The Kids are alright (Alma & Zyanya)

@Alma Moreno

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Zyanya a terminé sa valise et il rentre de l'épicerie où il était parti s'acheter une tablette de chocolat et deux-trois choses qu'il avait oublié. (Un pays froid, encore!, il a pesté quand Lupe lui a expliqué où aurait lieu la réunion des Enfants). C'est un peu bougon qu'il rejoint son véhicule, pressé de partir et en même temps déjà nostalgique de la brume Anglaise et sa cuisine douteuse -ironique. Cela dit, il se plait dans le paysage. Il veut faire un petit tour avant de partir, il a toujours aimé Londres. Il y a passé ses nuits, ses jours, à tous les âges. Chaque fois qu'un bâtiment est rasé et un autre construit, il s'émerveille de l'évolution de la ville.
Mais c'est sans compter sur le destin qui a d'autres plans pour lui aujourd'hui.

Il se retourne, surprit, quand deux fillettes s'arrêtent à sa hauteur, les joues rougies et les yeux embués de larmes. Son coeur se serre et il range les clefs de sa voiture pour se focaliser sur les gamines errantes qui pleurent leur mère. Zyanya et les enfants ne font pas bon ménage. Ce n'est pas qu'ils n'aiment pas les mioches, c'est surtout qu'il ne sait pas comment interagir avec une mini-portion. Son tact légendaire froissant les adultes, il se souvient avoir fait pleurer plus d'une fois les gosses de ses amis immortels et depuis il évite de s'en approcher. Ce n'est pas avec Lupe que la question va se poser.

Zyanya s'accroupit pour se mettre à leur hauteur. « Hello, qu'est-ce qui se passe, vous avez perdu votre maman ? » Elle doit être morte d'inquiétude. Londres est une grande ville et si Zyanya la connait comme sa poche, il imagine que pour un enfant ce doit être facile de se perdre. Il n'a pas besoin qu'on lui fasse un dessin, la présence du chat explique pourquoi elles se sont éloignées. Il soupire et se force à garder son calme. « C'est votre chat ? » Une des jumelles hoche la tête pour lui dire non. On a du leur dire de ne pas parler aux inconnus et ce serait trop beau qu'elles connaissent le numéro de téléphone de "Maman" ou son adresse exacte. Zyanya regarde autour de lui, il aurait bien aimé qu'un policier soit présent pour le sortir de ce traquenard. « Bon, vous ne pouvez pas garder ce petit chat. Mais d'abord il faut retrouver maman. Est-ce que vous vous souvenez d'où vous venez ? » Les enfants semblent réaliser qu'elles sont bel et bien perdues et se remettent à pleurer. La dernière chose qu'il veut, c'est attirer l'attention. Zyanya soupire et sort la tablette de chocolat de son sac de course en maudissant le ciel. A coup sur on va finir par croire qu'il veut les embarquer avec lui. « Bon, allez on se calme. Ca c'est pour vous. On reprend depuis le début... Où était maman ? » Et miracle, une petite main désigne une rue plus loin. « Ok, tenez vous bien la main et suivez moi, on va retrouver maman d'accord ? »

Il n’aura fallu que deux minutes. Deux minutes pour que les jumelles ne disparaissent. Elle leur avait dit, pourtant, Alma. D’attendre là, juste à côté d’elle alors qu’elle s’occupait des lacets de Milo. Pourtant, quand elle s’est relevée, il ne restait plus que Milo et Leonardo, pressés d’aller acheter une glace. A peine une fraction de secondes pour que la cubaine ne réalise que Cassandra et Ophelia n’étaient pas à ses côtés comme ça aurait du être là, quelques fractions de secondes pour que son cœur ne s’emballe et que l’inquiétude ne vienne gangrener ses pensées. « Ophelia ? Cassandra ? » dit-elle en levant la voix pour qu’elles puissent entendre si elles se trouvaient dans les parages, peut-être cachées pour lui faire une plaisanterie. La brune observe autour d’elle sans réussir à repérer les jumelles dans cette rue où quelques passants se promenaient sans se douter de la peur qui l’envahissait. Et si… Et si quelqu’un les avait attiré ailleurs ? Et si on les avait enlevé alors qu’elle avait eu le dos tourné à peine deux minutes ? Elle déglutit, Alma, alors qu’elle se dit qu’elle aurait préféré mille fois affronter une armée de membres du Conclave que de devoir gérer une telle situation. Elle pense à trop de choses à la fois, l’immortelle, s’imaginant déjà le pire, s’imaginant déjà à quel point Caleb serait dévasté s’il devait arriver quelque chose aux filles… Et elle aussi, si elle devait être honnête. L’immortelle fait un effort qui lui paraît surhumain pour ne pas paniquer totalement, elle qui n’est pourtant pas du genre à stresser habituellement. Elle prend une profonde inspiration, se tourne vers les garçons qui n’ont pas l’air plus inquiets que ça. « Vous avez vu les filles ? » C’est Leonardo qui hausse les épaules et montre une rue un peu plus loin. « Elles sont parties par là. » Et si Alma a envie de lui demander ce qui lui est passé par la tête pour ne pas avoir essayé de les retenir, elle prend sur elle, consciente qu’elle ne pouvait décemment pas s’adresser à un enfant comme elle le faisait à un adulte. Milo dans sa main, Leonardo dans l’autre, elle se dirige vers la direction indiquée par le fils de Lorenzo. Usant de ses sens, elle tend l’oreille pour essayer de les repérer, ce qui s’avère compliqué avec l’agitation habituelle de la ville. Toutefois, il lui semble reconnaître les sanglots des filles, quelques mètres plus loin. Elle ignore son cœur qui s’emballe à nouveau et la nausée qui revient la heurter alors qu’entendre leurs pleurs l’inquiète à nouveau. La brune presse le pas comme elle le peut, un peu ralentie par les garçons qui protestent à leurs côtés, parce que visiblement aller acheter une glace et véritablement plus important que de retrouver les jumelles. Alors qu’elle tourne dans une autre rue, elle aperçoit les petites à quelques mètres à peine d’elle. Un soupir de soulagement quitte ses lèvres quand, enfin, elle arrive à leur hauteur. « Les filles ! » dit-elle en s’abaissant à leur hauteur alors qu’elles se mettent à courir vers elle, venant pleurer contre elle alors que la brune passe un bras autour d’elles. « C’est bon, je suis là. » dit-elle pour les rassurer, tentant en même temps de calmer l’agitation qui règne toujours en maîtresse sur ses émotions à ce moment là. C’est d’ailleurs un miracle que son don ne fasse pas des siennes, comme c’est souvent le cas quand elle s’emballe. Quand les jumelles s’écartent, leurs sanglots apaisés, Alma fronce les sourcils. « Je vous avait dit de rester à côté de moi ! Il aurait pu vous arriver n’importe quoi, vous vous en rendez compte ? » De grands yeux larmoyants se lèvent vers elle et forcément qu’elle s’en veut un peu de lever la voix mais, en même temps, elles devaient comprendre qu’elles ne pouvaient pas s’éloigner comme ça. « Mais il y avait un chat…. » Évidemment. C’était forcément un animal qui était parvenu à les attirer loin d’elle. Soupirant, elle se relève, regard qui se pose sur l’homme qui accompagnait les jumelles. « Merci, vraiment. Je.. Je faisais son lacet et je leur avait dit de pas bouger mais... » Elle se coupe, Alma, ne sachant pas vraiment pourquoi elle se justifie auprès de cet homme qu’elle ne connaissait pas. Peut-être parce qu’elle avait l’impression d’avoir échoué, qu’elle se disait que tout aurait pu être bien plus grave et que c’était de sa faute. « Regarde, le monsieur nous a donné du chocolat ! » lance Ophelia en agitant la tablette devant Alma. « C’est très gentil, oui. » Et parce qu’elle pense toujours au pire et que sa confiance envers les hommes s’est éteint lors de sa première mort, la méfiance fait son apparition, essayant de juger si l’homme est une menace éventuelle pour les petites, ou non. « Vous étiez pas en train d’essayer de les embarquer ? Non parce que si c’est ça, j’peux vous briser les rotules facilement. » dit-elle alors que les filles sont trop occupées à partager leur chocolat avec les garçons pour lui prêter attention. Alma dans toute sa splendeur. Des menaces, certes, mais toujours en vouvoyant, parce que la politesse est importante.

@Zyanya Sáenz