mains caresser les formes d'Apollonia, tout en continuant de parler. Car encore une fois, ils savent très bien s'unir momentanément tout en continuant de travailler – même si la blonde préfère les cris d'excitation que la palabre dans ce genre de moments.

 « Mais alors, il faut bien sur un revirement ! Une nouvelle trahison, mais qui cette fois, ne serait que justice. Le bras droit, qui s'en veut d'avoir manqué d'agir comme il le fallait, veut aider sa duchesse à revenir. »

Ouais, Estienne. Je te fais une fleur, pendant que j'ai ta femme sur mes genoux, occupée à crier. songea Lowen.

 « Et cette dernière, bien sur, ne se lasse pas de faire son grand retour avec de nombreuses effusions. »

Il ne se passa pas grand chose pendant l'heure qui suivit... du moins pas grand chose de notable. Echangeant leurs idées tour à tour, les deux immortels en profitèrent également pour prolonger autant que possible leur désir et leur plaisir, et sans se contenter du maigre sofa. Bientôt, ce fut au tour de la cuisine, puis du sol, ainsi que du balcon, d'accueillir les deux amants. Quand enfin, ils achevèrent de s'unir, quelque part entre la chambre et le salon, ils étaient loin d'avoir épuisé leurs idées.

Mais leur petit effort avait eu un effet diablement revitalisant, se dit Lowen alors qu'il passait rapidement dans la salle de bains pour se passer de l'eau sur le visage. Profitant d'une petite pause dans leur échange sur la pièce, il lança :

 « Tu sais, je suis presque certain qu'avec tes cris, les voisins d'en face auront envie de venir frapper à ma porte pour me dire que j'ai encore fait trop de bruit. Si c'est le cas, tu veux que je te les laisse ? Histoire que tu leur apprennes les bonnes manières ? »


Dernière édition par Samuel Lowe le Mer 9 Déc - 16:36, édité 1 fois
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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Dim 6 Déc - 22:11


Quand ses sens sont sollicités, il est infiniment plus facile pour Apollonia de penser clairement. Contradictoire pour certains, logique pour un esprit fourmillant constamment et n'ayant plus connu la tranquillité depuis bien longtemps. Chaque siècle avait ajouté son lot d'idées dans la tête de l'immortelle - ou plutôt de perturbations, diraient les mauvaises langues. Et avait aussi fait grandir son besoin de contrôle et d'attention.

Avec Lowen, tout est particulièrement simple. Elle n'a même pas besoin de lutter pour le garder sous sa coupe : leurs consciences sont liées d'une façon qui les dépasse, comme le reste de leurs camarades. Il pourrait bien tenter de la repousser, ce serait vain. Elle serait toujours là, quelque part dans le coin de sa tête. Tout comme l'inverse est vrai. Une présence imposée à laquelle l'égoïste Apollonia avait autrefois du mal à se plier. Désormais, elle y voit un cadeau supplémentaire de l'univers à sa divine personne : une arme contre la solitude, un moyen de toujours avoir au moins un individu de sa trempe auquel se frotter.

Il faut l'admettre, elle fait rarement dans la discrétion ou la subtilité. La vie est trop longue pour s’embarrasser de ces choses là. On pourrait lui reprocher son détachement excessif, sa tendance à toujours vouloir écraser son prochain ; mais au lit, elle n'a rien de froide et se donne pour mission de réinventer le mot "laisser aller" à toutes les sauces. Ses séjours à San Francisco ne font pas exception.

C'est aussi la raison pour laquelle, trop occupée à profiter du moment, Apollonia ne remarque nullement le sous-texte qui continue de se glisser dans la pièce qu'ils imaginent ensemble. Estienne s'en offenserait sûrement plus tard - et peut-être, à ce moment là, réagirait-elle en sa faveur. Pour l'instant, elle a d'autres choses à faire que d'éternellement s'inquiéter pour son compagnon.

Étalée sur le ventre sur le lit de Lowen, elle fouille dans son sac pour en extirper un joint qu'elle s'allume. Il râlerait sûrement pour l'odeur qui ne tarderait pas à imprégner les draps mais elle s'en fiche. La drogue douce rallongerait de quelques précieuses minutes le calme qui règne présentement dans son crâne.

Elle éclate de rire en entendant sa proposition.

« Tu sais bien que je ne peux pas refuser ce genre de proposition. Mais tu n'as pas peur de devoir déménager, quand quelqu'un commencera à chercher les corps ? Enfin, ce qu'il en restera. Et pas que cet appartement ait une quelconque valeur, mais tu as l'air d'y tenir... »

Il n'a pas fallu longtemps pour que le ton méprisant revienne. Lowen n'est pas la cible, ce sont ses choix qui laissent Apollonia dubitative. Il pourrait avoir tellement plus mais semble se contenter de cette position. Tout ça pour le petit plaisir de pousser les mortels à se complaire dans leurs éternelles erreurs. Il finirait par se lasser.

Apollonia se tourne en direction de la porte de salle de bain, tirant toujours sur son joint. Ses lèvres s'étirent en un sourire condescendant. Oui, il finira par se lasser, elle n'en doute pas une seconde.
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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Dim 6 Déc - 23:27

Revenant dans la chambre, Lowen lève le bras pour s'accouder à l'embrasure de la porte. Serviette autour de la taille, il laisse ses yeux parcourir le corps dénudé de sa partenaire, s'émerveillant brièvement de ce qu'il voyait. Le joint, il s'en fichait un peu pour le moment ; ce n'était pas le plus important. Avec un sourire aux lèvres, il hoche doucement la tête.

 « Honnêtement ? Je pense que je m'en foutrais un peu. On a largement les moyens de coller ça sur le dos de l'innocent le plus idiot qu'on trouvera, voir sur quelqu'un qui acceptera de plaider coupable pour nous. Et puis, je crois que s'ils venaient effectivement à tenter quelque chose, comme... je sais pas, frapper à la porte en hurlant, eh bien, ça fera une distraction sympathique. Je sais que tu adores te barbouiller de sang et baiser juste après. »

S'approchant du lit, le jeune homme ramassa un des oreillers, tombé là lors des ébats, et le balança dans la pièce... où il parvint à atterrir pile à l'endroit où il était supposé être en temps normal. Lowen croisa les bras, son esprit se remettant à fonctionner comme il le devait : l'inspiration revenait, la concentration aussi, et il pouvait se remettre à bosser. Indépendamment du fait qu'il était debout, en serviette de bain, devant Apollonia, elle complètement nue, sur le lit.

Ah, l'immortalité. Quelle belle chose !

 « On a pas encore parlé du décor, mine de rien. Si on part sur une époque très victorienne... il faudrait une pièce, unique, et simple. Un grand salon dans le palace de la duchesse ? Non, déjà vu. Un cabinet... nan, trop petit, ça deviendrait ingérable avec trop de mondes. Ah, je sais ! Dans sa mégalomanie, la duchesse veut un trône, et elle reçoit donc dans une salle privée, aménagée, vaste, décorée avec des raffinements d'un lointain passé ! Le bras droit, comme son nom l'indique, ici, sur sa droite, et le bouffon, à gauche en retrait. »

Il ne voyait plus la sublime blonde, il voyait la scène. La chambre était partie, faisant place à une salle du trône. Il comptait bien sur la belle pour le ramener à la réalité avec ses gestes sensuels.

 « Les serviteurs, eux, rangés dans un ordre très précis : cinq à droite, contre un mur, cinq autres à gauche, contre le mur opposé. Derrière ces deux groupes, une tapisserie, chacun montrant un lieu précis ; peut-être l'un serait le palace, et l'autre, la campagne environnante ? Six colonnes de pierre, doriques, dignes du Parthénon ! Non, huit ! »

Il souriait presque. Il restait un artiste dans l'âme, et il n'avait pas besoin d'écrire – même si c'était son activité favorite – pour faire tout ça et donner vie à la pièce.

 « Le plafond, haut. Le trône, paré de dorures. Un tapis brodé, valant plus cher que la vie de tous les mortels rassemblés ici-bas, sous les pieds de la duchesse. Une tenue victorienne, fin 1890, tout en sobriété et élégance... avec une mise en valeur des formes et un port altier. Le maquillage, très peu : juste la petite touche nécessaire pour sublimer les quelques traits de la duchesse. Le bras droit, fier dans un pourpoint élégant, et de hautes bottes dignes d'un cavalier de renom. Les serviteurs, en mortels, des tenues sobres mais payées par la duchesse ; un don regretté du fait de leur ignoble traîtrise. »

Souriant de toutes ses dents, Lowen se tournait vers Apollonia, les deux mains tendues comme s'il voulait attraper ses fesses ou ses seins. De fait, à un mètre près, il aurait pu. Mais là, il était plongé dans sa réflexion, et il préférait laisser Apo décider si elle voulait y retourner. Le weekend serait long, et doux, et bon.

Surtout si elle insistait pour dormir dans le lit.
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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Mer 9 Déc - 2:39


Apollonia roule sur le dos et ferme les yeux, un soupire de satisfaction s'extirpant de ses lèvres. Elle imagine sans peine l'immense salle du trône et ses décorations prodigieuses. Et la sensation envahissant la duchesse lorsqu'elle s'installe sur ce dossier couvert de soie ou de satin aux broderies élégantes, posant un regard fier sur ses sujets. Ses souvenirs de Kithira remontent soudain et un sourire fleurit sur son visage. Pour une fois, ce n'est ni un sourire faux ou visant à séduire, ni un rictus satisfait ou moqueur.

Il est rare pour Apollonia de s'attarder sur le passé. Mais certaines périodes ont ce pouvoir sur elle, ayant nourri ses premiers moments d'éclat et la joie naïve les accompagnant.

« Le Parthénon... Les mortels ont la mémoire tristement sélective et des goûts discutables. Il n'avait pas la grandeur et la magnificence de certains temples de Corinthe. »

Ou que son propre temple, bien que les dimensions ne soient pas vraiment comparables et qu'il ne soit plus que poussière depuis bien longtemps. Elle avait rarement parlé de cette période, comme pour préserver ce minuscule reste de jardin secret. L'amertume et l'agacement transparaissent dans sa voix, mais son attitude est toute autre ; elle se lève avec la langueur d'un matou s'étirant après la sieste, fait disparaître le mètre les séparant en un mouvement peu assuré, puis finalement, l'enlace.

« Ils connaîtront les conséquences de cette ignoble traîtrise. »

Le bruit caractéristique d'une sonnette résonne soudain dans l'appartement. Quelques secondes passent avant qu'Apollonia ne réagisse, son esprit piégé par une sensation cotonneuse ralentissant ses réflexes. Elle s'ébroue légèrement, s'extrait des bras de Lowen et file en direction de la porte d'entrée, bazardant son joint en chemin.

Au passage, elle saisit dans son sac à main la petite dague qui la quitte rarement. S'avançant vers la porte, elle cache l'objet dans son dos. Quand la porte s'ouvre, la blonde affiche un sourire excité. Et une totale nudité. La voisine, une cinquantenaire à l'expression pincée, lâche un hoquet de surprise.

« C'est inacceptable ! Je vais en référer au syndicat de co-propriété, votre attitude de débauche ne sera pas tolérée ici ! »

Face à l'indifférence d'Apollonia, elle ouvre la bouche pour continuer de se scandaliser mais n'en a pas vraiment le temps. L'immortelle l'attrape par le col et la tire avec violence dans l'appartement. Un jeune homme, qui se tenait caché derrière, suit le mouvement avec des cris indignés ; sûrement son fils, suivant honteusement sa Karen de mère venue embêter les voisins.

« Oh, formidable ! Plus on est de fous, plus on rit, s'écrit Apollonia en lui faisant un signe. »

Ses doigts sont à présent entremêlés dans les cheveux de la vieille idiote, qu'elle traîne dans le couloir et jusqu'à la chambre. Ce n'est pas la force qui l'avantage, mais l'incapacité de cette vieille peau à réagir tant elle est choquée par les événements. Son fils suit en poussant des cris incompréhensibles à propos d'enlèvement et d'appeler la police. Il sort d'ailleurs son téléphone, qu'Apollonia envoie se briser contre le mur d'un geste à la rapidité anormale.

Elle le regarde en claquant de la langue de manière désapprobatrice.

« Allons. Ce ne sont pas les règles du jeu. On ne vous a jamais appris à se mêler de ses affaires ? Malheureusement, il est un peu trop tard pour ce genre de leçon. Le temps est maintenant aux punitions. »

Tenant toujours la femme par sa tignasse, elle baisse sa lame contre sa gorge et y pose le métal froid. Mais elle se fige au dernier instant, coulant un regard vers Lowen puis vers le jeune mortel.

« Quoi que... Mon cher ami, ici présent, voudrait des excuses. Tu devrais savoir présenter des excuses, non ? »

Le mortel se confond en excuses, les larmes coulant sur ses joues à la vue du sang qui commence à perler là où la dague mord la peau de sa mère.

« Pas très convainquant. À genoux, maintenant. De toute évidence, il hésite : est-ce sa fierté ou l'ahurissement de se retrouver dans une telle situation ? J'ai dit, à genoux. Et embrasse lui les pieds, répète-t-elle d'une voix calme. »

Elle tourne des yeux brillant d'amusement vers son amant. Il la connaît bien assez pour le savoir ; rien ne pourrait l'empêcher de faire couler leur sang. Mais pas trop vite ou cela rendrait le divertissement frustrant, sans intérêt.

Le jeune homme obéit - il se met à genoux et couvre de baisers les pieds de Lowen tout en suppliant entre deux sanglots. Apollonia fait la moue, mimant la perplexité.

« Alors, belle prestation ? Faut-il le pardonner ? »



Dernière édition par Luciana Di Pasqua le Dim 13 Déc - 2:20, édité 1 fois
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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Mer 9 Déc - 10:38

Avec un sourire malsain, Lowen donna un coup de pied dans le flanc du mortel, sachant parfaitement que ce dernier n'avait rien fait pour le mériter... hormis qu'il était désormais un chien servile qui ne pouvait qu'espérer une mort rapide si on lui permettait. Se recroquevillant dans l'attente d'un autre coup, il se mit à sangloter de plus belle, écorchant par la même les oreilles de l'immortel.

Ce dernier poussa un soupir.

 « Même pas foutu d'avoir un minimum d'amour propre. Un peu de fierté, ça n'existe pas chez toi, n'est-ce pas ? Petit vermisseau infect. Va fermer les volets, et ne t'avise pas d'essayer d'alerter les voisins ; tu risquerais de passer par la fenêtre. »

Ses talents de persuasion firent le reste. Le mortel se leva, sanglotant, et sans un regard pour sa mère en train de supplier qu'Apollonia ne l'égorge pas, ferma les rideaux donnant sur le balcon après avoir rabattu la porte-fenêtre. Ainsi, plus de risques que le son désagréable de leurs cris ne s'échappe et n'atteignent des oreilles qui ne devaient pas être troublées. Pendant ce temps, Lowen, toujours en serviette de bain, se dirigea vers le salon.

 « Dîtes-moi, les petits agneaux, est-ce que vous avez déjà écouté de la vraie musique ? Je ne parle pas de trucs sans saveur, avec juste du bruit, comme vous avez aujourd'hui. Je parle de vraie musique, du talent pur, un son unique et qui ne sera jamais reproduit ni égalé ! Vous allez voir qu'on peut faire beaucoup de choses avec de la vraie musique. »

Quelques instants plus, la musique se lança, avec un son de basse caractéristique que toute personne cultivée se devait de connaître.

 « Another one bites the dust ! » scanda Lowen.

Le fils s'était rapproché de sa mère, mais il apparut rapidement qu'il ne devait pas avoir la chance de pouvoir l'aider. Vif comme l'éclair, l'immortel s'approcha de lui, et le frappa au visage, avec force et précision ; des dents sautèrent, et du sang éclaboussa la mère, un sein d'Apollonia, et le sol. Le pauvre petit ver, sanglotant de plus bel et incapable de crier de douleur, essaya de se traîner... mais il n'en eut pas davantage la chance.

Il fut immobilisé par un pied abattu sur son dos.

 « Alors, ma chère ? Comment procède-t-on maintenant ? Il me paraît évident qu'on ne peut pas les laisser repartir, et qu'on ne peut pas se permettre non plus de les garder. Ils ont l'air peu dociles, de surcroît : lui est un petit ver incapable d'obéir correctement, et elle, une vieille vache qui ne mérite pas qu'on lui accorde de la pitié. Oh. »

S'approchant de sa partenaire, il lui embrassa le sein tâché de sang, comme pour le nettoyer à sa place.

 « Alors, que fait-on ? On les attache et on leur montre ce que c'est, deux immortels en plein désir ? On l'a fait à Prague en 28, si je me rappelle bien. On pourrait aussi essayer de découper le fils, petit à petit, devant la mère ? Mais ça mettrait du sang partout et on aurait personne pour nettoyer derrière. »
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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Dim 13 Déc - 3:30


Dommage que Lowen n'ait pas un peu plus d'appréciation pour le léchage de botte du gamin. Elle aime bien, Apollonia, les voir se tortiller sur le sol et réclamer la pitié. Après tout, c'est de cette façon que chaque mortel devrait la traiter : avec des prières, des supplications, voir des remerciements pour son existence. Leur monde serait d'une tristesse absolue sans quelques divinités pour l'habiter.

Et ces deux là devaient avoir une vie particulièrement morne et triste avant aujourd'hui. Certes, elle s'arrêterait un peu brusquement, mais pas avant quelques rebondissements délectables. Ne devraient-ils pas voir le bon coté des choses ?

L'usage de la persuasion... c'est presque de la triche. Apollonia esquisse une moue peu amusée. En a-t-il vraiment besoin ou sous-estime t-il l'impact des menaces et de l'humiliation sur ces cafards ? Dans tous les cas, c'est certes un moyen rapide et efficace d'obtenir les choses.

La blonde étire un sourire amusé en voyant son camarade de jeux se lancer dans un laïus sur la musique puis mettre un classique de ce siècle. Elle est tentée d'à nouveau faire une remarque sur la « vraie musique » et les classiques, mais après tout, les goûts, les couleurs... Et si elle ne l'admettrait jamais sauf peut-être sous la contrainte, les grecs n'ont pas tout inventé ; quelques occasionnelles créations de qualité sont venues plus tard...

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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Dim 13 Déc - 10:55

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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Jeu 17 Déc - 17:38


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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Sam 19 Déc - 11:01

C'est avec une grimace de dégoût que Lowen reste un long moment dans le salon, à observer la vieille mortelle pleurer son fils et essayer tant bien que mal de lui fermer les yeux. En train de se vider elle aussi de son sang, il était toutefois fort probable qu'elle ne se rende même pas compte de tout ça. La mort de son fils, sous ses yeux, avait été d'une telle violence que le choc psychologique qui suivit ne pouvait qu'être au moins aussi douloureux. Pour un peu, le Celte aurait pu avoir pitié d'elle, mais il trouvait tout cela lamentable.

Lamentable car en pareille circonstances, ni lui, ni Apollonia, ni aucun autre immortel digne de ce nom n'aurait agi ainsi. Ne se serait laissé faire aussi stupidement au point d'être prisonnier de ses propres pensées. Car désormais, c'était tout ce qui restait à cette vieille peau : les démons de son esprit, torturés et malheureux, ainsi qu'une froide colère qui ne tarderait pas à se manifester. Mais en attendant, autant qu'elle pleure son fils.

 « Pleure donc ton fils, vieille femme. Il n'aurait jamais été loin de toute façon. Il était faible. Tu as intérêt à rester ici, car je te promets que si tu n'obéis pas, tu apprendras très vite que ton tourment peut encore être pire. »

Ce n'était pas vrai, bien sur, et il le savait. Mais la faiblesse de l'été d'esprit de la mortelle l'empêcherait de le réaliser, espérait-il.

Il y avait peu de chances qu'elle tente quoi que ce soit, de toute façon. Brisée mentalement et physiquement, plus rien ne pouvait véritablement lui faire du mal. Perdre son fils aussi sauvagement avait de quoi vous retourner définitivement l'esprit, et plus rien d'autre ne pouvait vous atteindre aussi cruellement. Son état apathique faisait d'elle un cafard, un mollusque, une tâche informe qui ne représentait pas une menace réelle. Et qui plus est, que pouvait-elle bien faire à des gens qui pouvaient revenir à la vie ?

Lowen s'en détourna donc, et il alla vers la salle de bains, rejoignant Apollonia. Mais plutôt que de suivre la blonde jusque sous l'eau chaude, il se contenta de rester à l'entrée de la pièce, appuyé d'une épaule sur le mur et les bras croisés. Ses yeux parcoururent librement le dos et les formes de la jeune femme, avant qu'il ne prenne la parole.

 « J'espère que tout ce foutoir ne va pas ruiner notre imagination. L'essentiel des idées est là, cela dit, et j'imagine qu'on pourra difficilement trouver de meilleurs choses à ajouter. Reste plus qu'à modifier ou supprimer ce qui est, pour atteindre la perfection. »

Il jeta un bref coup d'oeil à la mortelle, qui était toujours avachie sur le corps de son rejeton.

 « Et il faudra que je nettoie tout ça aussi. Bon sang, qu'est-ce que je donnerais pas pour avoir à nouveau le droit à des esclaves ! C'était légal, au moins, à l'époque ! »
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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Dim 20 Déc - 23:52


L'eau emporte peu à peu les dernières traces de sang. Elle est légèrement trop chaude, à peine supportable. Apollonia n'y prête pas attention ; la sensation est même plaisante. La drogue a cessé de faire effet depuis un moment, c'est peut-être la raison pour laquelle la blonde a subitement perdu son calme. Ou autre chose. Ce cri d'effroi à la vision d'un proche perdant la vie, elle l'a entendu trop souvent pour garder le compte. Pourtant, à sa première mort, personne n'avait lâché un tel hurlement. Ni lors des suivantes, d'ailleurs. Elle avait soupiré dans l'indifférence générale, ce qu'il lui restait de famille envoyé au loin depuis longtemps. Impossible de se rappeler de leur visage. Auraient-ils pleuré sa mort ?

Quelque chose s'agite au fond d'elle. Une sensation désagréable qu'elle tente de faire taire en augmentant encore la température. Des plaques rougeâtres commencent à apparaître sur son épiderme mais disparaissent presque aussi rapidement qu'elles se forment. La voix de Lowen interrompt brusquement ses pensées noires. Elle se tourne vers lui avec un léger soupire. Pourquoi ne l'a-t-il pas déjà rejoint ? Il parle encore de la pièce, comme si celle-ci avait la moindre importance. La blonde ferme les yeux et glisse la tête sous le jet en faisant rouler ses épaules.

Elle a toujours été fascinée par les artistes et les savants. Ces individus capables de s'intéresser au monde avec une passion dévorante, de créer ou de découvrir sans paraître se lasser, même après des siècles d'existence. Apollonia les jalouse. Elle se frotte à eux depuis les premiers jours de son immortalité, s'attire leur amour et leurs faveurs, s'approprie leurs connaissances et leurs talents comme une assoiffée allant de source en source. Tout pour oublier son propre manque d'imagination, d'envie, d'inspiration. Le vide à l'intérieur.

Alors quand Lowen dit « notre imagination », elle sourit mais ne dément pas. Son talent à elle consisterait surtout à jouer la duchesse, car nulle ne sait aussi bien être au centre de l'attention. En cela, elle sait se rendre essentielle. Tous les hommes sont faibles face au magnétisme de sa nature, même les immortels.

Apollonia sort de la douche et saisit un peignoir dans lequel elle se blottit. Le tissu frotte contre les brûlures, dont certaines commençaient à se changer en cloque. Elle ne fuit pas la douleur, bien au contraire.

« Oh, c'est toujours légal. Cela porte juste d'autres noms. Mais je ne comprend pas pourquoi tu ne prends pas quelques Adorateurs. Je peux t'en prêter, ils seront ravis de te servir personnellement. Ou pourront faire semblant de ne pas l'être, si c'est ce que tu préfères... »

Ses derniers mots s'accompagnent d'un rictus taquin. Elle s'arrête près de lui, jetant à son tour un coup d’œil à la mortelle qui gît à présent près de son fils. Sa vie insignifiante est peut-être en train de s'éteindre.

« Tu peux toujours la faire nettoyer. Ou alors, on brûle tout. »

Un petit sourire amusé se dessine sur les lèvres de l'immortelle. Un autre jeu. Exactement ce dont elle a besoin.

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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Lun 21 Déc - 16:52

Lowen grimace, se passant une main dans sa tignasse de cheveux. Il a ce geste systématiquement quand il n'est pas à l'aise, et même parfois à dessein pour paraître un peu plus sûr de lui ; il sait aussi que sa coupe de cheveux a un certain effet sur la gent féminine. L'idée d'Apollonia, pour qui tout est simplicité de riche (autrement dit, opulence et gaspillage), de tout brûler n'est pas mauvaise, mais elle l'ennuie un peu. Pour deux raisons, principalement : la première, c'était ses affaires privées, où il aurait besoin d'un peu de temps avant de pouvoir tout ranger où il le fallait, tandis que la seconde, c'était simplement qu'il n'aimait pas devoir encore changer d'habitat.

Malgré ses voisins, cet appartement était spacieux et sympathique.

Il en trouverait un autre dans la journée, aussi bien, voir mieux, mais il s'attachait facilement à ses foyers. Il était comme ça, aussi, le Lowen. Chacune de ses identités avait eu ce côté profondément sédentaire, qui, s'il ne l'empêchait pas de bouger par nécessité, faisait de lui quelqu'un de près de sa maison. Il adorait se rendre deux à trois fois par an dans son petit chez-lui londonien, et iil aimait aussi décorer ses habitations avec juste assez de soin pour se sentir à l'aise. Refaire ce manège le chagrinait, car il éprouvait un étrange sentiment de sécurité et de bien-être quand il était seul chez lui.

Et il n'aimait pas vraiment les grands palaces. Apollonia et Klara avaient toujours adoré ça, mais pas lui. Pas parce qu'il n'y avait rien de bien dans un palais, non, mais simplement parce qu'il n'avait pas l'ambition d'être un chef ou un leader. Il préférait se délivrer des lourdes responsabilités en tenant son rôle, en rouage essentiel d'une machinerie huilée.

Donc ouais, il hésitait.

 « Tout brûler, pour tout recommencer. Voilà qui ferait une histoire sympathique. Qui peut même nous servir, tu sais. La duchesse, fatiguée, lassée de tout ces jeux de trahison, qui préfère au final tout brûler et partir bâtir un nouveau règne ailleurs. Et tout cela serait évidemment la faute des mortels, qui ont terni à jamais les lieux bla bla bla... ah, décidément, on n'arrête jamais l'imagination pour des gens comme moi. »

Il adressa un sourire à Apollonia. Il la connaissait assez pour savoir qu'elle ne lui en voudrait pas d'être toujours aussi bouillonnant, mentalement parlant, car c'était au final une de ses plus grandes qualités. Jamais à court d'idées, jamais loin pour aider et apporter son aide, Lowen aimait penser qu'il était un support et un atout pour sa constellation, et pour l'Ordre.

 « Et puis merde. Allez, on va tout brûler, et on fera ainsi tout disparaître. J'appellerai Antonios tout à l'heure, il dissimulera les preuves désagréables pour l'enquête qui suivra inévitablement. Va te rhabiller, je vais aller juste empaqueter les quelques affaires que j'veux garder. Tu veux garder un souvenir ? Je dois avoir une ou deux statuettes celtes dans le salon. »
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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Mar 29 Déc - 1:18


Elle perçoit son hésitation, Lowen étant trahi par le mouvement de ses doigts dans sa fabuleuse chevelure et sa moue peu convaincue. Quelque chose le faisait hésiter - un attachement symbolique à ces lieux ? La lassitude de devoir changer d'endroit ? Ou encore, l'agacement quant aux efforts à déployer pour enterrer l'histoire au plus vite. Autant de détails secondaires, pour Apollonia, amplement compensés par le plaisir simple d'un bon feu de joie.

Heureusement, son camarade reprend vite ses esprits et change d'avis, comme pris d'une idée fulgurante. Il pare son histoire de couleurs flamboyantes, invitant le chaos et le drame à dépeindre une fin aussi satisfaisante que décevante.
Tout brûler, pour tout recommencer. Combien de fois l'ont-ils fait, tous les deux ? Chacun à sa façon, chacun son parcours, mais tout immortel s'est déjà confronté au moins une fois à la renaissance. Terrible ou libératrice, elle ne laisse jamais indifférent contrairement à ce qu'Apollonia voudrait faire croire. Aujourd'hui, elle se vante de savoir transformer le désastre en évolution, la chute en étape avant de plus hautes envolées.

Foncer dans le mur fait parfois partie du jeu. Surtout quand il n'y a rien à perdre, outre un lieu et des objets. Rien n'est plus insignifiant qu'un objet, après tout, quoi que les mortels veuillent croire. Même la villa vénitienne, même les siècles d'art accumulés entre ses murs : la blonde aime à croire qu'elle ne verserait pas la moindre larme, si tout cela partait en fumée. Il suffirait d'ailleurs de la mettre au défi, pour qu'elle le prouve.
Que Samuel lui propose de prendre un souvenir la laisse d'ailleurs interdite. Elle hausse un sourcil, le fixant dans l'attente de le voir changer sa proposition en sarcasme. Finalement, elle soupire et lève les yeux au ciel.

« Fais tes valises si tu y tiens. J'appelle le bagagiste pour qu'il embarque le tout. »


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(#) Re: Careful creatures make friends with time (Lowen) [+18]    Sam 2 Jan - 14:28

En quelques minutes, il était prêt. Il n'avait pas grand chose à emporter, et hormis les lunettes de soleil qu'il avait cherché pendant un petit moment, il était en totale disposition pour faire un grand voyage. Peut-être même qu'il en profiterait pour aller en vacances quelque part. Voir en grandes vacances. Toutefois, cette idée alléchante allait devoir attendre au moins un minimum, car il n'avait plus de chez lui, désormais. Et il était hors de question d'aller squatter chez Apollonia, même si elle lui demandait.

La raison ?

Simple : il n'aimait pas vivre chez elle. Tout lui rappelait qu'il n'était pas chez lui et malgré sa désinvolture par rapport au fait qu'il allait brûler son appartement du moment, il aimait avoir son chez lui. Il aimait cette sensation de réconfort quand on regagnait le foyer, aussi temporaire soit-il. Apollonia ne pouvait pas lui fournir ça, malgré tous les efforts du monde, et donc i lallait devoir s'occuper de ça rapidement.

 « C'est tout bon pour moi. »

Un sac marin à la main, il alla placer celui-ci dans l'entrée, non sans piétiner le cadavre du fils mortel au passage. Il était habillé sobrement, la chemise ouverte en mode séducteur sur le haut, et les lunettes de soleil lui donnant un air profondément goguenard. La base du jeune homme arrogant et insouciant, et il aimait bien cette apparence.

Il revint vers Apollonia, elle aussi habillée.

 « Je suppose que ça met un terme à notre conversation sur le projet, en tout cas. Mais ne t'inquiète pas, tout est noté, dans ma tête au moins, et tout sera fait comme il le faut. »

Il fouilla dans ses poches.

 « Merde, j'ai pas de briquet. Bon, bah... à toi l'honneur pour tout cramer. Rien de tel que le feu pour purifier un lieu et repartir de zéro, sur de bonnes bases bien saines. »
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